Rang : Habitué
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D'après Wikipédia : Cite:Un cordage est passé d'un bord à l'autre sous la coque du navire. Le condamné ligoté (ou enchaîné) y est attaché, et précipité à l'eau. Une partie de l'équipage le hale pour le tirer de l'autre bord, en le faisant passer sous la quille.
Selon l'Encyclopédie, « ce châtiment est rude et dangereux ; car le moindre défaut de diligence ou d'adresse de la part de ceux qui tirent la corde, ou quelqu'autre petit accident, peut être cause que celui qu'on tire, se rompe ou bras ou jambes, et même le cou ; aussi l'on met ce châtiment au rang des peines capitales »2.
Le corps du supplicié, même si on le lestait suffisamment pour éviter un contact trop rude contre les concrétions terriblement abrasives de bernacles sur la coque, sortait de ce traitement dans un tel état que ses possibilités d'y survivre n'étaient pas garanties, à plus forte raison avec l'augmentation des dimensions et du tirant d'eau des navires entre le Moyen Âge et les temps modernes. Et s'il était halé lentement pour éviter de trop le blesser, il risquait d'être noyé. Sur les petits bâtiments, il arrivait que pour assurer la pleine rigueur du supplice on fasse parcourir au condamné toute la longueur de la carène, de l'étrave à l'arrière. La grande cale pouvait être infligée plusieurs fois de suite, jusqu'à ce que mort s'ensuive.
L'usage hollandais, particulièrement spectaculaire, était de combiner la chute d'une grande hauteur dans l'eau avec le passage sous la coque, le condamné étant ensuite hissé (la tête en bas) jusqu'à l'extrémité opposée de la vergue d'où il avait été largué de façon que l'opération puisse être répétée. Afin d'éviter une noyade prématurée, un chiffon imbibé d'huile était noué sur le visage de l'homme puni3.
Les Hollandais veillaient à bien lester le patient pour éviter qu'il ne soit pas trop lacéré par les bernacles sous la coque, mais ce n'était pas par souci humanitaire : les condamnés qui survivaient à la grande cale subissaient ensuite des coups de cordes ou de garcette. William Falconer, dans son Universal Dictionary of the Marine, remarque que « cette sentence exceptionnelle étant exécutée avec la sérénité de caractère propre aux Hollandais, on accorde au criminel des répits suffisants pour qu'il puisse recouvrer sa sensibilité à la douleur », car ce ne serait pas respecter l'esprit du jugement si le condamné subissait sa peine évanoui par manque d'air, engourdi par la froideur de l'eau l'hiver, ou étourdi par les coups reçus sur sa tête heurtant la coque. Dans la bande dessinée "Les passagers du vent", un des personnages subit ce châtiment, si tu as besoin de le voir en images.
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2 utilisateur ont remercié Agasha Takeshi pour l'utilité de ce message.
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