Carte Terres Dérobées

Au sud du Rostland, les collines vallonées et les forêts verdoyantes forment une contrée qui est longtemps restée sauvage malgré les nombreuses tentatives des colons venus du nord ou du sud désireux de se l'approprier et d'y amener la civilisation. C'est le Taldor qui s'est montré le plus ambitieux dans ses tentatives de colonisation de ce royaume mais même cette grande nation n'est pas parvenues à dompter les terres sauvages qui forment une large bande verte entre le Brévoy et le cœur des Royaumes Fluviaux. Cette région porte le nom de Terres Dérobées, car certains considèrent cette étendue sauvage comme un territoire volé (puis ensuite perdu) par d'aucuns. Elle est restée à l'abandon pendant des décennies depuis la dernière tentative de colonisation, et il se dit que le moment de la prochaine tentative pourrait approcher à grands pas.

Mais, avant que les Terres Dérobées ne puissent être conquises, elles doivent être connues. D'anciennes ruines parsèment ces terres, telles des témoins des échecs du passé, et des tribus d'humanoïdes sauvages et de terrifiantes monstruosités voraces s'y sont établies. Les bandits et les barbares que les explorateurs peuvent croiser sont encore ce qui se rapproche le plus de la civilisation dans cette terre sauvage mortelle mais magnifique.


--- Extrait des "Royaumes Perdus" de l'historien taldan Gustav Devarr.

Les Terres Dérobées recouvrent une large superficie d'à peu près 100 000 km2 située entre le Brévoy (ou, plus exactement, la partie sud du Brévoy, le Rostland) au nord et le reste des Royaumes Fluviaux au sud.

C'est un vaste territoire qui n'est que peu connu : vu la sauvagerie et la dangerosité de ses habitants, humanoïdes ou monstrueux, peu nombreux sont les explorateurs et les cartographes qui ont eu le courage de s'y aventurer. Et ceux qui sont parvenus à récolter des informations précises et à les ramener vers la civilisation sont encore bien plus rares.

Malgré cela, on connaît quand même quelques informations au sujet des quatre principales régions des Terres Dérobées.

Le centre : la Ceinture Verte

La Ceinture Verte est le nom donné à la région centrale des Terres Dérobées, recouvrant la vaste forêt des Marches de Narl (Narlmarches) et les collines vallonnées des Kamelands à l'est. Les bandits sont tout particulièrement nombreux dans cette zone.

Les Marches de Narl. Au centre des Terres Dérobées s'étend la vaste forêt des Marches de Narl (aussi appelée la Marche de Narl, ou le Narlmarch), des bois denses qui séparent les Terres Dérobées en deux parties. On dit que ses arbres cachent de nombreux secrets et de multiples terrains dangereux comme des crevasses extrêmement profondes, mais qu'on peut également trouver des coins paisibles et magnifiques, des ruisseaux paresseux, des collines vallonnées, de nobles cerfs, des ours noirs, des sangliers, des rongeurs et des thylacines sous la frondaison de ses chênes, hêtres et acacias. Certaines rumeurs prétendent que les Marches de Narl abriteraient également de vastes repaires de bandits ainsi que des tribus de trolls et d'autres monstres puissants.

Les Kamelands. La partie est des Terres Dérobées est occupée par des collines ondulées qui forment comme des vagues couleur de sable entrecoupées ici et là par des monticules rocheux qu'on appelle des kames. Les collines sont couvertes d'herbes pouvant atteindre par endroits plus d'un mètre de hauteur où peuvent se cacher de nombreux prédateurs monstrueux ainsi que de nombreux troupeaux de chevaux sauvages mais aussi des renards, des loups, des serpents et des rongeurs qui ont élu domicile dans la région. Les kames, quant à eux, sont pour la plupart des formations apparemment naturelles mais certains d'entre eux forment des arrangements étranges, ce qui laisse penser qu'il pourrait s'agir d'anciens cairns ou de marqueurs d'une sorte ou l'autre.

L'ouest : Le Bourbier

Derrière les Marches de Narl, à l'ouest, on trouve de vastes marécages parsemés d'arbres pourrissant et de tapis de mousse. Cette région parsemée de milliers de veines aquatiques encombrées d'algues, de végétaux et d'autres détritus, porte le nom de bourbier de Langue Crochue (ou Hooktongue slough). On y trouve de nombreux insectes, des rongeurs porteurs de maladies, d'immenses serpents et des prédateurs monstrueux apparentés aux crapauds.

Le lac de Langue Crochue. Dans le nord du Bourbier, les innombrables ruisseaux qui abreuvent les marécages se rassemblent pour former le lac de Langue Crochue (Lake Hooktongue). Cette vaste étendue d'eau dissimulée sous une végétation épaisse dominée par des saules se confond avec les marais, n'émergeant des terres détrempées que sur sa rive ouest pour former comme une plage recouverte de galets. L'endroit serait également hanté par un monstre aquatique qui considérerait l'ensemble du bourbier comme son domaine et utiliserait ses nombreuses voies d'eau comme réseau de transport rapide lors de ses chasses.

L'extrême ouest : les Hautes Terres de Glénébon

La géographie de la région de Glénébon est marquée par des collines arides battues par des vents forts, sur lesquelles une végétation entêtée et très parsemée s'accroche avec peine. Les sommets rocailleux n'offrent aucun abri contre la violence des souffles et les vallées ne sont que poussière et caillasse. C'est seulement grâce aux pluies relativement régulières que la région ne s'est pas encore transformée en véritable terre aride. Vu les faibles ressources naturelles de l'endroit, on ne trouve dans cette région guère plus que des coléoptères (de taille normale ou géants), des serpents, des rongeurs et des loups affamés, mais parfois, certaines créatures monstrueuses comme de terribles manticores viennent s'adjoindre aux habitants locaux.

Cette région, ayant une frontière commune avec la Numérie à l’ouest, est également proche du royaume fluvial de Pitax au sud. Certains prétendent d'ailleurs que la région de Glénébon serait sous la coupe des bandits de Pitax, mais ces derniers n'ont pas vraiment agi en tant que maîtres de l'endroit.

Le mont Branthlend. Le mont Branthlend, qu'on appelle également le pic des Promesses Brisées, se détache d'un tapis de montagnes relativement basses et couvertes de forêts. C'est le pic le plus haut de la région mais il se distingue surtout par le fait que son sommet ressemble à un promontoire de pierre blanche quasiment dénuée de toute végétation. La forme particulière de l'apex de cette montagne, qui évoque un point de vue qui domine tous les environs, a donné naissance à de nombreuses légendes chez les barbares numériens.

L'est : Les Hautes Terres de Nomen

Les Hautes Terres de Nomen forment la frontière est des Terres Dérobées. On y trouve une chaîne de montagnes d'altitude modérée qui soulignent la frontière avec les steppes casmaroniennes de l'ancien royaume de l'Iobarie à l'est.

Le Dunsward. Autour de ces montagnes (et au sud-est de la ville de Restov) s'étend le Dunsward, de vastes plaines herbeuses qu'on dit habitées par de nombreuses tribus de centaures ainsi que par des barbares descendant en ligne droite des ruines de l'Iobarie.

Les Tors de Lévenie. Les monts qui marquent la frontière est des Terres Dérobées semblent comme surgir des plaines herbeuses qui les entourent, du moins du côté ouest, où ils forment des falaises escarpées. Du côté est, la pente qui mène vers leur sommet est plus douce. Selon les rumeurs, ces massifs rocheux renfermeraient de nombreuses crevasses, grottes et cavernes ainsi qu'un vaste réseau de galeries souterraines. Certaines légendes parlent de salles antiques renfermant des trésors oubliés par l'histoire et gardés par d'anciens vigiles de pierre, parfois même par des dragons.