Uktar regardait l'agent, observant son débit, son timbre, ses mimiques, sa respiration, à la recherche d'un manquement, d'une erreur, qui ne viendrait peut-être, et aiderait à confirmer son récit. Il était plutôt d'un naturel optimiste et confiant mais le boulot lui avait appris à mettre ses jugements de côté pour une première approche. Le récit était passionnant. Voler? Ce pourrait-il que ça soit Aquilone

«  Sir Lebrix, merci pour votre témoignage, qui m'amène à pas mal de questions. Où est ce Braden? Est ce qu'il est au courant et comment a-t-il réagi s'il l'est? Étaient-t-ils ensemble depuis longtemps? Est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui ne font pas partie des employés qui s'invitent ainsi? Est ce qu'elle était déjà allé en haut à votre connaissance?
J'ai une autre batterie de questions, concernant moins les antécédents de la coupable du vol. Elle a dérobé des couverts en argent et pris un petit œuf qui, dites-vous, vaut une fortune, si elle l'a pris, on peut raisonnablement se dire qu'elle savait ce que ça valait, pourquoi perdre du temps à prendre des couverts? Ont-ils une si grosse valeur? Vous dites qu'elle a été fouillé, qu'a-t-on trouvé d'autre sur elle? Vous l'avez vu voler, avait-elle des ailes? Un objet scientifique? Magique? Vous aviez peur qu'elle se suicide, que risquait-t-elle avec le vol de couverts pour que vous pensiez qu'elle allait se suicider au lieu de sauter ou se rendre? Vu la hauteur et la distances des grills, et vos agents en bas, avait-elle vraiment une chance de réussir à s'enfuir, vu que vous ne saviez pas qu'elle allait s'envoler? Vous souhaitiez certainement l'interroger en lui visant la jambe, aviez vous un complice en tête? Autre chose a-t-il disparu? Il a été dit que quelqu'un lui avait dérobé quelque chose alors qu'elle était à terre, une idée de la personne ou de ce qu'elle a pris? »

Son ventre rocailleux coupa sa flopée de questions en pleine élan alors qu'il se mit à gargouiller. Il n'avait pas eu le temps de boire son café ni de déjeuner. Il prit une mine contrariée par le bruit avant de reprendre.«  ces questions ne sont pas contre vous, j'essaye de recoller le maximum de morceaux, vous avez été fort professionnel dans votre geste, peut-être Nilasa aurait-elle blessé ou tué des gens. »

Modifié par un utilisateur mardi 24 janvier 2017 12:51:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les mains dans le dos et avançant en suivant le groupe, Sindaré écoutait avec attention l'interrogatoire amical d'Uktar et les réponses honnêtes de Julian Lebrix. Les constables avaient le nom de la victime ainsi que le mobile de l'accident, le Demi-Elfe hésitait à faire demi-tour pour faire un rapport léger à Delft et profité de l'été sur une de ses terrasses préférés, quitte à passer pour un tire-au-flanc quelques temps avant d'attaquer une affaire plus sérieuse; mais cette idée se volatilisa lorsque Uktar mis le doigt sur le nœud du problème : les couverts en argents.

Pourquoi cette femme aurait-elle voler ces couverts ? Un extra vraiment ? Non bien sûr que non... il est fort à parier qu'elle vola quelque chose qui échappa à la vigilance de Lebrix et que cette "objet" fut ensuite volé ou récupérer à son tour par le scélérat qui cours toujours...

Il arriva ensuite dans la salle où le corps était entreposé accompagné des autres constables. Il se doutait que l'homme au comportement de deuil était Braden. Il lui fit rapidement ces condoléances et attendit que ses collègues l'interroge. Sindaré profitait de ces nouvelles questions pour retrousser ses manches, se masser les tempes et sortir de sa petite sacoche quelques bâtonnet d'encens bon marché qu'il comptait placer aux quatre coins de la pièce une fois que la salle serait moins occupé.

La luminosité est parfaite. Pensa-t-il en préparant cette longue et inutile mascarade.

Il prit ensuite Lebrix à partie.

« Pourriez-vous demander à Braden de sortir quelques minutes pour nous laisser inspecter le sort s'il vous plait ? Une fois que mes collègues auront fini de l'interroger, j'aimerais que l'on se retrouve seul avec le corps. » Puis ajouta sur un ton mystique et grave, feintant de regarder vers un horizon lointain et spirituel « Je suis médium, vous comprenez ? »

Modifié par un utilisateur mardi 24 janvier 2017 20:51:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Après avoir rassuré Lebrix sur le fait que ses collèges les rejoignait, il écouta ses explications. Il comprenait ce que ressentait cet homme. Lui-même faisait dorénavant en sorte autant que possible de ne pas tuer, utilisant les techniques de combat non-létales apprises des maîtres d'arme du constabulaire.

Il laissa ensuite Uktar prendre le relai sur les questions. L'homme minéral, habituellement taciturne, semblait avoir pris de l'assurance, et Vence ne put s'empêcher de penser avec amusement qu'il avait peut-être passé un peu trop de temps proche de Sindaré. Mais il savait aussi que ceux de sa race vivaient bien plus longtemps que les siens. Peut-être avait-il eu besoin d'un temps d'adaptation et d'observation pour se mêler pleinement aux humains ? Quant à cette barbe... Il devait admettre qu'elle lui seyait, changeant radicalement son style.

De nouveau, Lebrix se fendit en explications, tout en les emmenant à l'intérieur du consulat. Enfin, ils parvinrent au corps de la défunte. Il regarda Sindaré faire son manège, et décida de le laisser faire et de ne pas interférer. Mais étonnamment, ce fut Mikal qui releva une incohérence, lui qui paraissait peu prompte à parler. Effectivement, Lebrix avait parlé d'agents au sol... Comment se faisait-il que le voleur ait eu le temps d'aller jusqu'au corps et d'y dérober quelque chose avant qu'ils n'arrivent ?

Se tournant vers le chef de la sécurité, il attendit sa réponse.

Lebrix semblait pressé d'en finir mais il avait néanmoins continué de répondre consciencieusement aux questions de Mikal et Uktar. « Un garde fait une ronde autour du bâtiment en permanence. Lorsque des personnalités danoranes contestées en Risur sont en visite, nous renforçons la sécurité mais ce n'était pas le cas aujourd'hui. La plupart du personnel prenait effectivement son petit déjeuner et le garde en cours de ronde se trouvait à l'arrière du bâtiment, il a entendu les coups de feu mais n'a pas vu la chute. Le gamin débute dans le métier. Je l'ai renvoyé chez lui, il a terminé sa pause. »

Le chef de la sécurité hocha la tête gravement à la demande de Sindaré. Calmement mais fermement, il prit Braden par les épaules, le faisant se lever et sortir de la pièce. L'homme réagit à peine, lançant aux constables un regard accablé. Et acquiesçant d'un signe de tête aux paroles d'Uktar. Après quelques dizaines de secondes, Lebrix revint dans la pièce, demandant à Sindaré: « Ne pouvez-vous pas continuer tout ceci de votre côté? Nous n'avons aucun endroit approprié pour garder un corps comme vous le constatez. » Il ajouta à l'attention d'Uktar : « Nous irons voir la pièce à l'étage si vous y tenez, même si je ne pense pas qu'il y ait grand chose d'intéressant là-haut, mais c'est à vous d'en juger. »

Note: Mikal n'a pas eu le temps d'interroger lui-même plusieurs témoins avant de passer la grillemais il a pu sans problème donner des instructions claires aux policiers pour obtenir la description du voleur en fuite.

La curiosité d'Uktar aurait pu l'amener à rester mais le côté voyeuriste le dérangeait un peu. Ce n'était pas lui qui allait converser. Il avait confiance en SIndaré pour poser la bonne question, non, ce qui lui importait, c'était que les preuves, le lieu du crime, et la victime et agresseur soient le moins manipulés ou dissimulés avant qu'ils ne partent.
«  Oui, je t'accompagne, nous ne serons pas long. J'aimerai bien qu'on prenne le temps de regarder le corps rapidement après notre petit passage en haut. »

Faire parler un mort. . Uktar n'avait vraiment songer à ce qui se passerait physiquement après, mais le simple fait de pouvoir faire ça remettait en cause à peu près tout ce qu'il pensait ou espérer. Espérer. Déjà, il espérait ne jamais finir empalé sur une grille.

Modifié par un utilisateur vendredi 27 janvier 2017 08:54:56(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Oui... » Vence n'avait pas l'air très à l'aise, mais il fit de son mieux pour paraître naturel. « Tu peux pas lui demander qui est son commanditaire ? »

Lebrix commença par protester : « Écoutez, ce n'est pas possible, je ne peux pas vous laisser seuls dans le bâtiment, attendez un instant voulez-vous? » Ses protestations ne firent pas long feu. Dès que la communication avec la défunte fut sur le point de commencer, Lebrix rattrapa les deux constables qui s'impatientaient dans le couloir pour les mener à l'étage, visiblement mécontent de laisser d'autres enquêteurs seuls au rez-de-chaussée. Il avait murmuré une dernière requête avant de partir:« De grâce, éteignez ces bougies dès que possible, voulez-vous? »

Jean et Uktar gravirent six volées d'escalier, pour un total de trois étages. La rampe en bois lisse était si bien lustrée que l'on s'y serait regardé. Ils ne croisèrent que deux employés durant leur ascension mais un détail frappa les constables : les agents du consulat semblaient quasiment apathiques, leurs regards semblaient presqu'aussi vides que l'était celui de Braden. Bien qu'ils aient machinalement salué les constables, ils semblaient distants, comme perdus dans leur monde.

Flanqués d'un Lebrix plutôt nerveux, sans doute encore fâché d'avoir laissé une partie des enquêteurs au rez, ils débouchèrent sur une sorte de galerie qui donnait sur la fenêtre brisée. Un couloir de bureaux la traversait et s'étendait sur la gauche et sur la droite. Jean faillit ne pas remarquer sa grive, immobile sur le haut d'une armoire, qui l'avait rassuré magiquement sur le fait que tout allait bien pour elle une minute auparavant. Uktar se dirigea vers la fenêtre pour observer les lieux. Un détail frappa son attention : la coloration plus sombre de quelques lattes de parquet semblait suggérer qu'on avait légèrement déplacé l'un des tapis de la galerie récemment. L'oréade lança un regard circulaire dans la galerie pour vérifier que ce phénomène n'apparaissait pas à d'autres endroits et fut à peu près sûr de son intuition.

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Pendant ce temps, au rez-de-chaussée, dans un silence quasi-total, Sindaré fixait patiemment la défunte toujours recouverte de son drap blanc tâché de rouge. Personne n'avait encore soulevé le tissu et Sindaré n'en avait nul besoin pour entrer en communication étant donné que la forme de Nilasa était clairement visible sous le drap. Le barde se concentra et sentit clairement le contact opérer. Il sentit également que la jeune femme tentait de résister à son appel. Elle ne semblait pas prête à se confier - fait très courant chez les personnes récemment décédées - comme encore sous le choc de sa mort nouvelle. Le demi-elfe sut instinctivement qu'il allait devoir user de tact pour poser sa question.

Modifié par un utilisateur dimanche 29 janvier 2017 19:52:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Montant avec Jean, Uktar comptait machinalement les marches. Il lui semblait étrange (mais pas impossible) que Lebrix ait entendu des bruits si les gens riaient en mangeant trois étages plus bas. Il chassa cette pensée en se remémorant qu'il avait servi les armées. Le sourcil gauche d'Uktar se leva légèrement sous la contrariété de la découverte, Il s'agenouilla pour déplacer légèrement le tapis à la place qui aurait du être le sien. Il essayait de distraire un peu l'attention de Lebrix.

«  Barden avait l'habitude de venir ici? Je voulais aussi vous demander, il y a des agents aux étages je suppose, personne ne l'a entendu ou vu monter sur les trois étages? Est ce que nous pourrions interroger vos employés présents ce matin? Comme les gâteaux ont servi de diversion pour le vol, il ne faudrait pas que ce vol soit une diversion pour un vol plus important, car si j'ai bien compris, quand elle a sauté et que vous avez tiré, les agents se sécurité se sont précipités dehors, laissant le lieu sans surveillance, non? »

Jean avait monté les escaliers avec souplesse, mais parvenu en haut des marches, il était un poil essoufflé. Rien de méchant, mais tout de même. Pendant que l’infatigable homme de pierre observait les lieux, il prit le temps de caler sa respiration sur son ralenti habituel. Liz en profita pour le rejoindre. Elle se posa sur son chapeau. « Hé bé, mon vieux, tu manques d’exercice ! » En réponse, Jean grogna son assentiment de mauvaise grâce.

Il combla l’espace le séparant de son compagnon et sentit que ce dernier avait trouvé quelque chose, à sa manière de bouger le tapis. Il observa à son tour les environs puis demanda au danoran : « où était-elle exactement, quand vous l’avez-vous surprise ? Dans l’un de ces bureaux ? Où se trouvaient l’œuf et les couverts en argent, à l'origine ? »

Message avec Liz.

Jean mesura mentalement la distance séparant le tireur de sa cible et évalua la probabilité que la voleuse. 'ait pas entendu approché son meurtrier. En cas d'incohérence sur l'une de ces variables, il s'en ouvrirait à Lebrix.

« La voleuse a eu tout le loisir de fouiller un bureau ou deux, si j'ai bien suivi. Pouvez-vous me présenter chaque bureau, l'identité de ses occupants et leur fonction ? Lorsque chacun aura repris son poste, vous nous tiendrez au courant si quelque chose manque. »

Message avec Liz.