Andreï regarda travailler Aelaendlara, elle était encore toute pale de sa mésaventure et ses mains tremblaient.Ce qui ne facilita pas son travail, au final la peau du lézard n'était plus qu'un tas de charpies, mais ce n'était pas grave Andreï espérait bien retrouver sur son chemin d'autres tatzlwyrms, il leur ferrait gouter de son épée.

Il était temps de prendre les tours de gardes et de poursuivre leur exploration vers l'est, où coulait la Pie-Grièche tranquillement.

Pharast, 31e jour, le soir

Évan avait peut-être raison : il s'agissait peut-être d'un jeune tatzlwyrm solitaire à la recherche d'un endroit où s'établir ; en tout cas, aucun autre monstre ne vint attaquer les explorateurs ce soir-là. Le halfling parvint à pêcher deux belles truites qui vinrent compléter la boustifaille habituelle de viande séchée qu'on trouvait dans les rations de voyage. Il faisait relativement frais, peut-être à cause de la proximité de la Pie-Grièche, mais c'était une fraîcheur tout à fait raisonnable et agréable.

Grâce aux bons soins d'Erwanez, toutes les blessures physiques d'Aelaendlara avaient été guéries. La rôdeuse se sentait encore un peu faible, à cause des vapeurs verdâtres soufflées par le monstre. Cette rencontre, certes dangereuse et qui avait amené l'un des explorateurs à un cheveu de la mort, leur avait également appris plusieurs choses. Ils avaient tout d'abord fait la connaissance "en vrai" de ces monstres légendaires qu'étaient les tatzlwyrms, ces créatures dont les mères se servaient parfois pour rendre plus dociles les enfants qui rechignaient à s'endormir ou à obéir. Mais, surtout, ils s'étaient rendus compte, par la force des choses, que la région de la Ceinture Verte regorgeait de dangers. Bien sûr, ils en avaient déjà eu un avant-goût lors de leur rencontre avec l'ours-hibou et de leurs observations du repaire des mites, mais ici, c'était un peu différent : il s'agissait d'une confrontation qu'ils n'avaient pas choisies et à laquelle ils n'avaient pas eu le choix d'échapper.

Ils ne purent s'empêcher de repenser au dicton qu'on leur avait répété au comptoir d'Oleg : plus ils allaient s'éloigner de la civilisation et plus ils risquaient de courir des dangers importants. La méthode d'exploration qu'ils avaient choisies et qui consistait à visiter toutes les plaines, mêmes les plus éloignées du Brévoy, était peut-être plus rapide d'un certain côté, mais elle les amenait également vers des dangers auxquels ils avaient du mal à faire face sereinement.

La nuit était tombée maintenant, et il était temps de se rassembler autour du feu de camp et de prendre un peu de repos.

Je vous laisse éventuellement faire des premiers secours pour l'affaiblissement de caractéristiques si vous le voulez.

Gozran, 1er jour

Un nouveau mois commençait, mais la tâche qui se dressait devant les explorateur était toujours la même : poursuivre la cartographie et la fouille de la région centrale des Terres Oubliées qu'on appelait la Ceinture Verte, et mettre un terme aux agissements des bandits dans la région.

Au petit matin, ils repartirent vers le nord-est en longeant la rive gauche de la Pie-Grièche pour explorer les terres auxquelles ils n'avaient pas pu accéder auparavant. Ils savaient qu'ils revenaient vers les ruines du pont de Nettles, celui-là même qu'ils avaient croisé sous la forme d'un esprit revenu d'au-delà de la mort quelques jours plus tôt. Il leur fallut toute la matinée pour remonter le fleuve jusqu'à arriver aux ruines calcinées de la petite maison qui avait sans doute servi d'abri à Davik Nettles.

En approchant — avec prudence — des restes du bâtiment incinérés, ils purent constater que le seul élément de civilisation qui n'avait pas été touché par le feu de ce côté-ci du fleuve était une petite cloche suspendue à un poteau, assez semblable à ce qu'ils avaient pu voir de l'autre côté. À part cela, un examen rapide des ruines permit assez vite de repérer de nombreuses traces de pas : l'endroit avait visiblement déjà été fouillé de fonds en combles par de nombreuses personnes. Ici et là, on pouvait cependant apercevoir des traces de sang plus frais posé sur des débris calcinés : il s'agissait donc de sang déposé là après l'incendie.

En examinant les murs extérieurs de l'ancien habitation, on pouvait constater qu'ils étaient criblés de pointes d'acier recouvertes de suie. Il s'agissait visiblement d'anciennes pointes de flèches. On pouvait facilement penser que Davik Nettles avait sans doute été surpris à l'intérieur de sa maison par une pluie de flèches ; des flèches enflammées, au vu de l'état actuel de la maison.

Vous pouvez examiner les lieux de manière plus approfondie ou terminer l'exploration de ce demi-hex (ce qui prendra le reste de la journée, puis décider de quoi faire ensuite).

La multitude de traces de pas autour de l'ancien foyer de Nettles n'était pas de nature à faciliter le travail de la rôdeuse.
Aelaendlara commença par essayer de déterminer si toutes les traces avaient été faites le même jour, ou s'il s'en trouvaient de plus récentes ou de plus anciennes, puis elle étudia les pointes de flèches plantées dans les mur calcinés de la cabane, dans l'espoir de former des groupes de flèches indiquant chacun la direction d'un (ou d'un groupe) de tireur.
Par la suite, elle pourrait ainsi examiner chaque pas de tir pour déterminer le nombre de tireurs.
Après cela, il lui faudrait encore rechercher l'endroit où les brigands avaient laissé leurs chevaux et essayer de déterminer la direction par laquelle ils étaient venu et repartis.
Ce long travail effectué, il ne resterait plus qu'à examiner les restes de la maison à la recherche d'indice sur ce que les brigands pouvaient bien rechercher.

Andréï fut le premier à entrer dans les restes calcinés de la maison de Davik Nettles. Il se rendit compte immédiatement qu'il ne restait quasiment rien de ce qui se trouvait à l'intérieur : quasiment tout avait brûlé et, ce qui avait été épargné par le feu avait été visiblement retourné et fouillé. Il ne devait rien rester de valeur ici. Dans un coin, il trouva un petit coffre calciné qui avait été ouvert et vidé ; peut-être était-ce là que le passeur conservait ses gains ? Toujours est-il qu'il n'y avait plus rien à cet endroit.

Erwanez le suivit et se mit à rechercher des traces de magie… mais elle non plus ne trouva rien de particulier, si ce n'est de très nombreuses traces de pas anciennes, qui étaient restées bien marquées dans la couche de débris calcinés qui recouvrait le sol.

Aelaendlara se pencha elle aussi sur ces traces, mais il lui fut impossible de déterminer précisément de quand elles dataient. Celles qui étaient imprimées dans les restes de l'incendie à l'intérieur de la petite maison avaient été protégées par ce qu'il restait des murs ; elles pouvaient donc avoir été faites plusieurs jours ou plusieurs semaines auparavant. Dehors, le vent, la végétation et la faune locale s'étaient alliés pour rendre les traces invisibles. Une chose était certaine toutefois : un certain nombre de personnes, entre 5 et 10 sans doute, étaient venues sur place et avaient visiblement fouillé la maison de fonds en combles.

Comme il n'y avait rien d'autre à examiner dans le coin, et que l'état du pont l'intriguait, Aelaendlara se rapprocha de la rive du fleuve pour observer les restes du pont suspendu. Elle passa à côté de la cloche sans la toucher et alla observer les deux larges poteaux enfoncés dans la rive, ceux-là même qui avaient dû autrefois supporter les cordages qui composaient le pont.

Elle remarqua rapidement qu'il y avait plusieurs pointes de flèches enfichées dans ces épais poteaux. Les archers avaient donc du viser quelque chose, ou quelqu'un qui se trouvait ici. Elle s'agenouilla et regarda les bouts de corde qui étaient encore attachés aux poteaux : l'un d'eux au moins avait été coupé net, comme tranché. Les pointes des flèches semblaient similaires à celles que la rôdeuse avait vues dans le mur de la maison incinérée ; il devait donc sans doute s'agir des mêmes archers… et peut-être de la même cible, Davik Nettles.

Son regard se porta alors sur une sorte de monticule situé à quelques mètres de là, partiellement dissimulé par les herbes. Il s'agissait de plusieurs longueurs de cordes épaisses, et celles-ci ne semblaient pas très vieilles… peut-être quelqu'un les avait-il amenées là pour réparer le pont ? Il n'y avait aucune trace d'un début de réparation autour des poteaux, cependant, comme si ceux qui avaient espéré réparer le passage en avaient été empêchés.

Évan s'approcha de la rôdeuse, intrigué par ses recherches.
Il se mit lui aussi à observer l'objet de ses investigations en prenant bien garde de ne pas la gêner.

Tout le matériel pour réparer le pont avait été amené sur place. Mais de ceux qui l'avait amené pas de trace, ou presque. Juste un bout de chemise qui laissait l'impression fâcheuse à Aelaendlara que quelqu'un avait tenté de réparer le pont mais avait été entrainé sous l'eau avant d'accomplir sa tache. Par Nettles? ou par un wyrms? L'absence de trace de combat n'apportait pas de réponse à ces questions...

« Il n'y a rien à trouver par ici. Finissons d'explorer la région. Nous ne pourrons de toutes façon pas réparer ce passage tant que le problème de Nettles et des brigands ne sera pas réglé. »

Gozran, 1er jour, au soir

La Pie-Grièche dessinait une large marque diagonale à travers les Kamelands, remontant vers l'est jusqu'à rejoindre la route du Sud du Rostland et à la longer jusqu'à Restov. Nul doute que le point de passage de Nettles — apparemment le seul sur plusieurs lieues à la ronde — était un endroit convoité. Peut-être était-ce son importance qui expliquait que des archers, des bandits à la solde du Seigneur-Cerf d'après les dires de l'esprit de Nettles, soient venus s'attaquer à cet endroit.

On pouvait supposer qu'après la destruction du pont — saboté par Nettles peut-être —, les bandits et d'autres habitants du coin aient voulu le réparer. Bien entendu, l'esprit de Nettles ne les avaient pas laissés faire. Il y avait d'ailleurs des chances pour que l'esprit mal content refuse toute réparation jusqu'à ce qu'il soit apaisé. Hors, son apaisement ne viendrait qu'à une seule condition, la mort de celui qui était responsable de tous ses tourments.

Quoi qu'il en soit, aucun des explorateurs ne se sentait vraiment très désireux de passer la nuit à proximité de l'endroit qu'ils savaient hanté. Ils s'éloignèrent donc de l'eau pour aller camper à l'abri d'une colline un peu plus loin vers le sud. C'est là qu'ils montèrent leur campement et préparèrent le repas du soir. Il était temps de compter les rations restantes et de décider de la suite du programme du lendemain.

Allister avait paru songeur depuis quelques temps. Il exécutait son travail de cartographie presque mécaniquement et ne décrocha pratiquement pas les mâchoires depuis l'attaque du Tatzlwyrm. Peu après ce combat, il se rendit compte que l'ensemble de la région était bien plus dangereuse qu'il ne l'avait imaginé de prime abord. Certes il n'y avait pas eu mort d'homme, ni de femme, mais il s'en était fallu de peu que se fut le cas. Il fut d'autant plus touché par l'évènement que c'était sa cousine qui en avait été la principale victime. Si elle avait passé, il s'en serait voulu de ne pas avoir su la protéger plus. Et cela remettait profondément en cause la manière dont il avait abordé sa mission jusque là.

Il lui faudrait être beaucoup plus vigilant sur le monde qui l'entourait. Malgré la confiance qu'il pouvait avoir en ses compagnons, il lui faudrait aussi être plus fort pour pouvoir répondre aux pièges tendus par un nature qu'il percevait maintenant hostile et qui ne leur ferait pas de cadeaux à l'avenir.

Erwanez regarda ses amis et commença à gravir la petite colline avec sa monture. Approchant du sommet, elle fit ce qu'elle put pour ne pas être aperçut, se tenant légèrement en retrait du sommet et en étant courbée sur sa monture. Elle regarda attentivement le combat qui semblait se dérouler plus bas.