Dovahkrok s'engagea dans le couloir tandis que Skaldor allait faire un petit tour dans la réserve. Le groupe se dispersa un peu. Othair avait emboité le pas du guerrier des tunnels et Robco à sa suite tandis que Thrôrir gardait un œil sur Skaldor ainsi que sur le trio en pleine exploration afin de faire le lien depuis la salle des festins. Le guerrier avança de quelques pas, serrant son arme dans ses mains et aux aguets du moindre bruit ou mouvement suspect. Il était tendu. Il avait compris, tout comme ses camarades, que quelque chose ne tournait pas comme une horloge et que ça allait éclater d'un moment à l'autre. Le Kraal était devenu le tombeau d'un petit groupe de nains venus se réfugier et le temps semblait s'être arrêté là, figé depuis des dizaines de cycles jusqu'à ce que de nouveau des vivants viennent ouvrir le refuge. La vaisselle, le linge de lit et les ustensiles sur les étagères étaient recouverts de fine poussière de pierre, des petites araignées noires aux yeux rouges avaient tissé des voiles de toiles tendues dans tous les sens entre les étagères et leur contenu, le pas des nains les mirent en fuite, allant se réfugier dans les moindres recoins, aspérités et anfractuosités, se défendant derrières l'enchevêtrement de toiles fines qui se soulevaient au moindre souffle. Parvenu à l'embranchement sur sa gauche, le guerrier des tunnels regarda attentivement partout. Le passage s'ouvrait sur une caverne aux parois naturelles dont quelques parties avaient été maçonnées pour former des encadrements de portes. Dans sa plus grande longueur, la caverne faisait près de 45 pieds pour 25 de large, le sol ayant été aplani et maçonné de dalles de pierre pour être plan et de niveau avec le reste du complexe. Le plafond s'élevait à plus de 40 pieds, se perdant au milieu des stalactites. Au Sud, il y avait une grande double porte de pierre fermée et barrée depuis leur coté. Les renforts étaient conséquents et devaient pouvoir résister à des attaques de lourds béliers utilisés pour défoncer les grandes portes d'un château, sans compter que encore une fois, ces portes n'étaient pas prévues pour s'ouvrir de ce côté là mais devaient être poussées vers l'extérieur. Un courant d'air glacé provenait de cet endroit.

A 15 pieds au Sud du passage où se tenait le guerrier, la caverne s'étirait vers l'Ouest et un nouvel encadrement maçonné. Un porte de pierre en barrait l'accès, elle était légèrement entrouverte et tirée vers eux. Les bruits métalliques qui s'entrechoquaient devenaient plus forts lorsqu'on tendait l'oreille par là. Enfin la chose notable était aussi le passage pour entrer dans la caverne, juste devant Dovahkrok. L'ouverture était encadrée par deux disques de bronze supportant un relief d'acier recouvert de dorures et de bronze qui représentaient deux têtes de dragon. Le travail était remarquable, le moindre détail avait été ciselé avec une précision et une finesse d’orfèvre, les écailles, les cornes de la crête, les yeux, les petites ridules autour de la gueule, les crocs, les naseaux, tout avait été finement travaillé travaillé pour un réalisme saisissant. Les disques faisaient tout de même 5 pieds de diamètre et étaient enchâssés dans la paroi à 2 pieds du sol pour la partie la plus basse, les gueules se faisant face à hauteur de tête de nain comme si elle s'apprêtaient à mordre ou a cracher des flammes de l'enfer sur le premier qui passerait entre-elles.

Enfin concernant le couloir, celui-ci se poursuivait encore sur 15 pieds avant d'aboutir à une double porte elle aussi partiellement ouverte. Les bruits métalliques s'entendaient aussi de par cette ouverture, mais ils étaient plus ténus que par la caverne.

Dans la réserve, Skaldor fit un rapide tour d'horizon, dérangeant quelques rats qui avaient dû trouver leur chemin par quelques lézardes dans la roche. Ces derniers disparurent rapidement derrière les caisses en bois ou se faufilèrent dans les fissures, tandis que le rôdeur sondait les deux futs et les caisses en tapotant dessus. Les futs sonnaient creux et devaient être vides. Les caisses étaient encore solides et certaines n'étaient pas vidées, mais leur contenu avait été inévitablement visité par les rats, comme en témoignaient les nombreuses crottes de rat qui trainaient partout. Skaldor ne s'attarda pas, les rats étaient des vermines porteuses de maladie, même si les nains étaient plus robustes que de nombreuses autres races humanoïdes, il ne servait à rien de s'exposer inutilement.

LA MAP

Othair suivi le groupe dans le couloir. Les cliquetis incessants du marteau de plus en plus nets effaçaient les doutes d'Othair sur sa provenance. Ils devraient affrontés les esclaves du dieu noir du labeur et le libérer de son joug, d'une manière ou d'une autre.
La tâche n'effrayait pas le prêtre formé à Heaume à cette éventualité. Il restait sur ses gardes, prêt à enfoncer sa pique dans une détente mortelle contre l'ennemi qui devait se terrer quelque part derrière ces portes et ces sculptures majestueuses.
A un autre endroit et un autre moment, Othair aurait détaillé sur un plan l'art précis qui s'offrait à ses yeux. Il n'eut que quelques instants d'admiration et de rêveries à consacrer aux têtes de dragons.
Instants trop courts pour en apprécier toutes les subtilités mais suffisants pour en percevoir le message intimidant.
« Robco que pensez-vous de ces dragons, leur beauté semble cacher un piège terrible. »

Dovahkrok se décala à la suggestion du prêtre afin de laisser passer le jeune Robco déjà très concentré avec ses lunettes sur le nez. Le nain se frottait déjà les mains et un sourire non feint étirait son visage. Visiblement la promesse d’un probable mécanisme aussi tordu ou complexe soit-il, allait au-delà de toute autre mission, préoccupation, menace ou quoi que ce soit d’autre. Celui qui s’était dit expert en gros systèmes à base de pierre se pencha sur le sujet des disques de bronze supportant les têtes de dragon. Othair avait-il eut du flair ?

Robco prit des précautions afin de ne pas se retrouver directement en face ou entre les gueules qui semblaient prêtes à cracher leurs flammes à tout moment, il examina en biais, d’en dessous, d’en dessus, puis en face, ne voyant aucune marque noircie que des flammes auraient pu provoquer. Enfin il regarda autour des disques, puis au sol. Ce dernier attira particulièrement son attention et il resta presque à plats ventre un petit moment tandis qu’il passait la main sur le sol, ses doigts effleurant la surface des dalles de pierre. Le silence se faisait autour de lui, simplement perturbé par le bruit lancinant du métal qu’on frappait encore et toujours quelque part dans une de ces salles sombres et délaissées par le temps…

Tout en écoutant les explications du maître des pièges, Dovahkroc gardait ses yeux rivés sur la porte à sa droite. Il semblerait qu'ils allaient devoir prendre cette route pour rejoindre la sortie. Le piège était facilement contournable : un saut ou prendre soins de rester près des murs suffisaient à passer sans encombre. Mais une partie de ses compagnons, et lui même, souhaitaient savoir ce qui était à l'origine de ces coups de marteau.

« On va prendre c'te porte - Il désigna de son pouce la porte du couloir - et r'joindre le type ou la chose qui fait c'raffut. Néanmoins si on tombe sur une créature trop forte, on se replie jusqu'ici et on traverse c'te piège. Il suffira d'passer sur les bords en s'accrochant aux têtes de dragon. Ceux qui auront traversé, se dépêch'rons d'bloquer la porte qui est entrouverte. Si la chose nous suit, on f'ra en sorte qu'elle tombe dans la trappe et on l'achèvera comme il faut. »

« On doit éviter le plus possible le combat, nous avons une mission. On pourra toujours r'venir plus tard pour nettoyer c't'endroit. Ok les gars ? »

Une fois tout le monde prêt à repartir, le combattant des tunnels s'approcha prudemment de la porte et pénétra dans la salle. Dovahkroc tenait fermement sa vouge, toujours à l'affut du moindre mouvement et signe suspect.

OLe prêtre écouta les explications de l'habile Robco avec attention. Othair n'était guère partisan de l'utilisation des pièges. Il pensait ces méthodes grossières réservées aux pleutres et aux faibles mais il devait reconnaître qu'entre les mains des ingénieurs nains ils prenaient une allure sublimes. Comme si tout ce que les enfants de Torag touchaient relevaient du divin.

Othair fut moins convaincu par l'idée de Dovahkroc de marcher sur le côté :
« Vous êtes sur que ça va tenir ? » demanda-t-il quand le guerrier expliqua son plan.

En fin de compte, Othair avait peut-être raison. Selon Robco, toute la surface entre les deux têtes de dragon était piégée, enfin délimitait la trappe. Cependant , le pavés qui s'enfonçaient pour déclencher celui-ci formaient une zone un peu plus restreinte, laissant une petite bande courir tout autour, d'une largeur d'un demi-pied. C'était peut-être suffisant comme appui pour traverser en s'accrochant aux têtes e dragon. En cela, Dovahkrok avait peut-être raison lui aussi, mais la tâche nécessiterait une action proche de l'escalade ce qui ne se faisait pas très facilement surtout lorsqu'on était pressé et pourquoi pas... Poursuivit par quelque chose d'hostile. Mais impossible n'était pas nain et les jeunes barbus ne baissaient pas les bras. Après tout il y avait encore cette porte entrouverte qui menait probablement à une autre pièce. Que cachait-elle cette fois ? Quelle surprise attendait le groupe ? Ils n'allaient pas tarder à le savoir.

Le guerrier des tunnels en tête, ils parcoururent les quelques pas qui les conduisirent à l'entrée. Ils poussèrent davantage les battants afin de libérer le passage et le rendre plus aisé et après avoir jeté un coup d’œil global, entrèrent avec méfiance, s'attendant à voir surgir à tout moment quelques adversaires embusqués ou encore une scène étrange qui tenterait de les surprendre. En fin de compte, rien d'extraordinaire. La pièce en elle-même était carrée et devait faire 22-23 pieds de côté. Dans le coin Nord-Ouest trônait une grande cheminée ou plutôt une fourneau si on prenait en compte la crémaillère qui pendait et sur laquelle était encore accrochée une grande marmite. Le mobilier se composait quant à lui de deux grandes tables de préparation, l'une au centre de la pièce et l'autre dans le prolongement de la cheminée le long du mur Ouest, ainsi que de deux armoires à étagères qui encadraient la porte par laquelle le groupe venait d'arriver. Les étagères étaient encombrées de pots, objets et ustensiles divers, les murs portaient des crochets et des anneaux auxquels étaient suspendus des grandes casseroles, des poêles et des ustensiles encombrants comme des grandes cuillères ou louches. Une première vue d'ensemble laissait à penser que la cuisine était abandonnée depuis tout aussi longtemps que le reste du Kraal qu'avaient pour le moment visité les nains.

Dovahkrok entra dans la pièce, laissant ainsi le passage à ceux qui le suivaient et commença à s'intéresser au passage qui s'ouvrait au centre du mur Sud. Ce dernier formait un petit renfoncement de 2 pieds et était fermé par une lourde double porte en pierre, semblable à celle par laquelle ils venaient d'entrer. Mais ce qui attira plus particulièrement l'attention, était un nouveau cadavre vautré devant ce passage. Encore un de ces squelettes à la forte odeur de décomposition et malgré à priori sa tâche de cuisinier, il portait un équipement guerrier et semblait être prêt au combat. L'odeur et l'apparence du cadavre n'étaient pas sans rappeler ceux qui se trouvaient dans les chambres et dans la salle des festivités. Un de plus... En s'approchant de la porte de pierre, Dovahkrok avait l'impression que les bruits de chocs métalliques s'amplifiaient. Il était très probable que l'origine de ces bruits se trouvent derrière ce passage...

LA MAP

Au signe du guerrier, Robco vint se placer silencieusement à la droite de ce dernier, dos collé au mur, et arbalète chargé, de manière à pouvoir sortir de sa couverture et tirer sur un éventuel ennemi par surprise.

« c'est quand vous voulez » dit-il doucement

placement en B13

Dovahkrok marqua un temps d'arrêt tandis que le prêtre exposait son plan. Les mains encore posées sur les battants de pierre prêtes à pousser pour ouvrir, il finit par acquiescer et les nains se mirent en besogne. Il renversèrent la table centrale de la cuisine, Robco et Skaldor se postèrent derrière à couvert, se baissant afin d'être caché par quiconque au delà de la porte, Othair et le guerrier des tunnels prirent quant à eux position sur les flancs et il ne restait que Thrôrir pour avoir la lourde tâche de pousser les lourds battants de pierre puis de s'éclipser comme il pourrait. Après le remue ménage bruyant de la mise en place, tout retomba dans le silence de nouveau perturbé par les chocs métalliques lancinants. Plusieurs secondes s'écoulèrent tandis que chacun faisait signe qu'il était prêt, la tension grimpa crescendo, les jeunes nains allaient peut-être connaitre leur tout premier véritable combat mortel... Thrôrir revit sa courte vie de nain passer devant ses yeux, ils inspira profondément puis rassembla ses forces pour la concentrer sur sa poussée. Personne n'avait barré la porte de ce côté ci et pourtant c'était bien de ce coté qu'elle pouvait être bloquée. Le jeune magus était doté d'une force extraordinaire et il n'eut aucune peine à pousser les blocs de pierre qui comme pour les autres portes n'avaient pas dû bouger depuis des lustres. Les gond craquèrent et la pierre gémit d'être tout à coup ainsi dérangée, mais les deux battants finirent par s'ouvrir et Thrôrir se recula pour laisser le champ de vision dégagé à ses compagnons.

La porte révéla une pièce rectangulaire de 30 pieds de long sur 22 de large environ. D'ordinaire, une forte chaleur devrait se dégager du fourneau le long du mur Est mais aussi de la forge le long du mur Ouest. Mais l'un comme l'autre étaient éteints et froids depuis longtemps, un froid du reste qui se ressentait dans toute la pièce, un froid beaucoup plus intense que dans le reste du Kraal, comme si ici l'hiver des montagnes avait réussi à pénétrer. Le long du mur Sud, trois établis supportaient tout un arsenal d'outils de forge et de ferronnerie, de ciselage et même de souffleur de verre. Othair connaissait bien le nom et l'utilité de chacune de ces pinces, maillets, ciseau, pointes, etc et il apprécia le rangement rigoureux de ceux qui avaient trouvé utilité ici durant leur halte et leur refuge. Dans un bac au Sud-Ouest, on voyait dépasser plusieurs morceaux de bois de belle taille et deux outillages manuels servant à tresser les cordages et un touret à bois. Le long du mur Nord, un râtelier pouvait accueillir lances, hallebardes et grandes haches, mais il était vide aujourd'hui et enfin entre le fourneau et la forge, deux enclumes finissaient de meubler la pièce qui devait être évidemment la forge.

Un nain répétait inlassablement les gestes du forgeron. Il était encore vêtu de ses hardes maintenant usée et dépenaillées, son armure d'écailles avait pris une teinte rouille et passée mais paraissait encore solide, le cuir de ses bottes aux semelles épaisses avait séché et craquelait, laissant apparaitre des parties du pieds et les orteils, son pantalon matelassé s'ouvrait par endroit. Le plus remarquable était sa peau qui avait pris une teinte gris-bleutée livide et cramoisie, le crâne chauve laissait apparaître des oreilles longues, fines et pointues, comme une mutation opérée dans la non-mort. Le forgeron laissa tomber le morceau de métal complètement déformé par les coups incessants, ainsi que le marteau de forge pour saisir son arme pour le moins étrange tandis qu'il se retournait sans un mot vers le groupe. Son arme avait un long manche tordu comme celui des faux et la position pour la tenir était assez proche, mais la tête était coiffée d'une lourde cognée ébréchée qui ne disaient rien qui vaille. La bouche sèche et craquelée de ce qui fut un nain laissa filer une langue démesurément longue au milieu d'une rangée de dents pointues, tandis qu'un éclat rougeoyant de haine s'allumait dans son regard maléfique. La même lueur maléfique auréola soudain le cadavre squelettique juste devant la table renversée, ainsi que deux autres qui se trouvaient dans la pièce, l'un devant le râtelier, l'autre juste de l'autre côté de la porte. La lueur rougeoyante semblait prendre possession des squelettes et... les animer !!! Le processus n'était pas encore complet, le groupe avait encore le temps d'agir.

Modifié par un utilisateur mardi 24 février 2015 23:44:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Dovahkroc fit la grimace en découvrant l’occupant de la forge, ce dernier n'avait plus rien d'un nain ! Alors qu'il se tenait prêt à recevoir la charge de la créature, un mouvement, à ses pieds, attira le regard du jeune nain... Il écarquilla les yeux en voyant le squelette du cuisinier bouger et s'auréoler d'une leur qui ne lui plaisait guère. Le combattant des tunnels abattit immédiatement son poing ganté pour renvoyer le mort dans sa tombe.

• Attaque ceste (squelette à ses pieds) : 1d20+5+2-1 donne [17] + 5 + 2 - 1 = 23
• Dégâts : 1d4+4+2 donne [2] + 4 + 2 = 8

Lorsque la porte s'ouvrit et que Skaldor aperçut l'horreur à l'origine du martèlement, une grimace de dégoût s'imprima sur son visage. Non pas que la vue d'un mort-vivant lui fasse plus peur que de raison, mais que cela ait la forme d'un nain, non, c'était une aberration qu'il fallait donc conjurer. Posté à son poste de combat, il avait un visuel, sur le forgeron, tout apprêté qu'il était à viser, il n'avait pas bien eu le temps de corriger la ligne de vue pour s'occuper des squelettes qui s'animaient à leur tour, mais ses compagnons avaient l'air de se débrouiller parfaitement. Le carreau fila alors en direction du forgeron.

« J'espère juste que cette sale engeance ne va pas animer tous les cadavres que l'on a rencontrés jusqu'ici! »