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Paré d’un pourpoint en cuir orné de fines dorures, le maire d’Otari, Oseph Menhemes, s’avance sur l’estrade d’un pas assuré. D’un geste de la main, il repousse distraitement la cape ocre et rouge qui l’enveloppe, révélant ainsi l’épée ornée qu’il porte à sa ceinture et la broche argentée qui décore sa poitrine.

« Le passé n’est pas juste un sujet qui ne sert qu’à remplir les pages de livres précieux, comme ceux qu’on trouve dans la Bibliothèque de la Fleur de l’Aube. » commence-t-il en esquissant un salut respectueux dans la direction où se trouve Vandy Banderbrash, la haute-prêtresse du temple-bibliothèque dédié à Sarenrae.

« C’est aussi une source de motivation, d’expérience, de prospérité et d’inspiration pour la vie de tous les jours. Nous, qui avons la chance d’habiter la magnifique ville qui est la nôtre, savons à quel point tout ce dont nous bénéficions aujourd’hui est dû aux travaux et au courage de celles et ceux qui nous ont précédés. »

Parcourant du regard tous les citoyens d’Otari rassemblés devant lui, il poursuit « Et quand je constate les réussites et le courage de chacune et chacun d’entre vous, je ne peux qu’avoir une pensée reconnaissante envers les héros du passé, de la Rosegarde jusqu’aux braves individus qui ont prouvé leur courage plus récemment, toutes ces personnes qui ont fait d’Otari la ville qu’elle est aujourd’hui. »

Il baisse la tête en silence et pose une main sur la broche en argent représentant un cerf et un arc à flèches, le symbole sacré qui appartenait à l’une de ses ancêtres, une prêtresse d’Érastil faisant partie du groupe d’aventuriers qui ont fondé Otari. L’autre main du maire frôle un instant l’épée qui pend à sa ceinture et qui appartenait, elle aussi, à l’un de ces aventuriers. Même si Oseph Menhemes n’est pas connu pour ses prouesses martiales à l’épée, le fin politicien qu’il est sait parfaitement comment tirer parti de ces puissants symboles liés à l’histoire d’Otari.

« Mes ancêtres ont contribué à la création, à la protection et au développement de notre bonne ville d’Otari. Et, tout en priant pour votre soutien lors des prochaines élections, je m’engage à donner le meilleur de moi afin de poursuivre cette tradition. Ensemble, nous pourrons œuvrer à la prospérité et au bien-être d’Otari et ainsi continuer son histoire… une histoire vers laquelle les futures générations pourront se tourner avec fierté. »



Voici un résumé des grands moments de l’histoire d’Otari. Certains éléments cités ci-dessous permettent d’expliquer l’attitude de certains des PNJ d’Otari, ou encore la présence de certains lieux visités au cours des scénarios de la boîte d’initiation ou de la campagne Le donjon des abominations.

Aucun spoiler n’est introduit dans cet article… mais certaines des informations ne sont pas forcément connues de tous les aventuriers qui visitent Otari. Si vous jouez dans une de ces aventures, n’oubliez pas de distinguer les connaissances que vous possédez en tant que joueur et ce que votre personnage sait.

Première naissance d’Otari

La bourgade d’Otari a vu le jour vers l’année 4244 du Calendrier d’Absalom. Le groupe d’aventuriers connu sous le nom de la Rosegarde et envoyé en mission dans la région par les autorités d’Absalom décide de s’installer dans la région et de délaisser leurs aventures après avoir perdu un de leurs membres, un Varisien nommé Otari Ilvashti. C’est en son honneur qu’il nomme la communauté qu’ils fondent au bord de la mer Intérieure.

Les trois membres survivants de la Rosegarde sont Aesephna Menhemes, une guérisseuse d’Érastil, Vol Rajani, une guerrière épéiste dont la rumeur dit qu’elle proviendrait d’une famille de sang royal exilée du Nidal et Zarmavdian, un magicien qui s’intéressait non seulement aux savoirs arcaniques mais aussi aux mystères occultes de la Sombre Tapisserie.

Le village qu’ils fondent s’organise principalement autour de la pêche et des ressources provenant de la mer Intérieure. Pendant une cinquantaine d’années, Otari prospère et croît, mais ne dépasse guère la centaine d’habitants. Les aventuriers fondateurs forment le socle qui unit la nouvelle communauté mais l’âge ne les épargne pas et, après la mort du dernier d’entre eux, en 4290 CA, Otari s’éteint petit à petit. Les citoyens abandonnent la ville, tant et si bien que, vers 4294 CA, il ne reste plus que des bâtiments déserts.

L’occupation par les kobolds et la seconde naissance

Une poignée d’années plus tard, en 4230 CA, la tribu des Écailles de pierre vient s’installer dans le village déserté. Les kobolds profitent des quelques bâtiments érigés par les anciens habitants mais leur nature les pousse à préférer vivre sous terre. C’est ainsi qu’ils construisent tout un réseau de galeries souterraines en sous-sol, réseau qui existe et garde encore pas mal de secrets aujourd’hui.

Les Écailles de pierre occupent paisiblement les lieux jusqu’à ce qu’un de leurs chefs, un certain Yarlaip, imagine un plan rusé pour accroître les possessions de la tribu. Il a l’idée d’utiliser des feux et des jeux de lumière pour attirer les navires passant le long de la côte vers une région plus dangereuse où ils s’abimeront, devenant ainsi des proies faciles pour les kobolds.

Et le plan de Yarlaip est couronné de succès… du moins dans un premier temps. Dans la métropole d’Absalom située non loin de là, de nombreux individus influents et des puissances commerciales voient d’un très mauvais œil ces pertes de navire et leur réaction ne se fait pas attendre.

C’est Maklanni Menhemes, la petite-fille d’Aesephna Menhemes, qui prend l’initiative et commissionne des aventuriers pour aller libérer Otari des kobolds. Les reptiliens sont rapidement repoussés, mais Aesephna Menhemes décide de ne pas s’arrêter là…

Au cours des années qui suivent, elle dirige la recolonisation d’Otari. Et, plutôt que de simplement répéter les actions de sa grand-mère et des autres membres de la Rosegarde, elle imagine un autre futur pour Otari. Au lieu d’en faire un simple port de pêche, elle analyse le relief de la région, note les nombreuses ressources qu’offrent les forêts voisines, et a l’idée de profiter de l’important dénivelé pour réaliser deux constructions qui vont changer le futur de la bourgade.

En 4323 CA, Aesephna Menhemes érige un long canal qui va utiliser les eaux du Balbuzard, le fleuve qui traverse Otari, non seulement pour véhiculer les troncs d’arbre abattus jusqu’au port mais aussi pour alimenter en énergie la seconde construction : une énorme roue de bois qui fera tourner une scierie où les troncs pourront être découpés.

Et l’idée porte ses fruits : le commerce du bois fleurit et Aesephna Menhemes fonde les Bois d’Otari, la plus ancienne et la plus prospère des sociétés forestières de la ville, parvenant même à s’ériger en concurrent du Consortium de Kortos (qui dominait le commerce du bois sur toute l’île jusque là). Deux autres compagnies verront le jour un peu plus tard : les bois Chertel (dirigé actuellement par Wrab Chertel) et Découpes et Boiseries (dirigé actuellement par Alymora Inkleholtz), mais les Bois d’Otari restent en position dominante vu que la scierie leur appartient.

Aujourd’hui, 477 ans après sa (première) création et 398 ans après sa renaissance, Otari continue de prospérer principalement grâce au commerce de bois. Mais cette prospérité attire aussi des jalousies qui, tout comme les nombreux mystères de son passé, font d’Otari un endroit fort riche en aventures !