Historique de Kern Imnar

Présentation¶

Les hommes et les orques naissent, vivent et meurent, et le monde les oublie sitôt leur chair décomposée. Certains parmi eux marquent à jamais l’Histoire par leurs victoires à la guerre, dessinent de nouveaux empires avec leurs lames, repoussent des armées par la force de leur sang et de leur sueur. Ceux-là, le monde ne les oubliera pas.

Kern Imnar, fils d'un Chef de guerre de Belkzen, et d'une putain Chelaxienne, te parle, petit homme, et il écrira son nom dans l'histoire avec le sang de ses ennemis.

Gorum a donné à Kern deux bras puissants et la force de réaliser son destin. Depuis son plus jeune âge, il a livré bataille. Contre ses frères orques, puis contre ses frères humains. Il a hérité du meilleur des deux peuples : la force du premier, la ruse du second. Aujourd'hui, guidé par le Seigneur de Fer, il parcourt l'Avistan et il donne la chasse aux créatures qui terrorisent ces terres. La mort de chacune d'elles accroit sa réputation, et son nom sera chanté comme ceux des héros des âges passés, et l'on dira de Kern qu'il a livré bataille là où d'autres auraient fait retraite, qu'il n'a jamais faibli même alors que les ennemis l'encerclaient et que les créatures malfaisantes tremblaient en entendant sa gloire.

Car sa vie est un combat, et son épée est celle de Gorum lui même. Ne t'interpose pas entre Kern et sa cible, où à ton tour tu deviendras sa proie. Mais tu es là pour écouter Kern raconter sa vie ? Tu ne perds pas ton temps, car bientôt, tous chanteront ses exploits et tu pourras te glorifier de l'avoir entendu raconter lui même son passé.

Ecoute, petit homme, écoute l'histoire de Kern Imnar qu'on appelle " Le Porte-Cendres ".

Vies & Morts en Belkzen¶

Kern a grandi à Urgir, dans l'ancienne citadelle des nains - Kern crache sur leur nom - avec sa mère, une humaine pitoyable qui vivait de misère et de puterie et dont l'histoire ne retiendra pas le nom parce qu'elle ne le mérite pas. Seule sa mort, lorsque Kern avait six ans, vaut qu'on se souvienne d'elle. Kern a vu, quand elle a été attrapée par les gardes orques de la ville pour vol, comment elle s'est battue pour éviter son second viol (le premier ayant donné naissance à Kern). Jamais Kern n'avait vu une telle fureur, une telle rage chez sa mère, et quand l'orque qui la tenait brisa son cou menu, Kern remercia sa mère de lui avoir enfin montré la vérité de Gorum. Que toute personne, même la plus misérable, la plus faible, peut trouver en Gorum la force de se battre jusqu'à la mort.

^{• HRP : Kern est trop fier pour évoquer la servitude de sa mère au sein du temple de Gorum à Belkzen, qui gagnait quelques sous en couchant à droite et à gauche puisque sa condition d'esclave ne lui offrait pas suffisamment d'argent pour nourrir son fils en plus d'elle. Cette vie auprès du temple de Gorum a offert à Kern le trait " Fils du temple ". Par ailleurs, il répète à ceux qui l'interroge qu'il est le fils d'un Chef de Guerre orque, mais son géniteur est sans doute un orque quelconque, issu des bas fonds qui a abusé des charmes de sa mère.}

Bien sûr, la mort de la mère de Kern annonça le début des ennuis pour le demi-orque. Jusqu'à présent, avec sa mère il vivait de rapines dans les quartiers en ruines de la citadelle, mais lorsque sa mère mourut, il fut réduit en esclavage et servit à amuser des orques alcoolisés dans des combats d'arènes où il devait affronter des bestioles toutes plus stupides les unes que les autres.

Kern réalisa dans la fosse qu'il avait un don : il était moins bête que la plupart de ses frères orques ou que les créatures qu'il devait combattre. En réfléchissant un peu et en priant Gorum de lui apporter la victoire ou une mort glorieuse, il parvenait à battre les ennemis que les orques alignaient face à lui. En quelques années, Kern devint une petite célébrité dans les fosses d'Urgir. Jusqu'au jour où il attira l'attention d'un Seigneur de Guerre nommé Ugulf.

^{• HRP : Ce passé brutal lui a offert les capacités raciales " Bestial " et " Combat à la chaîne " ainsi que tout un tas de cicatrices sur le corps ou le visage.}

Ugulf était un Seigneur orque parmi les orques et il était plus que fier du sang noir qui coulait dans ses veines. Pour lui, voir Kern le bâtard remporter victoires après victoires dans l'arène - quelque fois contre des orques - était un affront intolérable. Ugulf finit par acheter Kern en payant un prix fort à son maître d'alors, et l'enrôla dans sa troupe de maraudeurs. Mais au lieu de lui offrir une place de choix parmi ses guerriers, il le confina en arrière ligne, loin des champs de bataille et la mission de Kern consistait à passer derrière ses frères orques pour piller les cadavres que ses derniers laissaient sur leur passage. Tous les jours, les orques brimaient Kern, l'humiliaient et lui faisaient subir de nombreux sévices, sous l'oeil amusé d'Ugulf. Ce n'est que quelques mois plutôt que Kern comprit pourquoi le Seigneur de Guerre aimait le voir souffrir. Ugulf était un disciple de Zon-Kuthon et faisait du demi orque le souffre-douleur de sa troupe, afin que jamais Kern n'oublie que son sang était impur. En de très rares occasions seulement, le Seigneur de Guerre laissait Kern accompagner ses troupes et là, Kern retrouvait le plaisir du combat, du sang et de la sueur, même s'il était placé en arrière garde, loin de la fureur du front.

Ce n'est que lors de l'une de ces maraudes près de Bois Vorace, tout au sud de Belkzen, que Kern retrouva la liberté. La mission des orques d'Ugulf était ni plus ni moins qu'une vaste opération de pillage désorganisée, et ils ne s'attendaient pas à tomber sur un détachement de guerriers humains portant les couleurs du Dernier Rempart. Ces hommes, en net surnombre, ne firent qu'une bouchée des maraudeurs, et Kern n'eut la vie sauve que par la pitié du seigneur des soldats, un homme brun appelé Andur Vesonath. Ce dernier recueillit Kern qui était inconscient et fit guérir ses blessures les plus vives.

Affronter ses frères¶

Mais tu imagines l'affront pour Kern, petit homme ? Lui qui voulait mourir au combat, le voici faisant pitié à un humain. Cet outrage ne pouvait se réparer que dans le sang. Mais pas dans le sien, dans celui de ses ennemis. Kern voulait montrer à Andur Vesonath que les adversaires qui faisaient trembler l'humain ne faisaient pas peur au demi orque, et ainsi, Kern devint le garde du corps personnel de Vesonath. Les mois passèrent, et les orques tombaient sous les coups vengeurs de Kern et du groupe de francs-tireurs de Dernier Rempart.

Mais Kern gardait en lui le coeur sombre parce qu'il savait que Vesonath ne le voyait pas comme un vrai guerrier. Kern tua un grand nombre d'ennemis, mais jamais assez pour que son sauveur ne révise son jugement. Alors, après quelques mois passés à pourchasser les pilleurs orques, Kern provoqua Vesonath en duel pour lui prouver sa force. Andur refusa de combattre le demi orque mais Kern ne lui laissa pas le choix et l'affrontement débuta sous la fureur des assauts de Kern. Rapidement, les soldats s'assemblèrent autour des deux combattants et applaudirent à chaque coup porté mais lorsque Kern décapita Andur après une lutte acharnée, les humains restèrent ébahis, incrédules. Ebahis puis énervés. Bientôt, les petits hommes tombèrent sur Kern et le violentèrent jusqu'à ce que sa face ne soit plus qu'une bouillie verte. Alors ils le laissèrent comme mort et levèrent le campement en abandonnant son corps dans un fourré, après avoir brûlé celui d'Andur selon leurs rites. Mais ils ne tuèrent pas Kern et lorsqu'il se réveilla, il les maudit au nom de Gorum pour leur lâcheté, pour ne pas avoir mis fin à sa vie après un combat valeureux.

Kern avait compris qu'il n'était pas le bienvenu chez les orques ni chez les soldats de Dernier Rempart. Il partit donc vers le sud là où le bois est plus dense et où les peaux vertes sont moins nombreuses.

Le Porte Cendres¶

C'est seulement il y a quelques semaines que Kern a compris le destin que lui avait choisi Gorum. Puisque le Seigneur de Fer l'avait épargné jusque là, c'est qu'il prévoyait pour le demi orque un avenir plus glorieux. Il le rencontra au milieu de l'automne de cette année, lorsqu'au terme d'une longue marche, il arriva dans un petit village au coeur de Bois Vorace. Une centaine d'humains vivait en ce lieu nommé Falten mais les allées et la place centrale du hameau étaient désertes. Kern pensa d'abord que c'était l'accueil mérité par les orques dans ce lieu mais lorsqu'un vieil homme en armure lui fit signe de le rejoindre pour se mettre à l'abri dans une petite habitation, Kern comprit que quelque chose ne tournait pas rond.

L'ancien referma la porte derrière Kern et la cloisonna rapidement. Sitôt fait, il lui expliqua que depuis quelques semaines, des créatures malfaisantes rôdaient à Falten, même de jour, et qu'elles s'en prenaient aux habitants. Des morts vivants au regard de feu et à la chair décomposée. Le vieil humain termina en disant que rien ne pourrait jamais les vaincre, que les villageois avaient commencé à quitter Falten et que lui-même était ce qu'il restait de la milice.

Kern vit dans ces paroles la volonté de Gorum. Il venait de trouver une occasion de prouver qu'il était le combattant de légende qu'il prétendait être. Sans attendre, il demanda au vieil humain de lui donner une arme et une armure. L'ancien hésita, expliquant qu'il ne pouvait pas offrir à un inconnu des biens de cette valeur, mais lorsque Kern lui hurla dessus et l'envoya valdinguer dans la pièce, il devint bien plus coopératif et lui fournit un fléau d'arme à deux mains et une vieille armure d'écailles, ponctionné dans les râteliers de la milice locale.

Kern ainsi équipé se lança à la chasse de ces nécrophages et leur livra bataille sans trembler. Il en vainquit trois et affronta le quatrième dans une grange abandonnée au sud du hameau. Mais au lieu de combattre le chef de ces créatures face à face - Kern savait que ce serait vraiment difficile pour lui - le demi orque mit le feu à la grange et s'aida des flammes pour piéger le monstre. Après une lutte acharnée, Kern sortit victorieux du fenil en feu et fut célébrer par les villageois comme un héros.

Kern t'avoue que à cet instant, il fut empli d'un sentiment nouveau, comme si cette reconnaissance, cette joie dirigée vers lui était un plaisir inconnu mais appréciable et l'honneur que les habitants lui firent - ils organisèrent un banquet pour fêter la libération du hameau - procura à Kern un bien revigorant qui chassa les mauvais souvenirs qu'il avait des humains.

Il décida de rester dans ce village quelques temps où on lui offrit le gîte et le couvert pendant quelques semaines. Kern reçut aussi le surnom de " Porte-Cendres " en raison du combat final contre le nécrophage, dans une grange en flammes, et il put conserver l'armure et l'arme que le vieux milicien lui avait si ... gentiment... offert.

L'appel de Kassen¶

Sa victoire ne passa pas inaperçue dans la région, et plusieurs communautés de Nirmathis ont fait appel à Kern pour les aider face à une menace, quelle soit animale ou monstrueuse. A chaque fois, Kern en est venu à bout, certaines fois aisément, d'autres plus difficilement, toujours avec force et ruse.

Voici pourquoi tu me vois, petit homme, en Kassen. Tu sais que les jeunes du village vont chercher le feu sacré dans la Crypte d'Ekat Kassen, mais sans doute ignores-tu que le Maire a fait appel à Kern Imnar pour les accompagner. L'endroit est plein de dangers, et Gorum guidera les pas du demi orque dans l'obscurité de la Crypte, et les gens de Kassen chanteront les exploits de Kern pendant des décennies alors que les jeunes prendront exemple sur sa force et son courage.

Ceux qui viennent avec Kern ? Il l'ignore. Il espère que ce seront de valeureux guerriers, comme Gorum les aime.