Lendemain de la rencontre avec Luna - District Marchand d'Almas, 8h



Madelina avait passé une mauvaise nuit. Elle était épuisée en regagnant son petit appartement du district marchand d'Almas, rue Soyeuse, mais la douleur dans sa cheville n'avait pas diminué, et elle se rendit compte que l'adrénaline, le ressentiment devant l'imprudence de la Serre et les risques qu'ils avaient tous courru occupaient son esprit. Et, elle devait l'admettre, une pointe d'inquiétude ayant deux origines.
D'une part, il y avait leur rencontre avec Luna. La créature féline était leur alliée, certes, sinon, elle ne les aurait pas sauvé ainsi. Mais la jeune femme n'aimait pas l'idée d'être manipulée par quelque chose qu'elle ne comprenait pas, même si ils oeuvraient dans la même direction. Elle prit note mentalement de se renseigner sur ce qu'elle avait appelé les "Seigneurs Félins", et sur les sortilèges qu'elle avait employé pour les aider. Elle préférait en avoir le coeur net...
D'autre part, même si elle peinait à l'avouer, elle devait bien admettre qu'elle se faisait du souci pour Raja. Elle se retint de la contacter maintenant, préférant ne pas courir de risque, mais, contrairement à ses habitudes, elle adressa une brève prière à Daikitsu, l'implorant de protéger son ami. Son amante.
Une part d'elle même, avant qu'elle ne sombre dans le sommeil, lui lança d'un ton sarcastique que ce n'était pas la bonne déesse, et que Grand Mère Rat serait bien plus utile. Elle l'avait ignoré.

Malgré sa soirée mouvementée, elle s'était levé tôt. Elle avait fort à faire ce jour là. Notamment, elle s'était rendu compte que son équipement était inapproprié, et qu'elle allait devoir trouver mieux et plus efficace si ils s'engageaient dans une guerre. Car c'était bien d'une guerre qu'il s'agissait, les combats de la veille avait fini de l'en convaincre.

Elle se rendit donc chez divers armuriers, se séparant de son karambit et de son tekko-kagi pour acheter deux dagues courbes, plus fiables et plus courantes, qui risquaient moins de la faire repérer et seraient tout aussi efficace. Elle aurait bien voulu pouvoir remplacer son armure de cuir clouté par une chemise de maille, mais les fonds manquaient. Il allait rapidement falloir trouver une solution à se problème également...Pas d'argent non plus pour acquérir de l'équipement alchimique. Tant pis.

Tout en faisant ses emplettes, elle en profita pour discuter avec les marchands et les passants, essayant de savoir ce qui se disait à propos des attaques de la veille. Connaître la perception que le peuple avait de ce qui s'était passé lui donnerait une meilleure idée de la stratégie de leurs adversaires.

Elle commençait tout juste à s'endormir lorsque la voix de Raja résonna dans son esprit, lui arrachant un sourire en coin. La barde avait toujours eu le sens du timing et du théâtral...
« Voyons...j'ai découvert de quoi vous porter secours demain, avec l'aide des autres, donc au moins ce n'était pas une journée perdue...et nous avons tous failli y rester dans une attaque parce que l'un des nôtres ne s'est pas rendu compte qu'il était suivi et a ramené un prisonnier à notre QG...qui n'existe plus. Bref, je pensais pouvoir compter sur tout le monde, mais il va clairement falloir que je revois mes priorités. Si cette rébellion veut avoir une chance, je pense qu'il va falloir que je monte ma propre cellule et que j'évite de genre d'initiative risquées. Dans l'immédiat, je croise surtout les doigts pour te sortir de là où tu te trouves. »


Les rumeurs étaient des plus inquiétantes. Apparemment, le contrôle de leurs ennemis était suffisamment important pour qu'ils aient pu les faire passer pour des diabolistes. Ce qui confirmait pratiquement ses soupçons que leurs ennemis étaient sans doute des diabolistes eux mêmes...parmi les peuples tolérant l'esclavage, les Chélaxiens avaient le plus à gagner d'une destabilisation d'Andoran. Il allait falloir qu'elle se renseigne sur ce qui se passait au Chéliax et ailleurs en Andoran...tellement à faire et si peu de temps...

La remarque de Raja ramena Madelina à la réalité.
« Oui. Je sais que c'est une entreprise extrêmement risqué. Je ferais de mon mieux pour te sortir de là, mais crois moi, si nous n'y parvenons pas, il vaudrait peut être mieux que nous n'y survivions pas. Mais si cet extrême devait se présenter, je peux te promettre qu'une prière sera dites pour ton âme. »

Une autre part de son esprit se manifesta, plus sinistre.
« Et que ta mort sera vengée. »

Madelina garda les rênes d'une main, tout en serrant Raja contre elle de l'autre. Son amante ne pouvait pas le voir, mais son regard se durcit au cours du récit, alors que ses propres souvenirs d'atrocités remontaient à la surface. Lorsque Raja se tut, elle resta un long moment silencieux, sans pour autant relâcher son étreinte. Lorsqu'elle parla, sa voix était rauque, à mi-chemin entre la sienne et celle de la Tisseuse.
« C'est parce que tu assignes le blâme à la mauvaise personne. C'est normal dans cette situation. Tout le monde ressent ça. "Si seulement j'avais...", "J'aurais du..."...mais c'est une illusion. J'ai vécu des années en croyant que c'était ma faute si notre caravane avait été massacré et les survivants vendus comme esclaves aux Jorogumos de Yin-Shichasi, mais je me trompais. Ce n'est pas non plus de ta faute. C'est la leur. Je sais que tu ne me croiras pas, pas pour l'instant, c'est encore trop frais, trop vif comme blessure, mais c'est la vérité. Ce sont eux qui sont responsables, et eux qui méritent de payer le prix de ces actions. Dans l'immédiat, il faut arrêter ces monstres, avant qu'ils ne fassent de nouvelles victimes. Si tu dois te concentrer sur quelque chose, que ce soit là dessus: la vengeance n'est pas une motivation très morale, mais elle t'aidera à aller de l'avant. Moi, en tout cas, elle m'a aidé. »

Elle s'arrêta un instant, avant de reprendre, ayant retrouvé une voix plus humaine.
« En ce qui concerne tes yeux, nous irons trouver un prêtre qui pourra te guérir. »

Madelina, curieuse, suivit Raja, la guidant à demi à travers les fourrés et jusqu'à la rivière. Elle se figea en posant une main sur la poignée d'un de ses dagues à l'apparition de Luna, et s'efforça de ne pas tressaillir lorsqu'elle appela Raja "soeurette". Elle s'efforça de jouer l'indignation.
« "souvent"? Dans mes souvenirs, ça n'a été le cas qu'une seule fois parce qu'un des nôtres a manqué de la prudence la plus élémentaire, et votre apparition actuelle est entièrement volontaire, non? Et tant que nous y sommes, j'aimerai bien avoir une réponse définitive sur qui vous êtes. On dirait que j'ai encore beaucoup à apprendre sur toi Raja...et sur ta famille. »

Elle ne s'arrêta pas sur l'étrange processus de guérison qui venait d'avoir lieu. La magie n'était pas son fort et elle préférait ne pas en rajouter alors qu'il y avait déjà beaucoup à expliquer.

Madelina haussa son second sourcil lorsque Raja mentionna la fonction de sa demi-soeur. Décidément, cette famille était pleine de surprise...et tout cela ne répondait pas à une question: quelle était la nature exacte de Luna? Madelina, plongée dans ses pensées, fut complètement prise au dépourvu lorsque l'aveugle l'embrassa.

Choquée, elle réagit avec une seconde de retard sur Raja, la colère rendant sa voix glaciale, et faisant ressurgir le timbre rauque de la Tisseuse.
« Ne me touchez pas. Refaites ça sans mon accord et vous allez vous retrouver avec quinze centimètres d'acier mal placé, soeur ou pas, puissante ou pas. »

Dante reprit un sourire qu’il avait perdu quelques heures plus tôt… «  Me voilà donc en charmante compagnie… Je m’appelle Dante, je suis chanteur de guerre. Je suis bon combattant et maîtrise une magie capable d’aider les autres. Avant de vous rejoindre j’étais aventurier et côtoyait certaines petites frappes du coin.

Je suis capable de manipuler par la parole, mais aussi de faire quelques tours de passe passe. Et c’est tout naturellement que j’ai atterri ici.  »


La shamane avait pris un peu de temps pour se maquiller… Clairement sa présence pouvait sembler bizarre. «  Moi je m’appelle Hulya, je suis une femme de la nature, mais qui est capable de modifier son apparence et de charmer autrui. C’est pour le côté main mise sur une organisation que je suis venue ici. Je peux, avec l’aide de mon compagnon, suivre quelqu’un, l’inciter à agir à ma guise et passer plus qu’inaperçue.

Je peux également soigner et lancer des sortilèges liés à la nature et à la bienveillance.  »


Sybille s’était assise sur une table. Elle avait devant elle une pièce et plusieurs chapeaux. Elle fit un tour de passe passe avec la pièce qui laissa Dante dans le vent. Hulya étonnamment montra le col de Sybille, dans lequel la pièce se trouvait.

«  Wow tu es forte, on va s’entendre. Je suis une combattante, mais une pickpocket assez douée, capable de lancer certains sortilèges sans trop de problème…  »

Alors qu’elle parlait, une bouteille volait et se vidait dans quatre verres… «  Tout le monde boit j’espère ?  »

Elle les fit atterrir un peu brusquement dans les mains de chacun… «  Désolé 4 c’est beaucoup… Mais je pense que la raison n’est plus nécessaire si ?  »

Madelina avait un groupe assez homogène, et si cela était vrai, ils étaient tous relativement discrets et habiles, mais de tous c’est certainement Sybille qu’elle cernait le moins possible, et notamment ce regard qu’elle avait posé sur elle plus tôt…

Modifié par un utilisateur jeudi 29 juin 2017 16:25:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorsque Madelina rentra, elle entendit appeler depuis la cuisine. Un fumet de viande cuite pouvait se sentir dans toute la petite demeure. Elle trouva Raja, vêtue d’une tenue légère, sans être vulgaire. «  Un morceau d’agneau comme tu les aime. J’ai pu trouver des pommes aux herbes pour aller avec et des légumes comme tu aimes. Normalement tout est chaud.

Ca a été avec les nouveaux ?  »

Elle s’approchait de Madelina pour la saluer… «  Et une bassine chaude, très très chaude t’attends, à toi de choisir ce que tu préfères en premier.  » Ma magie a permis de l’agrandir pour être à 2 dedans…

Si Madelina se laisse faire, Raja ne lui laisse pas vraiment le choix étant donné qu’elle commence à enlever les vêtements de la Tian

Raja regarda Madelina, droit dans les yeux. «  Je vais répondre à tout, mais tu es certaine de vouloir le faire avec mon poignet à moitié tordu dans ta main plutôt que dans un bain ?  »

Voyant que Madelina lâchait son poignet, elle lui fit un sourire alors qu’elle se massait ses articulations.

«  Je vais répondre dans mon ordre d’importance. Pour moi tu es celle avec qui je veux partager mes jours et mes nuits, ma vie et mon lit. Celle qui connaîtra chaque détail de mon anatomie et chacune de mes faiblesse.  »

Clairement c’était la première fois qu’elle se mettait à nue devant Madelina, lui avouant son amour. «  On ne peut prévoir une rencontre avec la femme qu’on va aimer. J’avais entendu parlé de toi par certains marins et c’est vrai que je devais t’observer car une femme avec ton passé, sans réelle attache en ville, pouvait être intéressant.

Raja est mon vrai prénom, je suis fille unique mais mes parents ont décidés un jour d’adopter des enfants dans le besoin … Luna… Elle était très solitaire et ne s’est jamais vraiment intégrée. Elle disparaissait souvent, mais en réalité elle se transformait en chat et venait dans ma chambre. J’étais sa seule amie. Elle dormait dans mes bras, ronronnant. Elle me protégeait des hommes quand j’étais petite. Un jour elle m’avoua devoir partir pour rejoindre son cercle… Apparemment elle devait représenter sa race étant fille de la lune. Mais je n’ai rien compris.

Autre chose ?  »

Elle semblait avoir perdu de son entrain, ne sachant trop comment réagirait Madelina…

Modifié par un utilisateur lundi 3 juillet 2017 17:09:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

Elle sourit à Madelina. «  Je comprends. Pour ma part nous avons vécu beaucoup de choses ensemble et je lui fais confiance. Je ne connais personne d’aussi puissante qu’elle, peut-être Eliane… et je suis certaine qu’elle aurait pu nous tuer, nous et tous ceux de notre groupe si elle le souhaitait.

Mais je comprends. Et j’irai avec toi jusqu’au bout, si tu acceptes que celle qui partage ta vie te mette en danger, puisse te faire souffrir, te demande de tuer ou d’épargner.  »

Elle se dirigea vers la salle d’eau, laissant tomber le peu de tenue qui lui restait. «  Bien, si tu acceptes cela, rejoint moi…  »

La suite demain si tu là rejoint, tu peux évidemment parler et aller dans la salle d’eau mais la discussion n’est pas finie 😉 … Et par discussion je veux dire… Discussion espèce d’esprit mal tourné.

Modifié par un utilisateur mardi 4 juillet 2017 14:24:17(UTC)  | Raison: Non indiquée