Traduction du blog de Paizo

Personne n'aime payer des impôts. Cependant, le 15 Gozran de chaque année, les prêtres de l'église d’Abadar passent la journée à arpenter les rues de la ville, faisant ce qu'ils peuvent pour faire passer au mieux l’amère pilule des taxes annuelles. De l'aube au crépuscule, les membres du clergé d’Abadar suivent les percepteurs des communautés d’une certaine ampleur à bord des chariots où sont entassées les taxes, porte après porte, maison après maison. Bien plus qu'une simple aide pour ce prélèvement annuel, les fidèles remercient personnellement tous les citoyens pour leur contribution à l'amélioration de leur ville, exaltent les travaux publics financés grâce à l’impôt et vantent à l’avance la grandeur des projets municipaux à venir. Ils tentent également de réconforter du mieux qu’ils le peuvent les déshérités et les démunis, rappelant le dogme de leur dieu sur le travail et le mérite, mais aucune remise ou aucun différé ne sera accepté ce jour.

Au crépuscule, le clergé d’Abadar anime différentes célébrations dans des parcs, des places ou d’autres espaces de vie dans les villes, recueillant les dons et les contributions de fournisseurs locaux pour nourrir et divertir tous les arrivants. Ayant déjà prêché auprès de la plupart des habitants de la ville durant le prélèvement des taxes au cours de la journée, les prêtres d’Abadar célèbrent simplement une brève cérémonie d'ouverture, en dédiant la fête à Abadar, la ville et sa population épatante. Ces célébrations sont souvent très différentes d'un quartier à l'autre et se répartissent presque toujours en fonction des différents milieux économiques de la ville concernée.

Les festivités auxquelles participent les citoyens les plus riches se produisent généralement sur les marches de l'hôtel de ville ou d'autres grands bâtiments municipaux et disposent de la meilleure musique et nourriture, mais les jeux s'y limitent à des parties de cartes et des devinettes. Ces galas se terminent généralement vers minuit.

Pour les gens du peuple, les parcs et les places du marché prennent un air de carnaval avec une cuisine simple mais bonne, des bières locales, des spectacles donnés par des citoyens talentueux et des jeux de hasard qui se poursuivent jusque tard dans la nuit. Lors de ces festivals et des célébrations qui s’y déroulent, une superstition est d'embrasser (ou dans certaines régions de pincer) un prêtre d’Abadar pour attirer la chance, entraînant plus d’un prêtre à rougir lorsque cela se produit.

Même les pauvres des villes ont des raisons de participer aux festivités car les temples locaux d’Abadar accueillent des rassemblements joyeux et décomplexés de croyants sur ses marches, nourrissent tous les arrivants, distribuent une copieuse ration de vin tout en chantant des chants religieux et en fournissant des jetons pour une deuxième ration de vin pour tout ceux qui reviendront à assister à un office dans le mois.

Ainsi, pour une fête dont la raison d’être est le paiement d’impôts, ce festival d’Abadar n'est pas aussi dénigré que l’on pourrait s'y attendre.