Vaprecel aperçut dans les flammes la garde d’une épée dont la lame se serait enfoncée profondément dans la pierre de la cheminée. Elle était rouge orangée, de ce rouge si particulier que l’on ne voit que dans la forge des plus grands maîtres forgeron. Elle ne semblait pas pour autant le moins du monde déformée. Sans un examen attentif des flammes, il ne l’aurait même sans doute pas aperçu. Il avait eu une idée en lisant la phrase gravée tout autour de la colonne et elle s’était avérée bonne.

Pendant ce temps, les autres firent le tour de la salle en observant soigneusement les peintures. Ekat Kassen, puisqu’il s’agissait de lui, était visiblement un preux chevalier. Malya se souvenait avoir entendu dire qu’il avait fondé le village à partir de richesses glanées avec ses compagnons au cours d’aventures qui l’auraient considérablement enrichi. Il avait passé le reste de sa vie à consacrer sa fortune au bien des villageois, construisant un temple dédié à Sarenrae et Aroden mais ouvert à d’autres religions en prêchant que la tolérance aurait raison des cultes les plus mauvais.

Lee avait rapidement perdu le compte mais il constata que les symboles de Sarenrae primaient largement ceux des autres divinités représentées ici.

Malya la noire se souvenait pour sa part de contes qu'on racontait régulièrement au village sur le fondateur de Kassen.

On prétendait également qu'Ekat Kassen avait été mortellement blessé par l’un de ses anciens compagnons qu’il avait du tuer en retour, après que ce dernier avait mis la région à feu et à sang avec une bande de maraudeurs. Ekat Kassen avait donné sa vie pour les villageois, car la blessure qu'il avait subie n'avait jamais guéri et il avait succombé quelques temps plus tard.

Parmi les images, on pouvait clairement voir plusieurs périodes de la vie de Kassen, ce dernier étant représenté plus ou moins affecté par le poids des ans. Le peintre avait surtout prêté attention à plusieurs détails : les signes religieux et aussi les vêtements et bijoux portés par chacun, rehaussé d'une peinture dorée. Les représentations étaient de bonne facture et ne semblaient pas avoir souffert du temps ou de la chaleur.

Les seuls signes distinctifs évidents étaient ces bijoux, pendus à une chaine sur l'armure de Kassen et celle de son adversaire et l'épée de ce dernier qui semblait comme floue.

Il y avait donc une espèce de hall d'accès à cette pièce. Sihrl s'y plaça pour écouter que rien ne bougeait derrière eux. Accessoirement, ça l'éloignait un peu de cette colonne brulante. Il n'était pas à l'aise avec la magie. Homme du petit peuple, il ne connaissait que des histoires d'expériences qui tournaient court, d'explosion impromptues et de relâchés de monstres inopinés et n'avait bien sûr jamais possédé quoi que ce soit de magique.

L'instant était poignant. Aussi, afin de détendre ses compagnons, eut-il ces mots mémorables que tout le Nirmathas se répéterait longtemps sans doute:

– «  Y'a pas qu'Ekat qu'assène, Lee aussi si on en juge par les mille-pattes... »

Modifié par un modérateur vendredi 13 janvier 2012 19:30:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'épée ne bougea pas d'un pouce malgré tous les efforts du paladin.

Plus, il sentait la chaleur gagner peu à peu sa propre épée. A force, il en vint même à en voir rougir la pointe.

Vaprecel ne fut pas déçu pour autant car il n'espérait pas que retirer la lame de la pierre fut aussi facile. La remarque de Lee le laissa tout de même circonspect. Il retira son arme avant qu'elle ne soit trop chaude et réfléchit.

« Les flammes oui, comme vous dites sont exactement le problème. Je suis convaincu que ces flammes ont un rôle à jouer. Je me demande bien ce qu'il se passerait si on les éteignait. Est-ce qu'un piège se déclencherait ? Je ne vois aucun mécanisme mais je ne suis pas un expert non plus. Je ne sais pas, mais elles me paraissent louches ces flammes et cette épée plantée dans la pierre. Cependant si comme vous le dites cela fait partie du rite d'initiation, cette lame pourrait nous être utile pour plus tard. La question est donc prenons nous le risque de tout éteindre ou pas ? Dans l'affirmative, à la vue de la chaleur qui se dégage il va nous falloir beaucoup d'eau car je n'y mettrais pas les doigts. Vous avez vu mon épée ? Mais peut-être que quelqu'un d'entre nous possède une réserve suffisante qui n'entamerait pas notre réserve. »

Vaprecel regarda tour à tour les autres personnes autour de lui pour voir si elle pouvait apporter une solution à leurs soucis.

Modifié par un modérateur dimanche 15 janvier 2012 12:23:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sihrl ne fit pas davantage de découvertes que Lee. Il observait les différentes dalles, tentait de les manoeuvrer mais sans aucun succès.

Lorsqu'il présenta aux autres son plan saugrenu, ces derniers eurent bien du mal à en accepter les termes mais finalement, aucun d'entre eux n'avait de meilleure idée pour le moment. Lee pensait aussi que les flammes étaient une épreuve de courage même si la proposition de Sihrl était plus proche de la témérité.

Sihrl plongea donc la main dans le brasier incandescent, sentant la chaleur le gagner mais au moment d'atteindre l'épée, tout s'éteignit. Les flammes disparurent, les plongeant subitement dans le noir. Il ne restait plus dans la main du roublard qu'un morceau de métal.

Malya refit rapidement de la lumière et lorsque celle-ci réapparut, ni les murs, ni les dalles ne portaient plus la moindre inscription. Leurs gourdes à la main, ils étaient prêts à lutter contre un feu qui n'existait que dans leur tête.

Sihrl ouvrit la main et au lieu d'une épée, trouva simplement une clef métallique plutôt froide au toucher.

Malya avait suivi toute la scène avec intérêt. Le courage de Sihrl l'avait laissé un peu muette, d'admiration ou de stupidité, nul ne le savait vraiment.

Mais lorsque effectivement, tout s'éteint, Malya fit vite de la lumière.
Alors elle vit que la méthode employée était la bonne. Sihrl tenait une clef dans sa main.

Malya ne put s'empêcher de s'exclamer :
« Et bien ça alors ! Si je m'attendais à cela. Il y avait donc un sort qui protégeait cette clef. J'aurais dû m'en apercevoir.

Mais je ne me rappelle pas avoir croiser de portes avec une serrure. Et vous ? »

Sihrl considéra les derniers intervenants et répondit :

– «  Non nous n'avons pas croisé de porte à serrure. Ceci dit, je vous rappelle que, dans le hall d'entrée, là où nous combattîmes les squelettes il y avait la porte à main gauche que nous empruntâmes et il y en avait une autre sur une plate-forme en face que nous n'avons pas utilisée encore, si ça se trouve nous ne sommes pas à la moitié de nos peines. Ne désespérez pas.

Par ailleurs,  » Ajouta t-il malicieusement «  maintenant que nous avons fait une halte exemplaire pour s'occuper de la pièce où un feu brulait, la pièce plus chaleureuse, la pièce la plus lumineuse patati patata... Pourquoi ne pas s'occuper de mes vieux escaliers tout gris, tout noirs, tous ternes ?
Je suis bien d'accord que c'est moins excitant que les piliers qui brûlent, mais mon idée c'est qu'il faut quelqu'un pour animer les squelettes et il faut quelqu'un pour activer les éventuels murs pivotants qui laissent des traces en arc-de-cercle dans la poussière... »

Modifié par un modérateur mardi 17 janvier 2012 08:25:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ils reprirent les escaliers et franchirent le palier qui redescendait de l'autre côté à la lueur fantomatique de la torche tenue par Sihrl qui ouvrait prudemment la marche.

La lumière projetait des ombres dansantes lorsqu'ils parvinrent à la pièce suivante.

Battlemap et carte de la tombe à jour avec une description sommaire de la pièce.

Sihrl répondit courtoisement à Malya mais distraitement aussi.
– «  Non je n'ai rien remarqué mais cette pièce est très bizarre et peut être que la... la fosse centrale permet d'accéder sous les escaliers.  »
Il était distrait car il considérait le couloir au nord qui selon toute vraisemblance devrait les ramener vers la sortie.
Fidèle à ses convictions, alors que la sorcière s'agitait pour explorer cette nouvelle salle, lui s'intéressait à ce qu'il y avait derrière eux et qu'il ne voulait pas laisser inexploré avant de progresser.

Sihrl n'était pas un combattant redoutable mais dans la mesure du possible, il préférait assaillir ses adversaires de dos ou pris en tenaille, c'était dès lors plus facile de toucher un point sensible. Pour peu que la crypte abritât une intelligence qui raisonnait comme lui, il fallait absolument assurer ses arrières.

D'autant que, s'il s'orientait convenablement, ils s'étaient enfoncés assez profondément dans la crypte et avaient laissé une part non négligeable du bâtiment dans l'inconnu.

Il donna donc sa torche au prêtre, prit sa lanterne sourde ô combien plus performante et discrète, et s'approcha du couloir se cachant le long du mur. Là, il éclaira le corridor et risqua un oeil pour le découvrir. il écoutait aussi...



Ses camarades se laisseraeint sans doute facilement convaincre de procéder méthodiquement. Son force de persuasion avait beaucoup crû : c'est lui qui avait la clef !

Modifié par un utilisateur mercredi 18 janvier 2012 11:39:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sihrl était allé jeter un oeil au couloir qui repartait vers le nord. Il tomba nez-à-nez sur une porte fermée. Il n'y avait pas âme qui vive dans la pièce. Assuré qu'ils ne seraient pas victimes d'un guet-apens, le roublard revint vers ses camarades. Vaprecel et Barin s'étaient placés de manière à ne pas être surpris et leurs autres compagnons prirent peu à peu position sur la partie haute de la salle observant l'endroit.

Au fur et à mesure que la lumière se répandait et qu'ils s'habituaient à la pénombre, ils purent examiner plus à leur aise la statue. Sur l'un des pavois, une inscription figurait le mot "foyer" en langage commun. L'une des lettres de ce mot semblait constituer un trou. L'autre bouclier portait une inscription dans l'étrange écriture des nains. Elle était à demi effacée par le temps et une mousse qui la recouvrait ainsi que la statue. Le second pavois comprenait également un trou en son centre.

L'immense statue se tenait sur un piédestal carré haut de deux marches et, malgré son immobilité, semblait les observer où qu'ils se trouvent dans la pièce.