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Offline Obno  
#1 Envoyé le : dimanche 21 juillet 2013 15:24:28(UTC)
Obno
Rang : Habitué
Inscrit le : 18/01/2011(UTC)
Messages : 1,071
Localisation : Paris
e rire moqueur de la jeune femme résonna une nouvelle fois entre les arbres. Après plusieurs heures a jouer au chat et à la souris, Radovan devait admettre qu'il était complétement perdu. En plus d'être insaisissable, la créature semblait capable d'altérer les sentes et les repères et ses motivations demeuraient mystérieuses. Allait-elle le dévorer ? L'asservir ? Lui faire perdre la raison ?

La sagesse populaire l'avait pourtant mis en garde contre le fait de s'aventurer seul au cœur de la forêt de Gronzi, Quoi qu'en disent les Surtovas, elle appartient aux fées et non aux hommes ! mais le besoin d'argent et l'opportunité de découvrir un bosquet d'ébénite qu'il pourrait exploiter a son compte avait été plus fort que la prudence.

Fatigué et résigné, le bucheron s'agenouilla prêt d'un ru afin de noyer son estomac pour faire taire la faim qui le tenaillait.

Modifié par un utilisateur dimanche 21 juillet 2013 15:26:00(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Offline Faenil  
#2 Envoyé le : lundi 22 juillet 2013 00:02:02(UTC)
faenil
Rang : Habitué
Inscrit le : 04/03/2010(UTC)
Messages : 1,330

Radovan

ruisseau


Radovan s’approcha de la surface de l’eau. Elle était lisse et pure, à tel point qu’il pouvait contempler le fond du frêle cour d’eau. Un délicat jardin s’offrait à sa vue, alternant les galets ronds et blancs de granits, ayant roulés depuis les contreforts des pics givrés, avec les roches rougeâtres, plus sombres et plus anguleuses que l’on trouvait abondement dans les rocailles alentours. Ce patchwork était complété par l’abondance verte et chevelue des algues aquatiques, formant un microcosme à l’image des denses forêts dans lesquelles il s’était aventuré. Enfin, tout un monde de têtards, de crevettes, d’insectes aquatiques et même de petits poissons contribuaient à donner à ce tableau un aspect à la fois vivant et complet. Chaque être, minéral, végétal ou animal était ici à sa place, et bien qu’il n’aie ni les mots, ni les concepts pour l’exprimer, Radovan percevait confusément que l’harmonié dégagé par ce qu’il voyait était bien plus qu’un simple agencement esthétique.

Soudain, l’image se troubla. Des centaines de ridules coururent follement à la surface altérant instantanément la perception du bucheron. Une goutte de sa sueur –il était en nage- venait de se décrocher de son front et percuter la surface de l’eau. Mais au fur et à mesure que le temps passait, la vision du fond du ru ne revint jamais à la perception claire et limpide qu’il en avait eue au premier regard. Car dès la première goutte de sueur, l’empreinte de l’homme se marque sur les sites qu’il foule, l’enlaidissant la plupart du temps.

Confusément, Radovan prit peur. La forêt était le domaine des fées, mais de nombreuses histoires les associaient également aux sources et aux cours d’eau. Il avait faim, il avait chaud, il avait soif. Il aurait volontiers enfoncé sa tête dans l’onde pure et fraiche pour y noyer ses besoins. Mais ses mains et son corps étaient maculés de boues de sueur et de saleté. Salir davantage l’eau courroucerait peut –être la fée ….

Cette pensée, mais surtout sa propre peur, le révolta. Sa raison le poussait à prendre à la nature ce dont il avait besoin, maintenant et tout de suite. Après tout, Erastil autorisait les hommes à vivre de leur chasse et de leur labeur, non ? S’il avait soif, qu’il boive. S’il avait besoin d’argent, qu’il trouve et découpe les ébénites…. Pourquoi en serait-il autrement ? Pourquoi ne serait-ce pas aussi simple.

A nouveau, il pencha sa tête vers la surface, mais il crut entendre l’écho des rires de l’être féérique qui se jouait de lui. La peur revint, plus forte que jamais, plus forte que sa raison….
Il demeura donc, interdit, sur la berge moussue. Sa logique n’avait pu le forcer à braver la peur du monde invisible. Mais devant ce besoin insatisfait, une pulsion plus profonde, plus sourde, montait à partir de son ventre et irradiait vers tous ses membres.

Il avait déjà ressenti cette sensation quelques fois depuis qu’il s’était aventuré dans la forêt de Gronzi. Comme si quelque chose d’autre que son esprit pouvait diriger ce corps. Cela arrivait parfois au cours d’une chasse haletante, ou encore lorsqu’il s’accordait des plaisirs simples comme un bon repas de venaison. Mais cette fois, cette sensation ne cautionnait pas son comportement en manifestant son contentement. Non. Elle se révoltait…
C’était une sourde clameur qui battait la chamade dans son esprit. Un animal en pleine révolte qui se débattait face à la restriction imposée par la peur de ce cœur humain.
De nombreux animaux venaient boire ici. Pourquoi pas moi. Pourquoi pas. Pourquoi pas moi. Pourquoi pas. J’ai soif. J’ai chaud.

Ce n’était plus l’acte d’appropriation d’un homme revendiquant une ressource comme sienne. C’était le cri d’une créature sauvage aspirant à la vie.
« AAAAAAArrh »
Voulant exprimer son besoin, il s’écria, à l’adresse des forces invisibles qui régentaient ces bois.
« J’veux boire. J’ai soif. Laiss’ moi boire.  »
Ses cris furent comme absorbé par l’univers végétal qui l’entourait et seul le chant du coucou daigna réponde.
« Les bêtes boivent bien ici. Pourquoi j’en f’rais pas partie ?  »
« …. »
« COUCOU »
«  Pourquoi j’en f’rais pas partie d’tout ça?  »

Il attendit. Une minute s’écoula. Puis deux. Alors, n’y tenant plus, il approcha prudemment, tel un fauve aux aguets, sa mâchoire frôlant la surface de l’eau. Puis, il commença à aspirer goulument le liquide vital….
Offline Obno  
#3 Envoyé le : mardi 23 juillet 2013 10:45:08(UTC)
Obno
Rang : Habitué
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Messages : 1,071
Localisation : Paris
'eau coula dans sa gorge en formant un torrent de fraicheur. Bien que la position le rendait vulnérable à l'attaque d'un prédateur, il prit le temps d'étancher sa soif.

Quand il releva la tête, elle était apparue a quelques mètres de lui. Sa beauté lui coupa le souffle. Chaque parcelle de son corps exhalait une sensualité sauvage et primitive. Elle ne ressentir aucune gène à exhiber sa nudité totale.

Elle lui sourit et l'humain sentie toutes ses barrières mentales s'effondrer...

Offline Faenil  
#4 Envoyé le : lundi 5 août 2013 12:23:14(UTC)
faenil
Rang : Habitué
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Messages : 1,330

Radovan



Il cligna des yeux puis tenta positionner sa main de protéger ses yeux de la lumière sinople qui semblait envelopper l'apparition.
Toujours bouche bée, il observa une fraction de seconde la fée. Cela faisait trois mois qu'il n'avait plus vu de corps féminin dénudé, mais à peine cette pensée affleura-t-elle son esprit qu'il remarqua que ce corps de femme portait un visage d'enfant, et on ne pouvait se méprendre sur l'innocence qu'on lisait en ses yeux.
De plus en plus mal à l'aise, le bucheron chercha quelque-chose à dire ou à faire pour appaiser le courrou de la fée voire éveiller son amitié. Mais il était venu en ces bois avec des haches, des scies et des coins, dans l'intention de trouver des bosquets de bois précieux, de les exploiter et d'en tirer profit... Comment pouvait-il se justifier... Au fond, il faisait cela pour ses enfants, mais il se sentait incapable de trouver les mots qui convaincraient la fée.

Sur le moment, il fut tenté de prendre ses jambes à son cou, une attitude sinon raisonnable, au moins compréhensible pour un pauvre bucheron face à un être surnaturel.
Mais à l'instant où la fée sourit, une petite lueur de courage s'alluma en lui. Ce sourire lui montrait que tout n'était pas laid en ce monde et qu'il fallait parfois faire preuve d'audace pour profiter de ce que la chance pouvait offrir. Ce sourire,... il lui rappelait les moments passés, celui des temps heureux. Le sourire de Yelena, la première fois où il lui proposa de s'asseoir sur un tapis de mousses, au cours d'une promenade forestière,... le rire du petit Ioreg,... La vie, dans ce qu'elle avait de plus beau.

Il sourit donc de même, puis sortit sa grande main de l'eau et la posa sur le buste qu'il venait de redresser.

« Radovan », fit-il. Sa voix, semblable à un roulement de gravillons, perturbait la quiétude forestière et le chant des oiseaux.

Mais il ne s'y attarda pas et poursuivit ses efforts de dialogue.

« Qui es-tu? » Acheva-t-il en déployant sa main dans la direction de la fée.
Offline Obno  
#5 Envoyé le : mardi 3 septembre 2013 21:50:31(UTC)
Obno
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Localisation : Paris
a jeune femme lui sourit.

« Selva... »

Elle l'enlaça. Elle exhalait un délicieux parfum d'herbe coupée. Ses lèvres charnues se posèrent sur les siennes. Submerger par l'onde sensuelle, l'humain ferma les yeux.

Quand il se réveilla, elle avait disparu. Un rêve délicieux, ponctué de rire, de course forestière, de baignade dans l'eau fraiche et de douceur s'effilochait lentement.

Alors qu'il reprenait ses esprits, une curieuse structure de pierre a demi-enfouie sous de la mousse attira son attention.
Offline Faenil  
#6 Envoyé le : vendredi 6 septembre 2013 12:12:18(UTC)
faenil
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Radovan



L'homme s'éveilla.

Un sentiment de paix émanait de lui. Avait-il rêvé cette voluptueuse rencontre ou s'était-elle vraiment produite?
Il n'aurait pu le dire avec certitude, et au fond, peu importait. Les fées étaient à la fois des être bien réels et des créatures liées au rêve et à l'imaginaire.

Il s'avança vers le ruisseau, plongea sa main dans l'onde rafraichissante et s'aspergea copieusement. Contrairement à la veille, il n'éprouvait plus aucune gène ni même la sensation d'être un intrus, comme si l'étreinte de Sleva l'avait désigné comme une créature des forêts, un être ayant une place dans ces grands bois...

Il rassembla son matériel et rajusta sa tenue avant de jeter un regard sur les environs pour estimer sa position.
Alors qu'il scrutait ainsi les enchevêtrements végétaux, une curieuse structure de pierre a demi-enfouie sous de la mousse attira son attention.


Enhardi par sa bonne fortune, il se dirigea vers celle-ci curieux de l'origine d'une telle chose.
Offline Obno  
#7 Envoyé le : dimanche 8 septembre 2013 22:11:36(UTC)
Obno
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Localisation : Paris
sa grande stupéfactions, il réalisa que sa barbe et ses cheveux étaient foisonnant, que ses vêtements étaient en lambeau, ses pieds nus et que son équipement se résumait a sa hache en triste état.

Radovan avait déjà entendu parler de ces sépultures, rare vestige de l'époque lointaine ou le territoire des seigneurs des tigres, issue de la Numérie, s'étendait jusqu'au pics givrés. La quasi totalité des tombes avaient été pillées depuis longtemps et en découvrir une intacte relevait du miracle.

Après une demi-heure de déblayage, l'humain souleva la pierre qui scellait la tombe et se faufila dans l'étroit escalier a demi-effondré. Quelques mètres plus bas, le squelette revêtu d'une antique armure de peau gisait dans sa dernière demeure. Son crane défoncé ne laissait pas de doute sur la cause de sa mort.

La tombe tint ses promesses. Un torque d'or ceignait son cou, un poignard ouvragé était passer a sa ceinture et un anneau de bois vert représentant une anguille et une grenouille finement sculpté était passé a son doigt.
Offline Faenil  
#8 Envoyé le : samedi 5 octobre 2013 17:49:09(UTC)
faenil
Rang : Habitué
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Radovan



Radovan hésita.

Le dilemme était cruel.

Il savait pertinemment que prendre les biens des morts était un acte répréhensible. Non, seulement, la justice des hommes risquait de le poursuivre (bien que ceux là étaient morts depuis trop longtemps pour que leur descendant s'en soucient encore) mais de plus, les légendes parlaient de la colère des morts qui poursuivait ceux qui les avaient volés.

D'un autre côté, pourquoi la fée l'avait-elle conduit jusqu'ici si ce n'était pour lui permettre de profiter de ces merveilles. L'or du torque par exemple, représentaient beaucoup pour lui. Cela pouvait être l'occasion de racheter du matériel, de tenter une expédition vers les forêts inexplorées et peut être de retrouver l'exploitation perdue de son oncle, celle d'où l'on pouvait extraire de nombreuses grumes d'ébénite et qui avait assuré la fortune familiale durant des décennies. Plus de richesses, de pouvoir, de notoriété,.... Tout ce qui lui manquait pour rappeler à lui ses enfants. L'or du torque scintillait dans ses yeux, promesse d'un avenir meilleur.

Le poignard, lui aussi l'attirait. De ce côté, c'était plus instinctif. Il venait d'être arraché à sa femme et ses enfants, roué de coup et jeté dans une rue boueuse tel le dernier des mendiants... Il avait beau être de nature généreuse, à choisir le plus souvent la voie de la miséricorde et du pardon, il n'en n'était pas moins humain : une part obscure de lui-même brandissait son honneur piétiné tel un drapeau de guerre et l'exhortant à rechercher la vengeance, à retrouver ces hommes qui l'avaient blessé et à les confronter lorsqu'il serait certain de pouvoir les vaincre. Là, il pourrait percer leur peau de coups de poignards, tacher de sang leurs impeccables livrées de lin blanc, jusqu'à ce qu'ils se rendre compte à quel point ils l'avaient fait souffrir....

Venait enfin l'anneau. Celui-ci l’intriguait. Les bijoux de bois -du moins ceux de cette qualité- étaient rarissimes. Le fait que le bois soit resté vert était également troublant. Inconsciemment, il avait fait le rapport entre les yeux vert de la séduisante fée et la couleur de l'anneau. Les créatures naturelles liées à l'eau y étaient représentées,.... Mais Radovan ne percevait cela que confusément.

Fallait-il laisser tout là ou prendre les objets...
Vers lequel poser la main en premier lieu...
Aspirait-il davantage à la richesse, la vengeance, ou .... à retrouver ce monde mystérieux et animal,... ce monde où il n'était qu'une créature parmi d'autres,....

Au fond de lui même, Radovan restait sans doute l'enfant sauvage qui préférait le silence feutré de la forêt aux cruelles lois du monde des hommes. Inconsciemment, l'enfant choisissait ce qui l'effrayait le moins.... Aux illusions de la richesse et de la vengeance, il préféra un anneau de bois vert représentant des animaux....

« Quel secret tu as?  » murmura-t-il en tendant la main vers l'anneau pour l'examiner de plus près.

Modifié par un utilisateur samedi 5 octobre 2013 20:18:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

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