Azolian savait reconnaître de la flatterie quand il en voyait et il comprenait dans les mots de Vencarlo que la Maréchale lui avait vanté les qualités de l'équipe qu'elle voulait lui vendre pour faire une mission que l'armée régulière ne pouvait réaliser.

Il se courba quelque peu, la main sur son symbole sacré.

« Maréchale, Maître Vencarlo, recevez la bénédiction d'Asmodeus, à travers son modeste serviteur. Je suis le père Azolian, tentant de guider vers la vérité ceux qui se perdent dans l'ignorance. »

Regardant le Maze, il se frotta discrètement la commissure des lèvres à son attention, comme pour lui signifier que des reliefs de nourriture étaient restés collés sur son anatomie. Il ponctua son geste par un sourire pour faible d'esprit et d'un regard au ciel pour en appeler aux dieux pour un tel manque de savoir être face à des personnes importantes.

Info ou intox, le mage ne le saura qu'en passant sa main sur sa bouche, ou en fin de réunion, tout en s'interrogeant durant celle-ci sur la possibilité de ne pas avoir été présentable face à deux personnes de qualité.

Erelos se fendit à son tour d'une révérence grâcieuse.
« - Je m'appelle Erelos. Simple citoyen, » il ne put retenir un sourire espiègle en prononçant ces mots,«  au service de la couronne. »
Avisant l'arme à la ceinture de Vencarlo Orsini, il ne put s'empêcher d'ajouter.
« - Je vois que tout comme moi, vous maniez la rapière. Peut-être pourriez m'enseigner une ou deux techniques et me faire bénéficier de votre habileté reconnue, à l'occasion ? »

Shöndu ne connaissait pas le sieur Vencarlo. Si le prêtre s'intéressait à la politique de Korvosa, il étudiait plutôt ses rouages que ses personnalités. L'homme cependant semblait humble, et ne ressemblait pas aux nobles qu'il exécrait.

« Je me nomme Shöndu, prêtre de la Fleur de l'Aube. Je tente d'apporter réconfort et paix à nos concitoyens dans ces heures troublées. »

Face a la maréchale et son invité, ses habitudes reprirent le dessus. Il s'était immédiatement mis au garde à vous, la tête haute.
« Sergent Jason Courtemane, cadet de la famille Courtemane, protecteur de la couronne et de Korvosa ! C'est un honneur de vous rencontrer Sir Vencario. »
Il étala son pédigrée aussi naturellement qu'il se tenait droit comme un poteau. Cependant ce nom, Vencario, ne lui disait rien. Etait-il si peu instruit qu'il n'avait jamais entendu parler d'un maitre d'arme aussi talentueux ?
Bien que plongé dans ses pensées, il attendait les instructions, immuable.

Modifié par un utilisateur lundi 30 mai 2016 15:24:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Azolian n'aimait guère l'angle que prenait la mission d'assassinat, à peine voilé de pudeur. Il imaginait sans mal d'éventuels liens entre son église et les fournitures en chair humaine et humide de Dévargo. S'il est une araignée, sa toile fixe est quoi qu'on en dise un ciment de la ville qui évite que celle-ci ne tombe dans le chaos. Tuer l'araignée, détruire la toile et une multitude de petits animaux surgiront pour réclamer le territoire laissé libre, non sans heurts et nouvelles instabilités.

S'il pouvait trouver un malin plaisir à voir cela arriver en temps de paix et de stabilité, il craignait que cela n'ajoute pour l'heure une dose de chaos de plus que la ville ne pourrait supporter.

Avec le peu d'ouverture d'esprit que pouvait compter leur groupe, il se doutait que la mort serait prompte si l'occasion se présentait de "nettoyer la ville", surtout avec le blanc seing à peine voilé de leur commanditaire. Azolian se demandait si ce n'était justement pas pour cela qu'il était présent, pour sa compréhension du monde et sa tempérance face aux méchants désignés d'office.

Il toussota pour attirer l'attention avant de parler.

« Maréchale, Maître Vencarlo, je comprends que l'argent est un moteur pour bien des personnes, mais si ce que vous nous dites de l'araignée est à moitié vrai, je doute que cela soit le sien. Il dispose déjà de grands fonds avec ses bateaux et a plus à perdre avec une réputation de balance que la maigre bourse offerte ne pourra compenser. Si ses visiteurs ne peuvent s'assurer de sa discrétion, il perdra cent fois le montant offert sur la première année.

Qui plus est, si un refus se fait logiquement entendre, vos paroles nous guideront facilement sur la voie de la violence, ne serait-ce que par légitime défense. Hors, une fois mort, rien ne dit que nous trouverons des preuves matérielles des exactions de ce chélaxien.

n'avez-vous à lui offrir une chose qu'il n'a jamais pu toucher du doigt et dont il rêve depuis des lustres ? Un droit impossible à obtenir, un laisser-passer inédit, une personne enfermée à laquelle il tient, une chose qui lui permettrait de développer son commerce de manière encore plus importante, une information qu'il pourra monnayer en retour,...

Je ne doute pas qu'un homme tel que lui ait des visées expansionnistes et désire obtenir des saufs-conduits pour des lieux habituellement interdits à ceux de son commerce. Je suis d'ailleurs certain que vous avez déjà des idées sur le sujet. »

• Connaissance des liens entre son culte et l'araignée (noblesse ou religion) : 1D20+5 donne [5] + 5 = 10
• Psychologie pour les sonder : 1d20+7 donne [16] + 7 = 23

Lunedi 17 Pharast de l'an 4709 AR - début d'après-midi



Vencarlo eut un petit sourire au propos d'Azolian. « Vous semblez quelque peu surestimer ce que rapporte son petit commerce au Roi des Araignée, mon jeune ami, ou alors vous n'avez pas bien regardé ce que contient la bourse que Cressida vient de donner à votre camarade... »

La Maréchale poursuivit « C'est à vous de voir ce qui peut intéresser Barvasi en échange de preuves sur l'implication de l'Ambassadeur dans quelque activité illicite. La Garde n'est pas la bienvenu sur l'Anguille, et tant que Barvasi paye ses taxes sur le vice, elle n'a pas de raison de s'y rendre... Je vous l'ai dit. Barvasi ne m’intéresse pas, seul l'Ambassadeur est important. »

Puis elle se tourna vers Shöndu « Verik semble avoir été manipulé et ne nous a pas appris grand chose pour le moment. En tout cas rien qui pourrait le relier à une autre affaire... »

« Voilà qui est parlé ! » S'écria Izrador d'une voix martiale en se tournant vers l'étrange Takuan, « nous avons effectivement tout ce qu'il nous faut et nous allons de ce pas mener à bien cette mission avec dilizence et célérité, sans tenir compte des esprits sagrins que la peur fait reculer en invoquant de mauvaises excuses et de fallacieux prétextes pour être déssarzés de leurs devoirs. Les masques tombent vite, ces zours-ci. Hem. » Conclut-il en portant des regards aussi hostiles qu'appuyés en direction du dénommé Azolian.

La question du porteur de bourse n'avait rien de très utile. Takuan lui proposa une réponse.

« Enfin, Érelos ! Entre le soudoiement et la perte de vie que nous autorise notre Maréchale, il existe une vaste palette de moyens pour obtenir des informations, non ? Peut-être est-il préférable de se laisser le choix après avoir effectué un premier repérage de notre cible et de son repaire ! »

« - Limpide ! », répondit le voleur en hochant la tête.

Puis il se tourna vers l'archer, en souriant innocemment :

« - Vous êtes le seul à parler de "perte de vie", moi je ne parlais que d'autres moyens, un aussi vaste choix que le terme laisse entendre. Il ne me viendrait pas à l'idée de suggérer quelque chose d'illégale devant la maréchale. »
Pas devant, c'est sûr...

S'adressant à tout le monde :
« - Quelque chose à ajouter ?
Si non, nous vous suivons maître Vencarlo. »

Azolian ne releva pas les piques du maze. Il savait que les faibles d'esprits l'avaient étriqué, croyant que les livres seuls avaient la solution. Mais la sagesse ne se trouvait pas dans les livres, mais bien dans la réalité de la conduite d'un peuple.

Le pauvre petit ne le comprendra certainement jamais.

Azolian n'avait pas eu les réponses qu'il attendait des commanditaires, comprenant par là qu'ils espéraient presque que l'option physique soit celle plébiscitée.

Soit. Il ne pourra que tempérer tout ce beau monde quand le moment sera venu. Pour l'heure, il suivrait le groupe jusqu'à l'anguille.