Laura en entendant la première partie des paroles de Braggar, ne put que lancer sous le coup de l'émotion :

« Oh ! Non ! J'y croyais tellement ! »

Dépitée, elle se retint de donner un coup de pied dans le comptoir.
Il fallait croire que sa réputation de sorcière était toujours vivace. Elle qui pensait que depuis ces dernières années, cela s'était arrangé.

Puis quand elle entendit la suite des paroles, elle sauta au cou du nain ! Et elle l'embrassa sur le front.

«  Braggar, vieux grigou, tu ne pouvais pas le dire plus tôt ! J'étais si déprimée à l'instant. Mais, mais, tu crois vraiment que je peux faire ça ?
Et qu'est-ce que je dois porter ? Et le maire, il est vraiment d'accord ? Je n'ai jamais discuté avec des étrangers, est-ce que ça va bien se passer ?
Mais et toi, qui va tenir la boutique si je ne suis plus là ? »

Laura était sous le choc, elle n'arrêtait pas de parler, lançant tout ce qui lui passait par la tête. De nombreuses émotions contradictoires se reflétaient sur son visage.

Laura reprit son souffle et prit le temps de réfléchir calmement. Puis, elle répondit de façon posée à Braggar.

« Je suis désolée de m'être autant emportée, en plus je sais que tu n'aimes pas trop les marques d'affection. Mais l'émotion était trop forte.
Je sais bien que tu n'as pas vraiment besoin de moi pour faire tourner la boutique. Je vais accepter cette proposition et emmener ces gens à la tombe.
Je vais prendre l'armure et le bouclier que tu m'as faits. Je ne les utilise jamais car ils sont lourds à transporter mais dans une expédition comme celle-là, je pense qu'ils me seront utiles. Le reste, je l'avais déjà préparé dans mon sac au cas où qu'on m'appelle pour la cérémonie. Je vais de ce pas acheter des vivres pour 8 jours pour Ernest et moi. Tu vois que je ne suis pas si tête de linotte que ça. »

Puis, elle enchaîna avec un grand sourire.

« Après tout, je connais quand même mieux la région que toi. Moi, je ne reste pas enfermée dans ma forge. C'est normal que j'y aille plutôt que toi ! N'asticote pas trop les clients en mon absence.  »

Laura prit son sac à dos et se dirigea vers la sortie de l'échoppe d'un pas décidé, sans se retourner.


« Tu verras, je les amènerai sans faute à destination. Tu seras fier de moi.  »

Laura alla acheter des vivres et quelques broutilles qu'elle mit sur le dos de son mulet, Ernest puis elle se dirigea au Grand Hall.

Achat de 8 jours de nourriture pour moi et mon mulet et d'une couverture d'hiver. J'ai décompté l'argent.