Le docteur Camp avoua ne pas savoir grand chose de la femme de von Recklinghausen, et pour ce qui était de la date du mariage, cela faisait maintenant quelques années et l'homme - pas si affable finalement - dit d'un air légèrement ennuyé qu'il chercherait dans ses vieux agendas dès le lendemain si les constables voulaient vraiment connaître ce genre de détails. Il insista sur le mot "lendemain" d'une façon qui ne laissait aucun doute sur le fait qu'il comptait pour l'heure à d'autres occupations. Concernant Kindleton, il l'avait eue comme élève et en parla comme d'une jeune femme brillante qui aurait pu être beaucoup mieux payée si elle ne passait pas son temps uniquement à enseigner et faire de la recherche. Il parut heureux que les constables le libèrent enfin de ses obligations de bon citoyen.

Tandis que Vence était toujours occupé du côté des docks, ses collègues qui avaient décidé de se rendre chez Lynn Kindleton passèrent un bon moment à voyager en calèche vers le District Central, tout en continuant leurs conversations. La chaude nuit d'été tombait déjà à leur arrivée mais on ne pouvait pas encore en dire autant de la température qui tarderait à s'adoucir, comme de coutume, pour peut-être une heure encore. L'adresse qu'ils avaient pour la doctoresse se trouvait au-dessus d'une boucherie. Toutes les lumières étaient éteintes; il n'y avait apparemment personne à la maison. La rue était calme, hérissée de petits bâtiments mitoyens ou semi-mitoyens qui semblaient, d'après leurs enseignes, appartenir aussi bien à l'Université qu'à de petits commerçants et artisans. L'hôpital du campus ou travaillait Lynn Kindleton n'était pas loin - quelques pâtés tout au plus - mais il semblait peu probable qu'elle soit encore en train d'y enseigner à une heure aussi avancée.

Modifié par un utilisateur mercredi 31 mai 2017 21:06:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Uktar se mit à suivre Jean, en le dépassant même légèrement, pour lui éviter de prendre un coup, scrutant les environs, attentivement aussi bien à tout mouvement vif qu'à tout vivant immobile.

Modifié par un utilisateur vendredi 2 juin 2017 20:23:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Une entrée séparée de celle de la boucherie devait mener à l'unique étage du bâtiment. La porte extérieure en était fermée. Les constables purent constater, en contournant rapidement le bâtiment semi-mitoyen qu'aucune lumière ne filtrait d'aucun côté bien que les tentures intérieures ne fussent pas tirées.

Uktar n'avait remarqué de suspect - mobile ni immobile. Il y avait bien l'un ou l'autre passant, mais personne ne semblait faire attention au groupe.

La grive s'envola après avoir dument taquiné Jean et fit ce qu'on lui demandait sans rechigner. Les constables l'observèrent tandis qu'elle faisait tranquillement le tour des fenêtres, au final assez peu nombreuses.

Elle revint se poser sur l'épaule de Jean quelques instants plus tard, l'air plutôt fier. « Heureusement pour toi que j'ai de bons yeux, parce que sinon on aurait pas pu être sûr qu'il n'y avait personne là-dedans. Je te le promets, personne! Enfin, évidemment je n'ai pas pu bien voir sous le lit, ni à l'intérieur du placard, ni euh... Au fait, tu as oublié d'agrémenter ton "s'-il-te-plaît" avec quelques graines de courge. Tu n'en as plus, c'est ça? Pfff quel empaffé, tu oublies à chaque fois! »

Uktar regardait la grive, amusé, un sacré phénomène, au moins autant que son maître.
« Je peux essayer de défoncer la porte mais je crois que Sindaré sera bien plus à l'aise si on veut essayer de la forcer sans trop l'abîmer. On peut tenter rapidement, puis aller à l'hosto. »

Modifié par un utilisateur lundi 12 juin 2017 10:43:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sindaré se rend bien compte qu'il n'est pas particulièrement discret mais comme il a demandé à ses collègues de surveiller la rue et qu'il se trouve dans un léger renfoncement devant la porte, sa manœuvre n'attire pas l'attention. La serrure à goupille - fort classique et peu élaborée - ne lui résiste pas plus de quatre ou cinq secondes tandis que d'anciennes sensations envahissent ses doigts agiles.

Les constables peuvent maintenant monter l'escalier intérieur pour accéder au petit appartement de Lynn Kindleton. Il fait sombre, et le bâtiment est totalement silencieux.

Modifié par un utilisateur jeudi 8 juin 2017 16:07:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Uktar sourit devant les talents de Sindaré, même si on sentait qu'il était encore un peu rouillé. À la demande de Jean, il précisa
« Je peux m'en occuper si tu veux mais si tu veux y aller devant, je vais passer le dernier, je peux également voir le dans le noir complet, nous ouvrirons et bouclerons ainsi la marche pour protéger Sindaré. L'avantage, c'est que tu pourras sentir plus facilement que moi si une magie est à l'œuvre. »

e noir? Les constables en font leur affaire. Il faut dire qu'avec leurs ascendances respectives, ils y voient plus clair - voire beaucoup plus clair pour certains - que les humains qui composent la majeure partie de la population risuri. Il faut bien qu'il y ait quelques avantages à former une troupe aussi hétéroclite! Ils montent les escaliers jusqu'en haut après s'être entendu sur la question du "qui passe devant" et se trouvent bien rapidement sur un palier qui ne mène qu'à deux portes : celle d'une petite salle d'eau et l'entrée d'un deux-pièces sans prétention qui n'est pas fermé à clef. Cette porte-là n'a ni serrure sophistiquée, ni même un verrou intérieur. Lynn Kindleton n'a pas l'air d'être du genre à se calfeutrer.

Les constables se rendent vite compte qu'il n'y a effectivement personne à la maison. Uktar avait parlé de prêter attention aux traces de magie, ils n'en détectent guerre. La pièce principale - la première - est visiblement un bureau. Les murs sont couverts d'étagères d'ouvrages de médecine du sol au plafond. Un grand bureau se trouve devant l'unique fenêtre de la pièce. En enfilade, une deuxième pièce plus petite abrite un lit, une petite penderie et un fauteuil avec une table ainsi qu'une petite commode. Lynn Kindleton doit faire partie de ces gens qui ne font jamais la cuisine, ce qui n'est d'ailleurs pas si rare, car il n'y a pas de quoi se préparer à manger.

« Profitons de notre présence pour jeter un œil au bureau et à la commode, près du lit. Cela ne prendra guère de temps et on ne sait jamais... »

Il haussa les épaules, pas forcément serein de fouiller ainsi la demeure d'un étranger, mais s'habituant déjà à son nouveau rôle. Il commença à ouvrir les tiroirs du bureau. En lecteur assidu, il jetait un œil rapide sur les papiers, histoire d'évaluer leur teneur. Peut-être tomberait-il sur une éventuelle correspondance avec leur cible...

« Éventuellement, je peux aussi rester sur place, des fois qu'elle revienne chez elle pendant que vous allez vérifier vite fait à l'université qu'elle a bien quitté son travail, seule ? »

es constables ressortent bredouilles de l'appartement et décident de se diriger vers l'hôpital. En arrivant à proximité de celui-ci, ils voient une femme qui marche dans la direction opposée. Elle est à une cinquantaine de mètres. Il fait sombre mais l'allumeur de réverbères - l'huile n'a pas encore été remplacée dans toute la ville par le très nouveau éclairage au gaz de houille - a fait son office. Ils sont occupés, certes, mais on dirait que la femme a des ennuis. Elle ne regarde que très peu devant elle, semblant surveiller ses arrières avec insistance. La bonne vue des constables leur permet de remarquer qu'elle est humaine et svelte, ce pourrait même être celle qu'ils cherchent. Pour Jean, surplombé par le ciel étoilé, cela ne fait aucun doute, pas besoin de chercher plus loin. Ils l'imaginaient peut-être un peu plus âgée, mais tout dans son attitude coïncide : elle a du faire une rencontre déplaisante.

Elle se dirige vers eux d'un pas rapide et manque presque de leur renter dedans avant de marmonner des excuses... Elle porte une tenue confortable, une mallette en cuir sous le bras, et ses cheveux sont relevés en catogan. « Pardon, je... Pardon. » Elle ne s'arrête pas, elle baisse la tête et continue sa route.

Comme noté sur le HRP, sans autre indication, je considère ici que vous appliquez la stratégie du dernier qui a parlé pour ne pas retarder la partie.

Modifié par un utilisateur jeudi 15 juin 2017 20:24:23(UTC)  | Raison: Non indiquée