Lorsque Meiriel fut appelée pour se rendre auprès de l'Archidoyenne Lady Darchana, elle se doutait que le motif de l’entretien qui allait suivre serait d’une grande importance. Et ce fut le cas, être désignée comme représentante de l’Arcanamirium pour le Jubilé du Grand Prince Stavian III était un grand honneur et même à son jeune âge, pour une gnome bien entendu, Meiriel en comprenait les responsabilités. Maintenant les comprendre était une chose mais les assumer serait une tout autre paire de manches. Lorsque l’Archidoyenne termina son exposé, elle enchaîna :



Meiriel sortit de l’entretien plein d’espoir. En effet, même si ce voyage était à considérer comme une mission de la plus haute importance, il allait lui permettre de rencontrer des personnages avec qui elle souhaitait discuter depuis fort longtemps.

Deux jours plus tard, Meiriel était fin prête pour monter à bord de l’Eternité. En arrivant sur le quai, la vue du navire emplie Meiriel d’une certaine fierté. Encore une fois, l’Arcanamirium prouvait que la magie pouvait être utilisée dans la vie de tous les jours et apporter, à ceux qui la maîtrisaient, des avantages certains.

Elle salua courtoisement tous les membres de la délégation. Elle connaissait la plupart de ses membres et n’était pas surprise de retrouver Algernon Saint Clair dans celle-ci. Elle se demanda combien de temps il allait tenir avant de sortir un de ses fameux carnets.

Modifié par un utilisateur jeudi 18 novembre 2010 21:49:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

Même si la jeune Hannah saint-Clair avait feint le désintérêt en découvrant l'Éternité, « pour préserver la surprise pour (son) petit frère  », avait-elle avancé dans un charmant mensonge avant tout destiné à la convaincre elle-même, elle n'avait pu retenir un cri mi-admiratif, mi-craintif lorsque cet étonnant bateau s'était élevé au-dessus des flots. Qui cependant aurait pu l'en blâmer dans la mesure où tous les adultes présents sur le pont avaient eu la même réaction ?

Percevoir les flux arcaniques courir sous ses pieds et mouvoir une masse aussi imposante que celle de l'Éternité était une expérience hors du commun que bien peu de personnes pouvaient se targuer d'avoir connu. C'est à ce moment que d'aucun pouvait prendre conscience de sa place relative dans l'ordre des choses... ou pas...
L'un des mages de la Délégation - Sixteem, l'Envoyé de la Confrérie des Plans - semblait en effet peu enclin à admirer les merveilles magiques que l'Arcanamirium avait mises à disposition d'Absalom - moyennant finances, s'entend ! -.



~***~

Quelques temps auparavant dans les couloirs de l'Arcanamirium...


Meiriel avait pris son rôle très au sérieux. A peine sortie de l'entrevue avec l'Archidoyenne Lady Darchana, elle avait commencé par se rendre dans la Grande Bibliothèque. Son statut de Professeur de l'Arcanamirium lui offrait un accès à tous les ouvrages sauf les plus secrets que seuls les Spell Lords pouvaient compulser. Plusieurs sujets méritaient d'être approfondis, aussi Meiriel passa-t-elle le reste de la journée à butiner sautant frénétiquement d'un incunable à un parchemin antique, en passant par d'anciens papyrus ramenés à grands frais d'Osirion, ...
C'est ainsi que, bien dissimulée derrière une pile de manuscrits aussi haute qu'elle, elle entreprit de se renseigner sur les diverses délégations qui seraient représentées au Jubilé (tu as donc accès aux informations du wiki), sur les personnes qui allaient l'accompagner sur l'Éternité et, enfin, sur les mystères arcaniques permettant à leur navire de s'affranchir des lois de la gravitation. Sur ce dernier point, elle fut bien vite rassurée, même elle avec ses autorisations spéciales de professeur résident ne put trouver la moindre information ! L'arcanamirium savait protéger ses secrets comme personne !




~***~

Dans le manoir des saint-Clair


Algernon saint-Clair était partagé entre la fureur et l'appréhension. Lui imposer de voyager en famille n'était pas fait pour le rassurer compte-tenu de la fosse aux serpents qu'il s'attendait à trouver à Oppara... Autant Almira, sa charmante épouse, l'avait toujours accompagné dans ses diverses affectations, autant ses deux enfants étaient encore bien trop jeunes pour être plongé dans le creuset de la politique byzantine de l'Empire.

Autant pour soulager sa conscience que pour apaiser ses inquiétudes, Algernon s'était plongé avec ferveur dans les bibliothèques de la Loge d'Absalom, sans doute les mieux achalandées du monde connu. Il avait consulté les rapports d'Éclaireurs connus et obscurs, croisé les informations avec les minutes d'innombrables missions, interrogé directement les Éclaireurs quand ils étaient présents - son nom lui ouvrant bien des portes - pour se faire un paysage le plus précis possible de tous les protagonistes qui allaient se croiser dans le ballet bien chorégraphié du Jubilé. C'est ainsi qu'il avait découvert, sans grande surprise, qu'une de ses vieilles connaissances, le fameux barde Lothian de Sarde, serait de la partie. Algernon n'imaginait pas une seule seconde qu'il en fut autrement, eu égard à sa réputation au sein de la prestigieuse Académie Kitharodian et aux autres activités plus occultes qu'il lui prêtait - sans en avoir jamais eu la moindre certitude, l'homme étant assurément fort doué ! -
Ainsi, Algernon commença à se faire une représentation plus claire des forces en présence et, le fruit de ces cogitations n'était pas pour le rassurer. Il y a suffisamment de forts tempéraments et d'antagonismes plus ou moins déclarés qui vont être réunis au même endroit pour mettre tout le sude de l'Avistan à feu et à sang... Mais quelle idée saugrenue a bien pu traverser le cerveau dérangé du Grand Prince pour organiser pareille célébration ??!!




Algernon était bien loi de se douter de la complexité des manœuvres politiques, que même Lothian de Sarde ne commençait qu'à peine à entrevoir, qui avaient débouché sur le Jubilé des quarante ans de règne de Stavian III...

L'Histoire était en marche, le complexe écheveau des fils du Destin était en train de se tisser et six fils allaient avoir un rôle marquant dans cette vaste tapisserie humaine...

Étrangère à toutes ces vicissitudes humaines, l'Éternité fendait l'écume, volant à quelques encablures au-dessus des flots céruléens de la Mer Intérieure. Quelques flocons de neige épars vinrent s'inviter sur son pont, rehaussant encore les ors qui chatoyaient dans ses membranes arachnéennes...

Modifié par un utilisateur mardi 30 novembre 2010 15:19:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Cela faisait un certain temps qu'Algernon n'avait pas croisé Meiriel dans l'une ou l'autre des soirées qui faisaient courir la bourgeoisie d'Absalom. Il répondit par sourire malicieux à sa fille qui l'interrogeait du regard lorsque la gnome donna sa version du voyage sub-marin. Visiblement, la magicienne avait fait mouche et l'idée qu'ils puissent avoir du dessert ou des bonbons jusqu'à plus faim ravît les deux enfants Saint-Clair.

Accoudé au bastingage, regardant les flots défiler sous lui à une allure qui dépassait l'entendement, Algernon s'adressa alors à Meiriel. « Ils vous ont aussi demandé de participer à ce raout ? Quel intérêt peut trouver Absalom à se commettre ainsi dans cette mascarade ? Car il est évident qu'il s'agit d'une mascarade... Enfin, nous aurons au moins la chance de trouver à Oppara des têtes connues. Même si certaines ne méritent pas cette reconnaissance... » Il avait dit ses derniers mots presque pour lui-même, en regardant l'ombre de l'Éternité sur l'onde. Ayant entendu cette dernière phrase, Almira lui pressa doucement le bras, comme pour l'assurer de sa présence et de son soutient.

Revenant à la réalité, Algernon sursauta et se tourna vers Meiriel « Excusez-moi, je manque à tous mes devoirs. Permettez-moi de vous présenter mon épouse Almira. » Almira fit une légère révérence en ajoutant d'un air enjoué « Je suis ravie de faire votre connaissance. » Puis, désignant les deux garnements qui courraient sur le pont sans plus se soucier des adultes qui les entouraient, l'humain ajouta d'un ton enjoué « Et les deux petits diablotins qui prennent le pont pour une arène sont nos enfants : Hannah et Milon. Je crois que l'idée de se repaître de desserts et de bonbons, associé à l'air du large, les a mis de fort bonne humeur... »

Algernon sourît en retour à la question que lui posa Meiriel : « Il est vrai que les festivités seront sources d'amusements et de plaisirs... Et il y a fort à parier que nous nous souviendrons longtemps des ors déployés par le prince pour nous en mettre plein les yeux... Mais je crains que ce rassemblement de personnalités aussi hétéroclites et opposées les unes aux autres ne mettent les rires de côté. Je sens que ces quelques jours vont être tendus et les sourire factices pour certains. »