Alors que tout le monde s'installait pour la soirée, Ameiko s'éclipsa rapidement et revint aussi vite. Elle portait son shamizen. Elle s'installa côté de Saya, en tailleur, et joua quelques accords pour assouplir ses doigts, avant de se tourner vers la tengu, sourire aux lèvres.
« Il me semble que je t'avais promis une leçon de flûte, il y a quelques temps? Avec tout ce qui s'est passé, nous n'avons pas eu le temps, mais si on veut que tu puisses jouer en arrivant à Minkai, on devrait s'y mettre maintenant! Alors transforme toi, prends ta flûte, et montre moi ce que tu sais faire, que j'ai une idée de tes capacités. »

Ameiko enleva précautionneusement les mains qu'elle avait plaqué sur ses oreilles.
« Tu sais, j'espérais que tu ais un talent inné pour la flûte, mais je crois qu'on est pas sortis de l'auberge...enfin, Sandru m'a dit que le voyage s'annonçait long. Et inutile de me remercier, je n'ai vraiment pas fait grand chose. En fait, je m'en veux un peu parfois. Si je ne t'avais pas laissé rester aussi souvent au Dragon Rouillé, tu ne serais peut être pas en train de risquer tes plumes dans les dangers de la vie d'aventurière.  »

Le jeune homme sourit franchement:

« Je te promets de ne pas m'enfuir en courant! »

Inari fit quelque pas en arrière tourna le dos à Gabrihen et marcha vers un endroit illuminé par le clair de lune.

En marchant, elle enleva tranquillement son obi, puis fit glisser son kimono de soie sur ses épaules, le laissant choir à ses pieds.

À la lumière de la lune, sa peau semblait pâle, presque argentée.




Il voyait très bien le contour de son corps nu...

...son dos délicat...

...ses hanches...

...la courbe de ses fesses…

Il voulut détourner les yeux.

Elle lui faisait dos et se tenait les bras, comme si elle avait froid.



Puis une ombre passa entre elle et la lune et une douce vague parcourut sa peau, laissant derrière une fourrure noire et argentée, épaisse et bien fournie.

Il remarqua que de longues oreilles pointues ornaient maintenant sa tête et qu'une queue de renard à la pointe argentée, presque blanche, cachait ses fesses.

Elle se tourna timidement vers lui, sa queue faisant le tour de sa hanche pour cacher sa modestie et ses bras cachant ses seins.

Elle avait maintenant un long museau fin, mais ses yeux étaient les mêmes, leur iris était simplement plus large, éclipsant le blanc de ses yeux.

Modifié par un utilisateur mardi 16 septembre 2014 22:18:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Elle se tenait là, figée sous le clair de lune, seule sa fourrure était animée par le vent.

Elle attendit sa réaction pendant ce qui lui sembla une éternité.

Il la regardait les yeux grands ouverts, mais il ne se sauvait pas. C'est peut-être bon signe.

Lorsqu'il détourna la tête d'embarras, un sourrire se dessina à la comissure de ses lèvres.

Si ma nudité l'embarasse même sous cette forme, c'est peut-être bon signe. Je ne me rappelle pas qu'il ait jamais été embarassé par la nudité des animaux, alors peut-être qu'il ne me considère pas comme tel.

Il avait dit qu'il la trouvait magnifique... Son coeur avait fait un bond dans sa poitrine.

« Merci Gabrihen! » sa voix était étrangement la même sous cette forme.

Elle regarda son beau kimono de soie qui traînait à ses pieds sur le sol.

Elle se pencha et, ce faisant, reprit forme humaine.

Elle ramassa le kimono avec ses doigts humains dépourvus de griffes et se redressa.

Gabrihen détournait toujours le regard.

Elle trouvait la timidité du jeune homme adorable.

Elle avança doucement vers lui, pour combler l'écart physique qu'il y avait entre eux.

« Je risque d'avoir besoin de ton aide pour me rhabiller... »

Elle était rendue tout près de lui, à portée, mais pas collée, pour lui laisser une marge de manoeuvre s'il devait changer d'idée. Par respect pour sa pudeur, elle s'était retenue de lui sauter dans les bras et de l'embrasser de soulagement et de trépidation.

« Je me rends bien compte que ma nudité te dérange, mais j'ai très envie de te serrer dans mes bras... et de t'embrasser...

... mais je suppose que... ça peut attendre... si tu préfères. »

Tourne-toi, prends-moi dans tes bras et embrasse-moi... le supplia-t-elle mentalement.

Modifié par un utilisateur mercredi 17 septembre 2014 19:40:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ses bras encerclèrent la taille du jeune homme et elle accota sa tête sur sa poitrine un instant.

« ... Prenons notre temps... d'accord? »

Hein? Quoi?

« Oh! Eum... » son visage s'empourpra « ...biensûr... je... je ne m'attendais pas à ce que nous fassions... »

Par les dieux, comme c'est embarassant, à quoi tu pensais? Je fais quoi là? Elle libéra le jeune prêtre et fit un pas en arrière, brisant doucement son étreinte.

« ...je ne sais pas ce à quoi je m'attendais en fait... je... j'avais juste peur que tu me rejettes... je suis désolée de t'avoir mis mal à l'aise, » dit-elle d'une petite voix.

Elle secoua son kimono et passa ses bras dans les longues manches. « Donne-moi un instant... j'ai presque terminé... »

Elle essaya de placer l'obi, sans grand succès, tant elle était embarassée et nerveuse. « Aux diables l'obi! » murmura-t-elle.

Elle fit un noeud sommaire sur le devant. Si ma mère me voyait, elle me dirait que j'ai l'air d'une prostituée. Elle fit une grimace involontaire.

« C'est bon... je suis... eum... présentable. » l'inflexion qu'elle mit sur le dernier mot disait tout le contraire.

Elle leva les yeux vers lui et vit qu'il était embarassé. Elle se mordilla la lèvre inférieure et tenta de lui faire un sourire encourageant.

« Nous pouvons prendre tout notre temps... rien ne presse. » Elle lui tendit la main.

« Nous pouvons retourner à la caravane si tu le souhaites. »

Il essait de me ménager... ou il ne sait pas comment me dire qu'il n'est plus intéressé et il veut préserver la paix dans le groupe... il va penser à une meilleure excuse...

Elle sentit de nouveau les larmes monter à ses yeux, mais elle était déterminée à ne pas montrer davantage son désarroi.

Elle regarda la lune un instant au-dessus de l'épaule du jeune homme.

Peut-être que c'est juste trop d'émotions pour ce soir... le stress de mon aveu... la fatigue des derniers jours... peut-être que ça va aller...

Elle reporta son regard sur son visage et lui sourit. Un sourire qui visait à cacher son propre malaise, son inquiétude et sa fatigue soudaine.

Non! Je ne veux pas que cette soirée se termine comme ça! Reprends-toi ma fille.

« J'ai une meilleure idée. Ne retournons pas tout de suite à la caravane. Assoyons-nous et regardons la lune. Nous pourrons parler si tu le désires ou simplement profiter de la nuit en silence. Qu'en dis-tu? »

Modifié par un utilisateur dimanche 21 septembre 2014 03:33:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Inari était contente de passer la nuit à bavarder avec lui. Elle constata avec plaisir qu'une fois la gêne passée, Gabrihen était très curieux.

Il lui posa mille et une questions, auxquelles elle répondit de son mieux.

Sa couleur préférée était l'indigo, elle avait toujours habité à Pointe-Sable, elle était née dans le manoir Kaijitsu où ses parents travaillaient. Sa famille servait les Kaijitsu depuis toujours, et maintenant qu'ils en savaient plus sur cette famille, elle se disait que probablement que sa famille avait suivi leurs seigneurs lors de leur exile. Son père avait rencontré sa mère à Magnimar, une jolie femme du minkai, loin de chez elle. Sa mère lui avait donc enseigné les traditions de son peuple.

Quant à savoir combien de petits amis elle avait eu avant lui. Elle en avait eu quelques-uns pendant l'adolescence, mais c'était sans conséquence. Elle avait aussi eu quelques brèves aventures avec des gens de passage.

Lorsqu'il lui demanda s'il embrassait bien, elle se pencha vers lui et l'embrassa. Puis elle lui sourit et lui dit une main sur sa joue : « Oui tu embrasses bien! »

Elle expliqua qu'elle avait trouvé Kurei alors qu'il n'était qu'un renardeau et, peut-être à cause de sa solitude quant à sa vraie nature, elle avait voulu l'adopter. Très vite, ils étaient devenus inséparables et un lien profond s'était tissé entre eux. Ce disant, celui-ci vint se coucher en boule de l'autre côté d'elle et elle le flatta distraitement. « Sa présence me réconforte et lorsqu'il est avec moi, je me sens liée à un tout plus grand, à la puissance mystérieuse de la nuit.

Pour ce qui est de mon secret, j'ai été témoin de la façon dont les autres traitaient Saya lorqu'elle était enfant, simplement à cause de sa différence. Nous c'était pire me disait mon père, car les gens de la Varisie confondent notre race avec celle des loups-garous et au mieux ont peur de nous, au pire veulent nous chasser ou nous tuer. J'ai donc gardé mon secret, me transformant seulement lorsque je suis seule ou parfois à la maison. C'est pour ça qu'Ameiko sait. J'ai quand même dû apprendre à avoir beaucoup de contrôle sur ma transformation, même lorsque mes émotions sont les plus fortes.

Éventuellement, j'ai arrêté de détester cette forme qui n'était pas la mienne et à me l'approprier. Maintenant, elle me permet d'être avec toi. » Elle lui sourit. « Je vais donc la chérir de tout mon coeur. Mais je dois t'avouer que j'ai parfois envie de sentir le vent dans ma fourrure, c'est une sensation incomparable. Et parfois ma vraie forme picote sous ma peau humaine, comme si ma fourrure me chatouillait de l'intérieur. Quand j'en ai l'occasion, j'essaie de me transformer au moins une fois par semaine.

Lorsque j'étais enfant, je dormais dans cette forme, mais à l'adolescence, mes parents m'ont dit que je devais apprendre à dormir dans ma forme humaine, surtout si je devais découcher. Il faut comprendre qu'il y a très peu de kitsune en Varisie et si mon père a eu la chance d'en trouver une, il était peu probable que ce soit le cas pour moi. Raison de plus pour adopter la forme humaine le plus souvent possible. Bref, il y a plusieurs facteurs qui expliquent ces secrets... »

Ce qu'elle imaginait pour eux plus tard? Elle n'en savait rien. Elle voulait apprendre à le découvrir davantage et elle lui proposait de voir où la vie les mènerait. Cependant, elle lui dit qu'elle savait qu'elle se sentait bien en sa compagnie, qu'il la faisait rire et sourire, qu'elle le trouvait beau et qu'elle avait envie de passer tout son temps avec lui.

Elle l'écouta avec intérêt lorsqu'il lui parla de son passé. Elle ne comprenait toujours pas comment il se faisait qu'il n'ait pas grandi avec son frère Sandru. Qu'était-il donc arrivé?

Quand il lui avoua sa surprise par rapport à Sandru, elle lui dit que ce dernier avec été l'un de ses bons amis durant l'enfance et elle admit qu'elle avait eu un crush pour lui, mais celui-ci ne l'avait jamais regardé comme une femme, même après son retour d'aventure. Elle avait sans doute confondu amour et amitié dans son adolescence, moment où elle avait été charmée par son attitude accomodante et séductrice et où elle ne comprenait pas pourquoi il draguait toutes les femmes sauf elle. Avec le temps, elle s'était rendue compte que si elle essayait encore d'attirer son attention, c'était par dépit de n'y être jamais arrivé, plus que par réel intérêt. Elle n'avait pas pu partir avec eux à l'aventure, ses parents le lui avaient interdit et cette période avait creusé un large fossé entre eux, créé une distance. À son grand soulagement, cela n'avait pas été le cas avec Ameiko.

« Puis en travaillant au Dragon rouillé, je me suis rendue compte qu'il y avait un monde en dehors de Pointe-Sable. Et j'ai rencontré plein de gens intéressants de passage... et puis toi... tu es arrivé!

Quand tu m'as offert ce collier, moi aussi ça faisait un bon moment que j'espérais attirer ton attention. J'ai... un peu honte de l'avouer... mais je pense que j'ai ressenti une pointe de jalousie quand tu as offert le fourreau à Saya.  » Elle rougit en disant cela.

Même si Saya n'en a que pour Ameiko...

Quand il lui confia qu'elle aussi embrassait bien, elle l'embrassa de nouveau. Elle avait envie de ne faire que ça du reste de sa nuit, mais elle voulait le respecter, alors elle se contenta de se blottir dans ses bras et elle finit par s'y assoupir, contentée.

Modifié par un utilisateur mercredi 24 septembre 2014 23:08:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ameiko, si elle appréciait beaucoup l'aide que Kitano pouvait lui apporter pour comprendre comme fonctionnait la société de ces ancêtres, cette société qu'elle gouvernerait peut être un jour, était un peu embarrassée par la dévotion dont il faisait preuve. Elle avait toujours été très indépendante, et qu'il soit attaché à ses pas lui laissait une drôle d'impression. D'un autre côté, elle l'admirait aussi pour sa discipline et son courage. Elle même aurait défendu ses amis de son mieux, mais la future impératrice commençait simplement à comprendre que Kitano pourraient presque revenir d'entre les morts par sa volonté pure simplement pour la défendre. Elle qui n'avait jamais eu personne dépendant d'elle ne savait pas vraiment comment considérer la situation. Et puis, même si ils n'étaient pas à proprement parler de la même famille, elle avait vu grandir celui qui était devenu un véritable samouraï.
Et justement, lorsqu'il l'aborda pour évoquer son dernier haïku, elle vit l'occasion d'aborder la question.
« Hmm...je crains que tu n'ai encore des progrès à faire. Le rythme est légèrement bancal sur la fin. Mais je ne suis pas encore une grande connaisseuse en matière de poésie Tian Min...Par contre, je voulais te parler. Et mettre les choses au clair. J'apprécie beaucoup ton aide, mais je te considère avant tout comme un ami, pas comme un vassal, quoi que nos statut respectifs soient devenus depuis quelques mois. N'en fais pas trop, d'accord? Et ne t'épuises pas, je sais que tu t'entraînes dès que nous sommes au bivouac... »

Sandru adressa un clin d'oeil à Sinuk.
« Tu peux me faire confiance!  »

Il lui tendit ce qui ressemblait à un compas de bronze, marqué de dizaines de graduation sur son pourtour. Au centre du compas se trouvait un emplacement vide, dans lequel on pouvait insérer une pierre.

« Un wayfinder, et ce n'est pas aussi facile à trouver que je ne le pensais. Espérons que l'objectif soit atteint... »

On pouvait presque sentir le sourire dans sa voix.

Saya fut la première étonnée d'accueillir avec soulagement la routine des premières semaines de voyage. Après tout le tumulte qu'ils avaient traversé durant ces semaines dans les Terres des Rois Linnorm, elle était heureuse de pouvoir se poser et réfléchir un peu. Même si le travail de conductrice lui pesa rapidement. Elle n'était pas habituée à la proximité des chevaux, mais avec les conseils des autres charretiers, elle parvenait à maintenir le rythme. Et elle fut très reconnaissante à Ameiko de lui tenir un peu compagnie, rendant ainsi la route moins longue. Elles passèrent de longues heures à discuter musique, et très vite les heures de route se transformèrent en cours de solfège.

Saya, qui ne pouvait passer trop de temps avec Ameiko, s'appliquait à pratiquer la flûte, au détriment des tympans de tout le groupe, jusqu'à ce qu'elle finisse par atteindre un niveau décent. Assez au moins pour qu'on puisse l'approcher sans porter de bouchons d'oreille.

Mais c'était son entraînement qui absorbait la plus grande partie de son attention. Chaque jour, elle croisait le fer avec Ameiko pendant au moins une heure. Cette dernière avait une grande habitude du maniement de la rapière, et les duels étaient remarquablement équilibrés. Souvent, Saya ne parvenait à l'emporter que parce que son habitude des coups en traître, et l'habileté croissante avec laquelle elle maniait son jitte coince-lame.

Un soir, après l'un de leur duel, Saya s'effondra sur un genou, essoufflé.
« Hhhh...hhh, Ameiko...qui t'as appris à te battre, à l'origine? Tu vivais à Pointesable...je sais que tu as eu des problèmes avec ta famille.  »
Elle plongea son regard dans celui d'Ameiko.
« Tu n'as jamais parlé de ton histoire. Tu sais pourquoi je suis parti, et tu m'as vu devenir celle que je suis à présent. Je comprendrai si tu ne veux pas en parler, mais j'aimerai savoir. J'aimerai mieux te comprendre. »