Rester seul en retrait n'enchantait guère le mage.
« Je ne suis pas pour se séparer encore plus. Si quelque chose vous arrives ou si quelqu'un me trouve, nous n'aurons pas l'avantage si peu nombreux. Quitte à trouver un mineur, pourquoi ne pas aller attendre dans l'une des maisons. On se cache et lorsque quelqu'un rentre, si c'est un gobelin on le tue, si c'est un mineur, on aura nos informations.
Après si vous voulez vraiment rentrer dans la mine à deux, je pense que c'est un mauvais plan. On devrait retrouver les autres avant de s'enfoncer plus profondément. »

Laurelin fit comme si de rien n'était. « Tu as raison Kalia, du coup, je pense que nous n'avons pas d'autres questions. Merci de nous avoir accordé cet entretien. Ces informations nous seront très utiles. » Les 3 compagnons prirent alors congé et sortirent de la maison, accompagnés de la femme.

Lorsqu'ils furent assez éloignés de la-dite maison, la demi-elfe s'assura rapidement que personne ne les écoutait et dit: « Heureusement que nous avons été lui poser quelques questions. Les pièces du puzzle commencent à s'assembler. Lorsqu'il a décrit la mine, je me suis souvenue du plan que j'avais trouvé dans la tour. Voyons si ses dires correspondent au plan. » Laurelin sortit le plan dont elle parlait et vérifia. Le plan et la description correspondaient. « Bon une bonne chose de faite, nous devrions retrouver les autres sans plus tarder, à moins que nous n'ayons autre chose à faire ici ? » ajouta-t-elle.

Et c'est ainsi que l'équipe du village quitta la maison où le mineur blessé se reposait pour se diriger vers la mine, afin de retrouver leurs compagnons.

Alors que la fine équipe de la mine discutait encore de la marche à suivre, le mineur avec ses chariots avait fini de décharger le tout dans l'entrepôt et était déjà reparti vers les profondeurs. Et, quand Vladi fini sa phrase, Enguerrand, Kalia et Laurelin arrive derrière lui.

Enguerrand acquiesça à la proposition de Kalia et il suivit les deux enchanteresses vers la mine ou se trouvait le reste de leurs compagnons. Ils y arrivèrent peu après voyant Proewyn, Vladi et Ilyrana parler devant la mine, hésitant apparemment à y entrer. Dès qu'il fut à portée, Enguerrand lança d'une voix ferme mais pas exagérément forte ces mots :
« Holà compagnons, nous sommes de retour ! Pour vous jouer un mauvais tour !  »
Tout en leur faisant un grand salut de la main. Puis il s'approcha d'eux et attendit que tous se soient regroupés avant de reprendre. Il contempla l'épée de Vladi.
« Hum, belle lame, peut-être a-t-elle quelque propriétaire ? Ne devons-nous pas la lui rendre ? Sinon, nous avons quelques informations ainsi que déductions, qui nous seront, je le conjecture, très profitables. Oyez donc. Le mineur que nous avons visité était bien esquinté. Il nous a dit avoir subis dans un affaissement imputable aux gobelins. Apparemment, pendant l’excavation de la mine, les mineurs ont descellé un réseau de galeries gobelines puisque les escarmouches ont éclos de suite. Pour guerroyer, les gobelins forent les roches en boyaux restreints et moletent les villageois à revers. Lorsque les mages joignirent la bourgade , l'un d'eux vint céans et visita les gobelins dans leurs cavernes ce qui a ores cessé les attaques. Cela, si vous vous en souvenez, corroborent les dits de l'échevin qui avait possédé notre jeune amie. »
Il reprit son souffle, marquant une courte pose dans son récit, avant de reprendre.
« L'enchanteur séjourne dans la caverne avec les gobelins... Ou en tout cas il ne repassa guère par la mine ou ne fut vu des mineurs. Il nous fut décri comme ayant les cheveux longs, une grande et longue robe rouge, deux baguettes et des potions à la ceinture ainsi qu'un grand bâton avec une un semblant de gemme rouge tenu par le bois, peut-être cela vous dit-il quelque chose mage Proewyn ?  »
Enguerrand tourna son regard vers le mage avant de poursuivre.
« Il nous décrivit en outre la mine qui est en harmonie avec le plan que dame Laurelin collecta dans la tour, ainsi que les horaires de travail des mineurs. Leur journée de labeurs s'étend de l'aube au crépuscule. Ils disposent toutefois d'un temps de repas à la mi-journée ainsi que de deux pauses conséquentes pendant l'après-midi.  »
Enguerrand fronça les sourcils puis continua.
« Ces dires éveillent en moi quelques réminiscences, puis-je vous les partager ? Si j'en crois la description du magicien octroyé par l'échevin ; rappelons-nous : il s'agissait d'un vieil homme de toison blanche, mi longue, portant un bouc blanc et ayant le visage usé, il nous avait aussi précisé que des traces de brûlures marquaient sa joue gauche ; ces deux personnes ne sauraient être identiques. Aussi nous pouvons affirmer que nous ne défions le pyromancien. De plus...  »
Il sembla chercher quelques instants dans sa mémoire et reprit.
« L’échevin nous parla en outre d' l’assujettissement des sapeur à leur tâche . Si nous lions ces mots avec ceux du blessé, il devient évident que les mineurs ainsi que les gobelins travaillent pour le mage. Je suppute que ces deux mages cherchent quelque chose dans la montagne. En revanche, je suppute l'ignorance des villageois de l'alliance passée par le mage avec les gobelins, objectif du mage en marchandant avec les gobelins, nonobstant ma méconnaissance des gains desdits gobelins.  »
Enguerrand essaya vainement de trouver une réponse à cette question.
« J'escompte que le troisième est allé faire de même avec les orques. Ainsi ils jouissent potentiellement de deux armées, une d'orques et une de gobelins. Ce qui les autorise la maîtrise du village ainsi que la poursuite de leur quête. Il reste de fait à éclaircir ces ombres : Pourquoi les gobelins et les orques s'allieraient-ils avec les mages ? Que cherchent-ils dans la montagne ? Et quid de la note que Dame Kalia a trouvée ?  »
Son exposé terminé il se tourna vers Kalia et Laurelin.
« Ai-je négligé quelque chose ? Avez-vous quelques remarques à ajouter ?  »

Ilyrana écoute avec une attention redoublée les propos du paladin, pour essayer de comprendre ses propos malgré les tournures alambiquées, et s'étonne, pour elle-même, qu'un mineur dispose d'une épée magique chez lui.

« Bon, et bien vous avez eu plus de chance que nous, comme l'a dit Vladi, nous n'avons rien d'aussi intéressant à raconter. Alors quel est le plan ? Attendre la nuit que les mineurs sortent, infiltrer la mine à la recherche du mage, en tirer ce qu'on peut et le zigouiller ? Que fait-on des gobelins ? Si le mage s'est allié à eux pour faire cesser leurs attaques, il y a de grandes chances pour que les attaques reprennent une fois le mage disparu. On peut éventuellement murer les galeries qui communiquent avec leurs tunnels, avec l'aide des mineurs. Je suppose que le village ne sera pas très volontaire pour simplement fermer la mine qui doit être une belle source de revenu. Ou alors on tue tous les gobelins... on a une vague idée de leur nombre ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 28 mars 2018 23:09:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pendant ce temps, le soleil continue de monter pour s'approcher du midi. Les oiseaux chantent, et les plantes poussent.

Ilyrana acquiesce et sourit suite à la prise de décision de Vladi. Aaah enfin quelqu'un de pragmatique. Il vaut mieux ne pas dire que je parle gobelin, ils seraient tentés de remettre sur le tapis ces inepties d'alliance avec ces crevures...

« Ca me va très bien. Malheureusement pour ce qui est de la discrétion, si on se promène avec une torche, ça sera assez limité, et je ne vois pas aussi bien dans le noir que toi. Pour ce qui est des pièges magiques, peut-être que l'une de vous deux peut les détecter, Kalia, Laurelin ? »

Enguerrand croisa les bras en écoutant ses compagnons parler. Il répondit toutefois à Ilyrana.
« Certes. Vous avez mon assurance de ne pas les laisser vous molester sans que je ne riposte. Cependant ils devisèrent bien avec le mage n'est-ce pas ? Ils disposent donc sans nul doute de quelque moyen de communication...  »
Il soupira en secouant la tête.
« Enfin... Allons donc et nous verrons.  »
Par trop querelleurs... La paix devrait être la finalité de chacun...
Il acquiesça à la proposition de Vladi.
« Soit. Je ne puis qu'agréer à vos dires. Je garderai donc vos arrières. Avisez-moi si incident il y a.  »