Karya rentra à la loge avec ses deux autres camarades. Une fois dans la bibliothèque, elle se dirigea vers Garrath qui était plongé dans ses lectures :

« Khadran est soigné et les courses sont faîtes. »

Elle sortit la baguette magique et les autres éléments demandés par le prêtre.

« Sinon vous avez trouvé des choses inintéressantes nous permettant d'entré dans le pilier des corbeaux?  »

Il y a environ cent cinquante ans, la Société des Eclaireurs avait mené une première exploration au pilier du Corbeau. Une deuxième visite plus récente avait été entreprise sous la houlette de Sheila mais elle n'apportait rien de nouveau.

Solimon et Garrath purent consulter la chronique de la première expédition. Le pilier était décrit et représenté comme une tour massive de soixante-six mètres de haut et d'environ soixante-dix mètres de large, ponctuée de nombreuses excroissances architecturales et décorés de multiples bas-reliefs, sculptures et gargouilles sur le thème du corbeau.

Sur le flanc est du pilier, les éclaireurs avaient découvert une ouverture dans une espèce de puits vertical qui s'élevait jusqu'en haut du pilier. L'ouverture, située au niveau de la mer, permettait de faire entrer un bateau. Tout en bas de cette espèce de cheminée géante, il y avait comme une crique avec des escaliers immergés menant à un appontement en pierre où l'on pouvait amarrer deux ou trois embarcations. Le petit débarcadère donnait sur une petite salle de trois mètres sur trois montrant des signes de passage plus ou moins récents. Les éclaireurs de l'époque étaient persuadé qu'il y avait là un passage secret mais ne purent le découvrir.

A l'intérieur du puits, il y avait également une autre ouverture mais beaucoup plus haut, presque au sommet du pilier, à plus de cinquante mètres de hauteur.

Employant des moyens magiques, les explorateurs de la Société parvinrent à accéder à cette ouverture. Celle-ci donnait sur une salle vide d'environ vingt-cinq mètres sur douze. Elle avait visiblement déjà été visitée et pillée à de nombreuses reprises. Ses fresques murales étaient abimées, il manquait par endroit des portions de sol et de mur et, dans une alcôve, une statue avait disparu, il ne restait plus que le socle.

Là encore, les éclaireurs cherchèrent un passage mais, même avec l'aide de la magie, n'en trouvèrent pas. L'une de leur supposition était qu'avec le temps, les passages secrets avaient été endommagés et ne réagissaient plus à la magie.

Modifié par un utilisateur lundi 13 janvier 2014 20:26:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Garrath poursuivit ses recherches en les ciblant sur les passages secrets des piliers où la Société avait pu entrer et, plus généralement, ceux employés dans les constructions du Thassilon.

Il remarqua qu'en règle générale, quand il y avait des passages dérobés dans un édifice thassilonien, ceux-ci étaient de facture classique, à savoir un passage dissimulé dans un pan de mur avec un système d'ouverture caché dans un élément du décor. Il pouvait y avoir des portails à l'ouverture plus élaborée, un peu sur le même principe que la boîte à paradoxe, mais dans ce cas ces derniers n'étaient pas secrets.

Les ouvertures découvertes dans les autres piliers, ceux où la Société avait pu pénétrer, étaient donc de simples passages dissimulés dans les murs de l'Irarche, au niveau du tablier du pont ou des flancs du pilier. Certains étaient protégés magiquement, d'autres non. Les éclaireurs de l'époque les avaient découvert par chance ou, le plus souvent, parce qu'ils en avaient trouvé l'emplacement sur d'anciens documents archéologiques, les passages étant en effet protégés contre les sortilèges de détection.

Solimon opinia du chef quand la femme aux bras aussi larges que ses cuisses déclara qu'il était temps d'aller voir sur place.

Quelque chose me laisse quand même songeur... pourquoi un accès au niveau de la mer et un étage 50m plus haut.... Il doit certainement y avoir un système d'élévateur, peut être immergé.

« Il nous faudra certainement nous procurer une grande longueur de corde. Au moins 60 m à priori... ainsi qu'une embarcation. »

Le petit homme se leva et mis dans son sac les notes qu'ils avaient prises lors de leurs recherches indiquant ainsi qu'il était prêt au départ.

Voyant que les cinq éclaireurs étaient prêts à se mettre en route, Sheila Heidmarch et son mari, sire Canayven Heidmarch, un éclaireur réputé dont la famille était propriétaire du manoir, vinrent les trouver.

« Canayven et moi avons décidé de vous laisser le fragment d'Orgueil pour votre expédition au pilier du Corbeau, » commença Sheila. « Il serait sans doute plus raisonnable de le garder ici mais nous pensons qu'il peut vous aider dans votre mission, ne serait-ce que - peut-être - pour vous aider à entrer dans le pilier. Bien entendu, inutile de vous dire d'y prêter la plus grande attention. Cette relique est unique est peut s'avérer décisive pour le futur de la Varisie.
En revanche, nous aurions besoin d'une demi-journée pour examiner, décrire et chroniquer cet objet comme il se doit. Il est donc préférable, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, de partir demain. Je vous conseillerais même, si cela vous est possible, d'attendre que votre compagnon Khadran soit complètement rétabli. »


Le mari de Sheila prit alors la parole. « Si vous parvenez à pénétrer dans le pilier du Corbeau, il est fort possible que vous tombiez sur des objets ou des endroits présentant un intérêt pour la Société des Eclaireurs. N'hésitez pas à prendre des notes et faire des illustrations sur ce que vous jugerez intéressant. Je vous paierai, jusqu'à plusieurs centaines de pièces d'or, pour toute découverte permettant d'améliorer significativement la connaissance sur le Thassilon. »

« De même, » reprit Sheila, « il serait bien sur très intéressant d'avoir une carte de l'intérieur du pilier. Si vous réussissez cette prouesse, vous recevrez chacun un guide d'éclaireur (wayfinder en français) et il est bien possible que cela commence à vous donner une petite renommée auprès de la Société. »

La capitaine réfléchit. « Accompagnés ? Au cas où des Szcarnis vous suivent jusqu'au pilier et vous tendent une embuscade quand vous sortez ? Cela peut bien sur arriver mais encore faut-il que les mafrats parviennent à vous suivre en barque sans se faire repérer. Ce n'est pas si évident, en tout cas beaucoup moins qu'en ville. Pour tout vous dire, je ne suis pas très favorable à cette idée. D'une part, parce que je ne pourrai trouver que deux ou trois éclaireurs débutants pour vous accompagner et je crains que cela ne suffise à tenir à l'écart une bande de Sczarnis résolus comme ceux d'hier. Et d'autre part, parce que j'ai envie de garder toute cette histoire la plus secrète possible et que plus il y a de monde au courant, moins cela est facile. Je peux cependant vous donner un conseil. Tôt le matin, il y a beaucoup de brouillard dans cette partie du golfe de Varisie. Si vous partez à ce moment là, il sera très difficile, voire impossible, de vous suivre. »

« Quand à faire une copie de l'artefact, oui, cela devrait être possible. Je connais un artisan gnome de Naos qui pourrait faire cela avec du cuivre. C'est quelqu'un de confiance. Je pense qu'il lui faudra deux ou trois jours. »

Garrath avait tout écouté avec attention, et c'est avec un air concentré qu'il semblait réfléchir avant de prendre la parole:

« Merci pour tout Capitaine, ce fragment pourrait en effet nous être utile. Quant à la copie et bien, l'artisan pourra travailler à partir d'une illustration mais je ne suis pas d'avis de reporter trop notre expédition. Nous pouvons finir la journée en achetant de la corde et de quoi nous restaurer pour notre expédition mais je serai d'avis de partir demain matin avec le brouillard.

Attendre plus longtemps laissera d'autant plus de temps aux Sczarnis pour s'organiser...

Si tout le monde est d'accord, partons demain ! »