Deux jambes griffues se déploient sous un mystérieux banc de brume mobile où luisent deux yeux sombres et torves.

Les bisha ga tsukus naissent des âmes vidées de leur chaleur, de leur vie et de leur amour, en ne laissant rien d’autre qu’un vide absolu que ces créatures tentent de combler en arrachant ces sentiments aux autres. La créature est un effrayant amalgame de chair doté de longues antennes et d’un énorme ventre membraneux distendu. Ses victimes ne voient pourtant jamais son aspect, car la simple présence d’un bisha ga tsuku aspire la chaleur de l’atmosphère environnante et refroidit l’air pour former un épais nuage de brume glacée. Lors des soirées déjà brumeuses, seuls des pieds à trois orteils permettent de repérer la présence d’un bisha ga tsuku. En effet, ceux-ci émettent un bruit de succion ressemblant à « bisha bisha » quand il marche sur la neige fondue qu’il laisse dans son sillage, car produite par son halo de givre.

Les bisha ga tsukus se repaissent d’âmes. Leur présence peut disperser l’énergie des âmes qui les entourent, mais ils se nourrissent d’une manière beaucoup plus efficace lorsqu’ils inhalent une âme par les pores de leurs antennes. Un bisha ga tsuku qui se gave de la sorte stocke les âmes en surplus et les derniers battements de coeur des agonisants dans son ventre. Ces éléments, mélangés au givre et à la glace, permettent la formation d’un nouveau bisha ga tsuku qui s’extirpe du sac le moment venu.