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Trois crânes monstrueux et déformés reposent sur un tronc difforme qui se déplace sur trois esquilles d’os et de chair en guise de jambes.

Les kimenhuls se nourrissent de la peur d’échouer et encouragent le dégoût de soi. Et si tous les sahkils prennent plaisir à répandre la terreur, il en est peu qui marquent leurs victimes de façon permanente comme les kimenhuls. Ceux-ci font partie des plus puissants sahkils et ils quittent rarement le plan Éthéré. Ils sont les plus anciens des sahkils après les bourreaux sahkils, et il arrive que certains kimenhuls particulièrement puissants se taillent un territoire dans le plan Éthéré et dirigent des légions d’autres sahkils, d’une façon similaire aux bourreaux. Les kimenhuls qui arrivent à établir un tel règne sur le long terme sont cependant des exceptions, car la hiérarchie des sahkils est plus fluide et changeante que les structures rigides des diables ou des kytons, ou encore que la stricte adhésion des psychopompes à l’ordre planaire.

Un kimenhul apparaît sous la forme de trois énormes crânes humanoïdes fusionnés munis de mâchoires pleines de crocs irréguliers, perchés sur une masse de membres et de visages en mouvement permanent. Ces manifestations tentent constamment de se libérer du corps du kimenhul en poussant des cris et des gémissements de terreur. Il arrive parfois qu’une créature confrontée à cette horreur fluctuante aperçoive un visage familier : un parent au regard accusateur, un bourreau de jeunesse ou un amour perdu. Cette vision peut être réelle ou non, dans la mesure où les formes terrifiantes qui se détachent sur corps du kimenhul incluent à la fois des images tirées de l’esprit de l’observateur et des créatures qui ont succombé à son pouvoir de terreur éternelle. Un kimenhul mesure généralement près de 7,5 mètres de haut et pèse environ 5 000 kilos.

Quand un kimenhul communique télépathiquement avec ceux qu’il a marqués du sceau de sa terreur éternelle, il leur rappelle constamment qu’ils ne seront jamais assez bien et qu’ils ratent tout ce qu’ils entreprennent. Ces sahkils tirent un malin plaisir de ces brèves stimulations mentales et ceux qui ont réussi à laisser leur marque sur un grand nombre d’individus passent plusieurs heures par jour à s’adonner à cette torture à distance.

Ces tourments permanents finissent généralement par faire sombrer les victimes des kimenhuls dans la folie, ou du moins à les entraîner à des extrémités désespérées pour se débarrasser de l’influence néfaste du sahkil. La plupart de ses victimes finissent par avoir besoin d’être prises en charge, leur paranoïa et leur inquiétude permanente sur leur capacité à accomplir quelque chose de valeur prenant le pas sur leur capacité à prendre soin d’elles-mêmes. Le doute et le manque de confiance s’insinuant dans toutes leurs pensées et les victimes ne pouvant ignorer la voix qui les dénigre, un comportement autodestructeur leur semble en effet l’unique solution.

Les kimenhuls ne perdent pas de temps avec ceux qu’ils considèrent être des esprits « inférieurs », à moins qu’ils ne cherchent seulement à causer le chaos ou à déclencher des éclats de violence. Ils se concentrent généralement sur les meilleurs et les plus brillants des esprits qu’ils trouvent afin d’y instiller la terreur. Les kimenhuls aiment relever des défis et l’un d’entre eux est de briser les créatures qui sont immunisées aux effets de terreur. Ils prennent plaisir à tourmenter les individus courageux et pleins de confiance. Ainsi, ces cruels extérieurs traquent les grands héros et les généraux réputés, des hommes et des femmes connus pour leur courage et leur vertu, et infectent leur esprit, pourtant résistant, avec le bourdonnement perpétuel de la peur. Les kimenhuls échangent entre eux et avec d’autres sahkils des anecdotes sur leurs conquêtes, se vantant d’avoir réduit des guerriers autrefois fiers en enfants terrifiés et agités de tics nerveux qui bondissent au moindre bruit.

En combat, les kimenhuls combinent leurs pouvoirs magiques et leur force physique. Les ennemis qui ne sont pas à portée de leurs coups sont victimes d’une pléthore d’effets variés destinés à les effrayer ou à les affaiblir, pendant que ceux qui se trouvent à portée courent le risque de se faire piétiner ou attraper par l’une des bouches bardées de crocs de la créature. Les kimenhuls saisissent parfois leur victime entre leurs crocs avant d’utiliser leur pouvoir entraînement entre les plans pour l’emmener dans le plan Éthéré. Une fois de retour sur le plan Éthéré, les kimenhuls traînent leurs proies dans leur repaire où, aidés de leurs alliés sahkils, ils les soumettent à une pléthore de stimuli terrifiants dans l’espoir de les rendre fous. Certaines de ces victimes restent dans ces prisons de l’horreur pendant des décennies, alors que d’autres meurent de peur ou bien se suicident dans l’espoir d’échapper à la torture que représente la terreur constante. Dans la mesure du possible, les kimenhuls font de leur mieux pour que leurs victimes survivent.

Les kimenhuls passent généralement du temps près des endroits du plan Éthéré où un mortel qui s’aventure à y jeter un coup d’oeil pourra apercevoir leur terrifiante silhouette. La plupart de ces observateurs n’ont qu’un bref et terrifiant aperçu de ces sahkils, dont ils ne se souviennent qu’à moitié, et ils peuvent continuer de vivre normalement, secoués mais épargnés. Cependant, si un individu regarde trop longtemps dans ces royaumes brumeux, un kimenhul n’hésitera pas à le soumettre à son regard terrible ou à son pouvoir de peur éternelle, ou encore à tenter de se saisir de lui pour le traîner dans son repaire et lui infliger une véritable dose de terreur