Les aventuriers optèrent donc pour repousser l'établissement d'un campement à plus tard ; ils allaient donc devoir le faire dans l'obscurité, à la lumière des torches et des lampes, ce qui risquait d'attirer les insectes et autres prédateurs. Pour l'instant, leur curiosité avait été piquée et… la prudence n'était visiblement pas leur principale préoccupation.

Ils s'avancèrent vers le nord en longeant la plage pour se rapprocher de l'épave, profitant des dernières lumières du jour. Plus ils avançaient et plus la plage de sable devenait de plus en plus rocailleuse, jusqu'à ce qu'elle cède la place à des élévations rocheuses à la surface irrégulière, forçant chacun à marcher à pas bien mesuré pour ne pas mettre le pied dans une anfractuosité et, éventuellement, se tordre la cheville.

Le navire était visiblement un grand bateau, d'une petite trentaine de mètres de longueur. Sa coque avait été éventrée à plusieurs endroits, sans aucun doute par les récifs qu'on pouvait voir sortir de l'eau ici et là.

Zao fut le premier à découvrir des ossements dans un renfoncement de la bande rocheuse qui longeait la mer. Ils semblaient humains et, d'après leur position, l'individu était sans doute mort sur place avant d'être dévoré par les euryptérides et autres charognards de la plage. Ses habits n'étaient plus que lambeaux. Les doigts squelettiques du mort tenaient encore la lanière d'une vieille sacoche de cuir déchirée qui contenait divers outils rouillés (Zao reconnut un marteau et plusieurs clous, tous inutilisables).

Mais, plus ils s'approchaient de l'épave et plus ils rencontraient de cadavres squelettiques du même genre. Il était difficile de dater leur mort avec précision vu que la plupart des chairs avaient été dévorées. La plupart des squelettes étaient ornés de lambeaux de ce qui ressemblaient à des habits de marins (rien de surprenant à cela) et semblaient armés : certains avec des dagues rouillées, d'autres avec des coutelas.

Arrivés à quelques mètres de l'épave elle-même, les explorateurs purent voir que le pont (ou ce qu'il en restait) était lui aussi jonché de nombreux squelettes. Le bois du navire était recouvert en de nombreux endroits d'une croûte de mousse et de plaques de sel. Son grand mât semblait plus ou moins intact, mais les voiles qui y étaient suspendues étaient recouvertes de moisissures.

Au milieu du pont, on pouvait apercevoir une grande ouverture donnant accès vers la cale. Il n'y avait aucune trace de cordages, de caisses ou d'autres objets utiles cependant, comme si l'épave avait déjà été pillée (impossible de dire si cela s'était produit peu après le naufrage ou plus récemment, ni qui en était responsable). À l'arrière du pont se dressait ce qui devait être la cabine du capitaine, une partie plus ou moins épargnée par les dégâts. À l'avant, malgré le sel et le vert-de-gris qui la recouvrait, se dressait la figure de proue, une statue de cuivre représentant une créature démoniaque intimidante.

Sur le flanc, on pouvait encore deviner quelques lettres partiellement effacées : [i]"Le dém… … sa…re".

Test possible (sur les cadavres) Premiers secours ; la suite après les tests.

Regardant la plaque du navire :

« Hé, n'est ce pas le "démon de saumure" le nom de ce bateau ? Si oui, c'est celui que cherche Jask ! Il faut absolument le fouiller de fond en comble pour trouver les preuves de son innocence ! Avec un peu de chance elles sont dans la cabine du capitaine ! »

Sur ces mots, il se dirigea abruptement vers celle ci.

Modifié par un utilisateur mercredi 20 juillet 2011 16:45:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

En approchant, Hogo prit en mains sa grande épée et se tenait sur ses gardes. Il regarda les nombreux cadavres qu'ils croisèrent avant d'arriver à l'épave.

Une fois sur celle-ci, il emboîta les pas de Zao qui se dirigeait vers la cabine du capitaine tout en déclarant à voix basse, « J'espère que les preuves de son innocence sont encore à bord après tout ce temps. »

Modifié par un utilisateur jeudi 21 juillet 2011 17:40:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grimm et Tiriji s'intéressèrent aux nombreux ossements qui jonchaient la roche à côté de l'épave, ainsi que le pont. Ils ne purent cependant pas en tirer de conclusions intéressantes avant que Hogo et Sokiba ne viennent les rejoindre. C'est la prêtresse qui remarqua la première que certains des os portaient de légères entailles qui correspondaient sans doute à des coups de poignards ou de sabres, de coutelas peut-être. Hogo compléta ses observations en notant que c'était le cas de la plupart des squelettes visibles : leurs blessures correspondaient à leurs armes. Visiblement, ces hommes s'étaient entre-tués.

Pour l'ex-marin, cela ressemblait vraiment à une mutinerie, qui aurait entre-déchiré l'équipage du navire. Un équipage de marins armés mais ne portant pas d'uniforme ni d'arme standard… un équipage de marins mercenaires ? De pirates peut-être ?

Zao, quant à lui, ne s'intéressa guère aux squelettes et décida plutôt de s'avancer vers le pont. Il testa la résistance de celui-ci ; visiblement, le bois tenait encore suffisamment pour supporter son poids. Hogo le rejoignit alors qu'il s'avançait, seul, dans le direction de la cabine du capitaine.

La nuit était désormais quasiment tombée ; seuls les environs immédiats des torches emmenées par les aventuriers étaient encore éclairés ; au-delà, ce n'était que ténèbres et mystères.

Sokiba fut la première à l'entendre. D'un geste et d'un chut, elle demanda à ses compagnons de se taire et tendit l'oreille. Elle avait entendu quelque chose, un bruit qui provenait de l'autre côté de l'épave… là où devait se trouver la mer ? Zao aussi le perçut. C'était comme une sorte de voix qui marmonnait. Des mots indistincts entrecoupés de gémissements lugubres et de sons ressemblant à des soupirs.

D'où ils étaient, Hogo et Zao ne voyaient pas non plus ce qu'il y avait derrière le bateau. Les sons semblaient provenir de plus bas, du niveau de l'eau. Ils pouvaient tenter de traverser le pont pour voir ce qu'il s'y passait mais… cela les mettrait peut-être en danger ?

Sokiba et Zao semblaient avoir entendu des bruits suspects et leurs avaient fait signe d'être discret.

Tiriji se fit silencieuse et sortit sa rapière.

Hogo s'approcha de Zao pour voir d'où venaient les bruits. Lorsqu'il vit puis entendit le squelette parler, il fit signe à ses compagnons de reculer.

Modifié par un utilisateur vendredi 22 juillet 2011 18:25:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le capitaine mort-vivant avait levé la tête brusquement vers le sommet du pont avant même que Zao ne prenne la parole (il fallait dire que Hogo, lors de sa traversée du pont, n'avait pas été des plus discrets…). Voyant les deux individus perchés sur "son" navire, le capitaine leva les bras en signe de menace et lança « Saloperie de mutins ! Vous allez payer ! Il n'y a que deux types de marins : ceux qui me sont fidèles et loyaux… et ceux qui sont morts ! »

Tout en hurlant rageusement, le squelette commença à faire le tour du navire, sans doute pour pouvoir grimper sur les rochers et ainsi accéder au pont, où Zao et Hogo se trouvait.

Il s'arrêta net lorsque Zao se mit à parler. Le capitaine squelette se retourna vers le jeune moine et demanda « Aeshamara ? Oui… ma bien aimée… J'étais enfin parvenu à avoir assez pour lui offrir la vie qu'elle mérite… Ma belle Aeshamara, où est-elle ? » tout en regardant tout autour de lui. Puis, finalement, au bout de quelques instants, il regarda à nouveau les deux individus perchés sur son pont. « Mais non… il a fallu que la flotte d'Éléder poursuive le Démon de Saumure ! Il a fallu que je perde mon navire en tentant de leur échapper… Il a fallu que vous vous rebelliez contre moi, que vous m'attaquiez, que vous me trahissiez, que vous me forciez à battre en retraite ! Vous allez payer de votre vie, félons ! »

Et le capitaine squelette reprit son trajet en direction des rochers tout en contournant le navire… clairement, il avait des envies de violence !

« J'ai bien peur que la rapière ne soit un peu trop subtile pour ce genre d'individu. Il est donc heureux que vous ayez quelques gourdins, non? » dit Tiriji en reculant un peu sur le pont.

Quand Zao avait élevé la voix, Sokiba s'était approchée du bastingage pour voir ce qui se passait. Les yeux écarquillés par la surprise, elle suivit du regard le revenant avant de reculer légèrement.

« Une espèce de squelette » répondit-elle à Grimm. « Il marche sur l'eau. Et il vient vers nous. »

Elle espérait que sa foi serait suffisante pour détruire ou au moins blesser la créature.

Le capitaine-squelette avait désormais contourné la proue du navire et il était occupé à grimper sur les rochers qui bordaient la mer. L'épave ne le cachait désormais plus à la vue d'aucun des aventuriers. Les lumières des torches utilisées par les aventuriers peinaient à éclairer la zone et à chasser les ténèbres mais, malgré tout, elles étaient suffisantes pour que chacun d'eux puisse voir la créature qui s'approchait d'eux.

Les dernières tentatives de dialogue de Zao n'avaient pas eu le moindre effet sur l'étrange capitaine. Il ne s'était même plus arrêté, n'avait même plus hésité comme il l'avait fait précédemment.