Dire que Quaine fut surpris en découvrant la tenancière de l'auberge des Trois Anneaux relèverait probablement du pléonasme. Il s'était attendu à y découvrir une femme de la petite bourgeoisie, bien en chair et habituée à une vie protégée... Voyant pour la première fois Théandra Clair-Obscur, il put imaginer les raisons pour lesquelles la Maréchale Croft lui faisait confiance. Il était probable que ces deux-là avaient lutté ensemble !

Avant de s'approcher de la table à laquelle ses deux compagnons (et le prêtre d'Abadar ?) avaient élu domicile, il alla saluer Théandra.
« Madame, moi qui vient pour la première fois en votre auberge, je dois concéder que vous possédez là une vaste et impressionnante collection de prises de chasse ! Votre parcours de par le vaste monde a du être plus qu'impressionnant ! J'espère que nous aurons le temps d'échanger autour d'un verre lorsque voter clientèle se sera retirée pour la nuit.
A ce propos, auriez-vous une chambre de disponible ? »

Ayant obtenu les réponses de la tenancière, Quaine s'en fut rejoindre ses compagnons. Il marqua une brève hésitation, comme à chaque fois qu'il voyait Ellyndria ; sa seule vue suffisait à lui couper le souffle. Dieux, qu'elle est sublime...
Après s'être assuré que personne ne pouvait ouïr leur conversation, Quaine fit un compte-rendu à voix basse des opérations qu'il avait menées jusque là. Ses yeux ne se posèrent quasiment pas sur Ellyndria, il craignait encore sa réaction à la révélation qu'elle avait eue lorsqu'il avait révélé sa nature de Tieffeling dans le bureau de Kressida Croft...

Modifié par un modérateur jeudi 17 février 2011 22:18:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

Contrairement à son attente, l'accueil de Théandra ne fut pas très chaleureux. Elle baragouina quelques choses sur "c'est le coup de feu " et "s'assoir et manger ".

Il faudrait peut-être attendre la fin du service de midi, ou du moins une accalmie pour obtenir plus d'information de sa part.

Ellindrya plissa le nez de dégoût en pénétrant dans la taverne. Et sa réaction à la vue de Théandra Clair-Obscur fût encore plus déplacée pour une jeune femme de la haute société comme elle.
Et bien... Une matrone grasse qui tient un tripot... Formidable, quelle idée de travailler avec un coupeur de bourse et un soldat...

Elle alla ensuite s'installer, observant avec impatience l'entrée de l'auberge, surveillant l'arrivé de Quaine, mais aussi Vadim qui semblait petit à petit s'enivrer...
Et que fait donc ce malotru! On à pourtant de nombreuses choses à discuter. Dire qu'il me l'avait caché tout ce temps... Quand à ce voleur de bas étage, qu'il boive, il est plus que temps d'avoir une discussion ensemble...

Aussi, quand le soldat harnaché de métal arriva pour s'installer auprès de ses compagnons à la table, Elindrya était fin prête à attaquer:
« En effet Vadim... Le vieux fou avait soulevé quelques phrases intéressantes quant à vos antécédents criminels... Et cela m'intrigue fortement », ajouta la jeune femme en se penchant légèrement en avant, son serpent sifflant en direction de Vadim tout en sinuant sur le bras de la magicienne.

Puis elle se tourna, très rapidement vers Quaine, sans laisser de répit ni à l'un ni à l'autre:
« Quant à toi, je regrette que tu n'es pas eu le cran de me montrer la vérité plus tôt. C'est un manque de confiance flagrant, et une information qu'il me paraît essentielle de connaître, plutôt que de risquer de le découvrir un jour au mauvais moment... »
Bien, bien... Je comprend sa méfiance, mais qu'il me voit jouer l'amoureuse trahie, cela n'en sera que plus efficace...

Vadim se rembrunit légèrement.
Il se retrouvait acculé, mais au final, dans une salle peuplée, il n'avait quasiment rien à craindre. Et avec un peu de chance, il espérait avoir un peu de sympathie de Quaine.
Il posa ses deux coudes sur la table et commença à tracer des lignes avec quelques gouttes renversées de boisson.
« Si nous pensons bien à la même personne, Sirécus... » dit-il en frémissant, fixant les cercles qui se dessinaient à la lueur tamisée de la salle.
Il releva les yeux et fixa Ellindrya dans une expression sérieuse et sobre que ses compagnons ne lui connaissaient pas.
« Il est des choses qui ne sont ni agréables à dire, ni agréables à entendre... »

Modifié par un utilisateur mercredi 2 mars 2011 05:44:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

La porte claqua, coupant net la conversation. Un chevalier en armure complète dorée et rutilante passa le seuil de l'auberge. Cape brodée au vent, tabard blanc sur fond or aux armoiries du clergé d'Abadar, cheveux long et blond paille, sourire brillant et odeur de savon.

Quel rigolo, pensa Vadim.

Pourtant, l'homme salua la matrone qui lui rendit son sourire. Il balaya la salle du regard, bloqua quelques instants sur la table des trois compagnons et s'y dirigea d'un pas alerte.

« Puis-je m'assoir ? »demanda-t-il en tirant une chaise et en s'installant. Il réajusta sa cape, posa sa lame sur la table, épousseta son tabard et réajusta ses cheveux pour lui donner un air séducteur.

«  Voilà donc la magicienne au port méprisant de reine, une version mignature de Gorum, son nom soit honoré, et un maigrichon qui tout l'air d'un larron des rues... Et bien, je crois que j'ai trouvé ma "fine" équipe... pfff bon, où en est le plan ?  »

Dire qu'Ellindrya fût surprise quand un grand blond en armure et au sourire arrogant vint interrompre sa conversation, et le tout en se montrant insultant, serait un doux euphémisme...
Quel malotru! Et cela se dit Prêtre du dieu de la civilisation? Bah...

« Sachez mon bon Monsieur, que la plus élémentaire politesse n'est pas de refus quand on s'invite, pour ne pas dire dérange, une conversation importante qui ne vous concerne en rien... Aussi pourriez-vous vous présenter? Et heureusement pour vous que nous ne sommes pas tous de mœurs aussi peu mondains » rajoutât la Magicienne après un regard noir en faisant signe au nouveau venu de prendre place à la table.

Puis elle se tourna vers Vadim en rajoutant perfidement: « Il va se soi que cette conversation n'est que partie remise. Je compte sur vous pour en discuter plus longuement plus tard...  »

Vadim levait un sourcil ébahi.
Il était peut-être né dans les bas-fond, mais s'il y avait apprit un chose, c'était de rester à sa place, en apparence.

Le grossier Apollon aurait déjà perdu quelques doigts, au mieux, s'ils c'était conduit de même façon face à Vadim il y a quelques années.
Et bien qu'il s'était jurer de ne tuer que ceux qui avaient été aussi mauvais que lui même ou Gaedrenn, le bout de ses doigts le démangeait.
Comme s'il y manquait quelque chose, quelque chose de long et pointu.

Il se pencha vers Ellindrya :
« Croyez-moi, j'ai autant hâte que vous que nous sachions tous la vérité.
Mais j'aimerais être certain que vous ne fassiez rien d'inconsidéré.
Même si je n'en ai pas l'air et que ça n'est pas réciproque, j'apprécie votre compagnie et votre compétence. »

Puis, se redressant :
« Eram, vous semblez fier de vos fais d'armes.
Je n'ai jamais eu le choix pour les miens », Vadim fit glisser ses mains sur les insignes grossièrement ouvragés qui recouvraient son armure de cuir.
« Je n'accompli pas de basses besognes pour l'argent ou la gloire, ou même par plaisir, mais parce que c'est la seule chose que je sache faire.
C'est aussi pour venger les noms de ceux qui ont perdus la vie aux mains de personnes qui n'ont aucun honneur.

Maintenant, nous avons une mission. »

Il fixait intensément Eram, dans une expression déterminée mais ouverte, l'appelant à recentrer le sujet.

Quaine avait attendu avec impatience les révélations de Vadim, aussi fut-il passablement agacé par la grossière interruption du pompeux prêtre d'Abadar.
Et bien, en voila encore un qui me conforte dans mon idée que toute cette noblesse ne mérite que de périr dans les flammes d'Asmodeus ! Diable, pour qui se prend-il au juste ?

Après avoir constaté que, non seulement l'impétrant était d'une impolitesse rare mais, de surcroît, ne reculait devant aucune bassesse pour ne pas avoir à utiliser la moindre piécette de cuivre Typique d'un prêtre d'Abadar, il ne faut pas en attendre autre chose !, Quaine prit la parole d'un ton froid : « Une version miniature de Notre Seigneur de Fer... voila une comparaison adéquate, et vous ne tarderez pas à réaliser que mon caractère est également trempé dans l'acier. Aussi, je vous demanderai de bien vouloir surveiller vos manières et votre langage quand vous êtes en présence d'une dame. Une fois cette précision apportée, la Maréchale vous aurait-elle donnée quelques informations complémentaires ? »
Quaine marqua une pause pour laisser à Eram le temps de réagir, avant d'enchaîner : « Je proposais initialement que maître Vadim se déguise et aille faire un repérage des lieux. »

Quaine rétorqua au jeune blanc-bec d'un ton qui aurait pu décaper le métal : « Je suis ravi de voir que cette idée a voter approbation... »

Puis, se tournant vers Vadim, il ajouta : « Maître Vadim, de combien de temps pensez-vous avoir besoin pour vous préparer et procéder à une reconnaissance des lieux ? Si les lieux le permettent, nous pourrions être positionnés assez près de l'endroit où ces révolutionnaires se réunissent, prêts à vous porter main forte en cas de problème... »

« Malheureusement je ne dispose d'aucuns sorts dans ce genre dans mon répertoire  »dit la Magicienne après avoir refermé son grimoire dans un claquement sec.«  Et je ne pense pas, même avec plus de temps, être capable d'en rajouter dans ce genre là: je ne m'attarde que très peu sur les écoles d'Illusion et de Transmutation, c'est à dire celles qui sont le mieux portés sur la capacité à se transformer ou se déguiser. »

« Vous allez devoir préférer des moyens plus... communs » rajoutât la jeune femme avec une petite moue.