« Ça à l'air de s'éloigner, là dedans, » fit remarquer Tiriji en pointant son arbalète en direction de l’entrepôt, « Mais je ne comprend rien à ce qu'ils peuvent raconter... »

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Alors que Tiriji s'était rapprochée du bâtiment et de Sébrysse pour échanger quelques mots avec la prêtresse tout en tentant de comprendre ce qui se disait et ce qui se faisait à l'intérieur, l'étranger Mwangi qui avait demandé l'aide de Sébrysse s'était mis à escalader la paroi du bâtiment.

Jask était encore inconscient, malgré les soins prodigués par Sarenrae par l'intermédiaire de sa prêtresse... inquiète, Sébrysse se pencha à nouveau sur le clerc de Néthys et vérifia la présence d'un souffle et d'un pouls... Les deux étaient bien présents. Peut-être que les séquelles des nombreux coups qu'il avait reçus et de sa chute sur deux étages étaient au-delà de ce que la prêtresse pouvait soigner ? Ou peut-être avait-il juste besoin de temps et de repos pour récupérer...

Pendant ce temps-là, à quelques dizaines de mètres de l'enceinte de la compagnie baleinière, Ellawa rejoignait à pas rapides et énervés Hogo et le prisonnier restés en retrait. Ce dernier était encore KO quand elle arriva sur place. Jet de Diplomatie pour Ellawa vu le discours

Sur ces entrefaites, le Mwangi inconnu arriva sur le toit, surgissant quelques mètres devant Éphrem. Contrairement à l'agile roublard, le nouveau-venu ne parvint pas à échapper aux plantes agitées qui s'enroulèrent autour de ses chevilles et le maintinrent en place. Ceci ne l'empêcha pas d'échanger quelques mots et un regard lourd de sens avec le roublard.

Eyodwa se démenait pour se libérer des plantes qui l'anlaçaient au niveau des jambes. Mais il eut beau se faire appel à ses pouvoirs pour augmenter sa force, les lianes le maintenaient au sol.

En désespoir de cause, il attrapa la corde qu'il avait autour du torse et en jeta l'un des bouts vers l'homme à la capuche. « Attrape et accroche-la autour de son corps. Une fois que tu auras terminé, je pourrais l'attirer vers moi puis le descendre en bas... » Il laissa ses dernières paroles en l'air et conserva la fin de sa phrase pour lui-même. En espérant que ce ne soit pas trop tard.



Eyodwa change d'imitation animale (Action rapide) et passe en Forme de Taureau : FOR+2 (Rd 1/10)

Modifié par un utilisateur jeudi 22 février 2018 17:18:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Éphrem parvint à attraper au vol la corde que l'inconnu lui avait lancée. Contrairement au nouveau-venu sur le toit, le jeune roublard ne semblait guère avoir de difficulté à éviter les plantes agitées qui s'étaient développées à partir des amas de mousses qui maculaient le toit. Corde en main, il avança, bondissant plutôt que marchant, vers le corps de celui qui portait encore les marques de ses attaques.

Les plantes qui se développaient et agrippaient tout sur leur passage n'avaient eu aucun mal à enserrer la dépouille immobile. Éphrem pourrait certainement enrouler la corde autour d'Umagro mais cela le contraindrait à se tenir immobile pendant quelques instants, faisant de lui une proie relativement aisée pour la végétation animée (Jet de Réflexes à -8) ; de plus, il allait certainement devoir jouer de la dague pour dégager le corps et donner à l'inconnu la moindre chance de pouvoir l'attirer vers lui... Éphrem doit passer au moins 1 round à dégager la végétation qui entoure Umagro s'il veut permettre à Eyodwa de tirer le corps vers lui.



Plus loin, Ellawa s'était adressée au prisonnier Mwangi et lui avait fait part de ses demandes et de son projet. Ce dernier n'avait pas dit un seul mot et s'était contenté de la toiser du regard, une expression fixe et difficilement lisible sur son visage. Au bout de quelques longues secondes, il avait fini par détourner le regard et observer les environs, comme si cela lui avait permis de vérifier les dires de la shamane.

Tout autour de leur position régnait encore le chaos : même si les incendies étaient désormais quasiment vaincus, les gens continuaient de courir dans tous les sens ou de se concentrer sur les tâches qu'ils entreprenaient plutôt que de faire attention à eux. Le prisonnier s'éloigna d'Ellawa sur quelques mètres en se traînant sur le sol, le tout sous l'oeil vigilant de Hogo, puis il choisit finalement de se remettre debout lentement et prudemment. Hésitant, il jeta un dernier coup d'oeil dans la direction de la druidesse et de son garde du corps puis finalement, il se retourna et prit ses jambes à son coup. Une poignée de secondes plus tard, il était sorti du champ de vision de la shamane.



Sur le sol pavé situé à quelques mètres de l'enceinte de la Compagnie arcadienne du Sud, pour la première fois depuis quelques longues minutes, Jask s'agita... Il se mit à tousser et, plus par réflexes que par mouvement volontaire, roula sur son côté pour pouvoir expectorer plus facilement. Sébrysse fronça les sourcils en se rendant compte que le clerc était en train de cracher du sang. La nouvelle n'était donc pas entièrement positive, mais voir Jask réagir et reprendre peu à peu conscience était sans doute une bonne chose...

« Je comprends que tu veuilles rester ici, Hogo. Et je ne m'enfuie pas. Tu sais où me retrouver. Par ailleurs, je ne refuse pas le dialogue. N'ai-je pas vainement essayé depuis plusieurs jours ? Qu'avons nous eu comme réponse ? On nous a demandé d'attaquer des chariots de viande, de tuer leur conducteurs et de nous emparer de la nourriture, bref de nous comporter comme des brigands. Nous avons passé ces derniers jours à parcourir la jungle, à chasser pour eux, à leur montrer qu'il y avait d'autres alternatives. Mais quelles ont été leurs réponses ?  »

« Voilà qu'aujourd'hui ils lâchent des chiens enragés dans la rue, des chiens qui peuvent attaquer n'importe qui, même des enfants et des innocents. Et enfin voilà qu'il s'en prennent à Jask, un mwangui je le rappelle, une personne qui passe son temps à chercher des solutions pour tous, son peuple compris. Mais pour eux c'est un traître, comme tous ceux qui ne les serviront pas aveuglément. Ils doivent me considérer comme une traîtresse d'ailleurs. Sans compter que je suis une femme et qu'en tant que tel, je n'ai pas de poids ni de valeur à leurs yeux. M'ont-ils écouté tout à l'heure quand j'ai essayé de leur parler ? M'ont-ils encore écouté avant que tout ceci ne finisse dans un bain de sang ? Et qui en pâtit aujourd'hui : les mwanguis. Parce que ce que voient les gens autour : ce sont des sauvages mwanguis qui s'en prennent à des mwanguis, des mwanguis qui s’entre-tuent à qui le mal profite aujourd'hui ? Les esclavagiste qui nous considèrent comme des êtres inférieurs, des barbares sauvages pas plus intelligents que des macaques. Les vrais coupables de cette situation doivent bien rigoler de ce qu'il se passe en ce moment... »

« Alors quoi ? Qu'est-ce qu'il y a encore à dialoguer ? Et avec qui ? Parce que pour qu'il y ait dialogue, il faut au moins qu'il y ait deux parties et que chacune d'elle veuille bien dialoguer, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Alors si vous trouvez des personnes avec qui dialoguer et qui sont prêtes à écouter, venez me chercher. Mais d'ici là, j'ai un deuil à faire. Parce que je suis sûre que cet homme qui gît là était une personne de valeur mais qui s'est laissée dominer par les mensonges ou peut-être même une magie sombre et mensongère, comme cet homme qui a fouillé les chambres et qui ne se souvient de rien. Et c'est dramatique d'avoir perdu un chef guerrier. »

Un peu rassurée par le retour de ses compagnons, Tiriji avait légèrement abaissé son arbalète, au soulagement des badauds encore présents.

« s'était juste pour le distraire, » se défendit elle lorsque Ephrem évoqua la paire de projectiles qu'elle avait produite, « juste pour qu'il lâche Jask. Normalement sur un gars comme ça, costaud, un chef guerrier, ça ne laisse à peine qu'une égratignure... » Une grosse égratignure, certes, mais quand même...

La prêtresse annonçant la mort du guerrier Mwangi, Ephrem se fit tout petit dans son coin. Il ne savait pas comment les autres de son groupe allaient réagir à son intervention solitaire, par le passé il avait déjà eu quelques remontrances par le costaud Hogo!! Mais celui ci ne semblait pas avoir été présent pendant l'attaque!!

Tout en ne perdant pas des yeux le nouveau venu, l'ancien naufragé se proposa pour porter Jask.

« Sebrysse, Jask a été attaqué, tu ne crains pas pour nos autres compagnons qui ne sont pas présent, comme Sasha, Gelick et Ishirou? »

Au bout d'une poignée de minutes, une petite escouade constituée du lieutenant Soldado et de deux miliciens débouchèrent dans la rue transversale où le groupe était rassemblé. Le lieutenant prit quelques secondes pour observer la scène puis il s'avança et demanda « Content de tomber sur vous... vous allez pouvoir me dire ce qui s'est pass… »

Il s'interrompit en voyant Jask allongé sur le sol et changea de question pour demander « C'est Jask ? Comment va-t-il ? » L'espace d'un instant, il sembla hésiter à s'avancer et à venir s'agenouiller près du clerc encore inconscient mais il préféra rester un peu à l'écart, sans doute pour laisser suffisamment d'espace à ceux qui s'occupaient de lui.

Deux ou trois minutes plus tard, d'autres miliciens vinrent rejoindre le groupe. L'un d'eux salua Grau Soldado et lui fit rapport : « Rien à signaler à l'intérieur, mon lieutenant. Il n'y a plus personne, et les lieux ne semblent pas avoir été particulièrement saccagés. »

Modifié par un utilisateur samedi 10 mars 2018 12:42:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grau Soldado serra les poings, visiblement contrarié, et écouta le récit de Sébrysse en lançant tout d'abord un regard inquiet sur Jask puis un regard beaucoup plus sévère sur Umagro et enfin un regard méfiant dans la direction d'Eyodwa. « Mais qu'est-ce qui leur a pris, à ces idiots ? Ils ne comprennent pas qu'en agissant ainsi, ils agissent contre la ville, contre l'expédition et contre les efforts pour améliorer les choses ? » Il grommela ensuite quelques mots incompréhensibles parmi lesquels les plus attentifs purent comprendre qu'il évoquait le conflit entre les Shoantis et les Chéliaxiens en faisant des parallèles entre les deux situations et de sombres prévisions de destructions mutuelles.

« Et les autres insurgés ? Ils ont déguerpi ? » demanda Grau, sans s'adresser plus particulièrement à qui que ce soit.

Quand le sujet du corps d'Umagro fut abordé, Grau Soldado réfléchit un instant. Derrière lui, quelques-uns de ses hommes commencèrent à grommeler que le corps de celui qui s'en était pris aux propriétés militaires et avait en plus causé des incendies ne méritait aucun traitement de faveur, mais le lieutenant leva la main, mettant un terme aux bavardages d'un geste. Après une autre poignée de secondes de silence, il hocha la tête et dit « Si cela peut apaiser les choses, emmenez le corps. Mais faites vite, avant que des esprits plus échauffés ne viennent s'en emparer et... ne lui fasse un sort. »

« Ah, au fait, c'est l'un de vous qui a donné l'ordre d'évacuer l'entrepôt ? » demanda-t-il ensuite en regardant chacun des membres du groupe.