De curieuses poches de gaz translucides maintiennent ce bizarre amas de lianes pourpres épineuses et de moisissures dans les airs.

Le tsaalgrend est un prédateur ressemblant à un amas de lianes robustes aux épines violettes. La plante est mouchetée de plaques de moisissure brune, verte et jaune qui se desquament quand la créature s’agite dans les airs. Les lianes du tsaalgrend dissimulent à grand peine deux poches translucides remplies de gaz qui jouent le rôle de ballons gonflables et lui permettent de flotter au-dessus du sol. Deux lianes plus longues se déploient depuis le centre de la plante et lui servent à capturer ses proies. Sur sa face ventrale, la créature est dotée d’une ouverture garnie de rangées d’épines acérées qui lui sert de gueule. Cet orifice dégage toujours une puanteur rance et émet un sifflement plaintif alors que les gaz chauds s’échappent par là depuis les poches de flottaison.

Les tsaalgrends sont des champignons ambulants très complexes et servent aussi de symbiotes à toutes sortes d’autres moisissures, champignons et épiphytes. Les moisissures les plus puissantes qui poussent au sein d’un tsaalgrend produisent de puissantes spores hallucinogènes noires. Les tsaalgrends utilisent principalement ces moisissures pour chasser car elles sont capables de projeter des spores dans une vaste zone pour étourdir leurs proies. Toute créature qui respire ces spores est submergée par une vague de terreur alors que son esprit est envahi de peurs primitives et bestiales. La respiration de la victime s’accélère et devient superficielle, son rythme cardiaque augmente de façon spectaculaire et le sang lui rugit si fort aux oreilles qu’il atténue tous les bruits alentour. L’esprit de la créature la supplie de fuir mais ses muscles refusent tout simplement de bouger. La plupart des victimes de cette expérience la vivent si mal que la frustration et la panique ressenties alors amplifient les effets chimiques des spores.

Quelques alchimistes audacieux chassent et prennent parfois au piège un tsaalgrend, afin de récolter les spores noires sur un spécimen vivant et de s’en servir pour fabriquer de nouveaux poisons inhalés très puissants. Pour cela, il est très important de se procurer un spécimen vivant car les spores perdent leurs propriétés peu après leur libération dans l’atmosphère, il est donc très difficile de les stocker pour s’en servir plus tard. Ces alchimistes se heurtent souvent aux druides qui se préoccupent principalement des champignons et communient avec ces plantes inhabituelles qu’ils protègent farouchement.

Les tsaalgrends possèdent une forme d’intelligence limitée, équivalente à celle des primates, et sont capables de résoudre des problèmes simplistes. Ils communiquent entre eux et échangent des concepts basiques grâce au transfert de spores. Ces conversations se présentent sous forme de bouffées de couleurs et d’odeurs donnant un rôle assimilable à celui de chef aux tsaalgrends dotés des colonies de symbiotes les plus importantes. La plupart du temps, les tsaalgrends « parlent » entre eux pour coordonner la traque des proies. Les plantes réagissent également à quelques langues parlées mais leur ouïe reste rudimentaire et elles ont du mal à différencier tout ce qui est plus complexe que les mots les plus basiques. Plusieurs plaques de moisissure de 2 à 5 centimètres d’épaisseur détectent la lumière et les mouvements et servent d’yeux.

Un tsaalgrend mesure près d’un mètre de long pour une vingtaine de kilos.