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Offline Rhajzad  
#1 Envoyé le : lundi 28 juillet 2014 19:37:37(UTC)
Rhajzad
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Les dragons de l'espoir
Chapitre 7 prime.
Année 348, Brunissement 16, Après veille.

***


Les réfugiés s'étaient installés pour la nuit, allumant un peu partout des feux pour se réchauffer. Les armées dragons devaient être encore occupées à déblayer la forteresse de Pax Tharkas et après cette première journée de combat et d'exode, ils avaient bien mérité quelque repos au chaud, arrivant par vagues en direction des flammes. Les compagnons s'étaient eux-mêmes retrouvés autour de leur propre feu de camp à discuter sur les opportunités à venir. Raistlin avait fait mention du pic du Crâne comme clé permettant de (re) trouver les portes du Thorbardin. Mais la route jusque là était longue, et ils mettraient des jours avant de l'atteindre*, au mieux il leur en faudrait quatre. Mais avec toutes les personnes épuisées ou malades il y avait peu de chance.

Flint proposait de s'arrêter dans un village nain au milieu des montagnes, ce dernier les éloignait de l'ancienne route menant au Thorbardin, plus aisée à emprunter, mais s'arrêtant dans les collines sanglantes -en hommage aux combats acharnés qui s'y déroulèrent durant la guerre de la Porte- juste avant les mortes plaines de Dergoth.

Le débat se poursuivait tandis que Lunedor et Elistan parcouraient les rangs des réfugiés, soignant les plus mal en point, distribuant de l'eau à ceux qui avaient soif et soulageant moralement les plus désespérés. Bien qu'on ne dénombrait aucune perte depuis la forteresse, il y avait beaucoup de personnes sous-alimentées depuis trop longtemps, et dont le corps était à bout.
Mais l'espoir était revenu, même infime.

Un petit groupe de personnes se rapprocha. Un jeune humain prit la parole et s'adressa à Elistan : « Nous voudrions que vous nous représentiez à l´assemblée de la liberté.  » Face à l'incompréhension il précisa : « Nous réfugiés, nous nous sommes organisés en groupes représentant nos différentes origines : les gens des villes et villages, gens des plaines  » -il montra de sa tête Lunedor- «  les questeurs et le "peuple libre".  »
Tout ceci était bien étrange, mais une réunion était prévue le lendemain matin. Aussi les deux représentants des anciens dieux n'insistèrent-ils point sur ce sujet, d'autant plus que le groupe ne semblait pas en savoir plus.

L'assemblée de la liberté


La nuit était tombée depuis une heure quand les libérateurs furent conviés à l'assemblée de la liberté. Un groupe de quatre personnes les attendait, plus le jeune homme qu'Elistan et Lunedor avaient croisés. Ce dernier se leva dès que l'ancien questeur apparut, lui cédant sa place en disant : «  C´est l´ancien haut questeur et nouvel adepte des anciens dieux qui nous représentera. Nous le remercions d´avance.  » Puis, avant même d'attendre une réponse il disparut. Les quatre autres membres de cette assemblée étaient une vieille femme, un vieil homme et homme d'âge mûr et le dernier dans la force de l'âge.

C'est le "jeune" dernier qui prit la parole :
« Bonsoir à vous tous, je me présente : Alban Briseroc, représentant du peuple libre.  » -Il regarda chacun des héros au nombre de onze plus Elistan- « Nous tenions à vous remercier, au nom de tous les réfugiés que nous représentons, de l´aide que vous nous avez apportée jusqu´ici. Nous ne saurions comment vous exprimer notre gratitude tant nous vous sommes redevables. » -Il marqua un temps de pause puis releva la tête- « Cependant par souci de cohésion, il nous faut nous organiser. Peu ici vous connaissent, or nos gens ont besoin de "têtes connues". Et nous souhaitons reprendre notre destin en main. Pour ce faire, nous avons organisé cette assemblée de la liberté afin de prendre les meilleurs décisions pour les nôtres. Vous avez bien évidemment votre place d´honneur parmi nous comme conseillers. » Sur ces mots il se rassit sur une bûche, laissant un autre prendre la parole.
L'homme d'âge mûr se leva à son tour : « Locar, représentant des questeurs. Je rejoins évidemment Alban comme tous les autres pour vous remercier. Nous avons cependant encore beaucoup de choses à voir et décider, aussi je propose de faire au plus court. Pour cette réunion vous êtes tous bienvenus, mais pour les prochaines, l´idéal serait que l´un ou deux d´entre vous participe aux réunions, mais si vous vous retrouvez toujours à onze, cela risque de devenir vite compliqué !  » -Il sourit devant l'évidence- « C´est déjà parfois si difficile de s´entendre à quatre ou cinq héhéhé. » Elistan faisait à priori d'office partie de l'assemblée, aussi Locar l'ignora-t-il dans ses propos et regards.
Il fut alors interrompu par la vieille dame. Elle avait la peau bien ridée et elle ne semblait pas le moins du monde impressionnée. À son âge elle en avait vu suffisamment avec les différentes guerres pour éloigner la peur de la mort.
« En effet, allons à l´essentiel. Nous avons un cruel besoin de nourriture. »Cette dernière ne semblait pas s'intéresser plus que cela aux détails formels. Le vieil homme à côté d'elle opina de la tête -c'était clairement un homme des plaines- et la laissa continuer. «  Avec ce que nous avons récupéré, nous ne pourrons guère tenir longtemps. Et la chasse ne comblera pas tous les manques. Hors en cette saison il va être plus que difficile de trouver des fruits ou des plantes à manger. Avez vous une proposition à nous faire ?  »
Avant que qui que ce soit réponde, le vieil homme réagit.
« Brooke Maisondepierre, représentante des gens des villes, nous fait part de son inquiétude justifiée. Mais nous avons aussi à nous prendre en main. Ceux qui nous ont aidé ne peuvent pas tout faire à notre place. La nourriture n´est pas notre seul problème. Il y a des malades, les armées dragons qui bientôt seront sur nous, et nous ne savons même pas où aller !!!  » -Il inspira profondément, et chacun garda le silence par respect- « Décidons tout d´abord où nous irons. Moi, Briar, représentant des peuples des Plaines je propose que nous suivions l´ancienne route en direction du sud afin d´aller plus rapidement au loin. Mais il faudra trouver une ruse pour ralentir les armées dragons. »

Tanis

Dans un premier temps, Tanis avait craint que l'assemblée à laquelle ils avaient été conviés n'ait pour but que de leur soumettre la liste des problèmes à résoudre, et que l'on charge leur équipe de trouver des solutions... Si son instinct ne l'avait pas trompé, il était au moins heureux de voir que les représentants des réfugiés se rendaient compte qu'un groupe de onze personnes ne pouvait espérer subvenir aux besoin d'un convoi d'un millier de réfugiés.
Voyant que la discussion était possible, il repensa à la discussion que les compagnons venaient d'avoir, puis s'adressa aux membres de l'assemblée, et plus particulièrement aux représentants des réfugiés :
«  Mes amis, c´est par pur hasard que nous avons pu vous aider, mais nous sommes heureux d´avoir pu libérer votre peuple. Aujourd'hui, nous fuyons tous les armées dragons, qui ne vont pas tarder à se mettre à notre poursuite. Le peu d´avance que nous avons pris est précieux, et il va falloir tout faire pour le conserver. Mon ami Flint proposait de faire une escale chez son peuple, mais cela représente un détour que je pense trop important... »
Le demi-elfe laissa planer un instant de silence, avant d'exposer son plan:
« Je propose qu´un petit groupe constitué des enfants et des personnes âgées, accompagné d´une dizaine de protecteurs se rende chez les Neidars, emportant avec eux la majorité des richesses que nous avons trouvées dans la forteresse avant de partir. Avec un peu de chance, ils pourront négocier avec les nains pour acheter quelques vivres, et leur demander d´être accompagné jusqu'aux portes de Thorbadin par des chemins détournés que l´armée de Verminaard ne peut pas connaître. Ils arriveront après le groupe principal, mais seront moins exposés aux attaques de draconiens. Pendant ce temps, la majorité des réfugiés continuera le plus vite possible vers le sud, après avoir pris soin de masquer les traces du groupe le plus fragile. Avec une petite centaine de personnes en moins, il sera plus aisé de trouver de la nourriture pour tout le monde, et le groupe conservera une allure plus élevée que si les hommes doivent porter les enfants sur les épaules, et les femmes soutenir les anciens dans leur progression. »
Tanis préféra attendre les réactions de ses interlocuteurs pour enchaîner sur le pic du Crâne... Un problème à la fois.

Raistlin

Raistlin avait suivi la troupe sans grande conviction, il ne tenait pas particulièrement à être le représentant de qui que ce soit d'autre que lui-même, et il doutait très franchement que n'importe quel groupe de réfugié le choisisse comme héraut.
Alors que les discussions commençaient, il s'était assis sur une souche, son long bâton fiché dans le sol, il le faisait passer d'une main à l'autre en écoutant ce que les gens avaient à dire. Une partie de son esprit était focalisée sur ce qui se racontait, le reste sur le pic du Crâne, comment y accéder rapidement, comment il pourrait y faire un tour de reconnaissance en une journée à peine, comment il pourrait s'assurer de ne pas y avoir d'ennuis. Quelque part, dans un recoin de son crâne à lui, les légendes des portes de Thorbardin étaient récitées, analysées, décortiquées; à la recherche d'indices plus utiles sur la fameuse clé, qui était très certainement symbolique, passant tour à tour de la langue naine à Abanasinienne dans ses réflexions, il espérait trouver quelque chose.
Ses yeux en sablier se fixaient tour à tour sur chacun des orateurs, il n'y avait rien de bien surprenant dans ce qu'ils racontaient. Bien sûrs ils étaient redevables, bien sûr la situation était terrible, bien sûr les vivres venaient à manquer. Bien sûr il fallait faire quelque chose.
La proposition de Tanis n'était pas sotte, même si elle présentait quelques failles quant à la sécurité, et la réaction des nains -et au fait que leurs propres réserves de vivres étaient peut-être à ne pas surestimer- pour seul assentiment vis-à-vis de la proposition, il eut une petite moue vaguement approbatrice, signe qu'il trouvait l'idée bonne, mais à parfaire ; peut importe si quelqu'un lui prêtait attention à ce moment là ou non.
Ce qui lui importait, c'était surtout la suite de la discussion qui devrait finir par revenir sur le tapis : le pic du Crâne et l'ouverture des Portes.

Tika

Tika se sentait dépassée par l’aura qui se formait autour de ses compagnons d’infortune. Les «libérateurs» les avait-on appelés. Un mot bien trop fort pour la jeune serveuse qui, elle, se voyait au mieux comme un électron libre gravitant autour des frères Majere et leurs amis ; au pire comme une enfant perdue au même titre que les réfugiés de Solace dont elle se trouvait plus proche.
Ce fut certainement la raison pour laquelle la jeune rouquine avait préféré rester avec eux après son petit laïus, pensant que ses années passées auprès d’Otik, l’aubergiste qui lui manquait tant en cet instant, pouvaient être plus utiles à sa communauté (après tout, elle savait gérer les stocks de nourriture pour un grand nombre) que d’assister, spectatrice, au conciliabule de Tanis et des autres.
De fait, elle avait passé la soirée avec ces gens, partageant leur feu et essayant de se souvenir des vieux tours de son père pour distraire les plus jeunes de la faim ou de la peur, jusqu’à leur endormissement (et le sien).

La proposition de Tanis suscita beaucoup d'émotion de la part de Brooke et Briar. Ce fut l'ancien des peuples des Plaines qui s'exprima : « Non ! Nous venons de retrouver nos femmes et nos enfants et il faudrait déjà nous séparer ? Je suis contre cette proposition.  » dit-il en secouant la tête de droite à gauche les yeux à demi-fermés et les bras se croisant sur son torse. Brooke marqua son accord avec Briar, suivie par Locar. Seul restait Alban qui ne disait mot. Elistan aurait pu voter également, mais à trois voix contre sur cinq cela ne ferait pas de différence.
« Nos peuples ne se sépareront pas de leurs enfants et famille. Et si nous nous séparons entre gens des villes et gens des plaines ?  » demanda Briar. Locar réagit de suite : « Ah oui, comme ça nous ralentirons l´armée draconienne tandis que vous fuirez comme les elfes l'ont fait avec nous ?! Non merci, nous restons ensemble !  » Alban soupira, tandis que Brooke en rajouta une couche : «  Vous savez très bien que nous sommes pour la plupart des gens des villes. Notre connaissance du terrain n´est pas aussi bonne que les vôtres Briar  » -Le compliment semblait en avoir coûté à Brooke- «  Alors trouvons une autre solution. » Alban rebondit : « Oui, il nous faut trouver une solution ensemble. Sur la route, les draconiens vont nous rattraper, dans les montagnes, la neige et l´absence de sentier risque de sonner notre perte, que nous proposez-vous d´autre ?  » demanda-t-il à Tanis et à ceux qui voudraient bien répondre.

Tika était auprès des siens, les gens de Solace et d´autres personnes en provenance des différentes villes et villages avoisinant. L´ambiance était bonne, mais au fur et à mesure que la nuit avançait, elle perçut des discussions entre citadins qui critiquaient les autres groupes. Elle remarqua alors que les citadins formaient un groupe à part, tandis qu´un peu plus loin se trouvaient les gens des Plaines, lançant des regards pas toujours très sympathiques. Un autre gros groupe était formé par des citadins, ceux qui semblaient encore être adeptes des questeurs. Puis deux plus petits groupes d´une cinquantaine chacun étaient plus calmes et à part. Alors qu´ils avaient tous survécus, et que la joie de l´espoir était passée, voilà qu´une ambiance chaotique semblait s´installer petit à petit...

Flint

Flint hocha de la tête, non pour marquer un quelconque assentiment, mais parce qu'il ne se sentait pas très à son aise au milieu de toute cette assemblée. Il aurait préféré aller faire la popote avec Tika, mais le sens du devoir l'en avait empêché : le détour vers chez ses cousins était en effet la seule action sensée pour le gros de la troupe présente, et il fallait se montrer convaincant, chose qui hélas n'était pas son fort.
Il tenta néanmoins d'intervenir dans la conversation, tirant Tanis par le bas du pantalon car ce dernier le cachait au reste de l'assemblée, non par une malice quelconque, mais simplement parce que le nain avait préféré rester en retrait jusque là. « Pardonne moi d´insister, Tanis, mais... Hum ! Les femmes, les enfants et leurs hommes seront bien mieux en sécurité chez les Neidar que quelque part sur la grand-route battue par les vents qui mène à un cul-de-sac en forme de crâne. Je crois que les hommes ont raison, ils doivent veiller sur leurs compagnes et leurs enfants. »
Flint n'aimait pas trop s'opposer au point de vue majoritaire, aussi tenta-t-il une concession : «  Hum ! En fait, peut-être que les célibataires pourraient vous accompagner vers cette tour maudite. Aussi, en faisant une large trace dans la neige, ils détourneraient les soupçons, là où nous effacerions nos traces. » Cela était évident, mais encore fallait-il que le nain le précise : « Evidemment, si les réfugiés vont chez les Neidar, il serait inconcevable que je ne vienne pas avec.... Hum... J´aimerais faire partie de votre expédition pour forcer l´entrée de Thorbardin, mais... Impossible, je ne peux pas être à deux endroits à la fois. Mon devoir est à mon peuple. »

Tanis

Tanis écouta les protestations des représentants, puis les conseils de Flint, toujours avisés. Il soupira en pensant que le nain avait raison...
« Je comprends votre inquiétude, mais néanmoins il me semble nécessaire que nous formions au moins deux groupes... » Il leva la main pour prévenir tout début d’interruption, et continua son explication. « Comme le fait remarquer Flint, les femmes et les enfants seront plus en sécurité dans les montagnes, tout comme les hommes qui les accompagneront, mais néanmoins cela ne servira à rien si nous ne pouvons pas distancer les draconiens. C´est pourquoi je prendrais la tête d´un groupe de volontaires parmi mes compagnons et les réfugiés pour créer une fausse piste, et camoufler celle du gros du convoi.
De plus, la rumeur dit que les portes de Thorbadin sont closes depuis des générations -humaines- mais qu´un moyen de les ouvrir se trouverait au pic du Crâne.
Une fois que notre groupe de diversion aura installé ses fausses pistes, il se dirigera vers le pic du crâne pour trouver ce "moyen" d´ouvrir les portes. Cela signifie que nous devrons nous séparer, mais nous augmenterons ainsi nos chances de réussite.  »

Cette fois, Tanis baissa enfin la main pour laisser les autres donner leur opinion.

Laurana

Les lèvres pincées, Laurana fit un pas en avant pour réclamer la parole tout en prenant grand soin de rester à bonne distance de Tanis. Son regard émeraude accrocha celui des représentant des peuples libres.
« Si j´étais à sa place je resterai bien à l´abri dans ma forteresse le temps de réorganiser mes troupes et je lancerai des baaz dans toutes les directions afin d´être au fait de notre destination. » Un sourire rigide se plaqua sur les traits de l'elfe.«  Grâce aux dieux je ne suis pas lui et je pense qu´à l´heure qu´il est Verminaard doit être aussi furieux qu´une wyverne mouillée : nous avons libéré sous son nez la main d´oeuvre qui lui permettait d´exploiter Pax Tharkas et nous sommes partis en bloquant son armée derrière une avalanche de pierre. Il va donc se lancer aussi vite que possible à notre poursuite pour nous faire payer cette humiliation.
Il faut être aussi agressif que le permet notre position. Je propose de placer un groupe d´hommes des Plaines en retrait de notre convoi, nous éliminerons ainsi autant d´éclaireurs qu´il sera humainement possible de tuer. Il va de soi qu´il nous faudra couvrir une zone raisonnable pour que la disparition des éclaireurs ne soit pas source d´information. Je serais prête à mener si personne ne s´en sent l´estomac. »
La princesse elfe reprit son souffle tout en remisant pensivement une de ses mèches dorée qui s'ébattait librement sur son front. « Un deuxième groupe devra travailler à retarder l´armée de Verminaard. Un tronc d´arbre couché en travers de la route et ils prendront quelques heures de retard, une fosse d´un pied de profondeur et de largeur et les chariots du train de ravitaillement devront attendre qu´il soit comblé pour passer. Une fois dans les collines sanglantes ils sera encore plus aisé de les ralentir.
Cela sera dur, extrêmement dur. Mais il nous faut prendre un maximum d´avance avant que nous sortions des collines sanglantes, car une fois dans les plaines du Dergoth rien ni personne n´empêchera Verminaard de nous fondre dessous avec tous ses laquais. »

Elle laissa le temps à chacun de s’imprégner de ses paroles.
« Pour la route il me semble qu´il ne nous reste qu´à filer en direction de Thorbadin. Je rejoins le demi-elfe sur le fait d´envoyer un groupe restreint au Pic du Crâne... si la clé des portes peut s´y trouver, il faut tenter notre chance », ajouta-t-elle, répugnant de prononcer son nom à haute voix.« Par contre je ne pense pas qu´il nous sera possible de cacher neuf cent personnes à Verminaard et ses dragons, je préfère retarder leur arrivée dans les plaines autant que possible plutôt que de fermer les yeux et de prier pour qu´ils ne nous repèrent pas trop vite. »

Lunedor

Lunedor avait des certitudes... mais aucune concernant le destin des réfugiés... à dire vrai, son père, Arrowthorn se serait déjà imposé (opposé, plutôt...) à Briar... pour prendre sa place. Elle leva son regard d'azur vers Rivebise, sage parmi les Que-Shu, n'ayant quant à lui d'autre ambition que sauver les siens (et la sienne avant tout, bien sûr).
Quand la princesse elfique eut exposé son avis, l'apôtre de Mishakal sentit que son rôle à elle, était de soutenir et rassembler... plutôt que décider. Elle en remercia intérieurement sa dame tutélaire, s'avançant main droite en l'air, après l'intervention de Laurana :
« Et pourtant... n´en déplaise à Damoiselle la princesse Laurana, fille de l´orateur du soleil, et habile commandante à la chevelure dorée, héroïne de la défense des portes de Pax Tharkas, qui aboutit à libérer tant des nôtres...
Et pourtant, disais-je... prier ne serait pas inutile.
N´est-ce pas justement quand la situation est difficile et l´issue incertaine que prière sincère peut nous apporter réconfort et espoir ?
Tanis-entre-deux-mondes et la commandante aux cheveux d´or ont raison.
Même si les réfugiés ne sont pas leur cible prioritaire, les draconiens vont les pister, à cause de nous....
Un groupe principal partant se réfugier chez les Neidars.. et l´autre effaçant leurs traces pour attirer poursuivants vers le pic du Crâne : c´est sage répartition.
Et il faut détruire Minuit, aussi... et qu´Elistan lise avec moi les disques...  »


Caramon

Caramon écoutait chacun s'exprimer, il ne dit mot pourtant.
Il estimait avoir clairement fait part de ses intentions :
Mon frère, que j´accompagnerai, peut emmener rapidement un petit groupe au pic du Crâne, pourquoi ne pas en bénéficier ?
Certains idées lui semblaient bonnes, il fallait conduire plusieurs missions à la fois : Tanis fausse les pistes, Flint va négocier avec ses cousins, Ellistan organise la fuite des réfugiés, les jumeaux, probablement accompagnés du kender et de Tika iraient au pic du Crâne. Restait à savoir ce que feraient Lunedor, Rivebise et les deux elfes.
Ne pouvant imposer ses idées, il espérait quand même que la raison prévaudrait.

Rivebise

Depuis la fin du combat, Rivebise n’avait pas lâché sa bien-aimée d’une semelle sauf pour aller voir les Que-Shu. Il était de nouveau passé à un cheveu de la mort et il s’en voulait. S’il mourrait, il ne pourrait plus jamais protéger Lunedor. Il faillirait ainsi à son devoir. Certes, les évènements d’après le combat l’avaient fort occupé, de sorte qu’il n’y avait point pensé. Toutefois, maintenant qu’ils s’étaient permis un moment de répit, il s’était mis à regretter son geste. Il errait donc en compagnie de Lunedor les bras croisés dans son mutisme habituel.
Par contre, les réfugiés mal en point, en particulier les Que-Shu, réchauffèrent le cœur de l’homme des plaines. Ces êtres avaient besoin de leur aide, de son aide. Il le sentait. Ainsi, à la suite de sa dame, il s’accroupit devant plusieurs réfugiés pour leur octroyer quelques paroles rassurantes, leur redonner espoir et courage sans omettre de parler de Mishakal.
Puis, le colosse suivit ses compagnons à cette réunion. Certes, il ne pensait pas y faire grand-chose. Lunedor était là, qu’aurait-il pu apporter de plus. Il écouta attentivement chacun des représentants tout en restant légèrement en retrait, les bras croisés, derrière sa douce. Lorsqu’elle s’avança, il suivit son pas après quelques secondes.
«  Je dirigerai les hommes des Plaines, sans femme, vers le Pic… »
Puis il déposa sa main sur l’épaule de Lunedor pour lui apporter son soutien et son amour. Il espérait avoir bien interprété le regard de sa fiancée.

Les élus de l'assemblée de la liberté hochèrent pour la plupart la tête aux propositions. Seul Locar semblait perplexe :
«  Je pense que nous devrions tous rester ensemble comme nous l´avons dis tout à l´heure. Se séparer va nous affaiblir, et les guerriers et chasseurs seront les premiers à partir pour effacer les traces ! Laissant la majeure partie des réfugiés sans défense quand surgira l´armée de Verminaard ou son dragon !  » -Les propos semblaient toucher les autres membres de l'assemblée- « Et puis quoi encore? Se diviser en quatre ou cinq groupes différents aux dires de cette... elfe ? Dont, rappelons le, le peuple s´est bien réfugié dans sa forêt, laissant -tout comme les nains du Thorbardin à la guerre de la Porte- les autres peuples crever !  » Des protestations s'élevèrent de suite de la part des autres membres. Locar avait été loin dans ses propos.
« Locar, vous exagérez. Si nous sommes ici c´est aussi grâce aux elfes. Et c´est insulter la fille de l´orateur du soleil que de s´exprimer de la sorte. Cessez immédiatement !  » -Après un moment de pause, et un renfrognement de la part de Locar, Briar reprit- «  Se séparer en deux groupes est une bonne idée. Mais pas plus. » -Les autres membres de l'assemblée et en particulier Alban marquèrent leur accord verbalement- «  Nous avons environ quatre-vingt guerriers, il nous faut au moins la moitié d´entre eux pour nous défendre. Je pense qu´avec vingt voir maximum trente d´entre eux ce devrait être suffisant. » Tous, à part Locar, répondirent favorablement à cette proposition.
Cite:
Lunedor avait dit « Et pourtant, disais-je... prier ne serait pas inutile. »
« Ah ! Et quoi d´autre? Offrons aussi un sacrifice tant qu´on y est !! Non, tout ce que nous avons à faire c´est de réfléchir et de prendre les meilleurs décisions. C´est par la raison que nous nous en sortirons. Non pas au gré du bon vouloir de soi-disants dieux nous ayant abandonné lorsque nous avions besoin d´eux... Ne tournons pas une assemblée de gens importants avec des décisions de vie ou de mort à prendre en une prédication pour imbéciles ayant besoin de s´accrocher à quelque fable lointaine et puissante. Le dragon de Verminaard ça c´est puissant. Pas quelques menus tours de passe-passe dont le plus petit des magiciens est capable. »
Les dernières paroles de Locar se trouvaient en conflit avec Alban qui l'invitait à se taire d'abord poliment puis avec un peu plus de fermeté suivi par Brooke et Briar. Quand enfin il se tut, Alban se tourna vers Rivebise : « Nous vous faisons confiance pour mener le second groupe et placer des épines dans les pieds des écailleux ainsi que de les détourner du gros des réfugiés. Mais qui mènera l´autre partie ? Le sieur Forgefeu ? » demanda-t-il en regardant le nain.

Rivebise

Tandis que Rivebise scrutait le regard de tous et chacun autour de l’assemblée, des paroles lui firent hausser les sourcils. Ce Locar semblait être un pleutre. Il ne faisait que chialer sur toutes les propositions et, l’esprit borné, n’apportait rien à la discussion. Il insultait les autres peuples sans vergogne et cela ne plaisait pas du tout à l’homme des Plaines. Il grinça des dents, mais Briar apaisa quelque peu le grand guerrier. Cet homme des plaines le remettait à sa place comme il se le devait. Toutefois, il sembla que ce n’était pas suffisant pour l’humain. Les derniers mots de ce dernier lui firent l’effet d’un coup de masse. Il insultait ouverterment les dieux. Ces dieux pour qui lui avait combattu avec tant de ferveur juste pour l’amour de sa prêtresse. Son sang commença à bouillir à un point tel qu’il n’entendit presque pas Alban lui parler. Il hocha simplement la tête pour le remercier de cette confiance tandis qu’il s’approchait d’un pas décidé vers Locar. En insultant les dieux et ce qu’avait dit Lunedor, il l’insultait lui et sa femme. C’était pour lui un affront.
Donc, l’homme des plaines laissa sa bien-aimée pour aller à la rencontre de l’humain qu’il agrippa par le collet. De part sa grandeur, Rivebise était beaucoup plus imposant que Locar. Il approcha son visage du sien sans dire un mot. Son regard exprimait toutes ses paroles. Toutefois, il se permit quelque mot avant de le lâcher. Quelque mot tout bas pour qu’il soit le seul à comprendre la menace.
« Insulte ma femme ou moi de nouveau et ça va faire mal… »

Caramon

Cite:
Locar avait dit : « ... Le dragon de Verminaard ça c´est puissant. Pas quelques menus tours de passe-passe dont le plus petit des magiciens est capable...  »
A peine ces mots prononcés, Caramon se raidit. Il parvint à peine à se contenir. Puis il craqua avec la réaction du Que Shu et il lâcha alors :
« Locar, pesez bien les mots de votre prochaine réponse ! Alors que vous étiez emprisonné, Rivebise et moi avons défié puis mis en fuite Verminard et son dragon. Mais cela n´a été possible qu'avec l´aide de mon frère le mage rouge !
Il serait regrettable qu´on se sente insultés...
Pour ce qui est de la marche à suivre tout ce que je peux dire, c´est qu´il est clair que le groupe qui ira voir les nains doit inclure Silex Forgefeu, mais il ne sera pas le seul d´entre nous Sire Sturm de Lumelame ou le questeur Ellistan l´accompagnera.
Personnellement, je l´aurai bien fait mais avec mon frère et le kender nous devons partir en éclaireur dans quelques heures pour vous ouvrir la route. ... Et comme la magie de mon jumeau est plus efficace sur ceux qu´il connaît, il est préférable qu´on parte en comité restreint !  »

Sans rouler des mécaniques, le guerrier, à l'impressionnante musculature, fit craquer son cou de taureau alors qu'il s'exprimait, son ton était cassant et ne laissait aucune place à la réplique.

Les yeux des membres du conseil devinrent ronds comme des noix. Locar semblait devenir de plus en plus petit et sa voix s'effaçait avec des grommellements d'excuses. Ses joues s'empourpraient et il finit par s'adosser à un arbre en tremblant. La vieille femme, Brooke, réagit : «  Ce n´est pas en traitant quelqu´un de la sorte -aussi rustre soit il- que l´on finit par obtenir gain de cause. Ou alors nous sommes en droit de nous poser quelques questions quant à l´avenir... »

Caramon avait parlé de Tasslehoff. Mais ce dernier avait disparu depuis la forteresse. Et personne ne semblait l'avoir vu dans la petite équipe de sauveurs des réfugiés.

Modifié par un utilisateur lundi 11 avril 2016 11:24:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

thanks 1 utilisateur a remercié Rhajzad pour l'utilité de ce message.
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Offline Rhajzad  
#2 Envoyé le : lundi 28 juillet 2014 20:39:11(UTC)
Rhajzad
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Lunedor

Lunedor avait du fermer les yeux un instant... prenant le temps d'expirer, afin de calmer la juste indignation que lui avait inspirée ce mécréant de questeur. Mais l'instant avait suffi à Rivebise, qui, forcément, n'avait pas pu laisser passer l'insulte hérétique.
Tandis que les premières réactions agitaient les autres représentants de ce... "conseil" hétéroclite, l'apôtre de la Dame bleue s'avança souplement jusqu'à son fiancé, pour poser doucement et au vu de tous, ses doigts légers sur l'avant-bras en pleine tension...
«  Certes, Dame Brooke, au milieu d´un conseil de sages, les règles de bienséance et de respect mutuel devraient s´imposer, évitant ainsi qu´un mécréant, ayant prétendument "guidé" ses semblables en recherche d´intervention divine, n´insulte les premiers messagers de la Déesse de la guérison venus les aider ; et ne montre d´admiration que pour engeance draconique, n´ayant de puissance que de gueule :
Ça n´est pas puissant !...  »

Avec un simple et doux contact de la main, elle accompagnerait le lâcher du perfide, déjà initié par son géant compagnon, qui se ferait donc en douceur, avant de reprendre avec une détermination... désarmante :
« Car ce conseil de la liberté est bien un conseil de sages, où chacun doit représenter les siens dans un souci de respect mutuel et d´équité, n´est-ce pas ? Quand trois d´entre eux demandent à un quatrième : modération, celui-ci ne doit-il pas adoucir son ton ? Les vermines écailleuses doivent-elle faire l´objet d´admiration en cette assemblée représentant ceux qu´elles pourchassent ? Au prix de dénigrer, au lieu de les remercier, nos sauveurs elfes, sans qui nul d´entre nous ne serait ici aujourd´hui ?...
Parce que moi, Lunedor, si je cherche qui guidera les nôtres en cette ère de désespérance, c´est afin de l´aider à sauver les peuples libres du joug de tous ces reptiles et leur ténébreuse reine.
Oracle porteuse du pouvoir de guérison divine, je ne suis pas "une fable lointaine" ! Et jamais, au grand jamais, les vrais dieux n´exigeront sacrifice : quelle perversion d´esprit a pu donc suggérer telle idée, digne d´adeptes malsains de la Dévoreuse ?
Apôtre de Mishakal, je suis vivante preuve que nous ne sommes pas abandonnés, si ce n´est par la Foi, pour ceux d´entre nous qui l´ont perdue, et sont devenus prédicateurs pour imbéciles.
Alors maintenant... si vous, Locar, représentant des anciens questeurs, pouviez faire enfin une suggestion positive : désignez donc lequel des héros de Pax Tharkas trouverez-vous suffisamment digne de continuer à protéger votre ingrate carcasse de ces bestiales vermines que vous trouvez "ça puissant" ?...  »


Rivebise

Rivebise fut surpris de ne pas être le seul à s’avancer contre Locar. Certes il pensait bien que plusieurs de ses compagnons désapprouvaient les paroles de ce dernier mais il ne s’attendait pas à ce que Caramon le soutienne autant dans sa démarche spontanée et irréfléchie. Il lui adressa un regard de remerciement même si, sous son air renfrogné et colérique, cela ressemblait plus à un drôle de rictus qu’un sincère remerciement. Toutefois, son attention revint vite vers l’humain devant qui il hocha froidement la tête aux dires de son compagnon.
Puis, vinrent les paroles de la vieille femme qui n’atteignirent que très peu le colosse Que-Shu. La femme avait peut-être raison, mais après tout Locar l’avait mérité. Dans son peuple un affront ne restait que rarement impuni et malheureusement, les gens qui, comme elle, prônaient la paix en disant que la violence ne réglait rien, ne survivaient guère longtemps dans ce monde sauvage qu’était le leur. S’il n’avait pas été là, lui et ses bras, cette vieille ne serait pas en vie alors elle n’était certainement pas en mesure de lui dire comment gérer ses actes, présents ou futurs.
Toutefois, comme d’habitude, Lunedor était là pour lui et surtout pour les autres. Ses doigts fins et gracieux eurent tout de suite l’effet d’une bonne douche froide sur l’homme des plaines. Intérieurement du moins. De l’extérieur il semblait toujours creusé dans le marbre même si ces traits s’étaient adoucis. Il crut avoir mal agi mais les paroles de sa bien-aimée le rassurèrent. Au contraire, il avait bien fait. Peut-être pas avec assez de tact, mais Locar méritait son sort. Il laissa donc le soin à Lunedor de parler en se retirant derrière elle, tout en gardant le contact avec sa fiancée.

Flint

Silex n'avait rien de particulier à dire... Ou plutôt, ce qu'il avait à dire ne concernait pas vraiment le conseil, face auquel il ne se sentait pas de taille à argumenter quoi que ce fût. On venait à l'instant de mentionner Sturm et Elistan pour l'accompagner chez les Neidar, ce qui était assurément une bonne nouvelle : il faudrait, une fois les réfugiés installés, aller donner un coup de main à leurs compagnons dans leur quête de l'ouverture des portes de Thorbardin ou - plus vraisemblablement - aller les tirer de leur folie et les prévenir que les Neidar avaient la clé de l'ouverture des portes, ou du moins connaissaient un tunnel secondaire. Il y avait TOUJOURS des tunnels secondaires !
Aussi le nain se taisait, la tête pensivement posée sur le manche de sa hache. Son coeur était déchiré : le devoir voulait certes qu'il accompagne les réfugiés chez les nains. Mais dans ce cas, qui protégerait Tass ? Face à ce dilemme, les conversations en cours sur de bêtes questions de préséance lui semblaient tout à fait déplacées.

Caramon

Le guerrier avait conscience d'avoir fait preuve de peu de diplomatie, mais il savait la prêtresse capable de réparer sa bévue. De plus, désireux de partir vers le pic du Crâne, son attitude l'excluait d'office de l'escorte à destination du village nain. Sans mot dire, il recula tout en se demandant où se trouvait le kender. C'est vrai que ce dernier avait disparu depuis leur départ de Pax Tharkas. S'il ne s'en était pas encore inquiété, c'est parce qu'il avait l'habitude des disparitions de Tass. Et puis, il savait ce dernier d'une grande curiosité, qui l'avait peut-être poussé à rester avec un groupe de réfugiés que Caramon n'avait pas encore visité.
Sa décision était prise, après le conseil, il s'enquerrait du kender. Mais d´abord il demanderait à Flint, lui devait savoir !


Raistlin

Raistlin s'était contenté de suivre les échanges avec un demi-sourire. "assemblée des sages" il avait faillit s'esclaffer à la mention de cette ineptie, mais se retînt à temps.
Ces gens ont l´air aussi éveillés qu´une poule devant un couteau... des sages... tsss !
Chacun s'emportait à son tour, tirant la couverture à soi, à son peuple, incriminant les autres, se plaignant sans apporter d'idée, décriant les idées de son prochain... En somme, cette assemblée représentait parfaitement une population standard : en soi, c'était une réussite.
Le mage rouge hésita longuement : prendre la parole ou pas ? Essayer d'avoir un dialogue constructif dans cette situation lui semblait aussi aisé qu'apprendre à un chien de réciter des vers; mais après tout, pourquoi pas ?
De sa voix faible et sifflante -qui avait ce don de pousser les autres à se taire ou parler plus bas pour entendre ce qu'il disait- il prit la parole, sans faire de pause, mais sans parler trop vite :
«  Lunedor, si je puis me permettre, je ne vois pas forcément de l´admiration dans les propos de Brooke, mais de la crainte, une crainte logique et justifiée. Tous n´ont pas comme nous, les moyens suffisants nous offrant le courage de combattre des dragons. Les dragons sont des créatures puissantes, c´est un fait. Un fait à ne pas oublier. invincibles certainement pas, mais puissantes néanmoins.
Sieur Locar, je puis vous assurer, en ma qualité de haut mage, que les pouvoirs de la Dame Bleue, ici présente, n´ont rien à voir avec des amusements de foire. Savez-vous par exemple qu´elle est revenue à la vie après s´être immolée dans la puissance divine pour désintégrer à elle seule un grand dragon ? Savez vous qu´elle est en mesure de soigner la pire des blessures par simple contact ? De créer de l´eau à partir de rien ? Croyez moi, je connais beaucoup de mages, de hauts mages, qui aimeraient caresser ce genre de pouvoir du doigt. Ils peuvent toujours courir, seuls les dieux offrent ce genre de pouvoirs. C´est pourquoi on les appelle bénédictions ou miracles, d´ailleurs.
Se séparer ou non, les deux ont avantages et inconvénients, évidemment, la tactique sur des larges groupes n´est pas ma spécialité, sauf s´il s´agit de les réduire en cendre ou autre joyeuseté.
Mon frère a raison sur un point : je puis amener avec moi un groupe très restreint à la recherche d´un moyen d´ouvrir les portes. Ce qu´il a omis de vous dire, c´est que nous pouvons faire l´aller-retour dans la journée. Si tout se passe bien là-bas. le groupe qui partirait au pic du crâne pourrait rejoindre la colonne la plus nécessiteuse au plus vite. Et si les recherches prennent trop de temps là-bas, certains membres de l´expédition pourraient rentrer sans les autres pour vous soutenir; vous êtes des adultes, je pense qu´une journée ou deux sans nous ne devrait pas signer votre arrêt de mort, arrêtez-moi si je me trompe. Et si lorsque nous vous aurons rejoints, les draconiens sont trop près, et bien j´irai les ralentir, voilà tout.  »

Il finit enfin par faire une pause, regardant ses interlocuteurs d'un air neutre, avant de conclure :
« Bien sûr si vous avez des idées que vous jugeriez plus judicieuses, c´est le moment de nous en faire part; contester est souvent aisé, proposer quelque chose de différent est en règle générale plus constructif. Du choc des idées jaillit la lumière. »
Il laissa flotter quelques secondes, avant d'ajouter presque pour lui-même :
« De toute manière, je ne compte pas rester trop loin de cette armée, ma demi-soeur doit y être retenue prisonnière, et je ne compte pas la laisser là-bas. »

La vieille femme, Brooke, répondit à Lunedor :
«  Nous vous sommes tous très reconnaissants, ne vous y trompez pas. De plus, Locar ne représente pas tous les réfugiés. On peut bien évidemment se poser des questions quant à la prétendue sagesse de ses électeurs... » dit-elle tout en lançant un regard noir à Locar.
Ce dernier se faisait tout petit, hochant la tête pour dire "oui" à toutes les personnes qui lui parlaient sans réelle distinction entre les mots. Quand on lui demanda son avis il se contenta de bredouiller :
« Non, je n´ai rien de mieux à proposer dans l´immédiat, veuillez m´excuser... »
Il fut interrompu par Alban, le plus jeune du conseil, et représentant des gens libres :
« Oui, oui, Locar a compris je pense. Cependant nous espérons tous que plus jamais nous n´en arrivions presque aux mains  » -Il fixa un instant Rivebise- « Je pense que chacun ici est d´accord pour que le gros des réfugiés se dirige dans les montagnes tandis qu´une petite équipée brouillera les pistes. Nous en resterons là pour ce soir, tout le monde a besoin de repos. En tout cas nous vous remercions encore de votre aide. »

Rivebise

D’autres parlèrent après son aimée. Leurs dires lui paraissaient beaucoup moins importants que ceux qui venaient d’être dit par Lunedor mais il les écouta tout de même avec attention. Il hocha la tête en signe d’assentiment devant les paroles éloquentes du mage tandis qu’il réprimait un sourire devant la réprimande non cachée de Brooke envers Locar. Même elle, approuvait son geste… À sa façon. Alors, vinrent les paroles d’Alban. Ce dernier lui avait donné sa confiance sans même le connaitre. Pour le guerrier, cela était une chose importante et c’est pourquoi il répondit à son regard par un hochement de tête vers le bas et un mot :
« Pardon »


Sturm

Sturm avait préféré laisser la main à ses camarades. Il était à l'aise dans les champs de bataille mais pas pour les longs et beaux discours. De plus, il était suffisamment mesuré pour ne pas se laisser aller à répondre aux provocations de Locar. Les deux plus impétueux guerriers du groupe ne l'avait pas entendu de cette oreille. Leur réaction entraîna un des rares sourires du chevalier. Il les comprenait très bien mais certaines de leurs réactions manquaient parfois de subtilité.
Impétuosité de la jeunesse...ce qui était somme toute assez ironique dans la mesure où le solamnique n'était agé que de quelques années de plus que Caramon, bien loin des années vécues de Tanis ou de Flint.
Son devoir était de protéger les plus faibles et le plus grand nombre et c'est tout naturellement qu'il déclara avant que la réunion ne se termine :
«  J´irai avec Flint , je suis loin d´avoir les compétences de Rivebise en milieu naturel. Et je pense que les Neidars nous offriront certainement un bon éclairage sur ces fameuses portes. »

Tanis

Tanis avait écouté le débat qui devenait houleux, même si le conseil semblait se ranger à son avis. Se levant pour prendre congé en même temps que tout le monde, il déclara:
«  J´irais avec Caramon, Raistlin et Rivebise. Une fois la fausse piste en place, nous utiliserons la magie de Raistlin pour nous rendre au pic du Crâne. D´ailleurs, combien de personnes peux-tu emmener avec toi? Cinq ou six ? Une dizaine ?  »

L'assemblée fut dissoute rapidement, les représentants étaient pressés de retourner auprès des leurs. La nuit était fraîche, mais les feux allumés réchauffaient les réfugiés.

Tass'

Tass´ ne s´était pas du tout intéressé aux affaires des "grands". Il boudait en quelque sorte, mais c´était surtout parce que les nains des ravines étaient des personnages tout à fait passionnants. Ils avaient des activités pour le moins étrange et s´amusaient d´un rien. La preuve? Le système de catapulte géant qu´ils avaient inventé. Il fallait être particulièrement astucieux, et ça plaisait au kender !
Alors qu´il marchait dans la masse caché par sa petite taille aux yeux de ses amis, Tasslehoff Racle-pieds conversait avec un petit groupe d´une demi-douzaine de nains des ravines. Ils avaient pour la plupart rejoint la communauté des croyants tous nouveaux. Ils racontaient des histoires incroyables concernant les dieux ! L´un ressemblait à une balance servant de catapulte, l´autre à un balai et encore un à une étrange machine pour ramasser les déchets et les trier pour le plus grand bonheur de celui qui l´avait imaginé. Malheureusement les "grandes personnes" remettaient les nains sur le "bon chemin" en expliquant que les dieux n´étaient pas comme ceci ou cela. Le tout ponctué par des « Oooh » et des « Aaaah ! » des petites créatures crasseuses. Bref, ça commençait à être un peu moins drôle quand même.


******
Année 348, Brunissement 17, Deuxième veille

***

Les conditions de détention avaient fortement affaibli les hommes et les femmes. Et malgré le lieu en partie à l'abri, la nuit fut fatale pour une petite dizaine de personnes. De plus on ramena le corps d'un jeune homme qui avait été tué par une lame dans le coeur alors qu'il était en train de se soulager à l'extérieur du campement. Les traces au sol étaient griffues et comprenaient deux ou trois paires de pattes. Sans doute des draconiens. Les traces remontaient vers le nord d'où elles étaient venues. Seuls quelques personnes étaient au courant pour éviter de faire paniquer la totalité des réfugiés. On laissa au groupe de héros le soin de décider s'il était de bon ton de faire quelque chose et la majorité se mit en marche, menée par Flint et ceux qui voulaient bien l'accompagner. Rivebise se vit entouré par vingt guerriers des plaines prêts à suivre ses directives.

Rivebise

À son réveil, les nouvelles firent grimacer Rivebise. C’était leur première nuit et déjà il y avait des morts. Certes, il fallait s’y attendre mais cela n’avait rien d’agréable. Les morts naturelles pouvaient foudroyer n’importe qui, n’importe quand et les réfugiés n’étaient pas à l’abri de cela : l’homme des plaines en avait conscience. Ce n’était pas cela qui le faisait grincer des dents mais plutôt l’homme que l’on avait retrouvé, tué par un draconien. Ça, c’était à la fois inquiétant et fort désagréable. Leur ennemi rodait toujours et ce, beaucoup trop près d’eux à son goût. Par ailleurs, il fut fort surpris de trouver des guerriers des Plaines prêt à le suivre. Cela le déstabilisa. Lui qui avait été habitué de toujours suivre et se plier aux lois. Il avait été celui qui avait du courber l’échine devant son chef pour ne pas être brisé même si celle-ci était extrêmement solide et quelque peu... rigide. Il se retrouvait à présent chef d’une vingtaine de personne dont il connaissait à peine l’existence la veille. En parlant lors du conseil, il ne s’était pas attendu à cela. En fait, il n’y avait pas vraiment réfléchi.
Comment pourrait-il faire confiance à tous ces hommes ? Certes ils avaient tous vécu selon les mêmes us et coutumes que lui mais il ne les connaissait pas personnellement. Puis, il vit sa belle et sa vision des choses changea. Peut-être était-ce Mishakal qui le vouait à une épreuve pour le tester comme elle avait testé son dévouement et son courage par le passé. Sa prêtresse l’avait poussé récemment à aller de l’avant. Peut-être devait-il continuer dans cette voie.
Dans cette optique, il demanda trois hommes, ceux qui lui semblaient être les plus dignes de confiance, même s’il n'y en avait aucun qui faisait parfaitement son affaire. À ces derniers, il demanda d’aller inspecter discrètement les traces de draconiens. S’ils avaient une cache dans le coin, il voulait savoir où et combien ils étaient. Ils ne devaient pas être pris de court par ces affreux reptiles. Il en envoya trois autres en éclaireurs vers le chemin que devait emprunter Flint et trois autres vers le chemin qu’ils devaient eux-mêmes emprunter. Les autres, il leur demanda de rejoindre leur peuple et de s’assurer qu’ils étaient fin prêts au départ.
Une fois que ces hommes exécutèrent ses directives, le Que-Shu soupira et s’accota sur un arbre quelques secondes. La chose lui été apparue beaucoup plus difficile qu’il lui semblait. Il n’était pas Lunedor ou encore Tanis. Il n’était pas un meneur. Comment savoir si ces choix étaient justes et éclairés ? Il n’était pas du tout dans sa zone de confort et il n’aimait pas ça. Moins il donnerait d’ordres -ce mot sonnait faux dans sa bouche-, mieux il se sentirait.
Une fois libre, et ce sentant moins troublé, il alla voir Lunedor pour lui parler de ce qu’il venait faire. Il espérait avoir un assentiment dans son regard ou dans ses paroles. Extérieurement, il était redevenu l’homme de marbre, mais intérieurement, il stressait. Autant que pouvait stresser le colosse. C’était à elle de diriger pas à lui et s’il avait mal fait, il le regretterait. Il ne put toutefois se retenir d'entrecouper son discours d’un grand élancement et d’un baiser. Il était si heureux d’être à ses côtés, et encore plus après avoir vu ces hommes pleurer la mort de leur femme.
Tout en parlant, Rivebise réfléchit à sa déesse et cela le ramena à son passé. La déesse avait toujours été avec lui et c’est pourquoi il demanda à sa fiancée de l’aider à mieux suivre son chemin. Il sentait qu’il pouvait rejoindre sa déesse d’une certaine façon et la seule à pouvoir l’aider était Lunedor. Il la pria donc de l’aider dans sa démarche.

Raistlin

Ainsi des éclaireurs draconiens hantaient les environs. Pas surprenant, en fait. Un seul mort par assassinat, c'était relativement peu finalement, sans doute un éclaireur qui a vu une occasion se présenter, mais dans l'esprit quelque peu paranoïaque de Raistlin, cela pouvait cacher autre chose. Finalement, pouvaient-ils être sûrs que tous les réfugiés étaient bien des réfugiés ? il avait changé un elfe en draconien, un draconien pourrait se changer, ou se faire changer, en humain. Circonspect, il examina avec attention le visage de l'homme égorgé et fit attention lors de la matinée s'il ne l'apercevait pas dans le camp. Il fit même le tour de ce dernier, restant quelques secondes à certains endroits, regardant les réfugiés avec attention -ce qui ne manquait certainement pas de déclencher certains haussements de sourcil inquiets- avant de changer d'endroit et de répéter la manoeuvre. Tout en faisant cela, il examinait avec attention si ou un plusieurs réfugiés fuyaient alors systématiquement les environs.
Raitlin partit voir Rivebise pour lui expliquer ses doutes, il le prit à part, loin de toute oreille indiscrète :
«  Il faudra vous méfier Rivebise. Rappelez vous que certains draconiens usent de magie, comme par exemple celle de changer d´apparence... Un tour relativement simple. Avant de partir avec vos hommes, rassemblez-les en rangs serrés pour leur donner vos instructions, je procéderais à une petite vérification d´usage... Juste au cas où. »
Il partit ensuite voir Flint et partagea ses doutes avec lui, lui expliquant que s'ils pouvaient être suivis, certains ennemis utilisateurs de magie pouvaient parfaitement avoir l'air de réfugiés.
Enfin, alors qu'il allait d'un point à un autre du camp, prêt à compulser son grimoire pour partir avec son frère, Tanis vint lui poser sa question.
Le mage haussa un sourcil.
« Lorsque je disais groupe très restreint, je ne plaisantais pas. Trois est bien, quatre, un maximum; à moins que vous me laissiez le temps d´écrire quelques parchemins, mais le temps joue en notre défaveur ici. Ma connaissance des langues oubliées, de l´histoire et des légendes me semble indispensable à cette expédition, pour le reste, il faudra faire un choix drastique, choix que je vous laisse; Maximum quatre personnes, moi compris. Et cela consommera une bonne partie de mon énergie magique pour la journée.  »

Tanis

Le demi-elfe se gratta la barbe en réfléchissant à voix haute :
« Trois ou quatre, ce n´est pas beaucoup, surtout si ça te prive de magie pour le reste de la journée. On se retrouverait à deux ou trois a pouvoir combattre en cas de besoin. »
Il regarda Raistlin en face et lui demanda :
« J´aimerais autant qu´on aille au pic du crâne à quatre, qu´on prenne une soirée pour que tu récupères de ton effort, et qu´on explore vraiment les lieux le lendemain. Qu´en dis-tu ? On n'est pas non plus obligés de se précipiter, car le convoi de réfugiés ne pourra pas avancer bien vite... Mieux vaut se préparer correctement que de prendre des risques inutiles. Trop de gens comptent sur nous pour que nous ayons le droit d´échouer. »

Raistlin


Raistlin eut un demi-sourire...
« Cela consommera une bonne partie, certes, mais loin de la totalité, je ne serais pas sans ressource.
Je préfererais dégager une partie du terrain des que possible, plus vite nous aurons des informations, mieux ce sera ; mais j´imagine que nous devrons prendre ce genre de décision en fonction de ce que nous trouverons là bas. »




Gilthanas

Gilthanas ne s'était pas joint à l'assemblée de la liberté. Apparemment, vu l'accueil que ces derniers avaient réservé à la nouvelle responsabilité de Flint, il convenait d'adjoindre "humaine" à "assemblée". Il ne releva même pas l'insulte qui lui était faite (en tant que représentant elfe, toute injure qui était faite à son peuple le touchait personnellement), ce qui ne lui ressemblait pas. Ses compagnons (et surtout sa soeur) comprirent qu'il devait être plongé dans des pensées assez peu gaies, qui avaient pour sujet le devenir du Qualinesti et la fuite dans les montagnes de ses habitants. Assombri, il s'éloigna quelque peu du camp à la nuit tombée, négligeant toute précaution, confiant en la protection que lui offraient ses sens et sa magie elfique. Sa transe (le sommeil des elfes) dura encore moins de temps que d'habitude, et c'est un Gilthanas avec des cernes sous les yeux que les autres virent réapparaître au petit matin.
Il était temps de décider quoi faire. Il précisa aux autres, et particulièrement à Raistlin et Rivebise :
«  Nul besoin que j´accompagne le groupe de Tanis au pic du Crâne : Raistlin, vous y remplirez la fonction de magicien bien mieux que moi. Je servirai de soutien à Rivebise et ses hommes, que je pourrai suivre sans le moindre bruit et épauler au combat avec ma magie et mon épée, si besoin est.  »

Lunedor

Lunedor quêta l'aide des compagnons qui l'avaient sauvée, lorsqu'elle était simple exilée, porteuse du bâton de la Dame bleue :
À Tanis, Laurana et Gilthanas, elle demanda lequel participerait à l'assemblée de la liberté : l'ancien peuple devait y siéger... et Flint aussi, bien évidemment !
Quand à elle, sa place était auprès des malades, et des affaiblis...
À moins que d'autres ne risquent d'être blessés (rude combat était-il annoncé ?), elle devait s'occuper de la colonne de réfugiés... bien qu'il lui en coûte :
Rivebise était venu lui prêter un peu de sa force... et lui demander conseil.
« Si j´avais été à sa place... moi aussi, c´est toi que j´aurais choisi, tu sais... et je serai descendue... pour être plus près de toi.  »
Les yeux brillants d'un éclat encore plus inhabituel que son azur déjà surnaturel, elle l'encouragea à prendre en mains les volontaires, afin de mieux protéger les réfugiés et mieux leurrer les vermines qui les pourchassaient...
et, surtout... de ne pas oublier de lui revenir entier.
...
A Raistlin, elle quêta conseil et, dès le premier soir, laissa brûler toute la nuit, en plein brasier, la masse noire, observant le ballet des forces négatives, oiraunkale de feu contre oiraunkale des ténèbres... ces vindicatifs esprits ne pouvaient se supporter l'un l'autre... elle emporterait au petit matin (sans jamais la toucher) la tête refroidie et hérissée de piquants, dont le manche avait ainsi été intégralement réduit en cendres...
Elle rassura le mage rouge : elle même avait pouvoir de détecter magie... elle pourrait vérifier à l'envi tout suspect... et savait détecter poison aussi (leurs éclaireurs étaient porteurs de venin) elle saurait vérifier les sentinelles en l'absence de Raistlin.
...
A Elistan, elle demanda de lire les disques de Mishakal, conjointement, et de l'aider à répartir parmi les réfugiés qui en avaient le plus besoin : bénédiction de sa déesse (contre faiblesse ou maladie), endurance aux énergies destructives (donc au froid), en sus de la création d'eau, la purification d'eau et nourriture, et les soins, bien sûr...
A Flint et Sturm, elle adressa grand sourire en déclarant qu'elle les accompagnerait, ayant très envie d'en apprendre plus sur le peuple qui avait su donner les Forgefeu...
A Caramon, elle conseilla de se concentrer sur... ce qui avait de l'importance...
Tika, elle l'encouragea à... faire ce qu'elle voulait, avec un clin d'oeil complice...
Et se demanda enfin...
Où était donc passé Tass ?

Gilthanas

L'elfe manifesta peu d'enthousiasme quant à la proposition de Lunedor, mais il jugeait que sa soeur ne saurait (tout du moins pour le moment) pas faire abstraction de ses sentiments pour Tanis (qui semblait avoir une place réservée au sein de l'assemblée) et risquait de provoquer quelque scandale en public. Aussi, il se proposa sans effusion de joie pour remplir ce rôle...

Suivant les ordres de Rivebise, trois hommes partirent vers le nord pour suivre les traces de présumés draconiens. Les trois autres éclaireurs furent surpris par l'ordre, pensant devoir aider à camoufler les traces et laisser les compagnons de l'homme des plaines s'occuper de cela, mais ils obéirent.

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Offline Rhajzad  
#3 Envoyé le : mardi 29 juillet 2014 19:29:22(UTC)
Rhajzad
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Raistlin







Briar s'approcha de Sturm et Flint et les salua respectueusement en inclinant la tête :
« Nous nous mettons en route avec les réfugiés. Nous comptons donc sur vous pour nous ouvrir le chemin jusqu´à ce que nous espérons être un lieu de secours ; si toutefois vos cousins sont prêts à recevoir d´un coup près de mille humains. Les éclaireurs de mon peuple feront régulièrement le lien entre vous à l´avant et nous.  »
Il rejoignit ensuite les membres de son peuple et tous les réfugiés se mirent en branle en direction de l'Est entre deux chaînes de montagne. La troupe était si lente que les compagnons n'auraient aucune difficulté à les rattraper...

Les quatorze autres guerriers attendaient aux côtés de Rivebise, se demandant comment ils allaient faire pour camoufler et détourner les traces de près d'un millier de gens. Une tâche quasi impossible...
Une heure était passée depuis que les trois éclaireurs étaient partis pour trouver l'origine des traces près du cadavre, mais ils n'étaient pas encore revenus. Et on ne voyait rien à l'horizon qui laissait prévoir ce retour dans l'immédiat. Mais c'était bien long, car les trois gaillards s'étaient rapidement déplacés aux yeux de Rivebise.

Tanis

Avant que chaque groupe ne prenne la route, Tanis rassembla ses compagnons, ainsi qu'Elistan qu'il avait appris à apprécier même si c'était un ancien questeur. Voyant ses amis réunis, il sentit sa motivation revenir.
«  Depuis le début de notre périple, nous avons fait front commun contre les forces du mal, et cela nous a plutôt bien réussi. Aujourd´hui, nous devons nous séparer, normalement pour quelques jours au maximum, mais peut être pour toujours, si quelque chose tourne mal.
Sturm et Flint ont déjà fait part de leur volonté d´accompagner le convoi, tandis que Raistlin et Caramon vont accompagner les éclaireurs qui brouilleront les pistes, avant de partir au pic du Crâne. Pour ma part, je vais me joindre au groupe de Rivebise, puis nous aviserons qui accompagnera les frères Majere dans leur exploration.  »

Son regard passa sur chacun de ses compagnons, avant qu'il ne conclue :
« Sachant les risques que chacun d´entre nous va devoir affronter au cours des jours qui viennent, choisissez en votre âme et conscience où vous serez le plus utile. »
Il attendit les réponses de ses camarades, afin de savoir qui allait les accompagner, et qui resterait avec le convoi...
Après avoir vu Briar s'adresser à Sturm et Flint, Tanis alla faire ses adieux à deux de ses plus anciens compagnons:
«  J´aimerais bien que vous veniez avec nous, mais les réfugiés ont besoin de vous...
Bon courage et à bientôt !  »

Même si ça lui semblait dater de plusieurs années, cela ne faisait que quelques semaines que les compagnons s'étaient réunis à Solace, et devoir diviser de nouveau leur groupe laissait un goût amer dans la bouche du demi-elfe. Il fit un dernier geste d'adieu à ses deux amis, avant de rejoindre le groupe mené par Rivebise, qui avait déjà donné ses ordres...

Laurana

Laurana échangea un regard perçant avec son très cher frère avant de lui glisser à l'oreille. (En Elfe)
Un sourire glacé étira ses lèvres. (En Elfe)
Elle indiqua de la tête le groupe que Rivebise avait rassemblé. (En Elfe)
La jeune elfe donna une petite tape sur l'avant-bras du prince du Qualinesti. (En Elfe)


Lunedor

Lunedor en ces moments d'extrême tension, était parfaitement consciente de ses responsabilités.
Elle porta une main à son coeur, et de l'autre avança un simple index, tendu délicatement vers les fins doigts de Laurana, qui venaient d'admonester remontrance à son frère (cadet ?) pour les amener doucement à revenir vers l'avant-bras qui venait d'être tancé, afin de les inciter à tempérer le message, d'un délicat et filial toucher :
(En elfe)
L'oracle laissa les intervenants interroger son regard d'azur lumineux au dessus de son sourire radieux. Elle n'avait nul autre conseil à leur donner... que celui d'être en accord... avec eux-mêmes, d'abord...

Elistan

Comme Elistan l'avait présagé, l'assemblée de la Liberté avait été quelque peu... agitée.
Mais à quoi d´autre aurions-nous pu nous attendre en ces temps de crise ? Les hommes sont malades et affamés, fatigués et loin de chez eux. Et nous... on nous appelle «sauveurs» alors que nous sommes si impuissants... Trouverons-nous vraiment un moyen d´aider tous ses gens ?
C'est donc l'esprit plein d'interrogations et d'incertitudes qu'il s'était joint à la réunion où on l'avait convié.
Maintes fois durant celle-ci il aurait voulu prendre la parole, tenter de calmer les esprits où encore proposer l'une ou l'autre idée; mais il s'était abstenu à chaque fois.
Pourquoi ses gens comptent-ils autant sur moi ? Ont-ils oublié que c´est moi qui ai conduit les habitants de Havre à Pax Tharkas ? Je ne peux diriger mon propre peuple, qui suis-je pour prétendre guider tous ses gens ?
Une fois de plus, l'ancien haut questeur était plongé dans les ténèbres du doute. Les intervenants s'enchaînaient, les avis aussi, mais Elistan ne s'exprima point.
C'est alors que Lunedor s'exprima.
Le prêtre trouva d'abord que ses paroles étaient assez brutes - ou peu appropriées au vu de la situation -, mais il comprit ensuite le sens profond de son message.
Nous ne devons pas oublier que les Dieux sont aussi avec nous. Ils existent. Ils sont présents. Et ils nous offrent une opportunité d´avenir.
Tout à fait conscient que la seule prière ne suffirait pas guérir tous les maux, l'idée même de savoir qu'ils n'étaient pas seuls - ces nouveaux compagnons et lui-même - réchauffa le cœur du vieil homme.
Je dois me débarrasser de toutes ces pensées négatives - sans pour autant fuir notre réalité - et garder espoir.
Je m´en veux d´avoir été si passif à cette assemblée. Je promets de changer cela dés la prochaine !

...
Au final, la réunion se termina sans incidents majeurs. Il y eut bien quelques griefs avec Locar, le représentant des questeurs, mais cela s'était clôturé de manière non violente. L´espace d´un instant j´ai cru que l´un ou l´autre représentant allait en venir aux mains. Heureusement que ça n´a pas été le cas !
Mais l'assemblée avait porté ses fruits, et donné naissance à une décision qui semblait convenir à tout le monde - à des degrés divers néanmoins.
Il y aurait donc trois groupes, avec trois objectifs différents mais un seul but commun : la survie.
Ne se voyant pas chef de guerre, et ne se sentant pas l'âme d'un alpiniste, - et puisqu'il y avait été appelé par Lunedor -, le prêtre rejoint le groupe où il pourrait être le plus utile, à savoir celui comportant le gros des réfugiés, en direction des Neidars.
Une fois les décisions prises, l'assemblée fut dissoute, et tout le monde se prépara pour leur dernière nuit tous ensemble.
..........
La nuit fut froide et peu agréable. Mais le réveil fut encore pire : suite à l'épuisement et aux mauvaises conditions de vie, plusieurs réfugiés avaient perdu la vie.
Mais ce qui inquiéta plus le prêtre, c'était le corps que l'on avait retrouvé, assassiné de sang froid par ce que l'on imaginait être un des hommes-dragons.
Les troupes du Sénéchal sont tout près de nous. Trop près. Cela n´est peut-être qu´une coïncidence mais nous ne pouvons pas courir plus de risque que nécessaire. Nous devons nous mettre en route. Rapidement.
Appelé par Lunedor, le prêtre vint à son niveau :
«  Ce n´est pas la première fois que tu me parles de ces fameux Disques. Je sais qu´ils sont importants et qu´ils se rapportent à Mishakal, est-ce bien cela ?
Je ne comprends pas vraiment ce que tu attends de moi en me demandant de "les lire", mais si cela peut aider, d´une manière ou d´une autre, à soulager les gens ici présents, je suis prêt à la faire.
C´est en tout cas ce que me disent mon cœur et mon âme. »


Lunedor

Souriant à l'homme mûr, qu'elle voyait avec bienveillance depuis qu'il avait prouvé sa Foi au combat des Portes de Pax Tharkhas... elle partagea sans réticence ce que la Dame bleue lui avait appris.
Les lakohe se réunirent autour d'eux en un ballet protecteur, et faisaient des acrobaties dans la barbe et la chevelure bouclée de l'ancien questeur, lui donnant un air fantasque qui élargit encore plus le sourire de l'oracle de Mishakal :
« La quête de ces disques a été confiée à mes compagnons, avec cette explication de la Dame de Miséricorde :
"Les êtres humains ont besoin de connaître la vérité, qui plus est en cette heure où la plus grande menace que Krynn ait connue s´apprête à fondre sur ses habitants. Je te charge, toi ma disciple, mon apôtre, d´apporter la parole et la puissance des vrais dieux aux hommes. Il est temps de rétablir l´équilibre de l´univers. Le mal a pris trop d´ampleur. La Reine des ténèbres est revenue chercher ce qui lui permettrait de fouler cette terre en toute liberté. Les dragons qui avaient été renvoyés aux Enfers, sont revenus...
Ces serviteurs de la Reine des ténèbres sont puissants. Aussi pour les vaincre, tu auras besoin de la vérité des dieux -qui est le plus beau des cadeaux, celui dont on t´a parlé-. Sous ce temple, parmi les ruines de Xak Tsaroth, reposent les disques de Mishakal. Ce sont des disques de platine étincelant. Trouve-les, et tu pourras invoquer ma puissance, car je suis Mishakal, déesse de la guérison. "

Je crois que ces disques renferment la vérité des dieux... permettant d´invoquer leur puissance.
Je pense que leur lecture, ou leur utilisation quelle qu´elle soit, vous permettra de canaliser l´énergie divine, à travers votre Médaillon de Foi...  »

Elle bourra amicalement l'épaule du prêtre estomaqué pour lui faire quitter son ébahissement et termina d'un ton léger :
« Après tout, avec les armées draconiques fonçant sur Qualinost, Paladine a sûrement autre chose à faire que de venir tailler une bavette pour vous montrer comment ça marche...  »

Rivebise

Pour Rivebise, les évènements se succédaient rapidement depuis son réveil. Il se retrouvait à la tête d’un groupe et depuis, plusieurs de ses compagnons venaient lui donner des conseils ou lui apporter leur soutien. Certes, il n’était pas mécontent de cela mais ça le surprenait tout de même un peu. Habituellement ce genre de truc arrivait à Lunedor, pas à lui, mais bon... La surprise fut rapidement passée et il écouta les conseils avec attention. Tout d’abord, il remercia le mage de sa précaution envers ses hommes. Cela lui permettrait d’avoir un peu plus confiance envers ces derniers. Puis, il remercia Gilthanas de son soutien. Les armes, magiques et physiques, de l’elfe ne seraient pas de refus.
Par contre, autant les paroles de Lunedor lui réchauffèrent le cœur, autant elles le pétrifièrent pendant un instant. Certes, elle le poussait dans cette direction qu’il avait décidé de prendre mais celle-ci s’en allait dans une autre direction. Comment pourrait-il la protéger si elle s’éloignait ? Il voulut lui en faire part mais se retint. Il avait une petite idée en tête. Il ne fit que lui sourire pour lui assurer que tout irait bien. Puis, Rivebise la vit partir vers Elistan ce qui lui fit penser aux disques. Le colosse se devait de les lire dès son retour.
Malgré la surprise des hommes des plaines à l’égard de son ordre, le Que-Shu ne se justifia pas. Il préférait s’assurer lui-même de la sécurité de la route. Il n’aimait pas envoyer sa fiancée sur un chemin dont il ne connaissait rien.
Lorsque ses guerriers furent rassemblés Rivebise fronça lui-même les sourcils. Ils étaient quinze au total. Comment masquerait-il les traces d’autant de réfugiés ? C’était une bonne question. Tandis qu’il réfléchissait, il fit signe à Raistlin qu’il était prêt pour sa détection magique. De plus, les hommes qu’il avait envoyés n’étaient toujours pas revenus. Certes, il n’avait pas à s’inquiéter pour l’instant mais avoir la charge de vie d’hommes entre ses mains stressait le Que-Shu même s’il ne le laissait pas paraitre. S’ils étaient morts ce serait de sa faute ce qui prouverait qu’il n’était pas fait pour être un chef.
Toutefois, il chassa cette peur de son esprit et désigna deux Que-Shu dans les rangs. Il leur demanda se s’approcher et leur donna une mission secrète.

Deux de ses compagnons se joignaient à lui pour brouiller les pistes. Il en était satisfait et il leur demanda conseil. Il fit patienter les guerriers pour que le mage puisse faire son travail et rassembla ses compagnons.
«  Comment pourrons-nous cacher un millier de réfugiés à la vue de ces reptiles ?  »
Rivebise était perplexe car, franchement, malgré toute son expertise, il n’était pas convaincu de la réussite de leur mission.

Gilthanas

L´effrontée ! fut la première pensée de Gilthanas alors que sa petite sœur le traitait avec condescendance. Il commença à la fixer, tâchant de déceler si l'attitude de Laurana tenait de la gaudriole, mais il en fut pour ses frais. Et avant qu'il prononce la moindre parole, Lunedor s'interposait, tâchant d'éviter ce qui serait un énième échange de gentillesses en famille. Il mit en garde aimablement la prêtresse qui allait trop vite en besogne :
«  Ce qui nous semble maintenant une erreur était sûrement à l´époque la solution la plus viable... Gardez-vous du prompt et facile jugement et ne critiquez pas ce que vous n´avez vécu.  » avant de s'éclipser pour rejoindre Rivebise à qui il confia : «  Mes pouvoirs aériens me permettent de déclencher une bourrasque assez puissante pour mettre une zone de forêt sans dessus-dessous et par la même occasion, brouiller les pistes... mais je crains que cela ne soit le seul charme utile qui me soit à disposition. Avec du temps, là ne serait pas le problème, mais du temps, nous en manquons... »

Laurana

La princesse du Qualinesti adressa un sourire candide à la Dame Bleue.
« Nul besoin de s´alarmer outre mesure Dame Lunedor, je ne peux m´empêcher de taquiner mon frère quand bien même je lui garde toute mon affection.  »
Sa main effleura délicatement l'épaule de son consort.
« Tâche de revenir d´un seul tenant mon frère, la vie deviendrait autrement plus ennuyeuse sinon. »
Elle se tourna vers l'ensemble des compagnons :
« Je resterai avec le convoi, bonne chance à tous et puissent vos entreprises être fructueuses... pour notre bien à tous. Je vais voir ce que je peux faire pour que l´exode des réfugiés ne se transforme pas en débâcle sous la pression des draconiens. »

Sturm

Sturm n'appréciait pas particulièrement la perspective de se séparer mais au moins ils pourraient couvrir davantage d'options. Naturellement il accompagnerait la colonne des plus faibles et jouerait même pour l'occasion le rôle d'éclaireurs car visiblement, l'assemblée comptait sur lui et Flint pour ouvrir la route et les préserver des menaces.
Quand Tanis était venu les trouver , il lui avait simplement répondu. « Tâche de prendre soin de toi et des autres, mon ami .  » Cela faisait longtemps que les uns et les autres avançaient par devoir en dépit de ce que chacun souhaitait réellement. Mais si nul ne s'opposait aux armées dragons que deviendrait le monde qu'ils aimaient ? Au fond de lui, le solomnique ne pouvait s'empêcher de penser en voyant le reste de ses compagnons vaquer de leur côté : simple au revoir ou définitifs adieux ?...
Le mélancolique moustachu chassa bien vite ses tristes pensées. Flint ne serait pas le seul à les accompagner et le renfort d'Elistan et de Lunedor tombait à point nommé. Il préféra cependant les laisser seuls de manière à ce qu'il puisse s'entretenir de leurs convictions religieuses. Sturm avait vu l'importance de la foi lorsque le puissant dragon noir fut terrassé.
Il entreprit donc de passer en tête de colonne rejoignant Flint qui ne manquerait pas de servir de guide à tout ce petit monde. Il pourrait au moins partager ses inquiétudes avec leur doyen en s'assurant que nulle personne du peuple ne soit à portée d'oreilles.
« Que devons nous attendre des Neidars à ton avis Flint ? Ne risque-t-il pas d´être effrayés par la quantité de bouches à nourrir que nous amenons ? Cette histoire de sentinelle assassinée ne me dit rien qui vaille. Et ce que dit Raistlin sur la magie ne prête guère à l´optimisme. Peut-être devrions nous mettre en place des gardes de deux et convenir d´une sorte de mot de passe entre nous pour éviter qu´une telle situation se reproduise. Chaque bras armé qui perd la vie nous affaiblit davantage...  »

Flint

Les elferies n'intéressaient pas vraiment Flint, qui y entravait que pouic. Il se porta naturellement aux côtés de Sturm à la tête du convoi. Il était certes un peu triste de se séparer de Tanis et Caramon, mais le devoir l'appelait. Cependant, avant de partir, il y avait des choses à régler.
« Tu as raison, Sturm, les Neidars ont peut-être leurs propres problèmes. Le mieux serait évidemment d´envoyer une avant-garde pour établir le contact, mais en nous séparant, nous sommes en nombre trop réduit pour à la fois assurer la sécurité du convoi en cas d´attaque de draconiens, et jouer les éclaireurs. Ce serait plutôt une tâche pour Tass. Tu ne l´as pas vu toi non plus ?  »
A vrai dire la disparition de Tass commençait à inquiéter le nain : il était rare que le kender disparaisse tout à fait, et comme la preuve avait été faite que des ennemis rôdaient autour d'eux, il était à craindre le pire.
Sans vraiment attendre la réponse de Strum qu'il devinait négative, Flint entreprit de chercher Tass. Il arpenta toute la colonne des réfugiés et demanda un nombre incalculable de fois si les uns ou les autres avaient vu un Kender - « un peu de la taille d´un enfant, mais un vrai adulte, avec un bâton fronde. » Incertain du succès de cette première approche, il demanda également si "de petits objets auraient disparu depuis hier ? Pas grand chose, des petits riens... Non hum ! J´ai pas dit qu´il y avait des voleurs. C´est une façon de chercher de chez nous... Alors, rien perdu ? » A vrai dire, cette question soulevait un certain émoi dans les rangs, mais le temps que le nain s'en rende compte, le mal était fait.
Il opta alors pour une autre tactique : «  TAAASSS !!! TAAAAASSS !!!  » criait-il aux quatre vents tout en scrutant les alentours, des fois que la forme familière et bondissante du kender se fasse apercevoir dans la neige.

Raistlin

Modifié par un utilisateur lundi 11 avril 2016 12:12:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#4 Envoyé le : mardi 29 juillet 2014 19:32:04(UTC)
Rhajzad
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Sturm et Flint étaient à l'avant de la colonne, comme demandé par les membres de l'assemblée de la Liberté. Le nain se laissa dépasser par les hommes et les femmes, laissant pour le moment le chevalier seul à l'avant. Et s'en fut chercher le kender. Les réponses autour de lui étaient négatives, et l'inquiétude commençait à se lire sur les visages.
« - Quoi ? Des disparitions ?
- Les draconiens... C´est un coup des draconiens...
- Ce ne sont que les premiers... il y en aura d´autres je vous dis !  »

Les gens en vinrent à fuir le nain criant à tue-tête, l'évitant tout en le regardant avec peur. Mais de Tass', nulle trace.

Trois guerriers se portèrent aux côtés de Sturm :
«  Votre ami, le guerrier des plaines, nous a envoyé en reconnaissance. Est ce que vous et... les autres, vous nous accompagnez plus avant pour voir le chemin à suivre ?  »
Derrière, les réfugiés bougeaient. Une bonne moitié marchait déjà à une allure réduite, même Sturm en armure allait deux fois plus vite, tandis que le reste terminait d'empaqueter leurs affaires et tiraient leurs bambins ou supportaient leurs aïeuls sur la voie entre les montagnes. Il n'y avait aucune route, aucun chemin, ce qui compliquait davantage la marche.

Les guerriers aux côtés de Rivebise attendaient toujours, non pas qu'ils ne savaient que faire, mais il y avait tant à faire pour masquer les traces. Leur moral était au plus bas, mais comment pouvait il en être autrement quand on plaçait un homme face à l'impossible ?

Tanis

Tanis regardait le convoi de réfugiés se mettre en branle. Presque un millier de personnes qui comptaient sur eux pour leur faire gagner du temps sur l'armée draconienne. Repérant les guerriers qui fermeraient la marche, Tanis coupa plusieurs branches de sapin avant de s'adresser à la dizaine de combattants qui assureraient l'arrière-garde du convoi.
« Chacun d´entre vous va se confectionner un balai bien large comme celui là, et vous les laisserez traîner dans la neige derrière vous. ça ne dissimulera pas totalement le passage de tant de personnes, mais ça rendra plus difficile le dénombrement du nombre de traces. »
Il alla ensuite voir Rivebise et ses hommes, et s'accroupit au bord du chemin le temps de réfléchir.
«  Dans un premier temps, il faut définir trois équipes de travail : une pour faire des fausses traces dans la neige, afin de donner l´impression que le gros du convoi est bien parti par la route.
La seconde équipe se chargera de suivre le convoi sur le premier kilomètre pour faire disparaître un maximum de traces de leur passage.
Enfin, la troisième équipe devra se charger de repérer et d´éliminer les éclaireurs draconiens. Notre stratagème ne servira à rien si il y a un espion qui nous voit en train de préparer notre bazar...  »

Son regard se porta sur Gilthanas et Raistlin :
« Est ce qu´avec votre magie vous pourriez nous faire gagner du temps, soit en effaçant les traces, soit en en faisant de nouvelles ? Ou mieux, faire tomber de la neige dans toute la région pour complètement masquer les traces du convoi ?  »

Rivebise

Rivebise avait le regard perdu au loin. Deux de ces hommes venaient de partir et trois autres tardaient à arriver. Il n'y avait plus que lui, Tanis, Gilthanas et douze hommes pour couvrir la fuite de tous ces réfugiés. Heureusement, l’elfe lui avait proposé un tour de magie qui pourrait leur épargner beaucoup de temps. Certes, l’elfe en semblait déçu mais c’était déjà plus que lui, un simple homme pouvait faire. L’homme des Plaines ne se sentait aucunement supérieur aux hommes qui attendaient des ordres de lui. Il avait le moral aussi bas qu'eux devant l’impossibilité de la tâche.
Mais Tanis arriva et le colosse bomba le torse. Il ne se laisserait pas abattre. C’était possible après tout. Ils avaient déjà vécu de plus dures épreuves. Sans vouloir se l’avouer, avec son peuple près de lui, l’homme des Plaines était légèrement nostalgique du passé et c’est dans ces pensées qu’il s’était perdu. Le Que-Shu revint rapidement sur terre sans que cela paraisse et approuva d’un hochement de tête les dires de Tanis. Ce dernier semblait réfléchir plus rapidement que lui.
Il se retourna donc vers ses compatriotes des plaines et divisa sa petite troupe en trois pour leur exposer le plan de Tanis. Une fois cela fait, il se retourna vers le rouquin et s’exclama :
«  Je vais prendre la tête de la troisième équipe. J’ai déjà envoyé trois hommes sur une piste et ils ne sont toujours pas revenus, c’est mauvais signe. »
Sur ce, il prit le groupe qui comportait essentiellement des Que-Shu et leur demanda de se rapprocher pour leur exposer la situation. Ils iraient débusquer les draconiens et il était probable qu’il y en ait plusieurs. Ils se devraient d’être attentifs et subtils. De plus, ils devraient s’assurer de masquer le mieux possible leur pas.
Puis, il envoya tout de suite le premier groupe dans la direction opposée du convoi pour commencer à simuler les traces tandis qu’il faisait patienter le second auprès de Tanis et de Gilthanas qui semblaient plus aptes que lui dans le camouflage des traces. Une fois prêt, il attendit l’approbation du demi-elfe avant de se diriger vers les pistes draconiennes.

Tanis

Tanis approuva les dires de Rivebise, avant d'attendre la réponse des deux arcanistes.
«  Si vous avez un moyen magique de masquer tout ça, Il faudrait mieux que vous vous consacriez à la dissimulation. Pour faire des fausses traces, il faudra juste de la patience et des bottes solides...
Caramon et moi pouvons nous en charger sans problème.  »





Gilthanas

Gilthanas se contenta d'un signe de dénégation désappointé à l'attention de Tanis pour lui faire comprendre qu'il ne pourrait y faire...
En proie à ses réflexions, visiblement très concentré sur quelque chose qui lui trottait dans la tête, le mage finit par arriver -en retard- à la réunion des guerriers de Rivebise. Il releva la tête, jaugea l'assemblée, ferma les yeux quelques secondes et scruta le groupe. Au bout de quelques secondes, il fit un signe de tête au Que-Shu : rien à signaler.
Il regarda un peu partout autour de lui, voyant les groupes se former.
«  Personne n´a retrouvé Tass ? Où a-t-il disparu ?  »
Le mage se remémorait la dernière fois qu'il l'avait vu : peu après être parti de Pax Tharkas. Et si ce fou de kender avait décidé de faire demi-tour pour fouiller les ruines à la recherche du mage avec qui il était venu ? Ou pour espionner l'armée ennemie ? Ou encore pour tenter de délivrer Kitiara ?
Quoi que tu fasses, ami, je te souhaite la meilleure réussite dans ton entreprise.
Il se reconcentra sur ce qu'il y avait d'urgent : la séparation. Il commença par répondre à Tanis :
«  Oui, je peux faire tomber la neige, mais sur une surface relativement faible, ça ne risque pas de nous aider beaucoup. Si j´avais quelques blocs d´onyx, je pourrais... invoquer quelques serviteurs infatigables qui suivraient le chemin de notre souhait, pour faire des traces. Mais pas d´onyx, donc problème reglé. Si j´avais du temps je bricolerais un rituel, ou quelque chose du genre, mais c´est bien le temps notre denrée la plus rare. »
Il vérifia que les guerriers Que-Shu n'étaient pas à portée d'oreille lorsqu'il poursuivit :
«  Vous avez pu attraper notre assassin de cette nuit ? Si les éclaireurs rapportent à l´armée ce que nous faisons, alors cela ne servira strictement à rien, tout le monde en est bien conscient ? Un seul éclaireur qui rapporte ce qu´il se passe, et la division du groupe signera notre perte. Très honnêtement, si nous n´avons pas l´assurance que les agents de l´armée de draconiens ne peuvent pas rentrer raconter ce qu´ils ont vu, autant ne pas se séparer. »

Raistlin

Le mage rouge marqua une pause, puis haussa les épaules
« Enfin... je ne suis pas tacticien de guerre -quoi qu´il faudrait que je commence à me pencher sur la question, visiblement- je me contenterai de tenter de trouver un moyen d´ouvrir les portes de Thorbardin. Je ne sais pas si vous avez discuté plus avant en mon absence, mais le plan a l´air d´être légèrement changé, non ? Nous n´allons plus directement au pic du crâne ? C´est un temps précieux que nous risquons de perdre. » fit-il en regardant son frère.
«  Partons maintenant, nous y serons dans deux heures, au grand maximum. Une fois sur place nous pourrons commencer immédiatement nos investigations. S´il y a trop de danger, nous pourrons faire demi-tour pour aller chercher du renfort dès ce soir. Le temps... pensons au temps. Ce ne sont pas deux ou trois paires de guiboles qui vont drastiquement changer la vaine et ridicule... courageuse tentative d´imiter à vingt les traces de mille. »
Qui plus est ce petit groupe est la cible idéale pour une attaque nocturne, pourquoi pas venue des airs. "du choc des idées jaillit la lumière" tu parles... quel plan stupide. Le plus triste et que j´ai l´impression qu´ils pensent que ça va être utile...
Raistlin soupira, se frotta les yeux et se tourna de nouveau vers la plus grande colonne de réfugiés.
«  Mais pourquoi personne ne leur a dit de marcher en rang par deux ou trois dans les traces du précédent ? Au moins sur une ou deux journées de marche... Histoire de vaguement essayer de compliquer la tâche des pisteurs ; ils...  » Raistlin s'interrompit, se passa la main sur le front, sur les yeux, et soupira longuement.
Il fit tourner son bâton dans les mains et s'approcha de son frère, le prenant par l'épaule, et parlant suffisamment bas pour que seul lui entende.
«  Partons maintenant. Si nous trouvons assez vite comment ouvrir les portes, nous pourrons peut-être revenir à temps pour regrouper les deux colonnes dans une seule et même direction et essayer de sauver le plus de monde possible. Une fois tout le monde lancé vers les portes, nous trouverons un moyen de ralentir l´armée. Ce n´est pas cette idée parfaitement inepte de fausse trace -pendant que huit cent personnes en font des vraies à l´opposé, je rappelle que plusieurs de nos adversaires peuvent voler, et donc voir loin, très loin- qui va sauver qui que ce soit, bien au contraire. »

Sturm

Sturm tenta de se montrer le plus rassurant possible. Et ce n'était pas les hurlements de Flint à la recherche de Tass qui permettraient de ramener un semblant de tranquillité au sein de la colonne de réfugiés.
«  Mon ami Flint connait bien les Neidars. Et nous espérons y trouver aide et nourriture. Elistan et Lunedor nous accompagneront tandis que mes amis dissimuleront nos traces. Le danger est derrière nous mais nous devons trouver le chemin le plus sûr possible. Je suis un guerrier et je me fie à vos compétences pour nous indiquer le meilleur chemin à suivre. Si vous remarquez une éventuelle menace, inutile de prendre des risques, restez à deux en observation sur un site protégé et envoyez nous une personne pour nous tenir informé. Histoire que nous puissions vous envoyer du renfort en laissant les plus faibles à l´arrière. Essayer de baliser le chemin que vous jugez le plus à même pour nous faire passer. Je me chargerai avec mes compagnons d´éliminer ses balises au fur et à mesure.  »

Flint

En désespoir de cause, Flint traîna du côté de Tanis et des guerriers de Rivebise :
«  Ca m´inquiète, hum ! Je ne trouve pas Tass.
Il n´est pas dans le convoi, la plus forte probabilité, ça serait qu´il soit resté en arrière à faire je ne sais quoi.
Quand vous effacerez les traces, est-ce que vous pourriez laisser un indice afin qu´il nous retrouve ?
Un indice que seul Tass saurait décrypter ?  »




Rivebise

Rivebise n’eut pas à attendre bien longtemps que Tanis approuve ses dires. Il était donc prêt à partir en chasse. Il fit signe aux guerriers qu’il avait désignés de le suivre en prenant le plus de distance possible entre les uns et les autres. Cela leur permettrait de couvrir une plus large zone de recherche, d’être plus subtils et de mieux leurrer leur adversaire. C’est ce que pensait le guerrier des plaines.
Puis, avant qu’il puisse partir, le mage le retint. Il fit signe aux guerriers de continuer leur marche. De toute façon, Raistlin semblait vouloir leur parler seul à seul. Il écouta et hocha la tête.
«  J’ai envoyé trois hommes sur leur piste et ils ne sont pas revenus. Je crains qu’ils aient été tués. Je pars dans cette direction pour m’en assurer. »
Sans demander son reste, laissant les autres guerriers aux soins de Tanis, il se dirigea vers les traces draconiennes qui avaient été aperçues ce matin. Il espérait les trouver encore en bon état pour qu’il puisse les pister convenablement. Il rattrapa rapidement ses guerriers et leur fit signe de se rapprocher pour examiner avec lui les pistes.

Auprès de Sturm, les guerriers marquèrent d'un geste de la tête qu'ils avaient bien compris, et ils s'en furent plus loin sur la route qui menait -selon les indications de Flint- au village des Neidars.

Elistan

Les paroles de Lunedor résonnaient dans le cœur du prêtre - tant par la sincérité avec laquelle elles avaient été prononcées que par le message qu'elles transportaient.
Tout ce qui venait d'être dit n'était que pure vérité, et Elistan le savait. Il l'avait vu, il l'avait vécu, il l'avait senti.
S'agenouillant devant la Que Shu, il lui dit :
«  Dame Lunedor, si tel est mon destin, j´aimerai pouvoir jeter un œil aux Disques de la Déesse Mishakal. »
Remarquant qu'il venait à nouveau de vouvoyer la femme, il se reprit :
«  Enfin, je veux dire : si tu l´acceptes, je crois qu´il est temps que je lise ces fameux Disques ! ... S´il te plaît !
Cite:
Lunedor avait dit :« Après tout, avec les armées draconiques fonçant sur Qualinost, Paladine a sûrement autre chose à faire que de venir tailler une bavette pour vous montrer comment ça marche... »

Tu as sans doute raison, mais, néanmoins, je crois que les circonstances exigent quand même une prière... »

Serrant la main sur son Médaillon, Elistan pria mentalement :
Dieu Paladine, déesse Mishakal,
Vous qui m´avez apporté le Don de la Foi
Bien humblement je me présente à vous
Pour accepter le destin que vous m´avez confié...


Tika

Parmi les gens de Solace, offrant quelques tours appris de son père pour divertir les plus jeunes, l’orpheline de l’Auberge du Dernier Refuge avait retrouvé quelques connaissances. Des clients, évidemment, quelques garnements rencontrés sur le marché où pour les diverses courses d’Otik mais surtout Okrah, ancienne serveuse qui lui donna les nouvelles les plus précises de l’aubergiste. Malgré la tension palpable qu’elle ne comprenait que partiellement, elle avait décidé de rester près de ces gens qu’elle connaissait si bien, laissant aux héros les questions sur leur devenir… Après tout, qu’aurait-elle pu ajouter à leur réflexion, elle qui ne s’était que très rarement éloignée de la cité dans les arbres ?
Elle s’était pelotonnée avec les autres réfugiés pour passer cette nuit trop froide, et les nouvelles au petit matin n’avaient pas été pour améliorer le moral des uns et des autres. Comment, dans ces conditions rendre espoir à tous ces gens ? La jeune rouquine n’y voyait que sa bonne humeur (cachant ses angoisses derrière de grands sourires) et son dynamisme qu’elle offrait volontiers à ceux qui en avaient le plus besoin.
Ce fut donc ce qu’elle fit, pendant que Caramon, Raistlin et les autres organisaient elle-ne-savait-quel mouvement de marche, sous le regard bienveillant de la Que-Shu qu’elle interpréta comme le regard de compassion que seuls les mystiques pouvaient avoir.
Lorsque Maître Forgefeu s’approcha en quête du kender, Tika fut plus étonnée par l’inquiétude du nain sur cette disparition. En effet, le petit chenapan n’avait-il pas l’habitude d’apparaître et de disparaître à sa guise, de préférence au moment où l’on s’y attendait le moins ? Mais la nervosité du nain était communicative et bientôt elle se transmit aux malheureux qui l’entouraient. La jeune femme secoua la tête de dépit et tenta de réconforter ses voisins, expliquant de son mieux la tracasserie spécifique du maître forgeron, qui n’avait rien à voir avec la situation présente…
Elle était toujours parmi ces gens lorsque le convoi se mit en branle et ce fut tout naturellement qu’elle suivit son mouvement.

Caramon

Cite:
Raistlin avait dit : « Partons maintenant. Si nous trouvons assez vite comment ouvrir les portes, nous pourrons peut-être revenir à temps pour regrouper les deux colonnes dans une seule et même direction et essayer de sauver le plus de monde possible. Une fois tout le monde lancé vers les portes, nous trouverons un moyen de ralentir l´armée. Ce n´est pas cette idée parfaitement inepte de fausses traces -pendant que huit cent personnes en font des vraies à l´opposé, je rappelle que plusieurs de nos adversaires peuvent voler, et donc voir loin, très loin- qui va sauver qui que ce soit, bien au contraire. »

« Oui, allons-y. Tu préfères qu´on y aille que tous les deux ou Tika peut nous accompagner ? Si t´as vingt minutes, j´aimerai au moins la prévenir ... Elle n´était pas avec nous lors du conseil. Je lui dois bien ça.
Et puis maintenant qu´on s´est retrouvés, j´ai pas envie de la quitter ! »

Le ton ne laissait aucune place à un refus, aussi, sans attendre de réponse, il tourna les talons et se dirigea vers les réfugiés de Sollace espérant retrouver parmi eux la jolie rousse qui faisait battre son coeur.
Lors qu'il la retrouva, il lui fit part de sa mission d'exploration et lui proposa de se joindre à eux.
« Je pars avec Raistlin au Pic du Crâne y chercher un moyen d´ouvrir les portes de Thorbardin. Mon frère peut nous emmener tous les deux. Si tu le désires tu peux nous accompagner.
Même si je serai plus rassuré de te savoir en sécurité ici, j´aime l´idée de rester le plus possible à tes côtés, d´autant que tes talents nous serait très utiles. »


Tika

Elle était occupée à ajuster une écharpe autour du cou d'un garnement lorsque la petite fille à ses côtés tira sur son manteau pour lui indiquer l'approche du colosse. Tika se redressa si brusquement, et son sourire fut si large, que les enfants rirent sous cape de sa soudaine gaucherie. Ce qui ne fit qu'accentuer le rougeoiement qui emplissait l'espace entre ses tâches de rousseur, rendant le regard sévère qu'elle leur adressa encore plus ridicule.
Mais très vite la jeune rouquine les oublia pour se concentrer sur la proposition du responsable du feu qui l'habitait. Son sourire s'élargit d'abord - si tant est que cela fut possible, pour se raidir ensuite. Et finalement s'affaisser en un simple trait pincé alors qu'elle portait sur lui un regard aigu entre ses paupières fendues.
En temps normal, elle aurait sauté de joie à l'idée de les accompagner, lui et son frère, malgré le peu d'information qu'il lui communiquait. Mais sa dernière assertion avait piqué son amour-propre.
«  Mes talents vous seraient très utiles ?  », fit-elle d'une voix froide, dissimulant autant que possible son poing qui se serrait contre sa cuisse. « Parce que, je suppose, sans moi vous ne sauriez pas vous faire à manger ? À moins qu´un coup de poêle bien placé puisse être considéré comme un talent utile !  »
La jeune femme ne voyait réellement pas de quels "talents" parlait Caramon, pour la simple et bonne raison que ces capacités en question -acquises avant que son père ne décidât de l'abandonner- n'étaient à ses yeux que des souvenirs douloureux qu'elle souhaitait voir disparaître ou, mieux, de très mauvaises habitudes qui ne méritaient pas que l'on réveillât.
Aussi, Tika prit une grande inspiration avant de poursuivre, plus sereinement :
« Non Caramon. Je ne viendrais pas.
Je ne vois pas du tout en quoi je pourrais vous être "utile", comme tu dis ; je ne serais qu´une gène, un poids pour vous. Je crois sincèrement être plus utile à ces pauvres gens qu´aux héros que vous êtes. Mieux vaut donc que je reste ici...  »

Elle soupira devant l'air incrédule du jeune homme. Ses lèvres se tordirent en un demi sourire quand elle réalisa qu'il ne comprenait pas sa réaction (elle-même ne comprenant toujours pas ce à quoi il avait fait référence). L'ex-serveuse se rapprocha d'un pas et, posant une main légère sur son bras, se mit sur la pointe des pieds pour déposer un baiser à sa joue rugueuse.
« Ne t´inquiète pas, je ne risque rien puisqu´il parait -si j´ai bien compris- que c´est Sturm et Maître Forgefeu qui nous guideraient.
Et je suis sûre que toi et ton frère arriverez à vos fins et qu´on se retrouvera...après !  »

Tika ne lui laissa pas le temps de répondre et se retourna vivement vers les enfants, qu'elle emmena rapidement vers la colonne qui se mettait en marche. « Venez, il ne faut pas traîner.  »
Non, elle ne lui laisserait pas le temps de voir la larme qui s'échappait de ses émeraudes pour courir sur sa joue...

Caramon

Cite:
Tika avait dit : « Parce que, je suppose, sans moi vous ne sauriez pas vous faire à manger ? »
Il prit la réplique en pleine figure, tellement surpris qu'il ne sût quoi répondre, juste quelques mots confus : «  Mais NON ! Où vas-tu chercher ça ?  »Mais avant qu'il ait plus poursuivre et expliquer sa démarche, la claque survint, tel un jugement sans appel :
Cite:
Tika dit : « Non Caramon. Je ne viendrais pas. »
Sonné, il ne répondit pas. Comment peux-tu me dire ça ? Ces gens comptent plus que moi à tes yeux ?
Cite:
Tika ajouta :« Ne t´inquiète pas, je ne risque rien ... on se retrouvera...après ! »
Seuls, le baiser et ses dernières paroles dissipèrent un peu ses angoisses, mais la blessure qu'il venait de subir était profonde. Ouvrir son cœur comme il l'avait fait avec elle était bien plus douloureux qu'il ne l'avait cru. Il n'était pas certain de retenter l'expérience de sitôt ...
Immobile, il la regarda lui tourner le dos et s'éloigner. lâchant son nom, le désespoir dans la voix,«  Tikaaa ... » il espéra qu'elle changea d'avis ou au moins... avoir droit à un dernier regard, mais non ! Rien...
Alors, le visage fermé, il rejoignit son frère et l'informa laconiquement de la situation : « Elle ne vient pas. » Ce n'était pas la peine d'expliquer à son jumeau, il avait déjà tout compris...

Caramon laissa Tika s'en aller, sentant dans sa poitrine son coeur se serrer. Il marchait en sens inverse des réfugiés, pour rejoindre Raistlin, Tanis, Gilthanas et Rivebise qui s'organisaient pour camoufler les traces au sol. Raistlin n'attendait plus que lui pour partir, tandis que le demi-elfe, Rivebise et le prince elfe se préparaient à partir avec quelques guerriers afin d'être certains qu'aucun draconien ne comprenne leur ruse.

Sturm marchait en tête, bientôt rejoint par Flint. Ils ralentissaient régulièrement afin de ne pas mettre trop de distance entre eux et tous les gens derrière. La gorge dans laquelle ils évoluaient était recouverte de neige. Les éclaireurs mirent en évidence des traces de pas au sol qui suivaient une ligne sinueuse entre les parois rocheuses. Les traces étaient peu espacées.

Le défilé finit par déboucher en fin de journée sur une immense cuvette au coeur des montagnes, bordées par des pics majestueux. Au centre, une unique aiguille rocheuse grimpait à l'assaut des cieux. Tout autour, le vent gémissait, faisant tourbillonner la neige. Plusieurs gorges s'ouvraient ici et là. Guidés par les éclaireurs, la troupe évita des chutes voir des catastrophes. La fatigue commençait à se faire sentir, et il était temps de faire une pause. Les réfugiés ne pourraient pas aller beaucoup plus loin. Pourtant ils n'étaient plus très loin du village. Des éclaireurs revinrent. Ils avaient vu un groupe d'une douzaine de bûcherons nains. Mais ils n'avaient pas osé aller leur parler. Ils indiquèrent alors à Sturm et Flint à peu près où ils se situaient. Il s'agissait d'une forêt de sapins au sud de leur position. Les réfugiés s'étaient posés et mangeaient -enfin, après six heures de marche- une partie des vivres qu'ils avaient emporté. Une partie des gens des Plaines avaient pu amasser en avançant un peu de nourriture, mais il leur restait à peine de quoi tenir une journée et demi.

Lunedor

Lunedor, ayant laissé partir Rivebise, se laissa arracher le coeur par leurs liens tissés, renforcés, et maintenant exposés à tous... flux d'esprits brillants et lumineux partant avec son aimé, s'étirant en une chaîne continue... de plus en plus ténue. Vivante déchirure. L'oracle de Mishakal secoua la tête et ses longs cheveux dorés, aux reflets si surnaturellement argentés...
Même pas le temps de les coiffer... l'image du brossage éclair des cheveux d'or de la fille de l'orateur du soleil dans leur tentative de sauvetage discret des enfants gardés par Matafleur étancha sitôt larmes qui pointaient et lui rendit tout son sourire, tandis qu'elle courait vers le dévoué solamnique organisant l'avant-garde, afin de le prévenir :
«  Mes amis, Sturm... émérite héros au nom de Lumelane, Flint... tout aussi digne héritier Neidar, Laurana, princesse du Peuple ancien, tous immortalisés en cette bataille des Portes de Pax Tharkas :
Merci à vous d´assurer tâche la plus ingrate, merci de votre volontariat et votre sollicitude. Merci !
D´autant plus que votre dévouement ne protège pas les vôtres, mais tous ceux de Krynn. En montrant tel exemple, vous faites autant (et plus peut-être) pour eux et notre monde assailli, que tous autres de nos valeureux amis. Je vous laisse nous mener, en pleine confiance, et vais retourner auprès des plus faibles avec le Premier prêtre de Paladine : car telle est ma mission... et je saurai grâce à lui et Tika rendre vigueur et espoir aux traînards et aux désespérés, pour éviter de nous retarder.
Mais gardez messagers prêts à nous prévenir au moindre besoin, Amis de la Vie...  »

Avec une complète inclinaison du torse, les bénissant au nom de la Dame bleue, elle leur adressa clin d'oeil complice et azuré avant d'ajouter :
« Partageons tout, mes amis : gloire et... corvées, aussi !  »
La prêtresse entraînant Elistan parcourait ensuite la colonne pour s'occuper des fatigués, des malades, des blessés... avec l'aide des bonnes volontés, et Tika en premier...

Sturm

Sturm avait écouté attentivement la prêtresse évoquer leur situation mais il ne pouvait s'enorgueillir de tels compliments.
« Inutile d´utiliser le terme de héros, je fais ce que je dois faire... point. J´ai prêté serment de vous protéger quoi qu´il advienne et je suis là pour aider les plus nécessiteux. »
A vrai dire, toutes ses bonnes paroles mettaient le chevalier plutôt mal à l'aise. Il respectait la Règle et la Mesure et cherchait simplement à rester honorable. Cette vague de commentaires élogieux était certes agréable à entendre mais il ne fallait pas que cela amène de l'arrogance ou une trop haute opinion de lui-même au solamnique.
Le groupe d'éclaireurs semblaient ne pas avoir oublié les consignes de Sturm . Aussi il demanda à Flint :
« A ton avis, il faut y aller en petit comité pour ne pas les effrayer ? Est-ce qu´on demande à Lunedor de nous accompagner. Après tout, ses talents pourraient nous permettre de gagner la confiance des bûcherons. Mais elle serait également très précieuse ici à s´occuper des réfugiés... »
En bon jeune discipliné, il laissait à l'expérimenté Maître Forgefeu le soin de prendre les décisions concernant les parlementations avec ses cousins.

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Offline Rhajzad  
#5 Envoyé le : mardi 29 juillet 2014 23:33:28(UTC)
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Flint

Il avait fallu faire remarquer à Flint que le dernier peloton du convoi était désormais parti depuis un bon quart d'heure pour qu'il cessât, la mort dans l'âme, de chercher Tass. Il avait passé la dernière demi-heure juché sur une colline, à hurler dans le vent :
« TAAASSSSS ! TAAASSS ! REVIENS ! JE REGRETTE TOUT CE QUE J´AI PU DIRE ! TASSS ...  ». Cette demi-heure avait été suivie par une bonne heure de quinte de toux, tant le nain s'était égosillé la voix ainsi à appeler son ami manquant. Il avait du se résigner, et le voilà qui tentait péniblement, entre deux «  keuf-keuf  » de rattraper la distance perdue, ses courtes pattes de nain ne permettant pas de remonter si facilement la piste.

Cette marche dans la neige était une véritable épreuve physique, aussi était-il à bout de souffle lorsqu'on vint les avertir qu'on avait aperçu des Neidars. Il dut avaler plusieurs grandes goulées d'air, éponger la sueur maligne qui ruisselait dans sa nuque velue et qui tôt ou tard se transformerait en glaçons, attisant par là le fléau de la maladie. Flint en avait assez de cette neige qui entrait dans les bottes, qui recouvrait tout le paysage. Il en avait assez de cette stupide fuite en avant, de ces kenders qui disparaissaient sans prévenir. Il était à bout !
Aussi son ton fut-il particulièrement bourru lorsqu'on vint l'interpeller. « Hum ! Des Neidars. Oui, on va voir si eux aussi ine sont pas passés du côté de l´ennemi. On peut s´attendre au pire, par les temps qui courent.  » Il attendit alors un temps que Tanis finisse par prendre une décision sensée, mais un rapide coup d'oeil lui rappela qu'ils étaient maintenant séparés. [dit]Comme si ça ne suffisait pas ! [/dit] se prit-il à marmonner in petto.
Sturm le fixait toujours de son regard inquisiteur. Le nain détestait devoir prendre des décisions pour autrui, il avait toujours agi selon son instinct, fait ce qu'il avait à faire. Mais diriger, donner des ordres, non, cela n'était pas dans son caractère.

«  Hum ! Sturm ! Tu as raison, n´y allons pas trop nombreux. Toi, moi...
Viens, allons demander à Lunedor si elle souhaite nous accompagner.  »
Sans qu'il ne se l'avoue à lui-même, il savait que la présence de la prêtresse à ses côtés lui redonnerait de l'assurance.
Après une brève tournée dans le convoi, où il en profita pour vérifier que cela n'allait pas trop mal et où il en profita pour glisser à Tika : «  On a vu des nains. Sturm et moi, on va aller en éclaireurs. Je peux te confier la compagnie pendant ce temps-là ? (/dit] Evidemment, le regard de la jeunette devait être éloquent car il ajouta :  » Hum ! c´est qu´on a plus personne pour faire le chef. Je m´étais dis que ça les rassurerait, après tout, ils savent que tu es avec nous. Hum ! Si tu le sens pas, te bile pas. Mais il faut vraiment qu´on aille voir les Neidars. Si on revient pas, c´est qu´ils nous sera arrivé malheur, alors tu sauras qu´il faut rebrousser chemin.(/dit]» Décidément, le nain n'était pas très fort pour parler aux gens, et encore moins pour les rassurer.
Lunedor fut enfin en vue, au grand soulagement de Flint : « Hum ! Princesse Lunedor. On a vu des Neidars et... Sturm m´a dit... Enfin on - je - serait honorés si vous viendez avec nous pour ... hum... pour accompagner notre déguélation qu´on va les rencontrer pour voir ce qu´il veulent bien nous accueillir chez eux.  » Il avait la fin de cette dernière phrase tout d'une traite en fermant à moitié les yeux et en priant très fort pour que sa pilosité cachât tout à fait la rougeur qui lui montait furieusement aux joues, ou tout du moins pour que cette couperose pût passer pour les suites de l'effort physique démesuré qu'il venait d'accomplir.

Lunedor

Lunedor se pencha vers Flint, avec un sourire radieux... le maître de forge s'inquiétait de Tass, à ce qu'on lui avait rapporté en questionnements de maintes sources (quoiqu'il eut fallu qu'elle soit sourde pour ne pas s'en être rendue compte d'elle-même). elle tenta de garder tout son sérieux pour lui répondre avec douceur, posant une main à plat sur sa poitrine, côté coeur :
«  Bien sûr, mon ami. Je serai très honorée moi-même de rencontrer ceux de votre peuple et de les aider à comprendre que nous ne sommes pas leurs ennemis. Votre présence en tête de délégation vous permettra de rattraper quelque impair que nous pourrions commettre sans mauvaise intention... (En nain)
 »
Lançant les petits esprits virevoltant à la rencontre du barbu enneigé pour le laisser s'émotionner librement, elle fit signe à Elistan qui compulsait les disques : « Aheum... si vous voulez venir, pour une première rencontre avec les Neidar... »
Puis se retournant vers le nain enveloppé de lumière -et nimbé de chaleur vitale- (qu'elle seule pouvait voir) pour l'emmener à l'avant prestement, elle lança diversion pour lui ôter toute gêne :
«  Croyez vous, maître Forgefeu, que vos cousins pourraient disposer de la tête métallique de l´arme maléfique du VerMinable et la réduire en fragments ?... »

Flint

« S´ils ont une forge, et que l´artefact n´est pas protégé par un sortilège maudit, pardieu oui ! Il sera possible de réduire cette horreur en miettes. Mais Hum ! Je propose qu´on garde cette discussion pour plus tard, une fois que le contact aura été établi. Ne précipitons pas les choses. » Il réfléchit un peu à ce que la princesse venait de lui dire... dans sa langue ! il lui semblait également que, tout impressionnante qu'elle fût, Lunedor était d'un réconfort certain, et que sa barbe en frémissait d'aise.
« Pour ce qui est de souhaiter la bienvenue, on ne cherche pas midi à quatorze heures chez nous. Un "bonjour" suffit. Mais si vous voulez vous faire accepter, un compliment bien tourné sur leur barbe, un mot gentil sur leur lignée prospère, Hum ! cela fera plaisir, très ! Assurément !  »
Le nain semblait à présent avoir retrouvé son assurance, et était prêt à se porter à la rencontre de ses cousins.

***

Laurana

(Message secret pour Maître Jeudi, Tika] La princesse du Qualinesti s´éloigna subrepticement jusqu´à se fondre dans la colonne. Inutile d´attiser les feux des Neidars avec ma présence alors que nous avons tant besoin de leur aide. Avisant une tignasse rouge sombre sous laquelle se cachait l´ancienne serveuse d´Otik, l´elfe modifia son cheminement pour se placer en face de la jeune femme.
Parée de son sourire le plus chaleureux Laurana glissa son bras sous celui de Tika et l´invita à faire quelques pas en sa compagnie. « Mademoiselle Waylan, il me semble que nos amis peuvent se passer avantageusement de notre présence à toutes les deux : Il est inutile de troubler plus que nécessaire ces pauvres hères en leur envoyant une délégation trop importante.
J´envisageais donc de rendre visite à nos chers amis siégeant au conseil, il est toujours plus facile de tisser des rapports privilégiés avec une personne lorsque celle-ci est seule... rien à prouver à son entourage, pas de fierté mal placée...  »
La prise de sa main sur l´avant-bras de sa cadette se raffermit très légèrement pour attirer son attention.
« Tika... si vous permettez que je me serve aussi libéralement de votre nom bien sûr...  » Un imperceptible mouvement du menton lui servit d´acquiescement. « Sentez-vous libre de m´appeler Laurana comme le fait mon cher frère, et d´autres personnes... Où en étais-je ? Ah... je disais que vous êtes bien plus intelligente que vous ne voulez bien nous le laisser paraître. »
Le fille de l´Orateur du Soleil coupa court au mouvement d´indignation de la jeune femme en resserrant à nouveau sa prise sur son bras. «  Tut tut tut... point de fausse indignation, vous êtes intelligente mais il est évident que vous laissez vos talents dans l´ombre de ceux de notre compagnie.
Pour que cette colonne fonctionne bien il faut que le conseil soit d´accord, que chaque décision ne fasse pas l´objet de concertations déchirantes. Pour cela il faut que les représentants des dits réfugiés aient un interlocuteur privilégié, celui ou celle qui fera la jonction entre eux et ce groupe d´inconnus qui les a arrachés à la cruelle tutelle de Verminaard.
C´est ici que vous et moi entrons en scène, vous avez un visage candide et êtes une femme du peuple - non que cela ait une quelconque connotation péjorative - ce qui fait de vous l´amie, celle à qui ils confieront les problèmes de leur peuple. Vous leur assurerez sans discontinuer que vous prêcherez leur cause à mon endroit. Ils vous aimerons pour cela et nous aurons besoin de cette confiance aveugle. »
Laurana replaça sèchement quelques mèches de cheveux qui s´aventuraient à altérer son champ de vision. « Je serais celle qui comprendra leurs problèmes et qui les conciliera avec les réalités, bien sûr quelques inimitiés naîtront mais comme nous sommes deux personnes distinctes ils continueront de vous apprécier et de vous confier ce qui les tourmente.
Pour ces premières visites je vous présenterai comme mon amie et confidente à qui ils peuvent tout dire. Je mènerai la conversation et ils éviteront les sujets qui leur posent problèmes... Mon éducation fait que je ne suis pas censée pousser plus avant lorsque mon interlocuteur est embarrassé. Ils le savent et en useront pour sceller les points qui les dérangent.  »
. L´elfe se rapprocha de la jeune femme jusqu´à ce que leurs épaules se touchent avec douceur. « C´est là que votre candeur deviendra un atout de taille. Feignez-la si besoin est, mais dès lors qu´ils éviteront sciemment une question épineuse que je ne pourrais pas réitérer... posez-la franchement !  »
Le sourire de la jeune elfe se fit rassurant. « Bien entendu je vous rappellerai à l´ordre pour la forme, mais la question sera posée et ils devront y répondre. » Elle lui adressa un clin d´œil furtif. « Vous êtes mon arme secrète. »

Leurs pas les éloignèrent légèrement de la longue file. « Mais avant cela laissez-moi faire ressortir les grâces de ce jolie minois... » D´une main experte - car fort familière de la manœuvre - la princesse elfe réajusta la coiffure de la jeune femme et fit usage de quelques pigments pour rehausser très discrètement les traits avenants de son acolyte. Après avoir épousseté sommairement la poussière du voyage de leurs deux tenues, Laurana invita Tika à se redresser en s´appuyant sur sa main. « Excellent, vous êtes ravissante au point que certaine courtisanes de la cour de Qualinost se pâmeraient de jalousie. » Elle adressa un regard taquin à la jeune fille. « Ceci dit ne touchez pas à vos cheveux plus que nécessaire, et essayez de ne pas trop effleurer vos joues ou vos yeux... Je serais fort marrie de voir mon ouvrage altéré, même s´il est vrai que je n´ai pas eu à trop me démener pour que votre beauté s'exprime. »
« Maintenant allons voir le sieur Alban Briseroc, et n´hésitez pas à le dévisager ouvertement. Vos yeux sont magnifiques et il m´a l´air d´être un homme franc et direct... Allons-y ! » Son attention se perdit dans la file infinie d´exilés.«  Et voyons voir si vous et moi sommes de taille à maintenir tout ce beau monde dans de bonnes dispositions. »

(Message secret pour Laurana, Tika) L´ancienne serveuse sous ses airs de jeunette avait grandi ces derniers jours, et ce, bien malgré elle. Mais devant tant d´assurance et de beauté que représentait la fille unique de l´orateur des étoiles, chef de la nation elfique du Qualinesti, Tika était toute impressionnée. Aussi garda-t-elle le silence, ponctuant de quelques hochements de tête le discours de Laurana pour lui faire signifier qu´elle avait compris l´idée.

Elles arrivèrent donc au milieu d´un groupe d´hommes principalement, avec seulement quelques femmes. C´était la partie du campement provisoire où se tenaient les "gens du peuple libre", un groupe un peu fourre-tout mais majoritairement composé d´hommes. Alban se tenait au milieu d´eux et discutait avec un homme d´âge moyen qu´il congédia après l´avoir remercié. Ils s´approcha et inclina la tête : « Salutations, princesse du Qualinesti, et à vous aussi Tika. Que me vaut l´honneur de cette visite impromptue ? Je peux vous aider ?  »

Laurana

(Message secret pour MJ, Tika) D´un léger plissement des yeux Laurana invita la jeune femme à calquer son attitude sur la sienne. En piste jeune fille, jouons notre partition comme il a été convenu. Tout sourire, la princesse du Qualinesti s´inclina légèrement. « Messire Briseroc, je me doute que vous devez être un homme très occupé... D´autant plus qu´il semble que dans votre cas le rôle de représentant s’étend bien au-delà d´une simple présence au conseil.
Aussi je vous saurai gré de m´accorder quelques minutes, nous pourrons voir ensemble ce qu´il est possible de faire pour soulager votre charge et résoudre les problèmes que vous pourriez rencontrer. »

Elle lissa avec application le tissu de sa tunique avant de présenter ostensiblement son avant-bras. « Et quand bien même vous souhaiteriez les garder par devers vous, faîtes-le au moins pour le plaisir de la compagnie de mademoiselle Waylan et de la mienne. »

(Message secret pour Laurana, Tika) Alban était ravi de pouvoir faire un brin de causette avec deux jeunes damoiselles. Tout sourire, il prit le bras de la princesse et se mit en marche, faisant signe à ses hommes de continuer en attendant son retour. « Oh, j´ai bien moins de problèmes que d´autres. Je ne représente qu´une petite partie des réfugiés. Les miens ne sont qu´une cinquantaine, ce qui, en comparaison avec les questeurs ou les gens des plaines, est bien moindre. Je tiens malgré tout à prendre soin de ceux que je représente. Et je dois reconnaître que vous m´aidez déjà bien avec une petite pause le temps d´une balade, accompagné par, je dois le reconnaître, deux jolies dames ! » Charmeur, il sourit de plus belle aux deux femmes qui l´accompagnaient.

Laurana

[Message secret pour MJ, Tika] Laurana glissa un sourire mutin au représentant du peuple libre :
« Vous êtes beau parleur messire, j´en apprécie donc d´autant plus votre compagnie.
Mais dites-moi, comment se portent vos compatriotes ?
Le moral est-il bon ? Quels sont leurs sujets d´inquiétude ? »

Elle prit une profonde inspiration.
« La marche s´annonce harassante et nombre d´entre nous ne sont pas coutumiers de la chose. J´espère qu´ensemble nous arriverons à mener tout ce monde à bon port. »

***

Elistan

Les temps semblaient être aux séparations, aux destins plus ou moins incertains.
Alors qu' Elistan venait de dire au revoir à une partie de ses nouveaux compagnons, c'était maintenant Lunedor, Sturm et Flint qui venaient de quitter - pour un temps assez court, il l'espérait - la colonne des réfugiés afin de partir à la rencontre de certains membres du peuple Neidar.
Lunedor lui avait bien proposé de les accompagner, mais le prêtre avait poliment décliné.
«  Je serai bien venu avec vous, mais je sens que ma place est ici, avec les réfugiés.
Certains d´entre-eux sont blessés ou malades, et tous souffrent de fatigue et de malnutrition. Je me dois de rester près d´eux et de faire tout mon possible pour soulager leurs peines, ne fusse qu´un peu.
J´espère que, de votre côté, votre contact avec le peuple Neidar se fera sans difficultés.
Que la protection de Paladine vous accompagne !  »


Les émissaires étant partis, Elistan se retrouva parmi les derniers à pouvoir s'occuper de la troupe.
Bon... Même avec toute la bonne volonté du monde, je vais avoir du mal à m´occuper d´autant de personnes alors que je suis tout seul.
Il est temps de demander de l´aide !

Le prêtre observa rapidement les hommes qui l'environnaient. Cherchant des yeux ceux qui semblaient être les plus résistants, les plus solides aux épreuves qu'ils venaient de traverser, il les aborda :
« Beaucoup de personnes ont besoin de soins, même primaires, de toute urgence. J´aurai besoin de quelques volontaires pour parcourir la colonne et localiser les plus démunis. Si vous en êtes capables, essayez de leur procurer les premiers soins, sinon n´hésitez pas à m´appeler afin que je puisse voir comment les aider. »
Une fois sa "petite troupe" partie s'occuper des plus démunis, l'homme partit aussi de son côté pour tenter de soulager ceux qui en avaient le plus besoin, et attendant que quelqu'un l'appelle à la rescousse - sachant par avance que ces appels ne seront que trop nombreux...

[Message secret pour Elistan] Tous ceux qui pouvaient déjà faire quelque chose pour aider étaient occupés. Elistan organisa simplement mieux les soins et aides prodigués aux réfugiés. Il patrouillait lui-même entre tous afin d´aider au mieux, ici et là, les personnes en mauvaise santé ou blessées.
Un nain crasseux s´approcha du prêtre et le tira par la robe : « M´sire Elistan. Les vôtres besoin de vous !  » Sa barbe n´était pas peignée, et des brindilles y étaient éparpillées ici et là. Ses vêtements étaient sales, déchirés, bref, un nain des ravins dans toute sa splendeur. Inutile de leur expliquer l´hygiène. Ils ne comprenaient pas. Ils étaient même considérés comme inférieurs par leurs cousins "normaux" ou plutôt "civilisés". Elistan suivit malgré tout la petite créature qui se présenta comme étant Sestun, un rescapé de Pax Tharkas. Il faisait partie de la petite communauté qui souhaitait se détacher des questeurs pour suivre les "vrais dieux". Elistan était leur représentant au conseil, mais il attendait de pouvoir lire enfin les disques présentés par Lunedor afin de se faire une idée plus précise. En effet, les quelques dizaines de "croyants" étaient assoiffés d´entendre parler des anciens dieux.

Quand il arriva dans le petit groupement d´affaires placées ici et là, il put se rendre compte à quel point ces nouveaux croyants étaient "évités" par les autres factions. Quelques questeurs à une trentaine de pas désignaient le groupe et rabrouaient tous ceux qui osaient s´approcher de ces hérétiques, ces fous croyant aux anciens dieux. Ceux qui les avaient abandonnés.

***
Elistan était donc resté avec les réfugiés. Le trio Sturm-Flint-Lunedor se mit en route, se disant que mieux valait ne pas être trop nombreux pour éviter de donner une impression d'agressivité. Les réfugiés les regardèrent partir, portant tous leurs espoirs sur les ambassadeurs. S'installer chez les nains -si toutefois ils acceptaient- n'était de toutes façons qu'une solution temporaire. Les armées draconiennes ne tarderaient pas à envahir les contrées avoisinantes. Mais au moins ils auraient un toit et seraient au chaud.

Après une demi heure de marche dans la neige, la forêt de sapin fut atteinte. L'odeur de résine était forte, se mélangeant à ce goût de sang qui remontait par temps très froid du fond de la gorge. Il y avait de nombreux petits sentiers ici et là, serpentant entre les arbres en direction des gorges à pic. Il y avait des traces dans la neige indiquant que quelque chose était passé il y a peu, traînant des objets de grande dimension. Finalement, le petit groupe tomba sur un groupe d'une douzaine de bûcherons bien occupés. Tout à coup, l'un d'eux cria en désignant le groupe de son petit doigt boudiné, et les bûcherons se retournèrent tous, levant leurs haches et prêts à en découdre. Certains firent déjà quelques pas en avant, la figure fermée et menaçante.

Sturm

Sturm n'était pas un beau parleur comme Lunedor, et en plus ne maîtrisait pas le nain.
Même si les bûcherons parlaient très certainement la langue commune à tous les peuples, ils se radouciraient s'ils entendaient leur langue maternelle. Il chuchota à ses compagnons :
« Autant attaquer le dialogue en nain, ça sera toujours cela à mettre à notre crédit... par contre je vous laisse la main si on veut éviter l´incident diplomatique.  »
Le chevalier se contenta de présenter ses paumes en guise de paix, les mains loin de la poignée de son imposante épée.


Flint

Flint s'était tout de même fait beau pour l'occasion : il avait pris le temps de polir sa hache d'un jet de salive et de la frotter soigneusement du revers de sa manche, et de peigner sa barbe à l'aulne de ses dix doigts, faute d'avoir le temps de la tresser en règle, art fort répandu dans les plaines et qu'il avait autrefois appris à Tanis.
A la vue de ses cousins rustauds, il renifla un grand coup et s'avança d'un pas en levant sans façon sa main droite : (En Nain)

Il chuchota alors à l'adresse de Lunedor : «  Je leur parle tout de suite des réfugiés et des portes de Thorbardin ?  »

Lunedor

« Laissons ce dernier point pour leurs chefs...s´ils nous laissent arriver jusqu´à eux, mon ami.
Mais il nous faut les prévenir de ceux qui nous suivent...  »

(En nain)
A Sturm elle murmura : «  je leur offre bénédiction de Mischakal et dit que nous menons peuple ami échappé des draconiens, demandant qu´ils nous mènent à leur chef...  »

Les nains stoppèrent leur lente avancée et quelques uns se regardèrent l'un et l'autre non sans garder un oeil dans la direction du trio pour le moins étrange. Un nain plus petit mais aussi plus trapu que les autres s'avança en baissant sa hache. Les autres étaient toujours en garde. Sa barbe était brune et encore courte alors que ses sourcils bien fournis lui donnaient un air sévère : (En nain)
-Le front du nain porte-parole se plissa et ses sourcils se dessinèrent en V augmentant sensiblement son air grave et sévère- (En Nain)
-La tension montait et les mains serraient les poignées des haches- (En nain)
Et le nain ainsi que ses compagnons éclatèrent de rire. Après quelques instants, le temps de se remettre de leurs émotions, le nain reprit en langue commune : « Je me présente, je suis Zirkan, fils du chef de notre village. Et dites, vous allez arrêter de chuchoter oui ! Heureusement qu´on a reconnu le nez en betterave de notre cousin, sinon vous seriez déjà raccourcis d´une tête ! » La phrase était présentée à la fois sur le ton de l'humour, mais avec un arrière fond de vérité. Autant le rire avait répondu à la tension qui les animait, autant ils restaient en partie sur leurs gardes.
«  Ainsi donc vous avez soif ? Venez donc au village, vous y serez très bien reçu cousin !  » -Il se rapprocha et donna un bonne tape sur l'épaule de Silex- « Vous pouvez venir aussi, vous les... humains. » -Un détail lui passa par l'esprit- « Vous parlez de réfugiés ?  » -son visage était déjà bien moins enjoué à cette idée- « Combien sont-ils ? Une trentaine ?  »

Comprenant que la journée de travail était terminée avec l'arrivée de visiteurs, les autres nains rangeaient leurs outils et récupéraient les bois coupés. Certains montaient la garde avec d'autant plus de vigilance, qu'ils s'étaient fait accoster bien plus facilement qu'ils l'auraient imaginé.

Lunedor

Lunedor, rassurée, laissa les deux représentants de leurs communautés respectives faire leur échange amical...
Ainsi le retour de Flint était-il attendu (!) par les siens. L'important était que l'accueil soit possible, mais il fallait les préparer à affronter la vérité :
«  Merci du bon accueil, Zirkan à la barbe brune et bien drue. Aheum... disons plutôt une trentaine de trentaines...Il y a eu rude bataille aux portes de Pax Tharkhas contre armée d´envahisseurs draconiens. Et nous y avons libéré tous les prisonniers : hommes, femmes, enfants, qui y étaient asservis. Il nous faut un endroit abrité pour cette nuit (la dernière a été rude pour les nôtres déjà bien éprouvés) et... mon ami... »
Elle se tourna vers Flint avec son doux sourire :
« ... Maître Forgefeu aura bien besoin de quelque pinte avant d´aller discourir (portant nouvelles) auprès de vos responsables... »


Zirkan ouvrit des yeux tous ronds en entendant Lunedor parler de près de mille réfugiés : «  Vous voulez dire... Mille humains...? Ah ! Cela se complique, oui... Je pense que le plus simple est d´en parler directement avec le chef de notre communauté. Je ne peux rien vous promettre, sachez le, mis à part quelques bières à notre arrivée. »

Poussés par Zirkan et ses hommes, le trio se mit en route, se disant qu'il fallait mieux ne pas trop discuter s'ils souhaitaient que les nains agissent avec bonté envers les réfugiés. Ils venaient à peine de faire quelques centaines de mètres et de débuter une discussion sur les origines de Silex, que deux nains vinrent chuchoter quelque chose à l'oreille de Zirkan en désignant l'arrière de la colonne. Le meneur du groupe, avec un air suspicieux, demanda sans détours :
« Vous nous cachez quelque chose? Nous sommes suivis. Si ce sont des hommes à vous, faites les venir. Sinon sachez le, ils mourront.  » Sa main se crispait autour du manche de sa hache.

[Message secret pour Arsenic] Le chevalier cherchait avec ses yeux, mais ne voyait rien dans la direction désignée vaguement du menton par Zirkan.
[Message secret pour Rhajzad] La princesse Que-shu cherchait avec ses yeux, mais ne voyait rien dans la direction désignée vaguement du menton par Zirkan.
[Message secret pour Gobelure] Flint cherchait avec ses yeux, mais ne voyait rien dans la direction désignée vaguement du menton par Zirkan.

Flint

Flint en était encore à la génération de ses arrière-grand-pères et commençait tout juste à attaquer la discussion concernant le sort des oncles de cette génération et de leurs descendants que l'alerte vint. Il se rembrunit aussitôt et gromela : [En Nain]

Puis, se raclant la gorge, il ajouta, tout en se saisissant de se hache :
« A ma connaissance, nous sommes partis seuls du camp ! Cela ne me dit rien qui vaille. Les ennemis rôdent, et on vous protégera, foi de Forgefeu ! Mais attendons de voir qui s´annonce, il se pourrait aussi qu´un groupe de gamins, ou quelques hommes curieux, aient quitté la colonne sans nous en avertir. Hum ! Ils mériteront bien qu´on leur tire les oreilles, mais de là à les réduire en miettes, ça serait quand même aller trop fort en besogne. »

Flint avait tout de même un secret espoir, un peu fou certes : que les nouveaux-venus ne soient autre que Tass et un ou deux nouveaux amis qu'il se serait fait en chemin. Evidemment, il ne fallait pas trop rêver...

Modifié par un utilisateur lundi 11 avril 2016 12:38:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#6 Envoyé le : mardi 29 juillet 2014 23:34:34(UTC)
Rhajzad
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Lunedor

L'ami Flint était bien inspiré et c'était leur meilleur atout en cet incroyable rencontre. Pour Lunedor, voyant guirlandes d'esprits explorer sans crainte les multiples cousins barbus du maître forgeron, elle n'avait aucun doute : ils respectaient la Vie !
Mais, consciente des possibilités recouvrant ceux qu'elle ne pouvaient dépister du regard (les Guerriers des plaines étant occupés, Tass s'étant éclipsé... les hommes libres ? ou des ennemis ?), elle se retourna et lança assaut des lumineux lakohe, de sa voix qui savait convaincre et réchauffer les coeurs les plus vaillants... et ébranler leurs ennemis :
« - Hola ! Nul espion n´est autorisé ici !
Respectez Neidars sur leur territoire, qui nous accueillent en amis !
Croyiez vous échapper à conjointe vigilance, pauvres fous ?
Montrez-vous sur le champ, ou affrontez sitôt notre courroux !  »


Sturm

Cette présence près d'eux ne disait rien qui vaille au chevalier. Il se souvenait des mises en garde du sarcastique Raistlin . Il allait répondre «  Oui tu....  » mais sa phrase resta en suspens alors que Lunedor braillait à haute voix.
Il se contenta alors de se lisser la moustache tout en secouant la tête. Si les intrus étaient hostiles, ils se feraient un plaisir de filer le plus vite possible plutôt que de les prendre par surprise.
Sturm ne voyait strictement rien , visiblement les intrus étaient rudement bien cachés.
«  Vous voyez quelque chose ?  »
Compte-tenu de la situation. Le chevalier préféra pour le moment laisser son épée au fourreau. Histoire de ne pas échauffer plus que nécessaire le dénommé Zirkan.

L'air surpris de Flint sembla calmer Zirkan. Ses mots touchèrent juste et il n'insista pas sur la finalité de ceux (celles?) qu'ils allaient débusquer. Il fit signe à trois de ses nains d'aller récupérer les curieux, tandis que Sturm se lissait la moustache. Lunedor cria à l'attention des espions en herbe. Grand bien lui prit, car ils semblaient n'avoir d'yeux que pour elle : lorsque les deux hommes en armes sortirent des taillis. Ils levèrent leurs armes en signe de reddition et se rapprochèrent. Les nains récupérèrent leur attirail bien léger, et les deux "guerriers" s'avancèrent jusqu'au trio diplomatique. Zirkan laissa faire, observant les réactions de chacun.

Un des deux hommes s'exprima à regret : « Veuillez nous excuser dame, mais Rivebise... Il nous avait demandé de veiller sur vous et...  » Zirkan le coupa net : « ... Et vous n´êtes pas fichu de prendre soin de vous mêmes ! Ah, ces humains... Pfff...  » -Il se tourna vers Lunedor : « Pour des vrais gardes, prenez des nains ! Vous en avez déjà un et c´est un bon choix ! Bon, on leur coupe la tête ... ? Ou on procède autrement pour leur exécution ?  »
Les deux hommes étaient surpris et commençaient à blêmir...
[Message secret pour Flint]


Lunedor

Lunedor laissa retomber puissance - inutilement déployée ici - de sa voix charismatique dès la sortie des pitoyables... hum... protecteurs. Levant un fin sourcil à la remarque de Zirkan, elle tourna assez roidement la tête pour voir s'il était sérieux, et interrogea silencieusement Sturm et surtout Flint du regard, tout en gardant elle-même sa raide position.
... laissant les intrus se décomposer aux suggestions du responsable Neidar, elle attendit courtoisement qu'il ait terminé, avant de remarquer, se forçant à pincer ses lèvres, tandis que kyrielle de petits lakohe leur fouaillaient coeur et tripes :
«  ... hum... veiller sur moi, sans confiance en Maître Forgefeu et Sire de Lumelane ? Et vous... qui veille sur vous ? Qui va vous sortir de là, après sournoise intrusion non autorisée en territoire Neidar ?...  »
Elle darda son regard azuré, posé sans ciller sur les deux infortunés.

Sturm

Sturm haussa les épaules lorsqu'il croisa le regard de Lunedor l'air circonspect.
Lui-même aurait penché pour de l'humour nain mais bon, s'il se plantait il n'allait pas assister à l'éxécution des deux malheureux qui avaient été envoyés au casse-pipe par le fiancé de la prêtresse.
Il conserva malgré tout un air sévère de manière à faire comprendre aux hommes qu'ils avaient fait une énorme bêtise. Le chevalier était tout de même prêt à intervenir si le nain souhaitait vraiment mettre en oeuvre son exécution. Il tenta également de voir le regard de Flint pour voir de quoi il retournait.

Les deux hommes n'osaient rien dire, mais se tenaient droits. L'un d'eux répondit en levant le menton : « Si nous devons mourir, autant que ce soit l´arme au poing. Laissez nous nous défendre. » Zirkan leva un sourcil : « Ah ouais...? Les gars, on a deux gaillards ici qui semblent avoir ce qu´il faut dans le pantalon. Passez les armes, qu´on voit ce qu´ils sont capables de faire contre une hache naine bien affûtée... » Il laissa le manche de son arme reposer sur son bras tandis qu'il crachait dans ses paumes et les frottaient l'une contre l'autre.

Sturm

Le solamnique ne pouvait rester de marbre face à ce qui était en train de se passer. Il pensait initialement que le dénommé Zirkan plaisantait mais plus les choses avançaient plus elles devenaient réalistes. Si le nain devait véritablement affronter quelqu'un il valait mieux que cela soit lui qui lui fasse face.
« Ecoutez, Zirkan, ces hommes ne pensaient pas à mal , ils n´ont fait que suivre les ordres bêtes d´un amoureux inquiet pour sa belle. Méritent-t-ils la mort pour cela ? Ne pensez vous pas que la leçon ait allé suffisament loin ? »
Il espérait amener Zirkan à dévoiler qu'il plaisantait, mais le petit jeu commençait à aller trop loin et surtout Sturm n'était pas vraiment sûr que c'était bien une farce naine.

Zirkan souriait d'un air mauvais et venait de reprendre bien en main le manche en bois poli de sa hache finement ouvragée. Il tourna la tête en entendant le chevalier s'adresser à lui et leva à nouveau son sourcil broussailleux -l'autre cette fois- puis plissa les yeux : «  Dis donc, "chevalier" -si tant est que tu en sois un-, tu veux p´têtre prendre leur place ?  » -Il agrandit discrètement l'écart entre ses pieds pour assurer son assise- « Tu veux voir si ma hache est capable de raser cette moustache ridicule ?  »

Les deux hommes ne savaient que dire, et les nains qui s'étaient rapprochés avec les armes des humains ralentirent le pas en sentant la tension monter.

Lunedor

Flint était bien silencieux... mais Lunedor supposa qu'il interviendrait s'il le fallait. Néanmoins, elle ne pouvait laisser Sturm dans l'embarras... ni laisser les deux fiers imbéciles compromettre la mission du trio diplomatique.
Ah ! Et maintenant... Zirkan en rajoutait !?!
Désignant les fauteurs de trouble de l'index en leur faisant signe de s'abaisser, tandis que les petits esprits batifolaient en dansant autour de leurs formes vulnérables (qu'avec sa double vue, elle interpréta comme un bon signe):
«  Allons, messieurs ! Ne croyez vous pas que : "Il suffit, maintenant !"  »
C'était à croire qu'il y avait un pouvoir dans la voix de l'oracle... incitant au moins à écouter.
«  Votre mission n´était pas de me mettre en difficulté, ni de défier barbus travailleurs fiers de leur lignée, que je sache ? Abandonnez sitôt vos défis bravaches :
Genou à terre, Messieurs ! Demandez Pardon si vous souhaitez qu´il vous soit accordé, en dignes servants de notre Dame de Miséricorde, dont vous savez que je suis l´apôtre... je saurai, en votre faveur, intercéder, si vous voulez bien vous calmer.
Qu´en dites-vous, Zirkan, fils du... chef de village. N´avons nous pas plus urgent à faire que démonstration de force ? N´aviez-vous pas fait saliver votre cousin par offre plus alléchante ? Et ne faudrait-il pas prévenir au plus vite vos aînés de notre arrivée ?  »


Sturm

Sturm se contenta de répondre en haussant les épaules aux menaces du nain.
«  Les paroles de Lunedor sont emplies de sagesse, mais si vous refusez excuses sincères et que vous cherchez à tout prix à affronter quelqu´un, alors oui ce sera avec moi que vous aurez affaire, à contre-coeur. Mais croyez bien que je suis tout à fait conscient que votre hache est bien affutée : je connais le respect des nains pour l´entretien de leur armement. Et je n´ai nul doute sur le tranchant de votre cognée. Nul besoin d´une démonstation. »
En tant que solamnique, il ne reculerait pas face à un défi. Il espérait cependant que la diplomatie fonctionnerait car si combat il y avait ce serait pour une raison stupide.

Flint

Flint haussa les épaules.
« Il aurait mieux valu les décapiter d´un coup sec, ils ont bien mérité leur petite exécution sommaire. Parce que s´il faut sortir les armes, on n'est pas couchés avec toutes les armées-dragon qui doivent être à notre poursuite. Il vaut mieux s´économiser entre nous. Et puis... hum !  »
Flint fit un clin d'oeil à Zirkan, espérant très fort qu'il s'agissait bien de la plaisanterie à laquelle il pensait :
« Pour ce qui est de se faire raser par un nain, mon ami chevalier à l´habitude que je lui raconte des salades à n´en plus finir ! Ha ! Ha ! Ha !  » Le rire de Flint était visiblement un peu forcé... « Allons, laissons-là nos haches, ou si ça vous démange, faisons donc plutôt un concours de lancer sur un tronc à trente pas ; mes amis ont eu l´habitude de voir celle-ci en action et ils connaissent sa valeur et celle de toutes ses congénères naines !  » Il désignait bien entendu sa propre arme, qu'il rangea ostensiblement au fourreau.

Zirkan stoppa net aux propos de la princesse Que-shu qui savait comment se faire entendre. Ses deux sourcils se soulevèrent et ses yeux se firent tout ronds ainsi que sa bouche cachée au milieu de sa barbe fournie : « Oh-oh...  » Les deux guerriers obtempérèrent de suite, se mettant à genoux et balbutiant des excuses. Le visage du nain se tourna vers les deux hommes... et il éclata de rire « Ahahah, vos têtes !  » -Flint en rajouta une couche, relevant le rasage de près, ce qui eut pour effet de relancer les rires et même de faire couler une larme le long de la joue de Zirkan- «  Ah ça faisait longtemps que je n´avais ri comme ça !  ». Il donna un bon coup dans le dos du chevalier en se mettant à côté de lui : «  Vous avez l´air bien costaud, c´est vrai. Mais en effet, économisons-nous pour les dangers dont vous nous faites part...  » -Il se reprit après quelques instants- « Vous avez malgré tout de la chance, car si nous avions eu le moindre doute, on vous aurait enfoncé la hache sur le sommet du crâne... » Les propos étaient on ne peut plus sérieux après ce petit moment de relâchement. Les temps étaient durs, et de plus les rumeurs de guerre avaient atteint le village reculé des Neidars. Zirkan fit signe à ces hommes qu'on rende leurs armes aux deux guerriers et il leur fit signe de suivre. Ce n'était pas une proposition.

........................
[Message secret pour Laurana, Tika] La flatterie de Laurana eut pour effet de voir le torse d´Alban se gonfler, et il sourit de plus belle : «  Oh vous savez, à part le père Labrosse, le gars tout édenté qui est là bas  » -Il désigna du doigt un vieil homme en train de faire une sieste la tête posée sur un caillou plat et emmitouflé dans une épaisse couverture- «  Ceux qui se sont déclarés des hommes et femmes libres sont des habitués de la vie dure et ont encore la force de se battre et d´avancer. Il n´y a pas de jeunes enfants ou de vieux estropiés. Nous sommes là pour survivre, et qu´un maximum y arrive. » -Son visage s´attrista- « Je sais que tous n´arriveront pas vivant dans un nouveau lieu de calme où reconstruire. Mais je prendrai les décisions qui préserveront un maximum de personnes. Bref, mon moral et celui des miens est bon. Ne vous inquiétez pas pour nous. Je pense que d´autres ont bien plus besoin d´aide que nous... »

Laurana

[Message secret pour MJ,Tika] Laurana effleura l´avant-bras de l´homme à son côté. «  Là messire, nul besoin de se laisser aller. Nous allons faire le nécessaire pour mener à bon port tous ces braves gens. » Un mince sourire étira ses lèvres. « Et gare aux draconiens qui oseraient se mettre en travers de notre route. »
La fille de l´Orateur du Soleil reporta son regard devant elle. «  En attendant nous pouvons nous organiser. Ce serait extraordinairement aimable de votre part si vous pouviez dénombrer avec autant d´exactitude que possible les chiffres d´hommes en arme, ceux qui sont capables d´en manier une mais qui ne sont pas armés, ainsi que les personnes disposant de talents particuliers, comme les guérisseurs par exemple. » Laurana mordilla pensivement sa lèvre inférieure, réfléchissant aux mesures à prendre.
« Si vous n´y voyez pas d´inconvénients j´aimerai que chaque matin vous envoyez à mon intention - ou à celle de Mademoiselle Waylan, qui a mon entière confiance - un messager qui ferait état de votre groupe. Est-ce que chacun est bien en état de marcher une journée entière ? Avons-nous perdu quelqu´un durant la nuit ? Et tout autre information que vous jugerez utile de porter à mon attention. » La jeune femme humecta ses lèvres. « Il serait peut-être bon de reproduire la chose le soir, après la journée de marche. Cela nous permettrait de savoir à quel point la colonne est fatiguée et ce que nous pourrons exiger d´elle le lendemain. »
Le rire cristallin de l´elfe ponctua son monologue, elle adressa à Alban son sourire le plus enthousiaste. « Merci pour ces riches idées dont vous avez été le catalyseur ! Je ne doute pas qu´avec votre concours nous arriverons à filer entre les griffes de Verminaard.  »

[Message secret pour Laurana, Tika] Alban opina du chef : « Tout à fait. Je transmettrai les informations concernant les miens pour la bonne organisation de l´ensemble du groupe. Concernant le nombre d´hommes capables de porter les armes, ils sont déjà tous dénombrés. Nous en avions au total environ 80. Si on retire les 20 qui sont occupés à tromper les draconiens, cela nous fait 60 ici dans le camp. Quand aux guérisseurs... Comme vous le savez ce savoir a été perdu depuis trois siècles maintenant. Mais les rares qui savent comment soigner les blessures pour éviter qu´elles ne s´infectent ou diminuer les maux physiques sont partis avec Elistan. Ils sont occupés à faire le tour des réfugiés. »

Tika

[Message secret pour MJ, Laurana] La jeune rouquine, suivait, perplexe, le baratin de l’elfe. Tout l’intérêt que cette Dame de haute naissance lui portait lui paraissait tellement... tellement loin de ce qu’elle connaissait qu’elle n’arrivait même pas à mettre un nom dessus !
À un moment, elle voulut passer sa main dans ses longues boucles rebelles, mais se retint à la dernière seconde, se souvenant des consignes de la princesse du Qualinesti. Elle souffla plutôt pour replacer les coquines qui se faisaient la malle, louchant d’un air exaspéré qui ne la mettait sûrement pas en valeur. Si machinalement elle se gratta la joue ou le coin de l’œil, elle ne réussit pas -à tous les coups- à suspendre son geste.
Écouter béatement les discours pompeux de l’un et l’autre, elle savait faire. Tout comme cacher l’ennui que cela pouvait lui procurer. Mais elle aurait tellement été plus utile en mettant la main à la pâte…
Pour la seconde fois, Laurana donna du «Mademoiselle Waylan», en la désignant. Si la première fois sa récrimination silencieuse était passée inaperçue, ce coup-ci elle se racla la gorge avant d’énoncer son prénom. «  Tika !  » Réalisant qu’elle avait presque craché son prénom, elle ajouta avec un sourire pincé, s’excusant presque, le phare à ses joues plus naturel que les pigments utilisés par l´elfe «  Appelez-moi Tika, j’préfère… »
Son patronyme lui rappelait trop l’absence de son père et, pour l’heure, elle n’avait pas du tout envie d’y penser. Tant pis s’ils ne le comprenaient pas…J’veux bien faire la potiche, mais y’a quelques limites, non …

[Message secret pour Laurana, Tika]Alban fut surpris par la réaction soudaine de "Tika". Il s´interrompit dans sa longue tirade et plia le buste en un salut bien vu en haute société : «  Mais comme vous désirez "Tika".  » -Sa bouche se fendit d´un sourire- «  Je préfère également être appelé Alban. Je ne suis pas encore capable de fendre les rochers à mains nues, et je doute y arriver un jour !  » Il fit un clin d´oeil à la jolie rouquine, non sans laisser son regard suivre une courbe non maîtrisée vers le bas. Mais voyant qu´il s´était laissé aller, Alban acheva la conversation :
«  Veuillez m´excuser, mais, comme vous, j´ai fort à faire. Nous nous reverrons sans doute -et avec plaisir- très prochainement.  »
Il exécuta une courbette puis s´en retourna vers les siens.

Laurana

[Message secret pour MJ, Tika]La jeune femme esquissa un signe de tête au départ du représentant du peuple libre... ou juste Alban. «  Je vous en prie, bon courage à vous.  »
Laurana attendit qu´il fut hors de portée de voix avant de reporter sur l´ancienne serveuse un regard qui aurait pu la transpercer de part en part. « Tika... je ne sais trop si je dois faire la petite noble outrée d´avoir été interrompue ou si je dois vous féliciter pour avoir fait montre de telle confiance. »
C´est alors qu´elle lui sourit. Pas avec celui qu´elle avait utilisé pour faire du plat au "Seigneur Briseroc", ni celui - plus acide - qu´elle utilisait lorsqu´elle était en train d´incinérer Tanis ou la grimace moqueuse réservée à son frère. Elle lui sourit avec son sourire à elle, celui de la jeune fille un peu naïve qui avait parcouru des centaines de lieues sur la foi d´un vœu prononcé durant l´enfance et dont le cœur avait été piétiné sans remords. Un sourire encourageant - parce que la jeunesse est persuadée que l´avenir réserve de quoi effacer le passé - mais également un peu triste d´avoir été aussi transparente pour l´être aimé. « Je crois que je vais prendre les félicitations. C´était très bien d´être intervenue immédiatement au lieu d´avoir attendu que ça vous mine... pendant des années. »
Elle inspira un bon coup pour chasser la vague noire du chagrin. «  Bien... ce coup-ci c´était facile, il suffit de courtiser quelque peu un homme pour qu´il soit prêt à faire vos quatre volontés. » Un éclat malicieux étincela dans la mer émeraude de ses yeux. « D´ailleurs il n´est pas impossible que vos charmes aient fait plus d´effet que les miens. Vous devriez repasser le voir à l´occasion, pour discuter de choses... et d´autres. » La jeune elfe pouffa. « Et j´espère bien que vous me raconterez comment c´était, que je sache enfin à quoi ça ressemble. » Devant le regard effaré de la rouquine, elle bredouilla la fin de sa phrase. « Je veux dire... avec un homme. »
Le silence s´étira légèrement, légèrement mal à l´aise avec ses dernières assertions, elle lui tendit un carré de soie brodé des lettres L et K. « Quand ça vous démange, ça dissimule le geste et ça fait moins de dégâts. » murmura-t-elle reproduisant le geste.

Tika

[Message secret pour MJ, Laurana et l´ensemble des réfugiés] L’humaine n’avait pas pipé mot lors de cette entrevue, hormis sa petite intervention qui l’avait vue virer rouge tomate, et se demandait toujours ce qu’elle faisait là .
Alors que les deux jeunes femmes furent à nouveau seules, Tika remarqua que sa vis-à-vis changeait à nouveau de visage pour en prendre un plus affable, a priori empreint de sincérité. Combien a-t-elle de masques comme ça ?, se demanda la jeune femme qui avait une bien maigre connaissance du vieux peuple.
Le petite rouquine passa sa main derrière sa tête, faisant danser ses boucles rouille dans ce geste anodin, tandis que ses sourcils se froncèrent imperceptiblement à la «confidence» de son aînée. Il y avait dans ce discours un peu trop de sous-entendus et d’autres non-dits pour celle qui était plus habituée aux manières grivoises des clients d’Otik. Elle cherchait encore à mettre bout à bout le sens des phrases qui lui parvenaient quand la dernière assertion, dite à voix basse, la laissa pantoise. « Ungh ??  »fut tout ce qui sortit de sa bouche arrondie de surprise, tout comme les deux émeraudes qui brillaient sous ses cils.
Ce fut mécaniquement qu’elle prit le mouchoir tendu, sans vraiment y prendre garde, mais continuant de dévisager l’elfe.
Finalement, elle ferma la bouche, plissa ses paupières et secoua la tête de gauche à droite une courte fois. « Hum… » S’éclaircir la voix lui fit du bien, permettant d’évacuer la boule enserrée dans sa gorge. « Alors y’a deux trois petites choses qu’il faut que vous sachiez, Madame. » Elle leva une main et commença à compter sur ses doigts.
« Tout d’abord, vous êtes bien la première à me vouvoyer…et moi, j’aime pas.
Ensuite, outre le fait que j’ai du mal à y voir le pourquoi du comment, c’que vous m’demandez, ça ne fait pas partie de moi. J’ignore tout de l’art courtois, du minaudage et que sais-je encore. Gérer les poivrots et les ventres sur pattes, ça je sais faire. Le reste, traiter avec la «haute société», tout ça… »
Elle haussa les sourcils pour signifier tout le bien qu’elle en pensait. « D’autant que je ne suis pas réputée pour avoir ma langue dans ma poche ou pour être une…une…une «feinteuse».  »
L’émotion se lisait sur le visage de la jeunette. Ignorant si elle devait considérer comme une insulte les derniers propos de son interlocutrice ou une méconnaissance de sa propre personne, ses yeux s’étaient emplis de larmes de colère contenues et ses pommettes tournèrent au cramoisi.
« Et pour finir, je ne sais pas quelle opinion vous avez des gens de ma condition, mais je ne suis pas une…enfin, vous savez… une fille facile, quoi ! Moi, les hommes, bin j’y connais rien. Voire même encore moins que rien.
Z’avez qu’à voir comment j’arrive pas à comprendre ce grand dadais de Caramon ! »
Le nom était lâché. Et les larmes brûlantes suivirent aussitôt la courbe de son visage sans qu’elle ne semblât s’en rendre compte. « C’est vrai quoi ! », fit-elle soudainement penaude, le regard baissé à contempler les pointes des ses chausses. « Tantôt il se comporte comme si je n’existais pas, puis l’instant d’après il agit comme si tout était acquis…alors qu’on s´est à peine embrassés qu’une seule fois…  »

Laurana

[Message secret pour MJ, Tika] « Là, là...  » murmura Laurana. Un bras réconfortant vint s´étendre sur ses épaules pour rapprocher délicatement la benjamine d´elle. De sa main libre, la princesse enserra tout en douceur la main au bout de laquelle pendait son mouchoir et, avec d´infinies précautions, elle guida la menotte de Tika afin qu´elle vienne endiguer le flot salé de ses larmes.
La fille de l´Orateur prolongea ensuite son mouvement pour enfouir sa main dans la chevelure flamboyante de la jeune fille et amener le visage baigné de larmes contre la naissance de son cou. « Je suis désolée, j´ai vraiment été horrible.  » Serrant fort contre son cœur la jeune femme, elle chuchota à son intention : « Je m´excuse pour le vous, ça n´arrivera plus Tika. Je suis désolée de t´avoir poussée à bout en te vouvoyant et en te donnant du mademoiselle, mais j´avais besoin qu´Alban soit proche de nous, qu´il soit amical. »
Laurana releva délicatement la tête de la jeune femme, l´émeraude de la princesse répondit au jade de sa camarade.
« Je suis la fille de l´Orateur du Soleil, princesse du Qualinesti... Tika, personne n´est proche de moi, personne n´est amical avec moi. Parce qu´ils ont peur de mon père, de ma position, de la conséquence du moindre de leurs actes en ma présence. J´avais besoin de toi pour que tu brises la glace. » Elle lui sourit. « Tu as fait en quelques instants ce que j´aurais mis plusieurs jours à accomplir : il nous fait confiance et nous apprécie. »
La jeune elfe déposa un léger baiser sur la front de Tika. « Je suis désolée de t´avoir fait croire que j´ai pu penser que tu étais une fille facile. Je sais bien que ce n´est pas vrai, que ça en est même très loin. Je disais juste que tu pouvais... je ne sais pas... enfin juste lui parler s´il te plaisait bien. Parce que lui à l´air de bien t´aimer, et puis c´est pas toujours obligé de se terminer dans le foin.
Pour les hommes je n'en sais pas plus que toi. Je veux dire, au château j´étais surveillée par une véritable armée... la petite princesse devait rester bien intacte jusqu´à son mariage...  »
glissa-t-elle en agrémentant sa remarque d´un petit rire. Elle grimaça une sorte de sourire à la fin de son éclat. « Enfin quelque part j´avais espéré que ça serait Tanis... je me suis bien faîte avoir...  »
Elle relâcha quelque peu son étreinte. « Caramon...  » La fille de l´Orateur du Soleil hésita, comme avant de sauter un précipice, parce qu´à nouveau elle allait s´exposer. Cette fois si elle subissait un revers ça ne serait pas un de ses masques qui se briserait mais bien elle-même.
La commissure de ses lèvres s´étira jusqu´à former une ligne vaguement confiante. La voix hésitante vint se joindre à cette peinture d´occasion censée représenter l´assurance. « On pourrait peut-être aller s’asseoir quelque part et tu me dirais qu´est-ce qui ne va pas avec Caramon... et peut-être, enfin je veux dire éventuellement... je pourrais te donner mon avis. » Sa voix mourut petit à petit. « Un peu... hmmm... comme une amie ? »

Tika

[Message secret pour MJ, Laurana et la tripotée de réfugiés qui nous matent] Sans qu’elle ne s’en rendit compte, la jeune Tika se retrouva contre le giron de l’elfe, à être consolée d’un chagrin qu’elle ne comprenait pas ; qu’elle ne contrôlait pas. Qu’avait donc fait ou dit la princesse du Qualinesti pour qu’elle craquât ainsi ? Elle ne le savait même pas, se laissant aller à ces larmes qui ne voulaient cesser, comme pour laver son âme des tourments de ces derniers jours. Après tout, la jeunette n’avait pas craqué -hormis cette petite histoire de vertige dans ce sanctuaire souterrain, mais cela n’avait rien à voir- depuis son arrestation arbitraire, et le flot qui s’épanchait en cet instant était celui de toutes ces émotions qu’elle avait étouffées depuis qu’on l’avait arrachée à son ancienne vie.
Elle entendait le chant de la voix de Laurana plus qu’elle ne comprenait le sens des paroles qu’elle prononçait, trop refermée sur ses propres émois. Douceur, regret, interrogation… Voilà ce qu’elle percevait de celle qui la berçait dans ses bras tandis que les sanglots qui secouaient ses épaules s’espaçaient. Sentant l’étreinte se relâcher, elle osa s’écarter. Un peu. Les yeux brûlés par le sel de ses larmes, elle porta un regard au voile brouillé sur l’elfe, renifla bruyamment, essuya son nez d’un revers de main, et déglutit avec difficulté.
Caramon ??
« Je… je sais pas… » Sa voix était pâteuse. Honteuse et ayant l’impression que la fontaine allait se remettre à jaillir, elle baissa les yeux. « Y’a…Y’a rien à dire en fait… Puisqu’il n’y a rien de concret, n’est-ce pas ? Je… j’veux pas vous embêter avec ça…  »
Réalisant tout à coup que cette réponse n’était peut-être pas celle espérée de la princesse, elle releva rapidement la tête, une boucle rousse venant se coller au sillon tracé à sa joue. Elle esquissa un sourire qui aurait dû être joyeux mais qui n’était qu’une pâle copie de ce dont elle était capable. « Mais…heu… J’veux bien être votre amie, vous savez !
Par contre, m’demandez pas d’vous tutoyer… J’saurais pas faire… Pas tout de suite. »

Ragaillardie par les mots qui sortaient tout seuls de sa bouche, Tika poursuivit sur son élan.
«  En tout cas, faut qu’vous arrêtez d’penser qu’vous êtes qu’une petite princesse protégée qui doit faire ses preuves. Moi j’ai bien vu comment vous vous débrouilliez, d’puis qu'j’suis avec vous. Vous valez plus que c’que vous croyez. Si des crétins comme Tanis ou Caramon…. l’voient pas, c’est qu’c’est pas çui qu’est fait pour vous, voilà tout. Faut pas vous miner pour ça. Faites c’que vous faites, puisque vous l’faites bien, et soyez qui vous êtes. C’est ça l’plus important, non ? »

Modifié par un utilisateur lundi 11 avril 2016 12:39:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#7 Envoyé le : mardi 29 juillet 2014 23:41:32(UTC)
Rhajzad
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Elistan

[Message secret pour MJ] Guidé par Sestun, Elistan fût conduit vers un petit groupe d´individus - les "nouveaux croyants", qui étaient manifestement rejetés par les autres entités en place.
Voyant le manège opéré par les questeurs les plus proches, l´homme de foi se décida à intervenir.
« Loin de moi l´idée de vous demander des comptes, mais puis-je savoir ce qui se passe ici ?
Pourquoi certains individus sont-ils isolés du reste du groupe ? À cause de leur origine ou de leur foi ?
Je n´ai aucune envie de commencer un débat théologique avec vous - et puis les dieux n´ont pas besoin que vous consentiez à leur existence pour être bien là -, mais je tenais à vous rappeler que, avant d´être le premier prêtre de Paladine - comme l´on aime me nommer -, je suis aussi questeur.
Avez-vous oublié la mission sacrée à la base de notre Ordre ? Notre rôle est d´aider et de soutenir les peuples afin qu´ils puissent vivre et se développer.
Est-ce comme cela que vous accomplissez votre devoir, en isolant certaines personnes et en intimidant d´autres afin qu´elles n´approchent pas des premières ?
Ne pensez-vous que cela soit contraire à notre rôle ?
Nous traversons tous une étape difficile, quelque soit notre origine ou nos croyances; et notre réelle force vient du nombre que nous sommes. Ne devrions-nous pas, ne fût-ce qu´un instant, oublier nos désirs personnels au profit d´un groupe uni au sein duquel personne ne sera exclu ?  »


[Message secret pour Elistan] Les hommes abordés par Elistan gardèrent le silence et écoutèrent ses questions sans vraiment s´y intéresser. Ils partirent l´un après l´autre, sachant qu´un débat était somme toutes inutile avec l´ancien haut questeur. Les propositions honnêtes du premier prêtre de paladine se perdirent donc dans le néant avec leur départ.
Sestun se tourna vers Elistan : «  Bah, avec le retour des vrais dieux, ils vont disparaître et tant mieux !  » Il tira alors l´humain pour le mener vers les quelques dizaines de personnes que formaient "les nouveaux croyants". Tous les regards se tournèrent vers l´ancien haut questeur, des sourires fendaient les visages, marque de l´espoir qui les habitait. Le nain reprit : « Nous n´sommes pas aussi nombreux qu´d´autres, mais ça n´saurait tarder hein ?  »
Le groupe semblait prêt à reprendre ses occupations sauf si le prêtre souhaitait leur déclarer quelque chose en particulier. Le voir avait déjà été fort apprécié, et donnait un peu plus de coeur à l´ouvrage....

Elistan

[Message secret pourMJ] La tentative de conciliation proposée par le prêtre avait été caduque; et le petit groupe de questeurs était parti sans même un mot.
Au moins Sestun et les siens auront gagné quelques temps de répit, pensa Elistan, quelque peu déçu par la situation actuelle. Mais bon, qui suis-je pour leur en vouloir ? Sans l´apparition du Sénéchal dans ma vie, aussi malheureuse qu´elle fût, j´aurai moi-même pu douter de l´existence des Anciens Dieux.

La simple fait de penser à Verminaard secoua l´ancien Questeur.
Cet homme et les pouvoirs qu´il possède sont trop puissants et trop dangereux, sans parlée de l´armée draconique qu´il dirige. Nous devons absolument faire quelque chose pour l´arrêter !
Il fût détourné de ses pensées par l´intervention de Setsun.
« Ne soyons pas trop prompts à les juger. Ils ont simplement besoin de temps pour accepter cette nouvelle réalité, voilà tout. »
Après avoir conforté le nain et s´être assuré que le groupe des "nouveaux croyants" n´avait pas besoin d´une quelconque aide, le prêtre entreprit à nouveau de parcourir la foule, à la recherche de personnes nécessitant des soins ou du réconfort.

Ayant fait son possible pour les plus démunis, Elistan remonta une nouvelles fois la colonne des réfugiés à la recherche de Tika et Laurana, toutes deux restées au camp pour s´occuper de la colonne principale.

[Message secret pour Elistan] Les nouveaux croyants marquèrent leur approbation quant à la sagesse d´Elistan de ne pas chercher à en vouloir aux questeurs. Le nouveau-futur prêtre se doutait que si les esclandres se répétaient, ce n´était pas avec quelques mots qu´il arriverait à les apaiser. Tout ceci n´était que temporaire.

Il s´occupa encore des plus mal en point, soignant efficacement malgré le manque de matériel adéquat les réfugiés. Puis il trouva enfin Tika et Laurana occupées à discuter dans un coin retranché du campement. La discussion semblait animée...

[Message secret pour Elistan, Laurana, Tika] Elistan sortit d´un groupe de réfugiés et aperçut les deux jeunes femmes un peu à l´écart. Il les rejoignit, remercié à chaque pas par les réfugiés pour les bons soins qu´il avait dispensé. Quand il arriva à hauteur de Laurana et Tika, il avait réussi à renvoyer gentiment les plus tenaces.

Tika

[Message secret pour MJ, Elistan, Laurana] Les deux jeunes femmes, plutôt appuyées qu’assises à un gros rocher, légèrement à l’écart du reste des réfugiés, se tenaient étonnamment proches à l’arrivée de l’ancien questeur. Entendant ses pas crisser dans la neige, la plus jeune tourna vivement la tête dans sa direction, sa chevelure flamboyante -remarquable dans ce paysage blanc- réchauffant l’espace autour de son visage d’une danse onduleuse.
Elle avait pleuré, il n’y avait aucun doute là-dessus. Il suffisait à n’importe qui de remarquer ses paupières rougies par le sel de ses larmes, tout comme la pointe de son nez, pour le constater. Mais elle accueillit l’homme avec un sourire chaleureux.
« Elistan !  », lança-t-elle à son encontre, la voix encore chevrotante des derniers sanglots qui l´avaient animée. « Vous avez réussi à vous défaire de vos ouailles ? »
Il n’y avait là nulle ironie dans sa bouche. Certes, elle n’aimait pas les questeurs en règle générale, et n’avait pas encore été totalement convaincue de l’intérêt des dieux, qu’ils soient vrais ou faux, mais elle reconnaissait la noblesse de l’attitude du nouveau prêtre, son attachement aux plus faibles et son dévouement à panser leurs craintes justifiées. En somme, elle commençait à apprécier le bonhomme.

Elistan

[Message secret pour MJ, Laurana, Tika] Elistan venait de s´occuper d´un dernier réfugié lorsque Tika l’interpella. Encore mi-tourné vers la foule dont il venait de s´extraire, il répondit à la jeune fille :
« Ces pauvres gens souffrent beaucoup, que ce soit de faim, de fatigue ou encore de faiblesse. Et, comme si ça ne suffisait pas, un mini-conflit entre les partisans des Questeurs et le groupe des «nouveaux croyants» - comme ils s´appellent entre-eux - commence à se créer.
J´ai beau faire de mon mieux pour réconforter les uns, dispenser les quelques soins possibles aux autres et aplanir les conflits des derniers, je crains que la situation ne finissent par nous échapper si nous ne faisons pas quelque chose rapidement.  »

J´espère que tout ce passe bien pour les deux autres groupes; et que nous aurons rapidement de leurs nouvelles...
Il le faut !

Tout en conversant, Elistan s´était rapproché des deux femmes, et remarqua enfin le visage rougi de la jeune Tika.
«  Dame Tika ? » Le prêtre ne savait comment il devait nommer la fille, et n´avait pas de temps à consacrer à cette - vaine - réflexion. Il prit ainsi le parti de la vouvoyer, comme à son habitude.
«  Dame Tika, vous allez bien ? Je vois à votre visage que vous avez pleuré. Y a-t-il quelque chose qui ne va pas ? Puis-je faire en sorte de vous aider pour quoi que ce soit ? »

Tika

[Message secret pour Elistan, Laurana, MJ] Le sourire accueillant de la benjamine de cette étrange communauté retomba lorsqu’Elistan s’adressa directement à elle. Ses yeux s’arrondirent, menaçant l’énucléation, tandis que ses sourcils se froncèrent fortement. Il était aisé de voir ses dents se serrer sous ses joues, en même temps que ses poings. Une colère subite venait de naître en elle et elle faisait un effort considérable pour ne la laisser éclater.
«  C’est pas vrai ! Vous vous êtes tous passé le mot, aujourd’hui ou quoi ?? J’ai une tête de «Dame», peut-être ??  » Elle allait ajouter autre chose (cracher serait le terme le plus exact), mais la jeune rouquine se retint. Tika prit alors une grande inspiration, secoua brièvement la tête, puis souffla. D’une voix plus calme mais néanmoins blanche, elle dit à Elistan :
«  C’est pas contre vous mais…
Oh et puis zut !  »
, tournant la tête vers l’elfe : « Expliquez-lui, vous. Moi j’en ai assez !!

Je… Je… J’vais marcher !  »

Et elle se retourna brutalement, s’éloignant à grands pas sans faire attention, manquant de glisser.

Laurana

[Message secret pour Elistan, MJ, Tikka] Une tornade rousse au déplacement erratique frôla la princesse, visiblement le prêtre nouvellement promu s´était arrangé pour fouler un peu plus du pied la fierté meurtrie de la jeune femme. L´elfe laissa ses doigts filer le long de l´avant-bras de Tika alors qu´elle la dépassait. Sa voix aussi caressante que possible.
« Ne t´inquiète pas, je m´en occupe. On se voit plus tard, Tika.  »

La fille de L´Orateur du Soleil ramena sur Elistan un regard qui aurait pu le réduire en cendres et le souffler jusqu´à Pax Tharkas. Elle vint se planter à quelques centimètres de l´infortuné prêtre.
« Dites donc... lorsque je vous dis "délicatesse" ça évoque quelque chose pour vous ou est-ce que ça ne reste qu´une vague notion ?  » Elle se retint in extremis de cracher sa dernière remarque. « Parce que là, mis à part lui dire qu´après avoir pleuré elle a une mine affreuse, je ne vois pas bien ce que vous auriez pu faire de plus. »
Laurana coupa court à la naissance de protestation qui se formait dans l´esprit du prêtre. « En premier lieu pas de "Dame" avec Tika, pour elle une dame c´est une bien-née qui a réussi pour seul exploit celui d´avoir des parents de haute naissance et qui se repose sur le travail d´autrui pour vivre. Tout ce qu´elle abhorre. » La princesse du Qualinesti pointa du doigt l´éclair roux qui patinait dans le lointain. « Donc elle c´est : Tika. Ni plus, ni moins.  »
Un sourire charriant des flots de glace s´étira sur ses lèvres. «  En second lieu - et cette fois-ci c´est applicable pour tous les membres de la gent féminine - lorsque vous trouvez une femme bouleversée par un quelconque chagrin vous agissez de deux manières. Soit vous prenez le parti de la réconforter et vous agissez sans lui faire l´affront de l´obliger à demander de l´aide... Donc pas de "Je peux faire quelque chose pour vous ?". Soit vous feignez de ne pas voir son état et vous lui offrez une porte de sortie honorable, par exemple : "Je repasserai plus tard."
Dernière chose, il se trouve que l´aime beaucoup Tika. Alors n´allez pas me la re-bouleverser en vous répandant en excuses, comportez-vous normalement, un point c´est tout.  »


Le silence s´étira quelque peu.

Le visage de la jeune femme profita de cet instant pour virer imperceptiblement de l´irritation à l´amabilité, et c´est un sourire (presque) chaleureux qui illumina son visage. « Maintenant dites-moi, je viens de voir Alban de Briseroc - dont le groupe restreint se porte aussi bien que l´on peut l´espérer en pareilles circonstances et je me proposais d´aller voir l´élu des Questeurs. Me feriez-vous le plaisir de m´accompagner, pour le cas où je ferais trop elfe ou trop femme pour lui ? Nous pourrions démêler cet épineux problème d´altercations entre croyances opposées. »

***

Après une petite marche d'une demi-veille, apparut enfin un village tribal qui s'étendait le long d'un lac gelé. Des volutes de fumée s'échappaient des toits des maisons en rondins de bois, et s'élevaient dans l'atmosphère. En voyant Zirkan revenir avec des étrangers, les nains approchèrent pour les observer par curiosité. Ils étaient tous bien bâtis, presque aussi larges que haut. Tant les femmes que les hommes. Quelques jeunes nains à la barbe naissante se trouvaient parmi eux. Zirkan se fraya un passage à lui et à ses "invités" jusqu'à une grande baraque vers le centre du village. «  Voici la maison de mon père, Grimwald.  » -Il continua en nain à l'attention de Flint- [En nain]
Puis il poussa la porte et entra en invitant Silex, Lunedor et Sturm à le suivre. Mais il fit signe aux deux guerriers de rester dehors avec ses hommes. Et il referma la porte une fois tout le monde entré.

Il mena le trio jusque dans une grande pièce recouverte d'armes et de boucliers aux murs. Des armures étaient posées sur des mannequins rudimentaires en bois tout autour d'un grand fauteuil d'osier et de métal sur lequel se tenait un nain d'âge avancé comme le témoignait sa barbe poivre et sel. Il était flanqué de deux gardes à peine plus jeunes que lui. Des peaux de bêtes tapissaient les parois, préservant la chaleur à l'intérieur de la pièce. « Ainsi mon fils me ramène des visiteurs hum...?  » -Il leva lui aussi son sourcil broussailleux, une marque familiale- «  Et je remarque qu´avec ces humains nous avons ici le rejeton de Forgefeu !  » Son visage s'éclaira et il se leva de son siège pour se rapprocher et serrer la main de Flint. [En nain]
-Il posa son poing sur son coeur- [En nain]
Il resta un moment silencieux avant de réagir à nouveau.
[Message secret pour Arsenic, Gobelure] C´était une marque de grand respect que le chef se lève et s´avance vers son invité ! Rares étaient ceux qui, chez les humains comme chez les nains, recevaient un tel honneur.
[En nain]
Il se retourna et fit signe à ses gardes de ramener un mannequin surmonté d'une armure et de décrocher une hache et un bouclier du mur. [En nain]
Il se recula pour laisser ses hommes présenter une armure à plaques finement ouvragée. On présenta également à Flint une hache de guerre naine incrustée de diamants avec de belles reliures dorées, et un bouclier en acier solide dont le contour était gravé de bénédictions en langue des Neidars.
[Message secret pour Gobelure] Pour bien visualiser le matériel, il s´agit d´une armure à plaque +2, d´une hache de guerre naine +2 acérée et d´un écu en acier +2.

Le chef souriait dans sa barbe, observant avec joie les réactions de Flint. Puis il s'adressa au trio avec une voix bien plus formelle : « Vous êtes les bienvenus ici, sachez le. Vous aurez un lieu pour dormir et mangerez à ma table. » -Il s'installa un peu mieux dans son fauteuil en faisant grincer l'osier- « Mais j´imagine que vous ne passez pas par hasard ici... Je vous écoute. »

Lunedor

Lunedor laissa se dérouler l'échange privilégiant la "rencontre" entre Grimwald et Flint... se faisant la réflexion que leur solide ami soit béni de les avoir judicieusement conduits ici. La situation n'aurait sûrement pas été si favorable sans sa présence, en tête de leur délégation, c'était tout à fait évident.
Elle laissa le temps à leur "hôte" de se désigner comme tel, et d'honorer leur compagnon... même si certains silences ne lui révélaient pas leur contenu. Eux trois, étaient désignés comme bienvenus : elle en remercia intérieurement leur ami et sa Déesse, aussi. Mais le problème n'était pas là... il était derrière eux, à plus d'un titre...
Quand le responsable des Neidars revint au présent, prudemment consciente de son ignorance des protocoles de ce peuple ancien, elle laissa l'opportunité à leur compagnon interpellé de choisir s'il allait répondre lui-même, tout en tournant vers lui bienveillant sourire sous son regard azuré... et prête à prendre la parole, s'il la lui donnait...

Flint

L'armure était tout à fait magnifique ; en son centre étaient gravées les armes de la famille forgefeu, une enclume en forme de croissants de lune devant laquelle était symbolisée une pierre de silex toute simple, taillée pointe en haut. Ces mêmes armoiries étaient visibles sur le casque que portait fièrement le nain depuis toujours, et qui l'avait accompagné dans toutes ses pérégrinations. Il n'y avait aucun doute possible sur l'authenticité de l'armure ni sur le lien de parenté entre son porteur et le nain. La hache était de la même provenance, avec simplement le silex en son moyeu et les demi-lunes gravées sur les deux lames. Quant au bouclier, c'était une véritable merveille, et qui portait la devise de la famille gravée en Neidar : [think]Paix et honneur.[/think]
Le nain s'agenouilla devant l'armure que tenait Grimwald et baissa la tête : [En Nain]

Puis l'instant d'émotion passée, le nain se redressa et déclara en langue commune afin que tous puissent comprendre : «  C´est rudement bon de revenir au clan ! Ça faisait des années... Hum ! Le monde est vaste, mais il n´y a qu´un endroit où vivent les nôtres. Maintenant que Solace est sous le joug des hommes-dragons, il n´y a plus qu´ici que je puisse être chez moi. Je suis en effet venu avec de tristes nouvelles : y´a des armées qui ont envahi tout le nord, et je ne sais si les elfes du Qulinesti sont de taille à leur résister. Pax Tharkas est tombée en des mains ennemies, et vous voilà coupés du monde, à moins qu´on ne retrouve le passage par le sud, à travers Thorbardin. Je sais ce que vous inspirent ces nains qui nous ont rejeté, mais c´est plus le temps de ressasser de trop vieux souvenirs : le mage qui a fait ça est mort, et entre nos cousins et les créatures à écailles, l´ennemi est clair.
Mais assez parlé de nous. Je me demandais : avez-vous des nouvelles de Lolly Ockenfels ? »
L'ennui avec Flint, c'était qu'il n'était pas taillé pour s'étendre sur ses aventures, et qu'il ne se sentait pas prêt à demander à brûle-pourpoint si ses cousins tout juste retrouvés pourraient faire de la place à - oh, pas grand chose - juste huit cent personnes, au bas mot trois ou quatre fois plus que ce que la tribu comptait de nains actuellement. Alors il faisait ce qu'il faisait dans ce cas-là, dévier la conversation en espérant que quelqu'un d'autre prenne en main les affaires compliquées. Evidemment, c'était ce qu'il se racontait dans sa tête pour justifier de parler soudainement de Lolly.

Lunedor

Ainsi... de là venait le nom de leur ami nain... Silex ? Emblème familial, dont il était porteur en ce jour ! Etait-il seul (dernier ?) héritier de sa lignée... manifestement fameuse, et reconnue parmi les siens... ?
Secouant discrètement la tête comme pour clarifier ses pensées troublées de questionnements non prioritaires, l'oracle de Mishakal revint aux préoccupations présentes, bien plus prégnantes, tandis que Flint... Silex... s'éloignait de leur sujet.
«  Je suis Lunedor, fille d´Arrowthorn, Sachem des Que-Shu assassiné par les draconiens.
Je vous remercie, Grimwald, père de Zirkan, de votre accueil : laissez moi vous apporter bénédiction de Mishakal, déesse de Guérison, dont je suis l´apôtre en ces temps de désespérance, bénédiction sur votre lignée et votre peuple, en humble compensation des mauvaises nouvelles que nous vous portons.
Une armée de monstres draconiques, recrutant ogres, gobelinoïdes, et quelques pervers humains, a déjà ravagé les plaines de Krynn. Avec maître Forgefeu et quelques compagnons, nous délivrâmes cohortes de prisonniers menés aux mines de Pax Tharkhas pour travaux forcés... Des hommes, mais aussi des femmes, et des enfants... quelques centaines de prisonniers ainsi libérés. Grande bataille fit clore les portes de la forteresse, que les envahisseurs sont encore en train de déblayer. Leur armée doit investir Qualinost par cette voie... et d´autres de leurs alliés attaqueront les elfes à l´opposé. Nous tentons d´échapper au sort funeste qui attend les elfes qualinesti : espérons que ceux-ci occupent suffisamment les forces ennemies !
Plus de huit cent réfugiés de toute l´Abanasinie nous suivent, harassés et désespérés. Je vous supplie en leur nom de leur offrir asile transitoire... Et...  »

Lunedor s'agenouilla en écartant les bras, ses yeux d'azur implorant le chef nain, tandis qu'elle levait les paumes vers le ciel :
« Seigneur Grimwald... afin d´éviter que nos lignées ne disparaissent, nous essaierons de filer au sud... il nous faudrait passer les portes de Thorbardin... je vous en supplie : aidez les miens, aidez les nôtres...sauvez les peuples de Krynn...  »

Le nain portant la barbe -un pléonasme- avait un air sévère s'accentuant progressivement à mesure que Flint, puis Lunedor s'exprimaient. La dernière phrase de la princesse des plaines était restée en suspens, mais Grimwald garda le silence quelques très longues secondes, ramenant sa main vers sa barbe et la caressant machinalement tandis qu'il méditait au sujet des dernières nouvelles. Sa main s'arrêta et se reposa sur l'accoudoir de son siège, puis il redressa la tête et le torse : «  Nous savions pour les armées dragons, les nouvelles nous étaient parvenues. Mais ils ne semblaient pas si proches... Nous avons bâti ce village et ces montagnes sont notre foyer depuis plusieurs centaines d´années. Il est hors de question de fuir.  »
[Message secret pour Gobelure] Flint connaissait l´entêtement des nains de son clan, pour lesquels la prouesse physique était très importante.
« Vous avez mon autorisation pour traverser notre royaume sans inquiétude, mais nous ne pouvons vous offrir asile pour plus d´une nuit. De plus nos vivres sont stockés pour l´hiver, et nous n´avons pas de nourriture en excédent pour vos réfugiés. Je ne peux vous offrir plus... Cependant... À une bonne heure de marche d´ici dans le creux des roches calcaires d´un mont à l´ouest, il y a une ruche d´abeilles géante de la taille d´un poing ! » -il présenta son poing fermé pour bien montrer la taille des bêtes en ouvrant grand les yeux d'étonnement- «  Vous n´êtes pas sans savoir les bienfaits du miel et ses vertus nourrissantes. La ruche est très grande et les insectes sont en hibernation. Je concède à vous laisser vous servir si vous me ramenez quelques portions de gelée royale. » -Il reprit une posture normale sur son trône- « Vous avez bien saisi que le seul moyen de fuir ce lieu passe par le royaume du Thorbardin. Mais je ne vous cache pas mon scepticisme. Les portes sont fermées depuis plusieurs siècles, et on en ignore l´emplacement exact. Le tombeau de Fistandantilus pourrait apporter quelque réponse, mais aucun de mes nains n´en est jamais revenu. Ni vivant... ni mort. » La majeure partie des propos tenus par Grimwald étaient orientés vers Lunedor, mais il finit par se tourner vers Flint : «  Lolly? Oh, hé bien... Elle est l´heureuse mère d´une tripotée de garçons. J´imagine que cela lui fera plaisir de revoir un vieux ronchon de sa génération héhéhé... »

Flint

Flint se passa la main dans la barbe et la lustra pendant une bonne minute, tant il avait à réfléchir : évidemment, Lolly avait des enfants maintenant, c'était dans la nature des choses. Mais tout cela ne ferait pas l'affaire des réfugiés. Il insista :
«  Hum ! Je comprends que les temps sont durs pour tout le monde. Mais les armées-dragon sont très nombreuses, j´ai peur que vous n´alliez pas faire le poids. Vous êtes ma seule famille, ne restez pas à vous faire égorger inutilement. Oh, je sais que vous vous battrez, et fièrement. Mais ils sont trop nombreux. Foi de Flint, si nous trouvons l´entrée de Thorbardin, venez au moins avec nous là-bas le temps de laisser passer l´orage. Il sera temps de reconstruire ensuite. Il y aura d´autres printemps. Vraiment, ils sont des milliers ! Et ils ont des dragons avec eux. On en a vu... Contre ces bêtes qui provoquent la peur et font fuir les plus braves rien qu´en les survolant, personne ne peut résister. Ce ne sont pas des légendes.  »
Il se renfrogna.
« Hum ! On comptait rester un peu, mais vous avez raison, les ressources sont rares. On continuera vers le sud, et on ira la faire, cette récolte. Mais au moins, savez-vous d´autres endroits plus loin où nous pourrions souffler un peu ? Femmes et enfants sont épuisés. »
Il était clair que l'accueil n'était pas aussi généreux qu'il l'aurait pu. Mais ce n'était pas non plus pour laisser son peuple à la merci des armées-dragon. Leur sort et celui des hommes des plaines étaient maintenant liés, qu'ils le veuillent ou non.

Le lustrage de barbe était chez les nains l'équivalent du bâillement chez les humains : irrésistiblement imité par l'interlocuteur. Grimwald répondit à Flint : «  Mon ami, je vous remercie pour votre sollicitude. Mais mieux vaut la mort au combat que vivre dans la couardise. J´accepte néanmoins que vous détachiez un messager pour nous indiquer l´entrée du Thorbardin. Il sera toujours temps alors de venir saluer nos... "cousins"... » -Le ton était particulièrement sec- « Au sud, il doit bien y avoir l´une ou l´autre vallée qui devrait convenir. Les fruits d´automne y poussent dans des vergers sauvages. Mais ce n´est pas tout près, et je ne connais pas les lieux convenablement. Il vous faudra envoyer vos propres éclaireurs je le crains. » -Il se repositionna sur son siège en prenant appui sur un côté- « Vous aurez besoin de vivres pour arriver jusque là. Sachez que je souhaiterais vous aider et tout mon peuple avec moi. Nous n´avons pas oublié l´alliance autrefois conclue avec les humains. Le mieux que je puisse vous offrir sont les rayons de miel. Mais attention, je vous conseille d´être discrets et bien préparés au cas ou les insectes se réveillent. » -Il laissa un petit silence pour marquer ses paroles puis il claqua dans ses mains- « Bien ! Envoyez les deux humains restés à l´extérieur pour prévenir vos réfugiés, nous avons des choses importantes à faire... Que dites vous de passer à table et d´ouvrir un tonneau de bière pour nos invités ? » Grimwald était tout sourire, salivant d'avance à l'idée de faire bonne chère.

Lunedor

Lunedor s'était penchée vers Flint pour lui demander d'un murmure :
« ...quel est le nom du père de Grimwald ?... »
Du coup, le responsable des Neidars avait eu le temps de conclure les pourparlers. Bien consciente de l'importance de ne pas mettre en cause ses décisions, l'oracle de Mishakal se mit debout, pour saluer respectueusement ces dernières et se contenter d'un remerciement... protocolaire :
«  Merci à vous, Grimwald, père de Zirkan, d´honorer mémoire de nos ancêtres déjà alliés pour faire front à menace d´engeances ténébreuses. Merci d´accueillir, au mieux de vos moyens, autres peuples de Krynn dans le besoin. Les armées draconiques asservissent nos guerriers en enlevant leurs enfants et leurs femmes : gardez en mémoire leurs viles méthodes lorsque vous déciderez, avec sagesse et après réflexion, du sort de votre peuple. Mais laissons cela, puisque sous le toit de notre hôte, arrive promesse de bonne bière, fort à propos après notre évasion des geôles ennemies et deux jours d´exode dans les montagnes enneigées... je serai très honorée de découvrir votre hospitalité, afin de la conter aux miens dès que possible, car je ne pourrai trop m´attarder à en profiter. Les réfugiés auront besoin de mes soins en leur halte désignée... Pourrez vous nous prêter mulet(s) et tonneaux pour notre collecte de produits de la ruche ?  »

Le chef avait déjà attrapé Flint par les épaules pour le mener vers la salle à manger. Il continua d'avancer mais tourna son visage vers Lunedor : «  Oui bien sûr, nous vous fournirons le matériel nécessaire pour stocker tout cela ! Vous allez en attendant découvrir la légendaire hospitalité des nains !  » -Il se retourna, mettant fin au petit dialogue non sans marmonner à Flint- « Du moins l´hospitalité qu´avaient tous les nains avant que certains ne ferment leurs portes...  »
Dans une pièce voisine, une table était presque totalement dressée d'assiettes et de couverts. Des nains finissaient rapidement de tout installer avec une vigueur renouvelée maintenant que Grimwald avait fait son apparition. Il invita ses hôtes à s'installer pour profiter des mets qui se succédaient. Des fruits d'hiver tels pommes, poires et noix garnissaient déjà un coin de la table, accompagnés de raisins secs entre autres. Un tonnelet de bière se trouvait sur un petit tabouret de bois, et "l'échanson nain" servait des pintes à la suite aux trois invités ainsi qu'au chef et à son fils Zirkan. « Goûtez moi cette bière naine, vous m´en direz des nouvelles !  » Il heurta son récipient d'ivoire finement ouvragé contre ceux en bois taillé des invités, puis descendit d'un trait le contenu. Zirkan fit de même, et tous deux s'essuyèrent la bouche et la moustache du revers de leur tunique. Des serviteurs apportèrent du pain frais et du fromage en attendant les viandes et les légumes occupés encore à cuire.

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Offline Rhajzad  
#8 Envoyé le : mardi 29 juillet 2014 23:44:02(UTC)
Rhajzad
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Flint

Flint suivit Grimwald de bon coeur. Il aurait presque oublié les humains et la colonne de réfugiés à la vue de cette bonne bière si la voix douce et chaleureuse de Lunedor n'était venue lui rappeler les tenants et aboutissants de leur missions. ,,,,,« Hum ! Vrai, il y a urgence à honorer ce tonneau de bière. C´est qu´une fois que les réfugiés seront là, on en aura moins, pardi !  »

Ne nous y méprenons pas : Silex n'était pas un ingrat et de nature plutôt généreuse. Mais en face de ses congénères, il ne pouvait se permettre d'affecter se complaire dans la générosité. Si les nains des collines appréciaient la vraie générosité, preuve en était celle dont leur hôte leur faisait profiter, ils n'aimaient pas trop l'ostentation, préférant à cela les choses faites dans la simplicité. Partager était tout naturel. Montrer qu'on y prenait plaisir était en revanche suspect !

Cependant, une idée avait échappé au nain, il tentait de remettre la main dessus. Il profita de ce que la bière coulait pour aller voir les fils de Lolly, et leur proposa naturellement qu'un d'entre eux les accompagnât, afin qu'une fois la porte de Thorbardin entrouverte, il puisse retourner avertir le clan. «  C´est que ça me ferait plaisir, si tu venais avec nous. J´espère que ta maman sera d´accord... Je me fais fort de la convaincre. » Il rechercha des yeux où avait pu se cacher la naine dans l'assemblée, avant de la trouver en retrait. Il était grand temps de faire les retrouvailles.

Il s'esquiva donc de la présence de Lunedor, tout en lui glissant au passage : « Nous verrons demain, pour les ruches. Et sinon, ça y est, ça me revient : le nom que tu euh ...  » Il rougit instantanément sous sa pilosité et pria pour que les lueurs des feux de camps masquassent cette couperose subite. « ...que vous cherchiez : Dwalin ! Oui, je ne vous l´avais pas dit, ça m´avait échappé, désolé. Maintenant, si vous permettez...  »

Il se dandina alors vers le fond de la tente, et ce qu'il y fit ou pas avec Lolly ce soir là ne concerne finalement que lui...

Lunedor

Voyant les Neidars s'empresser à faire montre de générosité, Lunedor ne put s'empêcher de hausser ses sourcils blonds et surnaturellement argentés. Elle soupira, laissant libre cours à sa double-vue : comme elle s'y attendait, les lakohe coulaient en flots ininterrompus, ici comme en l'arbre géant de la taverne de Solace...
Fermant les yeux, avec un soupir un peu fatigué, elle regrettait presque les quelques jours passés...
L'innocence perdue, et sa naïveté auto-entretenue... avant d'être par les siens lapidée...
Par curieux hasard (ou divine nécessité ?) c'était encore ce soir le fier moustachu, héritier isolé d'une chevalerie perdue, qui l'avait menée jusqu'ici, aussi.
Elle même n'avait nul doute sur son propre destin , si "clairement" lié à Rivebise, son fiancé, par delà les épreuves et même la(les) mort(s) déjà infligées... Mais en cet instant, où le chevalier occupait sa place méritée, et si curieusement à l'encontre de sa propre volonté, elle ne put s'empêcher de lui montrer son sincère soutien, le forçant à trinquer dans l'allégresse et l'agitation naine -un peu hors de propos- :
«  Ami Sturm, en ce moment particulier, je lève ma chope de bonne bière Neidar à votre destin ! Puisse-je vous aider à l´accomplir avec nos compagnons et en être fière témoin !  »
Tandis que les rigolades se déclenchaient alentour, elle ajouta en aparté :
«  Vous êtes homme de bien, héritier de Lumelane, et tous vos chagrins percent votre armure diaphane...
Mishakal, mieux que Paladine son compagnon, sait soulager les souffrants. N´hésitez pas à partager vos questions, quand vous en verrez le moment.  »

Et le passage éclair de Flint (Silex !) débordant de lakohe virevoltant en tous sens, pour lui confier à l'oreille détail futile, acheva de lui rendre art volubile :
«  Trouvez-nous, illico, sincère toast pour trinquer ensemble, sire de Solamnie...  »

Sturm

Le solamnique était resté pendant la plupart de l'entretien avec les nains. C'était toujours un compagnon loyal mais ne voulant pas faire d'impair il avait préféré laisser le soin de l'entretien à Flint et Lunedor. Une partie de la discussion s'étant déroulé en nain, il n'avait pas non plus tous les éléments de celle-ci pour juger des meilleures chose à répondre. Dans la mesure où Flint avait accepté la proposition du chef des nains, Sturm l'accompagnerait ainsi que Lunedor.

Voilà maintenant qu'ils étaient entraînés dans un banquet alors que plusieurs centaines de réfugiés manquaient cruellement de nourriture. C'était ce qui l'empêchait de profiter pleinement de cet instant, son coeur toujours préoccupé par le bien-être des autres. Toutefois, son mal-aise avait vite été perçu par Lunedor qui avait toujours un mot gentil pour quiconque.
Il saisit une pinte afin de trinquer avec la prêtresse et déclara solennellement :
« Pour que le bien triomphe en ce monde Dame Lunedor !!!  » Et ingurgita le liquide pour faire honneur à leurs hôtes. Il salua l'assemblée naine pour montrer qu'il appréciait le breuvage mais sans excès de jovialité.

Puis il reprit la parole à l'attention directe cette fois de Lunedor. «  Ne vous dévalorisez pas , vous êtes bien plus qu´un simple témoin. Tout comme chaque membre de notre fraternité.  »Ils n'étaient plus des étrangers les uns pour les autres, le chevalier orphelin depuis de nombreuses années avaient trouvé une nouvelle famille.
« Je pense simplement aux hommes et femmes dehors, et j´éprouve une certaine honte à profiter de ce festin. »

Lunedor

Lunedor fut ravie de voir leur preux compagnon sortir de sa réserve, tout en respectant diplomatiquement leurs hôtes, elle trinqua en réponse :
«  Pour le triomphe du Bien en ces montagnes, et au delà, sur Krynn ! » et goûta -prudemment- à cette "spécialité" dont Flint était si fier. Moustache d'écume surmontant son lumineux sourire, elle partageait bien évidemment le sentiment "d'injustice" face à toutes ces victuailles et les Neidars en ripaille. Elle demanda au solamnique avec un clin d'oeil :
« Ne restez pas seul à en profiter : approchez donc ce grand saladier de fruits secs et aidez moi à décortiquer noix et noisettes, chevalier... elles prendront moins de place dans mes poches.. Savez vous qu´avec... du miel... on peut facilement en faire de fort nourrissantes friandises dont raffolent les enfants... ?!? »

Lors du festin, le fils de Lolly accepta l'honneur d'accompagner Flint jusqu'aux portes.
Grimwald acquiesça tandis que Lunedor faisait "disparaître" quelques fruits dans ses sacs.

***
[Message secret pour MJ ] Harf ! Que la vie peut être rude des fois.

Pensait la silhouette naine, quoique trop maigre pour être naine, caché dans l´ombre d´un muret. Ho, ce n´étaient pas les récents évènements qui l´attristaient, ni même la détresse des pauvres hères qui traînaient leur espoir comme ils avaient traîné leur chaîne. Ce n´était pas non plus son amertume, sa rancoeur qui n´avait d´ailleurs plus de sens.
Avait-elle eu un sens, d'ailleurs ?

Non, ce qui lui faisait penser ça, c´était l´évocation de ses...

ABEILLES GÉANTES ?

Oui, sa réaction avait été intense quand on avait proposé aux aventuriers d´aller y faire une récolte avant de fuir encore plus au Sud. Son recul d´étonnement avait même failli le trahir.
Parce que oui. Cette silhouette, là, encapuchonnée, se faisant passer pour un nain -bien que son déguisement soit inutile vu sa discrétion- cette silhouette, c´était bien ce bon vieux Tass´.

Tass'


Vieux ?

Le kender songea durant une fraction de seconde à prendre sa retraite.
Là, maintenant ! Alors que tout le monde avait besoin de lui ?
Oui, il commençait à avoir roulé sa bosse, pris sa part à bon nombre de risques. Il en avait pour au moins jusqu´à sa mort d´émotions fortes... Puis, il sourit.

Bien sûr que non, niquedouille !

L´aventure, les découvertes, les futures merveilles, les trésors lui tendaient encore la main, juste devant lui. Mais, encore plus beau, l´amitié était encore plus près. Sa gorge se noua. Il se sentit atrocement mal. Flint semblait avoir eu son quota de misères.

Ouais, il s´est repenti, quoi...

Mais, lui continuait à le bouder comme un moins que rien. Lui, son meilleur ami ! Pour peu, s´il continuait, Raistlin lui prendrait sa première place dans le coeur du nain. Ou pire ! Sturm ou Gilthanas.

Ou même le nouveau, Elistan qu´il s´appelle...

Mais, Flint semblait alerté par son absence. Ses traits même étaient tirés, fatigués...

Tristes !

L´évidence paraissait claire comme de l´eau de roche bien cristalline comme il le faut au roublard. Il avait, en effet, entendu les recherches désespérées du nain. Ses appels étaient demeurés sans réponse. L´idiot, il lui en voulait encore à ce moment-là et ne trouvait pas la punition suffisante.

Sa vie au sein de la communauté aghar commençait également à l´ennuyer. Bien qu´au départ il avait trouvé drôles tous ces plans in-ingénieux, délires partagés, et autres catastrophes, il en était, maintenant, devenu las. Et pour lasser un kender, il fallait y aller. Atteindre les niveaux les plus pathétiques de la terre de Krinn. Oui, les nains des ravins ne faillaient pas à leur réputation.

N´empêche que plus bêtes, tu meurs !

Et voilà que lui, Tasslehoff Racle-pieds, maître des ombres, grandiose blagueur, génialissime virtuose de l´emprunt à durée indéterminée - lui ! - tournait le dos à son ami. Sa honte se fit plus grande. Ses joues s´empourprèrent et des larmes vinrent lui piquer les yeux, troublant sa vue. Il passa le dos de sa main sur son visage et suivit, tout en gardant ses distances, le groupe qui partait vers ces richesses insoupçonnées : les ruches de madames les abeilles...

Géantes...

***

Tika s'était éloignée, tandis que Laurana et Elistan terminaient leur conversation. Des rumeurs montèrent depuis différentes places dans le campement, suscitant joie et une nouvelle vigueur. Deux guerriers étaient revenus d'un village nain qui était prêt à accueillir les réfugiés. L'idée d'un toit, d'un âtre où se réchauffer et l'espoir d'un bon repas chaud secoua tout un chacun. Il n'en fallait pas plus pour mettre en branle la colonne humaine. En moins de trente minutes, tous étaient en route, suivant les deux éclaireurs. Le temps sembla si insignifiant que les deux heures de marche jusqu'au village firent l'effet d'une petite balade.

Elistan

[Message secret pour Laurana, MJ] Elistan fut surpris de la réaction de la jeune fille. Foudroyé serait sans doute plus exact, tant la réaction de celle-ci semblait violente.
Alors qu´il ne pensait pas à mal, le nouveau prêtre venait de provoquer la colère d´une Tika qui, après quelques mots bien sentis, s´était éloignée telle une furie. Telle une tornade.
Avant d´avoir pu tenter quoi que ce soit, Elistan fut happé par Laurana qui, à coup de phrases bien senties, lui expliqua où il avait gaffé.
Si ça continue ainsi je vais devoir me mettre à lister les personnes que je peux vouvoyer et celles à qui cela déplaît, si je veux éviter d´autres... incidents diplomatiques.

Le prêtre s’apprêtait à répondre à la demande de l´elfe, lorsque la colonne se mit en branle. C´est donc en marchant que la conversation continua :
«  Je venais justement d´intervenir dans une altercation entre questeurs et croyants, mais n´ai rien pu obtenir d´autre qu´un non-lieu. Ma position actuelle étant quelque peu... instable, je doute de pouvoir vraiment faire quelque chose.
Néanmoins, si tu me le demandes - ou si vous me le demandez ?- je peux très bien vous accompagner. Enfin, y aller avec toi... »

Non mais, sérieusement, je commence à penser que cette histoire de liste pourrait m´être utile. Sinon je risque fort de ne pas faire de vieux os.

Laurana

[Message secret pour Elistan, MJ] La colonne s´ébranla, emportant avec elle Elistan et Laurana. Les paroles du prêtre se chevauchaient alors qu´il passait désespérément du vouvoiement au tutoiement. Le regard de la princesse s´étrécit. Elle toussota pour que l´homme - à présent occupé à penser à autre chose - ramène son attention vingt centimètres plus bas sur sa gauche... sur son interlocutrice en l’occurrence.
Laurana s´éclaircit discrètement la voix.
« Il se trouve qu´en investissant Pax Tharkas nous avons incidemment sauvé votre vie et vous, avez combattus un dragon à nos côtés. » L´elfe fit une pause. « Un dragon, messire Elistan.
Je pense donc que vous avez largement gagné le droit de m´appeler Laurana autant qu´il vous plaira. Et si ce genre d´évènements ne suffit pas à rapprocher les gens, je pense qu´il est temps de prier pour le salut de Krynn parce que nous ne pourrons guère faire mieux. »
Le regard émeraude de la princesse scruta celui du prêtre. « L´entraide et la confiance en situation de crise, vous voyez ? Ce genre de chose.  » murmura-t-elle.
« En revanche devant les personnes extérieures à notre petit groupe, j´espère bien que vous me ferez la grâce de m´appeler Dame Laurana, ou Dame Lauralanthalasa. » L´ironie étira les lèvres de la jeune elfe. « Vous voyez, je vous laisse même le choix, alors n´allez pas colporter l´idée que je sois castratrice. » Elle désigna de la tête la longue file de réfugiés qui s´apprêtait à pénétrer dans le village nain.
« Profitons de la halte pour nous joindre au "repas" du sieur Locar, il ferait beau voir qu´il refuse notre compagnie. »
Elle lui adressa un clin d´oeil discret. « Quoi qu´il arrive, soyez extrêmement sympathique à son égard. À la fin de cette conversation, vous devez être son incontournable ami. Vous serez le gentil garçon qui écoute ses problèmes et les ramène au groupe des "sauveurs", et moi la méchante elfe qui organise les choses et le met en face des réalités. »
Elle saisit le bras d´Elistan pour lui faire presser le pas. « Vite, hâtons-nous avant qu´il ne soit submergé par les demandes de ses compatriotes lors de la halte !  »

Elistan

[Message secret pour Laurana, MJ] Les paroles de l´elfe - bien que rassurant Elistan sur la question du tutoiement - ne convinrent pas vraiment au prêtre.
Locar ne portait déjà pas Elistan dans sons coeur lorsqu´il était Grand Questeur, mais maintenant qu´il avait "trahi" ceux-ci en prétendant un retour des anciens dieux, il ne risquait pas de pouvoir "sympathiser" avec lui.
Ayant fait part de cette situation à Laurana, il ajouta :
« De plus, je doute que nous puissions approcher le Questeur Locar ainsi. Je gage qu´une fois arrivé au village, l´ensemble de la colonne des réfugiés se séparera en plusieurs groupes épars et que, même si nous arrivons à retrouver celui des questeurs, il nous faille batailler avec maints fidèles avant d´atteindre Locar lui-même.
Et tout ça dans l´espoir d´une conversation qui sera sans aucun doute stérile...  »


Une fois arrivé chez les nains - et apprenant que ceux-ci avaient préparé de la soupe pour les réfugiés -, Elistan se proposa tout naturellement pour donner au coup de mains à ses hôtes, participant à la création et à la gestion d´une file de réfugiés :
« Je suis, tout comme vous, plus qu´heureux d´avoir de quoi manger ce soir et que l´on nous offre un toit pour la nuit, mais je vous en prie, ne poussez pas. Il y en aura pour tout le monde, alors que chacun attende son tour, s´il vous-plaît. »
Les paroles du prêtre avaient été vraies : nul questeur ne s´était trouvé dans son "groupe", et Locar ne faisait pas exception.
Une fois qu´il eut mangé, l´homme de foi alla trouver Laurana :
« Il se fait tard, je vais donc me coucher. On nous parle de récolte de miel pour demain matin. Je crois que nos hôtes attendent de nous que nous nous occupions du petit-déjeuner, ou quelque chose du genre. Nous devons donc être en forme pour la journée de demain, qui promet d´être longue.
Je te souhaite donc une bonne nuit, Laurana. »

Alors qu´il allait tourner les talons à la recherche d´un endroit ou dormir, il se ravisa :
«  Si malgré tout tu veux toujours que nous allions voir Locar, nous pourrons toujours essayer de le faire demain, une fois cette histoire de miel résolue. »
Ayant parlé, il entreprit d´aller dormir, allant à l´endroit que les nains lui indiquèrent.

***

Pendant ce temps, le festin s'était achevé dans la demeure de Grimwald, laissant les deux convives rejoindre -s'ils le souhaitaient- les réfugiés. Sinon, une place d'honneur leur était acquise dans la maison. Silex avait disparu, mais la nature de sa disparition était un secret de polichinelle. Aussi personne n'alla le déranger.

Les nains s'étaient organisés et avaient fait de la place dans les granges, les greniers, dans leurs maisons et chaque coin à l'abri du vent et de la pluie. De grands feux avaient été allumés au centre du village au dessus desquels se trouvaient d'énorme marmites remplies de soupe. Les nains orientaient les différentes personnes dans des files pour être servis, puis vers un lieu de repos. La soupe n'était pas épaisse, mais elle réchauffait l'intérieur du corps et comblait en partie la faim de par les quelques légumes qui y flottaient. Les feux furent laissés à disposition des réfugiés pour se réchauffer ou préparer un repas à l'aide de leurs propres victuailles. Des nains patrouillaient dans le village afin d'assurer la sécurité de tous, hommes et nains, ainsi que des réserves du village auxquelles les réfugiés n'avaient évidemment pas accès.

Le lendemain matin, des chariots étaient préparés avec des tonnelets en grande quantité pour les courageux héros qui iraient récolter du miel auprès des abeilles géantes. Tandis que les nains équipaient les réfugiés avec des chariots supplémentaires et tout ce qui pouvait les aider : chaussures, vêtements de peau, ustensiles de cuisine, sacs en cuir etc. Mais pas de nourriture... C'était leurs libérateurs qui iraient chercher le petit déjeuner tandis que la colonne se remettait en mouvement vers le sud.

Et voilà qu'étaient repartis les compagnons à l'aventure pour aider les réfugiés. Lunedor avec Flint, Sturm et Tika repérèrent la piste indiquée par Zirkan, tandis qu'Elistan s'occupait du chariot. Laurana suivait le petit groupe bien plus à l'aise en milieu naturel qu'elle et l'ancien questeur. L'air était frais, caressant les visages, mais le soleil conférait quelques rayons de chaleur. Le chariot tiré par deux chevaux aussi gros qu'un bœuf était secoué par les inégalités de la route, ralentissant la progression de l'équipe mais en étant toujours plus rapide que les réfugiés. La traversée de la plaine gelée se fit sans encombre mis à part la traversée d'un bras du lac recouvert de glace. Cet évènement eut le mérite de redonner de la chaleur -sous forme de stress- à chacun.

Enfin, environ deux heures plus tard, une paroi rocheuse haute de plusieurs centaine de mètres et longue de plusieurs kilomètres se dressa devant le groupe. La falaise était percée de trous plus ou moins gros, allant de la taille d'insectes à celui pouvant accueillir un ours. Mais aux traces sur le sol, on pouvait bien imaginer qu'aucun animal de cette taille ne traînait dans le coin.

Tika fit une rapide inspection des aspérités praticables et l'une d'elle retint son attention de par les quelques légers bourdonnements qui en provenaient. La lumière du jour -magnifique et sans nuage- éclairait les premiers mètres. Mais pas au-delà.

Il s'agissait à présent de s'organiser pour rentrer et chercher le miel...

Lunedor

Lunedor tourna son regard azuré vers ses compagnons :
« Si l´un de vous l´accepte, je peux lui confier lumière de Mishakal (durant plus d´une heure), qui ne fera ni flamme ni chaleur, en la posant sur son armure ou autre parure : elle éclairera comme une torche magique (froide et bleutée) pouvant être occultée sans danger. Les Neidars n´en ont guère besoin... ami Sturm, serez vous volontaire pour être "porteur de lumière" ?
Par ailleurs, je vous accompagne, bien sûr, et pourrai lancer aussi sur de courtes périodes mes petits amis lakohe en quelques lumières dansantes pour faire diversion ou chasser ténèbres de manière mobile et indépendante jusqu´à cinquante mètres, si nécessaire...
Je pourrai rendre silencieuse certaines zones comme lors de notre combat contre le Ver-minabl´ en enchantant une flêche, ou autre objet confié à notre éclaireuse... pour quelques minutes en cas de besoin. Mais ne pourrai porter moi-même ce silence, qui annihile mes propres invocations, et devrais rester à au moins cinq mètres de la porteuse... »


Tika

Tika s'était approchée de l'ouverture, les bourdonnements entendus répondant en choeur aux gargouillis que chantait son estomac, tandis que la belle Lunedor s'exprimait. La jeunette n'entendait que partiellement les gazouillis de la représentante des Vrais Dieux tant son esprit était tourné vers le "trésor" qui les attendait à l'intérieur. Il fallait dire que les nains avaient su être convaincants en la matière et son imagination (et son appétit) avait fait le reste. Et puis, pendant ce temps, elle ne pensait plus aux jeux dangereux de la diplomatie qu'orchestrait l'elfe. Certes, celle-ci était en son domaine et elle-même avait accepté de la soutenir dans tout cela, mais les simagrées et autres déguisements imposés la fatiguaient encore plus que la faim...
Toutefois, alors qu'elle s'approchait un peu plus de la cavité pour tenter d'en percer les obscurs secrets, elle entendit un mot "magique".
«  Moi !  », fit-elle brusquement en se retournant telle une toupie flamboyante.
Remarquant que sa vivacité avait surpris ses compagnons, elle reprit plus posément.
« Enfin, j´veux dire, j´veux bien porter votre lumière, d´autant qu´il serait peut-être plus sage que je passe devant : je suis l´une des plus petites et, surtout, des plus agiles... Enfin, j´veux pas dire ça pour vous Maître Forgefeu, mais heu... s´il faut se glisser dans un étroit boyau pour y vérifier les tenants et les aboutissants... Bin comme je n´ai pas d´armure... Enfin, vous comprenez quoi !  » La jeune femme sentait qu'il lui fallait changer de sujet, ayant l'impression que quoiqu'elle pût dire, cela n'ôterait pas l'air grincheux du nain à sa remarque, mais il était clair qu'en l'absence de maître Raclepieds, elle était la plus apte à une "mission" d'éclaireuse. Elle se tourna donc vers la femme des plaines.
« Enfin, j´veux dire que si vous mettiez votre truc sur mon bracelet, ça pourrait être grandement utile, enfin j´trouve... »
À l'idée de voir opérer la magie de l'oracle, sur sa propre personne, les émeraudes de Tika scintillèrent de mille feux.

Sturm

Sturm essaya de se rappeler ses maigres connaissances sur les abeilles afin de se préparer au mieux à leur petite expédition. Voyant l'enthousiasme et le regard empli de convoitise de la jeunette, le solamnique n'eut pas le coeur de revendiquer l'éclairage magique. Mais il prendrait place juste derrière elle qu'elle le veuille ou non . Leur hôte nain leur avait bien signifié le danger et il serait là pour la protéger.
«  De ce que je sais des abeilles, ça pique et ça n´aime pas trop la fumée. On a quelque chose qui puisse lutter contre du venin et de quoi faire éventuellement de la fumée histoire qu´elles évitent de trop nous approcher ? Vu que ce sont des abeilles géantes, je doute que leur piqûre soit des plus agréables. Il faudrait que l´on sécurise une zone à l´entrée de la grotte de manière à ce que nous puissions entreposer le miel avant de le descendre. »

Tass'

[Message secret pour MJ] Maître Raclepieds se tenait non loin du groupe d´aventuriers, couvert par un buisson épais. Il sentait que les aventuriers avaient besoin de lui. Mais il ne se sentait pas d´arriver comme une fleur, surtout qu´il redoutait le regard de reproche de maître Forgefeu. Le dilemme le taraudait et il se surprit à trembler fébrilement des mains.

Il ne bougea pas. Néanmoins, il sortit sa lame magique silencieusement. Son regard, captivé, était fixé sur l´oracle car la promesse de revoir un de ses miracles l´intéressait au plus au point. Il entendait les gargouillements des uns et des autres. Lui, se sentait bien car il avait su se fournir en nourriture de part et d´autre. Il avait faim, c´était tout-à-fait normal qu´il se serve.

Lunedor

Haussant les sourcils à la demande pressante de la téméraire rouquine, Lunedor inclina la tête avec bienveillance :
«  Soit ! Soyez notre "éclaireuse" à une condition, ma jeune amie...  »
Lunedor invoqua l'énergie de Vie qui se matérialisa en une luminance bleutée pour imprégner le bracelet de Tika (facile à cacher sous sa manche en cas de besoin); avec son doux sourire, l'oracle compléta sa requête :
«  Que vous ne vous éloignez pas de nos protecteurs en armure, qui auront besoin de vos... lumières ! Et que vous soyez prudente, aussi...  »
Ensuite, elle se tourna vers le solamnique :
« Vous avez raison, ami Sturm. Il serait sage de faire un feu ici, à l´entrée, ce n´est pas le bois humide qui manque, ni les haches bien aiguisées... Mais il ne paraît pas utile d´enfumer l´intérieur, au risque de nous handicaper nous même.
Protégeons simplement ainsi le chariot et les tonneaux...Je vous laisse décider de l´ordre d´approche, pour vous suivre, et si quelque d´entre vous est piqué et envenimé, qu´il se signale aussitôt à mon attention : art guérisseur de mon peuple sait lutter contre venin, et notre Dame, Mischakal, m´a confié pouvoir de neutraliser poison. »


Elistan

La nuit avait fait son office, et ce fût un "nouvel Elistan" qui se leva de bon matin.
Certes le prêtre s'en faisait toujours pour les réfugiés et leurs différents malheurs - en particulier ce "conflit des croyances" qui, nourri par les Questeurs les plus farouches, menaçait d'éclater -, mais il savait que la soupe de la veille et ce bon repos en avait soulagé plus d'un.
Quant au problème de nourriture, ses compagnons - ou du moins une partie nouvellement retrouvée - et lui-même allaient y apporter une solution.
La traversée de la plaine et du lac gelé n'avaient pas été de tout repos, mais cela n'avait en rien démotivé le prêtre, bien heureux de pouvoir être utile.
Mais cette excitation diminua quelque peu lorsque le groupe arriva devant la ruche des abeilles géantes.
Bon... Je suppose que ça ne doit pas être pire qu´affronter un dragon...

Un plan d'action était en train de se mettre en place, lorsque qu'Elistan décida de prendre la parole :
« Je suis d´accord avec Stum quant à la proposition d´enfumer la ruche. Je ne sais pas ce que ça produit chez ces grands formats, mais chez leurs congénères de petite taille elles ont l´habitude de lier la fumée au feu, et se consacrer entièrement à un... hum ! à un essaimage d´urgence... et ne se préoccupent plus du reste. Enfin, à ce qu´il parait. »
Répondant à Lunedor :
«  Il est vrai que cela pourrait peut-être aussi nous handicaper. D´autant plus que je ne sais pas combien de temps d´enfumage serait nécessaire afin qu´il pénètre correctement dans la ruche, ni la durée de son effet...
Dans ce cas, peut-être pourrions-nous juste chacun nous munir de torches ? La fumée - voire les flammes, tout simplement - produite par celles-ci pourrait sans doute produire chez les abeilles un effet similaire, non ?  »

Après quelques secondes de silence, il reprit à voix basse :
« Par contre, je ne possède sur moi rien d´autre que cette armure, ce bouclier et cette masse, seuls souvenirs que j´ai pu emporter de Pax Tharkas. Ainsi, si quelqu´un pouvait me prêter une torche...  »
Enfumer la ruche pouvait aider à éparpiller les abeilles normales. Il semblait donc logique de penser qu'à défaut d'éparpiller les insectes, la fumée pourrait les gêner. Restait maintenant à trouver de quoi allumer un feu et le garder fonctionnel le temps d'inspecter la ruche... Et de récolter le miel en quantité. Après tout il s'agissait de remplir plusieurs tonnelets et non pas qu'une chope de ce nectar sucré.

Flint

Flint sourit lorsqu'il vit Tika accepter avec joie d'être leur porteuse de lumière : décidément, la jeune fille qui maniait poêles et pichets de l'auberge du Dernier refuge avait gardé son grand coeur enthousiaste et un brin inconscient. Le nain crut bon de préciser :
«  La lumière t´ira bien, Tika. Mais pour ce qui est de parer aux mauvais coups, je pense que mon armure serait plus efficace. De plus, je vois dans le noir ce qui fait que j´ai moins de handicaps que d´autres. Enfin, il s´agit d´aider aussi mon peuple, je me dois donc d´y aller.  » Le nain avait en effet parfois des inclinations que Sturm aurait pu tout à fait comprendre. Cependant, s'il trouvait que mettre de la lumière sur leur éclaireuse afin qu'elle ouvrît la voie était une mauvaise idée en la transformant ainsi en cible désignée, il s'en serait voulu de gâcher la joie de sa camarade.
« Hum! En revanche, je ne suis pas forcément... Enfin, je veux dire... Quand je vais quelque part, c´est rarement en me faufilant. Peut-être qu´une petite aide sous forme de silence pourrait être tout aussi utile, voire sinon plus, qu´un feu de fumée. »
En attendant, il cherchait à voir s'il y avait une activité même minimale autour de la ruche, ou bien si toutes les abeilles semblaient endormies.

Avec le froid environnant, il était clair que les abeilles étaient au repos, voir en hibernation. Mais tout ceci n'était que spéculation face à une variété pour le moins singulière si on en croyait les paroles des neidars. Le petit groupe allait de toutes manières le découvrir bien assez tôt lorsqu'un consensus sur la marche à suivre serait finalement trouvé et appliqué.

Laurana

Laurana sourit à l'excitation - engendrée par l'expédition à venir - qui débordait littéralement de la benjamine du groupe. Pouvu que celle-ci ne soit pas mauvaise conseillère... et surtout qu´elle ne l´amène pas à en faire trop. Après quelques échanges de points de vue il semblait entendu que Tika passerait devant pour éclairer le chemin, tout en restant suivie de prêt par son escorte.

Modifié par un utilisateur samedi 27 septembre 2014 22:59:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#9 Envoyé le : mardi 29 juillet 2014 23:47:50(UTC)
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Tika

Entendant Elistan manifester son inquiétude quant au manque de lumière. «  Tika va transporter de quoi nous éclairer. » le rassura-t-elle en confortant l'ancienne serveuse dans son rôle. « Cela te permettra de garder tes deux mains libres. Si trébucher dans les ténèbres t´inquiète, tu peux poser une main sur mon épaule, je te guiderai... sous réserve qu´elle n´aille pas s´égarer en quelque autre endroit. » le tança-t-elle.
« Quant à enfumer l´endroit, je pense que c´est fournir beaucoup d´efforts pour un résultat incertain. Laissons Tika quelques pas devant nous afin qu´elle nous révèle de quoi il retourne. Nous aviserons au besoin. » L'elfe haussa les épaules. [/dit]Ça ne reste que mon avis, évidemment.[/dit]

Elistan

Le visage du prêtre s’empourpra :
« Je ne vois pas ce dont tu veux parler, Laurana. Si ce n´avais pas été toi j´aurai pu trouver ce genre de commentaire blessant et totalement déplacé. Je sais que c´était du ressort de la plaisanterie, mais là quand même... »
Tout en parlant à l'elfe Elistan, avait tentait d'adopter une expression légère, mais on pouvait facilement voir sur son visage qu'il n'était pas habitué à ce genre de boutades.

Soit ! Revenons à nos abeilles !

Se tournant vers Tika, il dit :
« Si l´idée des torches ne vous semble pas utile ou nécessaire, je n´insisterai pas. Quant à l´ordre de marche, j´aimerai être devant aux côtés de Tika -si tu le veux bien.
J´avoue avoir besoin d´un peu d´exercice, n´étant pas du tout jeune âge, et ces abeilles m´en donnent l´occasion rêvée.
D´autant plus que le simple fait de savoir que cela nous permettra d´aider des centaines de personnes me gonfle de vigueur.
Du reste, ce ne sont pas quelques insectes - quelque soit leur taille - qui vont nous apeurer alors que nous avons affronté un dragon !
Bien. Si nous voulons avoir du feu en permanence durant le temps de la récolte il va nous falloir beaucoup de bois. Je propose donc que l´on prenne un peu de temps à entasser une petite réserve et d´allumer un foyer avant d´aller jeter un oeil dans la ruche. Même si rien ne nous dit que cela sera utile contre les abeilles, ce sera toujours un moyen supplémentaire pour défendre notre entreposage de tonnelets. Autant éviter de s´encombrer les mains avec une torche , nous aurons besoin de nos deux mains soit pour récolter soit pour combattre. Une fois le miel trouvé, il faudra conserver en permanence deux personnes à veiller sur les récolteurs si jamais les abeilles se rebiffent contre notre intrusion. Flint et moi pourrions nous occuper du rôle de surveillance tandis que le reste de notre petit groupe effectuera des aller-retour pour entreposer le miel. »


Sturm



Sturm n'avait pas peur de ces fameuses abeilles, mais toutefois, il craignait pour la sécurité de ses amis.

Contrairement aux prêtres ou aux magiciens du groupe, il avait besoin de ses armes pour être utile dans un combat.



Tass'

[Message secret pour le MJ] Ses compagnons semblaient se mettre d´accord sur un plan d´attaque. Alors que certains commençaient à mettre les idées en action, le kender continuait de les observer sentant à juste titre que son apparition n´allait pas forcément être agréablement reçue. Il pensait notamment au regard lourd de reproche de Flint.
Ainsi, recula-t-il de quelques pas quand il vit Sturm se mettre en branle pour trouver de quoi fournir un feu de joie. Il s´éloigna en dissimulant ses traces, ne souhaitant pas que le chevalier solamnique le trouve dans les buissons, ce serait bien pis !



Tika


La mine taquine, la jeunette releva son nez décoré de taches de rousseur vers l´ancien questeur.
« Pourquoi pas...Si vous êtes capable de suivre !
Noter que j´ai un affreux doute là-dessus...  »

Son regard pétillait de malice alors qu´elle affichait un sourire presque innocent au plus vieux (en apparence) de l´équipée...


Sans attendre une réponse, vu que le temps filait, et suivant l'idée de Sturm, le groupe se mit en mouvement pour chercher des brindilles, bûches et autres branchages pouvant servir à allumer et entretenir un feu. Avec l'espoir que cela tiendrait les abeilles à distance. Après quelques minutes, chacun avait un petit tas de bois dans les bras tant la nature était fournie et sauvage par ici, mais également les mains rouges car le vent frais engourdissait les doigts non protégés petit à petit.

Tika

Tika fit mine de suivre, bonne dernière, mais lorsque tous eurent le dos tourné, elle exécuta un demi-tour et entra dans la cavité à même la falaise, satisfaisant sa curiosité. Grâce à la magie de Lunedor, elle voyait clairement dans le couloir naturel et elle émergea à pas feutrés dans une section de la ruche. Le bourdonnement était légèrement plus bruyant à l´intérieur mais provenait en majeure partie des couloirs attenants à la cavité. Toutes les parois étaient marquées de trous de la taille d´un poing. Et dans les différents coins et recoins de la grotte se dessinaient des larges plaques superposées composées d´une innombrable quantité d´hexagones. Rien de plus normal pour des abeilles, Tika en avait déjà vu des nids dans la nature. Otik avait même dû un jour se débarrasser de l´un d´entre eux car les abeilles avaient élu domicile dans les branchages du grand arbre qui abritait l´auberge du dernier refuge. Ennuyant tant la cuisinière que les clients et Otik lui-même par leurs incessants allers et venues. Mais elle ne se rappelait pas que les différentes plaques fussent aussi grandes. Dans sa mémoire elles étaient deux à trois fois moins imposantes. En comptant les différentes sections et en évaluant les réserves de miel qu´elle pouvaient contenir, Tika se dit qu´il y avait, rien que dans cette pièce, de quoi nourrir des dizaines et des dizaines de personnes

[Message secret pour Elistan] Alors que les bouts de bois s´entassaient sur son bras gauche et que le droit les ramassaient, Elistan vit un mouvement discret à la périphérie de sa vision et tourna la tête. Il ne voyait plus Tika avec eux, mais une faible lueur dans l´ouverture menant à la ruche lui fit deviner qu´elle avait dû entrer sans les prévenir...

[Message secret pour Tass] Le kender réussit sans souci à se placer de manière à rester discret sans éveiller de soupçons sur sa présence à ses compagnons. Il les regarda donc ramasser du bois...

Elistan

Alors qu'il était tout concentré à sa tâche de ramassage de bois, Elistan fût attiré par un mouvement - où était-ce une intuition ?
Toujours est-il qu'il remarqua que quelqu'un manquait à l'appel.
«  Tika !  », ne put s'empêcher de crier l'homme. « Elle vient de rentrer dans la grotte sans nous prévenir !
Je tournais la tête, et j´ai vu sa lueur disparaître dans les ténèbres ! »



***

Tika

[Message secret pour les bêtises de Tika] Le ramassage du bois, trop peu pour elle. Ils avaient bien assez de bras pour cette opération et, pendant ce temps, elle pouvait déjà déblayer le terrain et faire un peu de repérage…
Dès qu’elle fut à l’intérieur de la grotte, la jeune rouquine n’eut aucun mal à se faufiler discrètement dans les boyaux qui mèneraient au trésor promis, ses yeux s’adaptant parfaitement à la douce lueur qui émanait de son poignet.
Tika resta un instant bouche bée devant la découverte des énormes plaques, fruit du labeur des abeilles. Elle n’avait jamais bien compris en quoi le miel pouvait être utile à ces insectes plutôt nuisibles -et pourtant tellement drôles lorsqu’Otik avait entrepris un étrange ballet après avoir tenter de les déloger de leur arbre…-, mais elle remercia intérieurement la Nature pour les bienfaits de cette production. Et quelle production !! Les nains avaient eu une bien bonne idée de les envoyer ici ; si la ruche était aussi importante qu’on le disait, il y aurait largement de quoi faire pour nourrir les réfugiés…

L’eau à la bouche, Tika était partagée entre l’envie de prélever un petit morceau de plaque, et poursuivre ses pérégrinations. Si je prends un petit bout, personne ne m’en voudra… En même temps, parcourir les différentes sections les mais collantes… C’est pas ce qu’il y a de plus judicieux…
J’espère qu’ils ont prévu assez de sac, dehors, pour transporter tout ça… J’uis même pas sûre qu’on soit assez nombreux…

Toute à ses réflexions, l’ex-serveuse observa les alentours, recherchant les anfractuosités susceptibles de la protéger en cas d’attaque des insectes, les espaces les plus larges permettant une récolte dans les meilleures conditions, les différents couloirs, et opta pour s’avancer encore plus profondément dans la ruche, tout en faisant attention à faire le moins de bruit possible…


[Message secret pour Tika] Les bottes de cuir se posaient doucement à chaque pas, pour éviter tout choc qui pouvait se transformer en vibrations et sortir les abeilles de leur hibernation. Il y avait une autre partie de la ruche assez grande pour récolter à plusieurs le miel à gauche de la première. Et à plusieurs endroits, pendu au plafond ou accroché à la paroi de granit, des plaques gorgées de miel attendait tranquillement le bon vouloir des apiculteurs. Tika sortit sa dague pour la glisser dans un des hexagones ruisselant de l´épais liquide sucré et la ressortir.

Deux gros bourdonnements attirèrent son attention. Sortant de deux petites cavités différentes, trois abeilles se mirent à récupérer quelques gouttes de miel dans l´une des réserves avant de disparaître à nouveau dans un des nombreux trous tapissant les parois. Elles étaient énormes, de la taille du pouce de Flint au moins, et la rouquine était restée immobile tout le temps qu´elles s´étaient promenées dans cette partie de la ruche. Elle n´avait jamais vu d´abeilles aussi grosses !

Retournant à des calculs plus prosaïques, elle estima que chaque portion qu´elle avait repéré jusqu´ici était susceptible de remplir un quart de tonnelet. Et ils en avaient une quinzaine dans le chariot à l´extérieur. Le miel, très nourrissant, pouvait nourrir une centaine de personnes par tonnelet, voir plus ! Et rien que dans ces deux parties de la ruche, ils avaient de quoi remplir presque trois tonnelets...


Flint

Flint était tout rougeaud non d'avoir coupé le bois, mais d'en avoir pris des brassées trois fois trop grosses. Son nez commençait à avoir la couleur d'une tomate trop mure, et un formidable « Aaaaa... Tchoum ! » tout à fait hors de propos vient ponctuer la remarque d'Elistan.
Le nez encore encombré, le nain laissa tomber fagots et bûches et s'élança sans plus réfléchir à la poursuite de l'imprudente. «  TIKAA ! N´y va pas zeule ! Addend-nous !  » Rajustant in extremis son bonnet qui manquait de lui cacher un œil suite à l'éternuement, le nain saisit sa hache et se lança immédiatement dans les ténèbres qui pour lui n'étaient pas un handicap.
«  Rha je vous jure, c´est bien la peine d´essayer de s´organiser, voilà ce qui arrive à trop fréquenter Tass... »

Mais il était déjà trop tard, le guerrier nain avait déjà disparu s'enfonçant dans les ténèbres. « Vite allumons un feu, il va falloir qu´on les rattrape avant qu´ils ne fassent une bêtise. Le doyen et la benjamine du groupe ...  »
Comme quoi l´âge n´est pas synonyme de sagesse.

Lunedor

L'oracle de Mischakal bénéficiait de l'énergie vitale accordée par sa déesse, la mettant (sur)naturellement à l'abri* des rigueurs du froid plus sûrement que fourrures, si épaisses soit-elle. C'est en voyant la rougeur pivoine du nez de Flint (difficile à ne pas remarquer) qu'elle se rendit compte qu'il fallait se préoccuper du risque d'engelures pour ses compagnons, ne bénéficiant pas de la protection divine.
Mais nouvel élément venait de bouleverser l'ordonnancement pourtant clairement agencé. La rouquine suivait l'exemple du malicieux Tass, comme si la curiosité était contagieuse... et trop forte ! Là était sans doute explication du défi lancé il y a peu au prêtre de Paladine (trop habitué à user de paternalisme envers ses ouailles).
La désapprobation de Sturm était bien mesurée, et cette bienveillance sous-jacente fit sourire Lunedor, qui libéra le reste des élans :
« Allez-vite les soutenir, ami Sturm. Nous en ferons de même à votre suite dès que feu sera démarré. Frêre Elistan ! Princesse ! Un volontaire parmi nous trois pour s´en occuper et garder l´attelage de nos alliés neidars ? ... »
La princesse Que-Shu déposa son fardeau et convoqua étincelle divine pour allumer** au plus vite flambée de bois plus ou moins humide... Grand Ma' Malika en serait bien offusquée et elle lui adressa un clin d'œil en pensée : Les temps changent, Grand´ Ma... faisons que cela soit en bien...

Tika

[Message secret pour le maître des bêtises] Les lèvres de la jeune femme s´entrouvrirent pour laisser échapper un souffle silencieux devant l´avancée de ses découvertes alors que ces yeux s´arrondissaient devant le spectacle ainsi révélé. «  Waaaaaaa.....  »

La gourmandise aurait pris le dessus si l´arrivée du trio d´abeilles n´avait pas stoppé son élan. Tika cessa presque de respirer lorsqu´elle vit les impressionnantes créatures voleter vers le miel qui s´échappait d´un des petits hexagones et le récolter avec précaution avant de disparaître.
Poussant un léger souffle de soulagement à leur départ, la jeune rouquine fut néanmoins surprise par cette apparition.
Elles n´ont rien "dit" alors que j´éclairais la salle !! Elles ne sont pas sensibles à la lumière magique... Leur vue est donc si mauvaise ?
Mais elles réagissent à l´odeur, sûrement, puisqu´elles ont foncé, sans erreur, sur le miel qui s´écoulait...
Ou alors ne m´ont-elles pas considérée comme une intruse trop néfaste pour elle...

Faut que je prévienne les autres !

Trois tonnelets, déjà ! Et j´ch'uis sûre que je n´ai point encore tout visité...


Toute à ses pensées, et prenant les mêmes précautions qu´à l´aller, la jeunette décida de rebrousser chemin. Elle en avait assez vu pour permettre le début de la récolte...et la poursuite de ses investigations quand ses compagnons seront au travail !!!

Sturm


« Bon je me dépêche de rattraper Flint, espérons que je le rejoigne rapidement. »

Sturm prit le temps toutefois d'allumer une torche et d'harnacher son bouclier dans son dos. Il n'avait pas la capacité de son aîné à voir dans les recoins sombres et ne disposait pas de l'éclairage magique de la benjamine.


Flint se rua dans la ruche aussi discrètement qu'un éléphant tandis que Sturm allumait une torche quelques mètres derrière lui illico presto. Forgefeu fonça tête baissée et tourna à un coin. Au même moment, Tika surgit devant lui ! Et ce fut le choc...

Tika

Ça, elle ne s'y était pas attendue !
À peine extirpée du boyau qu'elle avait emprunté, se demandant si les bourdonnements qu'elle ressentait dans ses membres -là où elle posait pied ou main- n'étaient pas liés à un tremblement de terre, elle vit une furie naine foncer vers elle. Trop tard ! Tika était souple et rapide, mais elle n'esquiva que partiellement le "boulet de canon Forgefeu" qui lui arrivait dessus, et en eut le souffle coupé.
«  Wooouufff !  », lâcha-t-elle quand ses poumons encaissèrent le choc, manquant de partir à la renverse contre les pierres saillantes de la grotte, et se rattrapant in-extremis au bras du maître forgeron.

Une main sur son estomac, pliée en deux, la jeunette cherchait à reprendre tant son souffle que ses esprits, laissant tout le temps au nain de s'exprimer et au chevalier de les rejoindre....


Flint

Le nain sentit un choc qui ralentit légèrement sa course. C'est qu'un nain, ça ne s'arrête pas comme ça une fois lancé ! Non, on ne lance pas le nain, merci ! Or donc, la vision de Tika qui lui fonçait dessus n'eut d'autre effet que de lui faire fermer les yeux, seul réflexe possible dans le laps de temps très court où il réalisa ce qui se passait. Comme il le craignait, le choc ne fut pas à son désavantage, ce qui voulait dire que Tika qu'il était parti sauver venait de se prendre dans le buffet un nain en plein élan.

Il fit encore quelque pas le temps de s'arrêter, et tout confus gromela :«  Tika ! Ca va, rien de cassé ? Non mais qu´est-ce qui t´a pris de foncer sans nous vers le danger ! Ma parole, on aurait cru que l´esprit de Tass était parmi nous... Ah, comme je le regrette celui-là !  »Le nain tendit un bras afin que Tika puisse s'appuyer dessus afin de se relever. « Hum ! Enfin, au moins tu es encore en vie. Alors...  » Avec un petit clin d'œil malicieux qui faisait le charme de sa relation avec Tass, Flint continua histoire de se donner une contenance, l'air entendu« Il y a quoi, plus loin ? »

Tika

La jeune femme peinait à reprendre sa respiration et sa salive avait un horrible goût métallique, qui se confirma quand elle la cracha au sol. Flûte ! J´ai du me mordre la langue...
Toujours pliée en deux, la rouquine n'était pas encore tout à fait femme mais plus vraiment une adolescente, se força à relever la tête vers le nain, de longues boucles lui cachant en parti un visage presque sans vie tant le choc avait été rude.
«  Keuf, Kôf...
Z´y...aller...pas...d´main...morte...vous...quand...v´s êtes...inquiet...  »

Parler n'était pas facile aussi s'arrêta-t-elle le temps de se redresser afin de prouver (tant à Flint qu'à elle-même) qu'elle était encore en entier, prenant volontiers appui sur lui. Elle cracha à nouveau, s'essuya les lèvres d'un revers de main, et, la bouche grande ouverte elle prit une profonde inspiration afin de tenter de poursuivre.
« J´ai déjà...trouvé...d´quoi remplir...3 ton´lets !
Z´aviez pas...b´soin moi...pour la corvée...bois. Et, à quoi sert un...éclaireur...si l´reste de la troupe...lui colle au train, hein !?  »

Un petit sourire charmeur vint égailler son discours entrecoupé de prises d'air. Sous la douce lueur de son bracelet de cuir, ses yeux pétillaient d'une joie et d'une malice propre aux enfants et aux kenders. Elle prit une nouvelle inspiration et ajouta, saisissant des deux mains celle du maître forgeron pour isoler son pouce.
« J´en a vu trois, des abeilles. Elles sont grosses comme ça ! » Tika releva le pouce du nain jusque devant ses yeux.
« Mais elles m´ont pas vue, pourtant, j´avais pas éteint la lumière ! Elles sont v´nus ramasser l´miel qui coulait d´une plaque et sont r´parties, tranquillement dans une aspérité...
J´venez, j´vais vous montrer ! »


Elle avait déjà oublié le rude contact d'avec le vieux nain, désormais toute excitée de lui montrer ses trouvailles...

Les plaques de miel sont les points jaunes de la bm .

Elistan

« Je me dois d´aller aider Tika. Après ce que je lui ai dit - bien malgré moi - la dernière fois, je ne peux que me sentir coupable s´il lui arrive malheur !  »
Telles avaient été les paroles du prêtre à Lunedor, qui alluma magiquement quelques bouts de bois.

Dés que ceux-ci s'embrasèrent le prêtre en attrapa un, et s'élança à la suite de Stum et de Flint.

Il n'eut cependant pas à courir longtemps. Après avoir parcouru quelques mètres à peine, il retrouva les trois lurons en pleine discussion.
« Tika ! Pourquoi es-tu partie sans prévenir ? J´étais mort d´inquiétude par la simple idée qu´il eût pu t´arriver quelque chose !  » Telles étaient les paroles qu'avait voulu prononcer Elistan. Mais, se souvenant de son dernier "faux-pas", il se ravisa, et opta plutôt pour un :
« Vous voilà donc tous ici. Ce n´est pas fort sympathique de laisser les autres derrière !  » Son ton se voulait rieur, presque détaché. « Les autres sont encore dehors, en train de débattre sur qui allait s´occuper de surveiller le chariot.  »

Lunedor

Lunedor réorganisa les bois de leur feu... avant de faire de la fumée, il fallait déjà faire prendre tout cela.
Avec une moue désabusée suite au départ d'Elistan, elle leva ses yeux d'azur rieurs vers Laurana :
« Aheum... quelque Princesse va devoir montrer que nous savons aussi nous occuper du feu !
Au moins l´une de nous deux doit rester ici et veiller sur les chevaux et le chariot...  »

Elle laissa temps à la fille de l'Orateur du Soleil de se décider...




Laurana


Laurana adressa un sourire las à la Dame Bleue.
«  Sois sans crainte, je ferais en sorte que chariot et chevaux soient présent à votre retour.  » Elle désigna de la tête la silhouette incertaine d'Elistan. «  Filez avant que l´enthousiasme pour les uns et l´inquiétude pour les autres ne les entraîne hors de votre portée. »



Lunedor


L'oracle de Mishakal leva simplement une main vers la princesse Qualinesti, indiquant son accord, et eut une courte hésitation -cherchant instinctivement le bâton-. Avec une petite moue d'autoironie sur son sourire, elle se contenta de prendre un des tonnelets vides et partit aussitôt à l'intérieur de la grotte, accompagnée de ses esprits follets lui éclairant la route...




Laurana


Je m´occupe donc du feu.
C´est pas la pause café pour autant, je reste attentive à ce qui pourrait sortir de la grotte (un appel ou un ennemi). De même je vérifie que rien ne s´apprête à me tomber dessus (après tout il y a une armée draconienne et ses éclaireurs qui traînent dans le coin).


Si je le peux j´attache les chevaux à un arbre, un rocher... bref n´importe quoi qui les empêchera de partir dans tous les sens en cas de mouvements brusques. Attention, il faut tout de même que je puisse les détacher au prix d´une action (on oublie le triple nœud).


Flint de toute évidence emboîta le pas à Tika, la hache à la main, et les sourcils d'autant plus froncés que la jeune fille était légère et insouciante. Certes, le nain aimait particulièrement la nature joueuse et volage de la jeunesse humaine - et kender - mais tel une vieille nounou ayant nourri de son lait la progéniture d'une famille contre rémunération, son gros cœur débordait de tendresse autant que son front arborait les traits de la sévérité.

Peut-être était-ce à cause des enfants qu'il n'avait jamais eu avec Lolly...

Tika

À l’intervention d’Elistan -faussement enjouée ; il en fallait plus pour tromper la jeune femme- Tika releva deux billes émeraude arrondies de surprise, découvrant le silencieux chevalier solamnique et la nouvelle «prêtresse» des nouveaux-anciens-vrais dieux (Tika s’y perdait encore un peu dans ces considérations) et ses lumières dansantes. Il ne manque que la princesse, là !
Qu’est-ce qu’ils ont tous à débarquer comme ça ? Ils s’inquiétaient ???
La flamboyante jeunette fronça légèrement les sourcils et un petit pli mutin vint creuser un sillon à l’arête de son nez.
Dites ! J’voudrais pas fâcher impunément votre looooongue expérience aux uns et aux autres, votre savoir-faire en matière d’exploration, tout ça…
« Mais, selon mes critères, le principe d’un éclaireur n’est-il pas de découvrir le terrain inconnu afin de faciliter le déplacement et le travail de ses co-équipiers ? » Son regard se porta vers Lunedor, cherchant confirmation chez la femme des plaines.«  Donc, si vous me suivez au train, quel intérêt à ma «mission» autre que de vous servir de guide dans un lieu que je ne connais pas ? » Elle leva un sourcil interrogatif, mais n’attendit nulle réponse.
« Je sais bien que je suis jeune (trop au regard de certains), jetée malgré moi dans toute ces histoires…mais vous devez me faire un peu confiance, s’il vous plaît. Il n’y avait nulle folie dans mes actes et… » Elle vit alors le tonnelet apporté par Lunedor et son visage s’illumina d’un large sourire.«  Et je suis sûre que vous allez apprécier mes premières découvertes…encore assez éloignées du nid des abeilles dont je n’ai pu, jusqu’à maintenant, qu’apprécier la taille !  » Et de lever haut le pouce de Flint en démonstration visible à tous.
« Bon, elles ne m’ont pas considérée comme une intruse hostile, mais je ne sais pas comment elles réagiront quand on commencera à prendre le miel alors faites gaffe ! »

Les consignes données, l’ex-serveuse guida ses compagnons vers la première salle Carrés des cases [8.11] à [14.11] à [14.18] à [8.18], points jaunes, leur révélant les plaques gorgées de miel directement accrochées à la roche. Là elle leur indiqua un boyau s’enfonçant vers leur gauche.
« Y’en a tout autant par là : ça f’rait déjà trois tonnelets, à vue de nez.  », leur précisa-t-elle en baissant la voix et leur intimant d’en faire autant. « L’idéal, ce serait de commencer l’prélèvement pendant que j’continue -un peu- l’exploration. J’pourrais alors rapidement vous prévenir si les abeilles décidaient de v’nir vous piquer le derrière…même si y’a d’grande chance qu’elles hibernent pour la plupart… »

[Message secret pour MJ] Une fois que les aventuriers furent rentrés, l´un après l´autre, dans le tunnel escarpé, manne providentielle, le kender sortit discrètement de son buisson. S´offrant le luxe d’épousseter sa cape, il regarda de part et d´autre afin de vérifier si personne n´était encore dans le coin. Puis, il s´engouffra à la suite de ses compagnons, en cherchant à être le plus silencieux possible.

Sturm

Sturm haussa les yeux au ciel signe chez lui d'un léger agacement.
« Disons qu´on espérait qu´au moins tu nous préviendrais que tu te lançais dans ton exploration... le temps également que nous ayons terminé de faire un feu mais soit, maintenant que ce qui est fait est fait mettons nous au travail. D´autant que nous avons aussi une requête à satisfaire...La gelée royale. » rajouta-t-il pour ceux qui auraient oublié la demande du chef Neidar.

Tout solamnique se faisait un devoir de tenir ses engagements.

« Tika, tu continueras tes explorations mais file rapidement te mettre à l´abri ici si les abeilles deviennent agressives. Je me posterai à l´entrée de la galerie que tu auras emprunté pour protéger les récolteurs et te couvrir si tu dois battre retraite. Si tu as des abeilles au train, passe tout de suite derrière moi, je les retiendrai...  »

Le groupe entra dans la ruche, se demandant bien ce qu'il allait y trouver. Le lieu était une grotte semblable à d'autres, la paroi rocheuse ayant la particularité d'être calcaire et trouée quasi partout.
[Message secret pour Rhajzad] Il y avait fort à parier que les abeilles utilisent ces trous comme tunnels pour se reposer ou voyager entre les différentes parties de la ruche. Rendant la position du chevalier inutile car si jamais les insectes découvraient les intrus, ils rappliqueraient de partout à la fois !
Des plaques ruisselantes de miel étaient accrochées un peu partout sur le plafond ou les parois, d'une taille impressionnante pour qui avait déjà vu ce genre de chose. Au moins trois fois plus grosse !

Les oreilles attentives pouvaient percevoir de légers bourdonnements au loin, vers l'intérieur. Pour l'instant, aucun insecte n'était en vue. Le miel -en quantité abondante- était à portée de main et il n'y avait qu'à se servir...

Tika choisit au hasard la salle suivante et s'y engouffra discrètement afin de repérer les lieux. La grotte était à peine plus large que les deux précédentes, mais un pilier naturel rendait la place particulière. Dans une anfractuosité, la belle rousse découvrit une réserve énorme de miel qui remplirait à elle toute seule certainement un tonnelet.
[Message secret pour Xine/Tika] Des bourdonnements attirèrent l´attention de l´éclaireuse en direction du pilier central. Elle y jeta un coup d´œil et découvrit qu´il était presque vivant tant il remuait. À y regarder de plus près -ah, curiosité !- elle remarqua des dizaines et des dizaines de petits ventres se soulevant dans leurs hexagones qui devaient leur servir de couche individuelle. Si jamais la bonne centaine d´abeilles se réveillaient... Elles ne seraient sans doute pas de très bonne humeur en voyant que des pilleurs venaient leur prendre leurs réserves de nourriture...

Tika

« Gelée royale !!  »
Tika ne put contenir la surprise qui la secoua devant cette «révélation», ses grand yeux écarquillés.
« Dites, z’auriez pu prévenir ; c’est autrement plus compliqué à trouver, ça ! » Elle réfléchit une seconde, la tête penchée sur le côté, une main maintenant son menton, puis ajouta :
« Faudra le faire en dernier, parce que gratter la couche de la reine, c’est pas la meilleure des choses à faire ça… »

Passé l’effet de cette information de dernière minute, elle avait écouté sans dire un mot les recommandations du chevalier à la moustache, l’œil pétillant, avant de signifier sa compréhension d’un « D’ac ! » accompagné d’une parodie de salut officiel (celui qu’elle avait vu faire par les gardes de Solace et que les enfants s’amusaient -parfois- à imiter).
Claquant des talons, la jeunette se détourna des collecteurs pour s’engouffrer en silence dans une nouvelle salle, sa chevelure flamboyante voletant à ses épaules.
[Message secret pour les abeilles] Si elle avait eu l’eau à la bouche en découvrant cette grosse quantité de miel, se demandant si ça n’était pas là la gelée royale demandée, elle eut un vif mouvement de recul devant ses ventres endormis ….qui sont autant de dards pointus et empoisonnés…
Se retenant de respirer, de peur que le moindre souffle ne réveillât les créatures, elle recula à pas mesurés d’un mètre ou deux. Suffisamment en tout cas pour reprendre une respiration normale, tout en cherchant à calmer les bonds que faisait son cœur dans sa poitrine, et dont elle avait l’impression qu’il faisait un bruit d’enfer.

Calmée, elle regarda autour d’elle, l’oreille tendue pour percevoir le bourdonnement du reste de la ruche.

[Message secret pour Tika/Xine] Les abeilles avaient à vue d´œil la même taille que les trois dernières rencontrées. Si c´était des bébés abeilles, elles étaient énormes, et on pouvait craindre les parents ! En tout cas elles avaient l´air d´être pleinement arrivées à maturité.

Tika récupéra un peu et en profita pour tendre l'oreille. Les légers bourdonnements continuaient et semblaient se répercuter sur toutes les parois. Il était dès lors compliqué de percevoir leur origine, même si certains -faibles- provenaient de l´énorme dortoir à abeilles devant elle.

Modifié par un utilisateur dimanche 17 avril 2016 19:10:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#10 Envoyé le : mercredi 30 juillet 2014 23:51:52(UTC)
Rhajzad
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À l'extérieur, Laurana avait allumé un grand feu qui prenait bien. Il n'y avait pas de vent, aussi la fumée s'éleva droit dans le ciel où elle se dissipait dans les rayons de soleil.
Alors qu´elle était occupée près du chariot, l´elfe aperçut quelqu'un s'approchant du feu et de la grotte. Il regardait maintenant à l´intérieur, prêt sans doute à suivre les compagnons à l'intérieur. D´abord inquiète, la princesse elfe reconnut Tasslehoff, kender de son état, qui avait disparu depuis plusieurs jours. Elle s´approcha de lui, et le petit chenapan ne remarqua qu´au dernier moment Laurana qui le saisit en arrivant par derrière.

[Message secret pour Laurana/Sharu] Alors que le kender étirait son cou pour voir à l´intérieur du tunnel, il se sentit happé par derrière. Une main forte l´avait saisi par le col et il fut pris par un sursaut de peur. Il ne l´avait pas vu venir, celle-là.

Il se retourna pour voir le visage tout aussi étonné de la princesse elfe. L´idiot, il avait oublié de regarder du côté du feu... Le voilà grillé maintenant.

Il fit un sourire mi-figue mi-raisin, cherchant à s´attirer les bonnes intentions de l´elfe sans trop y croire. Il lui tardait à retrouver le sol sous ses pieds.
...

Lunedor

Lunedor, pragmatique avant tout, réclama d'abord de l'aide :
« Aidez moi d´abord à collecter ce miel en ces lieux sans danger : on commence par la gauche et on vide cette grotte avant la prochaine. Frère Elistan, vous êtes le plus légèrement armé : courez nous chercher un autre tonnelet ! Quand celui-ci sera plein, il faudra l´emporter et en ramener un autre à remplir. Sturm : votre fonction de sentinelle est illusoire : voyez toutes ses fissures : sans nul doute laisseront-t´elles multiples passages hors de la galerie si nous alarmons ces bestioles... alors venez plutôt nous aider : plus on sera, plus vite on ira ! Profitez de la lumière de mes petits lakohe ! »
Illuminée par ses lumières dansantes, Elle indiqua les plaques et montra comment en extraire le miel...
« Pfff ! C´est pas facile : Sturm, Flint, j´ai besoin de votre aide ! »

Lunedor récoltait le miel pour le placer dans les tonnelets. Mais la tâche n'était pas aisée, certaines plaques lui échappèrent des mains, s'écrasant et s'éparpillant sur le sol poussiéreux de la caverne, et elle n'arrivait pas à extraire totalement le précieux liquide nourrissant de sa coque. Une partie du miel fut perdue et elle ne réussit qu'à remplir à 3/4 le tonnelet alors qu'elle aurait aisément pu en remplir un, voir commencer à remplir un second.

Tika

[Message secret pour bsssss] Et bien, il fallait croire qu´elle ne pourrait se fier à ses oreilles pour se retrouver, ou même se diriger.
La jeune femme releva les particularités de cette salle, annotant mentalement quelques points de repère comme la forme des plaques ou la fracture des rocs au niveau des ouvertures, puis elle se décida à poursuivre son enquête en se dirigeant vers sa droite à l´Est, en prenant soin de faire le moins de bruit possible....

[Message secret pour Tika/Xine] La jeunette se déplaça plus loin dans la grotte et arriva à un carrefour. Sur sa gauche le passage se rétrécissait et il était impossible de passer par là. À droite et devant elle s´étiraient de longs couloirs à peu près droits et naturels, quoique travaillés par les abeilles. Ici et là elle voyait des petites poches de repos pour les abeilles. Nulle doute, elle s´enfonçait vers le cœur de la ruche...
...

Laurana


[Message secret pour Jeudi, Rhapsode] Reposant avec précaution sa prise, Laurana inspecta de la tête aux pieds le kender. Après s´être assuré qu´il semblait aller plutôt bien, la princesse du Qualinesti "invita" d´un geste son joyeux compagnon à s´éloigner momentanément de l´entrée de la ruche.
« Tasslehoff Racle-Pieds, en personne !  »
Son regard émeraude délivra une caresse glacée à l´infortuné kender.
« Tu n´es peut-être pas au courant, mais il se trouve que tu as disparu pendant quelques temps. Alors je suis sûre que remplir des tonneaux de miel doit être extrêmement intéressant, mais il me semble que quelques explications s´imposent. »
Elle indiqua à nouveau de la tête le chariot.
« Et tu me feras le plaisir d´attendre Flint avant de repartir en vadrouille, il s´est fait un sang d´encre. Allez, en avant marche, et je t´écoute. »

Sturm


La fillette du groupe s'était déjà éclipsée vers d'autres découvertes.
Voyant les soucis que rencontrait Lunedor et se ralliant à sa vision stratégique comme quoi les abeilles pourraient de toute façon passer, il décida d'aller aider la malheureuse bien empêtrée avec sa récolte.
« Prenez mon bouclier en guise de plateau ça évitera que le miel coule trop durant son transport. Je m´occuperai de tenir les tonnelets pendant que vous opérez la délicate opération de transfert des plaques ou récipient. »


Tika

[Message secret pour MJ] La coquine s´arrêta devant les opportunités qui s´offraient à elle. Elle resta un instant pensive devant l´embranchement, songeant tout à coup à ses compagnons restés pour la récolte.
Flûte, je ne leur ai pas montré l´autre grotte... pîs faut leur dire de ne pas toucher au gros pilier... ´s´raient foutus d´réveiller les abeilles et j´me r´trouverais coincée entre deux feux piquants...
Sa résolution fut prise et la rouquine fit la route inverse pour rejoindre la salle où Lunedor et les autres récoltaient les premiers tonnelets...

...et faudrait trouver un moyen de marquer...mais oui, le charbon d´bois !! Ils ont fait un feu...

Les compagnons étaient au travail lorsque revint la jeune Tika, aussi silencieuse qu'un chat, le sourire aux lèvres. Aucun n'aurait remarqué son retour s'ils n'avaient été attiré par la douce lumière qui émanait de son bracelet de cuir. Toutefois, elle prit la peine de se racler très doucement la gorge pour capter leur attention.
«  Dites, faut qu´j´vous dise...  ». Mais son regard fut attiré par la tâche de miel au sol. « Oooohhh... Quel dommage... » Son regard s'assombrit un court instant, avant d'à nouveau s'illuminer de cette joie enfantine qui la caractérisait depuis leur arrivée sur place.
«  M´enfin, y´en a encore plein !

À ce propos, vous trouverez de quoi remplir presque deux tonnelets dans la grotte au fond*, et autant dans celle qui est derrière moi. Mais vous devrez faire très attention ! Au milieu y´a un gros pilier rempli de miel...et d´abeilles endormies. Elles doivent être une centaine au moins. Toutes grosses comme celles que j´ai déjà vues. Faudra pas les réveiller...  »
Elle fit de gros yeux en direction des hommes en armure, à qui cette dernière phrase était tout particulièrement adressée.

«  Bon ! Comme ça se poursuit, j´vais chercher un charbon de bois pour vous mettre des indications sur les parois, des fois que vous voudriez avancer avant mon retour ; j´reviens avec un tonnelet vide... »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Et la jeunette flamboyante de s'élancer vers la sortie, sans le moindre bruit de talon comme si elle n'avait jamais été là, pour rejoindre le feu et sa gardienne...
* Les points à droites sur la BM

[Message secret pour Xine, sharu, Rhapsode] Tika s´approchant de la sortie de la caverne entendit la princesse elfe parler avec quelqu´un. Elle reconnut sans hésiter la voix de Tasslehoff Racle-pieds. Elle se précipita alors à l´extérieur afin de vérifier et tomba sur les deux compagnons occupés à discuter, Tass´ en plein récit avec force gestes et excuses comme il en avait l´habitude...

Le kender, voyant que Laurana n´allait pas le limoger, commença alors sa longue tirade où il mêlait, avec force et plein d´explications rocambolesques, des excuses d´un air penaud, des justifications d´un ton dramatique et des gestes de forcené pour appuyer le tout. Excuses à la kender, quoi !

Néanmoins, quand Laurana ajouta que Flint s´était fait du mouron pour lui, les épaules de Tass´ s´affaissèrent et il balaya du regard le sol devant ses pieds. Elle avait touché le point sensible. Honteux, il préféra ne rien ajouter. Ce qu´il redoutait particulièrement s´abattait sur lui, tel une opprobre vindicative. L´embarras s´emparait du kender plus vraiment dans ses chausses.

[Message secret pour Tass/Rhapsode, Laurana/Sharu] Bin, tu peux tenter des explications à posteriori, hein, le résumé de Jeudi est juste pour que je me figure la scène ; vous devez avoir eu le temps d’échanger un peu avant le retour de Tika .

Tika

Maître Tass’ !?!!
D’abord hésitante, elle s’était approchée à pas feutrés et avait penché sa tignasse rousse par delà un rocher afin de mieux percevoir l’invité de la princesse elfe. Mais oui, c’est bien lui !

Dès lors qu’elle reconnut le malicieux kender, une grande allégresse envahit son cœur de jeune fille. Elle se précipita alors en quelques enjambées bondissantes dans le dos du petit bonhomme pour le prendre dans ses bras.
« Maître Tass’ !!
Quelle joie de vous revoir parmi nous !!! J’savais bien qu’vous vous étiez pas perdu !!  »

Tika ne contrôla nullement le cri de joie qui s’échappa de ses lèvres -de toute façon, elle n’était pas dans le contrôle quand il s’agissait de ses sentiments- et attrapa Tasslehoff à la manière qu’elle avait eu, enfant, de sauter sur Caramon ; et ne relâcha le kender qu’après avoir déposé un gros baiser à sa joue, sans remarquer de suite sa mine boudeuse.

S’écartant un peu et le voyant tout gêné, elle fronça légèrement les sourcils.
« C’est pour maître Forgefeu que vous faites cette tête ? Vous avez tort, vous savez.
Oh, bien sûr il s’est inquiété -et a inquiété tout le monde- à votre sujet, mais il sera bien trop heureux de vous revoir pour gronder plus que de raison !  »
Elle adressa un clin d’œil qui se voulait complice au petit roublard, agrémenté d’un large sourire pour illustrer ses propos.

Elle allait ajouter autre chose mais s’interrompit.
La jeune femme appréciait son rôle d’éclaireur dans ces grottes et elle avait, enfin, l’impression de se rendre réellement utile au reste de ses compagnons. Le kender revenu, celui-ci allait certainement reprendre son statut de prédilection auprès des autres, et elle… Et bien, elle reviendrait aux tâches ingrates mais indispensables dont elle s’occupait du mieux qu’elle pouvait…

Tika secoua la tête et regarda son poignet qui pulsait de la douce lumière de la prophétesse.
Son sourire -bien que bienveillant- se fit plus terne lorsqu'elle reprit la parole :
« Quelle idiote je fais, il ne faudrait pas que j’oublie les raisons de ma présence…
Dam…Laurana, croyez-vous que je puisse prendre un morceau de bois au bout calciné ? C’est pour indiquer aux autres la direction à prendre ! Et je dois ramener un tonnelet : ils ont commencé la récolte pendant que je découvre les lieux !  »

Au kender, elle ajouta : « Voulez-vous que je les prévienne ou préférez-vous garder la surprise ?
En tout cas, si vous entrez là-dedans, prenez bien garde à ne pas réveiller les abeilles…elles sont é-nor-meuh !  »


Elistan

Écoutant Lunedor, Elistan entreprit de s'occuper de la gestion des tonnelets.
Voyant que le premier commençait à se remplir - malgré un gaspillage de miel qui avait fini au sol - il sortit de la grotte pour en chercher un second.

Remarquant, à son retour, que Stum avait proposé d'utiliser son bouclier comme un plateau, le prêtre ne put s'empêcher de faire de même :
«  Si ça peut vous être utile, je peux aussi vous donner mon écu en acier. Il n´est pas bien grand, mais il est comme neuf.
Si ça nous évite de renverser du miel à côté, je vous le prête volontiers. »

...

[Message secret pour Disamis, sharu, Xine, Rhapsode] Le prêtre sortit et découvrit que Tika et Laurana étaient occupées à discuter avec un invité surprise : Tasslehoff Racle-pieds qui faisait son "come-back"...

Laurana

[Message secret pour Jeudi, Xine, Rhapsode, Disamis] Un air amusé passa sur le visage de la princesse. Encore à mélanger tu et vous ? Faîtes ce que je dis, pas ce que je fais.

« Prends ce qu´il te faut  » dit-elle en retirant un brandon quasiment éteint. Elle enroula soigneusement un linge autour de la base pour que l´ancienne serveuse ne se salisse pas les mains.
Après s´être assuré que le feu n´allait pas s´effondrer pour autant, elle tendit le futur "indicateur" à la jeune femme.

Un clin d´œil se glissa en sa direction. « Je pense qu´il est préférable que Tass reste ici avec moi, son arrivée va provoquer beaucoup d´émoi et il vaut mieux que les abeilles restent au calme. »Elle se tourna légèrement vers le kender et lui adressa un grand sourire. « Il sera toujours temps d´aller les voir une fois la récolte finie n´est-ce pas ?
Allez file, ils doivent t´attendre.  »
murmura-t-elle à Tika du bout des lèvres. « Et profite bien de ton "exploration". »

Tika

[Message secret pour Sharu, Rhapsode, Disamis] La jeune femme remercia l´elfe d´un simple hochement en prenant le morceau de bois délicatement préparé, reconnaissante d´avoir deviné son désir d´y retourner.
Puis, toujours aussi bondissante, elle se détourna du duo, nouvellement trio, pour attraper à la volée un tonnelet à rapporter à Lunedor.
Elle adressa un dernier clin d´oeil aux "extérieurs", lançant un « Soyez sages ! » avant de s´engouffrer dans le dédale de grottes...

Tika revint, aussi silencieuse qu'elle était partie bien qu'un peu plus encombrée.
La jeune rouquine avait sous son bras un tonnelet qu'elle déposa aux pieds des récoltants, lesquels orchestraient de drôles de manipulations avec leurs boucliers. Elle les observa un instant, un peu dubitative, mais finit par hausser les épaules.
« Ça m´a l´air bien compliqué votre système... » C'était juste un constat et non une moquerie de sa part. Pour éviter tout mal entendu, elle leva sa main occupée à tenir un brandon noir qu'elle retenait par un côté joliment enchâssé dans un morceau de soie. « Avec ça, je vais pouvoir laisser des indications à mesure que j´avance, si vous n´avez pas la patience d´attendre mon retour... Mais avant de m´enfoncer dans les couloirs que j´ai vus par-là,  » Elle indiqua la direction qu'elle avait prise en dernier, «  J´vais d´abord voir où donne cet accès !  », montrant du morceau de bois calciné la troisième section au départ de cette grotte qu'elle n'avait pas encore explorée vers [13.11].

Le sourire de la jeune femme, toujours aussi large, semblait quelque peu plus fade à toute personne un peu attentive à ce genre de détail. Sa façon d'agir un peu moins relâchée que quelques minutes plus tôt.
En réalité, le retour de Tass´ la préoccupait bien plus qu´elle ne l´aurait souhaité et, de fait, cela s´en ressentait dans sa manière d´agir. Tika avait à cœur d´aider à découvrir les lieux, de montrer de quoi elle était capable. S´enfonçant dans le nouveau boyau, le cœur serré, elle prit encore plus de précautions que jusqu'à présent...

Tika se déplaça tout doucement dans le couloir à droite de Flint. Au premier embranchement elle vit sur sa droite une faille trop étroite pour s'y faufiler, et qui rejoignait le carrefour naturel où elle avait stoppé ses recherches pour aller prendre un morceau de bois noir. Sur la gauche, le couloir tournait. Elle s'avança jusqu'au coude et remarqua quelque chose dans le coin : bien cachés dans la centaine de petits trous, des centaines d'hexagones blancs se chevauchant étaient remplis d'abeilles au repos.

Laissant là les insectes, elle continua son exploration plus avant et atteignit une petite caverne qui recélait aussi une bonne réserve de miel ainsi que quelques petites poches ici et là. Ce qui retint bien plus son attention, c'est qu'un essaim supplémentaire d'abeilles en sommeil se trouvait au fond contre le mur. Il allait falloir être très discret ici pour ne pas réveiller... Deux essaims en même temps !

Tass'

[Message secret pour Sharu,Xine,Disamis] Tasslehoff sentait tous les maux de la terre s´accabler sur ses épaules en sentant les regards posés sur lui. Quand Tika apparut et exclama fortement sa joie de le revoir. Il sourit d´un air gêné. Il aurait aimé partager cette joie mais Laurana l´avait mis devant ses responsabilités. Il s´en voulait. Il aurait dû rejoindre le groupe avant d´attendre plus longtemps à les suivre sans se montrer. Ce qui est fait est fait, mais maître Raclepieds redoutait sa rencontre avec le guerrier nain.

Néanmoins, l´enthousiasme de Tika eu un effet bénéfique sur le kender troublé. Ce qui finalement lui rendit le sourire fut la petite remarque de la princesse elfe. Elle eut un résultat immédiat. Le kender se redressa et s´empressa de suivre la jeune serveuse, qui semblait avoir drôlement mûri, le cœur plein d´espoir et d´enthousiasme. Il s´engouffra dans le tunnel passant alors devant un Elistan bouche-bée.

Une fois hors de vue, le kender ralentit néanmoins sa marche. Et si le nain ne lui pardonnait pas...
...

Flint

Le nain ne s'y connaissait pas vraiment en abeilles. Son truc à lui, c'était plutôt de confectionner les tonnelets ou d'autres ustensiles en bois. Voyant que tout le monde se précipitait dans le plus grand désordre, il grommela à voix basse : « Une spatule... C´est une spatule qu´il faudrait pour récupérer le miel. Mais pour ça, il faudrait retourner dehors, et je vous ferai l´outil en deux temps trois mouvements. »

Comme il n'en était pas vraiment question, le nain se mit dans le tunnel qui conduisait là où Tika avait disparu, afin de bloquer le passage à toute force hostile. Il lança à Sturm :
« A nous deux, on protégera les travailleurs, comme ça. »

Lunedor

Grâce aux précieuses indications de Tika, la récolte pouvait se poursuivre plus facilement vers la caverne à gauche (commençant en 4:5). Le moins qu'on puisse dire est que ce n'était pas un travail facile... avec auto-désapprobation, Lunedor avait moue désabusée devant les plaques trop friables éclatant sous ces doigts pourtant agiles et tout ce bon miel répandu inutilement sur les parois...
«  Il faudra ensuite décider par où continuer. Le mieux est de récolter d´abord là où il n´y a pas d´essaims... On gardera ainsi le plus dangereux pour la fin, assurant tout le début de récolte. J´utiliserai silence magique lorsqu´il nous faudra agir discrètement...ggrmblll ! J´espère qu´on va trouver une meilleure méthode pour ramasser ces fichues plaques sans les faire exploser une fois sur trois !.... »

Tika n'avait pas eu le temps de prévenir Lunedor qu'il y avait des abeilles endormies dans chaque grotte. Les derniers essaims au repos elle ne les avait perçu que par chance et elle était en train de faire marche arrière pour prévenir les récolteurs. Elistan était revenu avec un nouveau tonnelet que le petit groupe eut toutes les peines du monde à remplir. Malgré l'aide de Sturm et de Flint, il était évident que c'était du gâchis. Pour une portion de miel dans le tonnelet, une autre tombait à terre.

Sturm tentait maladroitement de se faire discret avec les frottements de son armure, mais le nain pestait tant d'avoir les doigts tous collants à cause du miel que c'en était inutile. Résultat, le bourdonnement qui, jusqu'ici était doux, s'intensifia de plus en plus en provenance d'un renfoncement dans la grotte 7.11. Une à une, des abeilles grosses comme un poing s'extirpèrent de divers trous dans la roche, bien décidées à chasser les intrus qui venaient piller leurs réserves !

Lunedor

Hélas ! Les choses tournaient déjà bien mal, alors qu'ils n'en étaient encore qu'au début !
Faisant contre mauvaise fortune, bonne figure, Lunedor se résigna : il leur faudrait résister à l'attaque des réveillées. Il n'était pas question d'abandonner la récolte : celle-ci déciderait du sort de leur protégés ! C'était bien malheureux, mais il faudrait se débarrasser de ces bestioles ! Levant moindre doute à ceux qui l'accompagnaient , elle leur déclara, réagissant instantanément à l'attaque de l'essaim, avec une moue contrite :
« Nous n´avons pas le choix, amis :
Il nous faut nous débarrasser de celles-ci !
Notre récolte n´est pas terminée ici...
Et pour les réfugiés c´est une question de survie ! »


[Message secret pour Jeudi] Etant donné que je suis dehors - surtout vu la distance - à moins que l´un d´entre eux appelle à l´aide ça va être compliqué.
Donc je passe mon tour jusqu´à ce que ce soit chose faîtes, de toute façon c´est pas quelques abeilles qui vont leur faire peur .
Et puis bon, si on se fait voler les chevaux, j´aurais l´air malin .


[Message secret pour ] Le kender s´avança prudemment dans le tunnel quand il entendit les paroles inspirantes de Lunedor. Comprenant qu´il y allait avoir tantôt du grabuge, il se pressa. Et avant même d’apparaître à ses compagnons...

Un sifflement furieux et perçant se fit entendre provenant du goulot de la sortie. Répercuté par les parois du tunnel, celui-ci détonnait allant perturber les abeilles à moitié réveillées... Ce charivari discordant n'était pas destiné aux compagnons de la Lance, les fréquences étaient choisies pour assommer les abeilles géantes.

Mais, qu'était donc tout ce tintamarre ?

L'élue de Mischakal encouragea ses compagnons au travers de ses paroles, ragaillardissant les cœurs autour d'elle. Lunedor avait opté pour la discrétion, mais ce n'était pas le cas de... Tass'? Le kender avait réussi à se faufiler jusqu'ici, au nez de Tika, mais surtout à la barbe de Flint ! Non content d'apparaître de nulle part, ce dernier secouait son hoopak qui émit dès lors ce sifflement passablement désagréable tout autour. Technique bien connue des kenders pour énerver leur adversaire... Normalement...

Mais cette fois il s'agissait de centaines d'abeilles, et leur bourdonnement rivalisait en puissance avec l'arme. Tass' compris que c'était inutile, les insectes étaient déjà assez énervés comme ça.

Flint


« Hum !  » grommela Flint, ce qui dans sa bouche devait être l'équivalent de Bon sang de bonsoir ! ou toute autre formulation que les plus jeunes générations savent colorer des effets les plus grossiers afin de parvenir à l'état de choc où ils espèrent que leur paroles placent leur interlocuteur.
« Après les draconiens, les abeilles ! On descend bien bas... »

Il se plaça néanmoins avec sa hache de façon à intercepter la sortie des insectes volants et se mit à découper systématiquement tout ce qui était rayé de l'abdomen selon les pointillés. Il rechignait cependant à tuer ces insectes utiles, et c'était bien afin de gagner du temps pour que les autres puissent déguerpir qu'il s'y mettait, de mauvaise grâce.(-5 niveaux à l'essaim 115/115)

Tika attendait avant d'agir, se préparant à aider au mieux ses compagnons quand elle le jugerait opportun. Flint s'approcha et trancha dans le vif, découpant deux énormes abeilles en deux à la suite. Les insectes sortirent de tous les petits trous dans la roche. En quelques secondes, les récolteurs se retrouvèrent harassés par des dizaines d'abeilles qui virevoltaient autour des intrus, bourdonnant à leurs oreilles et piquant sans cesse au visage, aux mains et toute partie du corps non recouvert par une armure suffisamment solide.

[Message secret pour Arsenic] L´armure du chevalier encaissa quelques aiguilles, mais pas toutes...

Sturm


Sturm entreprit de découper de la butineuse. Déjà il sentait le venin parcourir ses veines et un sentiment de brûlure l'envahit.

Il faudrait être précis et rapide. Il commença à frapper individuellement sur chaque abeille éclairant la nuée dans un éclair de lame.

On ne s'approchait pas du solamnique sans risque. Une première abeille en paya le prix cher. Ensuite le chevalier tailla dans la masse, coupant une abeille en deux, éclatant une seconde au sol puis finalement embrocha une dernière au bout de sa lame. Il en restait encore un bon paquet tout autour, mais les rangs des insectes se clairsemaient.
( -12 niveaux à l´essaim. 75/75)

Lunedor


Lunedor, gaugée de miel, fut douloureusement assaillie par la nuée qui lui injecta doses multiples de venin...
Il s'agissait de bien tenir la distance... malgré son impulsion première, il fallait qu'elle se protège, d'abord, afin de pouvoir user ensuite de ses pouvoirs de guérison... Tandis que son visage et ses mains exposées commençaient à enfler, posant l'une d'elles sur son médaillon, elle demanda à sa déesse de la faire paraître inoffensive à leurs attaquantes, et continua d'encourager ses compagnons :
« Ceux qui peuvent rester en dehors de la nuée...
Faites-le. Laissez-nous les affronter !
Pour les autres, dès que je peux... je vais appeler
L´énergie de Mishakal afin de vous soigner... »


Tika

Tika avait entendu l'intensité du bourdonnement emplir la salle des récoltants ; pourquoi ne les avait-elle donc pas prévenu de la présence systématique des abeilles ??? Se frappant le front du plat de la main, la jeune femme s'en voulait de la situation, même si elle n'avait acquis cette certitude qu'après sa dernière découverte. Honteuse et un peu effrayée de se retrouver nez-à-nez avec ces grosses bestioles, elle avait temporisé, grimaçant en voyant la silhouette du kender lui passer sous le nez et agir...comme un kender !
Mais il n'était plus temps de réfléchir et même si les imprécations de Lunedor se poursuivait, leur intensité sembla faiblir à l'oreille de Tika. Elle avait trop tergiversé et maintenant la femme des plaines était peut-être en danger (La petite rouquine ne se faisait que peu de soucis quant au nain ou au chevalier). Ses poings se serrèrent et elle attrapa la lame qui pendait à son côté, à peine plus longue que les longs couteaux gobelins mais bien plus effilée, alors qu'elle s'élançait dans la bagarre, laissant Tass derrière elle...

Le bourdonnement était terrible, et les piqûres nombreuses. Lunedor vacillait face aux assauts incessants des insectes, elle ne pourrait tenir longtemps dans cette situation... (-3 constit´ et fatiguée)
Tika dégaina et larda l'air avec sa rapière sans arriver à toucher une seule de ces grosses abeilles. Si la situation n'était pas si terrible, elle aurait pu rire en voyant les bestioles voleter autour de sa lame tels des peluches auxquelles ont avait mis des ailes dans le dos... Et un dard aussi long qu'une aiguille à coudre !
-12 niveaux à l´essaim. 75/75

Elistan

La nuée avait surpris le prêtre, plus occupé par les tonneaux à remplir que par les occupantes de la ruche.
En quelques secondes, tout bascula : des dizaines et des dizaines d'abeilles de taille inhabituelle étaient arrivées, attaquant en tout sens quiconque était sur le chemin.
Elistan ne faisait évidemment exception.
Bien que sévèrement piqué, l'homme ne succomba pas au poison secrété par les dangereux insectes.
« Vous croyez que vos petites piqûres vont m´atteindre ? Ce n´est rien comparé aux sévices que m´a infligé le Sénéchal ! », avait-il crié.
Dégainant l'arme qu'il avait à la taille - tout en priant mentalement pour que les dieux guident sa main -, Elistan entreprit d'écraser ces insectes... comme des insectes.

Flint n'écoutait plus rien fort son courage et sa hache. Une fois le mouvement de moulinet établi, il n'avait qu'à le garder actif afin que la lame tranchât un maximum de truc-o-ptères comme disaient les sages. La barbe hirsute du nain virevoltait à chaque mouvement de la lame, presque aussi efficace pour ce qui était d'assommer les bêtes.

Tass'

Alors que le nain commençait à se démener contre les abeilles qui bourdonnaient de part et d'autre de sa barbe furieuse, une silhouette surgit de l'autre côté et se plaçant de l'autre côté de la nuée. Elle émit un sourire et lança un :
« Alors, tu ne t´es pas trop ennuyé sans moi ?
Si tu veux bien qu´on évite de voir ta barbe se transformer en ruche, on parlera après, hein !  »

Il commença à faucher l'air avec sa fine dague. C'était bien sûr ce bougre de kender qui faisait son apparition à ce moment des plus opportuns !


Elistan s'apprêtait à frapper les abeilles autour de lui, levant son arme, et fit un mouvement avec son bras mais une douleur lui déchira l'épaule. Son mouvement brusque venait de rouvrir une de ses plaies, douloureux souvenir des coups de fouet de Verminaard, et il sentait déjà un liquide chaud couler dans son dos.

Flint fit tourner sa hache dans tous les sens, tranchant là une abeille, éjectant une autre du plat de sa lame ici, et créant un tel mouvement d'air que les insectes, perturbés, s'éloignèrent les uns après les autres. Les dernières abeilles à traîner furent chassées par un petit bâton surmonté d'une fronde qui dansa devant le nez du nain en émettant un bruit agaçant : un hoopak.

Dans le couloir derrière, un bourdonnement puissant se rapprochait. Réveillée par une musique des plus désagréables, d'autres abeilles arrivaient.
Essaim 2 : 135/135 (30DV)

Lunedor

Lunedor, malgré piteuse figure, repéra la braillante de Tass, manifestement déclencheuse de l'alarme.
Elle commença par faire apparaître la pluie sur la nuée en approche... ça allait refroidir l'ardeur des attaquantes, surtout vu le froid ambiant...
D'un bond elle fut sur Tass pour lui mettre main sur le bras et arrêter le mouvement responsable :
« Pluie refroidira les porteuses de dard
Mais cousin Tass', cessez sitôt votre tintamarre :
Votre bâton-fronde : qu´il arrête de brailler
C´est ça qui les a réveillées, et excitées ! »


Lunedor fit appel aux pouvoirs de Mishakal pour faire couler de l'eau depuis le plafond devant les abeilles. Les insectes tentèrent tout de même de passer au travers, les butineuses rayées étaient bien plus grosses que leur cousines de taille "normale", et les gouttes de pluie les gênaient sans être un obstacle insurmontable alors qu'on s'en prenait à leur habitat.
Essaim 2 : 135/135 (30DV) -11pv non létaux

Elistan

L'essaim bourdonnant harcelait le prêtre, bien décidé à en découdre.
Hélas, l'homme n'étant pas habitué à la bagarre, ne réussi à atteindre qu'à brasser l'air autour de lui.
Pire, ses mouvement anarchiques - ce qui est un comble pour un prêtre loyal-bon - lui ouvrirent une vieille blessure qu'il avait à l'épaule.
La douleur le harassait, tant et si bien qu'Elistan décida de partir en retraite le temps de s'en occuper.
L'occasion lui fût rapidement donnée, grâce à un Tasslehoff fort habile.

Modifié par un utilisateur dimanche 17 avril 2016 19:23:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#11 Envoyé le : mercredi 30 juillet 2014 23:52:54(UTC)
Rhajzad
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Tout en se déplaçant, il serra de sa main le médaillon que lui avait offert Lunedor, essayant de se remémorer l'état d'esprit dans lequel il était lorsque, à Pax Tharkas, il avait demandé aux dieux de lui accorder leur aide.
Priant avec ferveur, les mots lui virent naturellement à l'esprit :
«  Ô Paladine, toi qui protège les mortels,
Je t´implore à l´aide, en appelle à ta Lumière !
Guéris les plaies de tes serviteurs,
Qu´ils accomplissent le destin qui est le leur ! »



Tika

Le poing bien serré sur la poignée de sa rapière, son autre main glissée sous sa veste pour se saisir d'une dague effilée, Tika tourna sur elle-même comme un tourbillon de feu lorsque les insectes fuirent le tranchant de la hache du nain. Autour d'elle, les gens s'affolaient, priaient ou s'exprimaient...un peu trop fort à son goût.
« Chuuut !
Arrêtez donc de gesticuler et de faire du bruit, vous risquez seulement de réveiller les essaims endormis -et croyez-moi, il en reste un paquet- ou d´attiser celles qui bloquent la sortie...

Plus personne ne bouge ni ne respire ; avec un peu de chance, elle vont aller voir ailleurs »
, siffla la jeune femme entre ses dents, à l'encontre de ses compagnons, tandis qu'elle cherchait à faire taire les battements trop bruyants de son cœur à ses tempes.

Flint

« Bon sang de bon sang d´un nain des ravines ! TASS ! » Flint ne put s'empêcher de jurer de bonheur tout en tâchant de prendre l'air le plus grognon possible. « Mais enfin, comment ... Hum ! On peut dire que tu arrives au bon moment, toi !  »

Médusé, le nain avait laissé tomber sa garde. Il était partagé entre le devoir de décimer les abeilles et le désir de prendre Tass dans ses bras. Malgré l'essaim qui bourdonnait et qui lui rappelait que dans quelques secondes il devrait retourner à la bataille, le vieux ronchon laissa retomber sa faucheuse et donna une grande accolade au Kender : « Mon ami... Hum ! On peut dire que tu nous aura manqué, toi ! Allez, viens fiston ! On a encore beaucoup d´aventures à vivre ensemble sur cette bonne vieille Krynn. Et puis...  »

Le nain glissa un œil malicieux en direction du kender : « Ces abeilles, elles ne pourraient pas nous en vouloir vraiment si un peu de leur miel disparaissait, hein ! Keuf ! Keuf ! Keuf ! » Tout à sa plaisanterie nanesque, le barbichu se mit à tousser de rire, ce qui à vrai dire anéantissait les bons conseils et les efforts de Tika. Mais un nain discret, voyons, comment serait-ce possible ?

« Hum! Assez ri, on a un chemin à trouver vers la sortie, là !  »

Le nain se présenta alors devant l'essaim et commença à tailler le passage afin que le groupe pût sortir de là afin de reprendre son souffle. Il avait le cœur si léger que sa hache virevoltait dans tous les sens : en compagnie du kender, il se sentait de taille à affronter même un dragon !

Une vague d'énergie bienveillante envahit le petit groupe d'apiculteur en herbe +8pv. Elistan commençait à découvrir ses pouvoirs et il semblait que leur maîtrise n'était pas encore parfaite. Tika rappelait ses amis au silence à force de paroles et gestes, mais Flint n’espérait même plus la faire discrète. En même temps, l'essaim qui arrivait était bien décidé à défendre sa réserve coûte que coûte. Mais inutile d'en rajouter ! Lunedor avait déjà arrêté le sifflement plus que désagréable du hoopak du kender...

La hache naine ne craignait pas l'eau créée par Lunedor, elle trancha les gouttes et les abeilles dans le même mouvement. Flint était on ne peut plus efficace, ses frappes ayant gagné en précision avec les nombreuses années durant lesquelles il avait parcouru Krynn.
Essaim 2 : 104/115 (26DV) -11pv non létaux
La position de Flint empêcherait quiconque de s'en prendre aux abeilles. Il patienterait se rapprochant et passant devant Tika afin d'empêcher qu'elle soit blessée.

Cependant la récolte qu'ils avaient effectué était des plus maigres et ne suffirait pas à combler les estomacs affamés.

Tass'

(Posture défensive.)
Ravi de voir s'éparpiller la nuée d'abeilles et d'avoir pu aider ainsi la compagnie, le kender fit un bond en l'air de joie. Les paroles du nain allèrent droit au cœur du kender. Les larmes perlant aux yeux, il en oublia le combat et restant au milieu de la salle. Il parvint à exprimer ses sentiments :

« Ce sont les plus belles paroles qu´il m´a été donné d´entendre. »

La poitrine gonflée par l'émotion, il rajouta :

« Merci Flint. »

Les abeilles ne s'inquiétaient pas outre mesure du rempart que formait Silex Forgefeu. Nombre d'entre elles le piquaient un peu partout, mais bien plus se faufilaient entre lui et les parois -quoique ralenties par la pluie de Lunedor- et se déplacèrent jusque chez Tika. La jeune serveuse reçut à son tour moult piqûres un peu partout sur le corps, sentant elle aussi le poison s'insinuer petit à petit dans ses veines...
Essaim 2 : 104/115 (26DV) -11pv non létaux

Lunedor

Lunedor, provisoirement débarrassée des attaques venimeuses, en appela à la protection de Mishakal, afin de pouvoir ensuite aider les compagnons quand la nouvelle nuée les atteindra...
Et elle continua de les encourager :
« Débarrassez vous au plus vite des butineuses
Sans trop réveiller les autres dormeuses !
Récoltons plus de miel pour les réfugiés affamés :
Écrasez ces gardiennes, que passage soit dégagé ! »


Le solamnique fit un pas en avant et balaya à nouveau l'espace de la nuée qui s'offrait devant lui. Visant toujours chaque abeille une à une.

Flint


Ils ne pouvaient plus reculer, car les réfugiés avaient besoin de ce miel.
Flint aurait bien laissé tomber le combat pour prendre Tass dans ses bras si les abeilles géantes n'avaient pas commencé à le picoter sérieusement. Un oedème était en train de se former sur sa paupière gauche - celle qui couvrait son œil le plus charmeur, du moins se le représentait-il ainsi - et un autre, derrière le mollet, devenait particulièrement irritant.

Ne sachant plus trop où donner de la tête, il fit tournoyer sa hache dans tous les sens à en faire glisser son casque de travers.

Les paroles de Lunedor avaient toujours cet effet bénéfique sur ses compagnons, et ils s'en donnèrent à cœur joie ! Sturm trancha quelques abeilles facilement, aidé par Tika. Mais le vieux nain sentait la fatigue après ses frappes mortelles, et son arme heurta la paroi avec un bruit désagréable dont les vibrations remontèrent depuis la lame en métal jusqu'au bout du manche tenu fermement dans la solide main poilue. En bon forgeron, Flint sut qu'il venait d'abîmer sa bonne arme. Par réflexe, il la ramena vers lui pour l'examiner sans plus vraiment faire attention autour de lui. Son manque de concentration de quelques secondes aurait pu être mortel dans un combat mortel, mais avec les abeilles, cela ne changeait rien fort heureusement.
Essaim 2 : 79/95 (22DV) -11pv non létaux

Elistan


Les pouvoirs de Paladine avaient eu pour effet de refermer la blessure d'Elistan, qui se sentit rapidement un peu mieux.
Hélas, il n'avait pas été le seul à enchaîner les maladresses : Flint, lui aussi, avait perdu le contrôle de son arme.
Remis d'aplomb - et gonflé à bloc par les encouragements de Lunedor -, le prêtre décida de retourner au combat. Voyant une place à côté du chevalier solamnique, il n'hésita pas une seule seconde, saisit sa masse à deux mains et partit frapper la nuée bourdonnante.


Tika voulut reculer d'un pas pour sortir de la nuée, malheureusement, ces messieurs faisaient rempart de leurs corps et l'empêchaient de se déplacer. La jeune serveuse n'avait donc aucune autre solution : rester, frapper et subir les abeilles...

Tass'


Le kender regarda autours de lui ce qu'il pouvait bien faire pour aider ses compagnons. Quand il aperçut la cavité trop étroite pour le laisser passer malheureusement, mais juste assez pour laisser les abeilles les prendre à revers, il préféra donc obstruer le petit tunnel à l'aide de pierre, espérant ainsi éviter d'être pris par dans le dos.

Il n'avait qu'une pensée en tête : sortir de là avec Flint, sains et saufs ! Avec tout le monde !
Tasslehoff bouchait les trous avec les cailloux qu'il trouvait sur le sol. Il en avait déjà obstrué une bonne partie quand il regarda un peu plus haut -hors de portée de ses petites mains- et qu'il vit encore une grande quantité de passages... Bref il ne bloquerait pas vraiment efficacement le passage des abeilles mais peut être les ralentirait-il ?

Tika ainsi qu'Elistan firent jouer leurs armes, se débarrassant de quelques uns de ces nuisibles insectes. Du moins en l'état actuel des choses...

L'essaim se propagea dans la zone, les abeilles s'en prenant maintenant aussi à Tass', Sturm et Elistan. Les rangs des butineuses s'étaient retrouvés affaiblis par la chute d'une partie d'entre elles. Et cela se ressentait à peine dans les innombrables piqûres que subissait les apiculteurs en herbe...

À l'extérieur Laurana commençait à s'impatienter. De plus elle entendait des bruits bien étranges répercutés par les parois rocheuses. Quelque chose semblait anormal...
Essaim 2 : 64/95 (20DV) -11pv non létaux

Flint


Flint grogna :
«  Hum ! Je sais pas vous, mais je pense qu´on ferait mieux de se diriger vers la sortie... A ce rythme, on ne pourra pas tenir très longtemps. Il y a quelque chose qui a dû nous échapper... J´espère que le feu, là, dehors, les ralentira.  »

Et il se mit derechef à mouliner de l'hyménoptère, tout en priant pour que sa belle lame tienne le coup. A vrai dire, il fit plutôt un pas de recul, et était tout prêt d'abandonner la partie... Le mauvais sort semblait s'acharner sur eux.


Lunedor


Se replaçant au centre de la caverne, l'oracle de Mishakal invoqua l'énergie de la Déesse de Guérison sur ses compagnons aux prises avec l'ennemi innombrable, les enveloppant de sa miraculeuse aura bleutée tout en soutenant leur moral :
« Tenez bon, compagnons :
Remplissons notre mission !
Dehors des femmes et des enfants affamés
Attendent ce que nous devons rapporter... »


Sturm


Décidément les butineuses défendaient âprement leur butin mais les enjeux faisaient que le chevalier ne pouvait reculer.

La lame solamnique s'abattit à nouveau afin de pourfendre de nouvelles abeilles.

Cependant, il effectua un pas de recul dès qu'il eut fini son travail de sape de l'essaim afin de permettre à la petite Tika de s'esquiver.


Tass'


Tass', après avoir obstrué l'orifice, fila se jeter dans la mêlée corps et âme.
Et s’escrimant contre la myriade volante, il rejoignit les combattants de la compagnie de la Lance afin de disperser ces abeilles un peu trop collantes...

« Hé ! La fumée et le feu, ça arrive ?  »


Tika

« Rhaaa ! Saletés d´bestioles....  »
Tika n'en pouvait plus d'être ainsi harcelée par les butineuses. Elle ne pouvait reculer. Soit ! Elle avancerait, donc... en [10.14]
La rouquine se fraya un passage entre les abeilles espérant que celles-ci ne la suivraient pas pour rejoindre Flint avant d'abattre sa lame d'un coup rageur malgré les lancements que lui procuraient les diverses piqûres qu'elle avait subies.




Elistan

Les abeilles tourbillonnantes recommencèrent leurs assauts, ce qui commençait à harasser le prêtre.
Même si leur venin ne semblait pas faire effet, leurs piqûres n'en étaient pas moins douloureuses.
Cependant, la douleur s'estompa bien vide, le corps du prêtre étant apaisé par une aura qu'il connaissait fort bien.
Après un court soupir de soulagement et une pensée de gratitude envers Lunedor - qui n'était autre que la personne à l'origine de l'aura en question - il réalisa le drame : la guérisseuse avait aussi soigné les butineuses !
Mais, mais... Pourquoi ?
Quelque peu dépité, il asséna un grand coup à la nuée - nouvellement régénérée - et s'adressa, en criant, à ses compagnons :
« Merci bien Lunedor ! Essaye juste, pour la prochaine fois, de ne pas soigner nos ennemis aussi !
Dîtes, vous autres, que penseriez-vous d´un repli stratégique ? Ce combat semble nous mener nulle part. Si nous sortions d´ici, histoire de réfléchir à un meilleur plan ?
 »


Ayant parlé, il fît un pas de côté afin que ses compagnons, s'ils le désirent, puissent s'engager à la suite de la jeune Tika.
« Si cela vous dit, n´hésitez pas y aller, je m´occupe de couvrir vos arrières !  »

Le nain continuait de faire tournoyer sa hache, écrasant une grosse abeille au passage, mais la fatigue l'emportait inexorablement rendant ses passes de plus en plus lentes et brassant du vide autour de lui. Ce qui, en soit, était un exploit au vu de la quantité de bestioles qui lui tournoyait autour !

Lunedor apporta ses bienfaisantes vagues d'énergies positives à ses compagnons, revigorant tous ceux autour ainsi que quelques abeilles endormies qui firent aussitôt irruption depuis les cavités du plafond vers la nuée générale. Apportant une aide complémentaire aux gardiennes des lieux... Aussitôt balayées par le chevalier solamnique.

Tass', Tika et Elistan terminèrent de balayer les plus dangereux insectes, éparpillant le nuage aux quatre coins de la caverne maintenant bien réveillée grâce au prêtre. Même Laurana, dehors, avait pu entendre distinctement ce qu'il avait dit.

Pour un temps, ils avaient la paix afin de récolter le précieux liquide doré. Mais les bourdonnements dans la grotte avaient gagné en force et ce temps de calme ne serait certainement pas très long...

[Message secret pour Tika/Xine]
La jeune rousse se glissa à nouveau dans les boyaux de plus en plus serrés de la ruche géante à la recherche des moindres recoins pouvant contenir du miel. Au sud est elle découvrit une grotte assez déformée dans laquelle plusieurs grosses réserves attendaient patiemment d´être récoltées. Plus aucun réel danger, seulement quelques butineuses ici et là bougeaient de manière nerveuses mais sans être un réel danger.

Tika fit donc demi tour et remonta les couloirs naturels pour atteindre le cœur de la ruche, totalement au nord est. Elle n´alla pas très loin car de nombreuses abeilles la piquaient en tentant de l´empêcher d´y pénétrer. Et il y avait de quoi ! Au fond, brillant sous les reflets lumineux du sort de la prêtresse de Mishakal, des rayons orangés étaient gardés par six grosses abeilles de la taille d´un chien ! Comme elle n´entra pas, elles ne firent nullement mine de bouger. Mais l´ancienne serveuse ne doutait pas un instant que si elle osait mettre un pied dans la grotte, elle aurait sur elle au moins six gros dards voulant la tuer sans compter les nuages d´abeilles du même acabit que celles que le petit groupe venait de disperser pour pouvoir faire la récolte de cette merveilleuse denrée...

Tass'

Le kender écrasa à l'aide de sa botte les quelques abeilles qui l'importunaient avant de se tourner vers Flint, il passa une main sur sa nuque et fit d'un air gêné :

« Ben, voilà, c´est moi...  »

Il tâta l'audience, un coup d'œil vers chacun des membres du groupe et reprit avec entrain :

« J´espère qu´tu m´en veux pas, dis ! Parc´que bon, c´est pas tant ma faute à moi. Faut dire que c´est pas non plus trop de ta faute aussi, hein ! J´sous-entends rien, hein ! Mais, c´est sûr que j´arrive à pic ! Même, le Sturm, il est content d´me revoir ! Pas vrai, vieille casserole ! »

Il rentra la tête entre ses épaules et mima la discrétion, il poursuivit :

« Arf ! C´était ça les grooooosse zabeilles !? On en a fait du pâté pour dragon. C´est sûr ! Dis, donc, j´t´ai un peu regardé du coin l´œil, lors du combat. Tu n´aurais pas pris un p´tit coup d´vieux, par hasard ? J´dis ça... J´dis rien, hein ! Mais, t´étais plus adroit la dernière fois. Héhé ! T´inquiète, tu la retrouveras ta jolie naine pour t´faire des massages sur tes vieux os. Bon, il paraît qu´il y en d´autres...  »

Tika s'éloignait déjà à la recherche du nectar, Tass' s'exclama :

« Mais, qu´est-ce qu´elle fait ? Elle m´écoute même pas ? Franchement, une honte. Jeune fille, vous devriez respecter vos aînés ! Imaginez où iraient les terres de Krynn si les p´tits kenders ne respectaient pas l´oncle Épinglette Pieds-Poilus ? Hein ? »

Une lueur de lucidité traversa les yeux de maître Raclepieds. Ses sourcils s'égaillèrent :

« Ha, oui ! C´est vrai que nous cherchions du miel, hein ? C´est ça ? Très bien ! Où est-ce qu´il est ? Moi, j´vais t´en ramener d´ces barils. »

Et il s'enfonça, hardi, dans l'obscurité sans laisser le temps au nain de fournir sa réponse.

Malheureusement pour le maître cambrioleur, le miel ne se trouvait pas, dans la nature, dans des pots comme il avait l'habitude de voir, en particulier quand il allait en vacances chez sa grande tante Baonemamant. Hélas ! Il commença à s'empêtrer dans une ruche aux larges alvéoles. Ça n'allait pas être un boulot si rapide que ça...

Lunedor


Laissant papillonner le kender, Lunedor rapprocha les blessés pour les baigner à nouveau de la lumière guérisseuse de la Dame Bleue.
Ensuite, et sans perdre un instant, elle enjoignit les compagnons à reprendre la collecte, Sturm et Flint pouvant l'aider tandis qu'Elistan faisait le transport de tonnelets : ses erreurs précédentes ne se répétant pas... heureusement !
Quand ils auraient à travailler près de l'essaim principal, elle utilisera sort de silence afin d'éviter nouvelle alarme...


Tika


Tika remercia d'un large sourire et d'un hochement de tête empressé les bons soins de Lunedor. Mais elle trépignait d'impatience de poursuivre ses prospections, aussi, sans écouter ou faire attention à qui que ce soit, la jeunette retourna s'engouffrer dans les méandres de la ruche.

La jeune rouquine avançait de satisfaction en satisfaction avant d´être stoppée par un barrage de dards. Certes, elle était piquée, mais elle en oublia vite la brûlure devant le spectacle que lui offrait le cœur de la ruche. La douce lumière palpitante et appétissante qui s´offrait à elle lui fit ouvrir la bouche en rond, un discret « « waouuu » » s´en échappant. Sa première idée : avancée la main tendue...mais la jeunette suspendit bien vite son geste : les gardiennes étaient juste ÉNORMES !!!

Un instant interdite, elle les détailla. Puis, se rendant compte de l´intelligence relative de ces bestioles (elles n´attaqueraient qu´un véritable intrus/voleur), elle décida de reculer doucement, à pas lents, sans les perdre de vue. Dès qu´un rocher vint lui barrer cette vision à la fois terrible et enchanteresse, Tika décida de faire demi-tour : il fallait les prévenir, vite !

Rapide et silencieuse, Tika revint près de ses compagnons après quelques minutes. Ils avaient eu le temps de poursuivre la récolte et elle s'en réjouit, les deux mains -marquées de nouvelles piqûres- posées sur ses genoux pour reprendre un souffle qu'elle ne s'était même pas rendue compte d'avoir retenu.
« Hé ! J´crois que j´ai trouvé un vrai trésor !!  », fit-elle pour retenir l'attention de leurs compagnons. «  Mais lui, il est méchamment gardé ! Ça doit être la gelée royale que voulait votre ami...
Y´a encore pas mal de miel par-là, et les abeilles sont plutôt tranquilles, mais tout au bout... C´est ÉNORME !
Et les gardiennes le sont encore plus !! Grosses comme ça !  »
De ses bras, elle ouvrit un espace large comme un chien de combat. « Elle sont six. Et leurs dards ! Plus long que mon long couteau...
Elle m´ont vue, mais pas attaquée. Faut dire, je ne suis pas rentrée dans la salle... Mais je suis sûre qu´elles l'auraient pfait si j´y avais mis un doigt de pied... »


Flint

Silex s'attela à la tâche au côté de Tass, tout en maugréant... Il en renversait la moitié, mais ce n'était pas de la maladresse, juste la mention faite hors de propos par Tass au sujet d'une naine... Le nain se réfugia derrière le côté rouge-sang des gros bubons qui pustulaient son visage délicat et pria très fort Mishakal, Paladine et hum... tous les autres, enfin, les dieux bons, quoi, que sa couperose subite passât inaperçue. Pour un peu, il aurait grogné contre Lunedor dont les soins avaient fait subitement dégonflé ses plaies, sans pour autant le guérir de sa carnation.

« Tiens, là, y´en a d´autre  » fut le seul commentaire qu'il dégoisa pendant toute l'opération. Suite à quoi, il se contenta d'un laconique : « Reste la gelée. Qui me couvre ? » tout en cherchant des yeux Tika en espérant qu'elle eût plus d'informations à donner à ce sujet.

Tika

Tika, une fois ses explorations finies, aida du mieux qu'elle put ses compagnons à extraire le miel, les guidant vers les filons sucrés et appétissants ou faisant les allers-retours pour chercher de nouveaux tonnelets vides (laissant les remplis à plus costauds qu'elle).
Chaque fois qu'elle passait devant Laurana, elle affichait un large sourire confiant, reconnaissante intérieurement envers la princesse elfe pour la confiance qu'elle lui avait accordée précédemment et lui racontant, brièvement, comment cela se passait à l'intérieur. Toutefois, jeunesse oblige, à aucun moment il ne lui serait venu à l'idée de remplacer cette dernière à la surveillance du feu, trop heureuse de se rendre utile au reste du groupe.

Puis, finalement, Flint l'interrogea plus avant sur la salle de la gelée royale. Le nain semblait avoir la ferme intention de s'y rendre malgré ce qu'elle en avait dit, aussi le dévisagea-t-elle avec de grands yeux arrondis. Secouant la tête avant de lui répondre, faisant danser ses boucles rousses autour de son minois rosi sous l'effort et le froid, elle finit par le renseigner sur cette dernière cavité.

« Bien, tout au fond de ce dédale, la salle sous le cache est au moins aussi grande que celle où nous avons affronté cette satanée nuée. » À cette évocation, elle se gratta machinalement le dos de la main où des traces de piqûres plus récentes étaient apparues. « Là, les abeilles ne dorment pas. D´ailleurs, » (levant sa main pour preuve) « elles m´ont clairement fait comprendre que je n´étais pas la bienvenue, mais comme je n´étais pas hostile (et que je ne suis pas entrée dedans), elles ne m´ont rien fait.
Il y en a six qui sont tout bonnement énormes : aussi grosses que les chiens de combats que ces maudits gobelins élèvent et leurs dards sont presque plus longs que mon épée. J´crois que ce sont les gardiennes. Et au moins le double, si ce n´est le triple, de petites que ce que nous avons déjà croisé...Toutes bien éveillées.
J´ai pas vu la reine, mais elle doit être là aussi...

Et derrière ce barrage, la gelée royale...
Y´en a tellement que j´étais obligée de cligner des yeux pour ne pas être aveuglée...  »

Le récit de l'ex-serveuse, sous l'excitation du spectacle qu'elle venait de voir, s'emballait au fur et à mesure que les paroles s'écoulaient de sa bouche.

Flint

Le nain soupira : après tout, quelques rougeurs de plus n'étaient pas pour lui déplaire dans l'instant présent, à condition qu'elles finissent par s'estomper. « L´opération me semble claire. Il suffit que quelqu'un aille les agacer un peu... » Le regard du nain porté sur Tass en disait long. « De préférence quelqu'un qui court vite, hum... Qu´il leur balance une flèche et revienne ici en courant le plus vite possible. Nous, on attend à la sortie et on coince celles qui tentent de sortir de façon à créer un bouchon. Avec en plus la fumée, elles ne devraient pas être très vivaces. » Le nain regarda autour de lui en quête d'approbation. « Hum ! Ce que je veux dire, c´est que c´est pas forcément un bon plan, mais c´est le seul que je vois, et... hum ! Il est pas question de vous mettre en danger. Je veux dire... » De rouge, le nain était devenu écarlate : « C´est un peu ma quête, je ne veux forcer personne si vous le sentez pas... Bah tant pis, on se débrouillera autrement. »

Sturm

A la mention de l'agaceur, Sturm avait tourné imperceptiblement son regard vers Tass. Cependant la réussite du plan tenait à ce que le kender n'en fasse pas qu'à sa tête comme à son habitude.

« Je pense que l´idée de Flint est bonne. En réduisant leur capacité d´action, les grandes abeilles ne pourront pas nous attaquer à plusieurs, mais il y a plusieurs accès. Il faudra donc nous diviser en deux groupes. Elistan et Lunedor, vous nous soutiendrez en restant entre les deux entrées, histoire de pouvoir nous faire bénéficier de vos soins. »

Tika

Et voilà, le groupe était entré en une phase à l'ex-serveuse n'entendait en fait peu de choses : la tactique.

Elle s'était reculée d'un pas, se rapprochant par le même mouvement des deux autres femmes de l'équipe, une main glissée dans sa rousse tignasse où ses ongles maltraitaient son cuir chevelu. Bien sûr, ces messieurs étaient des spécialistes ; ils savaient donc de quoi ils parlaient... Mais une chose la chiffonnait...et elle avait besoin d'une explication...
Tika se racla la gorge pour attirer l'attention et, d'une petite voix et le regard papillonnant de l'un à l'autre, elle demanda :
« Heu... J´comprends l´idée de coincer les grosses mais, les petites ???
Elles peuvent passer n´importe où, contourner les accès, se faufiler dans les toutes petites infractions, euh, infractures, heu...les p´tis trous, quoi !
Cela va rendre votre opération plus difficile si on fait ça dans les galeries : on risque de nouvelles nuées avant même que les grosses n´arrivent, nan ??? »

Modifié par un utilisateur dimanche 17 avril 2016 19:29:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#12 Envoyé le : mardi 19 août 2014 11:51:36(UTC)
Rhajzad
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Tass'

Alors que le kender se démenait, couvert de miel, il sentit le poids des regards se poser sur lui. Il se retourna et vit, notamment, Flint et Sturm le reluquer d'un air qu'il jugea... de mauvais augure pour sa personne. Bref, collant de miel, il s'approcha du groupe et parla à voix normale, c'est-à-dire plutôt forte, n'oublions pas que c'est un kender :
« Quoi, vous plaisantez, j´espère. »
Il leva un sourcil puis se fendit d'un sourire :
« Tu t´vengerais pas un peu ? »
Voyant que personne semblait comprendre ses blagues - pourtant excellentes ! - il ajouta d'un autre ton :
« J´plaisante ! Laissez tomber, j´avais déjà pu m’apercevoir que je ne trouverai pas en vous un public à la hauteur de mon talent. Bref, j´vais vous l´faire le sale boulot. »
Il positionna ses mains sur les hanches et demanda naïvement :

« Au fait, c´est quoi ? »

Après qu'on lui eut expliqué - une première fois ! c'est pas beau de mentir - le kender se détendit et ajouta :
« Ha, c´est bon, j´ai cru un moment que vous vouliez que je fasse un bisou sur la joue de Flint pour sceller toute cette histoire. Et il était hors de question que je fasse quoi que ce soit. Le bisou, c´est moi qui le mérite ! »

Et il s'en alla dans le tunnel en continuant à expliquer comment il était peu considéré au sein de la compagnie...

Les aventuriers tout abasourdis par l'illogique de chacun des propos de leur compagnon n'eurent pas le temps d'échanger un regard que Tass' revenait déjà en courant en s'écriant :

« VOILA, L´ESCADRILLE DE LA MORT ARRIVE A TIRE-D´AILES !!!  »

Il était suivi par un bourdonnement grave assez évocateur.

Le kender avait fait ce qu'il savait faire de mieux. La provoc, quoi !

Tandis que Tika avait pris du temps pour repérer le reste de la ruche, ses compagnons récoltaient le miel avec une précaution redoublée. Tass' avait vraiment l'art et la manière de faire couler -sans même faire bouger les réserves- le miel dans les récipients qu'il transportait. S'il avait du miel partout sur lui, c'était simplement qu'il était un incorrigible gourmand. C'était un point qu'il avait en commun avec Caramon, mais sans être gêné quand on le lui faisait remarquer. Contrairement au colosse absent.

Lunedor après ses échecs avait compris enfin comment s'en sortir, et elle organisa le transport avec Sturm, Elistan et Flint. Le nain ayant compris la manœuvre -et après avoir sucé sur son doigt le liquide doré- se lança plus sérieusement dans la récolte à son tour. Après avoir fait tomber un pan de contenant -et s'être servi au passage pour éviter toute perte, son ventre grognant n'ayant rien à voir évidemment- il remplit assez facilement les autres tonnelets.

Au final, ce fut une bonne dizaine de tonnelets maintenant bien remplis qui attendaient dans le chariot.

***

La plupart des piqûres n'étaient pour le moment qu'un vilain souvenir grâce aux bons soins de Lunedor. La magie divine, absente depuis trois siècles et refaisant surface était tout bonnement... incroyable. Au point que leurs bénéficiaires... en redemandaient.

Tass' était parti, et ses amis savaient qu'il ne perdrait pas une minute dans cette tâche à sa mesure. Aussi s'attelèrent-ils tous à attiser rapidement le feu et à poser des branches de conifères afin de créer un maximum de fumée. Les flammes prenaient à peine que le kender faisait sa ré-apparition, poursuivi par les abeilles de la taille d'un poing, mais également... Des géantes plus que géantes de la taille de molosses. Sauf qu'elles avaient des ailes et un dard qui pouvait transpercer facilement n'importe lequel d'entre les compagnons.

Quand à savoir comment s'y était pris l'incorrigible Tass', sans doute faut il lui laisser le plaisir de raconter son expérience qui l'aura "marqué".

Moins d'une minute avant le retour catastrophe de maître Raclepieds,
Tass' s'enfonça donc dans le repère d'abeilles, laissant derrière lui, le produit de la récolte de ces apidés. Il se suçait les doigts, se régalant de cette bonne dose de sucre. Quand il s'engouffra dans une large caverne. Se passant la main derrière la tête, il rigola intérieurement. Il allait leur offrir un joyeux concert. Ça, il savait s'y prendre.
« Tchoubidou ! »
Il sortit son bâton et commença à le tourner autour de sa tête pour émettre ce bruit agaçant et sifflant qui avait déjà attiré les premières abeilles. Il criait :
« C´est l´heure .... il est l´heure .... l´heure de se réveiller. Midame les abeilles. Il est huit heures. Quikipouipouhi !  »
La voix expressément nasillarde et mielleuse, associée au son atroce du hoopak, Tass' eu tôt fait de réveiller toute l'armada rayée de jaune et noir.

Alors que les plus grosses se réveillaient difficilement, déjà les plus petites fondaient sur l'inconscient kender. Celui-ci prit alors la fuite, agitant son bâton fourchu au dessus de la tête pour repousser les moins intrépides. Courbant la tête dans sa course, il déboula là où il avait laissé ses compagnons, le visage boursouflé de piqûres d'abeilles couronné néanmoins d'un sourire éclatant. Et lança cette phrase, prochainement célèbre et qui sera apprise par tous les jeunes kenders à l'école :
« VOILA, L´ESCADRILLE DE LA MORT ARRIVE A TIRE-D´AILES !!! »


Lunedor

Lunedor eut un mouvement de recul devant les poursuivants... déjà que les précédentes étaient géantes... celles-là, elles étaient titanesques !!! On comprenait bien maintenant pourquoi les Neidars n'avaient pas investi les lieux eux-mêmes ! Heum... un petit encouragement ne sera pas superflu : tout le monde n'avait pas cœur sans peur (et esprit aussi inconscient) que leur agile Kender en pleine rigolade malgré mille boursouflures...
Se mettant de l'autre côté du feu, elle entreprit de l'activer, l'éventant avec des branches de pins...
« Haut les coeurs, mes amis
Et haut les boucliers, aussi !
Tass nous rapporte exemples piquants
A la mesure de sa témérité de titan...
Généreusement prêt à tout partager,
Avec nous, y compris visage boursouflé...
Que chacun prélève sa part
De venin et de dards...
 »


D'épaisses volutes de fumée se dégagèrent des flammes attisées par Lunedor à l'aide de sa branche de pin. Elles se dirigèrent droit sur les abeilles sortant de la grotte, les gênant dans leur mouvement et leur vision mais ce n'était pas tout. Elles commençaient à faire d'étranges mouvements dans les airs qu'on aurait pu rapprocher de ceux d'un ivrogne.

Flint


Flint n'avait pas eu le temps de faire autre chose que d'esquisser un bisou sur la joue du kender que celui-là les avait plantés derechef et s'était enfoncé dans les ténèbres. Un « Sois prudent tout de même !  » tout aussi inaudible qu'inutile s'était échappé des lèvres maculées de miel du barbu qui, avant de saisir sa hache, en profita pour soigneusement vérifier qu'il ne restait pas de miel dans la barbe en prenant le soin de lécher consciencieusement toute trace sucrée. Tout de même, il y avait là des dames, il fallait se tenir ! Et comme le lui disait feu sa vieille maman : « Laisse pas des restes de repas dans ta barbe, ça se fait pas de gâcher !  »


Tass'

Néanmoins, rompu qu'il était à l'exercice, cela ne mit pas plus de temps qu'il n'en fallut à Tass pour entrer, trouver son chemin, agacer les abeilles, vérifier qu'elles étaient bien agacées, sortir en courant. Lorsque le kender déboula, le nain était fin prêt, la hache déjà en train de tourbillonner : il y aurait de la guêpe en rondelles avant que le soleil ne se couche !

Maître Raclepieds, en sortant du tunnel et voyant ses amis attendre de part et d'autre de son entrée, continua sa course sur quelques mètres, exécuta une roulade au sol devant le foyer qui commençait à se consumer gaiement. En un même temps, le kender récupéra un brandon enflammé et, finissant sa roulade, se retrouva face aux abeilles puis lança sa torche improvisée au sein de la nuée, genou à terre.

On aurait pu en effet se tromper entre abeille ou guêpe car ces étranges volatiles ne perdaient pas leur aiguillon lorsqu'ils piquaient. Cependant tous avaient des sortes de poils autour du corps contrairement aux guêpes, et elles étaient moins criardes au niveau des couleurs également. Une étrange famille donc d'insectes. Mais dernier détail permettant de les différencier : le miel. Les guêpes n'en faisaient pas. On pouvait cependant s'interroger sur la gelée royale de cette étrange variété. Un examen du produit serait sans doute très très intéressant !

Silex s'avança et perça la peau chitineuse de l'énorme abeille avec son arme, arrachant un sifflement désagréable à l'animal -11 et -16pv. Puis le nain vit atterrir sur le dos de l'abeille une branche enflammée projetée par Tass', l'incorrigible kender. L'insecte se tortilla dans tous les sens pour se débarrasser des flammes et de la fumée !
Elle réussit à se débarrasser de la branche sans en être plus que cela inquiétée. Les grosses, non, les énormes abeilles ne semblaient pas autant affectées par la fumée que les petites qui finissaient de s'éparpiller aux quatre coins de la petite vallée...

Tika

Tika s'avança d'un pas, armée de sa rapière et d'une dague, se coinçant entre Flint et la paroi rocheuse, et attaque l'abeille devant elle. Gênée par la paroi, ses coups manquent de conviction, seule une belle estafilade se dessine sur l'épaisse couche chitineuse de l'abeille -11pv.


Une des abeilles longe la paroi et tente de se placer le long de la paroi pour attaquer Sturm AO sur abeille 5, tandis qu'une autre s'avance et s'attaque au nain avec son dard géant. Une troisième déboule depuis le fond et s'avance un peu trop près, s'exposant aux armes des deux guerriers en première ligne AO pour Flint et Sturm sur la 4*. Enfin, une très grosse abeille, encore plus grosse que les autres, fait son apparition derrière la mêlée, effectuant plusieurs tours sur elle même. Ce qui semble motiver davantage ses gardes "d'élite" !

Flint arrive à parer avec sa hache les énormes aiguillons remplis de poison avec une dextérité impressionnante. Toute sa longue expérience lui est profitable à n'en pas douter !

Sturm s'en prit à l'abeille qui lui cherchait visiblement querelle moulinant l'air de son imposante épée.

La lame du chevalier trancha net deux mandibules servant sans doute de patte à l'abeille -16pv, qui lui rendit bien la politesse -mais pas aussi fermement- à l'aide de son aiguillon qui atteignit Sturm à la cuisse -7pv. Déjà, il pouvait sentir le poison s'insinuer sournoisement dans son sang, froid comme la mort. Mais il en fallait plus pour faire tomber un chevalier solamnique. Le corps rejeta le poison avec force accompagné d'un filet rouge le long de la jambe.

Le kender avait surgi de la grotte comme une flèche... avec à sa poursuite un essaim en furie. Alors que l'espiègle "emprunteur" se repliait dans leurs rangs pour se remettre de quelques douloureuses piqûres le reste du groupe fit bloc face à cette nouvelle menace.
Sturm et Flint s'appliquèrent à taillader de bon cœur dans la chair de leurs opposantes directes pendant que Tika se faufilait sur leur gauche. La voix claire et pleine d'assurance monta dans son dos pour donner aux défenseurs un surcroît d'allant.

Laurana


Avisant une des butineuses qui se faufilait à l'extrême droite en direction du clergé naissant de Mishakal, Laurana bondit à sa rencontre avant qu'elle ne cause quelques dégâts sur les plus fragiles de ses compagnons. La princesse elfe fit chœur avec son alter ego Que'Shu.
« Hardis compagnons ! Ce n´est pas une simple poignée de dards qui nous feras fléchir alors que certains d´entre nous se jouent d´une armée de draconiens pour nous laisser quelque répit !  »


Le groupe se coordonnait sous les efforts conjugués de Lunedor et Laurana qui permettaient d'agir plus efficacement. Dans le doute, Elistan se dit qu'un bon coup valait mieux que rien, aussi s'avança-t-il pour frapper avec son arme le temps de réfléchir à une meilleure alternative. Sa masse s'écrasa sur la tête de l'insecte mais glissa sur le côté. L'animal était blessé mais pas encore neutralisé -10pv.

Les énormes abeilles continuèrent de sortir de leur antre, mais la voie était bien coincée par les compagnons. Derrière, une d'entre elle bougeait de gauche à droite sans arriver à passer. Aussi passa-t-elle au dessus de ses congénères et au-dessus de Flint et de Tika. La belle rousse enfonça dans le ventre de l'abeille sa rapière -11pv, et quelques gouttes d'un liquide jaune-vert tombèrent sur le casque du nain en dessous, glissant jusqu'à sa barbe. Sturm esquiva un aiguillon, tandis que Flint était coincé de part et d'autre de deux de ces sales bêtes. Il bloqua la première, et la seconde fut stoppée par sa très bonne armure.

« Flûte ! Non seulement c´est gros, mais en plus ça passe au-dessus de nos têtes !! »

Raffermissant sa prise sur les poignées de ses lames, la jeune rouquine décida de s'occuper de la coquine qui attaquait le maître forgeron dans le dos ; il avait déjà bien assez à faire avec les autres qui l'entouraient...

La rapière sortie du ventre de l'abeille, Tika attaqua à nouveau l'insecte, glissant sur ses plaques naturelles sans pouvoir dans un premier temps les percer. Mais profitant la seconde d'après d'un mouvement pour glisser la pointe de sa rapière et celle de sa dague derrière la tête aux deux yeux globuleux et sous lesquels la gueule surmontée de deux mandibules émit un cri strident tandis que le fer ressortait de la nuque -9 et -9pv.

Les grosses abeilles volaient partout autour d'eux nullement agacées par la fumée du feu. Le kender se redressa et se fendit, tout en gardant une position suffisamment défensive pour pouvoir parer un futur dard plongeant vers sa personne, pour transpercer l'abdomen de l'abeille insouciante qui resta un temps de trop entre le nain et lui.

L'arme du kender perça le ventre poilu jaune et noir de l'abeille géante et l'ouvrit sur plusieurs pouces -27pv. Un crissement sonore retentit alors que la rage de l'animal se tourna toute entière en direction du kender, prochaine cible de la gardienne à n'en point douter !

Sturm


Se préoccupant davantage de la sécurité de ses petits camarades que de son propre bien être, le solamnique privilégia les cibles blessées qui auraient été à même de titiller Tass et Laurana. Son premier coup fut asséné avec puissance sur celle menaçant la princesse elfique
...Et l'abeille vit sa tête tranchée nette retombant au sol ainsi que son corps secoué de quelques spasmes, l'aiguillon grattant le sol comme si c'était un adversaire dangereux. La seconde se prit le coup de l'épée à la tête, crevant au passage un de ses globes oculaire -24pv. Le solamnique n'avait qu'à continuer son attaque circulaire sur les deux abeilles suivantes, il était à priori bien parti...
Le solamnique pressa son avantage continuant son mouvement circulaire balayant ses ennemis.

Flint

Flint jura. Il poussa un [En Nain] « Par les cornes du grand Blup ! » qui n'augurait rien de bon.
Son plan pourtant parfait n'avait qu'une faille, une faille toute petite qu'avec toute sa bonne volonté le nain ne pourrait combler : les abeilles, ça volait ! De voir ainsi les insectes lui passer par-dessus le mettait dans une rage noire, il fit virevolter sa hache avec haine.

L'épée familiale trancha une patte -17pv puis termina sa course dans le corps de celle d'à côté (4) qui s'effondra au sol sous la force de l'impact combiné aux blessures infligées par Tass'. Flint trancha lui aussi avec son hache, mais en commençant par celle qui se trouvait derrière lui. L'arme percuta la tête de l'insecte (6) et l'envoya rouler quelques mètres plus loin. Le nain fit un prompt demi-tour en faisant tournoyer sa hache et cette fois encore ce fut dans la tête de l'insecte (1) qu'il frappa. La tête s'envola sans le corps qui s'écroulait, lui, au sol.

L'abeille la plus grosse de l'équipe s'avança alors rapidement sur Silex, corps plié en deux et dard en avant ! Elle avait une paire d'ailes en plus que les autres et les poils jaunes et noirs avaient une couleur plus vive.
Le nain, bien campé sur ses deux jambes, réceptionna la charge avec son bouclier. Le dard s'y coinça avec un Chtoc ! bien inquiétant, puis en se rétractant, l'abeille fit sortir son arme du bois de l'écu. Elle ne faisait que commencer...

Lunedor


Lunedor, vigilante aux aléas du combat chaotique, se rassura elle-même de la maîtrise guerrière de ses compagnons. Tout en appelant la protection de Mishakal, elle continua d'attiser le feu, de chasser la fumée et d'encourager les siens :
« N´ayez nul doute, mes amis :
Vous connaissez mission qui nous mena ici.
Nous avons des enfants à sauver
Ainsi que leurs parents affamés :
Tant pis pour ces zélées rageuses
Qui ne sont pas partageuses !
Débarrassez vous des énervées volantes
Ce sont elles, les attaquantes !
 »


La gardienne (2) fit danser son aiguille en direction de Sturm, cherchant à se venger des coups reçus ! La pointe traça des cercles menaçant devant le chevalier avant de foncer droit sur le ventre du solamnique. L'armure accusa le choc, sans qu'il ait à s'inquiéter le moins du monde...

Laurana


La "bataille" tournait à l'avantage des petit groupe.
Ça et là les abeilles tombaient sous les coups experts des compagnons. Remarquant une possibilité de déborder les rescapés, la princesse pressa ses camarades.
« Encerclons les survivantes et finissons-en !
Pas question que l´une d´entre elles s´échappe pour aller affoler un autre essaim. »



Elistan s'avança avec sa masse et donna un coup de main à Sturm, même si le chevalier n'en avait pas trop besoin, il essaya de se débarrasser d'une des abeilles. La masse glissa sur l'épaisse peau poilue zébrée, elles étaient solides !
Dans le même mouvement, Sturm vit arriver sur lui le dard d'une gardienne. Il dévia aisément le danger d'un revers de Brightblade, l'épée familiale antique.

Flint


« Hum ! Là, ça devient du sérieux !  » grommela Flint en voyant l'ahurissante abeille qui lui faisait maintenant face.
« Espérons que ça soit la reine... Encore que tuer la reine, c´est pas une bonne idée pour le long terme.  »
Cela dit, la situation ne lui laissait guère le choix. Faisant le pari que ses compagnons parviendraient à eux tous à éliminer les quelques abeilles restantes, il se concentra sur celle qui lui faisait face à présent.


Tass'


Tass' fit une roulade vers l'avant afin de se placer de l'autre côté de la très grosse abeille 11:21 en passant sous l'abeille qui lui faisait face. Tant pis s'il s'exposait aux attaques d'opportunité, de même pour se faire encercler par le reste des abeilles. Puis, se redressant, il plaça avec toute l'agilité qu'il pouvait faire preuve une attaque vers le pétiole de l'abeille, séparant l'abdomen du thorax, un point sûrement très sensible...


Le nain était décidément joueur, et c'était bien une marque de fabrique de Réorx, le dieu des nains. On l'imaginait bien souvent habillé de couleurs vives et souriant, prêt à tenter le diable et sa chance. Flint frappa avec sa hache l'abeille à sa droite et enchaîna sur ce qu'il estimait être la reine. Le fer traça des sillons dans les ventres bariolés -14 et -12pv. Les frappes étaient précises, mais aucune suffisamment pour se débarrasser de l'un ou l'autre insecte.

Tass' s'amusa alors à tenter sa chance lui aussi pour passer entre les abeilles. En tant que kender, il ignorait sans doute qui était Réorx, et c'est pourquoi ce dernier lui joua un bien mauvais tour. Trois aiguillons fusèrent vers lui, il réussit à en esquiver un, mais les deux autres pénétrèrent profondément dans son corps, le blessant et inoculant le venin dans son sang... -23pv

Ensuite, ce fut à son tour d'agir. Cherchant un point faible dans la masse vivante de l'abeille, Tass' se dit qu'un bon coup entre les ailes serait très préjudiciable pour l'animal. Il attendit donc le bon moment, puis planta sa dague dans le dos, juste entre les quatre ailes membraneuses. La réaction de la reine ne se fit pas attendre, elle siffla et se tourna vers celui qui venait d'oser lui faire si mal -30pv.

Voilà ce qui arrivait quand on avait un kender avec soi, il fallait constamment avoir un œil dessus et empêcher qu'il lui arrive des bricoles. Cependant la position de Tass avait au moins un mérite, distraire les abeilles.

Le chevalier profita de la diversion occasionnaée pour se défaire des deux dernières créatures volantes de taille modeste comparée à celle de Silex.

Les deux abeilles tombèrent sous les coups du chevalier, envoyées au tapis, et le pari de Flint fut gagné. Il pouvait compter sur ses compagnons !

Le kender pensait avoir bien assuré ses cabrioles... Mal lui en coûta !

Du milieu de la mêlée, Tika pointa sa rapière et la dague dans sa main gauche en plein dans la tête de la reine abeille. Celle-ci, embrochée, tomba au sol et tenta encore de se débattre. Mais c'était là les derniers soubresauts musculaire plutôt qu'une volonté de survivre.

Les gardiennes étaient défaites, et leur reine également. Les dernières abeilles de "moindre taille" -en comparaison- s'étaient éparpillées au quatre vents et ne représentaient plus guère de menace.

La récolte du miel restant ainsi que de la gelée royale se fit avec facilité, plus aucun danger ne menaçait les apiculteurs maintenant confirmés ! Deux tonnelets supplémentaires de miel furent remplis, ainsi que le petit tonnelet pour la gelée royale. Il restait l'équivalent d'un demi tonnelet du précieux liquide ambré royal dont le petit groupe pouvait disposer, car, au fond, le tonnelet du chef des Neidars était plein !
[Message secret pour Lunedor/Rhajzad] L´élue de Mischakal trempa le bout de son petit doigt dans la gelée et observa avant de goûter le liquide. C´était assez impressionnant de goûter pareil nectar. La princesse se souvint de ce qu´elle avait appris quand elle était plus jeune, et comprit qu´il y avait là plus qu´une simple substance nutritive. Une dose pouvait guérir en peu de temps la plupart des maladies ainsi que combattre activement le poison. Deux doses augmentaient sensiblement la résistance à n´en point douter. Un peu plus, et la gelée est capable de remettre d´aplomb quelqu'un quasi instantanément. Un vrai trésor... Et avec ce qui restait, il y avait moyen de faire une bonne douzaine de doses.
Si ces abeilles géantes -voir gigantesques- étaient comme leurs cousines, on pouvait imaginer que la perte de la reine ne serait guère un souci du moment qu´un peu de gelée royale restait. Une des abeilles serait nourrie de cette manière, et deviendrait par un procédé inconnu mais déjà vu la nouvelle reine "pondeuse".

Une fois la récolte terminée, l'équipée se dirigea vers le village des Neidars afin d'y apporter la gelée royale...
Lunedor bénéficiait aussi des connaissances ancestrales des peuples des Plaines. Ils avaient de bons guérisseurs et la princesse Que Shu se remémorait très bien les propriétés des préparations faites avec telle gelée royale :
« - Ce nectar a de naturels pouvoirs guérisseurs. Pas sur les plaies et blessures, mais contre maladies et poisons. Voilà pourquoi elle intéresse les Neidars. Nous allons juste prélever sur leur tonnelet deux doses, suffisantes, pour que l´essaim reforme une Reine d´ici le prochain printemps., dans l´intérêt de tous et le respect de la Vie.
Et emmenons notre part : confiez-moi vos outres et gourdes, mes amis... De retour au village, je reconditionnerai cette gelée sous forme de potions plus aisées à porter et à utiliser. Il y a dosage précis à respecter pour s´en servir.
Que les blessés se rapprochent de moi, je vais appeler bons soins de Notre Dame Mischakal pour vous soulager...
Ooooh ? Tass ! Tu es méconnaissable : si t´étais moins violet, on dirait presque un gobelin. Faute au succès de ta Braillante, sans doute : il semble que cette fois tu aies bien abusé...
de venin ! Viens un peu par ici, que je m´occupe de ça... et raconte-nous un peu où tu avais disparu : on s´est fait du souci... certain d´entre nous, surtout.... »
Herureusement la Dame bleue accordait déjà à son oracle le pouvoir de soulager le petit malin envenimé.

Les compagnons de Lunedor passèrent leurs gourdes et autres récipients afin que la princesse les remplisse consciencieusement les uns après les autres. Passé les soins divins dont on s’accommodait -il fallait bien l'avouer- de plus en plus facilement, la petite troupe se remit en route vers le village des nains. Un chariot bien rempli de tonnelets débordant de miel.

Au village, Grimwald accueillit lui-même le groupe : « Hé bien, déjà de retour ? Et pas une seule piqûre ? » -Il avait les yeux grands ouverts et ronds- « Impressionnant... Très impressionnant... Mais voyons donc cette gelée royale. » Il s'approcha et récupéra le tonnelet qu'on lui tendait. Il fit basculer le couvercle et y trempa son petit doigt pour le ramener ensuite à sa bouche bien cachée sous sa barbe imposante. Ses yeux pétillèrent : « Délichieux ! Bravo en tout cas, on peut vraiment dire que vous êtes efficaces ! »
Il écouta Lunedor lui expliquant les quelques quantités laissées sur place et il l'arrêta de sa main dès qu'il eut compris la majeure partie- « Très bien très bien. Ce serait dommage que l´année prochaine il n´y ait plus de miel pour les prochains réfugiés ! Ahahah !  » Son rire était parti aussi sec, et fut suivi par ses hommes. Une fois remis de ces "émotions", il congédia la petite troupe : « Bien, les vôtres vous attendent j´imagine impatiemment, en grondant avec leurs estomacs, donc ne tardez plus !  » Et il tourna les talons, tonnelet sous le bras -refermé bien sûr- jusqu'à sa maison. Tass' n'avait même pas eu le temps d'en placer une pour raconter leurs incroyables aventures -il se sentait spécialement en forme grâce aux bons soins de Lunedor.

Le chariot bien escorté fit alors route vers le sud, dans le but de rejoindre la colonne de réfugiés. Après deux heures de route ainsi qu'une petite halte pour récupérer quelques noix et coings. Histoire de remplir les estomacs. Avec un peu de miel pour donner un coup sucré.

Début d'après midi la colonne fut rattrapée, et rapidement une distribution de miel organisée. Les réfugiés n'avaient pas beaucoup avancé. Ralentis par la neige, aucun chemin clair, heureusement que -si ça marchait- les draconiens perdraient du temps en suivant une mauvaise piste.
[Message secret pour Flint/Gobelure, Sturm/Arsenic] ...Et en ayant à combattre le village des Neidars qui les avait accueillis si leur plan ne fonctionnait pas. Car il était clair que les nains se battraient pour leurs terres et que leurs traces passaient entre leurs maisons.

Modifié par un utilisateur dimanche 17 avril 2016 19:36:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#13 Envoyé le : mardi 19 août 2014 12:00:27(UTC)
Rhajzad
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***

Il y avait plusieurs traces distinctes dans la fine couche de neige recouvrant le sol. Aussi, par sécurité, Gilthanas et Tanis se joignirent à Rivebise et trois autres guerriers. Ils ne devraient pas en avoir pour trop longtemps, les autres hommes laissés sur place ayant assez de travail à masquer les traces et en créer d'autres en direction du sud. Les six hommes remontèrent la piste durant une bonne heure. Cette dernière s'était écartée de la route menant à Pax Tharkas et menait vers des monts infranchissables droit devant et sur les côtés. Des arbres gelés parsemaient le sentier non naturel ainsi que de gros blocs rocheux sans doute tombés depuis les hauteurs il y a fort longtemps. La seule touche verte provenait d'épineux qui poussaient par groupe de trois ou quatre par ci par là. Les draconiens ne devaient pas se trouver trop loin maintenant.


Tanis

Tanis avait distribué ses conseils aux guerriers qui les accompagnaient, laissant à Rivebise le soin de former les équipes et d'organiser le travail de chacun. Une fois ses connaissances sur le pistage partagées avec ceux qui devraient effacer les traces, il expliqua à tous ce qui les attendait.
«  Nous allons patrouiller dans la région et remonter ces traces pour éliminer les draconiens. Au retour, nous essaierons de débusquer les éclaireurs éventuels de l´armée draconiennes, et de tendre quelques pièges pour ralentir le gros des troupes ennemies. Si tout va bien, nous devrions revenir d´ici ce soir. Si ce n´est pas le cas, placez plusieurs sentinelles et continuez le travail de dissimulation demain. Si demain soir vous n´avez pas de nouvelles de nous, considérez que nous nous sommes fait avoir, et que l´opération est compromise. Caramon et Raistlin devraient être revenus d´ici là et ils sauront quoi faire, mais si ce n´est pas le cas, essayez de couper dans les montagnes pour rejoindre le convoi par des sentiers qu´une troupe conséquente ne pourra pas suivre.  »
Il regarda Rivebise et Gilthanas, ainsi que les trois guerriers que le Queshu avait choisi pour les accompagner, puis il commença à étudier la piste à partir de l'endroit où les éclaireurs l'avaient perdue. Lorsqu'il arrivèrent en vue de la vallée coincée entre les montagnes, Tanis prit le temps d'observer plus en détails les traces, afin de déterminer vers où les draconiens étaient partis se cacher, et, tout en avançant, il regardait les alentours à la recherche d'un abri possible où leurs ennemis pourraient les épier.


Les traces continuaient tout droit, sur encore plusieurs centaines de mètres. Aussi loin que son regard portait. Tout autour, des rochers, des arbres, des buttes et d'autres éléments naturels pouvaient très bien servir de planque pour dresser une embuscade. Mais le demi-elfe ne perçut rien d'anormal dans l'immédiat, si ce n'est un renard s'enfuyant quand il aperçut les dangereux humains.

Gilthanas

Gilthanas se porta au niveau de Tanis, sans toutefois peiner contre les éléments et cette lourde neige contre laquelle un être de carrure aussi frêle que la sienne ne pouvait lutter qu'avec difficultés.
De petites volutes de buée sortaient de sa bouche à intervalles réguliers alors qu'il tentait de reprendre son souffle (chose assez rare chez les elfes, réputés infatigables : peut-être souffrait-il d'un manque de repos après tout).
« Méfiez-vous des éclaireurs, ceux sont peut-être eux qui prendront l´initiative de l´embuscade s´ils nous ont vus. »



Rivebise

Rivebise était concentré sur sa tâche. Depuis qu’ils avaient commencé la traque, le guerrier taciturne était retombé dans son silence habituel. Lorsqu’il discutait avec les hommes des plaines, c’était par signes. Il n’aimait pas ces écailleux et encore moins en sachant qu’ils avaient surement éliminé trois des hommes qu’on avait mis sous sa charge. Il avait seulement hâte de se débarrasser de ces monstres et de retourner auprès de son aimée. De plus, la moitié de ses pensées se tournaient vers Mishakal à qui il envoya d’abord une courte prière, la mandant de les aider à retrouver ses hommes des plaines en vie. Puis, une autre plus longue lui demandant de rester auprès de lui comme elle l’avait toujours fait.
Lorsqu’ils s’arrêtèrent un moment, le Que-Shu fit signe aux autres hommes des plaines de les suivre à l’extérieur du sentier pour débusquer d’éventuels ennemis et pour surprendre ceux qui les attaqueraient sur la piste, lui, Gilthanas et Tanis. Une fois les hommes dispersés il chercha des traces qui pourraient lui indiquer un quelconque danger ou encore des traces des hommes des plaines qu’il avait envoyés il y avait de cela déjà quelques heures. Toutefois, il garda le silence en attendant que Tanis rouvre la marche de nouveau.

Tanis

«  Surveillez bien les alentours, je vais essayer de contourner la vallée pour les prendre à revers. Prenez le temps de compter jusqu´à deux mille pas trop vite, avant d´avancer. Si vous voyez une flèche dans le ciel, restez sur place, c´est que je reviens vers vous... Si vous vous sentez suffisamment discrets pour venir avec moi, suivez-moi, sinon restez en groupe.  »
L'arc en main, Tanis reprit sa marche, faisant le choix de s'éloigner de la piste pour ne pas s'engager dans la zone à découvert. Il prit soin de partir à un bon rythme en restant hors de vue, puis ralentit lorsque vint le moment de s'engager dans la zone la plus exposée. Ses yeux en amandes parcouraient à la fois la vallée à la recherche d'un piège pour ses amis, et les contreforts rocheux, à la recherche d'une corniche où il pourrait avoir un point de vue plus global.


Rivebise confirma les observations de Tanis concernant les traces. Il reconnut également les traces d'humains, se doutant que ses hommes étaient passés par ici eux aussi. Tanis s'en alla en avant, évitant la piste, et évoluant difficilement au travers de la neige épaisse, des pins et des rochers. Les trois guerriers suivirent les ordres de Rivebise et s'en allèrent après Tanis dans les fourrés à quelque distance de l'homme des plaines et de l'elfe qui patientaient en comptant comme Tanis l'avait demandé. Et scrutant le ciel dans l'attente d'une possible flèche, signe convenu avec le demi-elfe.

Tanis évoluait depuis peu, il venait à peine de quitter ses amis, marchant avec difficulté en dehors de la piste. Il repoussait les branchages arc à la main, tirant ses bottes enfoncées dans la neige pour les voir s'enfoncer moins d'un mètre devant. Le vent était moins mordant, protégé ainsi sous les épineux. Alors qu'il repoussa une énième branche en la faisant craquer puis tomber, il vit un mouvement du coin de l'oeil, de l'autre côté de la piste au milieu des rochers et des arbres. C'étaient trois draconiens qui venaient de vivement tourner la tête en voyant les branchages se mouvoir et découvrant avec étonnement un intrus en dehors de la voie tracée. Ils se mirent alors à crier en regardant en face, appelant des comparses qui se tapissaient du même côté que le demi-elfe, et ils le pointèrent du doigt, indiquant sa position aux autres ! Deux d'entre eux se mirent en mouvement et s'approchèrent depuis les arbres en face. Le premier tenait son arc et tenta de lancer une flèche sur Tanis, tandis que le second continuait et était maintenant arrivé au milieu de la piste, découvrant Gilthanas et Rivebise. Il cria quelque chose à ses collègues. L'elfe et l'homme des plaines virent débouler à une vingtaine de mètres un draconien en plein milieu de la voie, et une flèche voler en direction des arbres.
Quelque chose était en train de se passer !
Un autre draconien déboula depuis derrière un arbre face à Tanis et lui décocha également une flèche. Mais ce n'était pas tout. Chantant dans un langage que Tanis reconnaissait comme magique, un autre projeta deux petites boules lumineuses rouges en sa direction, évitant les obstacles et frappant de plein fouet le torse du demi elfe -6pv.

Les deux flèches se perdirent au milieu des branchages, sans inquiéter le moins du monde un combattant aussi aguerri que Tanis.

Tanis

Voyant que ses soupçons se confirmaient, Tanis cria en direction de ses compagnons :
«  Auxxx armeeeessss !!! Des draconiens sur moi, et de l´autre coté de la piste !  »
Jugeant avoir donné suffisamment d'informations pour que ses amis ne se fassent pas surprendre, il tira une volée de flèches sur le draconien disposant de pouvoirs magiques. Autant éliminer en priorité celui qui avait le plus de chance de s'échapper !


Deux flèches partirent en même temps de l'arc de Tanis, s'enfonçant profondément dans l'épaule du draconien -15pv qui expira un souffle avec le choc qu'il venait de subir. Qui plus est, il se retrouvait maintenant perturbé dans ses mouvements. La flèche suivant glissa sur son épaisse peau écailleuse car il ne portait pas d'armure, tandis que la troisième se planta entre ses deux jambes, tirée trop courte.

Les guerriers s'étaient mis en mouvement, quoique ralentis par la neige et les branchages derrière lesquels ils s'étaient planqués suivant les ordres de Rivebise.

Gilthanas

«  Qu´est-ce que je disais !
On ne perd jamais une occasion de se mettre dans la mouise !  »
jura Gilthanas en dégainant Alurasharen dans un chuintement propre aux lames elfiques.
Au pas de charge, il se porta au secours de Tanis, étant beaucoup trop loin pour faire usage de ses maléfices.
Si ça se trouvait, l'escarmouche aurait déjà touché à sa fin avant que Rivebise, lui-même et les guerriers arrivent à secourir le demi-elfe un peu trop aventureux à son goût !
Que ne l'avait-il pas laissé l'accompagner !


Rivebise

Tandis que l’homme des Plaines scrutait tranquillement le sentier des yeux, attendant un signe de la part de leur compagnon, ce qu’il craignait arriva. Ces créatures écailleuses arrivèrent en nombre. Elles leur avaient tendu une embuscade. Cela étant, il imagina très bien les autres de son peuple tomber dans le panneau. Toutefois, ils ne se feraient pas prendre deux fois. Il fit signe à ses hommes de le suivre et chargea sur l’ennemi, ses deux armes portées vers l’avant.
Tanis était en retrait et sûrement en mauvaise posture, il n’y avait pas de temps à perdre.
Que Mishakal soit avec nous. Sur cette pensée, il fonça aux côtés de l’elfe.

Rivebise et Gilthanas s'étaient approchés à pleine vitesse. La neige tassée sous leur pieds leur permettant de courir contrairement à ceux qui se trouvaient en dehors de la piste. Rivebise aurait bien aimé déjà en découdre avec les écailleux, mais il n'en avait pas eu le temps.

Les draconiens s'organisèrent assez vite. Tandis que ceux du fond se rapprochaient avec difficulté, les deux archers abandonnèrent leur arc pour dégainer leur épée courte tout en se déplaçant. Le premier se plaça face à Tanis, le menaçant avec son arme. L'autre était non loin de Gilthanas, aussi s'avança-t-il pour le prendre de flanc avec sa lame courte. Mais l'elfe réussit à repousser l'attaque avec sa lame sans difficulté.

Le draconien qui se trouvait quasi entre l'elfe et l'homme des plaines eut un comportement des plus étranges. Il se plaça pile poil entre les deux guerriers et attaqua avec sa lame courte, suivie d'un coup de griffe en direction du prince elfe. Profitant que son comparse l'occupait de l'autre côté... La lame s'enfonça sous la cotte de maille du prince, pénétrant dans ses chairs à côté du foie -12pv. Le coup de griffe transperça uniquement l'air froid.

Le draconien blessé par les flèches de Tanis recula douloureusement, plaçant les branchages entre lui et le demi-elfe. Ce dernier l'entendit prononcer une mélopée d'ordre magique, mais sans rien voir lui tomber dessus, ni sur ses compagnons.


Les guerriers s'étaient avancés avec difficulté, mais ils comptaient bien rapidement rejoindre les trois héros pour leur prêter main forte !

Gilthanas

L'arme s'enfonça cruellement dans le flanc du prince elfe, qui vit rouge.
Malgré sa blessure, il se mit à incanter dans le langage musical des elfes, qui prenait plutôt des airs de sentence de mort dans sa bouche.
Immédiatement, il fut entouré d'une myriade d'éclairs, pour le plus grand déplaisir des draconiens pris dans son aura mortelle dont les sens furent perturbés par cette explosion de lumière...





Tanis

Tanis prit soin d'éviter le draconien à son contact, ne lui offrant que peu d'opportunité de frapper alors qu'il le criblait de flèches.






Le premier draconien qui s'en était pris à l'elfe se prit la décharge et l'éblouissement en pleine gueule, et quand il rouvrit les yeux, il ne voyait plus rien ! Il pestait en criant et frappant devant lui -5pv. L'autre par contre esquiva avec une agilité surprenante l'attaque magique. Non seulement il avait tourné la tête, mais en plus il s'était contorsionné de manière à ne pas prendre le moindre effet du sort du qualinesti !

Les flèches de Tanis se plantèrent dans les yeux et le front du draconien. Son corps fut alors secoué de spasmes tandis que son dernier souffle était parti. Puis sa tête explosa en une gerbe d'acide, aspergeant tout autour, détruisant les branchages et faisant fondre la neige avec une teinte verdâtre.

Rivebise

La bataille ne faisait que commencer et déjà les blessures se multipliaient.
Certes ces dernières semblaient plus graves du côté des écailleux remarqua l’homme des Plaines en voyant la victime de Tanis exploser.
Il reporta rapidement son attention vers son adversaire qui lui faisait dos.
Ces créatures écailleuses, il les détestait, alors il s’en donna à cœur joie.


Tanis fut touché de plein fouet par l'explosion du draconien, et sa peau commença à cloquer sous la brûlure de l'acide.
Rivebise asséna deux coups successivement réussis, le premier au bras -10pv, le second au torse -8pv. Les dents de sa victime crissèrent, et il s'en prit à l'homme des plaines, passant entre Gilthanas et Rivebise afin de permettre à son comparse de se placer de l'autre côté. Le premier fut repoussé par l'homme des plaines, parant habilement les attaques, mais il réagit trop tard avec l'attaque du second draconien dans son dos, qui enfonça sa lame tout près de sa colonne vertébrale entre deux pans de son armure -9pv.

Un autre homme-dragon se rapprocha pour s'en prendre à Gilthanas avec son épée courte. Sa langue pendait hors de sa gueule, assoiffé de sang elfe. Il fit danser son épée courte qui glissa le long de la lame elfique et sous la garde, égratignant la main du prince -3pv.

Le corps du draconien devant Tanis était toujours secoué, certes la tête n'était plus, mais les bras, jambes et le torse semblait eux aussi sur le point d'exploser ! Le cadavre remuait à même le sol, bougeant dans tous les sens...

Les draconiens étaient très bien organisés, on ne leur avait pas envoyé la piétaille, bien au contraire ! Près des rochers, blessé par des flèches, le draconien adepte de magie incanta à nouveau un sort, mais sans néfaste visible pour Tanis et ses compagnons.


Les trois guerriers foncèrent afin d'aider, et l'un d'entre eux chargea le draconien aveuglé. Il frappa au niveau de la bouche hérissée de dents, en arrachant quelques unes au passage -3pv.

Tanis

Tanis se déplaça de son mieux entre les branches et les tas de neige, avant de tirer une nouvelle fois sur le mage draconien.
Les arbres ne le dérangeaient plus, et avec une ligne de vue directe sur le malfaisant, il espérait bien en venir à bout rapidement !




Les deux flèches partirent toutes deux depuis l'arc du demi elfe, perçant l'épaisse couche d'écailles de l'homme dragon et se jouant de ses pouvoirs de protection. Deux tiges en bois se dressaient en plein milieu du torse -22pv. Le souffle court, la créature ne résisterait pas à une autre flèche, et on pouvait douter de sa survie dans les prochaines minutes...

Le cadavre sans tête éclata à nouveau, cette fois au niveau de l'épaule et du bras droit, faisant gicler une quantité impressionnante d'acide autour. Et détruisant d'autant plus la flore locale. Heureusement Tanis se déplaçait plus facilement en pleine nature que les draconiens, et il s'était éloigné suffisamment pour éviter d'être une fois de plus aspergé.

Gilthanas

Gilthanas se glissa hors de portée du draconien pour planter Alurasharen dans celui qui ferraillait avec acharnement contre l'amant de Lunedor, laissant par la même occasion la voie libre aux guerriers des Plaines.




L'arme de Gilthanas traça un sillon rouge dans le dos de son adversaire -9pv, en le faisant geindre de douleur.

Rivebise

L'homme des Plaines se retrouva vite entouré de draconiens, ce qu'il n'aimait pas particulièrement.
Heureusement que d'autres de son peuple étaient là car ils auraient vite été submergé par leur nombre.
Toutefois, il n'avait pas le temps de réfléchir et s'esquiva d'un pas pour s'éloigner des nombreux écailleux qui l'entouraient.
Puis, il frappa sans retenue.


Rivebise fit tournoyer ses lames en tous sens, telle une tempête d'acier. Certains de ses coups se heurtèrent aux épées de ses ennemis, mais il réussit à trouver une ouverture et plongea son épée courte dans la gorge de son adversaire -17pv et retira sa lame à temps, avant que les chairs n'eussent fini de se transformer en pierre. Puis ce fut au tour d'un autre de se prendre une vilaine balafre sur le visage -13pv Baaz 2.

Déjà deux pertes dans les rangs des homme-dragons, mais il en fallait plus pour les arrêter. Ces créatures luttaient jusqu'à la mort, mus qu'ils étaient par la rage des humains et des elfes. Hors du sentier, le draconien incanta à nouveau, mais cette fois il était bien décidé à passer à l'offensive. Un rayon jaune-orangé sortit de sa paume en direction de Tanis. Le rayon, chaud, passa à côté du demi elfe et embrasa la neige. Puis l'homme dragon s'avança jusque devant l'archer, bien décidé à lui placer son épée courte entre les dents si la possibilité se présentait.

Sur la voie, les draconiens repassèrent à l'offensive. Celui qui était aveuglé tapait au hasard devant lui, beuglant des mots incompréhensibles pour qui voulait bien comprendre. Et les deux autres s'attaquèrent à Rivebise. Le premier tenta de passer en force, mais ce fut une mauvaise idée. Les coups combinés des guerriers et de Rivebise le blessèrent -21pv. Il en fallait cependant plus pour le mettre à terre, et il rendit un coup à l'homme des Plaines -5pv. Son comparse en face en profita pour blesser à son tour le combattant Que-shu -12pv.

Tanis

Le draconien qui lui faisait face semblait à bout, mais Tanis préféra ne pas prendre de risque.
S'exposant à une attaque, il s'éloigna le plus vite possible du mourant avant de lui tirer dessus pour l'achever.




L'adversaire de Tanis avait le cuir épais, et de plus ses flèches semblaient déviées comme par un mur invisible. Le gaillard s'était bardé de protections magiques ! Le retrait lui avait coûté une balafre au visage -2pv, rien de grave. Mais son adversaire n'était pas encore mort comme il l'avait escompté. Là où il se trouvait un instant auparavant, il vit une explosion d'acide. C'était le corps de l'homme-dragon percé de flèches qui continuait d'être secoué par quelque obscure force et les autres membres de son corps éclataient en tous sens.

Les guerriers se mirent en place, deux de part et d'autre du draconien qui prenait Rivebise à revers, le troisième s'occupant de celui qui était aveuglé. Oeil-de-corbeau blessa le draconien facilement -7pv. Et les deux autres guerriers piquèrent légèrement leur adversaire qui était très mobile -2pv.

Gilthanas

Les draconiens, malgré le fait qu'ils se faisaient tailler des croupières (et pas qu'un peu) par le petit groupe d'éclaireurs, ne renonçaient pas à ce qui semblait être vaine lutte.
Et bien soit ! Gilthanas n'en retiendrait pas son bras pour autant. Aussi, il frappa à coups (et à estocades) redoublés son adversaire écailleux avec sa fidèle Alurashaen, espérant lui infliger blessure suffisante pour le mettre en déroute (quoique, un draconien en fuite et qui en savait un peu trop n'était pas non plus souhaitable !).


La lame elfique s'enfonça de plusieurs pouces dans l'épaule du draconien qui grogna de douleur -10pv. Ils ne semblaient pas prêts à partir, malgré le rapport de force penchant de plus en plus en faveur des humains. C'était étrange mais non surprenant de la part de ces troupes assoiffées de sang.

Rivebise

L'homme des Plaines continua ses mouvements fluides, en des spirales mortelles que décrivaient ses armes. On sentait la rage qu'il éprouvait pour ces écailleux dans chaque coup. Cette haine profonde qui persistait depuis fort longtemps. Malgré les blessures, qu'il oubliait facilement, Rivebise continua ses attaques sur le Baaz3, même s'il ralentit un peu le rythme. Par contre, la flamme qui brûlait en son fort intérieur, cette flamme bleutée à l'image de sa déesse, reflétait sa haine raciale autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de telle sorte que ses compagnons, qui avaient autant de raisons de haïr cette race perfide soient emportés par le dégoût et la haine exprimés par le chasseur.


Rivebise planta son épée courte dans le bras écailleux du draconien en tournant la lame -17pv. Le coup avait presque arraché le bras, et l'épée tomba au sol. Mais ce n'était que pour mieux s'en prendre à l'homme des Plaines avec griffes et crocs ! Tant bien que mal, Rivebise évita coups de griffes et de dents de son adversaire. Mais une large balafre vint entailler sa joue droite -12pv et le sang coulait, chaud, le long de son menton pour colorier la neige.

Derrière, son comparse fit de même en lâchant son arme et attaquant avec toutes ses griffes. Elles ne firent qu'égratigner l'armure du guerrier occupant son attention tandis que la gueule du draconien se refermait sur son avant-bras -7pv en arrachant des lambeaux de peau.

Le draconien aveugle frappait n'importe où, tentant de toucher ceux qui s'approchaient de lui avec ses griffes et ses crocs. C'était une danse qui aurait pu être comique dans une autre situation. Si celui qui l'exécutait n'était simplement pas un assassin venu verser le sang de ceux qu'il considérait comme des animaux.

Un nouveau rayon passa à côté du visage de Tanis et se perdit dans le lointain. Puis une fois de plus le draconien se plaça juste à côté du demi-elfe pour le gêner dans ses mouvements et lui faire payer très amèrement sa mort si celle ci devait advenir...

Les guerriers tentaient d'éliminer le draconien qui avait tenté de glisser à l'arrière de leur formation. Leurs armes taillaient les écailles, avec certes moins d'efficacité que les héros de Pax Tharkas, mais malgré tout diminuant petit à petit les forces des draconiens. -2pv baaz 2, -6pv Kapak 2

Modifié par un utilisateur dimanche 17 avril 2016 17:59:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#14 Envoyé le : mardi 19 août 2014 12:09:33(UTC)
Rhajzad
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La neige à l'intérieur de la zone de combat était devenue boueuse tant les belligérants des deux camps l'avaient foulée aux pieds, lui conférant une teinte maronnasse et une viscosité s'approchant du liquide. Les habits étaient maculés de cette bouillasse peu appétissante à quoi s'ajoutait le sang vermillon qui coulait des plaies. Autant dire que combattre n'était guère facile en ces conditions...

L'épée elfique se planta dans le torse du draconien vers ce qui se rapprochait du coeur chez les humains et les elfes -7pv. Il en fallait cependant bien plus pour mettre à terre cet adversaire qui continuait de se mouvoir, prêt à frapper dès qu'il en aurait l'opportunité !

Tanis

Tanis mit un coup de pied pour projeter de la neige dans les yeux du draconien, et lui tirer dessus sans être inquiété. Sans prendre le temps de vérifier s'il avait fait mouche à travers les flocons qui retombaient lentement, il se retourna pour s'éloigner de la position du draconien et rejoindre le semblant de chemin où la neige était plus ou moins tassée. Vivant comme mort, le monstre pouvait encore s'avérer dangereux, et Tanis préférait mettre un maximum de distance entre lui et le corps avant son explosion.



Rivebise

La rage se développait dans le cœur de Rivebise à chaque fois qu’il donnait et recevait un coup. Ces monstres avaient tué froidement les hommes qui avaient été sous sa direction et de nombreux prisonniers Que-Shu avant eux. Ces êtres écailleux qui avaient ruiné tant de vies méritaient la mort.
Lorsque l’hideuse créature déchira ses vêtements et sa chair, une image atroce revint à l’esprit du Que-Shu. Le guerrier se revit dans une cité en ruine. L’ombre qui planait autour de lui était oppressante et cette créature était immonde, terrible. Ces écailleux étaient dans sa vie depuis le début et celui-là plus que les autres. La fureur remplaça alors la rage lorsque ces images du passé lui revinrent. Ces draconiens l’empêchaient, presque perpétuellement, d’être avec sa bien aimée et étaient à l’origine de tous ses problèmes.
Alors, la flamme qui brûlait en son intérieur vacilla et éclata. Elle dévora ses entrailles et réchauffa ses muscles. Une nouvelle vigueur l’envahit au moment où il remerciait la déesse d’être toujours avec lui car, étrangement, ces images qui animaient sa fureur allait de pair avec celle qu’il avait de Mishakal : la déesse était présente autant dans les meilleurs moments que dans les pires. Dans ces derniers, il se sentait transporté, et à présent, il savait qui le soutenait dans ces instants.
Sa rage éclata et l’homme des Plaines se déchaîna sur le pauvre petit dragon qui se trouvait devant lui. Il voyait rouge et il n’avait plus qu’une intention, tuer ces bêtes.

Les flèches de Tanis transpercèrent le corps du draconien, mettant fin à sa misérable vie d'exactions. Le corps fut secoué en tous sens avant d'éclater en une gerbe de flammes. Plus loin, le corps de sa victime précédente continuait d'exploser en tous sens, projetant de l'acide un peu partout sur la neige et les arbres morts.

Rivebise planta son épée longue dans un des draconiens, et sa courte dans l'autre, les tuant tous deux en un seul geste. Les chairs se refermaient déjà, menaçant d'emprisonner les lames du guerrier des plaines.

Il n'en restait plus qu'un, aveuglé, recouvrant petit à petit la vue pour découvrir tous ses comparses... morts. Il se plaça face à Rivebise et l'attaqua avec ses crocs ! L'homme des Plaines fit bouger son coude dans la gueule de son adversaire qui se retrouva bien à côté, mordant l'air froid de la montagne avec un claquement sec... Sans doute son dernier.

Sans laisser le temps au Kapak de récupérer de sa cécité temporaire (qu'il devait au tour éblouissant de l'elfe), Gilthanas lui plongea son épée dans le flanc, le blessant au moins grièvement.

Le Kapak vit qu'il était en train de mourir, la lame de Gilthanas dans le flanc. Il eut un rire saccadé en exhalant son dernier soupir... Puis son corps se mit à exploser en tous sens, faisant gicler l'acide sur tous ceux qui étaient autour !

Le corps continuant d'exploser, tous se reculèrent pour éviter d'autres dégâts, laissant l'effet s'achever après quelques dizaines de secondes. Les draconiens étaient tous morts, et vu l'état des cadavres, à part quelques matériels de bonne qualité, tout le reste était perdu et irrécupérable.

Le groupe fouilla les alentours, remontant les traces sur le chemin principal. Elles allaient jusqu'à un virage, puis les traces retournaient en sens inverse mais au travers des taillis et des rochers bordant le sentier. Afin de tromper ceux qui remontaient la piste comme Gil', Rivebise et Tanis. Ils découvrirent les corps sans vie des trois éclaireurs derrière un gros rocher. Il n'y avait -à priori- plus rien d'autre par ici...

Rivebise

Le combat se finit aussi rapidement qu’il avait commencé. Encore une fois les draconiens n’avaient eux aucune chance contre eux. Dans sa fureur, Rivebise était vif. Il n’eut donc aucun mal à retirer ses lames du corps des écailleux et à éviter celui qui explosait. Par contre, il pensait encore à en découdre et c’est sur le qui-vive, l’esprit embrumé, qu'il chercha des traces, partant au devant de ses compagnons. La découverte des corps eux donc l’effet d’une douche froide.
Très vite, la rage qui brûlait en Rivebise s’éteignit laissa la place à un vide. Il avait envoyé ces hommes à la mort ; il en avait la confirmation maintenant et cela était douloureux. Il secoua la tête de dépit. Il avait déjà perdu des compagnons mais aucun n’avait été mort de par sa faute. Le Que-Shu se sentait responsable de leur mort.
Il retourna donc vers les autres en disant : «  Il faut fouiller les lieux pour être sur qu’il n’y a pas d’autres de ces bestioles et faire une sépulture à ces hommes. Nous devrions cacher les autres corps du même coup… »
Sur ce, il s’enferma dans un mutisme et chercha aux alentours, s’aventurant assez loin, mais toujours à portée de voix pour trouver d’éventuels indices. C’était sa façon d’expier sa faute.
Déesse, pardonne-moi.
Je ne cherche qu’à suivre tes traces,
Mais je semble m’en éloigner.
Tu m’as ouvert la voie avec le bâton d’azur,
Mais à présent j’ai l’impression,
De ne pas t’avoir rendu justice.
Soit avec moi, j’ai besoin de toi.
Tu es mon guide,
Que j’entends au travers de mon aimée.
Aime-moi comme tu l’aimes et que je l’aime.
Je t’en prie, Mishakal….

Puis, un proverbe lui revint en tête et il ne put s’empêcher de le dire à haute voix ; ce qui le réconforta quelque peu.
« La mort est plus légère que la plume, le devoir plus lourd que la montagne. »


Tanis

Le demi elfe reprit son souffle à la fin du combat, avant de pister les draconiens pour finalement découvrir les corps des guerriers des plaines. Même si leur groupe s'attendait à cette macabre découverte, Tanis poussa un soupir de tristesse avant d'observer les alentours.
« Le groupe que nous avons laissé pour masquer les traces du convoi en a encore pour longtemps. Je propose que nous allions disposer quelques pièges sur la route de l´armée draconienne. Des troncs d´arbres au milieu de la route pour empêcher les chariots d´avancer, une fosse recouverte de neige, bref, tout ce qui peut faire perdre du temps est bon pour nous. »

Les combattants avaient encaissé de nombreuses blessures. Mais l'heure n'était pas aux jérémiades. Il leur fallait trouver des moyens de bloquer l'armée de Verminaard si celle-ci se mettait concrètement en marche pour poursuivre les réfugiés. Ils firent donc demi tour pour sortir du cul de sac naturel, et ils bifurquèrent ensuite vers le nord sous les ordres de Tanis.

Au bout d'une heure de marche, ils aperçurent bien au loin la forteresse qui semblait en pleine ébullition. Des volutes de fumée s'élevaient depuis plusieurs endroits. Quelques "reptiles" volaient en cercle au dessus semblant suivre quelque chose se déroulant au sol.

Tanis fit donc reculer le petit groupe afin de ne pas être vu, juste après une bifurcation. Il était temps de se décider sur la suite des évènements...

Tanis

Le demi-elfe observa un moment le ballet aérien des créatures survolant la plaine. S'agissait il de dragon ou d'un autre type de monstre au service des armées maléfiques? Que pouvaient-elles bien faire ainsi, surveillaient-elles la progression d'une troupe ennemie ou le déblayage des rochers?
Une fois son examen des créatures terminé, Tanis rassembla la petite troupe et déclara: «  Nous devons tout faire pour ralentir les forces ennemies, et permettre à nos compagnons de prendre un maximum d´avance. Le mieux serait évidemment de faire effondrer une portion de la route, où de la bloquer avec des rochers...  »
Il montra du doigt les montagnes rocheuses un peu au sud de leur position. « Regardez, là bas la route passe juste en dessous de ces montagnes *. Si nous voulons provoquer un éboulement, je pense que nous aurons plus de succès là bas que nul part ailleurs. Nous pouvons toujours réfléchir à d´autres stratagèmes, mais je propose que nous reprenions notre route tout en en parlant...  »

Tanis n'arrivait pas à percevoir exactement le type de créatures volantes qui planaient au dessus de la forteresse. Il resta là à observer quelques minutes avant de se détourner pour reprendre la route en sens inverse avec ses compagnons. Il se mit en recherche de blocs rocheux pouvant être déplacés afin de les faire s'effondrer sur la route en contrebas, et si possible bloquer l'avancée de l'armée de Verminaard. Mais en un coup d'oeil il ne fut pas capable de repérer ce qu'il cherchait. Il lui faudrait sans doute grimper dans les hauteurs et prendre du temps.

Rivebise lui désigna alors du doigt un amoncellement de rochers qui pouvaient être utile, si toutefois ils trouvaient un moyen de les faire dégringoler jusqu'en bas...

Gilthanas

Aux mots de Tanis, Gilthanas tiqua :
« C´est un travail de titan... Je ne pense pas que nous ayons les moyens (ou à défaut, le temps) de bloquer une passe montagneuse à nous six. Il nous faudrait vraiment une chance insolente pour trouver justement d´énormes rochers en équilibre instable... ou l´aide de la magie. Le seul moyen par lequel je pourrais vous aider est augmenter grandement votre force... mais je ne suis pas sûr que cela sera suffisant.
Pour ce qui est de ralentir les draconiens, je suis bien sûr d´accord. Mais pourquoi ne pas les attirer à notre suite pour les perdre dans les montagnes, ce qui leur demandera du temps pour se rassembler à nouveau. J´ai quelques sortilèges d´illusion qui pourraient faire l´affaire !  »
Le prince elfe fut prit d'une quinte de toux et le rouge lui monta aux joues alors qu'il cherchait à reprendre son souffle. Il s'assit quelques minutes sur une congère pour récupérer ses forces, que l'escarmouche contre les éclaireurs de Verminaard avait entamées.

Rivebise

Après s’être calmé, l’homme des plaines examina l’horizon avec plus d’aisance. Il n’aimait pas du tout ce qu’il voyait. Ces créatures volantes étaient de mauvais augure. Si elles avaient repéré le convoi, tous leur efforts étaient vains. Rivebise maugréa intérieurement tandis que Tanis exprimait une idée. Distraitement, il lui pointa un amas qu’il avait remarqué mais il n’était guère convaincu de l’efficacité de la méthode. Rien ne pourrait véritablement ralentir une armée de dragon. Pas avec seulement six hommes.
Il s’accota sur un arbre en grimaça, ses nombreuses blessures le faisaient souffrir même s’il ne voulait pas le laisser paraitre. Certaines étaient profondes et rien n’était à proximité pour le soigner. Le guerrier était donc silencieux et en retrait. De toute façon, il semblait n’avoir rien à rajouter. Par contre, les dires de l’elfe le firent réfléchir un peu et après un moment de silence, il dit :
« On doit les éloignér et si possible tuer ces créatures volantes. Même si on bloque la route ces écailleux pourront repérer le convoi, même en ayant caché les traces. Et puis, outre mettre des arbres aux travers de la route, on ne pourra rien faire d’efficace et rapide. »

Tanis

« Concernant les troupes au sol,je ne parle pas de bloquer la passe entièrement, mais nous pouvons gagner un peu de temps, car les soldats ne pourront pas avancer en laissant leurs chariots de ravitaillement derrière. Ils devront donc dégager les arbres ou les éboulis de la route... Et s´ils font le choix de faire passer les chariots en dehors de la route, ils prennent le risque de les embourber et de perdre encore plus de temps. »
Son regard s'attarda un peu plus sur la pile de rochers.
« En prenant un levier solide, et si Gil peut nous rendre plus forts, on peut faire écrouler ce tas de pierres. De toute manière, ça ne coûte rien d´essayer, et si on y arrive ce sera ça de gagné !  »
Les suggestions de Gil et Rivebise étaient encore dans sa tête, et il mit un genou à terre pour faire un croquis dans la neige qui illustrait ses paroles.
«  Gil, attirer les draconiens serait une bonne idée si on était sûrs de pouvoir leur échapper. Est ce que tu as un moyen de voyage rapide? Raistlin semblait avoir un moyen de couvrir de grandes distances en peu de temps? Sinon les dragons nous suivront sans problème, et guiderons les draconiens jusqu´à nous... Par contre, si tu peux nous faire voyager rapidement, on peut en effet les attirer à l´écart, puis fuir rapidement grâce à ta magie.
Rivebise, réfléchissons aux créatures volantes plus tard. Je ne suis pas sûr que nous puissions y faire grand chose à six, et sans la magie de Raistlin et Lunedor pour nous appuyer... Par contre on peut en effet essayer de les attirer loin des troupes, mais ensuite ?  »


Gilthanas


« Hmm... Je peux reproduire le sort de Raistlin (avec toutefois moins de talent, c´est évident), mais il me faudrait du temps pour mémoriser ce rituel que je n´ai pas en tête...
A toi de voir.
Il y en aurait assez pour transporter à dos de cheval spectral trois d´entre nous (un par créature invoquée). »




Tanis

L'idée n'avait pas l'air d'enthousiasmer Gilthanas : après tout, le temps qui serait perdu pour apprendre ces sortilèges ne pourrait pas être rattrapé et le moment opportun leur filerait peut-être sous le nez...
Tanis se gratta la barbe en réfléchissant. Toutes les voies qui s'offraient à eux avaient leur lot de danger.
« Commençons par aller voir si nous pouvons effondrer ces rochers. Nous ne sommes pas loin, et ça ne requiert pas forcément l´usage de la magie. Six hommes et un bon levier pourraient déplacer un sacré poids ! Si ces caillasses sont trop lourdes ou stables, nous pourrons envisager autre chose, comme une illusion pour leur faire perdre du temps, ou jouer le rôle d’appât à dragon... Bien que cette dernière option me semble très dangereuse pour peu de bénéfices.  »
Tanis reprit la tête de la petite troupe, toujours à l’affût d'un danger potentiel ou d'un élément qui pourrait retarder l'armée draconienne. Une fois à hauteur du tas de roches indiqué par Rivebise, il regarda la route quelques mètres plus bas, puis s'appuya un peu contre le tas pour estimer le poids de l'ensemble.

La pluie, le vent, les tempêtes ou les dieux savaient quoi avaient entamé une partie des rochers les rendant fragiles à la base. À mesure du temps et des intempéries, un pan entier de la montagne pourrait s'écrouler en contrebas. Mais il était tout à fait possible de "précipiter" un peu les choses -si l'on peut dire- en ouvrant davantage les fissures qui lézardaient ici et là les blocs rocheux. Tanis comprit qu'il y avait de quoi bien étaler de la pierre sur la route, ralentissant la piétaille et les chariots l'accompagnant.

Mais il y avait un petit problème. Flint n'était pas là. Et c'était lui le spécialiste dans le domaine des montagnes, rochers et autres caillasses. S'ils faisaient ça n'importe comment, il était tout à fait possible que le petit groupe se retrouve écrasé par plusieurs tonnes de rochers !

Tanis

Tanis hésita en voyant le tas de pierres instables...
«  Gil', as-tu un moyen de déclencher l´éboulement à distance? Invoquer une bestiole qui forcera sur le levier, ou un truc du genre? Sans ça, il nous faudrait Flint pour jauger le risque et prendre en main l´opération...  »




Rivebise

Rivebise regarda la figure de son compagnon et ce qu’il vit ne le rassura guère. Certes, il avait déniché ce pan de roche mais ce dernier ne semblait pas être la solution à tous leurs problèmes. Les paroles de l’homme confirmèrent les doutes de l’homme des plaines. Au loin la menace grondait et il n’aimait pas cela. Pourtant, que pouvait-il faire. Il croisa les bras sur sa forte poitrine et attendit la réponse de Gilthanas. Sinon, il leur resterait toujours les arbres à abattre.




Gilthanas

Depuis, un bon moment, l’homme gardait le silence.
Des plis vinrent creuser le front de l'elfe, et sa bouche se tordit :
«  Je suis incapable de jouer les artificiers : depuis que j´étudie la magie aérienne...
Si cela peut se révéler utile dans notre combat contre les dragons, il m´est impossible pour moi d´invoquer quelque monstre pour déclencher l´éboulement ou de façonner moi-même la pierre pour se faire.  »

Dépité de voir son incompétence ainsi étalée au grand jour, il précisa :
« Si vous m´accordez un temps de repos, je serais peut-être à même de nous éviter une mort certaine par écrasement... »


Tanis

Tanis se passa la main dans les cheveux en réfléchissant. La magie restait quelque chose de très mystérieux pour lui, en dépit des cours reçus au palais de l'orateur du soleil dans son enfance. Il prit donc pour argent comptant les dires de Gilthanas et commença à élaborer la suite du plan.
« Voilà ce que je propose: Retournons aider nos amis à faire de fausses traces. Sur la route nous pourrons toujours coucher un arbre mort, ou creuser une fosse pour embourber un ou deux chariots. Demain matin Gilthanas aura eu le temps de se reposer et de préparer une magie qui nous aidera à effondrer ces pierres sans risque...  »
Il montra ensuite la vallée où ils avaient débusqué le groupe de draconiens:
« Je pense que les troupes ennemies vont s´inquiéter de ne pas recevoir de rapport de la part de leurs éclaireurs, et il n´est pas impossible qu´ils envoient une autre troupe en reconnaissance, ou un dragon. Une fois les rochers éboulés, nous surveillerons les sorties de Pax Tharkas, et si nous voyons un petit groupe venir en direction de la vallée, nous leur tendrons une embuscade. Si c´est un dragon... On verra selon sa taille...
D´autres idées ?  »


L'elfe secoua la tête négativement : il n'avait rien à redire à ce plan.

Rivebise

Rivebise secoua la tête comme le fit l'elfe. Il n'avait rien à redire. Comme d'habitude, Tanis semblait avoir raison. Par contre, il se permit une remarque :
« Nous pouvons tenter d´abattre plusieurs arbres. Nous n´avons pas de hache mes des épées peuvent être aussi efficace. Je n´ébrécherais pas mon épée mais il y a celles des draconiens...  »




Tanis

«  Très bien ! Dans ce cas allons y !
Retournons au point de rendez-vous.
Regardez bien sur le chemin si vous voyez des arbres en équilibre ou tout autre élément que nous pourrions utiliser pour ralentir l´armée adverse !  »

Ni une, ni deux, Tanis se releva et entama le retour vers leurs compagnons, tout en gardant l'oeil ouvert.



Tanis guida ses compagnons le long de la route. En chemin ils virent bien quelques arbres ici et là que l'on pouvait abattre facilement. mais il fallait encore les déplacer jusqu'à la route pavée. Trop éloignés qu'ils étaient du chemin. Une petite heure plus tard ils rejoignirent les quelques guerriers occupés à effectuer un travail de titan : effacer les traces de centaines de personnes. Un des hommes fit le rapport de la matinée de labeur : «  Rien à signaler de notre côté, nous avons suivi les recommandations et ça avance. Cependant il reste encore beaucoup de travail et nous ne sommes que quelques uns... »

Tanis

Tanis se mit donc au travail, dépensant son énergie dans une tâche éprouvante, mais ayant le mérite de ne pas lui imposer de faire des choix cornéliens. Il se contentait de faire des allez retours dans les congères, afin d'augmenter le nombre de fausses traces, avant de revenir en essayant de laisser le moins d'empreintes possibles dans l'autre sens.
Plus loin, un autre groupe s'occupait d'effacer les traces du véritable convoi, ramenant de la neige pour combler l'ornière boueuse laissée par le passage d'un millier de réfugiés. De temps à autre, Tanis allait se reposer, prenant position sur une butte avec un de ses amis ou un Que Shu pour surveiller les alentours tout en reprenant son souffle.
Alors que le soleil commençait à flirter avec la ligne d'horizon, le demi-elfe indiqua la fin de la journée de travail.
«  Nous avons bien avancé aujourd´hui. Installons un petit campement à l´écart de la route. Demain nous irons voir si nous trouvons d´autres moyens de ralentir l´armée ennemie pour protéger le convoi, mais ce soir, l´heure est au repos. Que les meilleurs chasseurs se mettent en quête de gibier, et que les autres s´occupent de monter un camp dans le bosquet là bas. »
Il laissa les équipes de chasseurs se former d'elles-mêmes, chacun ayant développé des amitiés au cours de cette journée, et le demi-elfe se contenta de s'assurer que personne ne partait seul.


Gilthanas

Le prince elfe avait aidé ses compagnons comme il le pouvait : malgré son endurance surhumaine, sa force physique laissait à désirer quand il s'agissait d'aplanir le sol rendu inégal et boueux par le passage des réfugiés. De même, s'il avait le pied léger, cela ne lui rendait pas un grand service pour faire de fausses traces. Néanmoins, sa maîtrise des arcanes soutint les efforts des autres : une bourrasque soudaine et sans conteste magique faisait tomber des paquets de neige immaculée des arbres qui jalonnaient la piste des fuyards, dissimulant les empreintes ; une manipulation à distance surnaturelle évitait de marquer la neige vierge de tout pas ; un charme occulte augmentait les capacités physiques d'un de ses compagnons et ainsi de suite.
Aussi, Gilthanas, qui n'avait point ménagé ses forces - il avait subi quelques contrecoups dus à l'abus de la magie qui l'avaient épuisé -, accueillit avec un soupir le signal du repos donné par Tanis. Mais avant, il fallait chasser pour subvenir à leurs besoins. C'est ainsi que le frère de Laurana prit la direction d'un petit groupe de chasseurs, le menant au gibier sans aucun effort apparent, habitué qu'il était à vagabonder dans les forêts du Qualinesti...

Le reste de la journée se déroula auprès des guerriers à effacer les traces, créer de nouvelles et chasser le gibier pour nourrir le groupe. Tant Rivebise que Tanis et Gilthanas revinrent avec du gibier ainsi que quelques baies, noix et fruits récoltés ici et là. Avant que la nuit se couche, ils allumèrent un feu aussi discrètement que possible pour cuire la viande.
La chaleur du repas fit du bien à tous, et le feu fut éteint quand les premières étoiles dans le ciel firent leur apparition. La nuit serait fraîche, aucun nuage ne couvrant la voûte céleste. Les tours de garde se succédèrent et aucune menace ne perturba le repos des courageux hommes qui se tenaient là, prêts à se sacrifier pour les leurs.

Le lendemain matin les guerriers se remirent au travail avec peine, voyant l'énormité du travail entrepris la veille. Les trois accompagnants, Merk, Oeil-de-corbeau et Cléon demandèrent s'ils continuaient d'accompagner les trois chasseurs de draconiens ou s'ils restaient à aider les autres guerriers.
Dès que ce fut décidé, Rivebise, Gilthanas et Rivebise prirent la direction du nord une fois de plus à la recherche d'éclaireurs draconiens et de moyens de barrer la route à l'armée de Verminaard...

Tanis

Tanis proposa à Rivebise de choisir trois autres guerriers, afin que les blessés ne s'exposent pas au danger plus que de raison.
«  Dans un premier temps, rendons-nous non loin de la forteresse, afin de regarder les traces les plus récentes. Si nous voyons des indices de passage d´une patrouille de draconiens, nous nous mettrons en chasse tout de suite, sinon nous retournerons faire ébouler les rochers avec la magie de Gilthanas avant de nous poster pour surveiller les mouvements ennemis... »
Une fois tout le monde d'accord, le demi-elfe prit la tête de leur patrouille, observant toujours les alentours avec soin à mesure qu'ils progressaient.

Tanis mena ses hommes sous le vent froid qui glissait entre les montagnes jusqu'à un point de vue -bien éloigné- de la forteresse. Aucune trace n'avait été découverte jusqu'ici, et rien ne laissait présager une quelconque présence d'éclaireurs à la solde de Verminaard.

Rivebise

C’est heureux, que Rivebise se coucha. Il n’avait rien perdu de son talent de chasseur et la chasse, avec des compagnons des Plaines, l’avait ramenée à son passé. Il n’était pas du genre nostalgique mais depuis un temps, il n’arrivait pas à penser à autre chose que cela. C’est donc d’un rêve troublé par le passé et l'absence de son aimée que le sommeil du Que-Shu fut troublé. Heureusement, lors de son réveil, ces images n’étaient que de vagues souvenirs et il se réveilla en pleine forme.
Au petit matin, tandis que le soleil se levait et que Rivebise ressentait l’énergie de Mishakal, il laissa tranquillement les autres se réveiller. Il pria sa déesse de veiller sur Lunedor en son absence regrettant presque de l’avoir abandonné. La seule chose qui le réconfortait c’était que la déesse veillait sur elle presque aussi sûrement que lui, il pouvait le sentir.
Puis, les autres se réveillèrent et Rivebise suivit Tanis sans mot dire. Il congédia les trois chasseurs mais, à la demande du demi-elfe, en choisi trois autres pour les accompagner. Ils suivirent donc l’homme dans le mutisme que leur imposaient la discrétion et aussi les petites heures du matin. Heureusement pour eux, cela ne semblait guère nécessaire car il n’y avait aucune trace de l’ennemi. Tandis que Tanis semblait hésiter, l’homme des plaines décida de partir en éclaireur avec un autre Que-Shu en direction de l’amas de roches qu’ils avaient voulu faire tomber la journée précédente.

Tanis et Gilthanas avec les deux guerriers virent Rivebise partir. Ils hésitèrent un moment, puis en l'absence d'idée suivirent l'homme des Plaines. Ils se trouvaient maintenant face à un tas de rochers encore accrochés en partie à la paroi montagneuse et d'autres en équilibre sur quelques autres blocs de granit. Sur la pente menant à la route il y avait une dizaine d'arbres qui pouvaient dévier voir arrêter une partie des rocs si ceux ci s'effondraient. Les plus petits seraient sans doute emportés et rajouteraient à la barricade semi-naturelle.

Après l'observation de tous ces détails, il était temps de penser à l'action ; comment faire tout s'écrouler sans se retrouver écraser par des tonnes de roche ? La question restait ouverte lorsque Rivebise leva les yeux au ciel et désigna à ses compagnons un oiseau dans le ciel en direction de la forteresse. Gilthanas reconnut une créature reptilienne, et Tanis avec Rivebise lui confirmèrent qu'il s'agissait d'un dragon rouge qui fonçait plein sud -dans leur direction donc- en volant à altitude moyenne afin d'avoir une bonne vue sur ce qui se déroulait au sol. Il était encore loin mais survolerait le petit groupe dans une dizaine de minutes environ. Les guerriers s'inquiétaient en entendant parler de dragon, mais le demi-elfe et le guerrier des plaines rassurèrent leurs compagnons humains : il s'agissait d'un dragonnet à première vue, et non pas de la monture de Verminaard qui, elle, était gigantesque...

Tanis

«  Cachons nous, et dès qu´il passe à portée on lui tire tous dessus. Vu sa taille on devrait pouvoir en venir à bout en une ou deux salves... L´idéal serait de l´attirer au sol. Gil, pourrais tu créer un appât digne de ce nom ? Des cadavres de réfugiés au milieu de la route par exemple, je sais pas... »

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Offline Rhajzad  
#15 Envoyé le : mardi 19 août 2014 12:56:06(UTC)
Rhajzad
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Un appât était effectivement nécessaire pour attirer le dragon vers le sol. Certes il ne volait pas à une hauteur vertigineuse, mais même Tanis, un archer hors pair, aurait quelques difficultés à atteindre une cible volant à plusieurs centaines de pieds de haut. Mais c'était jouable pour lui. Ce l'était bien moins pour les autres...
À mesure que les contours de la créature se profilaient, il était évident que le terme de "dragonnet" sonnait faussement petit. Le dragon faisait dans les trois à cinq pieds de long depuis sa gueule jusqu'au bout de sa queue. Si ses écailles étaient moins épaisses que les grands reptiles, ce n'était pas trois flèches qui pourraient en venir à bout.

Gilthanas

Gilthanas réagit immédiatement, et se décida pour un appât encore plus attirant : prononçant quelques savantes incantations, il canalisa le flux magique pour faire apparaître en contrebas de la pente, dans un endroit dégagé pour qu'ils puissent être bien visibles, un groupe de bonnes gens de Solace, qui, apeurés par l'apparition reptilienne, s'enfuyaient sans aucune discrétion dans la direction opposée. L'illusion n'était pas sonore, mais l'air devait siffler assez fort aux oreilles du dragon pour lui cacher cet état de fait. Attendant avec appréhension le contrecoup, il se prépara mentalement pour son prochain maléfice : la création d'une terrible bourrasque, qui, il l'espérait, tiendrait le dragonnet à distance un petit moment, une fois que les flèches de Tanis les auraient fait repérer.


Tanis

Tanis prépara ses flèches et se prépara à tirer lorsque le reptile se poserait. Positionné à un vingtaine de mètres de l'illusion, il attendait sa proie.
«  Ceux qui ont un arc se préparent à tirer à mon signal, pas avant. Les autres, préparez vous à charger, vous n´aurez sans doute droit qu´à un coup ou deux avant qu´il ne réagisse et reprenne de l´altitude. Il faut impérativement l´abattre pendant ce laps de temps...  »
Une fois les consignes données, il banda son arc, regardant la réaction du monstre face à l'illusion de Gil.


Rivebise

Rivebise fut vite rejoint par ses compagnons. Ainsi, ils arrivèrent en même temps, sans encombre, à l’amas de roche. Tandis que les autres se concentraient sur le problème des roches, l’homme des plaines scrutait le ciel et remarqua le dragon. Bien vite, Tanis fut sur le pied de guerre et se préparait déjà à abattre la bête. Silencieux, le guerrier Que-Shu, approuva d’un signe de tête en sortant son arc. Il n’était pas aussi bon archer que le demi-elfe mais il savait se débrouiller. Ses longues années de chasseur l’ayant préparé. Le combat devait être rapidement, sinon le monstre alerterait ses comparses. Au moins, ils n’iraient pas en direction des réfugiés et ses compagnons et lui mettraient le désordre dans ce qui restait d’ordre dans la forteresse.Alors, tout comme Tanis, il se rapprocha de l’illusion de Gil pour avoir un meilleur champ de tir et être plus proche. Son arc détenait déjà une flèche et la seconde était prête. Il attendait le signal de Tanis. Sous l'effet de l'adrénaline, Rivebise fit sentir à ses compagnons sa fureur contre ce genre de créature.
« Allez... Abattons ce maudit monstre. Pour les réfugiés! Mishakal soit avec nous...  »

Le dragon vit les proies faciles qui se mouvaient sous lui sur la route. Tanis et ses compagnons avaient pris place sous les arbres, immobiles, prêts à frapper dès que le dragon se poserait. Aucun des trois guerriers n'avait d'arc, aussi avaient ils dégainé leurs épées courtes. Chacun priait pour que les sens affûtés de cette créature ne lui permettent pas de les percevoir.
Le jeune dragon rouge replia ses ailes et plongea en direction des réfugiés créés par magie. En quelques secondes il avait presque atteint le sol, aussi rouvrit-il ses ailes quelques mètres avant de se poser pour se réceptionner proprement sur ses quatre pattes. « Mourrez donc, vermines !  »
Puis il exhala les flammes de l'enfer sur une partie des humains en fuite, évitant de bruler une moitié. Par bonheur, les dieux semblaient être du côté des héros du bien car la créature ne les avait pas repérés.
Son souffle enflammé s'étirait sur une dizaine de mètres brûlant au passage un arbre... Le feu ne semblait pas si bien réagir que ça sur les êtres en fuite, aussi le dragon releva la nuque, surpris. Il n'eut pas le temps de bien regarder qu'une flèche se planta dans ses côtes, perçant les écailles -9pv et que trois guerriers l'encerclèrent
La flèche de Tanis passa largement au-dessus de la mêlée sans inquiéter le dragon qui avait fort à faire avec tous ces petits rigolos autour de lui.

Gilthanas


Interrompant rapidement l'illusion maintenant inutile, Gilthanas se vit contraint de réviser ses plans : le dragon s'était posé trop tôt ! En désespoir de cause, il tenta de saper les forces de la monstrueuse créature rouge avec un maléfice qu'il gardait toujours en mémoire. Mais, peu habitué à en user, le sortilège sembla faire long feu, détourné par la résistance à la magie de l'écailleux !
Le rayon magique de Gilthanas toucha de plein fouet le torse du dragon dont les muscles s'atrophièrent -4 force. La créature avait des flammes de colère dans les yeux : «  Vous osez...  »


La créature hésitait à partir, mais elle décida de rester. Il lui fallait faire un maximum de dégâts avant de s'envoler ! Il mordit à l'épaule un premier guerrier -14pv avant de lui ouvrir la gorge avec une de ses griffes -11pv. L'autre à côté se prit une méchante coupure en travers de sa cage thoracique -11pv mais se baissa à temps pour voir passer les deux ailes remplies de pointes voler au dessus de son casque !

Gilthanas


«  Oui, nous osons.
Et vous regretterez bientôt d´avoir choisi le mauvais camp !  »
répliqua l'elfe qui, conscient du risque que représentait le grand serpent pour les guerriers, résolut de l'étourdir en projetant un kaléidoscope de couleurs qui jaillit de sa main tendue, venant frapper le dragon aux yeux.
Puis, saisissant Alurasharen à deux mains, il se précipita pour porter main forte aux Que-shu.



Les pupilles du dragon se dilatèrent alors qu'il voyait les myriades de petites lumières colorées. Ses bras tombèrent le long de son corps, et sa tête tournait sur elle-même alors qu'il tentait de reprendre le contrôle. étourdi pour 1rd.

L'épée elfique perça les écailles puis mordit la chair du dragon dont les dents se serrèrent, lui extirpant un gémissement douloureux -9pv. Les guerriers autour en profitèrent pour taillader la créature, cherchant à venger l'un des leurs, tombé rapidement sous les coups du monstre !

Le premier taillada le coude du dragon - 4pv mais le second de concert avec Gilthanas déchira une partie de la gueule du dragon en un moulinet impressionnant que les yeux inquiets de la créature remarquèrent ! - 12pv et -2CA pendant 3 rounds.

Tanis

Tanis se mit à faire jouer ses doigts sur la corde de son arc, tirant flèche après flèche à une vitesse surhumaine. Il visait les articulations du dragons afin de le ralentir autant que possible.




Deux flèches partirent en même temps de l'arc pour percer les pattes arrières du dragon, le clouant à même le sol ! -17pv
Deux autres flèches se succédèrent ensuite pour s'enfoncer dans le dos de la créature en piteux état -6 et -7pv. À ce rythme, il y avait peu de chances qu'elle s'en sorte... Et c'était tant mieux ! Restait à espérer qu'aucun autre des guerriers ne tomberait lors des prochaines secondes.

Rivebise chargea le dragon en pointant son arme à deux mains sur le reptile, lui infligeant une blessure profonde -13pv. Puis il fit passer sa lame par dessus sa tête et la fit retomber sur le reptile, la tenant toujours à deux mains. L'arme arracha un pan entier d'écailles juste sous le cou de la créature -13pv, puis elle s'effondra au sol. Le corps semblait encore se soulever au rythme d'une respiration lente et douloureuse.

Tanis

Tanis souffla en voyant le dragon s'effondrer, puis jeta un coup d'oeil dans le ciel. Le monstre était il bien seul ? Personne n'avait il vu le combat ?
Une fois rassuré, il se rapprocha de la créature à terre.
«  Devons nous l´achever? Elle n´hésiterait pas si nos positions étaient inversées, mais je ne veux pas m´abaisser à ce genre de comportement. Ligotons-le pour l´interroger sur les plans de l´armée ennemie. »
Tanis commença à examiner les blessures du dragon et appliquer des compresses pour éviter que l'hémorragie ne tue le dragon. Une fois l'état du monstre moins inquiétant, il montra un arbre de bonne taille :
« Ligotons-le à cet arbre, au niveau du cou et des ailes, et attachons ses pattes ensemble. Cela devrait l´empêcher de nous fausser compagnie avant qu´on en ait fini avec lui.  »

Aidés par les deux guerriers restants, le jeune dragon rouge fut ligoté à un arbre. Il n'y avait pas assez de corde pour l'immobiliser complètement, aussi pouvait il encore bouger la tête s'il se réveillait. Les deux hommes avaient la mine renfrognée, et le blessé se tourna vers Tanis, n'en pouvant plus :
«  Et pourquoi qu´on le crève pas? On peut rien en faire, et en plus il a tué Losak ! Ce n´est qu´une saloperie de lézard volant qui voulait crever des femmes et des enfants ! Vous avez quand même vu avec son souffle de feu ?!  »

Tanis

« Calme toi mon ami. Je comprends ta rancune, mais laisser parler notre colère ne nous rendra pas Losak, et ne nous donnera pas plus d´informations... Alors que nous pouvons lui soutirer des renseignements précieux en échange de sa vie.
Tant pis pour les pattes arrières, laissez lui libres, mais attachez sa tête bien serrée, qu´il ne puisse pas nous viser avec son souffle.
De toute façon, vu le coup que Rivebise lui a porté, il ne se réveillera pas avant quelques heures. »

Il réfléchit quelques instants, avant de reprendre pour tout le monde :
«  Je vais rester ici avec Nagjik, pour m´occuper de ses blessures et surveiller notre prise. Nous en profiterons pour garder la forteresse à l´oeil, des fois qu´ils envoient autre chose. Pendant ce temps, vous pouvez aller faire ébouler les rochers, puis revenir ici pour qu´on décide quoi faire ensuite.  »
Le demi-elfe fit s'asseoir le guerrier revêche après lui avoir demandé d'ôter son armure et sa tunique. il lui donna des racines à mâcher pour atténuer la douleur, puis lui fit un bandage serré, avant de lui dire de remettre ses vêtements pour ne pas souffrir du froid. Une fois le guerrier installé contre un arbre, il retourna voir le dragon, afin de changer ses bandages déjà imbibés de sang.
«  Nagjik, repose toi, je vais me poster dans cet arbre là bas, pour voir la forteresse et rester en vue en cas de problème. Appelle-moi si tu vois quelque chose d´anormal. »
En attendant que ses compagnons reviennent de leur mission de sapeurs, Tanis fera donc des allers-retours entre ses convalescents et le point d'observation qu'il avait choisi...

Gilthanas


Gilthanas, voyant que Tanis restait sur place s'occuper des blessés et du dragon fait prisonnier (la bataille avait été si courte et si violente que l'elfe sentait que son coeur battait toujours la chamade, rythmant sa pensée de coups sourds), fit signe à Rivebise de le suivre : ils avaient des rochers à faire effondrer, que diable !
Arrivés devant la formation rocheuse instable, le prince exposa son idée au fiancé de Lunedor :
«  Pour nous prémunir contre tout écrasement - très désagréable possibilité, tu l´avoueras -, je vais user de deux sortilèges de lévitation : les rochers ayant l´étrange tendance de tomber vers le bas, nous devrions être à l´abri dans les airs : au pire, un éboulis pourra toujours nous atteindre, mais nous réduire à l´état de purée sanglante sur le sol, non. Sur ce, tu m´excuseras, il faut que je m´occupe d´incanter. »
Le mage s'assit donc à terre, respira un grand coup, et commença à tisser ses enchantements : il se sentait confiant car il avait toujours eu des affinités avec l'air duquel il avait une compréhension avancée, ce qui lui permettait de le modeler à sa convenance.
Très vite, Rivebise se sentit grandir : le premier sortilège avait fonctionné à merveille. Mais au second, il faillit s'évanouir sous le reflux magique. Contrôlant sa respiration, il serra les dents et lança le dernier sort de lévitation sur lui même. Dès qu'il se sentit décoller, il eut un sourire douloureux : il avait réussi.

Rivebise

Le coup partit et des éclats d’écailles se retrouvèrent à voler autour du guerrier Que-Shu. Ce dernier fut surpris par la force de son coup qui acheva la créature. C’est avec un sourire carnassier qu’il regarda la vie quitter peu à peu le corps du monstre. Alors, aux paroles de Tanis, Rivebise sursauta. Pourquoi laisser la vie à une telle chose ? Elle ne la méritait guère ! Ce dragon et ses semblables étaient responsables de tant de pleurs et de morts. Certes, l’idée du demi-elfe était louable mais est-ce que le dragon méritait autant de commisération ? L’homme des Plaines avait raison : le reptile n’avait pas hésité une seconde avant de se jeter sur de pauvres innocents. Cet être n’avait même pas de conscience ! Même les paroles de son compagnon Tanis, ne réconfortèrent guère le colosse. Alors qu’il allait cracher sur la créature, une pensée lui vint en tête et il regretta se qu’il s’apprêtait à faire. S’il s’abaissait à ce genre de barbarie, il ne serait pas mieux que ces écailleux. Il n’avait jamais aimé se servir de son arme et un jour un sage lui avait dit que le jour ou il aimerait s’en servir, il serait pour lui, temps de la laisser au bout de ses bras. C’est donc avec une grimace au visage que Rivebise suivit Gilthanas. Il rangea son arme avec dédain et laissa intact le dragon derrière lui. Tanis était bien mieux placé que lui pour s’en occuper.
La marche lui fit du bien et il tenta de demander le pardon. Il chercha en lui cette flamme pour y enfermer un instant ses pensées. Le Que-Shu tenta de faire le vide en lui et de ressentir l’énergie bleutée de la déesse, cette énergie si apaisante. Pourtant, il ne la trouva pas, à son grand désarroi, mais il comprit. Méritait-il vraiment ce pardon? Il n’en était pas sûr. Son guide, sa douce, son aimée était si loin à présent et il ne savait point comment réagir à tout cela.
Malgré toutes les épreuves qu’il avait endurées, Rivebise avait toujours besoin d’être guidé.
Puis, l’elfe coupa court aux réflexions du guerrier qui venait tout juste de retrouver sa flamme intérieure. Il hocha simplement la tête aux dires de Gilthanas. Ce dernier était plus apte que lui pour décider de magie et il semblait savoir quoi faire, alors il le laissa faire. Lorsque le Que-Shu sentit son corps grandir il ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux d’émerveillement. Ces pouvoirs étaient toujours surprenants pour l’homme des Plaines qui avait été habitué à vivre terre à terre. Il laissa donc la magie opérer avec une confiance nouvelle. Sans se servir de ses armes, il pouvait nuire à ces bestioles écailleuses. Toutefois, il vit la douleur sur le visage de l’elfe et voulut poser sa main sur son épaule mais, voyant la minceur de celle-ci, il hésita. « Est-ce que ça va ? »
Un peu déconcerté par sa grandeur et parce qu’il ne touchait plus le sol, Rivebise hésita un instant de nouveau. Il n’était pas dans son élément pour sûr. Puis, il regarda l’amas de roche et chercha un arbrisseau, ou un long objet bien solide, qu’il pourrait coincer dans un trou pour s’en servir comme levier et faire tomber toutes ces roches.


Le groupe s'était donc divisé en deux. Tanis de son côté restait à observer le chemin vers Pax Tharkas, et il put observer deux cerfs, un renard ainsi qu'une quantité d'oiseaux de multiples couleurs qui chantaient en ce début d'hiver. Les guerriers s'occupaient en taillant de long pieux avec des regards réguliers en direction du jeune dragon rouge qui était toujours inconscient.

Rivebise agrandi chercha des yeux une bonne grosse branche afin de faire levier avec les rochers et les faire s'ébouler le long de la pente descendante jusqu'à la route. Il repéra un jeune arbre robuste qui ferait bien l'affaire. Comme il ne risquait pas de manquer de plantes par ici, il trancha de quelques coups bien placés le tronc, puis il l'enfonça dans ce qu'il pensait être la meilleure place pour faire tout effondrer. Restait donc à appuyer de toutes ses forces sur le levier naturel et à bouger très vite dès que la masse rocheuse se mettrait en branle...
Il cala le tronc dans une fente à peu près parallèle avec le sol se situant en plein milieu du groupement de rochers. Cela lui semblait donc le meilleur endroit pour que tout s'écroule. Gilthanas ne trouva rien à rajouter, faisant confiance à l'homme des plaines -quoique un montagnard aurait été plus rassurant pour ce genre d'activité- et tous deux appuyèrent de toutes leurs forces sur le levier.
«  Crac ! »
Un claquement de pierre et un gros caillou se détacha du bloc, s'écrasant devant les pieds des deux guerriers surpris par le soudain affaissement de leur massue géante !

Ils ne s'étaient pas bien placés du tout et cela devenait maintenant évident. Les deux compères abatteurs de montagnes observèrent à nouveau les rochers à la recherche d'éléments leur permettant de faire un nouvel essai, si possible concluant cette fois.
Certains gros rochers plus en hauteur semblaient en équilibre, et il était possible de faire un effet boule de neige mais avec des rochers. Monter n'était pas difficile, surtout avec le pouvoir de lévitation de Gilthanas, aussi les deux hommes furent donc rapidement sur place.

Le rocher sur lequel Rivebise et Gilthanas exerçaient leurs forces conjointes se mit à bouger et ils appuyèrent davantage jusqu'à atteindre le décrochage. Avec un grondement sonore dû au frottement de la pierre contre la pierre, le rocher se mit en mouvement. Gilthanas se mit tout de suite à l'abri, mais Rivebise avait mal calculé son coup. Il se mit droit dans le chemin de la pierre qui lui roula dessus.
L'homme des plaines se reprit et s'éleva dans les airs alors que les vibrations s'intensifiaient avec le grondement à mesure que les rochers s'emportaient les uns les autres jusqu'aux arbres puis jusqu'à la route pavée déjà en bien piteux état. Un amoncellement rocheux se dégagea à mesure que la poussière retombait après plusieurs minutes. Le chemin était bien barré pour tout attelage, et les draconiens allaient perdre un temps précieux avec leurs chariots à se dépêtrer dans les sous bois à côté de la route.
Ne voyant pas quoi faire de plus, ils retournèrent auprès de Tanis qui leur exhiba un lapin fraîchement tué. Ils n'étaient partis que depuis une bonne heure ou deux, et il ne semblait pas y avoir grand chose à voir du côté de la forteresse... Pour le moment.

Rivebise

T]andis que Gilthanas et lui marchaient pour retourner au camp, Rivebise grimaça douloureusement. Il ne le laissa pas paraitre car il marchait devant mais sa jambe le faisait souffrir -peut-être que son léger boitillement le trahissait un peu en fait. Le dernier éboulis l’avait pris par surprise. Après le premier, qui avait été tout sauf concluant, l’homme des plaines ne s’attendait pas à un tel résultat. Malgré sa lévitation, le grand colosse avait réussi à se mettre dans la trajectoire du rocher et ses jambes avaient mangé le gros des dégâts. Avec les blessures déjà dues à ses satanés écailleux, le Que-Shu commençait à se sentir faible.
Enfin de retour, la vue du lapin lui rappela qu’il avait faim. À quatre, ils n’auraient pas un festin mais c’était mieux que rien. Il hocha la tête pour saluer ses compagnons tout en jeta un regard suspicieux au dragon qui traînait là.
«  Qu’est-ce qu’on fait de lui ? Je suis d’avis qu’on en finisse vite et qu’on aille jeter un coup d’œil à la forteresse.  »

Tanis

Tanis s'inquiéta en voyant revenir Rivebise blessé, mais l'état du Que-shu ne semblait pas dû à un combat. Il jeta un coup d'oeil au dragon ligoté avant de répondre au barbare des plaines :
«  Il devrait se réveiller d´ici deux ou trois heures... Ce qui nous amènera en début d´après midi... Je suis d´avis d´attendre ce moment, de voir ce qu´il nous apprend, puis d´agir en conséquence. On verra ainsi si d´autres éclaireurs sont envoyés, et si ce n´est pas le cas, on ira à Pax Tharkas, mais dans la soirée ou la nuit, afin de profiter du couvert de l´obscurité... Profitons pour le moment du repos que nous pouvons prendre... »

***

Raistlin traversa sans incident la route dans l'autre sens jusqu'aux guerriers Que-shu occupés à effacer les traces au sol. Ces derniers indiquèrent au mage le lieu approximatif où se trouvaient ses compagnons un peu plus loin sur la route. Au passage, il prit une petite heure pour les aider à camoufler le passage des réfugiés.

Il se remit ensuite en route pour retrouver ses compagnons. Très rapidement il arriva à retrouver Tanis, Rivebise et Gilthanas en train de cuire du lapin... à quelques mètres d'un dragonnet attaché à un arbre encore inconscient. Il y avait également deux guerriers avec eux, et le cadavre d'un troisième.

Raistlin

Le trajet fut bref, et le mage ne perdit pas beaucoup de temps avant de trouver les Que-shu en plein travail. Il leur demanda quelle zone allait encore leur demander le plus de travail, et conjura les éléments pour y faire tomber la neige. laissant les hommes des Plaines se remettre de l'expérience sans lui, il fit ensuite route vers la direction qu'ils lui avaient indiquée.
Il ne lui fallut que quelques minutes pour rejoindre l'endroit, et il put apercevoir ses compagnons en train de préparer leur popotte... à coté d'un dragonnet rouge... attaché à un arbre.
On ne peut pas les laisser seuls plus d´une journée...
Le "cheval" du mage ne faisait pas un bruit, à vrai dire, ses "sabots" ne touchaient même pas le sol, Il s'approcha du groupe sur sa monture aux poils noirs et au crin gris sans même faire trembler le sol.
« Et bien on peut dire que vous n´avez peur de rien. Je ne sais s´il faut y voir courage ou bêtise. » fit-il comme seule annonce, espérant faire sursauter la troupe.
Il pointa le dragon de son bâton.
« Donc, vous parvenez à vaincre un dragon rouge, très jeune, certes, mais un dragon rouge néanmoins; j´imagine que vous avez eu la brillante idée de le garder en vie pour l´interroger. Maintenant, permettez-moi de vous demander : qui a eu la merveilleuse et perspicace idée d´attacher une créature crachant du feu à un arbre -excellent combustible, il faut le souligner-, et l´attacher, bien sûr avec de la corde, matériau qui n´a pas comme faculté la plus connue de résister aux flammes, contrairement à... un dragon rouge, par exemple ? »
Il se contenta de hausser les sourcils pour combler le silence qui n'allait pas manquer de suivre cette remarque.
« Je ne vais même pas poser la question en ce qui concerne les éventuelles menaces et/ou leur mise à exécution pour l´intimider et le faire parler, je suis sûr que vous avez déjà pensé à cela.
Si je suis là, c´était pour requérir votre aide. Enfin, j´allais plutôt rejoindre le reste du groupe, et de voir ce spectacle m´a presque donné envie de passer mon chemin, mais que voulez-vous, je dois avoir grand coeur. Nous avons fait des découvertes particulièrement intéressantes, et nous avons la quasi-certitude d´être à portée de...  »
Il regarda le dragon d'un air méfiant, et préféra ne pas prendre de risque, ces créatures étaient rusées. «  De ce que nous étions partis chercher. Cela dit l´adversité est trop problématique, nous aurions pu nous en sortir si nous avions pris notre temps, mais le temps est ce qui nous manque. J´ai laissé mon frère là-bas avec un ami que nous nous sommes fait pendant notre exploration, j´ai comme projet de vous expliquer le tout, et de faire de même avec le groupe de tête, afin de former une équipe plus conséquente pour finir notre exploration au plus vite. J´attendrais néanmoins d´avoir l´absolue certitude que nous ne somme pas écoutés. »
Il allait ajouter quelque chose, mais se contenta de secouer la tête en regardant le ciel.
«  Et cela fait combien de temps qu´il est attaché là ? Vous ne vous êtes pas dit que s´isl ne revoyaient pas l´un de leurs jeune dragon revenir, ils allaient se dire qu´il y avait quelque chose de louche, et envoyer des renforts, comme des modèles plus imposants ? Ou, je ne sais pas, une reconnaissance magique ? Par pitié, ne me dites pas que cela fait plusieurs heures qu´il est là... »
Il riva ses yeux en sablier sur les chasseurs de dragon -et de lapin à leurs heures perdues-

Tanis

Tanis, qui attendait d'avoir des nouvelles des frères Majere changea d'avis dès la fin de la première phrase de Raistlin. Il le laissa finir en soupirant, laissant le mage déverser son fiel avant de finalement prendre la parole:
«  C´est bon? Tu as fini ? Si tu prenais le temps de regarder les choses avant de critiquer, tu aurais vu que la tête du dragon est immobilisée. Il ne pourra pas viser ses liens avec son souffle, et au mieux, il pourrait enflammer l´arbre en face de lui...
Ensuite, si tu voulais t´assurer qu´on ne fasse rien qui te déplaise pendant ton absence, tu aurais du rester nous aider...
Le dragon est inconscient depuis un moment, il ne devrait pas tarder à se réveiller, et nous pourrons en apprendre plus sur les plans ennemis en échange de sa vie... On aura ensuite tout le temps de partir avant qu´un autre dragon ne vienne le réveiller... »


Raistlin

Le mage secoua la tête avec un demi-sourire.
«  Ho oui,j ´imagine que ces cordes retiendront un dragon sans problème, l´empêchant certainement de faire un simple mouvement avec le bout de son cou... Et qu´au pire, qu´il mette le feu aux arbres environnants ne serait en aucun cas un problème. Tu as certainement pensé à tout. »
Il haussa les épaules, après tout, les gens avaient tendance à ne pas l'écouter lorsqu'il les mettait en garde, il n'y avait pas de raison que cela change, il préféra poursuivre sur un autre point qui le dérangeait :
« Passons sur le fait que tu aies éludé la question du temps depuis lequel il ne patrouille plus, me fournissant la réponse que je craignais ; tu comptes lui laisser la vie sauve s´il répond à tes questions ? »
Cette fois-ci l'expression de Raistlin se mêlait d'un mélange de profonde déception et de déni : il ne voulait pas croire ce que lui disait Tanis. Où plutôt il espérait très franchement que ce soit faux.

Tanis


«  En effet, s´il coopère, je lui laisserais la vie sauve.
Bien sûr, il restera attaché jusqu´au moment où un membre des troupes de Verminaard le trouvera...
Que proposes tu mage ?
De le tuer froidement ?
Va donc rejoindre les troupes ennemies alors, car c´est sans doute eux qui partageront le plus ta façon de penser !  »



Raistlin

Raistlin regarda la dépouille du soldat coupé en deux à coté de la scène, refit face à Tanis, et secoua la tête avec une expression de dépit.
« Bien, j´imagine que cela ne te posera pas de problème de vivre avec les morts de toutes ses futures victimes sur la conscience, lorsque ce dragon fondra sur des groupes de réfugiés, lorsqu´il brûlera des villages tuant hommes, femmes et enfants, lorsqu´il dévorera des amis ou de la famille. L´important, c´est que tu n´aies pas de sang sur les mains bien sûr, ce serait tellement dommage que tu salisses tes précieux principes... Je préfère juste te prévenir : ses futures victimes seront sur ta conscience, et tu pourras compter sur moi pour te le rappeler. Oui, je le tuerais sans hésitation, et si tu penses que cela fait de moi quelqu´un qui doit rejoindre le camp ennemi, et bien permets-moi de te dire que malgré ton âge, tu as dû oublier de mûrir à un moment, sur le chemin, car celui qui est le plus utile aux rangs de Thakisis c´est celui qui laissera cette créature vivre et tuer tant de personnes en son nom et pour sa conquête que je préfère ne pas me risquer à une estimation. »
Il ajouta, presque pour lui même.
« Par les dieux, dire cela à coté de la dépouille d´une de ses victimes, à portée d´oreille de personnes qui ont perdu amis et famille face à ce genre de créature... »
Réalisant que les autres présents avaient certainement donné leur accord tacite pour cette folie, il fit tourner sa monture.
« Bien, si vous voulez bien m´excuser, il y en a qui tentent de gagner des guerres et de sauver des vies plutôt que de soigner des meurtriers sanguinaires afin de s´assurer qu´ils puissent gentiment continuer à tuer, en espérant que les informations qu´il pourrait potentiellement donner pourraient -si elles sont exactes- peut-être racheter le prix de la vie de leurs futures victimes. Mais j´imagine que si on ne les connais pat, c´est plus facile, Tanis ? »
Il aurait bien ri si la situation n'était, à ses yeux, aussi pathétique.
«  Nous reparlerons lorsque je saurais que tu es dans notre camp dans cette guerre, et non dans le tien et celui de ta précieuse et coupable conscience, celle là-même qui sert si merveilleusement les desseins de nos adversaires. »
Jurant pour lui-même; l'air mauvais, il prit le chemin du village des Neidar, en espérant y trouver des gens prêts à se battre.

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Rivebise

L’apparition brutale du mage désarçonna l’homme des plaines qui mangeait tranquillement son frugal repas tout en ayant les yeux rivés sur le monstre écailleux. Rivebise sursauta et se leva d’un bond mais ses muscles se relâchèrent quand il remarqua que ce n’était que Raistlin. Il fut d’abord inquiet de le voir apparaître sans Caramon, puis déçu qu’il soit revenu. Même pas un simple bonjour, le mage, imbu de lui-même ne fit que critiquer comme un enfant qui se pense meilleur que les autres. Le guerrier voulut alors placer quelques mots mais Tanis le prit de court et il se tut.
L’altercation entre le demi-elfe et le mage poussa Rivebise à garder le silence mais lorsque le frère de Caramon s’éloigna il ne put s’empêcher de glisser quelques mots.
«  Eum… Raistlin n’a pas tort… Je n’aime pas me servir de ma lame comme un bourreau mais cette créature n’a même pas d’âme pour ce qu’on en sait… »
Le Que-Shu finit par se taire, mal à l’aise. Extérieurement, il tentait de garder son visage de marbre mais à l’intérieur de nombreuses émotions entraient en conflit. Il ne pouvait pas se résoudre à tuer froidement cette bête, aussi écailleuse soit-elle, mais ils ne pouvaient pas se permettre de la laisser en vie. Pour le bien de tous, elle serait mieux morte. Toutefois, ce n’était guère ce qui préoccupait le plus le colosse. Il n’aimait pas du tout la situation. Trop d’hommes des Plaines étaient morts à ses côtés alors qu’il en était responsable. Trop de morts et trop de paroles frivoles avaient été échangés. Celles de Raistlin heurtaient durement le cœur de l’homme des Plaines, comme à leur habitude, mais, pour une fois, il penchait du côté du mage. Par contre, cela signifiait de se monter, en quelques sorte, contre Tanis. Rivebise n’aimait pas du tout être pris entre deux de ses compagnons.

Tanis


« Très bien, et bien tuez-le, si tel est votre désir !
Après tout chacun est libre de faire ce qu´il veut !  »

Tanis se détourna, et alla reprendre position au sommet de son arbre, pour surveiller la forteresse au loin, à la recherche d'éventuels éclaireurs.



Raistlin

Raistlin avait arrêté son destrier lorsque Rivebise s'était exprimé, se contentant de se retourner un peu sur sa selle pour regarder, son expression était lasse. Il ne fit pas un mouvement lorsque Tanis s'emporta.
Il avait failli commenter la situation, mais la présence des deux guerriers survivants le poussa à ne pas saper d'autant plus l'autorité déjà faible de ses interlocuteurs sur eux, ils avaient besoin d'un minimum de cohésion ; il se contenta de le penser, suffisamment fort pour que son visage se voile d'un air déçu, après tout, la situation parlait pour elle-même, il n'était même pas la peine de la commenter. Belle brochette de "chefs" entre l´un qui pique des colères et va bouder lorsque l´on pointe les défaut de ses stratégies et le second qui attend que quelqu´un d´autre donne son opinion pour oser exprimer ses convictions, j´ai bien peur que nous ayons beaucoup de chemin à faire
Il se contenta d'ajouter :
« Ne te leurre pas, Rivebise. Les dragons ont une âme, ils ont des parents, des frères et soeurs, peut-être des amis, même si cela n´a certainement pas le même sens que pour toi. Ils ont des rêves, des souvenirs, un caractère propre, une conscience, même si elle n´est pas régie par les mêmes règles de moralité. Ils ont un libre arbitre. Ce dragon est jeune, sans doute a peine plus qu´un adolescent selon nos standards. Et pourtant c´est déjà une machine à tuer, qui y prend du plaisir. Ne tente pas d´adoucir ton geste en te disant que tu tues quelque chose qui n´a pas d´âme, ou qui n´est pas vivant et sentient comme un humain ; contente-toi de l´évidence : tuer une créature telle que celle-ci sauvera des vies. Il a choisi son camp, il veut ta mort, celle des tiens, ou leur domination. Voilà ce qu´il faut se dire; pas des fadaises morales sur quand est-ce qu´il est juste de tuer ou non. Nous sommes en guerre, et nous allons perdre si nous ne réagissons pas. »
Il ajusta sa position sur sa selle, prêt à repartir, pendant qu'il vérifiait que ses sacoches étaient bien fermées, sa voix faible mais profonde poursuivit :
« Que vous l´interrogiez ou non m´importe peu, si vous pensez être en mesure de lui soutirer des informations digne de confiance, c´est à vous d´en juger; mais je doute que vous y parveniez sans recourir à la torture, physique ou psychologique ; pensez à ce qui l´attend s´il revient au camp après s´être fait capturer et interroger, c´est ce qu´il aura en tête pendant que vous lui poserez vos questions. A vous de le convaincre que parler est son meilleur choix pour une mort rapide et sans douleur plutôt que la torture, l´humiliation, et être jeté en pâture aux siens, avant que sa dépouille ne serve à animer un redoutable soldat mort-vivant... et n´oubliez jamais qu´il mentira, quoi qu´il advienne, sachez user de ses mensonges pour voir la vérité.  »
Il ajusta le capuchon de sa robe avant d'ajouter :
« Et surtout, tuez-le. Puis, Rivebise, il faudra que tu lui tranches la tête, et que tu gardes avec toi sa mâchoire inférieure, pendant que le reste de son crâne sera fiché sur un piquet en guise d´avertissement. Je ne plaisante pas pour la mâchoire. »
Il se retourna une dernière fois :
« Je vais rejoindre les autres pour voir où ils en sont, je repasserais ce soir ou demain à l´endroit où est le reste de vos hommes. »

Gilthanas


Gilthanas, qui errait dans les bois autour du campement (son désir de solitude était exacerbé depuis la fuite de Pax Tharkas), surgit assez tôt des taillis enneigés pour entendre Raistlin prononcer sa dernière tirade peu agréable à l'oreille mais non moins pleine de bon sens.
« Ha, ça fait plaisir de vous retrouver, Raistlin !
Au moins, on peut-être rassuré : cette petite incursion en territoire ennemi n´a guère mis en danger votre intégrité caractérielle.
A ce que je vois, vous nous quittez déjà ?
Où est votre reflet inversé, Caramon ? La pêche a été bonne de votre coté ? »


Raistlin

Le mage fit un signe de tête à l'elfe sortant des bois. Son expression restait neutre, avec un certain soupçon de lassitude néanmoins; Gilthanas ayant manqué le début de l'entretien, Raistlin roula des yeux en se demandant s'il fallait lui expliquer ce qui venait de se passer. Il décida que le fils du Qualinost serait assez grand pour comprendre tout seul.
« Oui, merci Gilthanas, la pêche fut excellente, mon frère écaille en ce moment même. Et c´est bien la raison de mon passage, les poissons qui restent sont trop nombreux pour notre ligne ; j´en dirais plus loin de cette forteresse et du rayon d´action immédiat de leur éclaireur ou de divination, par mesure de précaution. Je pars rejoindre votre soeur et le reste de la troupe pour m´entretenir avec eux de ce que nous avons trouvé. Nous aurons certainement besoin de renfort, je repasserais, ce soir ou demain dans la matinée là où nous nous sommes séparés hier pour voir si vous voulez venir avec nous; il me faudra mettre au point un peu de logistique pour transporter tout le monde... »
Pendant son trajet, le mage avait fait des calculs, finalement, il pourrait peut-être faire venir tout le monde en une seule fois, le temps gagné serait certain, mais une grande partie de sa puissance magique y passerait pour la journée.
Mais avec un groupe plus étendu, mes capacités seront heureusement moins indispensables.
Pris d'un doute, il fit se retourner sa monture pour faire face à l'elfe
« Par hasard, êtes vous en mesure d´invoquer pareils destriers ? Cela serait fort pratique. Je ne sais pas encore combien de personnes seront de la partie, mais je préfère être prévoyant. »
Bien sûr, du point de vue du mage, il serait bon que tout le monde soit là, mais il doutait que les grands coeurs acceptent de laisser les "pauvres réfugiés" tout seuls pendant une journée ou deux.
Quoique j´imagine que ça leur ferait un bien fou... Mmm. De toute façon il faudrait qu´ils commencent à se mettre en route pour le Thobardin au plus tôt.

Les paroles de Raistlin n'avaient pas laissé sans réaction les deux guerriers qui avaient perdu un camarade. Mais ils préférèrent se taire pour ne pas se mêler du règlement de compte entre les héros de Pax Tharkas. Au fond, ils avaient déjà donné leur avis à Tanis quand le dragon était tombé inconscient...
Tanis, Raistlin, Rivebise et Gilthanas étaient occupés à parler, certains criant même, quand un des guerriers s'exclama : « Il essaye de briser la corde ! » Tous les regards convergèrent vers le dragon qui se savait maintenant observé. Il était réveillé et lardait de ses yeux reptiliens et rouges les différentes forces en présence. Son humeur était loin d'être au beau fixe, c'était certain, ses griffes avant et arrière étaient posées sur les cordages. Marque d'une tentative de forcer les liens qui le retenait. Sa gueule immobilisée avait tentée elle aussi de bouger pour mordre -en vain- la corde.

Tanis


Tanis sursauta en voyant le dragon se débattre, mais ne put s'empêcher de penser qu'ils étaient eux mêmes prisonniers peu de temps auparavant, et qu'ils avaient eux aussi tentés de fuir.
Dégainant son arc, il se prépara à tirer, mais il retint son geste.
Après tout, si les autres voulaient achever les prisonniers, c'étaient leur choix, mais lui ne s'abaisserait pas à ça.


Rivebise

Rivebise était tout près du dragon lorsque ce dernier se mit à bouger. Il oublia rapidement les paroles qui venaient de s'échanger et se concentra sur leur ennemi. Épée au clair, il fut soulagé de voir que le monstre semblait pris dans ses liens, pour l'instant. L'homme des plaines s'approcha donc du mastodonte et appuya sa lame contre sa gorge tout en s'assurant d'être hors de portée de toute tentative d'agression. En gardant le regard fixé sur son ennemi, le Que-Shu dit:
«  Si tu veux lui poser des questions Tanis, c´est maintenant...  »
Le guerrier ne savait pas encore ce qu'il allait faire du dragon une fois l’interrogation faite, mais ils ne pouvaient pas le laisser partir.

Tanis

Tanis serra les dents : même quand il ne voulait pas participer, on l'obligeait à s'impliquer.
« Dragon, parle, si tu ne veux pas souffrir inutilement.
Quels sont les plans de Verminaard ?
Dans combien de temps va il se lancer à la poursuite des réfugiés?
Comment compte-t-il organiser sa progression?
Combien d´autres dragons a-t-il dans son armée?
Parle, mais attention à toi. Si tu mens notre mage le saura et tu en subiras les conséquences... »

Il désigna Raistlin sur sa monture magique, afin que le dragon prenne sa menace au sérieux...

Raistlin

Le mage, gardant un visage neutre, regarda la créature, on aurait presque pu croire en le regardant qu'il s'ennuyait.
Gilthanas n'avait pas eu le temps de lui répondre, or l'information demandée était importante : il pourrait bien subir l'interrogatoire du dragon en attendant, après tout.S'installant un peu plus correctement sur sa selle, il cala le bas de son bâton dans son étrier et attendit de savoir ce qu'allait répondre le dragon. Il savait pertinemment que Tanis ne mettrait pas de menace de souffrance à execution, peut-être que le dragon aussi. Mais Raistlin jeta un coup d'oeil avec un demi-sourire aux deux guerriers Que-Shu, si le dragon le remarquait, il comprendrait que les deux hommes prendraient certainement un malin plaisir à faire payer à l'écailleux la mort de leur compagnons, leur enfermement, bref, toute la situation de leur peuple.

Gilthanas


Sans se soucier outre mesure du dragon récalcitrant (il avait commencé à mémoriser à nouveau les complexes rituels magiques lui permettant de jeter ses sortilèges, aussi, le dragon entravé ne l’impressionnait pas plus que cela), Gilthanas répondit à Raistlin en ouvrant son grimoire ligneux :
« Hmm, je peux en effet fournir des montures pour Rivebise, Tanis et moi-même.
Néanmoins, n´ayant pas votre maîtrise de la magie, elles seront beaucoup moins efficaces que les vôtres... »



Les yeux du dragon bougèrent pour observer un peu mieux le mage. Sa tête bloquée par les cordes et "soutenue" par l'épée de Rivebise au niveau de la gorge, il n'avait pas vraiment d'autre choix. Il se fit un peu prier pour répondre mais finit par ouvrir la gueule : « Vous devriez me tuer tout de suite alors, la robe rouge vous a dit pourquoi... »
Sa patte remontait le long de la corde en essayant de discrètement la trancher, mais la manœuvre fut repérée dans l'instant par Rivebise et Tanis.

Rivebise

La réaction du dragon ne disait rien qui vaille à Rivebise. Ce dernier semblait avoir entendu tout ce qui avait été dit auparavant et qui plus est, il ne semblait pas du tout sur le point de leur avouer quoi que ce soit. L'homme des Plaines lança donc un regard interrogatif aux autres mais avant même qu'il est pu avoir une réponse, il perçut un mouvement de la part de l'écailleux. Le dragon tentait de trancher la corde. Le Que-Shu ne le laissa pas faire et lui flanqua un grand coup puissant du plat de sa lame sur la patte qui tentait de se libérer avant de remettre sa lame sous la gorge du monstre en augmentant la pression. Il ne savait guère si son épée aurait des résultats sur la peau écailleuse de la bête mais il ne pouvait pas faire plus, laissant les paroles aux autres.


Raistlin

Le mage garda un oeil sur la scène avec le dragon pendant quelques secondes, tout en commençant à se pencher vers Gilthanas, il finit par regarder ce dernier et son grimoire.
« Mmmh, si j´avais le temps, je créerais des parchemins pour des montures puissantes. Tant pis. Cela sera tout de même utile; surtout si vous partez avant nous. Nous en reparlerons un peu plus tard. »
Il se retourna vers le prisonnier et ses tortionnaires d'opérette.
« J´ai raté un épisode et c´est annulé ou vous comptiez le faire parler ? » lâcha-t-il à l'assemblée.
« Parce que vu d´ici...  »la moue que fit Raistlin parlait suffisamment pour qu'il n'ait pas à finir sa phrase. Il savait bien que les précieux principes de ces messieurs les empêcherait d'en venir à la torture, seul moyen d'éventuellement faire parler le dragon.
« Ecoutez, soit vous le torturez réellement, et ne lui donnez une mort rapide et sans douleur que s´il répond, soit vous l´achevez tout de suite avant que ça ne tourne encore plus au ridicule.(/dit]
Il haussa les épaule dans un signe de découragement.
(dit]Je me demande ce que vous aviez en tête... Vouloir interroger quelqu´un est en soit une bonne idée, mais soit vous êtes prêt à utiliser les seules méthodes qui marchent face à ce genre de personnage... »
fit-il en pointant le dragon du bâton. « Soit ce ne sont pas des méthodes que vous êtes prêts à utiliser, auquel cas vous ne prenez pas la peine de faire des prisonniers. »
Il regarda le ver, presque désolé
[/dit]Navré que vous ayez à assister à cela, je suis sûr que vous auriez préféré un bonne séance de torture pour pouvoir montrer à quel point vous résistiez à la douleur et la portée de votre engagement envers vos maîtres pour mourir pour leur gloire et recevoir vos récompenses de l´autre coté ; mais j´ai bien peur que cela n´arrive pas. ça me semble plus s´engager vers l´exécution sans gloire, capturé par quelques humains et un elfe. Voilà une histoire qui ne sera pas chantée... [/dit]
Semblant être frappé par une idée, il ajouta
« Remarquez, si vous préférez, on peut mutiler votre cadavre après votre mort, et ensuite raconter que vous avez tenu bon d´une manière incroyable, ce sera un peu plus glorieux, les vôtres n´en seraient qu´un peu moins déçus de votre échec. Peut-être même serez-vous respecté par delà la mort. »

Le jeune dragon rouge ne bougeait plus depuis que la lame du Que-Shu caressait sa gorge. Seuls ses yeux aux pupilles fendues comme les chats remuaient de Rivebise à Raistlin en passant par Gilthanas et Tanis. Au final c'est au mage qu'il s'adressa : « Laissez moi rire, ils osent à peine me tuer et vous parlez de mutilation sur mon cadavre? Non, je crois qu´il n´y a qu´une voie de sortie, pour vous comme pour moi, et c´est la mort. Gloire à la Reine !  »
Sur ces paroles, il tenta une fois de plus de rompre ses liens par la force, se mettant par là même en situation dangereuse vis à vis du guerrier qui le tenait sous sa lame...

Rivebise

Rivebise fut soulager de voir que le dragon se calmait mais cela ne dura pas malheureusement. Lorsque le monstre se mît à bouger et ses paroles heurtèrent l'homme des plaines. Il grimaça. Il n'avait pas le choix et les paroles du mage résonnaient dans sa tête ainsi que celles de Tanis. Il n'avait pas à regretter son geste mais il n'était pas non plus un bourreau.
Cela sembla durer une éternité mais en fait cela ne lui prit qu'une fraction avant de lever son arme et trancher la tête du monstre...
Il la regarda rouler au sol, mélancolique, et pria la déesse de miséricorde.




Raistlin

Raistlin regarda la tête du monster tomber avec un visage dénué d'expression. Il espérait au fond de lui que, même si "l'interrogatoire" n'avait pas fourni de réponses à ses compagnons, il leur aurait au moins permit de se remettre en question sur les choses qu'ils étaient prêt à, et devaient, faire pour avoir une chance de remporter les batailles qui allaient venir.
Il se retourna vers l'elfe et lui tendit une carte pliée.
« J´ai noté d´une croix l´endroit où nous rejoindre, sitôt mémorisé, brûlez ce document. Je pars rejoindre les autres, vous pouvez partir quand bon vous semble si toutefois vous souhaitez nous aider; préférez les coursiers magiques. Si vous partez en avance, par exemple demain matin aux aurores, nous devrions arriver plus ou moins en même temps.
Si jamais vous arrivez avant moi, attendez là. Il y a une construction, avec des traces du campement de Caramon et moi-même. Il devrait être dans les environs avec un ami que nous nous sommes fait en chemin, ne vous inquiétez pas s´il n´est pas là à votre arrivée; attendez simplement. Prenez garde à vous. »

Sur ces paroles, il fit tourner son cheval, saluant l'assemblée d'un signe de tête, et repartit à une vitesse ahurissante, sans un bruit.
Après son départ, les animaux se remirent à chanter.
Bon, direction : le village de Neidar. ça ne doit pas être compliqué à trouver, j´ai simplement à suivre les traces de huit-cent personnes et trois chariots.

Gilthanas


Le prince elfe remercia le mage d'un signe de tête sec et le regarda s'éloigner sur son destrier spectral et se perdre dans l'obscurité et les territoires enneigés...
Brisant la douce rêverie qui s'emparait de lui, il s'assit près du feu de camp et ouvrit son grimoire aux pages de vélins pour tourner son attention vers un parchemin antique rédigé par lui-même avec une belle écriture usant et abusant d'élégantes courbes, des années auparavant.


Raistlin disparut rapidement avec son cheval magique. Aucun animal ne pouvait aller si vite, en quelques secondes il était déjà hors de vue. Les guerriers cachèrent le corps du dragon hors de la route, sous des conifères afin de masquer sa vue aux éclaireurs. Autant laisser ignorer ce qui lui était arrivé.

Le groupe fit donc marche arrière après avoir enseveli le corps de leur compagnon d'armes, tombé face au lézard géant, afin de rejoindre les hommes occupés à masquer les traces. Ils avaient bien avancé, et à première vue on pouvait se tromper et penser que les réfugiés avaient opté pour le chemin au sud. Mais ce n'était qu'à première vue, et rien ne certifiait encore que les éclaireurs de Verminaard se laisseraient berner par des traces rapidement dessinées au sol et les feuillages recouvrant le sol vers l'Ouest.
Tout le monde se remit au travail avec entrain, puis avec inquiétude quand, de la forteresse, les sons de plusieurs cors se mirent à résonner à travers les monts. Et que de la poussière s'éleva dans les airs, portée par le vent, prenant la forme d'une colonne de fumée inquiétante.

Rivebise

Rivebise était encore quelque peu perturbé par l'exécution. Il savait qu'il n'avait pas eu le choix mais tuer un être de la sorte, avec autant de sang froid et seulement pour tuer, lui faisait froid dans le dos. Son peuple de chasseurs remerciait la nature pour ce qu'elle leur donnait : tuer un animal pour rien était déjà un sacrilège, alors un être doué de pensée...
Il demanda à Mishakal de lui octroyer le pardon, se demandant même si cela valait la peine. Sans Lunedor, l'homme des Plaines avaient de la misère à savoir si ces actions étaient justes ou non. Et cela le perturbait.
Toutefois, il pensait que le retour parmi son peuple l'aiderait. Cela le fit, mais pas de la manière qu'il pensait. En effet, de voir ainsi ses compagnons le rassura et lui prouva que le geste qu'il avait fait été bon. Par contre, cela anima une certaine rage au fond de son être. Ces dragons avaient tué quatre des leurs. Quatre de trop. Ce feu intense qui brûlait en son for intérieur était puissant mais il le connaissait bien. C'était la puissance de la haine. Il canalisa cette haine envers tous ces monstres écailleux et envers leur chef pendant son rude et simple labeur.
Le son des cors résonnant arrêta le travail du Que-Shu, cela n'annonçait rien de bon. Il rassembla donc les hommes des Plaines et leur intima de partir en direction opposé des refugiés. Ils devaient suivre le chemin tout en restant sous le couvert des arbres pour descendre jusqu'au pic. Ils devaient se dépêcher car les écailleux ne tarderaient pas à arriver mais s'ils tenaient une bonne cadence, ils pourraient garder une certaine avance. De plus, il leur recommanda de cacher leur piste un minimum. Cela rendrait la traque plus difficile et tiendrait occupés les poursuivants sans pour autant les faire dériver vers le village des Neidar.
«  Vous devez partir maintenant ! Nous nous rejoindrons au Pic. Entre temps, nous devrions avoir trouvé la clé pour la porte et les réfugiés pourront nous rejoindre pour traverser les portes. Allez ! Et que Mishakal et les autres dieux soient avec vous ! »
Puis, il se retourna vers les deux autres.
« Que fait-on ?  »

L'homme habituellement taciturne avait eu soudainement un élan dominé par le feu qui brûlait en lui. Il n'était pas question de mettre ses hommes en plus mauvaise position qu'ils l'étaient déjà. Ce disant, Rivebise regarda le travail, estima la qualité et l'efficacité de ce dernier.
Ils avaient fait de leur mieux pour camoufler les traces, et on ne pouvait faire plus. Les guerriers étaient prêts à suivre la route pour tromper les draconiens, mais ils n'avaient aucune idée d'où pouvait bien se trouver le pic dont parlait Rivebise. Un des hommes lui demanda : « Quel pic ? Ne sommes nous pas censés retrouver les nôtres en faisant un détour par le sud, puis en remontant vers le nord-ouest au travers des montagnes ? Si du moins nous trouvons un passage... »
De plus la nuit allait bientôt recouvrir les monts avec ses étoiles -quoique manquent toujours deux constellations dans le ciel- et marcher de nuit les ralentirait fortement, et de plus les risques d'entorse ou de blessure étaient bien plus grands. De toute manière les draconiens ne pouvaient être là en quelques heures, il leur faudrait marcher de nuit aussi, et il y avait une bonne distance à parcourir depuis Pax Tharkas -sans compter les éboulis. D'un commun accord, ils marchèrent une heure vers le sud avant d'établir un petit campement pour la nuit -même si elle risquait d'être courte- et chacun se reposa après avoir organisé un tour de garde pour éviter toute mauvaise surprise...

Tanis

Tanis ne pipa mots jusqu'au soir, se demandant s'il était vraiment à sa place. De son éducation elfique et de ses voyages avec Flint dans ses jeunes années, il avait gardé deux choses : l'amour de la nature, et le respect de la vie. Tuer un prisonnier sans défense allait totalement à l'encontre de ses principes, même si le monstre n'avait fait preuve d'aucun remord...
Il se contenta donc d'ouvrir la voie au reste du groupe, conservant une certaine avance autant pour repérer une embuscade que pour se tenir à l'écart des autres.
Le soir venu, alors qu'il se préparait à s'allonger, la question de leur destination fut soulevée, et il se décida à répondre:
«  VOUS irez rejoindre les vôtres en suivant la route. D´après nos informations, elle menait aux portes de Thorbadin, où nous devons retrouver tout le monde. De notre coté, et suite à la visite de Raistlin, il nous faudra aller au Pic du crâne pour retrouver l´élément qui nous ouvrira les portes, quel qu´il soit...  »
Puis, il se détourna, et s'endormit en quelques minutes. Il ne lui fallait que quelque repos, comme les elfes, et il préférait donc être reposé au milieu de la nuit, quand la fatigue et le sommeil embrumerait l'esprit des humains de garde...
Offline Rhajzad  
#17 Envoyé le : dimanche 17 avril 2016 18:56:07(UTC)
Rhajzad
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