Melfur et Aarkus approchèrent leur barque de celle de Trestelame, et le chasseur profita de l'occasion pour examiner la demi-elfe. Elle n'avait pas contracté d'infection, heureusement, et elle n'avait que des égratinures comme plaies ouvertes. En revanche trois de ses côtes avait été brisées par la morgenstern du boggard. Son armure compressait la blessure, et évitait que les os bougent, mais ils allaient devoir prendre garde en revenant: une chevauchée n'était pas une très bonne idée dans cet état.

En terminant son examen, Aarkus vit la guenaude saluer Zaonessa d'un signe de tête et replonger dans les eaux, laissant la changeline seule. Ils s'approchèrent finalement, mais puisque Zaonessa avait l'air d'aller bien, Trestelame intervint avant que qui que ce soit puisse prendre la parole.
« Bon, je pense qu'on va devoir parler, mais c'est pas le moment ni l'endroit! Retournons d'abord à l'île avant que les alligators ne finissent par s'en mêler. »


Pendant ce temps, Gazda et Lukas avaient fini de fouiller l'île. Ils n'avaient rien trouvé de vraiment utile, en dehors des découvertes déjà réalisées, mais ils avaient au moins pu confirmer une des théories de Trestelame: les tombes avaient bien été profanées, et ne contenaient plus aucun corps.

Ils virent revenir leurs compagnons qui accostèrent parmi les roseaux. A présent qu'ils étaient plus au calme, c'était l'occasion de faire le point. Ils avaient clairement beaucoup à discuter.

Lukas souriait au retour de Zaonessa. «  Alors ça a été ? Tu iras rejoindre Larissa tu penses ?  »

Il entendit alors l’autre vociférer avant de tourner les talons. Il le regarda faire quelques pas avant de lancer à Aarkus. «  Et ça t’arrive de parler sans partir juste après ? Car moi aussi je peux balancer des ignominies puis partir sans laisser le droit de réponse !

On a tous en fonction de notre naissance des prédispositions. Ici elle c’est d’être une guenaude. Donc elle vit ici et protège son territoire, où est sa faute ? On arrive sur ses terres sans prévenir, donc elle attaque, ce qui est normal. Tu attaquerais pas quelqu’un qui fracture ta porte et entre chez toi ?

Et uniquement par sa nature tu la chasse ? Si la parole ne fonctionne pas oui alors tu peux les défoncer, mais là ! Tu m’étonnes que tu aies du sang Kellid, tu es aussi bon diplomate qu’eux. Et eux font bien plus de mal que cette Guenaude, si on allait plutôt dégommer des tribus ?

Et heureusement que j’aies été guéri sinon tu m’aurais tué pour sale gueule. »

Tout en disant cela, il faisait son possible pour rester debout, avant de s’asseoir difficilement à cause de la douleur… «  Et moi je me barre pas après t’avoir dit ça.  »

Modifié par un utilisateur mardi 14 mars 2017 09:29:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

«  Excuses?!? Elle part sans prévenir, sans qu'on s'en rende compte et c'est moi qui dois m'excuser? Maître Melfur, c'est bien parce que je suis à moitié tiefflin que vous n'avez pas encore connu la froide caresse de mes flèches! Si je la sermonne, c'est pour la protéger de la corruption de cette guenaude! Elle n'a pas choisi son destin, mais je n'accepterai pas qu'elle accueille à bras ouvert les "cadeaux" de cette diablesse. » Il se retourna: «  Elle n'est pas d'essence mauvaise, et je ne laissera pas une sorcière la corrompre... Et si vous n'êtes pas d'accord, je vous provoque en duel! » Il approcha sa man de son épée. «  Alors, vous acceptez? »

Modifié par un utilisateur mercredi 8 mars 2017 17:54:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Allons, allons, messieurs, vous souhaitez vraiment vous battre pour une demoiselle qui n'est plus en détresse ?! Si elle l'a jamais été, du reste... », ajouta-t-il plus bas, en adressant un clin d'œil à la prêtresse.

Les bras écartés, le spirite s'était interposé entre Aarkus et les autres, Anya à ses côtés élargissant l'écran déjà épais de sa stature. Son attitude et sa voix restaient calmes. Il pensait Melfur capable de se contrôler, mais Lukas paraissait déjà avoir perdu le contrôle. Au moins autant que le chasseur. Il comprenait le besoin de lâcher la bride à ses émotions. L'environnement était des plus hostiles, et l'atmosphère de toutes ces affaires judiciaire pesait sur leur groupe, en appelant la vindicte populaire à leur encontre, étant les seuls à défendre la Bête. Mais en ces lieux et à cet instant, il valait mieux garder le contrôle.

Il regarda le chasseur intensément dans les yeux, pour attirer toute son attention. « Contrôle-toi, contrôle-toi ! Tu dois apprendre à te contrôler ! je sais, c'était facile Zaonessa est tout à fait capable de se défendre seule. Et surtout, elle est suffisamment mature pour prendre ses décisions elle-même, sans en référer à l'inconnu que tu es encore à ses yeux et aux nôtres. Si tu veux persuader ton interlocuteur, révèle tes arguments avec sérénité, sinon, il se braquera et tu ne parviendras pas à tes fins. » Il ajouta, le ton posé, presque suppliant : « pourquoi une telle véhémence, dans cette affaire ? »

« C'est bien plus sage, merci. »

Gazdă se retourna.

« Melfur ? Lukas ? Pouvons-nous en rester là pour le moment ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 8 mars 2017 22:19:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Trestelame sourit à Zaonessa, mais elle pâlit en bougeant.
« Euh...oui, ça ne serait pas de refus. Je crois que j'ai des côtes cassées, et Lukas n'a pas l'air non plus très en forme. »

Elle écouta attentivement la dispute qui suivit, et intervint, avec un sang froid qui n'était pas sans rappeler celui du shérif.
« Bon, je sais que nous ne sommes pas tous d'accord. Personnellement, je pense que les guenaudes sont dangereuses, mais du moment que Zaonessa est au courant des risques, je pense que c'est sa décision, et pas quelque chose que nous pouvons décider pour elle. Mais je comprends votre réaction, Aarkus. D'un autre côté, il est vrai que nous ne pouvons pas tenter de tuer quelqu'un qui a l'air de vouloir parler simplement parce que c'est une guenaude. Ou quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs. Bien sûr, cela ne nous empêche pas de nous méfier. Mais j'aimerai rappeler à tout le monde pourquoi nous travaillons ensembles: même si nous ne nous connaissons pas tous, nous avons un ennemi commun, la Voie des Murmures. Et nous savons qu'ils sont puissants. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous battre entre nous. »

Elle étrécit les yeux.
« En fait, je commence à me demander à quel point certains des obstacles que nous rencontrons ne sont pas juste une manière d'essayer de nous diviser... »

Aarkus

Zaonessa ricane (effet Guenaude ?)

«  Bon, que la dame des Tombes soigne ces valeureux combattants  »



à priori on s'arrête à la seconde canalisation , ils sont soignés tous les deux

Modifié par un utilisateur jeudi 9 mars 2017 14:27:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

Trestelame soupira et reprit des couleurs lorsque ses côtes se remirent en place.
« Ugh...merci Zaonessa! Lukass, ça va aller ton bras? »

Elle écouta les excuses d'Aarkus, et posa une main sur l'épaule du chasseur.
« Ecoute. Nous avons tous de mauvais moments. L'adrénaline, le danger, sans parler du passé que nous avons tous et qui influence nos décisions, et l'embuscade dont nous avions été victimes, tout cela n'était pas sans raison. Mais à l'avenir, prends le temps de penser aux conséquences lorsque tu prendras cette décision.
Quand à ton résumé de la situation, c'est à peu près ça. Nous avons découvert que des pilleurs de tombes, incluant un voleur de peau, avaient sévi ici. Nous savons aussi qu'il y a un alchimiste parmi eux ou avec qui ils ont eu des contacts, à cause de l'extrait de vision nocturne. Ca ne nous indique pas qui était la créature qui a attaqué les villageois, mais nous savons aussi que le coupable devrait avoir des traces de morsure d'alligator, ce que la Bête n'a pas. »

Elle soupira.
« Et tu as raison, même si nous avons vaincu le fantôme de Herstag, nous ignorons aussi qui a ranimé les enfants. Zaonessa, toi qui es de l'église de Pharasma...est ce qu'il est possible que les enfants se soient réanimés tout seuls, ainsi que le fantôme? Ce serait une explication... »

Connaissance (religion) DD20 ou consulter le clergé de Pharasma

Zaonessa ricane.

«  En fait, elle s'est éclipsée quand elle a vu un groupe se rapprocher en barque, avec un psychopathe parmi eux !  »

Gazdă fut soulagé par l'atmosphère plus sereine qui revenait s'installer au sein du groupe. Il lui était déjà assez difficile de contrôler ses propres émotions et son fantôme, même coutumier du fait... Le ton caustique de Zaonessa paraissait encore assez sarcastique pour trahir une certaine rancœur, ceci dit. Et Aarkus était réellement perturbé. Il avait clairement besoin d'aide.

« Merci pour ta franchise, Aarkus. Tu devrais peut-être consulter un prêtre ? Pas guenaude ni de Pharasma, en tout cas. » Il sourit largement, content de son humour.

L'enquête le laissait perplexe et contrairement à Trestelame, il ne trouvait pas les indices trouvés suffisamment concluants.

« Je ne sais pas, Trestelame. À part qu'il ressemble a priori à notre client, on sait que le coupable a peur du feu, mais ce fait n'est guère discriminant et concerne beaucoup trop de monde. La morsure de crocodile à l'épaule me parait la découverte la plus probante. Mais la Bête est tellement couturée de partout. À vérifier, tout de même... On a aussi les meurtres dans les maisons. Là, on peut se dire que la Bête n'aurait pu les manger ni les emporter tous en même temps, or les corps avaient disparu. Donc si c'était Elle, Elle n'était pas seule et avait des complices. La Bête me parait assez enfantine, sans doute est-elle facilement contrôlable par un mage ? Sinon, la présence de pilleurs de tombes dans un cimetière dont la terre est réputée pour bien conserver les corps était prévisible. Mais les pilleurs de tombes ne s'occupent que des cadavres, par définition. Depuis quand ils se transforment en meurtriers ? » Le spirite plissa les yeux, et il poursuivit sur le ton lointain de ceux qui réfléchissent tout haut. « Depuis qu'ils ont parmi eux une créature qui vole des peaux, peut-être. Si cette dernière peut se transformer, la Bête serait un bouc émissaire tout désigné. Et ils se fourniraient plus vite en cadavres bien frais. »

Son regard revint au présent. « Bref, rien de probant, pas de preuves, que des suppositions. Nous pourrions retourner dans les maisons et chercher des traces sur d'éventuels complices ? En espérant que les gars du coin n'aient pas trop perturbé la scène, on peut peut-être tomber sur un élément prouvant la présence de plusieurs attaquants... Nous sommes pressés par le temps, il faudrait faire vite. Qu'en pensez-vous ? »