Finalement avec l’intervention de l’ensemble du groupe Gabriel s’était débarrassé de son encombrante camisole. Alors que Mario et Isolde s’afférait déjà à fouiller la pièce, le paladin tentait tant bien que mal d’enlever la graisse qui lui avait sauvé la vie. Le prêtre de pharasma vint calmer les douleurs naissantes de sa cage thoracique.

«  Merci Ethus, je crois que cette veste n’était pas à ma taille…  »

Cette pointe d’humour douteuse signifiait que la colère de Gabriel commençait à retomber lentement. Lorsque Mario demanda si le groupe pouvait poursuivre l’exploration, le paladin lui fit un signe affirmatif avec son pouce.

Modifié par un utilisateur lundi 28 octobre 2013 10:34:30(UTC)  | Raison: ajout des pv

« Après la laverie, la salle de travaux manuels, couture visiblement... » ne peut s'empêcher de soupirer Mario.
« Allons-nous nous faire attaquer par des ciseaux et enchevêtrer par des bobines de fil? » ajoute le barde avant de s'adosser au chambranle de la porte, dans l'attente de la suite des évènements, mais prêt à laisser passer les combattants de première ligne devant.

Modifié par un utilisateur lundi 28 octobre 2013 10:57:19(UTC)  | Raison: Ajout mineur

Dès que Mario et Isolde posent un pied dans la pièce, une forme bleuâtre s'élève du tas de vêtement où se trouve le bras décharné et prends forme juste au-dessus. Une belle jeune femme vêtue d'une robe bleue au charme suranné, mais en lambeaux, tourne son visage triste vers Mario. Une larme argentée coule de ses yeux bleus pâles pour courir le long de sa joue. Un petit nuage de fumée bleue sort de sa fine bouche à chaque fois qu'elle parle, comme si elle pouvait ressentir le froid qui les entoure :

« Intră ... toata lumea, nu doar frumoasă boem, iar fata întuneric. Ești binevenit. »

Voyant que seul Mario semblait comprendre le varisien, elle répéta dans le dialecte commun.

« Entrez ... tous, pas seulement le beau bohème, et la sombre jeune fille. Vous êtes les bienvenus. (elle lâche un sourire à l'encontre de Mario) Je me dois d’accueillir nos nouveaux gardiens, comme le veut l'usage. »

Comme pour les enjoindre à s'exécuter, un courant d'air un peu moins glaçant que d'ordinaire leur adresse une caresse dans le dos, et s'engouffre dans l'atelier. Elle jette un œil sur le squelette nommé Biga, puis lance un regard pénétrant à Isolde, et montre la porte d'un geste élégant et déterminé.

« Proastă ! Faites-le sortir ... vous n'auriez pas dû le libérer.  »

Modifié par un utilisateur lundi 28 octobre 2013 13:00:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Isolde était sur ses gardes. Elle laissa Mario s'approcher de l'apparition tandis qu'elle interrogeait Gabriel et Torbin du regard quant aux intentions de leur interlocutrice. Le sort du bavard lui importait peu, et ses paroles ne plaidèrent pas en sa faveur. Il n'était là que depuis quelques minutes et le voilà qui s'improvisait porte-parole du groupe. Plus que ça, il venait de décider de tout déballer à l'inconnue fantomatique, mais sans oublier de donner une leçon à Isolde... La colère montait au sein de la jeune femme, mais elle la réprima, car la réponse de l'apparition était bien plus importante que la résolution de cette affaire.

A la différence de Mario, Isolde avait compris ce que la jeune femme entendait par "gardien" et par "libérer". Vraisemblablement autrefois en charge de Roctourment, elle voyait en eux les gardiens de la prison, et en Biga un prisonnier sorti de sa cellule. Pouvait-elle être la femme du directeur dont la présence le jour du drame restait un mystère ? Savait-elle qu'elle était morte ? Avait-elle conscience des années écoulées ? Isolde avait hâte de pouvoir répondre à ces questions, mais il leur fallait d'abord connaître les intentions de l'apparition. Elle venait de sortir du cadavre dont elle venait d'envisager le sort tragique, aussi partait-elle avec un a priori positif dans l'esprit de la nécromancienne, laquelle attendit la réponse aux questions de Mario avant d'ordonner quoi que ce soit à Biga.

BM

Tous entrent un par un tandis que Mario se fait porte-parole du groupe. Ethus est envahit par un sentiment de sécurité aussi puissant que celui qu'il a ressentit dans la chapelle, mais moins réconfortant. Elle écoute poliment son discours, lui rends son salut, puis reprends la parole :

« Je suis ... j'étais ... je suis Dame Vesorianna, épouse de Lyvar Hawkran, et seule gardienne de cet endroit depuis son départ. »

Ses larmes se font plus abondantes, sa silhouette plus vacillante, un sentiment de désespoir intense envahit tout ceux qui se trouvent dans la pièce puis tout revient à la normale.

« Gardien peut revêtir de nombreux sens. Des braves envoyés par la ville pour apaiser les âmes noires de Roctourment sont assurément de biens meilleurs gardiens que les lâches qui m'ont enfermée ici, zău (sa mine devient inquiète) c'est ce que vous êtes, n'est-ce pas ? »

« J'ai vu la mort de votre ami... il a été tué par une magie impie. (elle s'agite, incommodée par la présence de Biga) Les mêmes étrangers qui ont provoqués... (elle s'interrompt) »

Ne pouvant plus tenir, Vesorianna se tourne vers Isolde :

« Effectivement, la présence de la dépouille d'un criminel dans mon (elle hésite) ... mon tombeau me gêne, fut-elle sans esprit, vous mettez l'équilibre de cette prison en péril. Il pourrait réussir à en reprendre le contrôle ! Ou l'avoir piégé, je suis sûre que vous ne l'avez même pas examiné avant de le soumettre à vos caprices. Votre manque de bon sens n'excuse pas votre stupidité, magicienne. Est-ce un souhait si déraisonnable que de l'éloigner de ma personne ? »

On ne pouvait pas dire que Gabriel était entré dans la pièce avec un enthousiasme débordant. Mais Mario marqua un point, au moins cette apparition n'essayait pas de les tuer. De plus Ethus était calme, le paladin se douta bien qu'ils avaient affaire à une expérience de la mort bien différente des précédentes. Par contre la joute verbale entre les deux... femme... était plus ennuyeuse. Gabriel tenta d'intervenir pour ménager les deux camps.

S'interposer dans une dispute de femme, pauvre fou que je suis!

«  Excusez nous de vous avoir offensé Dame Vesorianna, ce n'était en aucun cas notre but. Mon amie a simplement voulu se montrer prudente, comprenez là. Maintenant laissons ce différent derrière nous, afin que nous puissions tous apaiser les âmes noires de ce lieu.  »

Enfin apaiser c'est un gentil mot pour dire que j'ai envie de les écraser à coup de brise terre...

Vesorianna s'apaisa lorsque "Biga" sortit de la pièce.

« Je ne suis en aucun cas déraisonnable, il est un esprit prisonnier de Roctourment plus puissant que les autre. Il fait parti des 5 prisonniers avec une volonté hors-norme, même si je ne connais pas exactement leurs identités. Il cherche à casser le verrou que je maintiens sur Roctourment. Son pouvoir s’étend au-delà des murs, et même si vous pensez contrôler ce corps, il n'aura aucun mal à le retourner contre vous au moment qu'il jugera opportun.

Même si mon apparence a pu vous effrayer, je suis la seule qui puisse encore retenir les esprits damnés de cette prison. Et la seule qui puisse leur apporter le repos, avec votre aide, bien entendu. »


Elle se touche le bras. Le croassement de plusieurs corbeaux s'élèvent au loin. Harassée par les questions, elle stoppe Ethus d'un geste de la main. À mesure qu'elle raconte son histoire, des bruits lointains se font entendre dans la prison. Des discussions, des claquements de portes, des rumeurs, comme si la prison reprenait vie.

« Je vais vous raconter tout ce que je sais, ainsi vous serez à même de m'aider.

J'ai été enfermé par les gardiens dans cette salle lors des terribles événements qui provoquèrent la perte de Roctourment. Je n'en ai vécu qu'une partie, mais je sais que deux prisonniers particulièrement dangereux se sont associés pour s'échapper et provoquer une émeute dans le donjon de la prison. Ils faisaient parti d'un même convoi, Lyvar s'était plaint du fait que la prison ne pouvait pas les recevoir.

Je ne connais pas les détails, mais mon mari a été amené à déclencher le système d'urgence qui l'enferma, avec tous les prisonniers, et quelques gardiens. Je n'ai eu vent de ces évènements que lorsque Lyvar ne rentra pas pour le diner. J'ai alors traversé la cour pour aller le chercher. Ces mufles de garde ne voulaient pas utiliser le système de monte-charge malgré mes supplications, et restaient planté devant le puits pour empêcher les prisonniers de remonter. Pendant que mon mari se faisait trucider, juste en bas !

J'ai tenté de lui envoyer le monte-charge en me jetant sur le levier, mais il s'écrasa sur quelques gardiens et prisonniers. J'ai cru l'avoir tué, et j'ai eu une ... absence. Les gardiens m'ont enfermé ici, et un incendie s'est déclenché dans les niveaux souterrains, je ne sais trop comment. Des dizaines d'âmes ont péries en même temps, brulées ... ou asphyxiées. Je me suis sentie mourir et ... je me suis réveillée, dans cet état de non-mort. Roctourment n'a plus trouvé le repos depuis. »

Elle s'interrompt pendant de longues secondes, un silence glacial emplit la pièce.

« Mon mari contenait les horreurs de Roctourment dans son enceinte jusqu'à il y a encore quelques temps. J'entendais ses sanglots régulièrement, même si je ne pouvais l'atteindre (les larmes se font plus abondantes) mais des visiteurs sont venus. Des hommes et des femmes en robes noires qui ne parlaient qu'en murmurant. Ils gravèrent des runes sur les murs de la prison, puis accomplirent une terrible action, loin de ma vue. Quoi qu’ils aient accompli, j'en ai immédiatement senti les conséquences. C’était comme une horrible tempête dont les vents ne glaçaient pas la chair, mais l’âme. Il m'a semblé que mon être même était déchiré. La sensation a disparu en un instant… et avec elle la présence de mon époux. »

Vesorianna voit son souffle s'interrompre, elle s'effondre à genou sur le sol et se tiens la tête entre les mains. Sa silhouette devient plus pâle, plus éthérée. Les voix de dizaines de prisonniers résonnent dans la prison, les bruits d'une émeute, des hurlements à glacer le sang. Le sentiment de sécurité laisse place à un froid sentiment de désespoir s'insinuant dans chacun des cœurs de nos héros.

« Il a recommencé, il prends encore de l'assurance. Comment fait-il ? Je ne peux l'en empêcher. Il faut... »

Après quelques instants, elle reprends sa consistance, se relève, et reprends sa place au-dessus de son corps. Elle reprends son discours :

« Je ne peux que supposer qu'ils l'ont enlevé, car depuis ce jour, je ne ressens plus aucun signe de sa présence, ni de celle des hommes en robes noires. Depuis lors, les esprits des meurtriers et des sadiques deviennent de plus en plus puissants, et je m'affaiblis de jour en jour. J'ai repris sa tâche, mais je n'ai pas une influence aussi forte que la sienne. »

Son regard se perds dans le vide.

« J'aimerais tant rejoindre mon époux bien-aimé dans un repos mérité, auprès de Pharasma. »

Son regard revient sur le groupe.

« Pour ce qui est du professeur, je ne l'ai jamais rencontré, mais j'ai vu le chef de ces hommes utiliser une magie impie pour le tuer. La même journée que celle de la disparition de mon mari. Ils ont ensuite lâché une gargouille sur sa tête depuis le toit. Pour que sa mort ressemble plus à un accident, je suppose...

Nul besoin de nettoyer cette prison de tous les esprits mineurs pour lever la malédiction ... seuls les esprits des cinq prisonniers les plus puissants présentent une résistance, leur élimination devrait me permettre de les empêcher de réapparaitre. Et à l'aide d'un symbole d'autorité de mon époux, je pourrai les bannir définitivement ... et trouver le repos. »

Vesorianna était la première source d'indices rencontrée par le groupe, et son histoire passionnait la jeune femme. Elle s'était adossée au mur pour écouter la femme du Directeur, et s'était subitement redressée lorsque les clameurs et les hurlements des mutins étaient venus jusqu'à ses oreilles. Sauver l'âme de cette apparition n'intéressait pas vraiment la jeune fille. Résoudre et mener cette enquête étaient en revanche des motifs d'excitation. Isolde n'était pas sûre que Vesorianna leur ait tout dit... Elle avait mentionné une "absence" de sa part, et la nécromancienne se demandait si cela n'avait pas été la source de l'incendie qui semblait s'être déclenché juste après.

Tandis que ses compagnons promettaient leur engagement total, Isolde se devait de ramener le débat dans le domaine de l'objectivité. « Pas de promesse en ce qui me concerne, mais vous n'en demandez pas tant n'est-ce pas ? » La magicienne sourit sincèrement puis s'approcha de l'apparition. « Je veux cependant résoudre cette histoire, pour le plaisir tout d'abord et en retour d'une faveur autrefois octroyée par le Professeur. Bref, j'ai quelques questions supplémentaires : vous venez de parler du chef des hommes en noir, pourriez-vous nous le décrire ? Vous avez parlé d'une absence, est-elle réelle ou avez-vous volontairement occulté un épisode malheureux ? Savez-vous comment vous avez perdu la vie ? Si non, puis-je ausculter votre dépouille ? »

• Psychologie : 1d20-1 donne [17] - 1 = 16

BM

Modifié par un utilisateur mardi 29 octobre 2013 00:23:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Vesorianna salua les serments des deux paladins, et du prêtre, et écouta les questions d'Isolde et de Gabriel, puis leur répondit :

« Je ne sais où ces esprits se trouvent exactement, je ressens juste leur présence. Je suis malheureusement emprisonnée dans cette pièce, dans la non-mort comme je le fut dans ma mort. Le bureau de mon mari se trouve dans cette présente aile Ouest, au sud d'ici, au fond d'un couloir accessible depuis l'entrée de la prison. Vous devriez pouvoir y trouver le nom de ces prisonniers. Mon mari conservait toujours une liste dans son coffre personnel, j'espère qu'il aura protégé ses documents des outrages du temps.

À l'opposé, la salle des coffres possède une alcôve secrète qui contient les possessions des cinq. Elles pourraient vous être utile pour leur faire face. Il est par contre possible que leurs esprits pernicieux aient imprimés leur marque délétère sur ces objets.

C'était un homme mince à la peau grise qui portait une cuirasse en os, et tenait un bâton noir
surmonté d’un crâne bâillonné à l’aide d’un tissu noir. Mais je n'en sais pas plus.

Si vous pensiez avoir tué votre bien-aimé, ne pensez-vous pas que votre esprit en souffrirait ? Encore aujourd'hui, je sais être bien malencontreusement responsable de la mort de plusieurs hommes. Je ne sais toujours pas si mon mari était sous cette plateforme.

Je ... j'ai été emportée par les fumées provoquées par l'incendie. Si vous pouviez éviter me découvrir... je n'ai jamais vu le visage de ma dépouille. »

Modifié par un utilisateur mardi 29 octobre 2013 09:55:13(UTC)  | Raison: Non indiquée