lors qu'il regardait le colosse au sang mêlé avec appréhension, l'anguille saisit au vol l'opportunité qui lui était offerte par le vieux prêtre :


« C'est bien tout c'que j'demande... J'fais partie de la Bande à Rokhar. On survivait en braquant quelques marchands passant par le Bois, jusqu'à c'que les p'tits machins bleus arrivent et nous foutent la pâtée... et nous forcent à les rejoindre. Y'a un troll bleu et un machin ailé bleu avec un long pif, tout'd'façon y sont tous bleus, qui commandent : Teb et Izoze. Ils nous ont fait dézinguer les Sentinelles et enlever la princesse : elle est au Chalet, toujours en vie, et personne a droit d'y toucher. »

oyant que ses informations intéressaient, l'Anguille continua à répondre aux aventuriers :


« Les zombis... c'est Rokhar, c'est un nécromancien... Izoze, elle, enfin la chose, bref, elle a congelé le capitaine en lui soufflant à la gueule. J'sais c'qui veulent faire de la noblionne. J'suis même pas sûr que Rokhar y sait. »

« La neige et les machins bleus ? Y parait qu'ils viennent par un portail directement d'l'Irrisen... et la neige elle fait pareil, elle s'fait pas chier. En tout cas y sont bien contents d'avoir nos connaissances sur la région, mais j'en sais pas plus. »

« Les sentinelles ont calanché, toutes, aucun doute. Y reste une dizaine de la bande, mais yen a quatre qui dérouillent sec depuis qu'cette neige tombe. On les a mis dans une chambre au cas où y seraient contagieux, mais ils grelottent et tout... sinon y'a pas d'machins bleus au Chalet, juste nous, Rokhar compris. »

« On rencontre pas grand chose d'ici au Chalet. Mais y'a un piège, à l'entrée. Y'a un fil entre les deux poteaux du porche. Shootez d'dans et vous v'là raide avec un carreau dans l'pif ! Vous voyez ? J'suis réglo ! »

'Anguille se détendait à mesure que son récit avançait. Il jetait de temps à autre de fugaces regards vers ses deux acolytes étalés dans la neige.


« On n'a pas l'droit d'traverser l'pont, ouais y'a un pont derrière le chalet, et Izoze fait en sorte qu'personne le traverse. Donc s'il l'portail existe, j'imagine qu'l'est plus loin dans le Bois, avec ces satanées merdes bleues ailées. »

Abigail était restée silencieuse pendant l'interrogatoire et avait observé attentivement la scène. Elle s'intéressait plus à l'attitude de ses compagnons d'infortune qu'aux réponses apportées par leur prisonnier. Quelles informations importantes pourra bien nous apporter un pauvre type comme lui, qui n'est visiblement pas au courant de grand chose... avait-elle pensé lorsque les questions avaient commencé à fuser.

Mais cet épisode était en fait fort intéressant.

Non seulement, une fois n'est pas coutume, elle s'était trompée et le voyou ficelé avait bien des choses à raconter, mais surtout, et cela la rassurait, ceux qui l'accompagnaient n'étaient peut être pas aussi niais qu'elle le pensait : l'elfe n'aurait visiblement pas hésité à massacrer un homme sans défense et voici que le prêtre d'Abadar, sous ses atours de vieux sage trop poli pour être vrai, venait d'accepter de libérer un criminel, probablement meurtrier et violeur, en échange de quelques informations... Seul l'orc semblait véritablement être une cause perdue, aveuglé par sa foi et sa naïveté.

La jeune femme attendit la réponse aux dernières questions, bien que la suite des événements semblait tracée d'avance : si elle voulait comprendre la raison de la présence de ces créatures d'Irrisen, il faudrait se rendre au portail, ce qui impliquait de traverser le chalet des sentinelles...

« Tu ne nous a pas dit ce que vous avez fait de la princesse » demanda soudain Aergnaeroka, « ni d'ailleurs ce que vous faisiez vous trois ici... »

Ortog pensait en avoir assez appris de ce gars, mais il allait tester sa fiabilité. « Très bien mon gars. Tu penses nous avoir tout dit qui nous serait utile ? Tu ne vois rien qui nous éviterait une mauvaise surprise ? »

Le paladin patienta le temps que le bandit réponde. Puis : « Si notre bon prêtre te libère, jusqu'où irais-tu pour nous montrer ta volonté de changer de vie ? »


BM privée.

Modifié par un utilisateur mardi 13 août 2013 16:48:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Delwin Bennet regarda tour à tour ses compagnons, les interrogeant du regard.

« J'imagine que vous n'avez plus de questions... » Il se tourna vers le bandit. « Une lettre... Oui pourquoi pas ? Il faudrait prévenir mon confrère : Natharen Safander, prêtre d'Ersatil à Heldren. Les informations que nous avons en notre possession pourraient être d'une importance capitale pour lui et le village. »

Le vieux prêtre sortit un parchemin vierge de sa sachoche ainsi qu'une plume et un pot d'encre. Il commença à rédiger une lettre résumant leur situation et les informations qu'ils avaient obtenu.

Cher confrère,

j'ai d'importantes nouvelles à vous apprendre et je manque cruellement de temps pour rentrer dans les détails. Pour résumer, toutes les Sentinelles ont été exterminé par une alliance formée de la bande à Rokhar et de fées de l'hiver, venu d'Irrisen. Ces dernières sont arrivées en Taldor à l'aide d'un portail qui se situe non loin du chalet des Sentinelles (Après le pont parait-il). Malheureusement ce portail laisse aussi rentrer la neige et d'autres créatures de l'Irrisen, d'où se dérèglement climatique. Concernant Dame Argentea, elle est encore en vie mais elle est retenue prisonnière dans la demeure des Sentinelles qui est devenue celle des bandits de Rokhar.

Quand vous recevrez cette lettre, j'espère que nous aurons sauvé la princesse et fermer le portail.

Votre ami, Delwin Bennet.

Le hobbit plia soigneusement la lettre avant de ranger, tout aussi méticuleusement, sa plume et son encre dans son petit sac. Il alla ensuite prendre l'argent, trouvé sur les bandits, et prit toutes les pièces d'or... Ne laissant que les pièces d'argent aux trois brigands. Il pointa ensuite du doigt les flèches du pouce.

« Tu devrais en profiter Aergnaeroka, on ne risque pas de trouver un magasin de ci-tôt... Sinon, si nous n'avions pas le bois de la créature d'hier soir, j'aurai bien brisé ces arcs ainsi que ces flèches restantes pour avoir du petit bois... Et garder les cordes des arcs pour nous fabriquer des raquettes. Ils devraient être capable de rentrer avec le matériel qui leur reste. Qu'en pensez vous ? » Il sourit. « Je dis ça parce que mes frêles épaules ne sont pas faites pour porter tout ça. »

Le serviteur d'Abadar reporta son attention sur l'Anguille.

« Donc je vais te libérer, vous allez prendre ma lettre, prendre vos copains puis aller à Heldren pour donner mon message à Natharen Safander que vous trouverez dans l'église. Nous vous laissons l'équipement qui ne nous intéresse pas. Vous ne devriez pas rencontrer de problèmes lors de votre voyage, nous nous sommes déjà débarrassé des dangers potentiels. Si vous avez faim, il y a une cerf au bord de la route, il devrait être bien conservé avec ce froid. »

Modifié par un modérateur mercredi 11 septembre 2013 14:32:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

aintenant qu'il était à nouveau libre de ses mouvements, l'Anguille alla auprès de ses amis. Ils avaient perdu beaucoup de sang, mais le paladin avait rapidement pansé leurs plaies. Cela dit, les bougres avaient peu de chance de s'en sortir, et malgré le peu de connaissance que le bandit avait sur le sujet, il le devina aisément.

« J'sais bien qu'vous êtes pas des péquenauds... votre lettre arrivera, ça c'est sûr, mes potos beaucoup moins. Le Chalet est à une heure et d'mi d'marche, p't'être un peu plus avec une grosse armure. »



Suite à ces mots, l'Anguille alla chercher le corps de son deuxième compère pour le mettre à côté du premier. Il les regardait, apeuré. Celui qu'il venait de traîner avait encore le carreau de Delwin largement enfoncé dans les entrailles.

J'ai considéré que vous l'aviez détaché

Modifié par un utilisateur mardi 13 août 2013 15:54:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

lzékiel qui, à l'instar d'Abigail, s'était tenu coi sans pour autant manquer une miette de la discussion, s'approcha de Delwin afin de lui donner son sentiment : « Votre jugement, votre verdict mon cher. La question est la suivante : faisons-nous assez confiance à cette crapule pour la mener près de ses anciens collègues ? A moins de prévoir la chose, il pourrait considérablement saboter notre entrée. »

L'Anguille, préférant ne pas se mêler au débat, finit par ajouter :


« Ils s'rendront jamais, et m'est d'avis qu'les machins bleus foutent plus la pétoche que vous. Y sont cruels, sadiques... l'recrutement qu'vous causez, y m'semble pas probable. »

Modifié par un utilisateur mercredi 14 août 2013 00:59:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Delwin Bennet sourit tristement à la rôdeuse elfe :

« Comment aurions nous pu les empêcher de ramasser leurs épées et boucliers ? Il n'y a aucun endroit où nous pourrions les lui mettre hors d'atteinte. De plus, je suis bien incapable de casser une lame... Nous conservons déjà leur arcs et flèches ainsi que leur or. Il ne serait pas prudent de se surcharger d'un poids superflu. »

Le vieux prêtre se retourna ensuite vers Ortog pour écouter sa suggestion, il secoua négativement la tête.

« Elzekiel a raison sur toute la ligne, ces bandits n'ont pas la même mentalité que nous. Et... "L’Anguille" avoue lui même que personne n'épousera notre cause, aussi juste soit telle. » Il fronça les sourcils. « De plus, je ne m'allierai jamais avec un nécromancien. Votre hypothèse d'alliance avec une telle "chose" est troublante... Il se retournerai immédiatement contre nous quand les fées auront débarrassé le plancher. »

« Pour la santé de Dame Argentea, je ne pense pas qu'elle soit morte ou gravement blessée ... Ils ont sûrement prévu qu'elle serve de monnaie d'échange. Ou quelque chose comme ça, sinon pourquoi la kidnapper ? Cette princesse n'a rien de spéciale, si ? »

Après les éventuelles réponses, le hobbit se tapa soudainement dans les mains pour attirer toute l'attention.

« Maintenant que tout a été dit, je propose de reprendre notre route vers le chalet. »