Source : blog Paizo ; Auteur : James L. Sutter



Bien que toujours considérée par beaucoup de théologiens et de traditionalistes comme une nouvelle venue parmi le panthéon, Iomédae l’Héritière semble posséder une certaine grandeur parmi les êtres divins. Un grand nombre d’ordres de paladins ont rapidement émergé pour incarner un rôle de parangon dans de nombreuses sociétés. Evangéliques dans leur exubérance à répandre leur sagesse, le rôle des missionnaires d’Iomédae fut notamment primordial lors du légendaire siège de Solku. Ils sacrifièrent leurs vies pour sauver la ville des esclavagistes gnolls ; et bien qu’aucun d’eux ne survécût au siège, leur bravoure vit toujours … tout particulièrement dans les yeux de la jeune Seelah.

La famille de Seelah était arrivée dans la ville fortifiée de Solku en temps que pèlerins, fuyant les atrocités de la lointaine Geb, au Sud. Malheureusement pour eux, ils échangèrent un péril contre un autre et seulement quelques mois après leur installation dans Solku, les gnolls du Canyon Blanc commencèrent leurs fameux pillages. Les parents de Seelah furent tués lors des premiers raids, laissant la jeune fille de quatorze ans orpheline, seule dans une ville qui lui était étrangère. Elle fit ce qu’elle put pour survivre dans les rues de la ville, détroussant et bousculant les passants, en venant même jusqu’à se faire engager comme mercenaire. Lorsqu’un groupe de chevaliers d’Iomédae arriva pour défendre Solku, Seelah fut immédiatement subjuguée par leurs magnifiques armures étincelantes, et en moins d’une heure elle avait déjà subtilisé un casque en mithral particulièrement raffiné, orné en son front d’un oiseau d’or. Mais quelque chose d’étrange se produisit alors : Seelah devint accablée par la culpabilité de son larcin. Pendant des jours elle agonisa sous le poids de son acte, essayant maintes fois de mettre l’objet en gage, mais sans succès. Lors de la bataille de la Grêle Rouge, Seelah réalisa que l’un des braves chevaliers, une femme nommée Acemi et dont les longs cheveux étaient maintenus par une tresse, livrait bataille sans son casque. Cela causa sa perte : tandis qu’elle tenait la porte principale de Solku, elle reçut un coup mortel de fléau gnoll sur le crâne. L’héroïsme de la femme permit de remporter la victoire ce jour là, mais elle succomba le soir même à sa blessure.

Rongée par la culpabilité, Seelah s’approcha du corps sans vie d’Acemi tandis que ses compagnons préparaient le buché funéraire. Ils regardèrent silencieusement Seelah placer le casque volé sur la tête de la défunte et monter ensuite sur le bûcher pour la rejoindre à ses côtés dans la mort. Les paladins furent profondément bouleversés : ils savaient depuis le début que Seelah avait dérobé le casque mais Acemi avait interdit à ses frères et sœurs d’aller le récupérer, espérant qu’il apporterait suffisamment d’argent à l’orpheline pour survivre encore quelques mois. Cette nuit là, les chevaliers d’Iomédae accueillirent Seelah parmi eux.

Même si elle a désormais accepté la mort d’Acemi, Seelah regrette toujours le larcin qui l'avait ironiquement amené dans les bras d’Iomédae. Elle s’était originellement tournée vers la déesse par culpabilité, mais ces dernières années les remords se sont transformés en un puissant amour et une foi véritable en l’Héritière. La jeune paladin porte à présent ses cheveux de la même manière qu’Acemi et maîtrise comme elle l’épée longue. Ce faisant, elle espère poursuivre le travail qu’aurait put accomplir la combattante si elle n’était pas tombée ce jour là, lors de la bataille de la Grêle Rouge. C’est le moins qu’elle se sente pouvoir faire pour se repentir d’une mort à laquelle elle a contribué.