Un réveil à ciel ouvert. Sans toit, sans chaumière, et surtout sans la présence de la vieille guérisseuse.

Alors tout n'était qu'une illusion ?

Les mains de la jeune femme passèrent rapidement sous sa propre tunique. Palpant sa peau. Caressant certains endroits bien précis de son corps. Son flanc, notamment. Les blessures qu'elle avait subi durant l'attaque du convoi, elles, étaient à peine refermées. Elle avait récupéré, mais les cicatrices étaient toujours visibles. De même que les soins qu'on lui avait apporté.

Non. Tout n'était pas qu'une illusion ... L'attaque, les morts, la fuite. C'était vrai. Et cette vieille dame, alors ?

Pensive, dès le petit matin, elle posa une main à plat sur son crâne, que le mal de tête vrillait par instants. Fugaces, mais douloureux. Ses yeux à peine habitués à la clarté du ciel qui s'étendait au-dessus d'elle, elle regarda un peu partout autour d'elle. De la rosée. L'air frais, et le ciel à peine baigné de soleil.

Le matin ...

Je n'ai pas pu passer la nuit ... ou même plusieurs nuits, tout bien réfléchit ... à la belle étoile. Pas dans mon état.

Rapidement, elle constata que ses vêtements et son sac étaient encore là.

J'ai encore mes affaires, il ne m'est rien arrivé de fâcheux. Soyons objectif : une jeune femme sans défenses, avec quelques possessions qui ont un peu de valeur, abandonnée aussi près d'une ville ? Le premier venu peut disposer de moi comme il le souhaite. Je viens sans doute d'être déposée ici. Déposée ? Ou bien ...

Tout cela la laissait bien songeuse. Cela dit, réfléchir plus longtemps avec le ventre creux du petit matin, et le fait qu'elle vienne juste de se réveiller ... Elle avait besoin de s'attabler quelque part, de terminer de se réveiller tranquillement. Et de manger quelque chose. Elle mettrait tout bien en place une fois que cela serait fait.

Après s'être hissée du mieux qu'elle pouvait sur ses jambes, c'est donc tout naturellement qu'Emy se dirigea droit vers l'est. L'agitation d'une ville était la meilleure direction qu'elle puisse choisir à l'heure actuelle.

Un marteau ?

Alors qu'elle se dirigeait vers ce qu'elle pensait être une ville, c'était ce qu'elle avait entendu. Elle n'était pas du tout en bonnes conditions pour faire une mauvaise rencontre ... Et avait juste envie de manger et de se poser quelque part. En plus, elle n'avait pas eu le temps de se pomponner. Mais au moins, les quelques minutes de marche qu'elle venait d'effectuer l'avaient réveillée.

Un forgeron ? Juste un bricoleur ? Enfin, si c'est une personne aussi étrange que cette vieille femme qui a disparu, je sens que je vais finir par prendre mes jambes à mon coup et rejoindre cette ville pour prendre un bon rhum. Faut pas déconner quand même. Une fois, je veux bien. Et encore, c'est déjà super louche. Plus ... C'est plus un hasard. Et mieux vaut ne pas y penser.

A la réflexion ...

Il y a peut-être moyen qu'on m'en dise plus sur cette guérisseuse, c'est dans les parages que je l'ai rencontrée après tout.

Méfiante, la jeune femme décida de se rapprocher tout de même, précautionneusement de la source du bruit. En essayant de ne pas faire craquer des branches, et de garder ses sens aux aguets.

Modifié par un utilisateur lundi 22 juillet 2013 20:14:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Deux hommes qui réparent une barrière. Emy se détendit un petit peu, malgré sa réticence à se débarrasser de sa méfiance, et répondit à leur signe de main par un sourire, en rejetant son capuchon bleu en arrière. Sans se départir d'une petite distance de sécurité, elle se rapprocha des deux individus, malgré tout plutôt contente de parler à quelqu'un qui lui paraissait plutôt amical. Un luxe qu'elle n'avait pas pu se permettre depuis l'attaque, entre le temps qu'elle avait passé à se remettre de sa blessure, et son réveil auréolé de mystères.

« Je suis désolée, loin de moi l'idée de vous faire peur. Comme vous le soulignez, je suis effectivement un peu perdue. »

Elle laissa son bras indiquer la direction de laquelle elle était venue.

« Il y a quelques jours encore, je voyageais avec un groupe de mercenaires. Nous retournions vers Korvosa après une mission, mais nous avons été pris dans une embuscade. Des brigands, je crois ... Je suis la seule à avoir survécu. »

Oh bien sûr, elle n'était plus aussi attristée qu'il y a quelques jours. Après tout, ce n'était pas en pleurant les morts encore et encore qu'elle les ferait revenir. Et puis, elle devait penser à elle avant tout, actuellement. Bref, paraître se moquer de ce qu'il s'était passé aurait pu paraître un peu étrange. Au moment où elle prononça ces mots, Emy détourna brièvement le regard de ses interlocuteurs, laissant une ou deux larmes s'installer au coin de ses yeux.
Puis, elle passa ses mains sur ses yeux, en profitant pour les rougir, et termina la phrase qu'elle avait commencé :

« Enfin, je me suis égarée juste après ce tragique évènement. Nous avions un guide avec nous, et il a tenté de nous faire passer par un raccourci ... Que je ne connaissais pas, du coup j'ai un peu erré sans savoir où j'allais, et je me suis retrouvé dans ce coin. Je cherche une auberge où me reposer, et surtout à savoir où je suis. Peut-être pourriez-vous m'indiquer le chemin ? »

Bien sûr qu'ils peuvent, ils n'ont pas vraiment l'air d'ermites. Et cette barrière ... Il y a forcément un village tout proche. Enfin bon, peut-être que ces deux messieurs m'aideront à savoir précisément où je suis. Ce serait déjà un bon début. Ils ne vont tout de même pas refuser ce petit service à une demoiselle aussi mignonne, n'est-ce pas ?

Pas eu de chance ... Visiblement, beaucoup plus que mes compagnons de voyage, en tous les cas.

Ce qu'elle s'abstint de faire remarquer, se contentant de hocher pensivement la tête avec le même air attristé qu'elle arborait ces dernières secondes. Au moins, ce semblant de mascarade avait eu du bon : les renseignements de l'homme étaient suffisant pour qu'elle se situe, et qu'elle sache où trouver ce qu'elle cherchait.

Je suis près d'Hommlet. Au moins je ne me suis pas trop éloignée de Korvosa. Bon, je trouverais sans doute de quoi achever de me reposer, et peut-être pourrais-je chercher un travail, ou même simplement me proposer pour escorter un convoi qui se rendrait en ville, une fois sur place ... En tous les cas, voilà qui me paraît prometteur.

Emy adressa un demi-sourire aux deux hommes. Un sourire 'franc' et rassuré, avec un arrière-fond de cette tristesse qu'elle éprouvait, en tous cas à leurs yeux.

« Je suis en tous cas bénie, dans tout ce malheur, d'avoir croisé, enfin, deux bonnes âmes prêtes à m'aider. Je vous remercie, messieurs, et je vous souhaite la bonne journée. »

Quelques pas en arrière, tout en les saluant d'un petit signe de main, puis elle s'en retournait vers le chemin afin de se diriger vers Hommlet, replaçant son chaperon bleu sur sa tête.

Bien, bien. Après la colline, et une affaire de vingt minutes de marche ? C'est partit.

Le village était un peu plus ... Comment dire ? Un peu plus 'vert', un peu plus 'touffu' que ce à quoi s'était attendu Emy. Elle n'était jamais venu à Hommlet, et c'est ce qui la frappa en premier lieu quand elle l'aperçut, du haut de la colline. Le château surplombait un assemblage d'habitations et de verdures. Il ne semblait pour ainsi dire ne pas y avoir d'espaces dégagés à Hommlet. Cela dit, c'était une vue plutôt joli.

C'est avec un sourire que la jeune femme commença à descendre la colline, afin de se diriger vers le village. Elle ne le voyait encore que de loin, finalement, donc elle ne distinguait pas de portes, ou de grande route marquant l'entrée. Un si petit hameau était-il gardé ?

Enfin, de toute manière, je vois mal pourquoi on me refuserait l'accès à une auberge. Je viens simplement me reposer et me renseigner. Ce n'est pas comme si je venais mettre le bazar ...

La bourgade était paisible, et animée comme peut l'être une petite ville peu après le levé du jour. Pensive, et encore un peu perturbée par les événements récents, Emy déambula en ligne droite un petit moment. Suivant l'urbanisation progressive du paysage, finalement. De toute manière, l'auberge ne pouvait pas se situer ailleurs qu'au beau milieu de la ville.

Quel cadre agréable. Et banal. Trop banal pour qu'une vieille dame et sa maison disparaissent non loin de la ville, pendant la nuit. Remarque, dans les contes de fée, c'est bien souvent dans les villages qui sont particulièrement banals qu'il se passe des trucs étranges. C'est juste que personne ne les voit. Hum ... Je me demande à qui je pourrais demander des informations au sujet de la vieille guérisseuse. Et de ce temple qu'elle a évoqué ... Il faut que j'évite de demander ça à tord et à travers, on risquerait de me prendre pour une cinglée et de me chasser d'ici à coups de fourches.

Avisant deux hommes armés qui semblaient surveiller les alentours, Emy se dirigea dans leur direction. Il paraissait évident à ses yeux qu'il s'agissait de miliciens. Et si ce n'en était pas ... ? De toute manière, elle en aurait vite le coeur net.
Avec un sourire timide et un petit signe de main, elle tenta de happer leur attention.

« Excusez-moi, messieurs ? Je viens viens d'arriver en ville, et on m'a conseillé l'auberge de la bonne hôtesse si je souhaitais prendre un bon repas. Par contre, j'ai complètement oublié de demander où cela se situait. Est-ce que vous seriez assez aimables pour m'indiquer le chemin, s'il vous plaît ? »

Emy laissa un grand sourire fendre son visage.

« Ce serait très aimable à vous, et je ne peux qu'accepter avec plaisir. Je me disais justement que j'avais bien envie de boire quelque chose, et peut-être même de manger. Et puis, je ne connais pas très bien la région ... Du coup, comme vous avez l'air plutôt sympathique, peut-être que je pourrais profiter de votre présence pour que vous m'en disiez un peu plus sur les alentours ? Je suis très curieuse. »

La jeune femme leur adressa son plus beau sourire.

« En tous les cas, je vous suis, si vous voulez bien me montrer le chemin ... »

Feintant d'être particulièrement contente d'avoir trouvé deux énergumènes suffisamment amicaux pour la guider, la jeune femme se fit bavarde. Elle tâchait de marcher juste à côté d'eux, histoire de distinguer les traits de leurs visages.

« Vous avez parlé de votre service, ainsi vous faites partie de la milice locale ? »


J'essaye simplement de savoir si, dans l'éventualité où ils me répondent, ils mentent ou non.

Ils n'ont pas l'air très dégourdis. Mais peut-être que j'en tirerais quelque chose. S'ils sont vraiment miliciens, ils auront peut-être d'autres choses à m'apprendre que les deux que j'ai croisé près du bosquet.

Un boulot tranquille ... Mais également très peu palpitant. Enfin, si ça leur convenait, c'était leur problème.

« Il est vrai que c'est calme. C'est agréable. »

J'espère pour eux qu'ils n'auront jamais à s'occuper d'un vrai problème ... Enfin, c'est vrai que les parages ont l'air vraiment tranquilles. S'il n'y avait pas eu cette guérisseuse qui avait disparu du jour au lendemain, je ne serais peut-être pas méfiante le moins du monde avec les alentours. Peut-être.

Emy hocha la tête quand ils lui proposèrent de boire avec elle.

« Une petite bière me requinquera après toute cette marche ... Et avoir quelqu'un avec qui converser est toujours sympathique. »

« Il est vrai que je ne me suis pas présenté, je suis désolée. Je m'appelle Emy. »

La jeune femme attrapa la poignée de la porte et la fit tourner, rentrant la première dans l'auberge.

Fameux ce jet de dés ... =P



Emy opina quand Karl annonça qu'il allait chercher les bières, et partit s'asseoir en compagnie de Will, à une table pas vraiment éloignée.
Karl revint en grommelant, ce qui ne manqua pas de piquer la curiosité d'Emy.

« Vous semblez mécontent ? »

Sûrement une histoire d'argent. Peut-être qu'il y a moyen en les flattant un petit peu, de me faire payer la boisson, tant qu'à faire ... Après tout, c'est une question de galanterie.

Modifié par un utilisateur jeudi 25 juillet 2013 19:21:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

Emy fit la moue. « Je suis désolée. Je ne voulais pas créer de problèmes ... »

Enfin les bières étaient là tout de même.

Pour le moment, même si elle avait soif, elle se posait un peu trop de questions pour boire l'alcool sans broncher. Elle était peut-être trop méfiante, mais les événements récents avaient de quoi rendre n'importe qui paranoïaque, non ? Et ces deux hommes qui disaient que tout était plutôt calme dans le coin ...

« Hum ... Je suis désolée de vous poser une question aussi étrange, mais vous n'auriez pas entendu parler d'une vieille femme qui vivrait aux alentours du bourg ? Je sais que vous m'avez dit que c'était plutôt tranquille. Mais ... Je ne sais pas. Quelque chose d'étrange, de peut-être plus tout jeune, ou encore une légende ? »

Qui ne tente rien n'a rien. De toute manière, il suffira d'une pirouette pour s'en sortir, au final.