Ursion secoua la tête. « En fait, non… je ne suis pas vraiment du coin. Je viens de Magnimar. Même si c'est assez près, c'est quand même une toute autre région. » Puis il observa attentivement la carte que la jeune femme avait étendue devant lui. Il posa son doigt près d'un endroit sur la côte un peu au sud de Pointesable et à l'ouest de la ferme de Jean. « Et là, qu'est-ce que c'est ? La carte indique "Le Saut de la Sorcière"… C'est un endroit à la fois proche de la route principale, ce qui devrait faciliter les livraisons et la construction, assez proche des terres agricoles aussi, mais tout en étant en même un peu à l'écart. »

Il se tourna vers le jeune homme qui était venu des marais du sud. « Et puis, selon les dernières nouvelles, les marais situés juste au sud seraient agités par des troubles. En positionnant une guilde de magie à cet endroit, vous pourriez peut-être plus facilement en faire passer l'idée, en indiquant aux notables de Pointesable que la guilde se dressera comme un rempart entre les dangers venant des marais et leur ville ? »

Modifié par un modérateur mercredi 23 février 2011 08:01:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

Antal accepta de très bon coeur l'assiette que le paladin lui avait apporté. Pendant qu'il dévorait la portion de nourriture préparé avec attention par le bon Jean, le barde se mit à converser avec Erec. « Il n'a pas bougé... Et de votre côté, comment se passent les choses ? » Le halfelin aurait préféré être avec ses compagnons autour de la grande table de la ferme Tanrien plutôt que d'être relégué au rang de gardien d'un corps presque sans vie... Il avait l'impression de veiller un mort et cette idée lui était désagréable. Et il commençait à trouver le temps un peu long. Il accueillit donc l'arrivée du jeune novice avec un grand sourire et fit de son mieux pour éviter qu'il ne reparte trop rapidement, le laissant encore seul avec le monstre dont il avait la charge.

A la mention du saut de la sorcière, Jean avait frémit et s'était religieusement signé comme pour repousser le mal que le nom seul propageait - « Oh là là ! Le saut de la sorcière... C'est bien situé... On voit jusqu'au Bucher... On domine tout l' marais de Souchesalée... La lande cendrée... La baie boueuse... Avant c'était un lieu maudit... Et on l'appelait la roche à Colas Chacha...Il y avait plein de sorcellerie, là et au Bucher... »

L'évocation de cette sombre histoire du passé fit frémir le gaillard. Cette magie là il ne la trouvait pas merveilleuse comme celle de Deivon, mais horrible et maléfique. Construire une école de magie là-bas pourrait peut-être conjurer le mauvais œil.

« Aujourd'hui, beaucoup de gens évitent cet endroit... Il est maudit... Et il paraît que les enfants qui s'y perdent ils reviennent jamais... On dit que les sorts maléfiques des sorcières... Ils sont toujours là-bas... Et les enfants sont transformés en des choses horribles qui se cachent dans les marais... Ha non hein pas transformés en crapaud !.. Ça c'est trop beau !.. Papa il a toujours dit de pas aller traîner là-bas... »

Puis à l'évocation du bois de Murmebois, le siège de leur première aventure qui a réuni le groupe, Jean fut plus que réjouit - « Oh oui là c'est bien ! En plus ça rapproche de Magnimar.. Comme ça si la route elle devient plus sûre, il sera facile d'avoir du matériel pour la construction... Et des gens de Magnimar pourront venir aussi à la tour apprendre à lire et à écrire... C'est important de savoir lire et écrire... Jean il a appris, parce que papa il dit que la connaissance, la lecture et l'écriture, c'est un signe de bonne éducation... »

Puis son large sourire s'épanouit tandis qu'ne ombre voilait son visage illuminé - « Mais avant il faut que Jean il aille voir monsieur Costis... »

« Eh bien voilà de quoi commencer j'ai deux endroits ! Le premier me parait tout indiqué pour le placement géographique mais j'ai bien peur qu'il soit mal vu que des lanceurs de sorts viennent faire leurs expériences dans un lieu considéré comme maudit. Enfin nous verrons bien ! Il est possible que j'ai besoin de vous pour retourner dans la forêt au guet pour voir si le lieu est sécurisé. Disons peut-être en fin d'après-midi pour ceux qui le souhaitent ? Il va s'en dire que votre aide au delà du petit pécule financier que je vous propose, va me permettre de vous offrir en plus quelques contrepartie, les aventuriers sont les premiers demandeurs en parchemins et potions, je m'engage à vous fournir ce des magiciens qui se joindront à nous à des tarifs préférentiels. Bien entendu dans un premier temps il ne faudra pas voir en la guilde un magasin, ce n'est pas son but premier il n'y aura donc pas forcément ce que vous seriez en droit d'attendre d'un magasin de magie.

J'aurais aussi la possibilité de vous racheter certain objets merveilleux que vous avez trouvé ou trouverez. Bien sûr je ne serais pas non plus toujours en position de vous proposer les meilleurs prix de rachat. Si on se veut généraliste, le marchand de potion du coin donnera certainement plus cher pour un flacon unique que la guilde qui se veut œuvrer pour le bien d'une communauté et pas pour des intérêt personnels. » Séoni arracha un nouveau bout de pain de sa tranche qu'elle mâchouilla vigoureusement.

Alsishar acquiesça à l'adresse d'Ursion, semblant un peu plus rassuré que quelques instants plus tôt. « Oui, je vais vous accompagner. Votre offre est généreuse... » Il inclina la tête en signe de remerciement - brièvement mais avec droiture -, puis se tourna vers Méléarn, et hésita un peu avant de lever la voix. Peut-être s'agissait-il de timidité, mais en ce cas il le masquait bien, s'efforçant de contrebalancer ce caractère par un ton de voix plutôt froid et lapidaire, sans pour autant se montrer désagréable. Bien que la chose crevât les yeux, il refusait de se montrer faible. « Et merci à toi pour m'avoir ouvert tes portes. Hm, tout à l'heure tu as parlé de me prêter un manteau ? » Un sourire presque imperceptible, teinté de triste ironie, apparu sur ses lèvres tandis qu'il marquait une courte pause afin de s'assurer de la réaction de son interlocuteur. « Si vous êtes toujours d'accord, je crois qu'il pourrait m'être utile... »

Le jeune homme hérita d'un manteau un peu large de Mélèarn mais qui le couvrait bien et l'aiderai à arpenter la région sans crainte du froid. « J'espère que ce vieux manteau te sera aussi utile qu'il l'a été pour moi. Quant à toi jean c'est moi qui doit te remercier de m'offrir ce toit. Ton père ira mieux un jour ou l'autre j'en ai l'intime conviction... L'avenir dira si j'ai eu raison. »

Moins d'une heure après être revenu, l'expédition de secours se remit en marche vers Pointesable avec leur brancard et sac à dos pour finaliser ce qu'ils avaient commencé une semaine plus tôt. Là encore les nouvelles à apporter ne seraient pas bonnes mais c'était un passage inévitable. Alsishar le nouveau venu, Antal, Deivon, Erec, Jean et Ursion parcoururent les derniers kilomètres qui les séparaient de la ville, il y avait beaucoup moins de monde sur la route, la semaine de fête en l'honneur de Desna qui suivait les festivités du premier jour de l'automne avait pris fin il y a deux jours et les marchands de Magnimar n'avait pas du s'attarder dans cette ville où un meurtrier sévissait... Néanmoins la nouvelle de deux corps trimballés par un lot d'aventuriers avait vite été véhiculés parmi les paysans depuis leur traversée des terres agricoles et plusieurs personnes attendaient à proximité pour passer leur curiosité et poser quelques questions...

Sur les derniers cent mètres, des cavaliers vinrent escorter le groupe jusqu'à l'intérieur pour écarter les citoyens un peu trop nerveux. La tension était palpable et les gens sortaient pour savoir ce qui se passait. On entendait ici et là des bouts de phrases qui en disaient long sur l'atmosphère. « Il y a encore eu un meurtre ? Qui sont ces gens ? Qu'est-ce que c'est que cette créature ?! C'est le tueur ? Il bouge encore ! Il faut le pendre... Qui est mort ? Qui c'est sous le drap ?! » Jean reçu même un cœur de salade qui devait sans doute viser Ilisius. Les miliciens conduisaient naturellement le groupe vers la garnison.

Ursion consulta ses compagnons du regard puis il s'avança vers le prévôt et dit « Indirectement, oui, nous en sommes sans doute la cause, prévôt. » Il regarda l'homme droit dans les yeux et lui offrit sa main tout en disant « Mais rappelez-vous que vous et nous sommes du même côté, prévôt. Nous avons tout intérêt à collaborer. J'ai cru comprendre que, par la passé, vous avez eu à regretter l'intervention de certains "aventuriers" mais, vu les problèmes qui accablent Sandpoint, peut-être pourrions-nous tenter de mettre les problèmes du passé de côté et envisager une collaboration pour le bien de tous ? »

Le novice attendit un moment, espérant que le prévôt accepterait la main offerte, si pas son offre de collaboration.

Le novice de Sarenrae reprit ensuite la parole. « J'ai bien peur que nous soyons porteurs d'assez mauvaises nouvelles, prévôt. Des nouvelles qui assombriront sans doute encore cette journée et viendront s'ajouter au fardeau que vous avez sur les épaules. » Tout en prononçant ces paroles, il invita le prévôt à regagner son siège ; l'homme était visiblement fatigué et il n'y avait aucune raison pour qu'il restât debout pour les écouter.

Ursion fixa le prévôt pendant quelques longues secondes. Son visage présentait une expression de compassion mêlée d'un soupçon d'inquiétude. Il porta une main vers le symbole sacré de Sarenrae qui pendait autour de son cou, comme pour renforcer ses paroles. « Je pense que, pour le bien de Sandpoint et de tous, nous avons tout intérêt à nous montrer complètement honnêtes les uns envers les autres. Aussi vais-je parler sans rien vous cacher, quelles que soient les conséquences que cela pourrait avoir pour nous. »

« Nous revenons de la colline d'Atorm. Comme vous le savez peut-être, le fils Costis y était parti avec un groupe d'exploration pour… percer les secrets de l'endroit, je suppose. Leur expédition s'est soldé par un terrible échec. Un seul membre en est sorti vivant, et il s'en est fallu de peu. » Ursion désigna Érec d'un mouvement de la main. « Le fils Costis, lui… est mort. » Usion soupira. « D'ailleurs, si nous ressortons d'ici en hommes libres, notre prochaine destination sera la demeure du père Costis, à qui nous devons apporter la terrible nouvelle. »

« Toujours est-il qu'en nous rendant sur place… et au prix de la vie de certains de nos compagnons… nous avons pu découvrir que l'endroit était frappé d'une terrible malédiction et qu'il y avait des chances pour que tout cela soit relié à cette horrible créature gigantesque qu'on dit parcourir les landes. Sur place, nous avons trouvé un magicien… qui avait apparemment été atteint par les puissances maléfiques du lieu, tant physiquement que psychiquement. Cette… créature — car c'est bien le mot qui lui convient vu son apparence actuelle — se trouve dehors, nous l'avons ramenée en ville, dans l'espoir qu'il puisse nous en apprendre plus sur ce qui s'est passé là-bas et sur la menace qui pèse sur les environs. »

Ursion prit une profonde respiration et ajouta « C'est à peu près tout ce que nous savons, mais si vous avez des questions, nous sommes bien sûr prêts à y répondre de notre mieux. De notre côté aussi, nous… aurions quelques questions à vous poser, si vous le permettez… dans cet esprit de collaboration et d'entre-aide dont je parlais plus tôt. Nous avons entendu dire que les meurtres avaient continué et que même Ilsoari aurait disparu. Le sage s'est montré bon envers nous et… » — Ursion consulta ses compagnons du regard une fois encore — « plusieurs d'entre nous désirons offrir notre aide dans cette affaire. »

Histoire de faire des jets

• Diplomatie : 1d20+7 donne [20] + 7 = 27
• Psychologie : 1d20+7 donne [4] + 7 = 11

Modifié par un modérateur dimanche 27 février 2011 10:10:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tout excité à l'idée d'être enfin revenu en ville et de ne plus avoir à surveiller l'infâme créature qu'était devenu Ilsius, Antal ne put s'empêcher de compléter les dires du prêtre. « D'ailleurs la "créature" - pour reprendre les termes de mon compagnon et puisqu'il n'en est aucun qui puisse définir exactement ce qu'est devenu cet être maléfique - s'apprêtait à faire déferler sur le monde une horde de créatures d'outre tombes lorsque nous l'avons arraisonné. Mais ne vous inquiétez pas, il est tellement mal en point qu'il ne risque pas de passer la nuit, à moins que vous ne décidiez de le soigner... Ce que j'ai du mal à croire au vu de ses méfaits et de sa potentielle dangerosité. »

Après avoir parlé, le barde s'était mis dans un coin de la pièce et sortit sa flûte. Il se mit à jouer faiblement un air calme et enjoué qui donnait un peu plus de poids à ses paroles.

• Diplomatie : 1d20+8 donne [18] + 8 = 26

Le coup de la flûte, c'est pour justifier l'utilisation du +8 en diplomatie (versatilité artistique). Il n'y a pas de sort de conviction avec...

Modifié par un modérateur dimanche 27 février 2011 10:11:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ursion resta interdit quelques instants, sans savoir trop quoi répondre à ce prévôt borné et idiot. Il tenta de ne pas trop montrer à quel point l'annonce de la mort de Costis l'avait touché et abandonna toute tentative de Diplomatie, qui semblait peine perdue avec un tel interlocuteur.

Sur un ton des plus secs, il indiqua simplement « Je ne parle qu'en mon nom personnel mais… à moins que vous n'ordonniez à vos hommes de me chasser de la ville manu militari et sur-le-champs, je compte rester sur place jusqu'à ce que le père et le fils Costis soient enterrés. » Il toisa le prévôt un instant pour lui donner l'occasion d'indiquer ses intentions à ce sujet puis il se dirigea ensuite d'un pas décidé vers la sortie. Avant de quitter la pièce, il se retourna néanmoins et dit au prévôt. « Prévôt, vous ne semblez être ni un homme de foi ni un érudit, mais permettez-moi de vous citer un passage extrait d'une analyse de la Naissance de la Lumière et de la Vérité, le livre saint de Sarenrae. Un sage a dit "Pour que le Mal triomphe, il suffit d'une chose toute simple : que les hommes de Bien ne fassent rien." »

Ursion sortit de la Commanderie jusqu'à se retrouver au grand air, dans la cour où reposait la dépouille du fils Costis. Il laissa exploser un hurlement de rage qui dénotait nettement avec son comportement d'habitude mesuré… peut-être était-ce le sang Shoanti qui coulait dans ses veines qui s'exprimait. Il alla se placer à côté du corps calciné d'Habil, toujours recouvert d'un linceul — en fait de linceul, il s'agissait d'un vieux morceau de tissu qu'ils avaient récupéré soit dans la demeure des Pleindpoils soit chez Jean ; il ne s'en souvenait plus et cela n'avait guère d'importance. Il sentit des larmes monter vers ses yeux, mais il aurait été bel et bien incapable de dire s'il s'agissait de larmes de colère ou de tristesse en apprenant la mort du vieux Costis. Il prit une profonde respiration et ferma les yeux quelques instants pour adresser une prière à Sarenrae, pour qu'elle l'aide à faire ce qu'il fallait faire et qu'elle vienne en aide aux bonnes gens de Sandpoint.

Il attendit dehors que ses compagnons le rejoignent et dit « J'aimerais passer au temple et… peut-être voir s'il y a moyen de faire quelque chose pour l'enterrement des deux Costis. » puis il s'adressa à Jean et ajouta « Par la suite, sauf si un quelconque événement survient, je pense que je rentrerai vers Magnimar. Si tu veux, nous pourrons ainsi amener ton père au temple-hospital. » Mais, tout en prononçant ces paroles, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de malaise à l'idée d'abandonner Ilsoari et les autres habitants à leur sort.

Un garde fit sortir le groupe par une porte de côté car la double porte principale était toujours envahie par une vingtaine d'habitants qui demandaient des comptes ou des explications. Mérisiel s'adressa au groupe encore frustré par la volonté du prévôt à se fermer à leur envie de venir en aide à Pointesable. « Nos chemins se séparent pour le moment nous nous retrouverons en fin d'après midi pour une balade dans les bois, en attendant j'ai hâte de me retrouver seule pour m'extirper de ses vêtements boueux. Je vais sans doute prendre une chambre dans une auberge de la ville. »

L'elfe descendit la rue vers la mer. Ursion n'attendit pas longtemps avant de se diriger vers la cathédrale de Pointesable à la différence de la garnison ce lieu serait certainement plus accueillant. Une dizaine de personnes étaient en train de prier dans le lieu sacré qui bien qu'édifié en l'honneur de Desna se voulait œcuménique. Un prêtre en tenue cérémoniale réconfortait deux personnes qui allait sortir. Les aventuriers les croisèrent en haut des marches du parvis et ils eurent pour le groupe le regard méfiant qu'on accorde aux étrangers malvenus. En un peu plus d'une semaine la ville avait été métamorphosée, les visages avenants et souriants vu lors de la fête du Machaon faisait maintenant place à l'inquiétude et à l'ostracisme. Ce sentiment fut toutefois heureusement contredit par le prêtre.

« Bienvenue dans notre église, je suis le prêtre Absalar Zantus. Que la chaleur du foyer de Desna vous réchauffe voyageurs. » Les bottes et les vêtements boueux accompagnés des mines fatiguées des aventuriers ne faisaient aucun doute sur les nombreuses lieux qu'ils avaient du parcourir hors sentier pour arriver jusqu'ici et cela n'échappa pas au prêtre qui bien que chaleureux appuya son regard sur les armes qui pendaient à la ceinture de quelques uns d'entre eux. Sans doute était-il en train d'essayer de deviner s'il avait affaire là à des aventuriers ou à des mercenaires.

Modifié par un utilisateur lundi 28 février 2011 10:19:40(UTC)  | Raison: Non indiquée