Lunedi 17 Pharast de l'an 4709 AR - début d'après-midi


Cressida se racla la gorge tandis que Vencarlo prenait la parole en souriant. « Il m'est avis que, même si la Maréchale ici présente fermera sans doute les yeux sur de petites entorses à la loi, certaines discutions seraient plus appropriées une fois sorti de la Citadelle. Cressida, jusqu'au revoir. Messieurs, à ma suite... »

La Maréchale poussa un grognement en réponse au maître d'armes tandis que celui ci ouvrait la porte et, après avoir salué l'aide de camp se dirigea vers l'entrée de la Citadelle d'un pas vif.

Une fois à l'extérieur, il attendit que tous le monde fut sorti pour poursuivre. « Bien, nous ne risquons plus de choquer quelque chaste oreille, vous pouvez poursuivre votre discussion en marchant. L'anguille se trouve au Vieux Korvosa, à l'entrée du Canal de Sainte Alika, pas loin du Hall de Cuivre. » Cela dit, il se mit en route, prenant la direction du nord par les rues bien connues maintenant passant devant la Taverne des Trois Anneaux.

Mais ?!!!! Le crétin !

Le demi-elfe s'était retenu de justesse d'exprimer sa pensée à haute voix. Il n'avait pas encore réussi à se faire d'opinion au sujet de Courtmane mais après les paroles que le soldat avait prononcé devant la maréchale, c'était chose faîte.
Ce groupe existait justement pour faire ce que la garde ne pouvait faire, et permettre à Cressida de ne pas s'impliquer dans des affaires nécessitant quelques entorses à la loi, ou au moins lui permettre de nier. Ils s'étaient tous appliqués à utiliser des formules détournées à cet effet.

Et ce tas de muscles sans cervelle lui en enlève l'opportunité !!!

Pourquoi diable leur avait elle envoyé un gars comme lui ?

Nous contenir... évidemment....

A peine les portes du bureau franchit, il ne put retenir ses paroles sur un ton cassant mais sans crier :

« - Devant la maréchale ? Vraiment ? »

Cette question était rhétorique. N'attendant pas réellement de réponses, Erelos suivit Vencarlo et marcha sa hauteur.

« - Je connais L'Anguille de réputation- Oui je sais, ça ne vous étonne pas Izrador -.
Il se compose d'un assortiment de cinq navires qui fait de l'endroit une maison de jeux, un lupanar, probablement taverne, et met à votre disposition toute sorte d'articles pour se détendre.
Du coup, c'est bien gardé et Barvasi n'est pas connu pour être un tendre.
Espérons qu'on puisse le convaincre de lâcher son info à bon prix... »

Tout en expliquant ce qu'il savait de l'endroit, le voleur défit le lien de la bourse afin d'estimer le montant de leur financement.

Il ne comprit pas tout de suite le reproche fait par Erelos, mais lorsque Takuan lui répondit, il réalisa la mésentente.
« Je vous pris de m'excuser sir Erelos, sir Takuan, mais je me suis peu être mal exprimé. Je ne prévois nullement de torturer cet homme. Il y a bien d'autre option que je préférerais nous savoir utiliser et la principale étant bien évidement des négociations a l'amiable.
Mais comme vous le dites, il y a un risque que cela ne se passe pas comme prévu. Si il s'avère que cet homme possède effectivement des renseignements pouvant contrecarrer des plan d'agression du Chéliax mais refuse de nous les transmettre, cela s'apparentera a de la trahison pure et simple. Et parler de torture pour un traite n'est guère plus choquant que de trancher la main à un voleur récidiviste. Mais tant qu'il nous reste des options et que rien n'est prouvé, cette méthode est a proscrire. »

Il savait qu'il serait difficile de se défendre sur ce point mais cela ne le gênait pas.

Par chance, le père Shondu coupa sa justification et recentra le débat sur l'essentiel. Il ne pouvait qu'être d'accord avec son approche. Plus nous en saurions, plus simple serons les négociations. il acquiesça aux paroles du prête auxquelles il répondit l'air pensif.
« Je pourrais surement avoir quelques information sur l'araignée. Quand a passer pour un bourgeois au poche trop pleine... cela me rappellera les dîners de famille... »

Lunedi 17 Pharast de l'an 4709 AR - début d'après-midi


Erelos avait examiné le contenu de la bourse tout en marchant et il estima qu'elle contenait mille voiles d'or.

« L'endroit n'est pas des plus luxueux, » glissa Vencarlo sur le ton de la conversation, « Et la situation en ville n'incite pas les bourgeois en goguette sortir dans des quartiers comme celui là sans une bonne escorte. »

Tout en marchant il s'était rapproché d'Erelos auquel il glissa à voix basse « Vous avez il y a peu rendu un service non négligeable à l'un de mes anciens élèves, soyez assuré de ma gratitude. »

Il continua d'une voix normale « Le criminel est généralement de nature suspicieuse, le mieux est donc de ne pas éveiller les soupçons, ne pensez vous pas? »

Le mage Arc-en-Ciel était resté silencieux depuis leur départ des quartiers de la maréchale. Il semblait réfléchir à la solution de quelque problème, qui était peut-être lié à la mission qu'on venait de leur confier... Ou à tout à fait autre chose. Mais la proposition de Shöndu eut pour effet de le ramener à la réalité.

« Söndu, vous savez, vous devriez apprendre de vos erreurs. La dernière fois que vous êtes parti en reconnaissance, nous avons failli vous récupérer dans le ventre d'un crocodile. Et la dernière fois que nous avons tenté une approsse discrète, nous avons été repérés tout de suite et nous avons du nous battre. Et, bien sûr, vous avez tous eu la bonne idée de vous séparer... Contre mon avis ! Combien d'erreurs vous faudra-t-il commettre avant d'apprendre d'elles ? Si, toutefois, le destin vous est clément et que l'une d'elles ne vous tue pas. »

Après avoir donné sa "réprimande" au prêtre de sarenrae, le halfelin continua de discourir sur le ton d'un professeur devant ses élèves ignorants. « Nous ne sommes visiblement pas doués pour l'infiltration ni pour l'observation discrète, et ze n'ai pas l'impression que notre récent renouvellement de personnel y ait sanzé quoi que ce soit. Ce n'est pas grave, l'important étant de le savoir et d'azir en conséquence. En l'occurrence, nous mêler à la foule des clients est aussi le meilleur moyen de nous faire repérer pour ce que nous sommes, sans aucune assurance d'apprendre quelque sose d'utile à notre affaire. Non, l'approsse la moins risquée et la plus simple consiste à demander directement audience à cet homme et à lui proposer le marsé tel quel : de l'or, beaucoup d'or apparemment, contre son aide. Votre idée, Söndu, de nous faire passer pour les représentants d'une faction sélaxienne rivale de celle de l'ambassadeur est bonne. Mais ze ne suis pas sûr, cependant, qu'Azolian soit le plus indiqué pour mener les négociations. N'y voyez pas d'offense ! » Se récria-t-il en se tournant vers le prêtre, « ze ne le suis pas non plus. Il nous faut quelqu'un de suffisamment aimable pour espérer être convainquant. Courtmane, vous semblez avoir l'habitude des mondanités. Vous sentez-vous à la hauteur de cette tâsse ? »

Izrador devint de plus en plus rouge à mesure que le prêtre d'Asmodéus distillait son venin. Il semblait toutefois moins outré par les piques qui lui étaient destinées que par le fait que le raisonnement du prêtre heurtait sa propre logique.

« Pffff... Ze n'ai zamais entendu un tel tissu d'inepties ! Vous êtes le pire soix possible pour négocier avec qui que ce soit, avec vos airs supérieurs et votre absence totale de second degré. Apparemment, ce Barvasi est un dur, alors laissez-moi vous raconter ce qu'il va se passer si on vous laisse faire : vous allez l'amuser quelques instants avec vos grands airs et vos exizences, et puis il va perdre patience et vous zeter à quelque animal féroce qu'il garde dans ses sous-sols, comme tout seigneur du crime qui se respecte. Et vous allez bien sûr faire tuer Erelos et Takuan par la même occasion. »

« Non, ce qu'il faut, c'est l'amadouer, le flatter. Le puissant sélaxien pour qui nous sommes censés travailler ne doit pas apparaître, ne serait-ce que parce qu'il ne s'abaisserait zamais à venir en personne dans un tel endroit traiter avec un voyou, comme vous le sauriez si vous aviez quelque sens des réalités. Il peut très bien avoir des azents à Korvosa, recrutés dans la population locale. Par ailleurs, nous ne savons pas du tout comment tout cela va se passer : si le combat est notre dernière option, il est impératif que tout le monde soit présent. Il sera sûrement entouré d'hommes ! Tout ce que nous avons à faire, c'est asseter quelques vêtements et nous déguiser un peu. Ze suis sûr qu'Erelos peut faire quelque sose pour nous à ce suzet, n'est-ce pas ? » Conclut-il avec un clin d’œil complice pour le jeune homme aux cheveux blancs.

Modifié par un utilisateur dimanche 5 juin 2016 23:57:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Azolian en avait sa claque que de simples citoyens le contredisent sans cesse. Cela se ressentait dans le ton de sa voix, malgré sa volonté de se contenir.

« Sir Vencarlo, je crois tout à fait que votre analyse est la bonne... quand il s'agit de nobles ou de ceux qui se croient importants. Vous ne devez cependant pas souvent venir prier Asmodeus, la religion pourtant officielle de la cité, pour encore penser qu'un représentant officiel de notre divinité puisse faire confiance à un subordonné d'une autre allégeance pour entamer des discussions importantes. Nous ne sommes pas comme les politiciens de seconde zone et n'avons pas peur de nous engager. Surtout quand il ne s'agit que d'argent.

Mais je veux bien imaginer qu'une invitation sur un terrain neutre puisse se mettre en place, afin que le propriétaire de l'anguille se déplace en personne et en bon nombre, afin de discuter avec une personne de ma qualité. Cela aura l'avantage d'avoir plus d'espace s'il s'agit de sortir les armes, tout en minimisant les risques de dégâts collatéraux. Je crois que Takuan pourrait aisément réaliser ce premier contact sous forme d'invitation.

Il ne resterait alors qu'à définir l'endroit discret qui pourrait servir de point de rencontre. »

Azolian ne répondit même pas au maze, qui croyait encore que ce qui sortait de sa bouche avait une quelconque importance à ses oreilles.

Les idées que proposaient le mage et les prêtres n'étaient pas mauvaise en soit, mais il manquait quelque chose...
Alors qu'il continuait de réfléchir sur la question, il exprima ses pensées a voix haute.
« Il manque un élément d'importance dans notre approche, que ce soit le père Azolian qui s'en approche ou quelqu'un d'autre, il nous faut une "raison". Même si nous ne souhaitons pas lui révéler cette fausse raison, il se le demandera quand même. Qui serait susceptible de vouloir ces informations ? On n’envoie pas un émissaire, que ce soit d'un pays ou d'un culte, soudoyer des informations a un trafiquant comme ça. Si il en vient a se faire sa propre opinion de notre venu, cela augmente les risque qu'il nous considère comme des envoyés de la couronne.
Je ne vois pas beaucoup d'alternative a cette question :
- une guerre de pouvoir au sein même du Chéliax, chacun cherchant a s'attribuer le mérite de la conquête de Korvosa
- un noble ou un marchant trop soucieux de perdre ses bénéfices si la cité venait a subir un embargo ou a l'inverse, cherchant a tiré profit de la situation.
- un haut gradé prêt a payer le prix fort pour s'attribuer les mérites du sauvetage de la ville.
 »

Il arrêta ses réflexions en observant toute la compagnie, les uns après les autres. Nul doute que la troisième alternative n'aurait presque aucune chance de fonctionner. Quand a la deuxième, il n'avait aucune certitude quand au jeu d'acteur des uns comme des autres pour être suffisamment crédible. Il ne restait donc, malheureusement que la première option.
« Je crains que nos options ne nous laisse guère le choix. Je valide l'idée du père Azolian. Si vous êtes assez convainquant, nous arriverons à lui faire croire qu'il peut y trouver son compte qu'importe qui remporte ce jeu de pouvoir imaginaire. Pour ma part, je ne suis pas assez bercé dans la religion d'Asmodeus pour être assez crédible dans un rôle que le père semble maitrisé naturellement. Quant à le faire sortir de son antre, je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée. Lui proposé un entretient via une première missive me semble bien. Mais vouloir le faire sortir augmentera sa méfiance. Il nous faudrait aussi savoir à quoi ressemble notre homme. Nous pouvons pas prendre le risque qu'un imposteur prenne sa place pour les négociations. »

Il continua d'observer ses compagnons, cherchant a définir le rôle le chacun. « Takuan, vous ferez effectivement un excellent messager. Vous n'êtes ici que depuis peu, un habitant de la ville n'aura aucun doute quant a votre statue d'étranger. Si nous arrivons a avoir audience, vous ferez aussi partie du groupe chargé de la protection rapproché du père Azolian. Il serait étrange qu'un message aussi atypique ne soit pas présent à la réunion, cela éveillerai des soupçons. Erelos et moi feront de même. Le père Shondu et Izrador nous servirons de soutient et d'observateur extérieur. Mêlez vous au reste de la foule et si quelque chose ne va pas, débrouillez vous pour nous en avertir. J'ai cru comprendre que votre magie était puissante, je vous fais donc confiance sur ce point. »

Le résumé d'Erelos clarifiait un rien l'état d'avancement de leur projet. Abondant dans ce sens et espérant que le mage n'allait pas s'accrocher à ses oppositions, Takuan souleva certains points.

« Nous souhaitons des renseignement sur un ambassadeur. La personne qui les réclame pourrait tout aussi bien venir du Cheliax pour les récupérer. Elle serait d'une faction politique adverse. Rien de bien surprenant.

D'autre part, les larbins donneront une lettre à Dévargo Barvasi. Elle n'est pas obligée de contenir les raisons précises qui poussent à effectuer cette demande d'entretien. Il suffit peut-être d'indiquer que nous souhaitons une rencontre pour effectuer une transaction qui rapporterait aux deux parties.

Enfin, les larbins quittant l'Anguille pour rejoindre le reste du groupe seront probablement suivis. Prévoyons une embuscade au cas où ! En mettant hors service quelques sous-fifres, on montre notre dangerosité et on amoindrit la force adverse. »

Modifié par un utilisateur lundi 6 juin 2016 18:25:46(UTC)  | Raison: Non indiquée