« Oh, de rien ! » répondit la jeune femme. « C'tait la moind' des choses. En ces temps, faut bien s'serrer les coudes, hé ? Surtout qu'vous nous avez bien aidées, hier, cont' les otyughs. » Elle apporta son thé à la Varisienne. « Le p'tit coco aura pas eu sa part, par contre. M'man a jeté les restes, j'ai pas compris pourquoi. Et l'a rien voulu entendre. »


C'est à ce moment que Rakyel entra dans l'établissement de sa démarche si reconnaissable. « Euh...bonjour, » dit-il aux deux femmes après s'être raclé la gorge. Theandra le salua d'un simple signe de tête et s'éloigna rapidement. Eh bien, elle n'est pas plus à l'aise qu'hier... L'oracle prit place face à Sorina, posant son bâton contre le mur derrière lui. « Comment vas-tu ? » lui demanda-t-il simplement, sans ambages. « Nous sommes allés à la boucherie hier...Méry et Ninaerthil ont fait des découvertes intéressantes, et la donne a beaucoup changé, » commença-t-il de sa voix la plus mystérieuse. « Il y a beaucoup de nouveaux paramètres à prendre en compte. Mais je préfère attendre que Sagacius soit là lui aussi, avant d'en dire davantage. »

Modifié par un utilisateur mercredi 8 juin 2016 19:36:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Rakyel se retourna sur sa chaise au son de la voix du barde, agréable à ses oreilles. Ses lombaires émirent un craquement sinistre. « Tiens, te voilà. Justement, on parlait de toi. Comment s'est passée ta soirée ? J'expliquais à Sorina que notre mission de reconnaissance avait été un succès. » Dès que Sagacius eut pris place à côté de Sorina - guère étonnant - l'oracle poursuivit de sa voix d'outre-tombe : « J'ai parlé à l'un des Marteaux, un elfe, en me faisant passer pour un mendiant, et ça a eu l'air de fonctionner. Comme j'avais la désagréable impression qu'il avait envie de se débarrasser de moi au plus vite, Méry a décidé de s'infiltrer dans l'enclos. Il a assisté à une scène d'abattage, mais plus important, il surpris une discussion entre un certain Parn et un autre déserteur. » Il regarda tour à tour Sorina et Sagacius, tout en réajustant son turban.

« Ces types sont des assassins, et ils agissent dans le dos de Vancaskerkin. En milieu de soirée, deux des leurs, "Kar-à-l'eau et Mal-d'air", sont sortis avec une charrette. Méry et Ninaerthil les ont traqués discrètement jusqu'à la demeure d'un type rattaché à la chambre de commerce... mais on est arrivés trop tard. Le gars était déjà mort. Ca n'a pas été facile, mais on a pu les maîtriser sans trop de bobos, et faire prisonnier Karralo - Gracchius l'a conduit à Kroft hier soir -, et lui soutirer des informations. La nuit, ils louent leurs services comme mercenaires. C'est Parn, un ancien boucher, qui aurait eu l'idée, et Vancaskerkin n'en saurait rien, a priori. »

A ce moment, Theandra refit surface, et Rakyel interrompit son discours. La jeune femme s'approcha de la table, passant le plus loin possible de l'oracle, et adressa un large sourire candide au barde. « Salut ! Sagacius, c'ça ?! Qu'est-ce que j'te sers ? » Dès qu'elle ait eu obtenu sa réponse, Rakyel darda ses yeux jaunâtres sur elle, et elle prit ses jambes à son cou.

Ignorant que Sorina avait goûté à la viande de la boucherie la veille, il enchaîna. « Ecoutez...c'est plus grave qu'on ne pensait. Ces types distribuent à la population autant de viande bovine que de chair humaine. »

Modifié par un utilisateur jeudi 9 juin 2016 01:31:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ninaerthil s'était levé tôt afin de faire un tour dans le coin de la boucherie. Il voulait savoir si elle était ouverte comme si de rien n'était ou si la disparition de deux de ses membres avait modifié les habitudes des Vachers.

De retour à l'auberge, il constata avec satisfaction que ses compagnons étaient tous présents. Ils allaient pouvoir discuter des mesures qu'ils devaient prendre. "Bonjour à vous."

A suivre selon ce que j'ai pu voir à la boucherie

Modifié par un utilisateur dimanche 12 juin 2016 13:13:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

Rakyel adressa un haussement de sourcils à Sagacius quand Théandra s'en alla. « Je crois que je lui fais peur... » déclara-t-il un peu penaud. Une fois son récit terminé, il répondit au barde : « C'est Karralo qui a craché le morceau. Il craignait pour sa vie et n'avait aucune raison de mentir... ou alors c'est un très bon acteur. » Quand Sorina se leva précipitamment, Rakyel s'abstint de tout commentaire. Il avait entendu dire que les femmes connaissaient parfois ce genre de désagrément, nécessitant qu'elles se rendent aux latrines sans attendre.

Quelques minutes s'écoulèrent, et Rakyel finit par demander à Sagacius : « ...Tu crois qu'elle va bien ? Ça fait un moment qu'elle est partie, non ? »

Quant à Ninaerthil, il s'était levé tôt ce matin-là. La nuit avait été paisible, quoique les ronflements sonores de Grau Soldado l'eussent dérangé dans un premier temps. Quand il était parti, le bougre dormait toujours à poings fermés. Son expédition matinale lui apprit qu'en dépit de la disparition de deux des leurs, les Marteaux du Vacher avaient manifestement décidé de rester dans la place. L'elfe de la veille était occupé à remercier chaleureusement un éleveur courageux et à mener deux bestiaux dans l'enclos extérieur. La boutique n'était pas encore ouverte, en revanche, et une file d'une quinzaine de badauds se formait déjà devant la porte.

Sans prendre davantage de risques, le demi-elfe revint vers la taverne.

« T'as raison, Rakyel. Ça fait un moment déjà qu'elle est partie. » répondit-il en se levant. Il salua ensuite Méry qui arrivait à leur table avant de se diriger vers l'arrière de l'auberge, endroit où Sorina s'était éclipsée.

Elle n'avait pas commandé de la viande à Théandra et sa mère avec les autres, hier ? Et si... pensa t-il en arrivant en face des latrines. D'une voix soucieuse, il l'appela : « Sorina, vous êtes là ? Tout va bien ? »

Il faudrait être aveugle pour voir que ça ne va pas ! Qui croit-elle tromper comme ça ? Le barde, loin d'être rassuré, insista de plus belle. « Je vois bien que ça ne va pas. Qu'est-ce qu'il se passe ? Sorina, s'il-te-plait, ouvres-moi. Je peux sans doute t'aider ! »

La porte de l'auberge s'ouvre sur Grachius qui entre en sifflotant.

«  Bonjour, tout le monde. Belle journée, Non ? »

Rakyel avait salué Méry et Ninaerthil d'un vague signe de sa main bandée. Ils étaient en retard, mais n'étaient pas les seuls. Quelle idée a eu Sagacius de fixer rendez-vous aux aurores, aussi...« Salut. Eh bien, nous n'en étions nulle part, en vérité. J'expliquais simplement à Sagacius et Sorina ce que nous avions découvert... mais notre Varisienne préférée paraît souffrante, ce matin, » précisa-t-il d'une voix dont la raucité ne masquait pas son inquiétude.

Theandra vint prendre leur commande, et l'oracle se risqua à commander un verre d'eau. La jeune femme acquiesça nerveusement sans le regarder, et revint vers eux quelques minutes plus tard, soulevant d'une main experte un plateau encombré de leurs commandes respectives. « Café pour le ptit coco, verre d'eau pour le m'sieur, et une Trois Diables offerte par la maison ! » Quand les marches grincèrent, à l'extérieur, et qu'un sifflement retentit, elle manqua tout flanquer par terre. « Tauk Par ?! » s'écria-t-elle, une lueur d'espoir dans le regard, avant de se précipiter vers la porte.

Mais ça n'était que Gracchius, qu'elle faillit percuter de plein fouet. « Oh, je..d'solée. J'ai cru qu' Tauk Par, not'videur shoanti, était r'venu. Il a l'habitude d'siffloter en travaillant. » Elle se fendit d'un sourire contrit, et prit la commande de Gracchius.

Rakyel salua le bretteur de la même façon qu'il avait salué les autres. Il a l'air bien guilleret. Il y en a que les histoires de cannibalisme n'ébranlent pas, je suppose. Rakyel en savait quelque chose : lui-même était particulièrement difficile à choquer et impressionner. Il lui demanda de but en blanc : « Comment ça s'est passé hier, avec la maréchale ? Qu'a-t-elle dit ? »

Modifié par un utilisateur dimanche 12 juin 2016 04:04:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Méry sembla glisser un instant sur son tabouret, tandis qu'il envoyait un bon coup de pied velu dans le tibia du guilleret qui mettait les pieds dans le plat ; retournant aussitôt à une posture normale -et à sa grande tasse de Kawa- il marmonna avec un air désapprobateur :
« Bah te gêne pas, remets-en une couche... T'oublies qu'y'en a qu'on pas été prévenus, vu qu'on travaille à des heures tardives (surtout certain d'entre nous... qui s'attachent à leur besogne). Figure toi que la rouquine, sa mère n'l'a pas encore mise au courant, alors va falloir arrêter de sauter à pieds joints dans le plat.
Bon, retournons à nos mout... zut !... bref.
Reste à affronter Parn, c't'une brutasse qui sait se servir d'un fendoir, ça sera pas du gâteuuuh... enfin z'avez compris l'idée, et on sera sur son terrain.
Ceci dit... c'est l'Sagass' qu'a l'autre sacoche d'immobilisation ? Ça peut être une solution : celle que j'ai utilisée la nuit dernière nous a permis de choper le Kar-à-l'eau en état d'être interrogé ; maintenant, faudra arriver à la mettre dans le mille et ça c'n'est jamais garanti, même quand on a les "Doigts d'or".
De toute façon, y'a une approche que je privilégierais, si j'étais vous, ce serait de laisser son pote continuer à servir les clients si c'est possible. On connait pas leurs procédures... mais on sait qu'ils sont d'abord intéressés par le pognon, ces mesquins, alors si il y'en a certains qui viennent leur "passer commande spéciale" avec le sésame qu'on connaît, ils les feront passer en priorité devant les autres qui ne leur servent que d'alibi. Rakyel il ne pourra faire que le miséreux, parce qu'il a déjà joué ça hier. Mais notre belle varisienne pourrait faire la cliente, escortée d'un ou deux gardes du corps -y'en a un qu'a déjà le costard à défaut du sens de l'observation-.
Mais moi, je pense que le pauvre pitaine-au-nom-pas-possible, il est peut être récupérable, non ? Même s'il est con comme un balai, lui faire reconnaître son erreur ça pourrait couper court à toute réaction indésirable de la foule, aujourd'hui et plus tard... après tout, son idée elle est pas complètement couillonne. Faudrait juste trouver pour la mettre en oeuvre un boucher honnête -si ça existe- et en rendre le bénéfice à la garde rouge... ça peut se négocier pîssqu'on y a nos entrées... au plus haut niveau. »
Le regard d'azur acéré se fixa sur Gracchius sans plus de commentaire, avec un suspicieux plissement des paupières au dessus d'un demi-sourire.

Modifié par un utilisateur lundi 13 juin 2016 11:27:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

«  Le problème c'est que cela leur donne l'occasion de profiter une journée de plus de leur trafic, voire d'assassiner d'autres personnes.
D'autre part, je pense qu'il sera plus facile de s'introduire dans l'arrière boutique s'il y la foule.
Enfin, ils risquent de s'inquiéter de l'absence de leurs complices et d'être sur leurs gardes.  »