La Société des Éclaireurs

La Société des Éclaireurs existe depuis plus de 400 ans et son histoire déborde d’exploits de courageux héros qui enchantent les populations de la mer Intérieure. Cette organisation compte des chasseurs de trésors, des historiens et des vagabonds qui parcourent les étendues les plus lointaines de ce monde en quête de reliques perdues capables de dévaster le monde et de réponses à des énigmes plus vieilles que les dieux. Ces héros bravent les ruines étouffées par les lianes de la jungle, gravissent des pics enneigés et sillonnent les sables brûlants du désert, à la recherche de tombes ensevelies et de monuments d’une ancienneté inimaginable.

Quand un Éclaireur accomplit une découverte majeure ou réussit un voyage extraordinaire, il envoie un rapport de ses exploits à son supérieur, un capitaine‑aventurier qui vérifie l’authenticité de son manuscrit avant de le transmettre aux dirigeants masqués de la Société des Éclaireurs, le mystérieux Décemvirat, un cercle de 10 Éclaireurs expérimentés qui guident les activités de l’organisation.

Ils procèdent subtilement, de façon à ce que chaque Éclaireur pense qu’il agit de sa propre initiative alors qu’il ne fait qu’obéir à la volonté des Dix.

La société ne reconnaît pas de règlement formel, mais ses membres sont censés se plier à un code de conduite général. Dans le cas contraire, l’individu fautif peut être renvoyé de l’organisation. Voici les trois devoirs les plus importants d’un Éclaireur.

Explorer. Les Éclaireurs doivent accroître les connaissances et la réputation de leur société en parcourant des terres lointaines, en découvrant des secrets interdits et en reconstituant l’histoire secrète du monde. Ils sont encouragés à se rendre dans des territoires inconnus, en quête de mystères toujours plus fantastiques.

Raconter. On attend d’un Éclaireur qu’il tienne un journal détaillé de ses aventures, accompagné de cartes et du récit de ses exploits. Quand il réussit une mission, l’agent envoie une copie de ses notes à son supérieur direct, un capitaine‑aventurier local, qui les analyse alors en détails (souvent via une divination). Les plus grands exploits sont ensuite transmis au Décemvirat, à Absalom, où les meilleurs récits sont compilés dans les Chroniques des Éclaireurs, une série à parution irrégulière envoyée aux captaines‑aventuriers qui la distribuent aux agents de terrain.

Coopérer. La société n’impose aucune obligation morale à ses membres, elle possède donc des agents de toutes les races ou religions et animés de motivations diverses. Une loge des Éclaireurs peut abriter au même moment un invocateur diabolique du Chéliax, un combattant de la liberté andoran, un nécromancien osirien obsédé par les antiquités et un conteur taldorien amical. Les agents des Éclaireurs sont censés respecter les croyances des autres et ne pas se mêler de leurs affaires, hormis pour apporter leur aide.

La loge des Éclaireurs

Bien des Éclaireurs parcourent le monde en quête de richesses et d’aventures et ne s’arrêtent que le temps de planifier leur prochain coup ou de dépouiller consciencieusement d’anciennes ruines de tous leurs trésors et de tous leurs secrets. Mais il existe un autre groupe d’Éclaireurs, bien moins connu du grand public mais indispensable au bon fonctionnement de l’organisation. Il s’agit des capitaines‑aventuriers qui gèrent les affaires locales et des groupes parfois importants d’hommes de terrain, de domestiques, de subalternes et de gardiens. Ils s’installent généralement dans une loge, un modeste local qui abrite la paperasserie, les plans et les infrastructures de la société et sert parfois de résidence temporaire aux Éclaireurs itinérants. La Grand loge d’Absalom se distingue de ses pairs car, contrairement aux « chapitres mineurs » qui parsèment le continent et dissimulent souvent leurs activités derrière une façade commerciale ou domestique, elle affiche fièrement son affiliation. Le glyphe de la Route ouverte, qui se cache si souvent dans la rose des vents d’une carte ou dans les fioritures d’un livre pour montrer l’approbation voilée de la Société des Éclaireurs, ceinte d’une muraille au coeur d’Absalom. Le mur d’enceinte entoure sept forteresses trapues qui remontent à la fondation de la ville. Il s’agissait peut‑être du domaine d’une famille noble éteinte depuis longtemps ou du bastion d’un gouvernement oublié. Cela fait plus de 400 ans que cette forteresse est devenue la place forte des Éclaireurs, le siège du Décemvirat et le reliquaire légendaire des trésors et légendes de l’ordre.

Les Chroniques des Éclaireurs

Les érudits indépendants et les pilleurs de sépultures qui ne travaillent pas pour la Société des Éclaireurs ne sont que de vulgaires malandrins qui n’aident pas à mieux comprendre le monde et se contentent de vendre leurs trésors sans prendre la peine de raconter l’histoire qui les accompagne et de développer les connaissances sur les races, les cultures et les temps oubliés. C’est ce qui les différencie des Éclaireurs. Les Chroniques recouvrent des siècles de travail audacieux et racontent les exploits de la société à tous ses membres. La plupart des volumes sont accompagnés de nombreuses cartes, de plans de pièges et d’explications détaillées pour se rendre dans des endroits potentiellement profitables mais extrêmement dangereux.

Les chasseurs de trésors ordinaires, les fanatiques et les riches collectionneurs d’artefacts font de leur mieux pour se procurer une copie de ces journaux et, sur les marchés adéquats, un ensemble de plusieurs volumes vaut souvent des milliers de pièces d’or. Chaque Éclaireur rêve de voir un jour ses exploits immortalisés dans les pages si sélectives des Chroniques des Éclaireurs.