La lame assassine de cet horrible piège dégouline de la substance animée et brillante d’une vase brun-orangé.

La vase coupe-gorge est une immonde masse de boue brun-orangé qui se déplace et chasse de son propre gré. Elle n’a pas d’autre but que de se nourrir. Prétendument apparentée à la gelée ocre, la vase coupe-gorge mesure jusqu’à 3,6 mètres de large pour 15 centimètres de haut sous sa forme normale et mobile. Lorsqu’elle se déplace, cette masse frémissante rétrécit de 30 à 60 centimètres de largeur pour récupérer une quinzaine de centimètres de haut et roule en avant.

La vase coupe-gorge est moins encline à chercher des proies que les autres formes de vase : elle préfère chasser en embuscades. Sa capacité à prendre la forme de pièges mécaniques simples intrigue les érudits depuis longtemps, mais elle ne correspond pas tant à une capacité intellectuelle qu’à une ruse surnaturelle. La vase coupe-gorge ne possède aucune qualité créative : elle ne peut qu’imiter les pièges qu’elle a découverts au cours de ses errances et, même alors, le répertoire des pièges dont elle peut prendre la forme se limite aux quelques derniers rencontrés.

Ces vases ont sans nul doute une origine magique. On les trouve dans d’innombrables cryptes anciennes, tapies sous forme de pièges intemporels et attendant patiemment la venue de profanateurs de tombeaux potentiels qui leur serviraient de premier petit-déjeuner depuis des siècles. Ceux qui ont étudié les vases coupe-gorge supposent que les magiciens de quelque culture perdue ont modifié des gelées ocre pour en faire de parfaites gardiennes.

Comme les gelées ocre, les plus vieilles vases coupe-gorge peuvent devenir énormes. Les rumeurs racontent que certaines peuvent également reproduire des pièges plus complexes, libérant des fumées toxiques, crachant de l’acide ou contenant du poison. Certains affirment qu’il y aurait même des vases tellement énormes qu’elles pourraient imiter des pièges emplissant des salles entières et pourvus de multiples parties mobiles.