Intro : Une jeunesse trop vite achevée... Année 348, Brunissement 7, jour du négoce ailé, veille mâtine.



Le sol était recouvert de douces feuilles. Tout le chemin en était parsemé. Un chemin? Seul les habitants du Qualinesti étaient capable de voir que ce tapis écarlate formait un sentier. Elle avait souvent pris cette route qui menait hors de Qualinost en direction des collines boisées du nord jouxtant les plaines de Que-shu. Mais jamais elle n'avait prétendu sortir de cette forêt ancestrale. Au sommet d'un à-pic, elle lança un dernier regard vers la fabuleuse cité de Qualinost. Après, les monts cacheraient à tout jamais la ville de sa vision. Elle regarda une dernière fois les quatre fines tours qui ornaient les coins de la ville, telles des flèches scintillantes. Les pierres marbrées de blanc et d'argent des tours se reflétaient même dans la lueur des étoiles et de Solinari, la lune des robes blanches. Il n'y avait pas de murailles, et seules des arches délimitaient la ville de la forêt. Mais au fond, il n'y avait quasi aucune différence. La ville s'ouvrait dans la forêt. Quelques murs en quartz rose dépassaient ou se mêlaient aux arbres.

En dernier, ses yeux se posèrent sur la tour du soleil. Demeure de l'orateur du soleil, son père... Elle détourna son regard, et le vent lui arracha une larme.



Année 348, Brunissement 7, jour du culte, 12ème veille



Cachée sous une cape, une silhouette se déplaçait rapidement. Le soleil avait disparu derrière les montagnes, et seule sa lumière témoignait encore de son éclat. La traversée du défilé de Solace s'était déroulé sans accroc. La rivière en contrebas faisait remonter une légère brume entre les monts. La descente avait été beaucoup plus rapide que tout le reste de la route. Son coeur battait à tout rompre dans son torse lorsqu'elle découvrit la beauté du spectacle que lui offrait la vallée de Solace. Son peuple avait toujours aimé les arbres, et ces valloniers étaient des arbres majestueux. Perdue dans ses idées, elles n'aperçut pas tout de suite les deux gobelins qui gardaient le pont. Seul moyen d'atteindre Solace à moins d'être très doué pour la nage ! Le flots et le rugissement de la rivière distribuaient un air froid qui faisait frissonner à plusieurs mètres des eaux.

Les deux affreuses créatures reniflaient et toisaient la nouvelle venue. Leur bouche se tordit pour exprimer ... De la haine? Un sourire? Jamais elle n'en avait rencontré. En tout cas elle avait suffisamment entendu parler de ces créatures foncièrement fourbes et mauvaises... Le vent fouettait le visage d'une jeune elfe, celle-ci au galop allait avec détermination à son but. Il était là, tout proche, enfin.. Certes, elle avait jeté un dernier regard vers cette prison qui l'avait si longtemps tenue enchaînée à la couronne. Certes, elle avait eu une dernière pensée pour ses parent dont l'amour avait fait office de geolier. Certes, elle avait pleuré. Car oui, elle était triste, elle se sentait effrayée par ce monde inconnu et aussi par sa propre audace. Les larmes avait coulé pour sa mère, son père et son frère mais aussi pour elle car inconsciemment elle savait qu'elle ne serai plus jamais la même, même si ce changement ne faisait que débuter.

Il vient un temps dans la vie, commun à tout les être vivants où il faut quitter l'oeuf, se libérer ouvrir ses ailes ou ses pétales, quitter la chaleur douillette du terrier pour sentir la morsure du froid, la douleur et la tristesse en un mot vivre. Plus d'armure, plus de chrysalide, il est l'heure pour le papillon de voir le monde, de commencer le processus inexorable, commencer à brûler sa vie au contact de l'univers.

Laurana ne le sait pas, elle n'est encore qu'une enfant mais poussée par un sentiment impérieux, un instinct primitif, elle commence à vieillir. Elle a brisée ses chaînes que pourtant elle aimait plus que tout et dévorée par la passion, elle a déployé ses ailes et s'est envolée.

Elle galope, vers un horizon sans limite, chaque sensation est une nouveauté, chaque sentiment a une puissance redoublée, elle découvre tellement, c'est pour elle comme une deuxième naissance. Elle se sent perdue comme dans une mer immense qui la porte dans son chaos de sensations mais elle voit un phare là-bas, elle sait qu'elle doit rejoindre sa lumière, elle veut y brûler à tout prix et ne se soucie pas de se briser sur les récifs. Son phare c'est Tanis et rien ne pourra l'arrêter, elle est portée par des ailes invisibles qui la propulsent vers son but, la tête pleine de son image, elle savoure par avance son plaisir.

Mais elle s'arrête et regarde deux horreurs verdâtres comme deux erreurs dans le paysage de pur bonheur qu'elle parcourait. Elle s'étonna de ce qu'ils stoppent son élan ne comprenant pas qu'on puisse vouloir l'empêcher de rejoindre Tanis alors qu'elle était si proche de lui.

« Laissez-moi passer, gobelins, je suis armée et sais me défendre mais je suis pressée et consent à vous laisser une pièce si vous déguerpissez immédiatement. »

Message secret pour =diplomatie (1D20+16) => 15 + 16 = 31 Les deux gobelins se regardèrent mutuellement, puis leurs affreuses faces convergèrent vers l'elfe. Un des deux prit la parole : « Une pièce? Si toi proposer une pièce, toi pouvoir en donner plus ! » Les deux sourirent, exhibant leurs dentitions marbrés de blanc et de noir, mais également quelques vides...

« Rester combien de jours? Toi descendre de cheval. »

Venant de la ville, trois humains se dirigeaient vers le pont. Laurana, grâce à sa vue perçante, observa les armures de cuirs cloutés sales et les cheveux gras des trois humains. Sortir à cette heure ci de la ville? C'était pour le moins surprenant... Eux aussi virent la femme. Et leurs yeux pétillants avaient devinés la beauté se cachant sous sa cape. Un sourire carnassier fendit leurs lèvres gercées. Ils accélérèrent.

Le gobelin s'était à présent rapproché et attrapa les mors du cheval. « Oh, toi sourde? Moi demander toi descendre de cheval et donner à nous pièces d´acier pour passer ! Allez ! »

Voyant la détermination de la belle voyageuse, le gobelin cracha au sol : « Bah, toi juste donner pièces et partir ! » Le monde entier s'était donc mit d'accord pour l'empêcher de voir Tanis ou bien était-il seulement constitué de monstres, de prisons et vagabonds lubriques. Laurana voyait les visages grossiers et sales de ces hommes et elle n'avait aucun doute sur leurs intentions pour avoir déjà vu tant de fois cette expression, ils la désiraient et ne prendraient probablement pas le temps de discuter.

Elle était dans une impasse, il était hors de question qu'elle fasse demi-tour et pourtant elle ne se sentait pas de taille à faire fasse seule à trois hommes. Puis son regard descendit sur les deux petites créatures qui réclamaient à grand renforts de cris stridents leur pièce. Voilà la solution.

« Hey mes amis, si vous m´aidez à débarrasser le pont de ces trois hommes qui s´en viennent et qui me veulent du mal, je vous donnerez le double de ce que je vous ai promis tout à l´heure et vous pourrez garder le butin pour vous seuls. Qu´en dîtes vous ? »

Qui l'eut cru la princesse Lauralanthalasa Kanan tenter de s'allier avec des gobelins ? Le gobelin se retourna pour voir les hommes qui arrivaient de l'autre côté du pont. Il les toisa quelques secondes avant de se retourner vers l'elfe. « Hum, nous pas vouloir d´ennuis, toi garder ton argent et circuler ! »

Il relâcha le cheval, puis rejoignit son collègue de garde. Nerveux, ils lançaient tour à tour des regards depuis les humains vers l'elfe, et vice-versa. De gestes frénétiques de la main, ils lui faisaient signe de déguerpir.

Le cheval tapa du sabot dans la terre. Lui aussi sentait le danger immédiat. Il était visiblement prêt à en découdre. Les hommes ralentirent à peine leur marche... « Alors contentez-vous de ne pas me gêner, couards ! »

Laurana sentait son coeur battre plus vite, elle savait se battre, naturellement on lui avait appris mais le danger réel, le regard effrayant de ces hommes, c'était autre chose qu'un simple entraînement. D'un geste, elle saisit une pièce de sa bourse et la jeta à quelques mètres, une seule pièce pour 2 gobelins, voilà qui les occuperait le temps du combat.

Puis elle mit son casque sur ses cheveux ébouriffés par le vent, elle saisit son bouclier dans la main gauche et de la droite elle attrapa sa lance. Les hommes seraient bientôt à portée. L'elfe respira un grand coup, elle tremblait un peu. La lance fut levée puis fut d'un geste rapide propulsé vers celui des hommes qui se trouvait au centre.

Sa main n'avait pas faillit et, malgré la peur, la lance suivit sa funeste trajectoire. Les gobelins regardaient la pièce rouler à quelques pas d'eux. Leurs yeux pétillaient, mais se plissèrent rapidement. Les deux têtes se tournaient maintenant l'une vers l'autre, puis, en un éclair ils se lancèrent sur la pièce d'acier à l'aide de coups de poings et de griffes.

Au loin, les trois hommes à la mine patibulaire ralentissaient prudemment leur marche. Leurs yeux roulèrent des gobelins à la femme elfe. Ils échangèrent quelques mots entre eux puis reprirent leur marche plus doucement. Ils s'écartèrent l'un l'autre de deux pas. Celui de droite arborait une cicatrice qui coupait en deux son visage. Au milieu, un barbu au poil noir souriait. Mais aucune de ses dents n'étaient visible. Le dernier, bien plus jeune que les deux autres, flottait dans une armure un peu trop grande pour lui.

Le gobelin qui s'était adressé à Laurana mordit dans l'épaule de l'autre qui lâcha un cri. Et le premier récupéra la pièce avec un petit rire narquois.En gobelin « ça t´apprendra vermine ! » Le perdant grimaça en se massant l'épaule. C'est à ce moment que la fille de l'orateur envoya sa lance sur un des hommes. Aucun d'entre eux ne s'était attendu à une si rapide attaque. Et certainement pas celui du centre. La lance vint se figer dans son épaule droite qui fut projetée en arrière. L'homme était stoppé sur place avec un cri de douleur. Le sang commençait déjà à se propager sur sa tunique sous son armure de cuir clouté. Il tomba à genou, et le jeune comparse vint le soutenir. Le balafré tira son épée courte et la colère se profila sur son faciès. Il se mit à crier et à charger vers la belle.

Les gobelins, surpris, avaient tournés leurs yeux vers Laurana. Le vainqueur des deux dit : « Nous aider toi contre argent, d´accord? » Sans attendre de réponse, les deux tirèrent leurs épées courtes et se placèrent de part et d'autre de Laurana. Ils ne voulaient pas se prendre la première frappe du bandit ! Mais à trois contre deux et demi... Il n'était plus question de courage, mais de savant calcul.

La cavalière tressaillit lorsque la lance se planta dans l'épaule du barbu, elle ne savait si c'était de la joie, de l'euphorie due à la montée de l'excitation en elle ou la simple vue du sang dont elle n'avait pas l'habitude. Aprés un court un instant d'hébétement passé à s'étonner de son geste, elle tira à son tour son épée.

Les deux gobelins avaient finalement décidés de se battre avec elle, la princesse se sentait rassurée, elle n'était plus seule. « Soyez certains que vous serez récompensés pour votre courage. »

Le balafré était surpris de voir les deux insectes aux côté de l'impudente. Mais dans sa colère, la prudence fut sacrifiée sur l'autel de la vengeance. Il chargea la "femelle". « AAAAARRRHHH !!! »

Et il abattit son épée dans la cuisse de la belle. La lame, froide et douloureuse s'enfonça plus profondément qu'elle aurait cru possible. La douleur encore inconnue était atroce...

Un cri strident s'échappa de la bouche de la belle elfe, la douleur était atroce, insupportable. Une horreur absolue qui oblitérait toute pensée. Une douleur qui finit par laisser la place à un autre sentiment atroce, la soif de vengeance.

Le sang coulait le long de sa jambe et la cavalière souffrait atrocement mais pour se soulager elle aussi ferait couler le sang.

Un sourire sadique était apparu sur le visage torturé de l'humain quand sa lame s'était enfoncée dans la cuisse de l'elfe. Les gobelins -face à la puissance du coup- avaient même hésité un instant, prêts à reculer. Mais la frappe de la jeune elfe avait eu pour effet de transformer le sourire en douleur et de redonner confiance aux gobelins.

Sa lame s'était enfoncée dans le côté du balafré. Elle avait transpercé le cuir sans ménagement, et le sang s'écoulait à présent de la plaie. L'épée de Laurana était -pour la première fois- maculée de sang. Une giclée de ce sang était venue entachée la cuirasse encore toute brillante.

Le barbu fit signe au jeune, et ce dernier retira son épée de son fourreau, puis se déplaça pour prêtre main forte au balafré. Le blessé retira la pointe de la lance en étouffant un petit cri, puis il décampa discrètement en direction du lac, laissant ses deux comparses et l'arme en arrière...

Les gobelins ne pouvaient espérer meilleure fortune ! Ils frappèrent le balafré avec leurs petites épées courtes. Le gobelin "mordu" réussit à donner un coup puissant sur le crane du blessé, taillant une deuxième cicatrice sur son horrible visage. Quoique pour un gobelin, ce n'était pas si moche... L'autre lâcha presque son épée, sans doute un peu effrayé par le jeune humain venu se camper devant lui.

Le balafré recula rapidement -mais en faisant très attention- car ses blessures lui faisait très mal. Il n'avait vraiment pas envie de mourir. Il se retourna et vit que son "compagnon" avait pris la poudre d'escampette. Il grogna et murmura une insulte, et se mit en tête de fuir le plus loin possible...

Laurana avait senti son épée pénétrer les chairs du balafré et elle y avait pris un certains plaisir, mais déjà il s'enfuyait remplacé par un jeune homme, l'elfe allait le frapper mais elle arrêta son geste ravalant sa colère, son bras retenu par la pitié. Elle se contenta de lui hurler : « Lâche ton épée ou vois ce qu´il vas advenir de toi ! »

Sur ces mots, Laurana frappa les flancs de son cheval ce qui eu pour effet de lui arracher une grimace de douleur et s'engagea sur le pont à la poursuite du balafré. Car la fureur du combat était toujours en elle et ce qu'elle avait épargné au jeune elle allait lui offrir car il l'avait blessé, il avait osé toucher son auguste corps et y laisser sa marque. Il avait osé verser son sang noble, il fallait qu'il paye.

Laurana leva son épée et chargea le balafré.

La jeunesse... Pleine de fougue ! Le jeunot n'écouta pas les bons conseils de l'elfe, mais au contraire profita qu'elle lui tourne le dos pour frapper Laurana. Sa lame vint se cogner sur la cape puis la cuirasse de la guerrière. Un petit son de ferraille retentit. Mais ce son n'inquiéta pas la cavalière qui se précipita avec cheval sur le fuyard ! Le cheval reniflait au rythme de ses sabots qui frappaient le sol. Les mouvements du cheval harmonisés à la perfection avec le corps de Laurana vinrent percuter le balafré. Les sabots s'enfoncèrent dans les mollets du vilain qui tomba à genou en criant. Mais le cri ne dura pas plus d'un instant, car une lame fit craquer l'os du crâne et le sang se répandit sur le sol. Le corps sans vie s'effondra avec un bruit sourd.

Le barbu, effrayé, retrouva une énergie bien enfouie et prit ses jambes à son cou. Il regardait parfois en arrière, apeuré.

Le jeunot tenta de frapper un des gobelins, mais sa lame vint se planter dans un petit bouclier en bois. Le choc fut accompagné d'un petit rire sournois alors que le deuxième gobelin se plaçait derrière le voyou. Les deux affreux s'amusèrent à piquer l'humain avec leurs petites épées mal affûtées. Telles des piques non mortelles, mais terriblement décourageantes, venues annoncer la lente fin d'un insecte prit dans une toile d'araignée...

Laurana voyant le corps s'effondrer à ses pieds fut soudain envahit par une foule de sentiments contradictoires qu'elle ravala aussitôt, il fallait agir vite. Elle revint sur ses pas et intima l'ordre aux goblelins de laisser le jeune homme puis elle s'adressa à celui-ci :

« De tes deux amis, l´un est mort et l´autre est gravement blessé, le simple fait que tu ai essayé de me frapper alors que j´avais le dos tourné, que tu ai pensé pouvoir jouir de moi comme de n´importe quelle femme est déjà en soi un crime qui mériterait la mort mais je consens à te pardonner, lâches ton épée et sers-moi de guide. Sinon tu serviras d´entrée au repas des gobelins de ce soir où ton camarade sera le plat de résistance. »

Cet imbécile ne méritait vraiment pas la grâce qu'elle lui faisait mais sa jeunesse le rendait sympathique aux yeux de Laurana, il s'était peut-être comme elle enfuit de chez lui et avait été enrôlé par ces brigands. Elle ne pouvait se résoudre à l'abattre mais s'il s'entêtait que pourrait-elle faire si ce n'est l'abandonner aux gobelins ?

FORMATTER ERROR (":" and "&" not supported in Page Names) Le jeune homme serra les dents aussi fort qu'il serrait son épée. Sa main blanchit, puis il se détendit très légèrement. Les deux gobelins attendaient avec impatience que l'humain fasse un faux-pas. Le brigand se permit un regard en coin à ses deux tortionnaires puis répondit à la cavalière : « Mouais, j´ai pas trop l´choix y semble. »

Il desserra son poing et la lame atterrit avec un bruit métallique sourd sur les pierres qui formaient le pont. Les gardiens du passage ne cachaient pas leur déception. Un des deux cracha au sol, mais aucun ne baissa sa garde. Le jeunot avança doucement vers l'elfe et passa à côté d'elle. Il s'arrêta et la fixa dans les yeux, absent. « Où qu´votre grandeur souhaite aller? »

Il avait à peine finis sa phrase que les gobelins s'approchèrent, mécontent. « Vous avoir payer nous ! Nous vouloir notre argent ET plus pour nettoyer ! » ils désignèrent le cadavre mutilé au sol. « ET encore plus pour laisser vous partir avec prisonnier ! » Ils pointèrent le jeune du doigt.

Le jeune les fixait, puis tourna son regard vers la lance. Il la ramassa et la tendit à Laurana. Il attendait également sa réponse...

Les deux gobelins se parlèrent tout bas en attendant la réponse : En gobelin « - Qu´est ce qu´on peut demander de plus? - Je sais pas, une prime pour nettoyer sa lance? - Ou alors de pouvoir détrousser aussi l´humain? Il a peut être de l´argent? - Ouais, on peut aussi faire les guides contre de l´argent. - L´autre le fait gratuitement crétin ! - C´est moi que tu insultes espèce de limace débile ! - Je vais te... » La cavalière parut soulagée de voire le jeune homme abandonner son épée. Les deux gobelins par contre auraient sûrement préférer qu'il continue à se battre mais pour la première fois depuis qu'elle avait quitté son foyer, Laurana voyait un homme agir avec sagesse.

« Gobelins, vous vous êtes battu avec honneur, ne salissez pas maintenant la haute estime que j´ai de vous, je vous paye, ce que je vous ai promit. Une pièce pour toi, une pièce pour toi et une troisième en récompense de votre bravoure et de l´honneur dont vous avez fait preuve en épargnant un prisonnier. »

Elle avait glissé les deux premières pièces dans les mains tendues des créatures mais gardait encore la dernière dans sa main.

« Pour ce qui est de nettoyer le pont, il est à vous que je sache et ce n´est pas là mon affaire cependant je vous laisse vous servir des richesses que pouvait posséder cet homme sans réclamer ma part du butin, de plus le fuyard et gravement blessé et si vous agissez bien vous pourrez sans peine le rattraper et ajouter ses possessions à votre trésor. Ce sont des cadeaux que je vous fait. »

Puis sans prévenir elle jeta la dernière pièce entre les deux gobelins, à eux de se départager.

Le jeune homme lui tendait sa lance qu'elle récupéra d'un geste vif. Laurana prit le temps de le détailler avant de répondre à sa question :

« Saches que tu as fait le bon choix. Ces hommes étaient des couards et ils n´ont pas hésité à t´abandonner, alors que moi qui ne te connais pas, moi que tu as essayé de tuer alors que je te tournais le dos, je t´ai sauvé. Si tu m´es fidèle, alors tu n´auras rien à craindre, tu pourras me suivre si le coeur t´en dis ou suivre le chemin qui te conviendra loin de ces malotrus, de ces brigands. »

En parlant Laurana se sentit peu à peu défaillir, sa plaie à la jambe saignait toujours et la douleur ne l'avait pas quitté.

« J´aurai besoin que tu me guides vers un endroit où je puisse me reposer, me soigner, me nourrir et me renseigner. En chemin tu me diras ton nom et tu me conteras ton histoire et celle de ce village. Mais avant tout récupère ton épée tu en auras probablement besoin et je pense que tu ne me trahiras pas car tu as vu quel a été le sort de celui qui a osé me blesser. » Les deux gobelins stoppèrent directement leur discussion en entendant le mot "payer". Ils tendirent les mains pour recevoir leur dû, sourds aux belles paroles d'honneur de l'elfe. Quand vint la troisième pièce, le porte parole de l'équipe du pont haussa les épaules, faussement désintéressé. L'autre ne se fit pas prier et prit la pièce supplémentaire... Et fut surpris de voir son généreux chef se jeter sur le cadavre au sol à la recherche de la bourse du balafré ! Saisissant qu'il avait été dupé par l'autre, il le rejoignit en lui donnant des coups de coude afin d'être le premier à trouver la bourse. Ils recommencèrent à se chamailler...

Le jeune homme -après avoir récupéré son épée- et l'elfe s'éloignèrent. L'humain faisait crisser sa mâchoire, comme pour passer sa nervosité. « Oui, c´était des porcs, je n´sais pas trop pourquoi j´trainais avec eux... » il haussa les épaules. Il avisa alors la cuisse de l'elfe. La lame avait déchiré les vêtements et, à côté de la plaie, la douce peau blanche de l'elfe était mise à nu. Le jeunot observait les deux.

« - Une très vilaine blessure, m´dame, mais j´ne peux pas vous aider, j´y connais rien. Par contre pour vous reposer, y a l´auberge du dernier refuge. Mais, euh, j´préfère pas vous y accompagner. J´y suis, euh comme qui dirait, interdit de séjour à cause d´une bagarre. » Il marqua une pause puis continua : « Faut pas trop trainer à la tombée du jour, ou les gob´ vont nous créer des histoires ! » Laurana avait du mal à se concentrer sur les paroles du jeune homme, la douleur ne faiblissait pas par contre elle si ! Secouant la tête elle tenta de reprendre ses esprit et réussit grâce à un effort conséquent de volonté à refouler sa douleur.

« Conduis-moi alors à cette auberge ! Je refuse de t´abandonner aux mains des gobelins de plus j´ai peur que la tentation soit trop forte et que tu cède à l´envie de rameuter d´autre de tes anciens amis brigands d´autant que tu saura ma blessure et l´endroit où je serai. Je m´arrangerai donc avec l´aubergiste pour que tu restes avec moi, n´ai crainte, je saurai le convaincre.

Ceci dit tu n´as toujours pas dit ni ton nom, ni ton histoire, ni ce qui fait que des gobelins gardent l´entrée du village et que des brigands lubriques y puissent agresser les dames. » « Euh, jm´appelle Korlan m´dame. J´suis fils d´agriculteur. J´ai euh, quitté mes parents pour m´engager comme mercenaire. Et là je suis en congé. Faudra que d´ici demain je retourne à ma garnison à euh, Haven ! »

Ses yeux se tournaient parfois vers l'elfe, parfois vers la route. « Si vous arrivez à convaincre Otik, tant mieux. Bah, avec un peu d´chance il a oublié ma gueule. » Il regarda rapidement l'elfe avant de se reprendre « Ma tête, ´fin mon visage quoi. » Embêté, il passa sa main sur son visage comme si le geste aidait à la compréhension.

Il passa rapidement à autre chose : « Les gobelins sont là depuis quelques temps sur ordre du seigneur Hédérick. Ils sont là pour assurer la protection d´la ville ou quequechose comme ça ! Tu parles ! La sécurité. Ils volent nos bourses et demandent plus d´argent qu´on est censés en donner aux responsab´ d´la ville ! Alors faut bien trouver un aut´ moyen d´gagner sa croûte hein m´dame? Z´êtes pas d´accords? Excusez mon language d´la campagne, j´vois bien qu´vous êtes une grande dame. Z´avez pas d´escorte? C´est bizarre ... »

Il marchait aux côtés de Laurana quand il s'arrêta devant un de ces énormes valloniers. De loin ils étaient déjà impressionnants... Mais en dessous c'était presque...étourdissant.

« Voilà, on est arrivés. Pour vot´ cheval, y a une écurie juste ici. » Il désigna une petite toiture émergeant du tronc sous laquelle était amassé une série de chevaux, mules et ânes. Un gobelin veillait sur les animaux. « J´peux lui amener votre bête si vous voulez? » Laurana était maintenant blafarde, elle fixa d'un oeil terne le gobelin et son écurie, elle n'avait aucune confiance dans la créature mais ne sentait plus la force de trouver un autre lieu. Elle descendit de son cheval grimaçant et poussant de temps à autres de petits gémissements. Une fois à terre elle dut s'accrocher à Korlan pour ne pas s'effondrer. Péniblement, ils montèrent ensemble les marches après que le jeune mercenaire ai amené son cheval à l'écurie.

« Ne crains rien, je sais qu´il va venir en ce village un homme courageux et bienveillant, je suis venu ici à sa rencontre, il vous aidera probablement ! » Murmura-t-elle d'une voix faible à l'oreille de Korlan.

Trop choquée pour pouvoir admirer le paysage elle se borna à se concentrer sur la vive brûlure qui lui déchirait la jambe à chaque pas. Suite au chapitre 1...

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