Athanase se présenta à la tente de Maekar et annonça l'arrivée du chevalier de Shaus : « Sir Grégoire est de retour, messire. Tous ses hommes sont à ses côtés ». Au vu de ce qu'ils venaient eux même de vivre, la précision avait semblé importante au jeune soldat.

Athanase inclina la tête d’un mouvement rapide pour signaler qu’il avait bien compris et se retira. Maekar n’attendit que quelques minutes avant que son invité ne franchisse la porte de la tente. Grégoire avait les traits tirés et son visage était las. Ses vêtements étaient poussiéreux et son armure semblait inconfortable. Certes fatigué, mais satisfait, il arborait un sourire. Il s’avança vers Maekar, qui se leva aussitôt de la bûche qui lui servait de banc, et lui fit une virile accolade. «  Content de te revoir, fils de Shaus, j’ai de bonnes nouvelles…  »

Le chevalier prit le temps de dégrafer sa cape tandis que Maekar l'invitait à s'asseoir. « Je t'apporte la paix, cela devrait te convenir! Vous n'aurez pas à lutter contre les Ronçois pour rester sur ces terres... Il y aura bien une contrepartie, mais l'essentiel est déjà arrangé. Tu n'auras qu'à assurer à ton père la part de production attendue ».

Sire Grégoire eu un sourire satisfait, puis ajouta : « Par ailleurs... j'ai appris que la dame de l'endroit était veuve...  »

Le chevalier éclata de rire. «  Tu n’en sortirais pas perdant, crois-moi… la gamine n’a pas été oubliée par Chalak. Malheureusement pour toi, ce n’est pas ainsi que nous avons acheté la paix… la dame porte encore le deuil de toute manière, mais il vaudrait la peine de l’envisager je te le jure… Ton père décidera de toute manière en ces matières.

Nous avons plutôt conclu un accord commercial avec les Ronçois. Nous leur livrerons une partie du fer que nous extrairons. Ils ont accepté que leurs soit versé l’équivalent de 2 mines annuellement une valeur de 256 pièces d’argent… c’est deux fois moins que la limite fixée par votre père pour la négociation. Nous avons prévu aussi un dédommagement minimal si nous ne parvenons pas à livrer dans les temps. Votre père pourrait l’assumer la première année si nous ne parvenez pas à arracher suffisamment de minerai des entrailles de cette colline… Tu as donc les coudées franches, fils de Shaus  ».

Modifié par un utilisateur vendredi 15 mars 2013 20:07:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grégoire et Maekar poursuivirent la conversation. Ce dernier ne voyait pas vraiment ce qu’il y avait de « bien » dans ces nouvelles : il aurait à produire du minerai pour d’autre… ça n’avait rien de bon, quand bien même cela servirait les intérêts de son père. Grégoire ne chercha pas pour autant à le convaincre du bien-fondé de cette décision.

Maekar ne partagea ses appréhensions qu'à mots couverts. Il ne voulait pas non plus en faire des doléances de toute manière. Grégoire prit rapidement congé pour aller se reposer du voyage dans sa propre tente. Le lendemain, il repartirait vers Shaus en les laissant, une fois de plus, seuls au bout du monde.