Sindaré accompagna la fin de la communication en psalmodiant à voix basse, tout en remerciant la défunte dont l'âme quitta la pièce définitivement.

« Terminé. Je n'aurais pas du autant jouer sur les mots... ma question n'a pas été comprise a son sens premier... mais qu'importe, nous avons une nouvelle donnée. »Dit Sindaré une fois que toute sensation psionique disparu de la pièce, il mit quelques secondes à se remettre de ses émotions, une telle communication laissant parfois quelques traces au fond de lui-même. « Mon intuition ne me trompait pas, il y avait bien quelque chose d'autre qui a été volé par Nilasa... et il s'agit de document... qu'en pensez-vous ? » Rajouta-t-il en s'asseyant, quelque peu épuisé et toujours en sueur.

Vence soupira. Sindaré avait voulu jouer les poètes, et si souvent c'était efficace, cette fois-ci il fut prit à son propre jeu. Cependant, l'ancien soldat tenta de rester optimiste. Après tout, il semblait malgré tout avoir trouvé des réponses intéressante.

« Donc si je comprends bien, on n'a pas notre réponse, mais on a une piste ? Bon, c'est pas si mal... ça aurait pu être pire. Donc elle t'a révélé avoir volé des documents ? Il y a toutes les chances que le mystérieux voleur soit un complice et qu'il les ait récupéré si c'est bien le cas... Et que Lebrix ne nous ait pas tout dit, la disparition desdits documents ne pouvant pas passer inaperçu je suppose... Tu es sûr qu'elle ne peut pas te mentir avec ton rituel ? »

Soudain, Vence tapa son poing dans sa paume. « Je viens d'y penser ! Le voleur aurait fouillé le corps de la défunte, probablement pris les documents qu'elle a subtilisé - si tant est que cela est vrai - mais pas l'œuf à la valeur inestimable ? Dîtes, vous ne trouveriez pas ça étrange, vous ? »

Sindaré répondit à Vence

« Impossible qu'elle nous mente, elle n'en a aucun intérêt. » Il savait qu'il en avait trop fait et tenta de se rattraper « Son incompréhension de la question peut nous servir plus que prévu. Nous avons donc appris qu'elle était préparée ce qui confirme qu'elle était professionnelle et non une simple voleuse. Nous avons appris également que ces documents cachent de lourds secrets, elle parle des puissants... mais nous verrons ce point-là une fois tous réunis et surtout... l'homme qui lui aurait substituer ces documents sortait du Consulat ! Nous devrions privilégier cette piste comme le suggère Mikal. »

Puis regardant avec intérêt les inspections du nouveau constabulaire il rajouta

« Elle nous a demandé de retrouver ces documents... et je ne refuse rien à une femme. Même morte. » Fit-il sans un sourire et ayant enfin trouver un intérêt à cette mission.

Modifié par un utilisateur vendredi 3 février 2017 22:06:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

Mikal se concentrait pour détecter la magie sur le corps de Nilasa. Il repéra en fait plusieurs auras de magie résiduelle mais dut rapidement se rendre à l'évidence : ses connaissances ne lui permettaient pas d'effectuer les analyses adéquates pour comprendre de quoi il s'agissait. Mais Jean était un véritable puits de science et il ne tarderait probablement pas à redescendre.

Il souleva le drap pour voir si certaines auras étaient liées à l'un ou l'autre objet et - allant droit au but - il trouva une fiole de potion vidée de son contenu et cachée dans un poche de la jupe qui était bouffante et formait de nombreux replis. Dans la même poche, il sentit une enveloppe et la prit. Ce n'est qu'ensuite qu'il s'arrêta pour vraiment regarder le corps. Les blessures laissées par la grille étaient impressionnantes. Les autres auras résiduelles perçues par Mikal étaient localisées sur le visage pour l'une et sur l'entièreté du corps pour l'autre.

Nilasa n'était visiblement pas une elfe, contrairement à ce que l'on savait de l'Aquilone, il ne s'agissait donc apparemment pas de la même personne comme certains l'avaient soupçonné à cause de la capacité à voler évoquée par l'endroit où le corps avait été retrouvé. Il s'agissait d'une jeune humaine aux cheveux noirs et à la peau mate.

Les constables s'aperçurent tous sans effort que les mains et les poignets de Nilasa étaient marqués par des coupures. Ils virent également deux impacts de balle lors d'une première vérification superficielle, l'un à la cuisse gauche et l'autre à l'épaule gauche, tous deux situés à l'arrière du corps.

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A l'étage, Jean avait compris comme Uktar que la trace de sang sous le tapis ne pouvait pas provenir d'un impact de balle. Lebrix n'avait pas bronché lorsqu'Uktar avait fait part de sa découverte à Jean. S'il avait compris que l'oréade ne parlait qu'à demi-mot, il n'en avait rien laissé paraître. Lorsque Jean fit part de ses propres conclusions à Lebrix, celui-ci mit un instant à répondre. « J'ai du toucher un endroit critique. Certaines blessures saignent plus que d'autres n'est-ce pas? ». Jean et Uktar avait maintenant des soupçons, bien sûr, mais Lebrix avait de l'aplomb, il ne se laissait pas désarçonner par si peu.

Quant-aux questions que se posait Jean concernant les perceptions de Nilasa, il n'était pas certain qu'elle aurait du entendre Lebrix arriver. Il avait constaté par lui-même que le bois de l'escalier était peu bruyant et ne craquait pas. Si elle était affairée à ouvrir des tiroirs, il se pouvait qu'elle ne l'ait entendu ou vu qu'au dernier moment, avant de s'enfuir vers la fenêtre. Ce n'était peut-être pas l'option la plus probable, mais elle était loin d'être impossible.

Le chef de la sécurité ne semblait pas disposé à montrer l'intérieur des bureaux aux constables. Il reprécisa néanmoins qu'il avait déjà vérifié les bureaux de cet étage pour tout ce qui aurait pu être important et que rien ne manquait. « Je ne comprends pas ce que vous voulez dire... Il semble évident qu'elle cherchait à voler quelque chose qui ait de la valeur. Peut-être a-t-elle entendu lors d'un petit déjeuner parler de cette pièce en céramique et pierreries en particulier, comment savoir? Les bureaux étaient verrouillés après l'incident. Si une porte avait été retrouvée ouverte, je vous en aurais averti. Monsieur Le Consul a été prévenu et m'aurait lui-même averti de tout objet manquant. Je ne peux vraiment pas les déranger, lui et son équipe, en ce moment pour un vol. J'en suis navré. Je sais que Monsieur le Consul doit régler des tâches importantes cette semaine et il n'aimera pas être interrompu. Mais soyez assuré que je le tiendrai au courant de vos conclusions, bien sûr. »


Lebrix montra aux constables les portes de six pièces situées dans le couloir qui traversait la galerie en expliquant qui étaient leurs occupants habituels: le bureau du Consul, celui de son adjoint, celui d'un conseiller et enfin celui de leurs secrétaires respectives. Il y avait également un bureau pour les diplomates invités ainsi qu'une salle de repos pour les nuits où le Consul avait trop de travail pour rentrer chez lui et une salle de réunion. Jean et Uktar observaient attentivement, tout en écoutant Lebrix.

Jean cru remarquer de légères rayures sur le métal de la serrure du bureau du Consul. C'était extrêmement discret mais le tieffelin n'était pas né de la dernière pluie et sut immédiatement ce que cela signifiait : cette porte avait été crochetée. Lebrix était passé devant et Uktar remarqua l'attention que Jean portait à la serrure. Il remarqua alors à son tour les fines rayures.

Modifié par un utilisateur lundi 6 février 2017 14:41:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

«  Si c'est bon pour toi Jean, on peut descendre, j'ai vu ce que je voulais voir ici, rejoignons nos camarades. » Uktar était loin d'avoir vu tout ce qu'il voulait, mais l'agent avait menti, au moins en partie, il ne voyait pas l'intérêt de lui demander davantage de choses, il risquait de mentir à nouveau. Ce qu'il voulait, c'était recouper au plus vite ce qu'ils avaient trouvé avec ce que les autres avaient découvert.

Que caches-tu, Lebrix ? Tu essayes de te payer ma tête, en prime ? Les yeux du tieffelin se plissèrent dangereusement, lorsque leur guide essaya de leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Il avait l'impression d'être revenu des années en arrière, à nager en plein complot. Ses iris, à l'instar de sa peau, se teintèrent de rouge. Qu'un simple soldat danoran insulte son intelligence l'irrita au plus haut point. Sa bouche s'ouvrit pour libérer son mépris au visage de ce malotru, mais l'air ne franchit jamais le seuil de ses lèvres. Du moins, pas immédiatement.

Uktar paraissait pressé d'en finir. Pourtant, l'homme mentait. Et son compagnon l'avait aussi bien compris que lui. Déjà, pour le sang, l'homme de pierre n'avait guère moufté. Il ignorait si cette attitude toute dans la retenue relevait du tempérament naturel de ceux de sa race, était imposée par une sagesse toute diplomatique ou motivée par une compréhension des indices que lui ne possédait pas encore, en tant qu'investigateur novice. Il avait beau cherché, il ne voyait pas ce qu'il risquait à mettre le nez du responsable de la sécurité dans le caca. Soit il s'était fait abuser par sa propre hiérarchie, soit il cachait quelque chose délibérément, laquelle pouvait très bien être étrangère à la visite de ce bureau. À l'inverse, il pouvait placer le responsable de la sécurité dans l'embarras, s'il n'avait pas détecté cette intrusion dans le bureau, ou l'avait cachée à son responsable. Hypothèse que son insistance à ne pas déranger le consul appuyait. Il brûlait d'en avoir le cœur net.

Cependant, et à contrecœur, il décida de faire confiance à son collègue. Il avait davantage d'expérience que lui, et s'il ne poussait pas Lebrix dans ses retranchements, il devait suivre une logique plus solide que la sienne. Il décida donc de laisser une dernière chance à l'homme de s'expliquer, sans le mettre trop dans l'embarras avec une attitude agressive. Tout en montrant qu'il n'était pas dupe. Il voulait savoir si l'homme masquait aussi à son supérieur quelque vérité gênante.

« Oui, nous pouvons descendre, maintenant. » Tout en prenant le chemin du retour, il poursuivit, scrutant ses réactions sur le visage du danoran. « La serrure du consul a très bien pu être crochetée pour entrer comme pour sortir, et ceci afin évidemment de masquer un vol. Il ne s'est pas écoulé beaucoup de temps, entre le meurtre et notre venue. La fouille des lieux peut avoir été trop superficielle pour détecter quoi que ce soit. Nous pourrions donc demander au consul de fouiller plus soigneusement son cabinet. Qu'en pensez-vous ? »

Lebrix soupira ostensiblement lorsque Jean mentionna la serrure du Consul. Repassant devant la porte du diplomate, il dit : « Une intrusion est peu probable, mais je conseillerai au Consul de tout vérifier encore une fois. Comme je viens de vous le dire, il m'est impossible de le déranger en ce moment. » Il fit signe aux constables de le suivre avec un air quelque peu mystérieux. Ce n'est qu'une fois engagé dans l'imposant escalier qu'il reprit la parole. Il parlait à voix mesurée. « Ce que je pense de tout ceci n'a que peu d'importance dans ces murs. Je ne peux pas faire état de mes opinions personnelles pendant mon service. » Il avait appuyé sa phrase d'un regard lourd de sens, un regard presque encourageant. Puis il avait repris d'un ton plus affirmé: « Venez, je vous raccompagne en bas, vous avez déjà tout vu. »

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En bas, Mikal ne pouvait pas en dire beaucoup plus sur la nature des auras qu'il avait détectées. Il avait déposé distraitement l'enveloppe pour examiner la fiole sans pouvoir en conclure grand chose. Les constables qui se trouvaient près du corps avaient conclu que les blessures des mains et des poignets pouvaient fort bien correspondre à des coupures provoquées par la fenêtre brisée. Vence avait observé les impacts de balle et constaté qu'ils n'avaient pas été faits à bout portant. Quelque chose avait néanmoins frappé Mikal qui regardait la même chose que le vétéran de Yerasol: il était quasiment certain que Nilasa était déjà morte lorsque les balles l'avaient touchée.

Mikal avait fait un jet de premiers secours à 17 en précisant qu'il voulait examiner le corps en détail après la "séance", je me suis permis de considérer que c'était le bon moment.

Modifié par un utilisateur mercredi 8 février 2017 10:24:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

Uktar sourit dans sa barbe au chuchotement de Lebrix, masquant par la même son étonnement bien réel.
«  Je comprends, peut-être un jour nous reverrons nous pour discuter de tout ça dans un lieu plus tranquille, d'ailleurs ... les pâtisseries dont vous parliez, elle les fabriquait ou elle les achetait? Vous savez où elle les achetait si ça n'était pas fait de sa main? » On pourra peut-être en savoir plus là-bas si elle ne pâtissait pas.
Se demandait-il en rejoignant les autres.

Jean leva un sourcil de surprise, en considérant de nouveau l'avant-dernière phrase de Lebrix. Il observa un instant l'agent de sécurité de l'ambassade, pensif, tout en descendant l'escalier. Ainsi, il y avait bien anguille sous roche à propos du consul ou des affaires qui se tramaient dans ce lieu. Ce ne devait pas être une affaire d'état, cependant. Lebrix ne trahirait vraisemblablement pas son pays. Il hocha la tête aux propos d'Uktar.

« Très bien. Espérons que ce moment ne tardera pas trop... »

« Mmmmh ? Des pâtisseries ? Où sont-elles, oui, sont-elles ? »

Mikal rangea le document lorsque les autres enquêteurs entrèrent. S'ils n'avaient rien à dire d'urgent, il s'adressa à Jean.

« J'ai remarqué des auras de magie sur le corps de la défunte, mais mes connaissances théoriques de celles-ci sont trop faibles pour être utiles. Ton expérience en la matière pourrait-elle être mise à profit pour éclairer notre lanterne ? »

Il sortit une fiole vidée et la lui tendit.

« Si cela peut t'être utile, elle avait vraisemblablement consommé ceci. Enfin, sauf si elle l'a incorporé dans la nourriture distribuée. »