• Voir la description des aéons.

Emmitouflé dans une cape noire, cet humanoïde au visage sans traits, complètement lisse, possède quatre bras qui se scindent en deux au niveau de chaque coude, et un œil sur chacune des huits paumes de ses mains.

Les lipikas, également appelés seigneurs du Karma, sont membres de l’ordre le plus élevé des aéons. À la différence des autres aéons, leur dualité ne naît pas de l’opposition, mais de la compréhension selon laquelle toute action et réaction sont les cimes et les creux d’une même vague cosmique. Même si, pour l’observateur occasionnel, les seigneurs du Karma semblent rôder dans l’univers en quête de quelque événement aléatoire d’importance, qu’il soit capital ou plus ordinaire, ils sont, en réalité, en train d’observer le rythme des causalités, la façon dont une action en engendre une autre et affecte la grande trame de la réalité dans son ensemble. Quoi qu’ils trouvent, ils l’inscrivent dans la mémoire cosmique de tous les aéons, et les érudits spécialistes de l’occulte pensent que cette mémoire rejoint les Annales akashiques (Aventures occultes Pathfinder JdR p.244) situées au cœur du plan Astral.

Ces créatures puissantes observent et font leur rapport, mais pas seulement : elles s’impliquent également. Les lipikas se voient comme les juges du capricieux karma, manipulant parfois le cycle de la vie et de la réincarnation des mortels. Ceci engendre souvent des frictions avec d’autres agents du Purgatoire, les psycopompes notamment, et avec les créatures, comme les daémons et les guenaudes noires, qui souhaitent dérober, utiliser ou détruire les âmes. La raison de l’intérêt des aéons est difficile à vérifier. Aucune philosophie majeure concernant la nature ou la fonction des âmes manipulées par les lipikas ne semble exister. Cette absence a poussé de nombreux érudits de l’occulte á supposer que le lien des lipikas avec les Annales akashiques est plus direct. Ils vont même jusqu’á suggérer que ces aéons sont les agents de cette institution.

Les lipikas utilisent leurs capacités spécialisées pour interagir avec des entités spécifiques sur les plans, particulièrement celles qui ont été réincarnées ou qui sont destinées à l’être, souvent des mains mêmes des lipikas. Parfois, les aéons font office de guides pour ces créatures, d’autres fois, ils placent ces sujets sur une voie nouvelle et non tracée. À la différence des autres créatures de leur espèce, un lipika utilise quelques éléments de langage pour transmettre ses messages (ce dialecte est souvent un assemblage de toutes les langues connues qui ont existé ou existeront un jour). Il lui faut souvent une attention et un temps considérables, tout du moins comparé aux autres aéons, pour communiquer avec son sujet. Les lipikas les aident à ajuster leurs actions sous leur forme actuelle afin de satisfaire un impératif karmique ou d’évoluer d’un point de vue personnel. Cette aide semble souvent en contradiction avec les choix intuitifs ou raisonnables, ainsi qu’avec les concepts culturels de la mortalité. Un lipika est tout aussi prompt à châtier un individu vertueux pour son sens de la charité et de la bienveillance, qu’à réprimander une créature malfaisante pour ses méfaits. Pour un lipika, l’équilibre des alignements et de la moralité est sans importance comparé à la réalité des actions et aux liens de cause à effet.

Lorsqu’ils ne se consacrent pas à l’accomplissement d’une tâche spécifique, les lipikas livrent des messages, des augures et des présages à ceux en quête de leur sagesse, mais aussi à ceux qui ne leur ont rien demandé. Ces messages sont souvent des signes avant-coureurs d’événement extrêmement importants qui pourraient cependant se produire après la mort de leurs destinataires morts, mais les lipikas assurent que les actions de leurs sujets restent influentes. D’autres fois, des lipikas apparaissent simplement pour guider les âmes réincarnées ou les esprits destinés à la réincarnation. Un lipika qui se consacre à une tâche particulière (que ce soit pour observer un événement historique important ou pour transmettre un message à une autre entité) ignore généralement les autres créatures, à moins qu’elles ne tentent de le retarder dans l’accomplissement de sa tâche assignée, auquel cas ses réactions peuvent s’avérer violentes. Même s’ils semblent préférer manipuler les événements de manière subtile, les lipikas peuvent faire preuve d’une grande force quand ils affrontent ceux susceptibles de déjouer leurs plans.

En de rares occasions, ces aéons apparaissent et créent des conflits, en affirmant que le multivers subit d’importants dégâts infligés par les agissements d’une civilisation, des agissements souvent si insignifiants que leurs conséquences peuvent paraître arbitraires pour les sujets de l’attention des aéons. Pire encore, l’apparition d’un lipika peut présager une démonstration plus importante de la puissance des aéons. Les sages spécialistes de l’occulte supposent que les informations inscrites par les lipikas dans les Annales akashiques apportent des éléments au projet de l’entité ou du concept nommé Monade. Ces informations sont distribués aux pléromas, des aéons plus puissants qui sont les représentants directs du Monade. Si cette théorie est vraie, les informations inscrites par les lipikas sont d’une importance cruciale pour des civilisations entières, car les aéons pléromas ont pour mission des actes de création et de destruction susceptible d’impacter des mondes entiers. Ceux qui soutiennent des théories plus traditionnelles du multivers voient le lien entre lipikas et pléromas en des termes plus directs. Si un lipika ne peut pas remplir ses objectifs, il fait intervenir un pléroma pour promulguer l’étrange et inexplicable volonté des aéons, souvent à des fins dévastatrices. Toutefois, les objectifs des lipikas sont généralement si abstraits que leurs interventions paraissent souvent aléatoires et peu de mortels ont trouver un moyen de les apaiser.

Les lipikas mesurent 3,90 mètres de haut mais pèsent rarement plus de 100 kilos : leur enveloppe charnelle semble vide. Peu de choses permettent de distinguer un lipika d’un autre, si l’on fait exception des motifs sur leurs avant-bras et des couleurs des yeux de leurs paumes.