Le visage du gnome s’éclaira et son immense bouche se fendit d’un généreux sourire à l’arrivée des deux nouveaux venus.

Bukari les aimait bien ces deux là. Il ne fallait pas trop lui demander pourquoi. Pour le jeune Bow-Di, ce genre de sentiment était surtout instinctif. Il aimait ou il n’aimait pas… Ce n’était pas plus compliqué que ça. Bien sur, entre les deux, il y avait le reste… Soit tout ce qui n’avait aucune importance notable aux yeux de Bukari ; et ces choses étaient nombreuses.

Au village, ce n’était pas compliqué, il y avait 4 personnes qu’il n’aimait pas. Il y avait le vieux chien à trois pattes du vieux Moris – une sale teigne qui le lui rendait bien – L’oie de la Francette, le colporteur qui passait trois fois l’an et la sale pie qui menaçait la quiétude de son empire.

Et puis il y avait quatre personnes qu’il aimait bien. Aquilone pour commencer, avec qui il traînait souvent et qui s’occupait si bien de lui. Il y avait aussi Mandar… On lui avait juste dit que c’était son demi-frère, et pour Bukari, comme ce titre sonnait bien, il avait décidé qu’il allait l’aimer… Et bien lui en a pris, car ce dernier, même s’il était étrange, se comportait bien avec lui.

Il aimait bien également Kaban. Il avait surpris ce dernier se parler tout seul à plusieurs reprise. Kaban avait alors essayé de lui expliquer qu’il ne parlait pas seul, mais qu’il priait et s’adressait à Erastil, mais pour le Gnome, ce concept était bien trop abstrait. Comme il se parlait souvent lui-même tout seul lors de ses promenades solitaires en forêt et que souvent, il s’inventait des interlocuteurs imaginaires avec qui il échangeait des phrases beaucoup plus longues qu’avec quiconque de réel, Bukari avait décidé d’appeler l’une de ses voix Erastil, car le nom sonnait bien.

Quant à Ragnar, le jeune BowDi l’aimait avant toute chose pour sa magnifique épée. Il n’y avait pas plus belle lame dans tout son royaume. Il l’imaginait déjà enfichée au bout d’un pique long de quatre gnomes… Décorée des plumes de la Sal’Pie du nom de Parin-matin-ensoleillé-divers-enneigé, ce serait vraiment une arme magnifique… Mais le guerrier n’avait pas le même avis.

Après avoir essayé à de trop nombreuses reprises pour être compté, de chaparder l’épée, Bukari s’était résigné à laisser le paladin la porter pour lui, et c’était un grand honneur que le guerrier Bow-Di lui accordait.

Bukari se dessine petit à petit. Il se parle tout seul et donne des noms aux voix qui lui parle dans sa tête, il ne sait compter que jusqu’à quatre (sinon il aurait beaucoup plus d’amis ainsi que d’ennemis et il ne parle qu’avec « des phrases » d’un mot. Ses phrases gagneront un mot par niveau de roublard qu’il obtiendra (mais en perdra un par niveau de barbare)

Modifié par un utilisateur mardi 19 mars 2013 23:14:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

La femme opina du chef en filant en cuisine :

« Je vous apporte vos écuelles et deux diables de suite ! »

Aquilone avait salué les deux jeunes religieux à leur entrée.

« Bonjour Kaban, bonjour Ragnar. »

Elle écouta ensuite ce qu'ils disaient avec attention, surtout lorsque Ragnar se mit à parler de l'incident. L'histoire n'était pas très claire. on ne réunissait généralement pas le conseil pour une blessure de chasse, même grave, ou pour une blessure à la scierie.

Elle demanda d'un ton étonné :

« Euh, de quoi parlez-vous au juste? Qui s'est blessé exactement? Et pourquoi le conseil s'est-il réuni? »

Aquilone avait déjà soigné Bukari aujourd'hui et elle ne pourrait rien pour le malheureux avant le lendemain matin mais elle supposa que si le conseil avait eu besoin de ses services, il l'aurait fait mander, surtout que Natharen et Kaban avaient déjà du se charger de la chose.

« Exactement, c'est un étranger qui est arrivé blessé au village, nous ne connaissons pas la cause de son accident et nous ne l'avons pas encore rencontré. Nous avons eue pour mission d'alerter les villageois, ne sachant pas si il y a danger ou non pour la communauté, sois prudente Aquilone, toi qui est éloigné. J’espère que ça ne va pas nous attirer des ennuis cette histoire, nous en saurons plus demain.  »

Puis il sourit à Bukari : « ton plat à l'air de te plaire Bukari. »

Mandar sourit à l'expression de son demi-frère et accueillit les deux nouveaux avec un sourire.

Les nouvelles qu'ils annonçaient ne le concernait pas directement. Il ne se sentait pas vraiment d'ici et ne savait pas encore s'il resterai longtemps. La lecture des ouvrages que son père avait accumulé pendant ses années de voyages l'intéressait bien plus.

Ce soir là la taverne se remplie plus qu'à l'habitude chacun cherchant à savoir qui était l'étranger blessé. Moris et son compère étaient arrivés. Ils étaient les héros de la soirée même s'ils n'avaient au final rien à dire de plus que ce qu'avaient appris Kaban et Ragnar.

Le repas fut comme à chaque fois excellent et rapidement les fermiers et autres petites gens rentrèrent chez eux. Les gens des petites communautés n'aimaient pas trainer dans les rues la nuit et seuls quelques trappeurs s'y risquaient. D'ailleurs un trappeur qui n'était pas présent occupa quelques échanges où les paysans avaient bien rit quand ils parlèrent de lui. Il s'agissait de Dryden le frère du père à Aquilone. L'homme avait tendance à boire et cette fois il aurait vu une hermine plus gros qu'un homme. Les paysans rirent aux éclats en disant que l'homme devait avoir encore bu un peu trop et leur fou rire doubla quand ils dirent qu'ils attendaient de le voir revenir avec son fameux trophée qu'il avait promis de ramener.

C'est néanmoins Aquilone qui décida le groupe à aller voir le Conseil le lendemain matin pour tenter d'en savoir plus. Kaban et Ragnar eux dire qu'il fallait peut être mieux passer voir le blessé pour voir ce qu'il aurait à dire... Bukari lui écoutait les échanges en mangeant. Une fois son écuelle terminée pendant les interventions de ses voisins il procéda à un échange d'écuelles et continua à dévorer son nouveau repas. Mandar fut la première victime, il valait mieux commencer par la famille résiduel lointain des règles d'éducation de son père adoptif. La famille était importante ou il faut toujours dire bonjour au plus important ou quelque chose comme ça... Ensuite Kaban parlant du blessé fut la cible mais le gnome n'eut que la sauce...trop tard un peu comme cette pie...douloureux souvenir...

Je vous laisse voir si vous voulez tous ou pas aller voir le blessé ou aller au Conseil ou si vous y aller séparément. Kaban pourra assez facilement vous recommander que la sagesse est d'y aller tous ensemble afin de pas trop fatiguer un blessé et de ne pas déranger le Conseil avec les même questions.

Modifié par un utilisateur dimanche 24 mars 2013 16:45:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aquilone avait tenté plusieurs fois de détourner son oncle de sa choppe au long de la soirée et avait fini par abandonner, laissant le public s'esbaudir de ses fables.

Lorsque Kaban fit mine de prendre congé, elle lui répondit :

« Ne risquons nous pas de fatiguer le blessé inutilement en allant le voir? Peut-être que l'un de nos anciens l'aura déjà interrogé demain matin et nous ne ferons que l'empêcher de se reposer et entraver sa guérison. Si nous voulons en apprendre plus, il me semble plus sage de passer d'abord par le conseil et de voir si on a besoin de nous pour prodiguer des soins au blessé ou pour enquêter sur l'histoire pour la sécurité de tous. Votre idée d'aller voir votre mentor devrait donc être la priorité je pense.

Je vous laisse juge, je serai ici demain peu après l'aube. »

Après avoir terminé toutes les assiettes et tous les bols sans surveillance de sa tablée, Bukari poussa un soupir – que dis-je, un râle – de contentement, avant de s’affaler en ronronnant sur sa chaise. C’était le moment de la digestion… Et après un petit rot sonore au relent de lait d’ânesse, le gnome afficha un sourire satisfait.

Comme tout le monde semblait sur le point de partir, il attrapa son sac et salua à tout-va, avant de retourner chez lui en compagnie de Mandar.

…

Bukari se leva peu avant l’aube. Il avait des vagues souvenirs concernant une sorte de rendez-vous qu’il avait accepté, pour rendre visite à une sorte d’inconnu, mais il avait bien plus important à faire. Il attrapa son sac, dans lequel il entassa toutes ses affaires. Même s’il devait y consacrer les quatre prochains jours (autant dire une éternité), il ne quitterait pas les rives de sa mare avant d’avoir défait Parin-matin-ensoleillé-divers-enneigé en combat singulier.

Mais aussitôt les portes de sa maison franchies, il croisa la route de Mandar qui l'empêcha de partir juste au moment où il était sur le pas de la porte. Sa partie de chasse était compromise… Mais ce n’était que partie remise.

Modifié par un modérateur lundi 25 mars 2013 08:20:50(UTC)  | Raison: Non indiquée