J'ai considéré qu'avant de partir en balade tu avais exposé (même brièvement) ton projet à Togari Eizo et à Bayushi Sasoriro. Le premier ne peut pas t'accompagner et le second t'a fait une lettre afin que tu puisses avoir accès à la bibliothèque des Bayushi de Kai.

Tu t'es donc mis en route et tu as traversé la rivière Fukuto pour te rendre à Suruga nord. Tu es passé relativement inaperçu là-bas et pour cause : les Ishizaki ont fait venir beaucoup de ronins pour les engager dans leur armée. Il est clair qu'une nouvelle guerre se prépare et elle pourrait bien éclater le printemps venu...
Tu t'es vite éclipsé pour te rendre au site de la bataille du champs d'herbe rouge (Akai Kusa no Firudo no Tatakai) et tu as retrouvé la hutte où vous aviez rencontré Yama-Uba. Tu y es resté quelques jours mais Yama-Uba ne s'est pas manifestée. Tu es donc parti pour la province de Kai. Arrivé à Kofu, tu t'es rendu au chateau de la lune rouge (akatsuki no shiro). On t'a fait attendre un peu mais la lettre de Bayushi Sasoriro t'a finalement permis d'être hébergé par les Bayushi et d'avoir accès à leur bibliothèque. Tes recherches là-bas ont été longues et, pour parler franchement, chiantes. En effet, en l'absence de système de tri, la moindre recherche prends vite des heures. Tu as pu trouver quelques pistes avant de te faire expulser des lieux par un magistrat impérial : Bayushi Yojiro. Apparement informé de la présence de parchemins de maho dans cette bibliothèque, le magistrat était bien décidé à la retourner complètement. Ta présence sur place est bien sûr passée pour suspecte mais la lettre de Bayushi Sasoriro et sa parole à ton égard t'ont permis d'éviter de gros problèmes. Tu as malgré tout été le "prisonnier" du magistrat pendant plusieurs jours au cours desquels il t'a posé de nombreuses questions sur les événements survenus au début de l'hiver. Tu es au final reparti pour Suruga avec quelques pistes :

- Pour toi le coeur noir est bien Ishizaki Norimoto. Quant aux sombres forces dont parle la prophétie, tu penses que cela fait référence à In'yu (littéralement "qui a l'aide des dieux sombres"), le devin qui l'a aidé à vaincre les Tadano.
- Le coeur gelé peut correspondre à toute sorte de choses :

* Tu as trouvé trace dans un parchemin venant de la famille Shosuro la mention du Shikimi (bardiane japonaise). C'est une plante qui fleurit à la fin de l'hiver, c'est pourquoi on l'appelle parfois "coeur de l'hiver" (Fuyu no kokoro). Elle est utilisée en médecine pour traîter les maladies de la peau mais l'on peut aussi s'en servir comme raticide. Une décoction à base de cette plante serait-elle les "larmes issues d'un coeur gelé" ?

* Dans la région de Ise (au sud de la province d'Owari), les paysans ont une spécialité culinaire très particulière : le Ise Umainebuta. Il s'agit d'un coeur de porc fumé. On dit qu'en consommer serait excellent pour la santé et donnerait une force incroyable. Les soldats du clan du Crabe en sont donc très friands. Pour le conserver plus longtemps, le coeur est "congelé" dans la glace l'hiver. Le "coeur gelé" serait-il donc un coeur gelé au sens littéral ?

* L'on dit que le seigneur Ishizaki Norimoto n'aurait jamais sourit de toute son existance. Il est également connu pour être implacable et sans pitié. Si un être humain a bien un coeur de glace, cela pourrait être lui...

* Un enfant de la province de Shinano serait tombé dans le lac Suwa au cours de cet hiver. Son coeur ne battait plus quand on l'a sorti de l'eau. Pourtant il a finit par reprendre conscience et n'a gardé aucune séquelle de l'affaire. C'est comme si son coeur avait gelé avant de décongeler. Il est maintenant au grand sanctuaire de Suwa (Suwa taisha) où il est vénéré comme étant béni des Fortunes (ou comme sauvé par la miséricorde de Yuki-Onna). Serait-il le fameux "coeur gelé" ?

* Les Buruburu sont des fantômes qui se nourrissent des humains et leurs mangent le coeur. Ils préfèrent manger le coeur des humains effrayés car ils trouvent que la peur donne un meilleur goût. Leur met préféré est donc un coeur glacé par l'effroi. Peut-être une de leurs victimes étant parvenu à leur échapper pourrait être le fameux "coeur gelé"...

* Yuki-Onna (littéralement la "femme des neiges") est un fantôme qui hante les montagnes et qui est la personnification de l'hiver. Elle serait particulièrement cruelle et se nourrirrait du sang et de la chaleur des vivants afin de soulager le froid qui l'habite. Serait-elle le "coeur gelé" ?

* Le Nurarihyon est un esprit à l'aspect de vieillard au crâne déformé. Il entre dans la maison pendant que les occupant sont absents ou occupés et boit le thé, fume le tabac et agit comme si la maison lui appartenait. La présence de Nurarihyon peut être un grand malheur car il arrive qu'il invite d'autres esprits maléfiques à entrer dans la maison. Le Nurarihyon n'a pas de coeur mais une pierre froide à la place. Serait-ce le "coeur gelé" ??

Modifié par un utilisateur vendredi 11 octobre 2013 14:02:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

C'est à Shinano, la province dirigée par le seigneur Onoue. C'est une province gigantesque (presque la surface de 3 ou 4 provinces) encaissée dans les montagnes. On peut y accèder de Suruga, de Totomi ou de Kai. Seul problème : tu n'as pas de laisser-passer pour traverser Kai et t'y rendre.

Deux options : tu tente le coup en passant en douce ou tu attends d'avoir les papiers...

Shinano c'est le clan de la Grue. Le clan Onoue qui dirige cette province s'est toujours efforcé de rester neutre dans la querelle "Ishizaki-Tadano".

Pour ce qui est des papiers, c'est effectivement difficile quand on est hors du système comme le sont les ronins.
Disons qu'en ce qui les concerne, on ferme souvent les yeux mais que d'un autre côté, on a un prétexte en or pour les arrêter...

Tu laisses donc le reste de la délégation rentrer à Suruga, partant seul de ton côté pour t'enfoncer dans Shinano.

Il te faut quelques jours pour rejoindre le lac Suwa et le sanctuaire du Suwa Taisha.

Avec la venue du printemps, il y a de nombreux pélerins présents qui sont venus prier dans le harumiya (sanctuaire du printemps) et participer à l'omikuji (littéralement lotterie divine, il s'agit du tirage de petits morceaux de papiers sensés contenir des prédictions pour la nouvelle année). C'est également dans ce sanctuaire que se trouve le jeune garçon sauvé de la noyade (sauvé de la glace son sauvetage est en effet considéré comme un signe précoce du printemps). Il prie longuement et silencieusement dans le harumiya, accompagné par plusieurs prêtres shinto. Nombreux sont les fidèles à lui demander de les bénir. Il est quasiment impossible de s'entretenir avec lui seul à seul.

Tu retournes donc à Suruga après ce petit épisode. Le voyage est pénible car il se fait sous des trombes d'eau incessantes. Le vent est quant à lui violent et glacé. La traversée de certaines rivières, en crue, est longue et périlleuse. Au total, tu as calculé que tu avais mis plus du double de temps pour rentrer...
Lors de ton arrivée, tu apprends que Kozo est tombé malade. L'humidité l'a rendu malade, il tousse et les médecins te disent que ses poumons sont comme gorgés d'eau. Son état s'est cependant amélioré même si il n'est pas tiré d'affaire.
Tu leurs donne donc de "l'eau sacrée provenant du grand sanctuaire de Suwa" en espérant que cela améliore son état.
Tu quittes alors la cour de Hosokawa pour te rendre au nord sur les terres des Morioka...

Après avoir envoyé une lettre à Bayushi Sasoriro, tu t'enfonces dans la forêt d'Aokigahara. La forêt est véritablement sinistre et ta progression est pénible. Le sol est inégal, instable et parfois glissant. Tu prends de grandes précautions pour ne pas mettre un pied dans un trou ou tomber dans une crevasse. Tu marques soigneusement ton chemin à l'aide de ton tissu de couleur, mais il faut reconnaître que tu n'es pas très sûr du cap que tu suis. Tu passes la journée dans la forêt et quand la nuit tombe, tu es littéralement vidé. Tu manges rapidement dans cette atmosphère de plus en plus lugubre, au fur et à mesure que la lumière baisse et que la brume s'élève lentement du sol couvert d'humus putride. Tu ne dors pratiquement pas de la nuit. Ce n'est pas à cause des bruits car la forêt est plongée, de nuit comme de jour, dans un silence macabre. Non, c'est le sentiment de ne jamais être seul, d'être perpétuellement observé. Ton instinct de guerrier te crie que tu es en danger et tu sursautes à la moindre chose.Le lendemain matin, ta progression reprends, tout aussi pénible que la veille. Peu après midi, ou du moins ce qui doit être midi, tu trouves une sandale de paille à moitié décomposée. Nulle trace de son possesseur. La nuit est tout aussi difficile que la veille et là encore tu ne dors pratiquement pas. Le lendemain matin se passe "normalement". Malgré ta vigilance, le manque de sommeil finit par se faire sentir et tu passes à travers le couvert végétal, pour atterrir 40 cm plus bas. Heureusement plus de peur que de mal. La nuit venue, tu réussis à dormir plusieurs heures. Le lendemain se passe comme les autres journées et il faut bien reconnaître que tu n'es plus sûr du tout du cap que tu suis. Si ce n'était les morceaux de tissus, tu serait perdus. Tu parviens à dormir pendant la nuit mais ton repos est de courte durée. En pleine nuit, le silence est soudainement brisé par un cri, sans doute un cri de terreur, provenant de très loin, à plus d'un kilomètre. Il va sans dire que tu ne dors plus de la nuit. Malgré tout, rien ne se produit d'autre dans la nuit. Le lendemain tu reprends ta route, jusqu'au moment où tu tombes à court de tissu...



Que fais-tu ?

Modifié par un utilisateur vendredi 25 octobre 2013 14:40:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

Une fois reposé, tu fais le point sur l'endroit où tu te trouves : pas de traces de présence humaine mais des traces et des touffes de poils blancs qui te laissent penser que le onsen peut être utilisé par des singes à l'occasion.
Alors que le soleil baisse tu te rends compte que tu as sacrément dévié de ta course et que tu te retrouves presque à l'est de la montagne (tu étais parti du sud). Tu corriges donc ta course en longeant la forêt et en contournant la montagne par le sud. Malgré la déclivité et les pierres acérés, la progression est bien plus facile que dans Aokigahara. Cependant, même à distance la forêt semble exhaler une profonde sensation de malaise. Tu passes cependant une nuit bien plus tranquille que les dernières.

Au lendemain tu reprends la route avant de finalement apercevoir le tori du fameux sanctuaire...
Alors que tu t'approches, tu aperçois le sanctuaire dédié aux kamis de la montagne. Il semble en piteux état et s'accroche tant bien que mal au flanc de la montagne. Quelques éclats de peinture te permettent de comprendre, alors que tu passes en dessous, que le torii devait être initialement peint en rouge. Tu grimpes alors l'escalier de pierre (ishidan) menant au reste du sanctuaire. Les marches sont usées et jonchées d'herbes folles. Le chozuya (bassin pour la purification), bien qu'ayant depuis longtemps perdu le toit servant à protéger les fidèles, est malgré tout rempli d'une eau froide mais pure. Tu te purifie donc avant de poursuivre ta route sur la petite allée bordée de lanternes de pierre (toro). Certaines d'entre elles sont tombées et toutes sont dévorées par la mousse. Arrivé à l'entrée du haiden (bâtiment de culte), lui aussi en piteux état, tu fais sonner la cloche (suzu), curieusement toujours suspendue à son attache, avant d'adresser une prière aux kamis sous le regard impénétrables des statues de lions gardiens (komainu). C'est alors que tu aperçois, chose incongrue au milieu d'une telle désolation, un bol de riz dans lequel est planté une paire de baguettes, une gourde de bambou et deux senbei (gateaux de riz grillé) soigneusement enveloppés dans une feuille...