Pirita regarde les cadavres entremêlés au milieu de la rue. Tous des habitants d'Orégent, qui ont été oppressés par les mêmes personnes et auraient dû se battre cote à cote pour la liberté. Pour la moitié d'entre eux, elle est incapable de dire s'ils appartenaient à un camp où à l'autre, tous portent les mêmes tenues élimées, les mêmes armes et armures rudimentaires, les mêmes marques d'une vie d'épreuves qui n'avait pourtant rien d'épique jusqu'à l'ascension. Tous gisent dans le sang et la boue au milieu de la rue, et elle se sent trop épuisée émotionnellement pour ressentir de l'horreur ou n'importe quelle autre émotion. Toute la rage de vivre et de vaincre qui l'animait quelques instants plus tôt s'est dissipée, laissant dans son être une sensation semblable au vide auditif autour de ses oreilles lorsque la musique ou le vacarme cessent. Elle s'observe elle-même comme une spectatrice extérieure et décide que ce qu'elle voit n'a pas grand chose d'amusant.

Elle fronce cependant les sourcils aux remerciements d'Alyssa et répond sur un ton légèrement agacé « C'est ma ville. Je me bats pas juste pour des idées, j'ai des gens ici à qui je tiens et que je veux pas voir vivre sous le règne d'un gros bras autoritaire qui se prend pour un roi ou celui d'une bande de riches qui nous traitent comme des données sur un tableau des coûts et des bénéfices. Est-ce ce que tu penses que c'est pas ma révolution et que je suis là pour m'amuser ? » La halfeline a haussé progressivement le ton au fil de sa réponse et finit par se rendre compte de l'agressivité de sa réponse. Elle pousse un profond soupir avant d'ajouter « Désolée, je crois qu'il me reste plus d'énergie que je pensais. » Elle tourne le dos et met les mains dans ses poches, les bras serrés le long du corps, espérant que personne ne remarque ses tremblements convulsifs.
« Si on va pas à la planque maintenant, on risque de la trouver vide quand on arrivera. On a pas juste du matériel à récupérer là-bas, on a aussi de bonnes chances d'y trouver des combattants complètement paumés maintenant que Sa Majesté n'est plus là pour leur rappeler d'être des larbins et qu'on pourrait convaincre de rejoindre la Révolution avant qu'un autre sac à merde remplace le précédent et les embobine tout pareil. Je pense qu'on devrait y aller avec un petit groupe pendant que le gros de nos forces restent ici et se remettent du combat, histoire de leur parler. »

Chrysopélée fronça les sourcils un instant.
« Oui, je pense que nous devrions profiter du chaos qui doit se créer en ce moment chez les Toothknocker pour pénétrer dans la planque de Cédrog. Par contre ne prendre qu'une petite partie des révolutionnaires, vous trouvez ça bien ? Parce qu'il y en a pas mal je pense qu'il veulent pouvoir aller récupérer le butin de Cédrog. Et puis, on sait jamais sur quoi on pourrait tomber, si des membres des Toothknocker ne sont pas encore au courant de la chute de leur chef... »
Elle s'arrêta essayant d'imaginer ce qui pourrait faire.
« Si la nouvelle est pas allée jusqu'à la planque... on devra entrer en effectif réduit.... et on est déjà pas mal épuisés par la bataille. Vous êtes sûre que c'est une bonne idée ? »

Chrysopélée jeta un coup d’œil effaré à Pirita.
« On va pas se trimballer avec la tête d'un mort ?! C'est.... c'est... C'est pas bien !  »
Elle semble un peu perdue dans ses dires, ne sachant vraiment exprimer sa pensée. Elle se reprit un peu avant de continuer.
« Heu... et puis vu la réaction des Toothknocker pendant la bataille, ce n'est peut-être pas une bonne idée. Il serait sûrement mieux de les faire douter je pense. »
Elle hocha la tête comme pour se convaincre.
« Bon, je vais prévenir les révolutionnaires. »
Elle s'en retourna donc dans le tripot, cherchant un point élever d'où adresser la parole aux ascensionnistes.
« Mes amis, votre attention ! Nous avons remporté une immense victoire sur Cédrog et sur ses sbires bravo à vous ! »
Elle applaudit des mains, rapidement rejoint par les combattant que se mirent aussi à pousser des cris. Elle attendit que le bruit s’apaise avant de reprendre.
« Maintenant, nous devons profiter de notre avantage et agir rapidement. La planque de Cédrog doit être à l'abandon, ou du moins peu gardée pour l'instant. De plus, personne ne doit encore avoir pris la succession et donc le chaos doit régner. C'est pourquoi la vitesse d'action est optimale. Et nous devons y aller avec un petit groupe, nous nous ferrons trop facilement remarquer sinon. Ensuite, nous pourrons tout rapporter ici. »
Hum... c'est risqué tout de même comme plan...Je devrais rester ici pour faire diversion je pense.
« Si vous voulez vous joindre à l'expédition, vous êtes libres. Mais je le répète, vitesse et discrétion sont nécessaire pour réussir. »

La Tieffeline observe pendant quelques instants Chrysopélée, suite à l'annonce faite aux révolutionnaires. Elle plisse les yeux en observant sa réaction à l'intervention de la protectrice. ... Qu'est-ce qui serait le mieux hein..? Qu'est-ce que ça veut dire, se faire aplatir sans nous..? L'autonomie, c'est quoi..? Est-ce que ça se donne..? Ou est-ce que ça s'apprends..? Est-ce qu'on peut l'apprendre à quelqu'un ou est-ce qu'il faut l'apprendre soi même..? Une migraine brûlante vient assaillir les cornes de la demi-diablesse. Elle se dirige lentement vers Chrysopélée et lui sourit, l'air le plus aimable possible malgré les douleurs et les doutes qui l'assaillent. « Si ça peut aider à tous nous rassurer, peut-être vaudrait-il mieux que quelqu'un reste ici effectivement. » Elle regarde l'Aasimar dans les yeux, cherchant dans les prunelles de la demi-ange l'assurance qui lui fait défaut, mais aussi un support pour une décision à prendre. Elle se retourne ensuite vers la foule et cherche de ses pupilles vermeilles à accrocher le visage de la protectrice qui vient de parler. La révolution hein.. On va se faire massacrer par Almas.. Ils le savent tous.. Et pourtant ils sourient et se battent joyeusement. Parce qu'ils n'ont que ça? Je ne peux pas croire que ça ne soit que ça.

La Tieffeline baisse les yeux. Est-ce que je serais capable de convaincre des Toothknockers de nous rejoindre..? Sûrement pas non. Peut-être qu'on va nous même à la mort. Peut-être qu'elle l'a senti. Elle regarde le symbole des fées de la maison Leozana gravée sur sa lamétoile avant de poursuivre à voix haute. « Ils ont raison. C'est peut-être plus prudent que quelqu'un reste ici avec eux. Toi, peut-être Chrysopélée? » Elle détourne son regard et sourit timidement de côté. « Si jamais ça tourne au vinaigre, on sera plus discrètes si on a pas avec nous le visage le plus concret de la révolution. » Elle réprime un petit rire. « Sans compter l'aura de lumière, fin tu vois bien le genre. » Sa queue s'enroule le long de sa jambe et elle rabat sa capuche sur ses cornes. « C'est comme tu le souhaites. » Je n'ai toujours pas pensé à ce que je ferais si je ne trouve pas de tue-loup la bas. Peut-être avaler la plus grosse bouteille disponible, quelle qu'en soit le contenu. Elle supprime un petit rire en se mordant la lèvre inférieure et en baissant la tête, les petites tâches clairsemant son front apparaissant en pleine lumière. En priant que ce soit de l'alcool, avec une gueule de bois des plus monstrueuses, je pourrais peut-être un peu plus coller au personnage d'artiste.

Modifié par un utilisateur dimanche 8 septembre 2019 05:09:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Owen secoue la tête au départ de la fée. Connasse, c'est sûr que c'est mieux de prévoir d'enlever contre leur gré des milliers de personnes dans votre monde plutôt que de se battre contre des bâtards qui mettent le couteau sous la gorge de la même population ? Au final, vous êtes pareils que les Toothknockers. Elle crache par terre et part à la recherche de sa chaîne, qui, malheureusement, ne se trouve nulle part. A-t-elle mal regardée, ou s'est-elle volatilisée ?

Elle gromelle et retourne voir ses amies. « C'est vrai que ce salopard pourrait se payer une résurrection, ça ne m'étonnerait pas. Bon... » Elle se masse le visage. « J'suis prête, une dague devrait suffire. »

Ce à quoi le bûcheron ajoute, en venant vers le groupe. « Pour ce qui est de Cedrog, on peut brûler son corps. Je ne sais pas si un cadavre en cendres peut être rappelé à la vie, mais ça risque d'être plus ardu, vous ne pensez pas ? »

Modifié par un utilisateur dimanche 8 septembre 2019 23:09:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alyssa observe les reproches des fées. Elles, elles sont vraiment mortes pour quelque chose qui ne les concernait pas. Etaient-elles au courant du risque qu'elles encourraient? Peut-être pas. Laissons couler. Elle sourit doucement à Miya qui la remercie de leur avoir permis de danser avec elle. « Portez-vous bien. » lance-t-elle, tout doucement, presque plus pour se rassurer elle-même que pour vraiment leur transmettre ses amitiés. Lorsqu'Owen et le Bûcheron commencent à parler du corps de Cedrog, et de résurrection, elle intervient. « Brûler le corps éviterait à un bon prêtre de le réanimer, mais un très doué pourrait encore le faire pendant de nombreuses années. Une poignée de ses cendres suffiraient. » Elle ferme les yeux. « J'ai jadis chanté une chanson sur un prince Taldan qui réduisait en cendres ses adversaires, puis les faisait réanimer par un prêtre de sa cour pour les torturer. » Clairement pas une belle histoire.. Bref.. « Le brûler est une sécurité, mais ça ne fait pas tout, ceci dit, prenez bien conscience que ramener quelqu'un d'outreplan, ce n'est pas un acte facile et encore moins gratuit. » Elle croise les bras, enroule sa queue autour de sa jambe, regarde le Bûcheron et Owen. « Dans le conte, le Prince Taldan finit ruiné par les multiples diamants, se comptant par centaines, que les sortilèges ont nécessité au court des années. » La Tieffeline se gratte légèrement les cornes. Les rassurer serait le plus évident ici. « Si vous brûlez son corps et que vous conservez ses cendres, tout devrait bien se passer. Je ne pense pas que quelqu'un vienne dépenser des diamants pour Cedrog. Si cette peur vous taraude toujours, conservez les cendres dans une urne scellée quelque part dans une tombe anonyme dont personne ne connaît l'emplacement si ce n'est une personne de confiance. »

Alyssa ferme les yeux. Depuis quand suis-je une experte en rites funéraires moi..? Et est-ce que Cedrog ne mérite-t-il pas un enterrement comme tout le monde? Pfeuh, ça ne sert à rien de se poser la question, personne ne voudrait lui en donner un de toute façon. Plus, le but est qu'il reste mort. Il ne se vexera pas de notre manque de cérémonie. Elle lance alors à Chrysopélée. « Si possible, pendant que nous sommes à la cachette de Cedrog, est-ce que tu pourrais faire l'inventaire de ce qu'avaient Cedrog et les autres? » Elle lui murmure alors quelque chose de plus, d'une voix plus douce pour que seule celle-ci entende. « Ca permettra peut-être de les occuper et d'éviter de les voir se déchaîner sur nos prisonniers pendant au moins quelques temps. » Elle s'écarte de nouveau et lui adresse un petit sourire. « Je te remercie! »

La halfeline est un peu déçue et agacée par le départ des fées, mais peut comprendre la réaction. La guerre, c'est pas pour tout le monde, surtout quand on est pas concerné et que c'est la seule façon dont on peut mourir définitivement. Elle est en revanche intriguée par la conversation concernant Cedrog.
« Y a pas d'autres moyens d'être débarrassés définitivement de lui ? Les cendres c'est peut-être pas complètement fiable, mais est-ce qu'il risque encore de revenir s'il a été mangé et digéré par des animaux ? » Elle pose la question sur un ton parfaitement innocent, comme si ce qu'elle proposait n'avait rien de choquant ou d'écœurant. Puis bon, même s'il revient, ça serait assez rigolo de l'affronter à nouveau en sachant qu'il a été reconstitué à partir de crottes de chiens.

La Tieffeline considère le brouhaha pendant quelques instants avant de soupirer doucement lorsqu'un ascensionniste vient demander son avis au groupe. Elle prends alors une initiative. Hey, qui ne tente rien à rien? Voyons voir ce que ce rituel divin nous a apporté de beau. La Tieffeline claque des doigts et commence alors à sentir des fourmillements dans tout le corps. Rapidement, le sol s'éloigne et les nuages se rapprochent et sa voix se fait plus caverneuse du fait de l'amplitude qu'ont ses cordes vocales doublées en taille. « TOOTHKNOCKERS! » La démone, de la taille d'une petite géante, observe le raffut du côté de l'assemblée. Une fois qu'elle a obtenu un minimum d'attention, elle se permet de dérouler sa communication. « C'est fini! Cedrog est mort! » Elle remue la queue énergiquement, frappant l'air derrière elle et se donnant un air de fauve prête à bondir. « La révolution à triomphé! Elle triomphera encore! Vous n'avez plus besoin de travailler pour un Tyran qui paiera au lance-pierre pour un travail indigne. » La Tieffeline fait un pas et soulève quelque peu la poussière sur son chemin. « L'Ascension offrira à toute personne qui souhaite racheter ses fautes une place parmi la révolution. De quoi boire, de quoi manger pour sa famille et aussi une juste rétribution en butin. Et croyez-moi, il y a un bien plus gros poisson que Cedrog en ville. » Elle ouvre grand les bras et cause un déplacement d'air qui fait peur à une souris qui passait par la, visiblement contrariée de voir sur son chemin une Baatezu de quatre mètres de haut. « Même en partageant, vous obtiendrez de notre victoire sur le Consortium une part bien plus importante que tout ce que vous pourriez transporter de vos bras aujourd'hui. De plus, pensez-vous que l'armée d'Almas laissera fuir des déserteurs alors qu'elle a en effet reçu l'ordre de mater les petits gens d'Orégent? Quelles qu'aient été vos exactions pour Cedrog, votre meilleure chance de survie, c'est de nous suivre. De nous rejoindre. De nous aider à triompher. Et ensemble, nous pourrons mettre à genou l'empire du Consortium. »

Elle prends une petite pause. « Notre victoire sur Cedrog prouve notre détermination et notre capacité à le faire. La question aujourd'hui est celle-ci. Êtes-vous avec ou contre le peuple qui vous offre à la fois le pardon mais aussi un avenir? » Sa voix décuplée par l'effet de l'agrandissement rebondit en écho dans le quartier pendant quelques instants. De l'audace, de l'audace, toujours de l'audace. Croque la pomme, mais attention aux aphtes et aux vers..

Modifié par un utilisateur lundi 9 septembre 2019 22:18:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pirita reste un long moment silencieuse à observer la place désormais déserte en dehors des cadavres épars et de la tieffeline gigantesque et dépitée. Finalement, elle se décide à déclarer « Y a pas à dire, c'est impressionnant la diplomatie bardique. Au moins on va pouvoir se servir sur ce qui reste. » avant de lancer aux derniers Toothknockers à l'intérieur « On vous fera pas de mal si vous laissez votre butin sur place ! On fera même l'effort de pas vous manger ! »

Modifié par un utilisateur jeudi 12 septembre 2019 16:03:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les révolutionnaires sont presque aussi dépité qu'Alyssa, mais comme Pirita semble avoir donné son accord, une vingtaine de Toothknockers quitte la planque la queue entre les jambes.

Perception DD 20