Le fait d'avoir une vie à côté du jeu de rôle, peut-être ? Inventer un scénar' est long, d'autant plus au sein du système Pathfinder où créer le moindre PNJ prend facile une demi-heure.

Parfois aussi, on a beau être un grand lecteur et déborder d'imagination, on passe par des périodes creuses, et on est bien content de pouvoir puiser des ressources ailleurs que dans son cerveau fatigué. Ça donne aussi une plus grande diversité ("Oh, un monstre / piège / personnage auquel je n'aurais pas pensé !") qui permet de se renouveler auprès de ses joueurs.

D'ailleurs, je suis curieux de savoir pourquoi tu y vois un intérêt auprès des joueurs, Alexander, alors que du côté MJ tu es plus dubitatif. Quel est cet intérêt pour toi ?

Par contre, petite précision, je crois que je ne connais personne qui utilise les aventures du commerce telles quelles. L'énorme majorité du temps, le MJ les retravaille au moins un minimum pour coller à sa vision du jeu, aux désirs de ses joueurs, au style de sa table...

Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit, aussi je vais me contenter de donner un exemple tiré de ma maigre expérience de MJ.

En ce qui me concerne, je ne maîtrise qu'une campagne Pathfinder, La Malédiction du Trône Ecarlate, qui est une campagne majoritairement urbaine. Ce qui fait l'intérêt de la campagne, à mes yeux, ce ne sont pas les rencontres ou les donjons que Paizo a créés : je les retravaille de toute façon systématiquement.

Non, ce qui est vraiment appréciable, c'est le gros travail sur le setting que je n'ai pas à me farcir pour proposer un monde cohérent et crédible. Le "Guide de Korvosa", un ouvrage séparé de 70 pages, détaille (presque) tout ce que tu aimerais savoir à propos de la cité : topographie de la ville, chronologie sur plus de 300 ans, plus d'une centaine de lieux d'intérêt, PNJs, loyers selon les différents quartiers, argot local, cuisine, pouvoirs exécutif & législatif, organisation militaire, religion, noblesse, crimes et châtiments...

Dans cet ouvrage, la quasi-totalité des informations ne sont pas directement utilisées dans la campagne écrite par Paizo : c'est juste une grosse base de travail pour les MJ, mais aussi un bon point de départ pour les joueurs qui veulent créer leur perso : ça permet d'étoffer un background et de s'immerger véritablement dans la ville.

Tu imagines bien que si j'avais voulu faire tout ce travail moi-même, ça m'aurait pris des centaines d'heures. Et honnêtement, je ne serais sans doute pas parvenu à faire aussi bien.

Petit ajout : à ne faire jouer que des créations personnelles, on n'est parfois plus très objectif. J'ai masterisé pendant des années dans un univers maison, avec un groupe de joueurs-amis, des scénarios de ma conception... au bout d'un moment, comment savoir si ce qu'on fait est "bien" ou non ? Comme on s'adapte en général à son groupe de joueurs (qui apprécie forcément le travail du MJ) , on perd parfois de vue ce qui fait un bon scénario et on accumule, sans s'en rendre compte, les travers et les facilités de création.

Je ne dis pas que les campagnes du commerce sont toutes miraculeusement parfaites (c'est loin d'être le cas d'ailleurs), mais elles permettent aussi une saine remise en cause de nos créations en tant que MJ.

pour ta dernière question je dirais oui de temps en temps j'utilise des scénarios officiels pour des jeux plus simples

Pour revenir aux raisons, j'ai deux autres raisons de jouer les adventure Path et/ou modules :

1- J'aime immerger mes parties dans l'univers tel qu'il est vu par les créateurs
(même si on déforme un peu par notre compréhension).

J'ai fait jouer la Malédiction du Trône Écarlate , actuellement j'ai deux tables
une Kingmaker et l'autre l'Injonction du Dragon. Comme j'ai des joueurs
qui connaissent les Royaumes Oubliés comme leur poche mais pas Golarion, j'ai opté
pour du scénario officiel pour leur présenter Golarion et non ma vision de Golarion.

2- Quand on partage des souvenirs sur des scénarios officiels, on prend plaisir à comparer
les parcours, je cotoi les membres d'une association de JDR et il est toujours amusant de comparer
les différences pour un même parcours.
"nous on a négocier avec tel méchant", "nous on a tendu une embuscade mais perdu un compagnon"...


Enfin, je pense que le temps consacré est proportionnel à l'envie, personnellement avec une partie par semaine
pour chaque table, je consacre une soirée pour chacune de préparation + parfois ma pause au travail.
Et je joue des scénarios du commerce, oui j'aime relire et peaufiner mes soirées JDR
(j'ai 2 enfants pour info et j'ai une vie social quand même, mais je n'allume plus la télé).
C'est mon plaisir, je ne le conseille pas forcement mais moi j'aime