Parcourir une grande ville se révélait plus dangereux que se promener en pleine nature. La faune se montrait tellement plus hostile ... Heureusement, Solarius avait un moral à toute épreuve. Surtout si près d'un sanctuaire dédié à Sarenrae. Il se mit à réfléchir un instant. Plusieurs minutes, pour lui.

Voyons, demandons mon chemin. Tiens, là : celui-ci a l'air d'un docteur. Il honore forcément ma Fleur. Quoique ... L'aubergiste m'a conseillé de rester discret sur mes convictions. Cela semble plus prudent, au vu des sentiments suscités sur mon passage. Oui, tâchons de nous débrouiller tout seul.

Les temples de Sarenrae sont généralement à ciel ouvert, avec une vue dégagée sur le soleil. Solarius cherche dans le quartier un endroit qui pourrait correspondre à ce critère. Une belle place, orientée au sud peut-être ? Les malades peuvent s'y rendre pour déposer une offrande, dans l'espoir que leurs vœux de guérison soient exaucés. Il observe d'éventuelles personnes à l'air souffrant ou indisposé. Qu'il file alors "discrètement" pendant un moment. Ce faisant, il cherche tout signe que sa déesse pourrait lui envoyer. Un vol de colombes peut lui donner une direction ? Ou un ankh, gravé ou dessiné sur un mur ? Où te caches-tu, ô mon soleil ? Montre-moi le chemin.

En désespoir de cause, si rien ne fonctionne, il demandera son chemin à un gamin du quartier. Ou quelqu'un qui pourrait être soigneur, d'après son accoutrement, ou agriculteur, venu vendre ses produits sur un des marchés de la ville. Professions de la majorité des fidèles de la Fleur de l'Aube.



Dans un premier temps, Solarius tente de trouver les lieux par lui-même, durant 2 ou 3 heures. Puis joue de diplomatie si cela s'avère nécessaire. Dans les deux cas, il utilise assistance divine.

Enfin !

Le demi-orque avait mis du temps à trouver le sanctuaire de sa divinité. Mais heureusement, cette dernière avait conduit un connaisseur sur son chemin et le reste avait été un jeu d'enfant, même pour lui. Son cœur fit un bond en atteignant les lieux. Une belle place, bien dégagée pour recevoir la divine lumière. Elle était bien telle qu'il se l'imaginait. Le prêtre observa aussitôt les environs d'un œil exercé de professionnel, jaugeant son état. Il arrange d'éventuelles offrandes, invoque une fine pluie pour nettoyer la saleté des pavés ou éliminer des graffitis sur les colonnes à l'aide d'un morceau de toile.

Une fois ces tâches ménagères effectuées, il s'accroupit dans un coin de la place illuminé par le soleil. Jouant habilement avec ses billes entre ses doigts, il se met à prier, remerciant sa déesse pour ces bienfaits et l'implorant de l'aider dans sa mission de débarrasser cette ville d'une religion bien sectaire.

Il se laisse progressivement gagner par le sentiment de bien-être, comme un fils qui retrouve sa maison après une longue absence. Il raconte ses aventures à sa Mère. Évoque ses nouveaux compagnons et la déception de les voir si éloignés de son idéologie. Le soleil réchauffe son corps et son cœur, rassérène son âme.

Après environ une heure de méditation, il s'ouvre à nouveau à son environnement et surveille les passants. Untel fait-il le signe de l'ankh ? Tel autre dépose-t-il une offrande ? Le prêtre engage alors la conversation, suggérant qu'il a entendu parler d'une église plutôt intolérante par ici. Ont-ils entendus quelque chose à ce propos ? Eux-mêmes ont-ils été gênés par ces "nouveaux" ?

Si rien d'intéressant n'arrive, Solarius rentrera à l'auberge, au moins joyeux et serein d'avoir pu communier avec Sarenrae.

Solarius regarde l'homme, un instant interloqué. Merci pour tes bienfaits, ma Déesse ! Il semble soudain reprendre conscience et darde son plus chaleureux sourire en direction de l'assemblée.

« Mais bien sûr ! Je vous en prie, venez tous. Sarenrae est heureuse de vous accueillir en son sanctuaire, qui est aussi le votre. »

Le demi-orque arrange un brin sa toilette, laissant à chacun le temps de s'approcher. il se tourne enfin vers les fidèles, regardant chacun tour à tour, tout en parlant.

« Bienvenue à vous, chers fidèles ! Sarenrae éclaire vos vies et réchauffe les cœurs de toutes et de tous. Approchez sans crainte, l'esprit serein. Car, si vous venez l'âme à nu, en toute franchise, vous trouverez la rédemption de tous vos pêchés, absous à la lumière de votre intégrité. Car en vérité, je vous le dis, nul ne sera condamné s'il agit en toute probité. J'ai appris récemment que cette ville abritait une autre église. Sarenrae se réjouit devant la piété de chaque mortel et est heureuse de la naissance de nouvelles congrégations. Tant que celles-ci permettent à chacun d'honorer les dieux de son choix. Ces derniers ne se montreront pas cléments indéfiniment. Méditez ces paroles et venez à moi à la fin de la messe, pour guérir vous doutes et soulager vos peurs. Car en vérité, je vous le dis, la guérison est dans la rédemption. Commençons notre messe par les prières au Soleil purificateur. »

Solarius poursuit sa litanie. Sa parole, portée par une voix chaude et grave, irradie l'assemblée de son exaltation bienfaisante. Le prêtre brille comme une pièce d'or au soleil. Le gigantesque cimeterre, brandi à bout de bras, illumine son auditoire en reflétant les rayons solaires, lorsque les traditionnelles paroles "Laissez la lumière purificatrice du soleil brûler les ténèbres en vous" achèvent son oraison. Le géant remercie tout le monde d'être venu communié en sa présence et invite chacun à venir soulager sa conscience, pour permettre à cette ville de retrouver une sérénité du divin. Il attend que chacun aie quitté la place, prêt à recueillir d'éventuelles confessions.

Modifié par un utilisateur lundi 24 décembre 2012 17:03:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le prêtre accompagna le départ de chaque fidèle d'un regard lumineux et d'un sourire radieux. De nouveau seul, il prit une profonde inspiration,les yeux largement ouverts, comme pour s'imprégner de la beauté sereine du sanctuaire. Sa poitrine puissante expulsa lentement l'air réchauffé par le soleil. Les bras levés vers le ciel, comme pour s'étirer après une bonne sieste réparatrice, le demi-orque salua une dernière fois le soleil, avant de repartir en direction de l'auberge. Le pas leste de sa démarche reflétait sa satisfaction car, si les passants qui le croisaient le voyaient seul, en réalité, lui ne l'était pas. Chaque pore de sa peau frémissait au contact de sa déesse. Jusqu'au plus profond de son cœur, gonflé de bonheur.

Retourner à l'auberge ramena ses compagnons au centre de ses préoccupations. Solarius espérait sincèrement qu'ils avaient pu aussi bien se préparer à leur quête que lui.

Par la lumière ! Ça ne pouvait pas durer !

Le prêtre gagne une ruelle adjacente et s'adosse contre un des murs, comme un homme attend sa femme partie faire les boutiques. Ou il regarde un étale de marchand quelconque, tournant le dos à la rue. Une fois le groupe passé, il les suit aussi discrètement et innocemment que possible.

Je pourrai au moins ramener une information ...

Mais qu'est-ce qu'ils mijotent ? Ils leur donnent à manger ? Le cerveau du demi-orque tournait à plein régime. Son regard tomba alors sur un chien errant. Il avait réussi à amadouer un petit chien, quand il était gamin. En lui apportant quelques restes, prélevés sur son maigre repas. Pour lors, se sentant seul, il voulait s'en faire un ami. Oh, bien sûr ! Ils les appâtent. Ils recrutent et obtiennent le soutien des nombreux indigents que comptent cette ville. C'est efficace. Les fourbes !

Le demi-orque détonait dans cet endroit, comme partout où il passait du reste. Ne voulant pas se faire remarquer prématurément par les prêtres de Razmir, il préféra quitter les lieux. Une fois éloigné, il tenta d'interroger un papy qui traînerait par là, à méditer sur son banc. Ou un autre habitant, a priori tranquille.

Il avait remarqué la procession des prêtres de Razmir, pas loin. Ils étaient vraiment sympas de venir ainsi donner à manger ! Ils viennent souvent ? Ils ne demandent vraiment rien, en retour ? Allez, bonne journée !

Solarius n'insiste pas, si l'autochtone n'est pas bavard. Il en teste deux ou trois autres, en cas d'échec, avant d'abandonner définitivement et rentrer à l'auberge.

Je n'y comprends plus rien. Apparemment, certains habitants n'accueillent pas trop bien le culte de Razmir. D'autres, comme ici, le prennent pour une organisation bienfaisante. Si j'en juge par les seuls actes dont j'ai été le témoin direct, les cultistes sont plutôt inoffensifs, voire charitables ! Et les membres de la communauté de ma Fleur ne s'en sont pas plaints. Mais pourquoi alors tous ces ragots ? Comme disait mon maître des flammes, il n'y a pas de fumée sans feu. La situation est plus complexe qu'elle en a l'air ...

L'esprit de Solarius tournait à plein régime. Pourtant, il était perdu. Le culte ne semblait pas si maléfique. Il était même efficace pour aider les personnes dans le besoin. Les dires de l'aubergiste et des autres ne seraient-ils que pures calomnies ? Le culte gènerait-il quelques affaires ? Il était content de rentrer. Nul doute que l'intelligente Iymkala, l'astucieux Jack ou le puissant Pygmalion saurait débrouiller cette situation fumeuse et lever toute ambiguïté.

Malaxant ses billes tout le long de son trajet retour, le prêtre pénétra dans l'auberge en baissant sa tête sous le linteau de la porte. Il chercha du regard les silhouettes familières de ses compagnons. Son ventre gargouilla à l'odeur de la cuisine locale et se dit qu'il mangerait bien un morceau en narrant ses "aventures". Il s'enquit donc aussitôt auprès de son hôte du plat du jour.