Méliore avait redouté cette demande, à la vue du personnage dégoulinant. Il pris son courage à deux main et vint se placer derrière l'elfe pour le soulever par dessous les épaules.

«  cela tombe quand bien un médecin ! vous allez avoir tu travail par ici ! »

Lhassa ne put réprimer un frisson en regardant l'elfe que Méliore relevait, d'un coup d'un seul elle se sentait moins meurtrie...Pour peu elle aurait pu lui décocher une fléche. Elle s'efforça de se détendre et de reprendre son souffle en écoutant les paroles des nouveaux arrivants.

« Je me nomme Khilgan » répondit le mage à Anselme
« Je suis, disons, un étudiant. Et vous, qui êtes vous ? »
Il marqua un moment d'arrêt, observant le groupe prêt à dégainer l'arme, les traits tendus.
« Vous semblez...disons méfiant. Vous "attendez" quelqu'un ? »

Modifié par un utilisateur vendredi 3 juin 2016 21:14:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lhassa, qui était toujours en retrait eut soudain un flash… L’arbre rouge… Elle en avait entendu parler par Lorne, et pourtant, elle n’avait pas fait le lien à ce moment. Dans les ténèbres de la ruine naine, ces mots avaient enfin résonné dans sa tête. Elle se rappela alors le temps, celui où elle n’avait pas été arrachée aux siens et qu’elle vivait dans la relative sécurité de son village aux palissades de bois. Les paroles de Servane, la vieille folle du village que les gens consultaient pour tous leurs maux. C’était les paroles de ce soir où elle s’était glissé sous la peau de bête qui couvrait mal la hutte de la vieille, ce soir où elle avait voulu entendre la voix rauque de la femme, malgré la peur que cela créait en elle. Lhassa n’avait pas tout compris l’histoire, celle d’un homme aigri qui voulait être puissant, ou quelque chose comme ça.

Les mots apparurent, cristallins, dans la tête de la jeune azalaise. Elle pouvait presque entendre la voix de Servane, sentir l’encens trop fort qui brulait les narines, lorsque la vieille s’était adressée à l’homme : «Rends-toi au plus vieil arbre de la forêt, celui qui semble presque avoir la forme d’un homme et d’une femme entrelacés. C’est là que tu devras y apporter ton offrande. Étend sur le tronc, à partir des racines et jusqu’à hauteur d’homme, le sang d’une vierge. Tu verras alors son visage et il te prendra parmi les siens… Mais tu devras combattre avec lui ce qui reste de l’elfe… » Lhassa s’était sauvée. Elle n’avait pas pu faire sens de ces mots. Mais aujourd’hui, les informations se liaient les unes aux autres… l’homme dont parlait Servane était Antioch, le prince Démon qui avait affronté la jeune elfe Saï-Singel. Ensemble, fusionnés dans un ultime combat, ils étaient devenus la grande forêt de Saï-Singel. Maintes fois elle avait entendu cette histoire chez les maîtres où elle avait dansé. Les rumeurs racontaient que le combat entre le prince et l’elfe continuait à faire rage dans tout ce qui était vivant en ce monde.

Lhassa semblait comme figée depuis que le culte de l'arbre rouge avait été évoqué...Elle se mit alors à parler comme dans un songe, évoquant un lointain souvenir:

« Lorsque j'étais enfant il y avait une ancienne au village, elle était étrange mais c'est elle qui soignait les gens lorsqu'ils en était besoin, et...elle avait toujours d'étranges histoires à conter. Un soir un homme est venu lui parler, un homme étrange comme...comme aigri par la vie. Et voici ce qu'elle lui a dit, cela ne représentait rien jusqu'alors mais les mots viennent de me revenir en mémoire: «Rends-toi au plus vieil arbre de la forêt, celui qui semble presque avoir la forme d’un homme et d’une femme entrelacés. C’est là que tu devras y apporter ton offrande. Étend sur le tronc, à partir des racines et jusqu’à hauteur d’homme, le sang d’une vierge. Tu verras alors son visage et il te prendra parmi les siens… Mais tu devras combattre avec lui ce qui reste de l’elfe… » .Ne pourrait ce être ainsi que le mal a commencé céans? »