Amargein avait vaguement opiné de la tête en entendant le fanfaron nobliau débiter ces sornettes et autres billevesées.

«  Vous ne vous êtes pas encore égaré à faire l'éloge de mon sang elfe, que l'on croirait voir la sève des bois couler dans mes veines, mais je vous le dit, ce n'est pas la peine, et si c'est pour obtenir de l'argent, je ne suis guère prêteur !

Je pourrais à l'occasion vous raconter mon premier ongle incarné, les semaines passées sans pouvoir se laver au point de se sentir sale au milieu d'une porcherie, la nuit au grand air lorsqu'il pleut et que la bise souffle, ou la boue qui rigidifie tant les vêtements qu'on pense porter du mithril !

J'aurais d'autres occasions de vous conter ces aventures là, si vous souhaitez les consigner, les déclamer ou les chanter...

Maintenant, si vous le voulez bien, nous rendons visite à une commerçante qui aurait une petite mission à nous confier. »

« Mes motivations sont assez simples : fuir les humains tant que faire se peut, et en tuer le plus possible pour rendre la région plus sûre.

Après, à trop parler, cela pourrait me donner des envies de t'arracher la langue avec les dents.

Mais je crains les maladies que vous autres, les humains,véhiculez ! »


Amargein se détourna, non sans esquisser un sourire mi-narquois, mi-cruel...

Puis il prit la direction qui leur avait été indiquée pour la boutique de madame Devine.

Une fois sorti de la forteresse seigneuriale, Lysa fit volte-face et planta un regard froid et méprisant sur le damoiseau :

« Ecoute bien, mon mignon. Si tu pense qu'il s'agit de jalousie, grand bien t'en fasse. J'en ai que faire de savoir ce à quoi, toi, tu penses. C'est bien clair. Maintenant, saches que ton sang ne saura te protéger en dehors des frontières du Brévoy. Et ce sera vers nous, tes compagnons, que tu pourras te tourner. Donc, ton attitude, tu te la gardes pour toi. Tes sérénades, on en a que faire, tu peux bien les servir au seigneur-maire, bien que ça ne fait qu'agacer notre commanditaire. Mais pour nous, franchement on s'en passera. »

Le nobliau une fois averti, elle espérait éviter les débordements. Elle ajouta sa conclusion :

« Non, je t'arrête tout de suite, je ne veux pas d'excuses. Maintenant, tu sais à quoi t'en tenir, sinon... »

Elle laissa le jeune homme s'imaginer ce que son inspiration apparemment fertile pouvait bien créer de pire. Elle croisa le regard de la prêtresse et lui sourit. Apparemment, elles étaient de la même trempe, à ne pas accepter la domination masculine. Elles allaient bien s'entendre. Elle se tourna vers le reste du groupe et, plus courtoise, elle déclara :

« Je pense avoir oublié quelque chose dans la première salle. Mon tabac. Bref, poursuivez jusqu'au magasin, je saurai vous rattraper. »

Elle tourna les talons et s'en fut, laissant derrière elle un parfum envoûtant.

Drova intervint avant le départ de Lysa

« Nous sommes tous un peu excités, et cela peut amener des paroles qui peuvent paraitre blessantes. »

Elle sourit en direction de Lysa et d'Alexandr, son sourire devait pouvoir apaiser les tensions
«  Nous apprenons à nous connaitre, nous cherchons à nous imposer et à ne pas se laisser marcher dessus et cela peut amener quelques frictions. Cependant, nous ne pouvons oublier une chose : une mission nous a été confiée, et nous ne pourrons compter que sur nous pour avancer dans ses terres hostiles. Soyons indulgents les un envers les autres, découvrons nous à notre rythme, tout en ne cherchant pas à s'imposer aux autres. Nous devons tous suivre notre voie qui va être longue et semée d'embuche. »

Elle finit en disant
« Allons, maintenant; Nous avons que trop parlé »

Prestement, la femme fit demi-tour. Elle allongea le pas afin de rattraper son retard.

Je ne sais pas si on peut considérer si elle parvient à les rattraper avant d'arriver à la boutique. Mais, ça ne me change pas grand chose.

Amargein avançait tranquillement, décontracté, sans vraiment prêter attention au fourmillement de la ville.
Il avait peu d'intérêt en la vie urbaine.

Il restait par nature relativement vigilant, toutefois...




+2 si humain !?

Modifié par un utilisateur vendredi 10 janvier 2014 10:02:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le barde aurait bien continué à parler mais il était un peu perdu dans ses pensées, sans doute à ressasser quelque chanson sur les artistes incompris et un monde trop sérieux.

Modifié par un utilisateur vendredi 10 janvier 2014 12:36:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alexandr eut un grand sourire et le regard taquin, tout en s'agenouillant devant la jeune femme.
« L'amour bien sûr, belle Drova ! Ne cherchons nous pas tous l'amour ? »

Mais il se releva bien vite. Il ne voulait pas fâcher celle qui semblait être sa dernière alliée dans ce groupe.
« Merci pour votre intervention, tout à l'heure. Un beau discours sur l'indulgence et la découverte de l'autre qui m'a ému. Pour ma part, je crois justement que j'aime amuser ou agacer, faire rire ou pleurer. Divertir, faire naître des émotions en tout genre. Peut-être est-ce pour être aimé, en fin de compte. Ou exister, en devenant le centre de l'attention. Ou bien encore juste vivre dans l'insouciance et jouir de la vie, qui est si courte. Tout cela à la fois, vraisemblablement. Et vous-même, avez-vous une quelconque raison de partir dans la Ceinture Verte ? »

La ruelle était étroite et l'énorme stature du demi-orque obligé les nombreux locaux et étrangers à céder le passage à cette force de la nature. Tout en marchant, Makoa réfléchissais.

Boire...boire...boire...manger...

Il fut surpris d'arriver aussi rapidement à l'auberge de l’Épée Levée. Il retira son capuchon au moment d'entrée dans la taverne Rostaise, un établissement très bien tenu, classique. De nombreuses personnes s'y trouvaient déjà attablés. Makoa n'était jamais venu dans cette auberge de Restov, ni aucune autre d'ailleurs, manque d'argent et de temps, son village natal n'était après tout pas si éloignée.

L'aubergiste ne loupa évidemment pas l'entrée du colosse et alla à sa rencontre, lui demandant s'il pouvait lui dresser une table.

« Merci... Nous sommes... » Dit Makoa en commençant à compter sur ses doigts.

Un...Deux...Deux et demi qui font Trois...Quatre...Cinq...Six...Sept...Non pas Sept...

Après une longue hésitation sous le regard abscons de l'aubergiste, Makoa dit finalement en s'étant arrêté au nombre cinq sur sa grosse main verte :

« Six ! Nous sommes six ! Six bières et six bon morceau de bœufs ! Une table de six et autant d'chambres pour la nuit si c'possible M'sieur. »

Il n'avait pas pensé à montrer sa charte. Il l'avait certainement déjà oublié.

Amargein avait senti le danger avant que les deux malandrins ne surgissent.

Tout en restant aux aguets, car il avait appris que deux individus en attaquent rarement quatre, et il estimait possible que deux ou trois autres bandits se présentent derrière eux, il sortit son arc et encocha une flèche.

« Ma foi, messieurs, si elle est bien fournie, je suis d'accord pour prendre votre bourse et vous laisser la vie sauve... »

Son ton était resté courtois, mais ferme.

Modifié par un utilisateur samedi 11 janvier 2014 18:58:25(UTC)  | Raison: 'tite fôte d'accord verbal !