Les faits

Résumé au bureau de l'administratrice de l'asile de Briarstone.

« Ulver Zandalus, un malade mental assez calme fait des cauchemars à propos d'une cité cyclopéenne. Il s'en inspire pour créer ces œuvres... »

Tout en parlant, il décrocha l'un des tableaux et le fit passer dans les mains de ses compagnons.

« Le compte Lowls -dont nous étions les associés- s'intéresse à l'homme. Il offre à Losandro un rituel magique capable selon lui de le guérir en échange de notre internement. »

« Losandro tente le rituel qui doit distiller les rêves du patient sous forme matérielle. Conséquences : un tremblement de terre, apparition de la brume jaune, les gens qui s'endorment dans la brume rêvent de la même cité qu'Ulver, et se transforment en monstre. Enfin, il y a cette émeute,... »

« Losandro produit elle même une brume, de couleur différente, qui induit une somnolence. » Voilà pour les faits. Mais ceux-ci amenaient assez naturellement une question qu'il partagea également.

« Quand on s'endort dans la brume jaune, on partage le cauchemars d'Ulver. Qu'en serait il si on s'endort dans celle-ci. » fit-il en désignant les volutes irisée d'indigo qui tourbillonnaient follement autour de l'administratrice.

Information sur les cultes Kellides

« Les Kellids, avant l'arrivée des Varisiens qui ont plus tard fondé la nation d'Ustalav, vénéraient un panthéon de divinités aussi puissantes qu'inquiétantes, que l'on appelle aujourd'hui la Sombre Tapisserie, en référence au vide entre les étoiles dans lequel elles sont censées rôder. »

« Le Roi en Jaune est associé à ce panthéon, mais c'est une des figures les plus mystérieuses. Je ne sais pas grand chose sur son culte, en dehors qu'il est composé de nihilistes et de nobles décadents, et que son symbole peut rendre fou au premier regard. »





Réflexions

Au réveil

Appollonios,... oui, c'est ainsi qu'il se prénommait. Ou bien Alexandre? Non, il était bien Appollonios mais il devait connaitre un Alexandre.

Ainsi donc, il s'agissait d'un rêve. Un rêve terrifiant, un véritable cauchemar, mais un rêve tout de même.

Ce qui n'excluait pas que l'actuelle "réalité" n'en soit un également. Ni que ce rêve dans lequel étaient apparus ses codétenus ne contienne quelque élément réel. Au final il pouvait mettre en doute toute une série de chose, y compris la structure même de leur propre réalité, mais il était certain de sa propre existence, car...

...je pense, ce qui signifie que j'existe réellement.

Rassuré sur ce point, il sentait que ces quelques enchaînements logiques lui venaient naturellement. Il ne se souvenait plus où il s'était formé à cette discipline, mais l'exercer eut pour effet de calmer un peut le rythme endiablé sur lequel son cœur battait depuis son éveil.

Ainsi calmé, une autre sensation, diffuse mais dérangeante, s'imposa à lui. Malgré sa perte de mémoire actuelle, il lui semblait qu'il avait fait quelque-chose de mal. Peut-être le "truc" gravé dans sa paume avait il finit par déteindre sur son âme, l'obligeant à commettre quelques méfaits? Non, ce n'était pas cela. D'ailleurs le mot mal semblait trop faible pour décrire cette sensation de culpabilité. En réalité, il avait l'impression d'avoir fait quelque-chose de monstrueux. Mais quoi,... il serait bien en peine de le dire. Et surtout, il ignorait pourquoi il aurait accompli une chose aussi épouvantable. Lui qui d'ordinaire était si...

Il interrompit le cours de ses pensées.

Les mots prévenant, gentil, attentionné, lui étaient venus à l'esprit. Car un court instant, il s'était imaginé être quelqu'un de bien... Mais,... qu'en savait-il, après tout. Peut-être n'était il après tout qu'un criminel que l'on a jeté en prison avec d'autres gens de du même accabi. Il eut un regard pour ses codétenus. Il était sur le point de s’apitoyer sur son sort, lorsqu'il prit une ferme résolution.

Quels que soient les actes auxquels il s'était livré, ce qui a été accompli ne peut être défait. Protester ou s’apitoyer ne servait à rien. Seul comptait ce qu'il allait faire de l'instant présent. Et pour le moment, il n'avait aucune envie que quoi que ce soit de mal ou de montueux ne lui arrive à lui, à ses codétenus, ni même à quiconque. S'il avait mal agit, eh bien, il en paierait le prix, à moins qu'il ne tente de se racheter en réparant ses erreurs. En premier lieu, il devait comprendre ce qui était arrivé.

A la découverte de mon équipement

Il observa le nain enfiler sa cuirasse avec un stoïcisme et une célérité qui démontraient une longue habitude. Tout en babillant, l'elfe plaça un carreau et fit jouer le levier de sa lourde arbalète d'un air déterminé. Il dénombra les objets restant d'un air peu convaincu. Certes il ne pouvait nier le fait qu'une partie du matériel lui était destiné : tout était à sa taille. Mais la moitié de ce matériel semblait convenir à quelque mercenaire, voire pire : un coupe jarret. Il attrapa le sac à dos. Celui-ci, d'excellente facture, lui semblait familier. Il évoquait pour lui une longue promenade, des rires, les éclaboussures d'un torrent, et... plus rien. Sa mémoire, une fois de plus, refusait de lui délivrer ses souvenirs. La dague, qu'il avait également vu dans son rêve, lui était elle aussi familière,... mais le reste. L'armure en cuir renforcé et le bouclier étaient lourds, inesthétiques mais fonctionnels, à l'image de ce que produisaient habituellement les humains. Mais le pire était le gantelet d'arme, sinistrement équipé d'une longue pointe droite en acier, destinée à poignarder d'éventuels adversaires,.... Un peu de sang séché auréolait la base de la lame d'une inquiétante tache marron.

Tout celui était si peu.... lui. Et pourtant, les faits étaient là. S'il devait encore douter qu'il avait lui même porté -et probablement utilisé- ce gantelet, il en eut la confirmation en observant la dextrie de l'objet. Il était fait destiné à la main gauche.... Il était probablement le seul halfelin gaucher à des lieues à la ronde.

A nouveau, le sentiment de culpabilité dévorante, l'impression d'avoir dû se livrer à des actes horribles le submergea.

Résolu à se racheter en réparant ses fautes, il commença à s'équiper, bouclier, brigandine et gantelet inclus.

Dans la chapelle

Suivant les autres, il entra dans la chapelle. Il jeta un coup d'oeil aux grandes statues des divinités et un frisson lui parcouru l'échine. Malgré qu'il soit dépositaire d'un évident pouvoir divin, il essayait la plupart du temps d'ignorer les dieux ; inconsciemment, il les soupçonnait d'être les complices de l'Archidiable lorsque ce dernier lui avait imposé sa présence.

De la vague de sang au premiers pas dans la folie

A peine la porte avait elle volée en éclat qu'Appollonos bondit. Était-ce l'effet de son agilité naturelle? De ses réflexes aiguisés par un entrainement spécifique? Ou encore, et c'était plus que probable, le résultat de la chance insolente qui caractérise les halfelins? Toujours était il que, tenant fermement son bouclier sur lequel il appuyait à présent ses pieds, Appollonios se laissait porter sur cette planche improvisée par l'immonde vague sanguinolente qui venait pourtant de balayer l'indéracinable Orlamm. Elle le mena quelques mètre plus loin, et c'est à peine si elle laissa sur son plastron quelques éclaboussures écarlates .

Pour peu, ce moment d'excitation aurait fait crier d'enthousiasme le petit homme. De fait, la joie d'avoir échappé à ce danger l'aida à supporter l'atroce vision de tout ce sang, beaucoup mieux que Tatiana et Lisbeth. Mieux encore, il était à présent d'humeur guillerette, se demandant comment il pourrait narrer son exploit pour être à son avantage.

Car la folie est une chose bien pernicieuse : on croit y échapper, et pourtant, lorsque l'on trouve son plaisir à patauger dans le fluide qui fut le sang et la vie de plusieurs dizaines de personnes, n'a-t-on pas fait le premier pas sur le long chemin de la démence...

Une fois le moment d'euphorie passée, le halfelin se rendit compte à quel point son comportement était inadéquat en regard de leur situation. Orlamm, Tatiana et surtout Lisbeth, semblaient avoir pris l'effet de ce piège de plein fouet, et tentaient péniblement de reprendre pied dans une réalité peu reluisante.

Sous le regard de Raayaatma, dont on n'aurait su dire s'il était davantage sévère ou compatissant, il tenta vainement de se justifier. Oui,... désolé,... je ne voulais pas...

... c'est encore la faute de cette main. La droite. La gantée. C'est elle qui tenait le bouclier. C'est elle qui fait toujours n'importe quoi. Elle ne m'obéis plus.... , songea-t-il en observant sa dextre, qui comme toujours serrait la poigne du bouclier. ... je devrais peut être la couper? Fixer directement ce bouclier à mon avant bras.....

Se rendant soudain compte où l'emmenait le flux de ses pensées, il secoua la tête énergiquement la tête. L'environnement étrange dans lequel ils évoluait était probablement responsable de cette étincelle de folie qui venait de lui embraser le cerveau pendant un court instant.

Il regarda une nouvelle fois sa main. Un à un, il plia chacun de ses doigts et pu vérifier à quel point sa main lui était restée fidèle. Évidement, elle tremblait un peu, comme toujours, mais il n'y avait là rien d'inhabituel. Cette étape, en apparence futile, lui était indispensable pour reprendre pied dans la réalité.

La madeleine de Proust et le verre de rouge d'Appollonios

l s'assit donc à table avec les autres.

Tout en commençant à siroter sa boisson, il prit quelques secondes pour apprécier le temps présent, car il n'avait pas été aussi confortablement installé depuis,.... aussi loin qu'il s'en souvienne. Voyons,.... une bonne odeur de cuisine qui promet un plat délicieux. Un vin bien vieillit, finalement un meilleur que ce que les circonstances laissaient présager, un repas en compagnie de quatre jeune filles, dont certaines sont particulièrement mignonne,...

Il jeta un coup d'oeil discret à Lieshae qui masquait ses trait sous une large capuche.

Décidément, le comte Lowls a sans doute bien des défauts mais il savait bien s'entourer.

Sur ce, il ferma les yeux et commença à porter son verre à ses lèvres. Les parfums capiteux du vin éveillèrent en lui d'anciennes émotions. Lorsqu'il prit une pleine gorgée en bouche, le breuvage répandit en lui une sensation de chaleur accompagnée d'arômes fruités et de saveurs puissamment tanniques.

Il entrevit une table, semblable à celle-ci, mais dressée en plein air. Un homme âgé, la barbe grise et broussailleuse, lui fait face. Dans son souvenir également, il y a des femmes, trois, deux humaines et une halfeline, toutes trois jolies comme des cœurs.

Le vin a le même gout qu'alors,.... mais dans son souvenir, tous sont secoué par un formidable fou rire. Ils rient avec insouciance et ont mal aux côtes à force de rire. Ils en oublient de respirer et la voisine d'Appollonios semblait sur le point d'étouffer.

Qui étaient ces joyeux convives? Etait il en couple avec l'une des femmes? De quoi riaient-ils? Autant de questions futiles auxquelles Appollonios n'avait aucune réponse. Une fois de plus, sa mémoire défaillante le gratifiait de quelques miettes de son passé pour le laissé ensuite encore plus affamé qu'auparavant.
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