J'ai commencé le jeu de role en 2009 (oui c'est tard je sais).

Je connaissais les mmorpg, je jouais à WoW à l'époque, je m'amusais à créer des bg pour mes persos sur serveurs rp, mais je ne connaissais pas vraiment le jdr.

Un jour alors que je me baladais dans la ville où j'habite j'ai traversé une petite rue en arrière et j'ai un magasin qui vendait des boites de jeu, des cartes et d'autres livres. Je suis entré par hasard dedans, j'ai discuté un peu avec la vendeuse qui m'a parlé du jdr, j'ai ensuite été sur leurs forums pour continuer ma chasse aux infos.

On m'a conseillé de venir voir un samedi matin une table de DD3,5 et j'ai été. Ils jouaient un scénario en Eberron dont le nom m'échappe à l'instant. La semaine suivante j'ai fait un druide avec le mj pour rejoindre la partie. J'ai acheté en un mois le MdJ de DD4 et le GdM de DD4.

Quelques mois plus tard je commençais à maitriser DD4 pour des tables d'été (one shot) et j'ai continué en lançant une mini campagne de mon invention puis une autre (j'ai du arrêter l'une des deux par soucis de santé).

A l'heure actuelle je maitrise encore une campagne pour jeune joueur (14-17ans) en DD4, car ils m'ont demandé de continuer avec, je joue encore sur le table de DD3,5 et je compte une fois ma campagne DD4 fini (dans quelques mois) la remplacer par une campagne en Pathfinder.

Modifié par un modérateur samedi 20 novembre 2010 00:04:53(UTC)  | Raison: Elentir : Modération mise en forme

Oui a une certaine époque tu pouvais tenir une boutique qui ne faisait que du jeu de rôle et du wargame (période 1990-1995), maintenant tu es obligé d'être beaucoup plus généraliste. Quand tu as un magasin de jeux - a ne pas confondre à un magasin de jouets, tu dois nécessairement ratisser large dans ton offre.

Dans ma carrière de rôliste, j'ai eu 4 amis qui ont ouvert des magasins. Deux ont changé d'activité depuis, l'un tient toujours et le quatrièle a démarré il n'y a pas longtemps (un peu de pub http://www.lacartechance.fr)

J'ai lu le fil en diagonale (vous êtes prolixes, les gars) et j'y vais donc de ma petite contribution:

1/ La concurrence: comme ça a été écrit, le JdR a toujours eu des concurrents. Les MUD au tout début de l'informatique, les MMORPG maintenant; Magic, les GN, les jeux de plateau "hybrides" (basés sur un univers de JdR). Je suis assez d'accord que le JdR apporte une dimension supplémentaire mais qui va avec certaines difficultés logistiques (il faut des gens, un local, des horaires fixes, pouvoir se déplacer, etc...)

Je pense qu’on peut facilement convaincre quelqu’un d’essayer mais qu’il n'y a rien à faire : tous les "initiés" n'auront pas la possibilité de continuer le JdR après les quelques premières parties et qu'ils (re-)partiront vers des jeux plus accessibles. Maintenant, je ne crois pas que des rolistes « accros » qui jouent à d’autres choses abandonneront le JdR au profit exclusif de cette « autre chose ».

2/ L’initiation : J’ai initié des gens à AD&D, à Stormbringer, à… Rolemaster (mon système chouchou à l’époque) et à la 3.5. Pour moi, s’il y a un préalable ce n’est pas tellement le choix du système lui-même mais bien que le maître le connaisse sur le bout des doigts… ! Il devra être la « couche d’abstraction » entre le joueur et les règles. C’est le seul moyen de garder le jeu fluide et la tension dans le récit (et donc ce qui différentie le JdR ce ces concurrents). Si il prend un système « facile » mais auquel il n’est pas habitué, il aura sans doute plus de mal a se raccrocher au système pour des actions auxquelles il ne s’attend pas forcément (les débutants font des trucs inattendus parfois). Et s’il improvise des règles à ce moment là, il rendra leurs compréhension ultérieure plus floues pour le joueur.

Un autre aspect important (déjà soulevé) : il faut mettre l’accent sur le rôle par opposition à la technique. Le joueur débutant veut faire quelque chose ? Il vous décrit l’action, il jette les dés et vous DECRIVEZ ce qui se passe (la réussite comme l’échec). Savoir qu’il a réussi ou raté son DC d’Acrobaties de 5 ne va pas trop lui parler…

Je conseille d’éviter les lanceurs de sort pour les débutants : les situations tactiques en combat impliquent déjà suffisamment de variables sans y ajouter la magie. Ce sera bien sur difficile en cas d’intro pour une table entière de débutants…

Dans ce dernier cas, le fait d’avoir un joueur expérimenté à la table est réellement un atout : il entraîne, il montre la voie et il « met les limites » d’une certaine manière… je recommande vivement l’approche !

Un dernier conseil : débriefez vos parties. Expliquez pourquoi telle ou telle chose s’est passée d’une certaine façon (et là, je parle de technique et pas de déflorer l’intrigue) et supervisez les deux ou trois premiers passages de niveau (c’est souvent là que les nouveaux « coincent »).

Voila ! Après, le reste n’est qu’une question de passion car, qu’on ne s’y trompe pas, le JdR est un passe-temps exigeant. On n’y joue pas comme au Monopoly.

Moi, ce que je me demande, c'est es-ce qu'en proposant une gamme trop large de jeu on ne noie pas le débutant qui se perd, se noie, et s'enfuie.


Kévin, 15 ans, a décidé de faire du jeu de rôle comme son grand frère et rentre dans une boutique.

Souvent décorée avec un goût de fan de hard métal médiéviste, un vendeur pas nécessairement très accueillant (J'ai fait le tour de la France niveau boutique, j'attends encore un "Bonjour Monsieur, je peux vous aider". J'attends encore un bonjour en fait.), qui parle avec un pote ou un habitué et qui n'est pas franchement là pour jouer les hôtes ou faire des courbettes, il a sa propre boutique pour vivre de sa passion et pas pour faire du social, No Futur.

Donc, Kévin, rentre pour acheter son premier JDR mais il n'y connaît pas grand-chose. Il a entendu parler de Donjon & dragon, car il a adoré NWN et Dragon age. Il a vu sur un site qu'il existe même le jeu de rôle dragon âge, mais bon, les gens ne disent pas s'il est bon ou mauvais.

Il regarde et se rend compte qu'il y a quand même beaucoup de boîte de figurine et de jeu de plateaux et se demande vraiment si on vend du jeu de rôle. Pourtant, ça a l'air d'une grande boutique, il y a même des gens qui jouent aux cartes au fond. Il tourne, il regarde, personne ne lui adresse la parole. Finalement, il trouve une bibliothèque, avec plein de livres au nom bizarre dont il ne peut lire que les tranches.

Appel de Cuthllu, Cadwallon, Warhammer 40 000, Pathfinder, Donjon et dragon, encore Donjon et dragon, Capharnaüm, et surtout des centaines de titres différents. Les livres doivent bien avoir des rapports entre eux, certaines couvertures ont des codes couleurs ou iconiques en couleurs dont il ne connaît rien. Il y a même plein de livres en double ou triple, surtout celui-là, Warhammeur ou celui-là Scion. Finalement devant la bibliothèque, personne ne semble lui indiquer quoi que ce soit. Les livres ne sont classés ni par ordre alphabétique, ni par genre indiqué ni par... rien finalement, c'est juste une petite bibliothèque pleine.

Et les livres, à Kévin, c'est pas trop son rayon, lui il cherchait plus un jeu pour s'amuser avec ses potes. Finalement, il sortira de la boutique, dégouté, sans que personne, pas même le vendeur, ne réponde à son au revoir.

Cette histoire, c'est presque la mienne et c'est celle d'une bonne trentaine de "gamins" (je parle à l'affectif) qui sont un jour venus à la MJC de Carcassonne, car on leur avait dit qu'on faisait du jeu de rôle et qui y on était bien accueilli et chaleureusement par des gens dont finalement, le renouvellement de la clientèle n'est pas le métier ni le gagne-pain.



Sans vouloir non plus généraliser, j'ai honnêtement pas trouvé une boutique dans mes balades et mes excursions à Marseille, Paris, Toulouse Rennes ou Bordeaux, où un néophyte qui pousse la porte de la boutique pour la première fois aurait eu la moindre chance de faire une belle rencontre avec une belle passion.

Modifié par un modérateur mercredi 9 mars 2011 17:27:12(UTC)  | Raison: Elentir : Modération mise en forme.

Je suis passé à la boutique de Lille lors d'une "virée" aux soldes, j'ai été bien reçu... Sinon, quand j'avais l'âge du "gamin" de ton histoire, on devait aller acheter nos bouquins dans une boutique de figurines historiques dont le JdR n'était clairement pas la priorité. Bon, vu qu'on n'avait pas beaucoup de sous et qu'on hésitait trois heures avant d'acheter un malheureux livre, on n'étaient pas les vedettes de l'endroit... business is business... M'enfin, ça ne nous a pas arrêté: les assoces, clubs et groupes privés étaient (à cette époque) un meilleur endroit d'apprentissage que les boutiques.

Modifié par un modérateur mercredi 9 mars 2011 17:28:37(UTC)  | Raison: Elentir : Modération mise en forme.

Dans d'autres pays (typiquement, aux USA), les boutiques sont souvent des lieux de jeu... c'est plus rare chez nous je trouve (surtout pour le jeu de rôle). Le prix du m² en centre urbain y est sans doute pour quelque chose...