Alois regardait la diseuse de bonne aventure, ne sachant trop que répondre... il avait tellement de question sur lui, Amaya, l'enfant, Ameiko et leur succès... Mais il était là pour savoir d'où il venait, ce qu'il était...

«  euhhh... et bien, a quelle race est ce que j'appartiens? Elfe ou une autre et est ce celle de ma mère?

Oui je sais que c'est plus d'une question mais je trouve ca pas trop mal. Sinon si je dois n'en poser qu'une c'est ceci: Si c'est de ma mère que je tiens le facteur de ma race, de laquelle faisait elle partie?  »

Clairement Alois semblait satisfait de la question qui les posaient toute a la fois...

Aloïs était persuadé d’être elfe… Et avait été voir Koya pour rassurer Amaya. Il ne comprit pas tout de suite les paroles de la devin, restant un peu dans l’étonnement du moment, la main d’Amaya dans la sienne.

«  Et… et est-elle en vie ? Pourquoi il ne m’a jamais rien dit ? Pourquoi je ressemble à un elfe ?  »

Il semblait désemparé de ce moment, réalisant ce que Koya venait de lui apprendre… «  Ce qui veut dire qu’on vieillira ensemble ma douce, voyons le bon côté des choses. Ca vit vieux un Aasimar ?  »

7 Lamashan 4716, vers minuit - Auberge du Flocon Silencieux, village de Juusin
Aloïs se réveilla en sursaut, couvert de sueur. Il retrouva peu à peu ses sens, et se rendit compte qu'il était toujours dans la petite chambre qu'il partageait avec Amaya, sur l'étrange matelas au sol à la mode Tian Min. La jeune femme était assoupie, et dormait paisiblement. A travers les cloisons de papier laqué, on pouvait apercevoir la lumière de la pleine lune.

Mais l'elfe ne parvenait pas à se rendormir. Quelque chose l'avait réveillé. Appelé. Il n'arrivait pas exactement à se souvenir de quoi, mais il savait qu'il ne devait pas ignorer cet appel.

Dans le coin de la pièce où il l'avait laissé, Kamihoshi émettait une lumière bleutée. Il sentit la voix familière de sa lame résonner dans son esprit.
« Toi aussi tu l'as senti? »

Kamihoshi, comme lui, ressentait un appel, un appel faible mais constant qui les poussait vers l'extérieur, vers le Nord du village.

Kamihoshi envoya un sentiment de réprobation vers Aloïs.
« Comme si j'allais te laisser seul face au danger! On est arrivé jusque là ensemble, et on continuera ensemble! Je ne vois pas les choses autrement. »

Epée au côté, Aloïs quitta la chambre sans réveiller Amaya, et sortit de l'auberge. La lune brillait au dessus de Juusin, nimbant tout le village d'une clarté fantomatique et surnaturelle. Avec la couverture de neige, le silence était parfait, et Aloïs n'entendait rien d'autre que ses propres pas et son souffle.





Ses pas le menèrent jusqu'à un petit sanctuaire en bordure du village. Il s'agissait d'un petit temple en bois au milieu d'une clairière couverte de neige, à la mode Tian. L'architecture et les tuiles bleutées lui étaient étrangère, mais il savait reconnaître un lieu sacré quand il en voyait un. Surtout, face à lui, dans la lumière de la lune, se tenait une silhouette qui flottait un peu au dessus du sol. Elle lui paraissait vaguement familière...mais il n'aurait su dire pourquoi. Il s'agissait d'une femme aux traits angéliques, blanche comme l'albâtre et flottant silencieusement au dessus de la neige. Elle lui sourit, et lui fit signe de venir plus près, tendant la main vers lui.

La créature aux traits diaphane hocha la tête, et ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son n'en sortit. A la place, ses murmures étaient portés sur les ailes du vent.
Loués soient les vents qui t'ont amené ici, mon fils. Tu...ressembles à ton père quand je l'ai connu.

Elle prit sa main, mais il n'eut l'impression de sentir que la caresse froide d'un flocon de neige.
« J'espérais qu'il pourrait veiller sur toi quand je me suis éteinte. Je loue les seigneurs des dix cieux de m'avoir donné la chance de te revoir. Et toi aussi, Kamihoshi. »


La lame se mit à étinceler dans son fourreau, et Aloïs entendit l'exclamation de stupeur dans son esprit.
« Vous me connaissez, Kami-sama? »

La femme hocha la tête, et la brise hivernale reprit.
« Oui...tu venais juste d'être forgée quand nous sommes partis à travers le toit du monde, mais je me souviens encore de l'étincelle. Je vois que l'ouvrage n'a pas été achevée, en revanche.... »

Elle tendit l'autre main et effleura la lame. Kamihoshi s'allongea soudain comme un papillon surgissant de son cocon, jusqu'à atteindre la longueur d'un véritable sabre, un katana à part entière.
« Je sais que mon mari voulait faire de toi l'égal de Suishen. A présent, tu l'es...même si tu n'as pas son expérience. »

Un éclat de rire silencieux secoue l'esprit qui te fais face.
« Oh, je n'étais que celle dont ton père est tombée amoureux...une prêtresse du temple de Shélyn, à Kasai. Ensuite, je suis devenue son épouse, et nous avons servi ensemble Rokuro Amatatsu, le jeune seigneur de la maison Amatatsu. C'est lui qui avait fait commande de Kamihoshi à ton père...c'était un forgeron talentueux, ton père. Les autres prêtres et prêtresses ne voyaient que la musique et la peinture, la sculpture et le tissage, mais j'ai entendu ton père faire chanter l'acier plus juste que les plus talentueuses geiko et faire danser les flammes avec autant de passions que les acteurs les plus renommés. Kamihoshi devait compléter le daishô familial des Amatatsu, mais nous avons été obligé de prendre la fuite lorsque des onis ont attaqué la famille du seigneur, et nous sommes partis avec eux vers Avistan. »

« Malheureusement, j'étais encore faible après t'avoir mis au monde, et je n'ai pas survécu aux tempêtes du Rempart Céleste. Mais les kami ont été assez compatissants pour m'accueillir parmi eux. Je veille avec eux sur ces montagnes à présents. J'ignore pourquoi ton père ne t'a rien dit, mais sans doute voulait il te protéger. »

La dernière question souleva un air triste.
« La rencontrer? Qui...? Il faut faire vite. Je ne peux pas me manifester très longtemps. »

Elle sourit plus encore.
« Je m'appelais Kozue. Et tu vas épouser la fille de notre seigneur? Comme le temps passe...soit prudent cependant. Je doute que son père apprécie le fait qu'elle porte mon petit-fils alors que vous n'êtes pas encore mariés. Je serai ravie de la rencontrer. Mais fait vite! Je ne peux rester que tant que la lune est visible! »

Amaya émergea instantanément du sommeil, tendant déjà la main vers son bâton ferré lorsqu'elle se rendit compte qu'il s'agissait d'Aloïs.
« Aloïs? Qu'est ce que...? Ta mère? Mais je croyais qu'elle était morte? Attends, j'arrive.
Elle se dégagea, et récupéra ses bottes, sa cape et son bâton, et fila derrière le magus. Ce dernier était toujours propulsé par magie, mais il sentait que ses sortilèges était subtilement différents. Ce n'est qu'au milieu du chemin qu'il se rendit compte qu'il avait lancé son sort par simple concentration, sans formule ni gesticulations... »

Mais il n'eut pas le temps de se préoccuper de cela plus avant. Ils avaient rejoint le sanctuaire dans la clairière, et Amaya en était restée bouche-bée.
« Kozue se tenait toujours là, mais de plus en plus translucide à mesure que la lune descendait. »


« Alors c'est toi qui a choisi mon fils? Les kami t'accompagnent, jeune fille. Je pressens que les temps qui s'annoncent pour vous ne seront pas faciles. »

Reprenant finalement ses esprits, Amaya s'inclina profondément en signe de respect.
« Je suis ravie de vous rencontrer, kami-sama. J'ignorais que vous étiez l'esprit protectrice de ces lieux, sans quoi je serai venue immédiatement après mon arrivée. Oui, Aloïs et moi nous sommes choisis, et nous avons l'intention de nous marier. Mais je ne suis pas la fille de votre seigneur...je suis sa petite fille, et je suis née en dehors des liens du mariage. C'est ma soeur Ameiko qui est légitime. »


Kozue secoua la tête, et le vent répondit pour elle.
« Cela importe peu, l'essentiel, c'est que votre affection soit sincère et ne vous empêche pas de faire votre devoir. J'ignore pourquoi ta magie chance, mon fils, mais je pense que c'est ton héritage qui s'éveille à l'approche de Minkai. Les esprits de tes ancêtres portaient tous une trace de cette force mentale que tu manifestes toi même. Mais je ne peux pas t'apporter de certitude.  »

Elle leva les yeux alors que la lune touchait le sommet des montagnes.
« La lune est pleine pendant encore deux jours. Je vous reverrai la nuit prochaine... »
Le vent cessa soudain, et en un instant, elle avait disparu.

Amaya lui rendit son baiser avec un sourire.
« L'interdit? Tu te souviens qu'à une époque je faisais parti d'un mouvement révolutionnaire? Evidemment que j'en suis! Laisse moi juste le temps d'attraper deux ou trois choses, et on pourra y aller! »

Amaya fit un détour par leur chambre pour y récupérer des vêtements secs (pour après leur bain), ainsi qu'une serviette de bain. Elle n'était pas particulièrement inquiète des questions de pudeur, mais il faisait tout de même froid, trop pour ne pas se sécher sitôt sorti de l'eau.

Alors que les deux amants se dirigeaient un peu à tâtons vers les bains, suivant un itinéraire peu familier, elle revint à leurs récentes entrevue avec Kozue.
« Aloïs...je sais que tu ne veux peut être pas en parler, mais...comment as tu su que ta mère faisais partie des kami de ces montagnes? Qu'est ce qui s'est passé? Comment as tu réussi à entrer en contact avec elle? Je dois admettre être un peu perdue dans tout cela... »
Elle tira la porte coulissante de bois et de papier menant sur les bains.
« ...et une explication ne serait pas de trop, d'autant qu'avec notre enfant qui est à naître...disons que j'aimerai savoir autant que possible ce que ça peut signifier pour lui, pour notre famille et pour l'Empire. Aloïs? Tu m'écoutes? »


Frappée par le soudain silence de son fiancé, Amaya suivi son regard. Les bains dans lesquels ils venaient d'entrer n'étaient en fait pas aussi désert qu'ils l'avaient espéré. Kuro, aussi stupéfaite qu'Aloïs, les regardait bouche bée. La samouraï parvint à articuler.
« Aloïs? Amaya? Aloïs ta mère est une...kami? Tu...vous...êtes enceinte d'un être semi-divin, Amaya? »

Modifié par un utilisateur vendredi 23 février 2018 17:01:21(UTC)  | Raison: Non indiquée