es trois visiteurs du tunnel durent se résoudre à admettre qu'ils n'avaient pas les connaissances ou les éléments nécessaires pour résoudre tout de suite l'énigme de la structure rouillée. Ils avaient bien regardé tout autour et n'avaient trouvé aucun mécanisme, aucun indice. Vence, déjà suspicieux par rapport à la disparition de grandes plaques métalliques, n'avait pas vraiment trouvé de piste tangible, si ce n'est que les deux éléments étranges - la disparition de plaques et la structure rouillée - se situaient de part et d'autre de la Colline au Chaudron. Ce fait pouvait aussi bien être une complète coïncidence, sans compter que personne ne savait si ce qu'ils venaient de trouver avait vraiment un rapport avec ce qu'ils cherchaient au départ...

Sindaré, quant-à-lui, s'était rendu aux anciennes adresses connues de Nilasa, pour y trouver des bouges plus ou moins miteux dont les locataires actuels ne se rappelaient pas de la jeune femme. Ce genre de taudis n'était pas celui où l'on avait envie de rester pour la vie entière, et les occupants changeaient souvent. Sindaré croisa bien une concierge bavarde qui se rappelait de la jeune femme et de ses mauvaises fréquentations, mais qui ne l'avait pas revue depuis bientôt trois ans. Celle-ci ne put rien apprendre au barde qu'il ne sut déjà suite à l'enquête menée de concert avec ses collègues.

De retour au constabulaire, Vence trouva deux notes cachetées dans le casier commun de leur groupe d'enquête. L'un d'eux provenait d'Aristide. Il mentionnait sans fioritures, en style télégraphique, qu'aucun officier de police nommé Roger Porter n'était en fonction à Flint, ni ne l'avait été aussi loin que remontaient les archives. La deuxième note provenait de Lynn Kindleton : Vous m'avez demandé de vous rapporter tout évènement inhabituel. Hier soir en rentrant, j'ai trouvé la porte de mon logement ouverte. Je suis certaine de l'avoir fermée en partant au matin. Rien n'a pourtant été volé. Cordialement, Lynn Kindleton.

Modifié par un utilisateur mercredi 27 septembre 2017 17:59:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

Uktar écoutait les mauvaises nouvelles qui allaient bon train.
«  Il est sacrément discret, ça en foutrait presque les jetons. Mais surtout, il a pas l'air très normal ce mec. Et ça ne doit être qu'un second, au mieux. On a intérêt à être vraiment vigilant sur ce coup. »

Jean rassura Vence. Oui, il saurait bien décrire le mécanisme à Zaxim, pas de souci. Il l'avait déjà analysé sous toutes les coutures. « Le dispositif n'était pas très jeune, d'après l'amas de rouille qui le rongeait. Peut-être des recherches à l'université nous en apprendrait davantage sur ce site ? Et notamment une entrée. Cependant, s'il y avait quelque chose, ce serait de notoriété publique, tout de même. C'est ce qui me sidère ici : s'il y a une activité quelconque qui se développe sous la Colline au Chaudron, en pleine ville, comment plus de personnes ne sont pas au courant ?! Il nous faudrait vraiment trouver une entrée au plus vite. »

Il laissa ensuite Uktar s'exprimer. Il le montra brièvement du doigt, comme s'il allait l'interroger.

« Oui, il est doué. Nous pourrions l'appeler l'Anguille, qu'en dites-vous ? Et justement, que nous rapporterait le fait de retourner sur place ? Sa visite nous prouve qu'il n'a pas encore trouvé ce qu'il cherche. Il ne faut pas se laisser distraire et retarder l'enquête. Poursuivons et allons interroger les complices, plutôt. »

Vence hocha la tête. « On passe voir Zaxim lui déposer le bébé et on file interroger les complices. J'écris un mot pour madame Kindleton. »

Madame Kindleton,

Nous avons bien reçu votre missive. Comme vous l'aviez compris, l'homme qui vous a abordé n'est pas un policier, mais nous ne l'avons pas encore retrouvé. Votre appartement a-t-il été fouillé, ou simplement ouvert ?

Si vous vous pensez en danger, n'hésitez pas à n'importe quel moment à vous mettre en rapport avec la police de votre quartier ou à venir au constabulaire.

Cordialement,

Constable Vence Hington

Modifié par un utilisateur samedi 30 septembre 2017 11:58:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Vence laissa le semi-gnome déblatérer, souriant. Lorsqu'il eut terminé, il lui donna une tape amicale sur l'épaule. « Je savais que je pouvais compter sur toi ! » Il prit le formulaire en question, y apposa sa signature, et la déposa dans la bannette prévue à cette effet - qu'il trouva sous un objet étrange dont il n'avait aucune idée de l'utilité.

Lorsqu'ils arrivèrent à la prison flottante, Vence ne put s'empêcher de penser que c'était une mauvaise idée : difficile d'obtenir des renforts en cas de problème, possibilité d'attaque maritime, sous-marine et aérienne, pas de possibilité de repli pour les gardes... Qu'est-ce qui leur avait pris de mener une entreprise pareille ?

Il se laissa mener par l'homme disgracieux jusqu'au directeur, et attendit qu'il les reçoive. Lorsqu'il arriva devant lui, il le salua. « Bonjour monsieur le directeur Goodson. Vence Hington, constable, et voici mes collègues. Nous sommes venus visiter deux de vos prisonniers dans le cadre de notre enquête. Nous requerrons auprès de vous la possibilité de voir Ford Sorghum et Travis Starter, séparément. »

Uktar n'était pas très bavard sur le trajet, poser le pied au milieu de l'eau, s'en était presque trop pour lui, et loin de blémir, il fronçait simplement les sourcils, s'ancrant au fond de son être pour se sentir stable. Il se jouait en réalité la mascarade, son corps supportait très bien cette situation, mais quelque chose au fond de lui, n'aimait pas l'endroit. À moins que ça ne soit se retrouver au milieu des bagnards, cet agglomérat de coupables nageant autour de quelques innocents mal jugés, qui le mettait mal à l'aise. C'était après tout la partie qui découlait de leur travail, toute cette peine infligée.

Liz eut un nouveau manège qui fait sourire et changer d'humeur Uktar, bien qu'il prit bonne note de l'information importante qu'elle venait de révéler, il garderait un œil sur le tieffelin s'il s'approchait ou si on l'amenait trop près du bord.
«  Il aurait bien des moyens de se sortir de l'eau malgré ça, toi Liz, trempée ou sortant le bec de l'eau, il te serait pas plus aisé de t'envoler sans être lente, faisant de toi une cible facile. » dit-il pour la taquiner un peu.

Arrivé chez celui qu'ils cherchaient, il inclina sa tête et déclina son identité, guettant ensuite silencieusement tout signe qui trahirait un mensonge de sa part.

Modifié par un utilisateur mercredi 4 octobre 2017 10:45:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Oh ! Toi, le cœur de pierre, tu as le cerveau aussi lent qu'un caillou ! Avec ça,  », elle étendit ses ailes, « comment veux-tu que je tombe dans l'eau, monsieur gros-malin ?! » La grive vola jusqu'à Uktar pour se poser sur son crâne, sur lequel elle assena un coup de bec. « Liiiiz ! »

« Tiens, ça, c'est pour tes paroles... Ouille ! Nom d'une coquille, ce que tu as la tête dure ! » Elle s'installa néanmoins plus confortablement. « Pour la peine, tu vas me porter jusqu'à nouvel ordre. Comme ça, si tu tombes dans l'eau, tu verras que moi, je serai au-dessus de toi, à te narguer. Non mais ! Et puis, qui prendrait un bel oiseau comme moi pour cible, d'abord ? Un cœur de pierre comme toi, à coup sûr ! »

indaré voyait bien qui était Derek Goodson. Il avait lu, il y a quelques mois de cela, que c'était son propre fils, Derek, que Guy Goodson nommait à la tête de l'établissement de redressement qu'il avait créé. Les proches de Guy Goodson ne manquaient de rien. La fortune du père, qui possédait plusieurs usines à Parity Lake, mettait peut-être la famille à l'abri du besoin pour plusieurs générations. Derek n'avait jamais travaillé hors des entreprises familiales.

Une fois arrivés sur le navire qui abritait le bureau du directeur, non sans que leur guide ait levé quelque fois un sourcil surpris en entendant Liz papoter de la sorte, les constables patientèrent quelques minutes sur le pont tandis que l'on courait prévenir le directeur de leur venue. Après une bonne dizaine de minutes, peut-être un quart d'heure, ils furent amenés vers l'étage inférieur par le même gardien qui s'était chargé de manœuvrer la barque un peu plus tôt.

Les constables n'avaient pas pu s'empêcher de remarquer deux prisonniers qui nettoyaient le couloir avec application, sous la surveillance d'un gardien. Au passage des agents royaux, les deux détenus avaient baissé la tête en signe de déférence, comme des gens modestes et bien élevés.

Le bureau du directeur était sobre, mais le mobilier était d'excellente facture. Derek Goodson les accueillit comme s'il s'était agit de personnalités. « Messieurs les constables, bienvenue! Pardon pour cette attente, j'étais en rendez-vous. Désirez-vous boire quelque chose avant de commencer vos... Dois-je dire interrogatoires? » Un homme en uniforme rayé se tenait bien droit dans un coin de la pièce, fixant un mur droit devant lui, dans une posture propre aux domestiques. On aurait dit un majordome déguisé en détenu, ou plutôt un détenu déguisé en majordome. « Sartel se fera un plaisir de vous servir ce que vous désirez. » Il se tourna vers l'homme au physique peu avantageux qui avait accompagné les constables jusqu'à son bureau. « Anders, Attendez-nous à l'extérieur, je vous prie, vous mènerez les constables royaux voir Sorghum et Starter dans quelques instants. »

Jean se fit la réflexion qu'il en faisait peut-être un peu trop. Ses collègues le remarquèrent également. Pas besoin d'avoir un diplôme de l'Université de Padwright pour comprendre que Derek Goodson cherchait à faire bonne impression.

Modifié par un utilisateur samedi 7 octobre 2017 12:38:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Vence avait souri au manège de Liz et à son affrontement verbal avec Uktar.

Mais son sourire disparut à leur arrivée sur le navire. La façon dont les détenus se comportait lui paraissait bien peu naturelle. Quel traitement subissaient-ils pour paraître si... soumis ? Et le directeur se permettait de traiter un détenu comme un domestique, et restait seul avec lui, sans protection ? Observant plus attentivement le dénommé Sartel, il chercha à décelé si celui-ci était sous l'emprise d'une drogue affaiblissant la combativité de l'esprit, avant de reporter son attention sur le directeur.

« Monsieur Goodson, je vous remercie pour votre accueil. Toutefois, nous sommes en service... Et nous aimerions que notre discussion reste privée. » souligna-t-il en jetant un regard soutenu vers le prisonnier présent.

Autant que ses camarades, Uktar fut surpris du comportement des plus urbains des prisonniers, ne pouvant s'empêcher de penser qu'ils étaient soit fortement brutalisés ou conditionnés, soit rééduqués par des méthodes douces qui parvenaient à porter leur fruit.

S'en suivi un court questionnement interne sur le monde qui les entourait, il lui semblait en quelques jours que la ville abritait une foultitude d'endroits tous plus bizarres les uns que les autres, à s'en demander si la normalité avait jamais guidé ses habitants.

Il se tourna vers leur interlocuteur, curieux des réponses qu'ils formuleraient, et de la batterie de questions qui ne manquerait pas de suivre.